Starship Troopers (film)
Starship Troopers, ou Les Patrouilleurs de l'espace au Québec, est un film américain de science-fiction militaire réalisé par Paul Verhoeven et sorti en 1997. Le scénario d'Edward Neumeier est librement inspiré du roman Étoiles, garde-à-vous ! (Starship Troopers, 1959) de Robert A. Heinlein.
Pour les articles homonymes, voir Starship Troopers.
Titre québécois | Les Patrouilleurs de l'espace |
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Titre original | Starship Troopers |
Réalisation | Paul Verhoeven |
Scénario | Edward Neumeier |
Musique | Basil Poledouris |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Touchstone Pictures TriStar Pictures |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre | science-fiction militaire |
Durée | 129 minutes |
Sortie | 1997 |
Série Starship Troopers
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
L'histoire suit plusieurs jeunes gens issus de la ville de Buenos Aires durant leur formation militaire puis pendant une guerre interstellaire entre l'humanité et un peuple extraterrestre nommé « Arachnides ». Carmen entre à l’académie des pilotes spatiaux tandis que Carl choisit d’être officier scientifique. Dizzy et Johnny s’engagent, eux, dans l'infanterie mobile. Ce sont ces deux derniers qui affronteront en première ligne les puissants guerriers arachnides lors de l’attaque de la planète Klendathu par la Fédération terrienne.
Edward Neumeier commence l’écriture du scénario en 1992. La préproduction du film dure plus de quatre ans. Le tournage en lui-même se déroule d'avril à , principalement au studio de Sony Pictures à Culver City et dans plusieurs autres lieux en Californie mais aussi au Dakota du Sud et au Wyoming pour les extérieurs. La musique du film est composée et dirigée par Basil Poledouris.
Paul Verhoeven présente son œuvre comme une satire qui utilise l'ironie et l'hyperbole pour dénoncer le fascisme mais également l’impérialisme américain. Il s’écarte du thème de l’œuvre originale, le militarisme, pour mieux le dénoncer.
Starship Troopers est un film tout juste rentable qui divise les critiques. Il est nommé pour un Oscar et remporte deux Saturn Awards. Il est sorti en vidéo fin 1998 et a engendré plusieurs suites mais aussi des produits dérivés.
Synopsis
Présentation générale
Dans un futur lointain, les pays de la Terre se sont regroupés au sein de la Fédération, un gouvernement mondial. Cette Fédération se lance alors dans la conquête de l’espace. Les terriens colonisent des planètes et explorent de nouveaux systèmes planétaires. Ils entrent également en relation avec des civilisations extraterrestres. Petit à petit, ils se trouvent menacés par l’une d'entre elles, la belliqueuse civilisation des Arachnides. En effet cette race d’insectes géants lance des attaques ponctuelles depuis son système de Klendathu[a 1].
Au sein de la Fédération, les terriens sont répartis en deux groupes bien distincts :
- les « citoyens », qui ont effectué leur Service Fédéral au sein de l’armée. Ils défendent l'organisme politique auquel ils appartiennent, si besoin est au péril de leur vie[a 2]. Ils disposent de toutes les possibilités dans la vie de la Cité, à savoir celles de voter[a 3], d'avoir des bourses pour financer leurs études, d'obtenir plus rapidement l'autorisation d'enfanter et de faire carrière en politique ou dans l'armée ;
- les « civils », eux, ne disposent pas des droits octroyés aux citoyens, mais peuvent les obtenir en effectuant leur Service Fédéral dans l’armée de la Fédération[a 2]. Cependant, les riches n'ont pas besoin d'être citoyens et ne courent donc pas le risque d'être mutilés ou tués durant leur service[1].
Synopsis détaillé
Des lycéens de Buenos Aires qui viennent de finir leurs études, décident de faire leur Service Fédéral, encouragés par leur professeur de philosophie morale, Jean Rasczak[Note 1]. Johnny Rico et Dizzy Flores se retrouvent dans l'infanterie mobile, tandis que Carmen Ibanez se destine à devenir pilote de vaisseau spatial et Carl Jenkins, ayant des capacités télépathiques, devient un officier de renseignement. Dizzy s’engage dans la même arme que Rico car elle est amoureuse de lui, mais ce n'est pas réciproque, car il sort déjà avec Carmen. Mais cette dernière, en tant que pilote de vaisseau, comprend rapidement qu’un avenir commun avec Rico semble impossible et envoie donc un message vidéo à Johnny pour lui annoncer qu'elle rompt avec lui. Elle se rapproche par la suite de Zander, son lieutenant instructeur à bord du Rodger Young.
L'entraînement impitoyable commence alors pour Rico et les autres nouvelles recrues sous la direction du sergent Zim. Mais quelques semaines après leur arrivée au camp d’entraînement, les soldats apprennent qu’un astéroïde, dévié par la race extraterrestre des Arachnides, a détruit Buenos Aires, causant des millions de morts. L’événement est un casus belli et le Conseil fédéral se réunit à Genève. Le chef des armées, le Sky Marshall[Note 2] Dienes, ordonne la mobilisation générale. Mais la guerre est loin d'être ce que la propagande officielle promet : le débarquement sur Klendathu est un massacre pour les troupes humaines, déchiquetées par les Arachnides, traités couramment de « parasites ». Les humains subissent cent mille morts en un jour, dont plusieurs camarades de Rico et Dizzy. À la suite de cette déroute, Dienes démissionne. Sa remplaçante, le Sky Marshall Tehat Meru doit revoir entièrement la stratégie de la Fédération face aux puissants Arachnides.
Gravement blessé durant les combats sur Klendathu, Rico passe plusieurs jours en soins intensifs et se retrouve même par erreur sur la liste des morts au combat. Une fois rétabli, il est affecté avec Ace et Dizzy, les seuls survivants de son unité, chez les « Francs-tireurs », commandés par le lieutenant Rasczak, l'ancien professeur de Rico et Dizzy.
La nouvelle stratégie de la Fédération consiste à nettoyer d'abord les systèmes avoisinant Klendathu une planète à la fois. La première cible est la planète Tango Urilla, où les Francs-tireurs parviennent à éradiquer sans trop de problèmes les Arachnides qu'ils rencontent et où Rico prouve ses capacités en éliminant, un énorme arachnique cracheur de feu, à lui tout seul. Au cours de la nuit de célébration de cette victoire, Rico finit par succomber aux avances de Dizzy avant que les Francs-Tireurs ne répondent à un appel de détresse d'un avant-poste de la planète P. Le lendemain, ils y découvrent la garnison décimée par les Arachnides. L'appel de détresse s’avère être un piège des Arachnides qui attaquent une nouvelle fois la base.
Les Francs-Tireurs n'ont d'autre choix que de demander leur évacuation. En attendant l'arrivée de la navette de secours, ils se battent avec l'énergie du désespoir contre une immense armée d'Arachnides. Finalement, une navette d'évacuation conduite par Carmen et Zander arrive enfin pour secourir les survivants. Mais Rasczak est mortellement blessé et demande alors à Rico de l'achever pour qu'il ne tombe pas dans les griffes de l’ennemi. Dizzy est elle aussi gravement touchée et meurt à l'intérieur de la navette dans les bras de Johnny. Carmen découvre à ce moment-là que Rico n'est finalement pas mort. Lors des funérailles de Dizzy, les deux amis retrouvent Carl, qui est devenu colonel au sein du service scientifique de l’armée. Ce dernier leur révèle qu'il croit à l’existence d’un insecte doué d'intelligence qui dirige en secret les autres Arachnides depuis la planète P. L'armée de la Fédération projette donc une offensive générale pour capturer ce cerveau. Pour cela, Carl promeut Rico nouveau lieutenant des Francs-Tireurs.
