Jason et les Argonautes (film, 1963)

Jason et les Argonautes (Jason and the Argonauts) est un film anglo-américain réalisé par Don Chaffey et sorti en 1963. Ce film utilise notamment l'animation en volume.

Pour les articles homonymes, voir Jason et les Argonautes.

Jason et les Argonautes
Titre original Jason and the Argonauts
Réalisation Don Chaffey
Scénario Beverley Cross
Jan Read
inspirés (entre autres) par le poème épique
Les Argonautiques
d’Apollonios de Rhodes
Acteurs principaux
Sociétés de production Columbia Pictures
Morningside Productions
Pays d’origine Royaume-Uni
États-Unis
Genre Fantaisie mythologique
Fantastique
Péplum
Aventure
Durée 105 min
Sortie 1963


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Combat entre Jason (Todd Armstrong) et l'hydre à sept têtes.

Dans la Grèce antique, Pélias s'est emparé du royaume de son père Éson. Jason, demi-frère de l'usurpateur[1], conclut avec lui un marché : s'il parvient à rapporter de Colchide la fabuleuse Toison d'or, Pélias restituera le trône. Avec ses compagnons les Argonautes, Jason s'embarque sur l'Argo. Tour à tour aidés et contrariés par des dieux et déesses rivaux, les héros sont confrontés aux éléments déchaînés. Ils affrontent maints dangers : le colosse de bronze Talos ; deux horripilantes harpies ; des rochers broyeurs ; une hydre affreuse ; une redoutable armée de squelettes... Jason rencontre l'amour auprès de Médée, l'ensorceleuse. Grâce à son aide, il vainc les derniers obstacles et rapporte la toison.

Fiche technique

Robe portée par Nancy Kovack dans « La danse de Médée »

Distribution

Honor Blackman incarne la déesse Héra

Production

Tournage

  • Période de prises de vue : 1961