Lors de la mission sur P., la flotte spatiale subit un puissant pilonnage de la part de l'artillerie arachnide. Le Rodger Young, le vaisseau que pilote Carmen est sévèrement endommagé et elle doit s’éjecter avec Zander du navire par une navette de secours. Lors de sa descente vers P., elle envoie un appel de détresse. Rico, qui a déjà débarqué sur P., se lance alors à son secours avec Ace. Guidé par son intuition, Johnny parvient à la retrouver. Elle est en mauvaise posture car le cerveau arachnide l'a capturée. Zander s'est fait aspirer le cerveau par le proboscis de l'Arachnide qui s’apprête à faire de même avec le crâne de la jeune femme. Rico menace alors le cerveau avec une petite bombe nucléaire. Comprenant le danger, le chef des Arachnides relâche Carmen et s'enfuit. Johnny et ses amis font de même, pris en chasse par la garde rapprochée du cerveau.
Après s'être débarrassée de ses poursuivants, la petite troupe retrouve l'armée de la Fédération en liesse. Elle découvre alors que le cerveau a été capturé. C'est Zim, l’ancien sergent instructeur de Rico, qui a réussi cet exploit. Après avoir constaté la capture du chef des Arachnides, Carl rejoint Rico et Carmen. Il leur promet que les humains seront bientôt victorieux de la guerre qu’ils mènent contre les Arachnides.
Personnages
Le récit consacre un temps important à la présentation des principaux protagonistes avant la guerre. Selon Paul Verhoeven, « les effets spéciaux ne sont efficaces que parce que vous vous souciez du destin des héros »[2]. Le réalisateur présente donc dès le début du film un triangle amoureux entre Johnny, Carmen et Dizzy durant la scène de la classe[3],[4]. Les principaux personnages sont donc :
- Johnny Rico : il est un jeune homme naïf amoureux de sa camarade de cours Carmen. Il croit qu’en faisant la guerre, il aura la fille de ses rêves. À l’instar des Arachnides, Johnny est un corps vide contrôlé par des cerveaux extérieurs, Carl le télépathe et Carmen la pilote[5],[4]. Il a cependant un potentiel de leader[1].
- Carmen Ibanez : elle est une jeune femme dont l’objectif principal est de devenir pilote. Bien qu’elle soit amoureuse de Johnny, elle se montre cruelle et égoïste à son égard[5]. Elle adore flirter[1]. Elle arbore en permanence un sourire éclatant d’une largeur maximale, d’une blancheur et d’une brillance parfaite[6],[7]. Elle s'avère être un pilote de haut niveau[1].
- Dizzy Flores[Note 4] : elle est une femme forte qui sait manier le fusil et est douée sur un terrain de football. Elle n'a qu'une faiblesse, son amour inconditionnel pour Johnny[1].
- Carl Jenkins : il est un type sympathique en apparence mais en réalité, il se préoccupe peu des valeurs humaines. Il utilise sa connaissance technologique pour humilier son ami Johnny. Carl est également télépathe. L'une de ses scènes est d'ailleurs inspirée par une expérience du célèbre parapsychologue des années 1950 et 1960 : Joseph Banks Rhine. Le parcours de Carl est également inspiré par celui de Strelnikov, un personnage du Docteur Jivago (1965), qui est au début idéaliste puis devient très dur et est prêt à sacrifier tout le monde à la fin[1].
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre français et original : Starship Troopers
- Titre québécois : Les Patrouilleurs de l'espace
- Réalisation : Paul Verhoeven
- Scénario : Edward Neumeier, d'après le roman Étoiles, garde-à-vous ! de Robert A. Heinlein
- Musique : Basil Poledouris
- Direction artistique : Bruce Robert Hill et Steven Wolff
- Décors : Allan Cameron
- Costumes : Ellen Mirojnick
- Photographie : Jost Vacano
- Effets spéciaux : Amalgamated Dynamics, Banned from the Ranch Entertainment, Boss Film Studios, Compound Eye, Industrial Light & Magic, Kevin Yagher Productions, Sony Pictures Imageworks et Tippett Studio
- Son : Stephen Hunter Flick
- Montage : Mark Goldblatt et Caroline Ross
- Production : Jon Davison, Frances Doel, Stacy Lumbrezer, Alan Marshall, Edward Neumeier et Phil Tippett
- Sociétés de production : Big Bug Pictures[Note 5], Digital Image Associates, Touchstone Pictures et TriStar Pictures
- Société de distribution : Buena Vista International
- Budget : 105 000 000 $[8]
- Pays de production : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : couleur — 35 mm — 1,85:1 — son Dolby Digital
- Genre : science-fiction militaire, action, satire
- Durée : 129 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis :
- Belgique :
- France :
- Classification : interdiction aux moins de 12 ans à sa sortie en salles en France[9]
- Version française réalisée par Dubbing Brothers sous la direction artistique de Philippe Videcoq[10].
- Version québécoise réalisée par Covitec sous la direction artistique d’Olivier Reichenbach[11].
Distribution
- Casper Van Dien (VF : Damien Boisseau ; VQ : Gilbert Lachance) : Johnny Rico[Note 6]
- Dina Meyer (VF : Marjorie Frantz ; VQ : Danièle Panneton) : Dizzy Flores
- Denise Richards (VF : Anneliese Fromont ; VQ : Sophie Léger) : Carmen Ibanez[Note 6]
- Jake Busey (VF : Mark Lesser ; VQ : Alain Zouvi) : Ace Levy[Note 6]
- Neil Patrick Harris (VF : Vincent Ropion ; VQ : Joël Legendre) : Carl Jenkins[Note 6]
- Clancy Brown (VF : Marc Alfos ; VQ : Jean-Marie Moncelet) : sergent Zim[Note 6]
- Seth Gilliam (VF : Maurice Decoster) : « Sugar » Watkins
- Patrick Muldoon (VF : Bruno Choël) : Zander Barcalow
- Michael Ironside (VF : Gabriel Le Doze ; VQ : Mario Desmarais) : Jean Rasczak
- Rue McClanahan : professeur de biologie
- Marshall Bell : général Owen
- Eric Bruskotter : Breckinridge
- Matt Levin : « Kitten » Smith
- Blake Lindsley : Katrina
- Anthony Ruivivar : Shujimi
- Brenda Strong : capitaine Deladier
- Dean Norris : commandant du camp d'entraînement[Note 6]
- Christopher Curry (VF : Vincent Grass) : Monsieur Rico
- Lenore Kasdorf (VF : Monique Thierry) : Madame Rico
- Tami-Adrian George : Djana'D[Note 6]
- Teo : caporal Bronski[Note 6]
- Steven Ford[Note 7] : lieutenant Willy
- Ungela Brockman : caporal Birdie[Note 6]
- Curnal Achilles Aulisio : sergent Gillespie
- Greg Travis : correspondant de guerre
- Bruce Gray : Sky Marshall Dienes[Note 6]
- Denise Dowse : Sky Marshall Tehat Meru[Note 6]
- Robert David Hall : sergent recruteur de l'Infanterie Mobile[Note 6]
- Amy Smart (VQ : Camille Cyr-Desmarais) : pilote cadet Stack Lumbreiser[Note 6],[Note 8]
- Timothy Omundson : médium[Note 6]
Sources : Doublage Québec[11], RS Doublage[12], Voxofilm[10] et Doublagissimo[13],[Note 9].
- Casper Van Dien en 2012.
- Dina Meyer en 2012.
- Denise Richards en 2009.
- Jake Busey en 2009.
- Neil Patrick Harris en 2009.
- Clancy Brown en 2015.
Production
Développement
Après la réalisation du film RoboCop en 1987, le producteur Jon Davison et le scénariste Ed Neumeier souhaitent retravailler ensemble sur un film de science-fiction mettant en scène une guerre entre les humains et une race d’extraterrestres. En 1992, Davison découvre le livre Étoiles, garde-à-vous ! de Robert A. Heinlein où le thème est très proche de l'idée qu'il avait en tête. Il en achète donc les droits d'adaptation et demande à Neumeier d'en tirer un scénario dont le titre de travail est Bug Hunt at Outpost Nine[Note 10]. Le scénariste écrit une trentaine de pages que Davison propose naturellement au réalisateur de RoboCop : Paul Verhoeven. Celui-ci avait quitté son pays natal, les Pays-Bas, pour les États-Unis où il avait d’abord tourné RoboCop, puis Total Recall en 1990 avec en vedette la grosse star de l'époque Arnold Schwarzenegger et Basic Instinct en 1992 avec Sharon Stone[14],[2],[15],[16].
Le potentiel du synopsis impressionne Verhoeven qui décide d'en faire un film de guerre « comme il s'en tournait tant dans les années 1940 et 50, avec pour héros des jeunes gens pleins d'idéaux »[2],[17]. Pour cela, le réalisateur étudie les films de Leni Riefenstahl, la réalisatrice officielle du Troisième Reich, et la série documentaire de propagande américaine Why We Fight (1942-1945)[18],[17]. Neumeier ajoute également au scénario un côté ironique et hyperbolique pour dénoncer le fascisme et la guerre[19].
Paul Verhoeven demande à Scott E. Anderson, responsable des trucages optiques vaisseau spatial, de concevoir et réaliser une gamme d'appareils à l'aspect rude et carré pour qu'ils collent au mieux aux styles des avions de combat de la Seconde Guerre mondiale[14]. Il les veut également massifs et lents comme des paquebots[1]. Il a fallu plus d'un an aux constructeurs de maquettes et aux artistes des effets spéciaux de Sony Pictures Imageworks et Industrial Light & Magic pour construire les vaisseaux qui transportent les soldats[3]. Une autre société, Boss Film, est également appelée en renfort pour finir à temps tous les vaisseaux[Note 11]. Pour la scène du sport futuriste, c'est le producteur Alan Marshall qui a conçu les règles de ce mélange de football américain et de gymnastique en salle[1].
Verhoeven impose à Davison la présence de Phil Tippett au poste de responsable des effets de créature[17]. En effet, le réalisateur a œuvré avec celui-ci sur RoboCop et cherchait depuis plusieurs années à retravailler avec lui. Tippett est un spécialiste des effets spéciaux qui a précédemment travaillé pour les studios Industrial Light & Magic de George Lucas. Il a notamment travaillé sur La Guerre des étoiles, L’Empire contre-attaque, Le Retour du Jedi et Jurassic Park. Pour ces deux derniers films il a même remporté un Oscar pour son travail[2].
Pour Starship Troopers, Verhoeven souhaite que les ennemis des humains soient biologiquement différents pour se permettre de les tuer sans le moindre sentiment. Dans le roman les ennemis sont des arthropodes mais aussi des humanoïdes. Le metteur en scène trouve plus intéressant de n’avoir à faire qu'à des vrais monstres, des créatures gigantesques dont le corps est l’arme. Tippett se documente alors beaucoup sur les insectes pour que, malgré leur aspect monstrueux, les ennemis ne fassent rien qui ne soit pas possible dans la réalité. En très peu de temps, il crée avec l’aide de sa collaboratrice et épouse Jules Roman six sortes d’Arachnides[2],[20]. Il crée également une hiérarchie militaire pour que chacun d'eux ait un rôle bien distinct : les « scarabées des sables » sont les ouvriers, les « cuirassés » sont les armes incendiaires, les « criquets » sont l'appui aérien, les « guerriers » sont les troupes au sol, les « plasmas » sont la lutte antiaérienne et le « cerveau » est le général[3],[21]. Le cerveau est plus particulièrement l’œuvre de Craig Hayes, un des assistants de Tippett. Verhoeven voulait pour celui-ci qu'il ne puisse pas marcher et qu'il soit porté par des Arachnides plus petits car il n'est plus qu'un immense cerveau, une sorte de dieu diabolique à plusieurs yeux à l'image des monstres créés par l'auteur H. P. Lovecraft. Sur les plans larges, il est représenté en images de synthèse et sur les plans serrés, il s'agit d'une immense marionnette manipulée par une dizaine de personnes[1].
Outre le travail de Phil Tippett qui supervise les effets créatures pour Tippett Studio et Scott E. Anderson qui supervise les effets des vaisseaux pour Sony Pictures Imageworks, d’autres types d’effets spéciaux sont réalisés. Mark Sullivan supervise les matte painting représentant Fort Joe Smith et Buenos Aires détruits pour la société Compound Eye. Les maquillages et prothèses sont l’œuvre de Kevin Yagher pour Kevin Yagher Productions. Les explosions et effets pyrotechniques sont réalisés par John Richardson. Les effets spéciaux numériques lunaires sont supervisés par Scott Squires pour la société Industrial Light & Magic (ILM). Les rayons lasers rouges et bleus sont l’œuvre de Peter Kuran d'ILM qui avait déjà réalisé ce genre d’effets pour les premiers films Star Wars[1].
40 % du budget du film est alloué aux effets visuels qui sont en très grande quantité. Au total, plus de cinq cents plans en bénéficient dont la moitié pour les Arachnides[22],[21].
Choix des acteurs
Voulant parodier les feuilletons et teen movies américains, Paul Verhoeven choisit les comédiens principaux pour leurs traits réguliers et leurs caractères lisses pour reprendre le style des bandes dessinées[23],[24]. Les personnages principaux sont donc majoritairement issus de feuilletons à succès. Casper Van Dien a joué dans On ne vit qu'une fois (en 1993-1994), lui et Dina Meyer ont aussi joué dans Beverly Hills 90210 (en 1993-1994)[25], Patrick Muldoon a joué dans Des jours et des vies (en 1992-1995) et Melrose Place (en 1995-1996)[26], Seth Gilliam vient du Cosby Show (en 1990-1991)[27] et Neil Patrick Harris est le héros de la série Docteur Doogie (1989-1993)[28],[29].
Le réalisateur retrouve également les acteurs Michael Ironside, Marshall Bell et Dean Norris qu'il avait dirigés dans Total Recall en 1990[30].
- Michael Ironside en 2009.
- Marshall Bell en 2008.
- Dean Norris en 2013.
Tournage
Le tournage s'est déroulé du au dans les Sony Pictures Studios de Culver City et dans plusieurs autres lieux en Californie. La Henman House à Malibu est utilisée pour représenter la maison de famille de Johnny Rico. La salle de classe de philosophie morale se trouve dans le Kaiser Permanente Medical Center à Baldwin Park. Le stade de football en salle se trouve dans la Walter Pyramid à Long Beach[31],[32]. Les parcs extérieurs de la pyramide ont également servi pour tourner deux scènes coupées au montage[33]. Le Los Angeles Convention Center figure le hall d’entrée de l’astroport terrien. Le camp d’entraînement de Rico est construit dans le parc régional Mile Square à Fountain Valley sur une ancienne piste d'atterrissage de la Seconde Guerre mondiale[31],[32],[1]. Le campement de nuit des « Francs-Tireurs » est, lui, réalisé dans le parc naturel de Vasquez Rocks[1].
La scène de la douche collective gêne beaucoup les acteurs. Ils ont en effet du mal à jouer nus. Pour les rassurer, l’actrice Dina Meyer propose alors que le réalisateur et le directeur de la photographie soient également déshabillés pour que toutes les personnes sur le plateau soient dans les mêmes conditions. Verhoeven et son équipe acceptent et obtiennent alors une scène bien plus naturelle[1].
Pour les extérieurs représentant les planètes des Arachnides, l’équipe du film a quitté la Californie pour deux autres États. Pour la planète Tango Urilla, la plupart des plans ont été tournées dans le parc national des Badlands au Dakota du Sud. Pour la planète P., où se déroule la bataille finale, il s’agit de l'escarpement d'Hell's Half Acre au Wyoming[31],[32].
Comme les Arachnides sont créés numériquement en postproduction, Phil Tippett aide Paul Verhoeven dans la direction des comédiens face aux monstres invisibles sur le plateau. Ainsi, pour représenter ces monstres, Tippett et un de ses assistants courent sur le plateau avec des longues tiges servant à simuler la taille et la vitesse des insectes[2]. Pour obtenir l'effroi des acteurs, Verhoeven hurle ou crie « ils attaquent »[3].
Pour la scène où Johnny Rico monte sur le très gros arachnide nommé « cuirassé », une grosse carapace est construite par le superviseur des effets spéciaux John Richardson et monté sur un tracteur pour simuler, dans les gros plans, la présence de l'acteur Casper Van Dien sur l'insecte géant. Ces plans sont ensuite combinés à d'autres plans où l'acteur et l'insecte sont réalisés en images de synthèse devant des plans filmés par l'assistant réalisateur Vic Armstrong. Les scènes se déroulant dans le poste de pilotage du vaisseau sont tournées, elles, en plateau autour d'un fond vert. Des lampes sont déplacées autour du cockpit pour simuler l'attaque des « plasmas ». Pour la navette de sauvetage, c'est un plateau à balancier qui est utilisé pour réaliser les tremblements[34].
Postproduction
Le film est une coproduction des sociétés Touchstone Pictures (filiale de Walt Disney Company) et TriStar Pictures (filiale de Sony Pictures Entertainment) mais est essentiellement porté par cette dernière. Durant les deux ans de production, les dirigeants de Sony Pictures se succèdent et aucun n’est resté plus de quatre mois. De plus Verhoeven entretient de très bons rapports avec les dirigeants de Tristar, société qui a déjà distribué Total Recall et Basic Instinct. Le réalisateur n’a donc subi aucune pression ou censure. Il n’a coupé que très peu de choses au montage. Il s’agit essentiellement de scènes qu’il a jugées après coup inutiles. Selon lui, le film correspond à sa vision initiale pour « 90 à 95 % »[2],[18]. Verhoeven a abandonné deux scènes qui approfondissent les rapports entre Johnny et Carmen (Sur la pelouse du lycée et Départ immédiat), deux scènes montrant le rapprochement de Carmen avec Zander (Zander console Carmen et Dans la cabine de Carmen) et un baiser entre Carmen et Johnny à la fin du film (Le baiser de la fin)[33]. Ces scènes sont également coupées car lors de la projection test les spectateurs ont protesté bruyamment. En effet, ils n’approuvent pas qu'une fille puisse embrasser deux garçons[1].
Verhoeven reconnait que sa vision ne correspond pas aux canons de la production hollywoodienne de l’époque. Ce n’est qu’après le montage que le nouveau directeur de Sony découvre le film. Il s’offusque alors de voir des drapeaux nazis dans le film mais le metteur en scène élude la question en précisant qu’ils ne sont pas de la même couleur[2],[18].
Bande originale
Pour composer la musique du film, Paul Verhoeven se tourne vers Basil Poledouris avec qui il avait déjà collaboré pour RoboCop. Le compositeur dispose de six mois pour livrer la musique. Après avoir écouté les premières versions des morceaux, Paul Verhoeven indique au compositeur qu’il souhaite faire de la musique qui doit accompagner le vaisseau spatial Rodger Young, le thème central du film[35].
La musique, une fois terminée, est très proche par plusieurs aspects des images qu’elle illustre. Elle est héroïque, hyperactive, puissante et parfois angoissante. Cependant les différentes musiques ne sont pas facilement différentiables et se fondent finalement dans un grand ensemble. De plus, l’orchestre qui enregistre la musique est assez classique et n’utilise pas de sons de synthèse qui auraient pu apporter un contraste[35].
La plupart des thèmes sont liés à l’armée mais deux sont plus romantiques. Pour le réseau d’information totalitaire, Poledouris écrit Fed Net March, une marche militaire avec des roulements de tambours. Dans Klendathu Drop, qui accompagne l'invasion du monde des Arachnides, Poledouris ouvre la scène avec des cuivres sur un ton impétueux et patriotique. Le compositeur utilise principalement les timbales pour représenter les Arachnides. Cela est particulièrement audible dans le morceau qui leur est spécifiquement consacré : Bugs. D’autres morceaux se détachent également de l’ensemble. Il y a Dizzy’s Funeral, où la présence des cordes est plus significative et Brainbug qui comporte un crescendo presque religieux pour figurer l’immense et gluant cerveau arachnide. La bande originale contient également deux chansons interprétées par la fille de Poledouris, Zoë. La première Into It est une composition originale. La seconde I Have Not Been to Paradise, est une reprise de I Have Not Been to Oxford Town, une chanson composée par David Bowie en 1995[35]. Elle est la seule référence temporelle du film puisqu'elle parle de la fin du XXIIIe siècle[1].
Paul Verhoeven utilise également plusieurs morceaux non inclus dans la bande originale. Pour la scène de bagarre entre le héros Rico et son rival en amour Zander, il utilise par exemple la chanson Fade into You du groupe Mazzy Star[36]. De même, la musique que joue le personnage Ace Levy au violon est La Golondrina. C’est un hommage au film La Horde sauvage (1969). C’est en effet cette musique qui accompagne la horde à son arrivée en ville et lors de son départ[1].
Le travail de Basil Poledouris sur Starship Troopers est parfois comparé au style des compositeurs David Arnold et Jerry Goldsmith mais en moins flamboyant. La bande originale sort en CD chez Varèse Sarabande le . En 2016, elle ressort en version longue sur deux CD[35].
Accueil
Accueil critique
Starship Troopers divise les critiques de cinéma. Sur le site Rotten Tomatoes, il obtient le score de 63 % pour un total de cinquante-neuf critiques[37]. Il dispose d'une note plus basse, à 51 % basée sur vingt avis, sur le site Metacritic[38]. En France, le film reçoit également des critiques mitigées, notamment sur le site Allociné, avec une note de 3,2 étoiles sur 5 à partir de l'interprétation de 5 titres de presse[39].
Beaucoup de critiques américaines sont particulièrement violentes[40]. Le Wall Street Journal accuse le réalisateur Paul Verhoeven et le scénariste Ed Neumeier d'être des néo-nazis. Le réalisateur s'en défend en indiquant que ce n'est pas sa philosophie et qu'il a lui-même subi l'occupation allemande durant ses jeunes années[18],[14]. Rita Kempley du Washington Post trouve quant à elle le film incohérent et ne parvient donc pas à déterminer si Verhoeven dénonce ou adule l'idéologie du Troisième Reich[29],[15]. Janet Maslin du New York Times reproche au film d'être patriotique, trop violent et de comporter des scènes de nu. Elle pense que Starship Troopers ne s'adresse qu'aux amateurs de films violents et même si elle concède que les combats sont bien réalisés et qu'ils sont à voir, elle conseille plutôt d'aller voir une autre production de science-fiction de Sony, sortie durant la même période : Bienvenue à Gattaca[41]. Roger Ebert du Chicago Sun-Times, qui reproche au film son côté militariste, trouve Star Wars bien meilleur car plus joyeux et humoristique. Il a souri en visionnant le film de Verhoeven mais uniquement grâce au côté satirique du film. Pour lui Star Wars représente le côté humaniste du cinéma de science-fiction alors que Starship Troopers en est le côté totalitariste. Ebert affirme également que les Arachnides, en tant qu’antagonistes, sont moins intéressants que ne l’est par exemple Alien[7].
Ces avis très négatifs précèdent la sortie européenne et font passer le film comme étant fasciste. Cela complique beaucoup la tournée de promotion en Allemagne, en Italie et dans une moindre mesure en France[19]. En revanche l'accueil en Angleterre est beaucoup plus favorable[15].
Todd McCarty pour Variety a compris le ton ironique de l’histoire et salue la « vigueur et l’enthousiasme de la réalisation du Verhoeven ». Il souligne également que bien que manifestement fasciste, le gouvernement décrit dans le film a réalisé l’idée d’une égalité totale entre les sexes et les races[42].
En France, Arnold de Ciné Live écrit qu'après le « bide » de Showgirls (1995), Verhoeven revient à la « SF destroy et rigolote » dont il renouvelle le genre avec un « constant et volontaire second degré ». Arnold, réagissant à la critique du Wall Street Journal, indique qu’il trouve le film moins réactionnaire que Top Gun (1986). Pour lui, Starship Troopers est un « excellent divertissement bien plus subtil et malin qu’on pourrait croire de prime abord »[24]. Au contraire, Christophe Honoré pour les Cahiers du cinéma trouve que le film est conçu pour des « puceaux accros aux jeux vidéo » et le compare à un « CD-ROM pornographique »[43].
En 2012, le site de critiques Slant Magazine classe Starship Troopers à la 20e place sur sa liste des cent meilleurs films des années 1990[44].
Box-office
Starship Troopers est un film tout juste rentable avec 121 214 000 US$ de recettes pour un budget de 105 000 000 US$. Il se hisse seulement à la trente-cinquième place annuelle en Amérique du Nord et à la trente-huitième place au niveau mondial[8]. En France avec 965 000 entrées, le film se classe en quarante-et-unième position du box-office de l’année 1998 loin derrière les films de science-fiction Armageddon (6e), The X-Files (18e) et Deep Impact (34e)[45].
Pays ou région | Box-office (1997-1998) | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines | Classement (1997-1998) |
---|---|---|---|---|
États-Unis | 54 814 000 US$ | 6 | 35e | |
France | 965 000 entrées | 3 | 41e | |
Total Monde | 121 214 000 US$ | - | - | 38e |
Distinctions
Le film est nommé à l'Oscar des meilleurs effets visuels à la 70e cérémonie des Oscars en 1998 face à Le Monde perdu : Jurassic Park et Titanic. L'Oscar est remporté par ce dernier film[46]. Starship Troopers remporte cependant le Saturn Award des meilleurs effets spéciaux pour le travail de Scott Anderson, Alec Gillis, Phil Tippett, John Richardson, Tom Woodruff et le Saturn Award des meilleurs costumes pour le travail d'Ellen Mirojnick[47].
Note : sauf mention contraire, les informations ci-dessous sont issues de la page Awards du film sur l'Internet Movie Database[48]. Ici sont listés les principaux prix.
Récompenses
Année | Cérémonie ou récompense | Prix | Lauréat(es) |
---|---|---|---|
1998 | Saturn Awards | Meilleurs costumes | Ellen Mirojnick |
Meilleurs effets visuels | Scott E. Anderson, Alec Gillis, John Richardson, Phil Tippett et Tom Woodruff |
Nominations
Année | Cérémonie ou récompense | Prix | Lauréat(es) |
---|---|---|---|
1998 | Blockbuster Entertainment Awards | Meilleur acteur débutant | Casper Van Dien |
Meilleure actrice débutante | Denise Richards | ||
Hugo | Meilleure adaptation | Edward Neumeier et Paul Verhoeven | |
Motion Picture Sound Editors | Meilleur montage sonore | Jeffrey Kaplan | |
MTV Movie & TV Awards | Meilleure scène d’action | L’attaque du fort par les Arachnides | |
Oscars | Oscar des meilleurs effets visuels | Scott E. Anderson, Alec Gillis, John Richardson et Phil Tippett | |
Satellite Awards | Meilleur film d'animation ou multimédia | Jon Davison et Alan Marshall | |
Meilleurs effets visuels | Scott E. Anderson et Phil Tippett | ||
Analyse
Inspiration
Verhoeven indique avoir arrêté de lire le livre Étoiles, garde-à-vous ! après seulement deux chapitres car il le trouve mauvais et ennuyeux. Il demande alors au scénariste Edward Neumeier de lui raconter l'histoire qui décrit en fait la vie de garnison et ne concerne qu’assez peu les extraterrestres[15]. Il n’y a que quelques passages au sujet de la guerre au début et à la fin du roman. Cependant, les thèmes abordés par Robert A. Heinlein se retrouvent bien dans le film. Selon Verhoeven, l’aspect fasciste et totalitariste se trouve déjà présent dans le roman[2]. C'est d'ailleurs ce qui le rend difficilement adaptable[14]. Paul Verhoeven choisit de prendre exactement le contre-pied du roman pour réfuter certains thèmes qui s’y trouvent[49]. Il en fait une satire[40]. Le film de guerre devient un film contre la guerre en montrant l'horreur de la guerre et le cynisme des généraux. Jouant sur le second degré, il mélange les clichés et les conventions de la propagande militaire, des feuilletons américains pour adolescents, des films de guerre et de science-fiction[23].
Bien que s’étant éloigné du livre, le film reprend de nombreux éléments de la trame narrative. Avant le recrutement de Johnny Rico, sont conservés la scène de dispute entre Rico et son père, la scène de classe avec le professeur de philosophie morale et la scène avec le recruteur amputé[a 4]. Pendant l'instruction militaire de Johnny sont repris l’accueil des nouvelles recrues par Zim[a 5], la mort du soldat Breckinridge [a 6], la scène du lancer de couteau et la correction au fouet[a 7]. Durant la guerre, sont aussi conservées la destruction de la ville de Buenos Aires, la bataille de Klendathu, la mort du lieutenant Rasczak [a 8], la mission sur la planète P et la capture du « cerveau » par Zim [a 9].
De nombreux noms de personnages sont tirés du roman : Juan « Johnnie » Rico qui devient John « Johnny » Rico, Dizzy Flores[a 10], Carmencita dite « Carmen » Ibanez [a 11], Ace et Pat Leivy qui sont fusionnés dans le personnage Ace Levy[a 12],[a 13], Carl et Al Jenkins qui sont fusionnés dans le personnage Carl Jenkins[a 14],[a 15], Charlie Zim[a 16], Jean Dubois et Rasczak qui sont fusionnés dans le personnage de Jean Rasczak[a 17],[a 18], Breckinridge[a 19], « Kitten » Smith[a 13], Shujimi[a 16], Yvette Deladrier qui devient Deladier[a 20], Emilio Rico qui devient Bill Rico[a 21], Bronski[a 22], Willie qui devient Willy[a 1], Birdie[a 23] et Diennes qui devient Dienes[a 24].
Différences avec le roman
Le film diffère abondamment du livre à tel point qu'il convient de les voir comme deux entités totalement indépendantes. Certaines dissemblances sont particulièrement notables. Ainsi dans le film le personnage de Carl a des pouvoirs psychiques et devient un des artisans de la victoire des humains contre les Arachnides. Dans le roman Carl est un génie de l’électronique qui rejoint les Unités de Recherche et de Développement sur Pluton où il meurt au tout début de la guerre[50].
De même, le triangle amoureux entre Dizzy, Johnny et Carmen n'existe que dans le film. Carmen dans le roman, est juste une camarade de classe de Rico. Il n'a pas avec elle de liaison sentimentale, seulement un petit béguin. La Dizzy décrite dans le film n'existe pas. Dans le roman, Dizzy est un soldat que Rico rencontre dans un camp d’entraînement. Zander, le rival sentimental et sportif de Johnny n’apparaît pas dans le roman. D'autant plus que le Johnny du livre n'a jamais participé à des compétitions sportives[50].
Dans le livre, Johnny ne retrouve pas son professeur de lycée durant la guerre. Ils échangent seulement des lettres durant son instruction. Le sergent Zim du livre n'a pas besoin d'être dégradé pour aller sur le front contrairement à son homologue cinématographique. Dans le film le père de Johnny est foncièrement antimilitariste et meurt à Buenos Aires. Dans le roman, il change d'avis et rejoint l'unité de son fils en tant qu'adjudant[50].
Critique du fascisme et de la guerre
Paul Verhoeven a étudié le fascisme et est donc familier de l'iconographie nazie. Il l'utilise au maximum pour pouvoir la dénoncer et interpeller le public. Pour lui Starship Troopers est une réponse au film nazi de Leni Riefenstahl Le Triomphe de la volonté (1935)[14],[22]. Le réalisateur désidéalise la guerre en la filmant dans sa violence la plus crue. Il utilise également l’hyperbole lorsqu’il inclut des messages de propagande du réseau fédéral qui pousse sans raison à la xénophobie, annonce la pendaison en direct à la télévision d’un criminel ou demande aux enfants de participer à l’effort de guerre[49].
Malgré les affirmations du réalisateur, il reste difficile de voir ce qu’est réellement le film. S’il est visionné au premier degré, il est clair qu’il promeut une image attirante de la guerre et du militarisme. Les personnages ne mettent quasiment jamais en doute les décisions de leur hiérarchie[51]. La violence est également très présente dans le film et peut être vue comme un travail de complaisance pour satisfaire le désir de violence du spectateur[52]. Elle se trouve sous la forme d’une violence mentale avec la présence de l’imagerie nazie et d'une violence physique mise en œuvre par les Arachnides[53].
Dans un article d’août 2001, la chercheuse Lene Hansen s’interroge pour savoir si le fascisme est forcément antiféministe. Dans l’idéologie fasciste traditionnelle, la femme est reléguée au rang de mère nourricière et de femme au foyer. Pour Hansen, le film Starship Troopers rompt avec cette tradition et présente une utopie fasciste où les hommes et les femmes sont parfaitement égaux[54]. Hansen prend notamment appui pour son propos sur la scène de la douche mixte. Dans cette scène Verhoeven veut exprimer que les prétendues avancées qu'apporterait le fascisme se feraient au détriment de la libido. Les jeunes gens ne parleraient que de guerre et de leur carrière sans se regarder. « Ils sont sublimés parce qu'ils sont fascistes »[15].
Pour Verhoeven, c'est également un film sur le paradis perdu où l'innocence de la jeunesse est remplacée par la cruauté de la guerre. Il veut insister également pour montrer comment la propagande militaire persuade la jeunesse que le sacrifice personnel pour son pays est une bonne idée[3].
Critique de l'impérialisme américain
Verhoeven explique l'usage de l'ironie et de l'hyperbole : « en jouant avec le fascisme et l'imagerie fasciste pour pointer certains aspects de la société américaine »[19], il reproche aux États-Unis, entre autres, leurs interventions lors de la guerre du Viêt Nam (1955-1975), de l'invasion de la Grenade (1983), de l'invasion du Panama (1989-1990) et de la guerre du Golfe (1990-1991)[1],[14]. Même si une partie du film se déroule dans un Buenos Aires futuriste, le réalisateur a voulu qu’il ressemble à une ville nord-américaine. Avec un budget de plus de 100 000 000 $, le metteur en scène se doit de faire un film divertissant mais il souhaite également y introduire une dimension politique. Il souhaite d'abord séduire le public pour ensuite lui parler du vrai sujet du film. Verhoeven avoue avoir surestimé la capacité du public américain à accepter cela[14].
Cependant, après les attentats du 11 septembre 2001, les Américains ont plus compris que le film est une critique de l'impérialisme américain. Sur le plateau, Verhoeven demande d'ailleurs aux acteurs de jouer les va-t-en-guerre et de le faire avec excès[18]. Le début de la guerre dans le film n'est pas l'attaque de Buenos Aires par les Arachnides, mais l'installation sur la planète Dantana d'une colonie de Mormons dans la zone spatiale contrôlée par les Arachnides. Selon le réalisateur, c'est typiquement américain de ne voir le début de la guerre qu'à partir de l'attaque de l'ennemi et de ne pas voir qu'on lui a causé précédemment du tort[14].
Références culturelles
Pour Verhoeven, Starship Troopers est un peu la version américaine de Le Choix du destin, un film qu’il avait tourné en 1977 aux Pays-Bas. Les deux films présentent en effet des jeunes gens qui doivent faire face à la guerre. C'est également un « bain de jouvence » pour le réalisateur car ce film est selon lui un hommage aux films d'aventures mythologiques qu'il visionnait dans son enfance et dont les effets spéciaux sont l’œuvre de Ray Harryhausen. Il cite notamment Jason et les Argonautes (1963) et Le Septième Voyage de Sinbad (1958). C'est d’ailleurs après avoir vu ce dernier film que Phil Tippett s'est décidé à se lancer dans les effets spéciaux[2],[20],[17]. Le film est aussi parfois comparé au roman À l'Ouest, rien de nouveau (1929) pour son apprentissage de la vie de soldat ou aux films Des monstres attaquent la ville (1954), Tarantula (1955) et L'Attaque des crabes géants (1957) pour ses insectes géants[17],[55]. La scène de dissection d'un petit Arachnide au début du film, est également une réminiscence des Oiseaux (1963) d'Alfred Hitchcock où il y a un petit incident avec une mouette au début du film avant que la grosse attaque des oiseaux ne commence[1].
Alain Pelosato, dans son livre de 2005, Un siècle de cinéma fantastique et de SF, affirme que Starship Troopers est un grand film politique. Il le rapproche des films de guerre pacifistes comme Les Sentiers de la gloire (1957) et Les Hommes contre (1970)[23]. Le typage des personnages est en effet très proche de celui des soldats des films d’action sur la Seconde Guerre mondiale comme Air Force (1943) et Les Canons de Navarone (1961). Le lieutenant Rasczak est, par exemple, calqué sur le personnage interprété par James Coburn dans Croix de fer (1977). Le sergent Zim, lui, trouve sa source dans le sergent instructeur Hartman dans Full Metal Jacket (1987) mais il est mis en scène d'une façon plus exagérée pour donner un résultat plus excessif[1],[55] La scène de l'attaque du poste avancé est, elle, comparable à celle des films La Charge de la brigade légère (1936), Beau Geste, Gunga Din (1939), Le Massacre de Fort Apache (1948) ou Zoulou (1964)[42],[55],[1]. Dans la scène d'entraînement pour la capture du drapeau, les équipes sont de couleur rouge et bleue en hommage au film Les Douze Salopards (1967) où il existe une scène du même genre[1].
La scène de débarquement sur la planète Klendathu est directement inspirée de documents sur le débarquement de Normandie. Alors qu’il était très jeune enfant, Paul Verhoeven vivait à La Haye et durant la Seconde Guerre mondiale, il voyait l’artillerie allemande tirer sur les avions britanniques et américains qui partaient pilonner les villes ennemies. Plusieurs plans de vaisseaux spatiaux abattus dans le film proviennent ainsi de ses souvenirs d’enfance[1].
Plusieurs caméos sont réalisés dans le film. Ainsi, le producteur Jon Davison interprète l'habitant de Buenos Aires qui déclare devant la caméra du réseau fédéral que « Les seuls bons parasites, c'est les parasites morts ». Le scénariste Edward Neumeier joue le rôle du condamné à mort qui sera exécuté en direct sur le réseau fédéral. L'ancien militaire américain et conseiller technique militaire pour le film Dale Dye, apparaît également. Il interprète un général qui demande au colonel Carl Jenkins après la capture du Cerveau parasite : « À quoi pense-t-il, colonel ? »[56]. Deux membres de la famille de Paul Verhoeven participent également à la création du film. Il s'agit de Martine, sa femme, qui apprend à l'acteur Jake Busey à jouer du violon et Helen, sa fille, qui travaille sur le compositing de certaines scènes[1].
Techniques utilisées
Paul Verhoeven utilise beaucoup la vitesse et l’action dans son film. Il se sert essentiellement de deux procédés pour accélérer son récit. Le premier est l’usage régulier de séquences d’information satiriques. Le second est l'utilisation des genres surcodés du cinéma américain : les films de guerre, la science-fiction et la comédie pour adolescents[57]. Verhoeven se sert notamment pour les Arachnides d'une technique qui consiste à les faire apparaître toujours depuis l’extrême profondeur de champ et les faire remonter à une vitesse effarante jusqu’à l’avant[58]. L'éclairage est aussi particulier. La lumière artistique est très présente et élimine les zones d'ombres à la manière des comédies et des films musicaux hollywoodiens des années 1950 et 1960[59].
Le metteur en scène privilégie l’esthétique de la précipitation et du coq-à-l’âne propre aux médias de masse par l’utilisation de « faux documentaires », comme il l’avait déjà fait dans RoboCop. Cette technique du film dans le film est souvent utilisée depuis le pionnier du genre : Citizen Kane (1941). Elle peut se présenter sous la forme d'une fausse biographie comme Zelig (1983), d'une fiction politique comme Punishment Park (1971) ou d'un documentaire ethnographique comme Tristes Tropiques (1974). Dans Starship Troopers, il s’agit de séquences d’information du réseau fédéral sans lien direct avec le reste du récit. Elles débutent brusquement et s’achèvent généralement par une dilution dans un style assez proche de celui de Vidéodrome (1982). On y retrouve cependant le personnage de Carl puis tous les protagonistes dans la séquence finale [60]. Ces séquences sont l’œuvre de la société d’effets spéciaux Banned from the Ranch fondée en 1995 par des techniciens renvoyés du Skywalker Ranch, le studio de George Lucas. Elles sont réalisées dans un style proche de la propagande de guerre américaine et des bandes annonces de série B des années 1950[21]. Verhoeven les rapproche aussi du traitement de la guerre du Golfe par la chaîne d'information américaine CNN[1].
Le réalisateur présente également un double pli dans la structure de son récit. Le premier pli est un flashback qui retourne un an auparavant. Le second pli est le recommencement général du récit après le déroulement menant aux événements originaux. C’est à ce moment que Johnny Rico passe du statut de ballot à celui du héros[57].
Exploitation
Éditions en vidéo
Le film sort dans le monde d'abord en VHS et en LaserDisc fin 1998 chez Touchstone Home Vidéo[61]. Il sort ensuite en DVD début 1999 dans la zone 1 puis à l'été de la même année dans la zone 2. La version de cette dernière zone est jugée décevante car elle ne comprend pas les bonus présents dans la version de la zone 1 et il faut aussi retourner le DVD à la moitié du film comme avec un LaserDisc[62]. Une version « édition spéciale » du DVD sort ensuite en 2001 en zone 2 chez Buena Vista Home Entertainment. Le film est cette fois visible en intégralité sans avoir à retourner le DVD et comprend plusieurs bonus comme des bouts d'essai des acteurs, des scènes commentées par le réalisateur, le commentaire audio du réalisateur, des scènes abandonnées et les coulisses du film[63]. En 2007 sort une version Blu-ray avec les mêmes bonus mais avec une piste son améliorée[64].
À partir de 2008, le film est aussi distribué dans des coffrets DVD et Blu-ray Starship Troopers - La Trilogie en compagnie de ses suites : Starship Troopers 2 et Starship Troopers 3[65].
Produits dérivés
En 1997, pour accompagner la sortie du film, plusieurs produits dérivés sont mis sur le marché. La société Avalon Hill sort le jeu de société Starship Troopers, un jeu de guerre sur plateau hexagonal avec les visuels du film[66],[67]. La société Sega réalise un flipper Starship Troopers[68] et la société Galoob produit une gamme de jouets[69]. Trois ans plus tard en 2000, Blue Tongue Entertainment sort le jeu de stratégie en temps réel Starship Troopers: Terran Ascendancy[70].
Toujours en 1997, l’éditeur de bande dessinée Dark Horse réalise l'adaptation en comics du film de Paul Verhoeven. Dark Horse sort ensuite trois mini-séries dans l’univers de Starship Troopers. La première, Insect Touch[Note 22], se déroule avant le film et raconte le premier contact entre les hommes et les Arachnides. La seconde, Brute Creation[Note 23], se déroule durant l’instruction de Johnny Rico et se concentre sur le professeur Jean Raczak durant l’attaque par les Arachnides de Port Joe Smith sur la planète Dantana. La troisième, Dominant Species[Note 24], se déroule après le film. Elle met en scène des personnages originaux lors de la seconde bataille de la planète Klendathu[71].
Postérité
Suites
Paul Verhoeven est tenté par la réalisation d'un nouveau film sur le sujet. Il indique que contrairement à Total Recall ou Basic Instinct, qui se suffisent à eux-mêmes, Starship Troopers se prête à une suite[2]. Cependant, le mauvais résultat du film au box-office américain ne lui permet pas de concrétiser cette suite[8]. C'est finalement une série télévisée en infographie du même nom qui est mise en chantier en 1999. Elle est composée de trente-six épisodes et est coproduite par Paul Verhoeven[72],[73]. Suivront ensuite quatre vidéofilms. D’abord en 2004, Starship Troopers : Héros de la Fédération, qui est réalisé par Phil Tippett et scénarisé par Edward Neumeier. Les deux hommes étaient respectivement le superviseur des effets de créature et le scénariste du premier film[74],[75]. Ensuite en 2008, Starship Troopers : Maraudeur, qui est réalisé et écrit par Neumeier[76],[77]. En 2012, sort Starship Troopers : Invasion, un film d'animation réalisé par Shinji Aramaki sur un scénario de Flint Dille[78],[79]. En 2017, sort un second film d'animation intitulé Starship Troopers: Traitor of Mars, qui voit le retour de Neumeier à l'écriture[80]. L'ironie et le côté satirique du film original sont largement moins présents dans ces suites[81].
Influence
Starship Troopers a marqué les esprits et a donc influencé des scénaristes et des œuvres ultérieures. En 2002, la série de Joss Whedon, Firefly, s’inspire du film. L’Alliance, le régime autoritaire présenté dans la série est très proche de la Fédération. D’ailleurs faute de moyens suffisants, Whedon reprend les uniformes utilisés dans le film[82]. Des films comme Space Battleship (2010) ou Edge of Tomorrow (2014) sont également perçus comme des héritiers de Starship Troopers[83],[84]. Le jeu vidéo Helldivers s'inspire fortement des Arachnides pour la race des Insectes[85],[86].
En 1998, l’auteur français de bande dessinée Kevin Hérault reprend lui le nom du mentor de Johnny Rico, le lieutenant Rasczak, pour l’un des personnages de sa série de science-fiction HK[87]. En 2009, le groupe californien Space RockerZ sort un morceau intitulé Zegema Beach en référence à la plage où Johnny rêve d'aller[88].
Notes et références
Notes
- Prononciation en français : /ʁadʃɛk/.
- « Maréchal du Ciel » en français. Il s'agit du plus haut grade de l'armée fédérale.
- L'escarpement d'Hell's Half Acre dans le Wyoming sert de lieu de tournage à des scènes se déroulant sur P.
- Dans le roman Étoiles, garde-à-vous !, Dizzy est un homme.
- Société créée uniquement pour les besoins du film.
- Personnage encore en vie à la fin du film.
- Steven Ford est le fils de Gerald Ford, 38e président des États-Unis.
- Stack Lumbreiser est la déformation du nom d'une des productrices du film, Stacy Lumbrezer.
- Les rôles sont listés par ordre d'apparition dans le générique de fin.
- « Chasse aux insectes à l'avant-poste neuf » en français.
- La société Boss Film, qui a notamment réalisé les effets spéciaux de SOS Fantômes, met fin à son activité peu de temps après la fin de la production du film.
- « Musique du Réseau Fédéral » en français.
- « Saut sur Klendathu » en français.
- « Punition et Frôlement de l'astéroïde » en français.
- « Canyon des criquets » en français.
- « Parasites » en français.
- « Les funérailles de Dizzy » en français.
- « La destruction du Roger Young » en français.
- « Le cerveau parasite » en français.
- « Ils gagneront » en français.
- « En dedans » en français.
- « Le toucher de l'insecte » en français.
- « Création brutale » en français.
- « Espèces dominantes » en français.
Références
- Sources primaires
Robert A. Heinlein, Étoiles, garde-à-vous !, Paris, J'ai lu, coll. « Science-fiction », , 314 p. (ISBN 978-2-290-33223-8)
- Page 160.
- Pages 41.
- Page 217.
- Chapitre 2.
- Chapitre 3.
- Chapitre 4.
- Chapitre 5.
- Chapitre 10.
- Chapitre 13.
- Page 30.
- Pages 42-43.
- Page 21.
- Page 156.
- Page 13.
- Page 35.
- Pages 66-67.
- Page 37.
- Page 9.
- Page 63.
- Page 15.
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- Sources secondaires
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« Le film prend exactement le contre-pied du roman ouvertement fasciste. Les insectes géants contre qui les humains – de véritables petits nazis – font la guerre sont presque plus sympas […]. Paul Verhoeven a franchi le pas et a fait d’un roman réactionnaire un film de guerre contre la guerre […]. Mais ici la guerre est montrée dans toute son horreur, et l’idéologie qui mène à la boucherie cette chair à canons constituée par l’infanterie est clairement désignée par les uniformes identiques à ceux de la Gestapo. C’est vrai qu’il n’est pas facile de décrypter cela. Mais le traitement infligé à la fin du film à la reine des insectes montre sans ambiguïté que la barbarie est aussi du côté des humains. Contrairement à Heinlein, Verhoeven ne défend pas l’idéologie américaine. Il la critique violemment au travers, notamment, des démonstrations du « Net » (cette vaste toile d’information) d’une manière qui renvoie à CNN pendant la guerre du golfe, mais aussi dans l'utilisations d’acteurs qui jouent volontairement mal et du style de mis en scène parodiée des feuilletons. Le réalisateur a aussi choisi des comédiens aux traits réguliers pour reprendre, dit-il, le style des bandes dessinées […]. Ce film est de la même veine que les grands films de guerre pacifistes comme Les Sentiers de la gloire (1957) et Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick, ou Les Hommes contre (1970) de Francesco Rosi. Ces films montrent comment l’infanterie sert de masse de manœuvre pour les ambitions personnelles des généraux […]. Starship Troopers est un grand film politique ! […]. »
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- Béghin 2007, p. 20.
- Commentaires du disque Blu-ray de Firefly : The Complete Series avec Joss Whedon, Blu-ray de 2008, L'Attaque du train, 17:30 minutes :
« C'était parce que nous avions loué les costumes aux gens de Starship Troopers... Une fois de plus, pas d'argent. »
- Olivier Clairouin, « Edge of Tomorrow : quand Starship Troopers rencontre Un jour sans fin », sur Le Monde, (consulté le ).
- Olivier Delcroix, « Space Battleship ou le retour du space opera », sur Le Figaro, (consulté le ).
- (en-GB) « Helldivers review – I lost my heart to a Starship Trooper », Metro, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Helldivers », Trusted Reviews, (lire en ligne, consulté le )
- Kevin Hérault, « HK ( hérault / trantkat / morvan / glénat ) », sur BDGest.com, (consulté le ), p. 11.
- (en) « Space RockerZ », sur Discogs.com (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Cyril Béghin, Starship Troopers : Lycéens et apprentis au cinéma, CNC, , 22 p.
- (en) Lene Hansen, « Feminism in the Fascist Utopia : Gender and world order in Starship Troopers », International Feminist Journal of Politics, vol. 3, no 2, , pages 275-283 (DOI 10.1080/14616740110053065).
- (en) Les Paul Robley, « Interstellar Exterminators : Ornery insects threaten the galaxy in Starship Troopers », American Cinematographer, vol. 78, , pages 56-66.
- (en) Paul M. Sammon, The Making of Starship Troopers, Boulevard Books, , 152 p. (ISBN 978-1-57297-252-0).
- (en) Paul M. Sammon, « Starship Troopers : Bug Bytes », Cinefex, vol. 73, .
- (en) Darko Suvin, « Of Starship Troopers and Refuseniks : War and Militarism in U.S. Science Fiction, Part 2 », Extrapolation, vol. 48, no 1, , pages 9-34 (DOI 10.3828/extr.2007.48.1.3).
Articles connexes
Liens externes
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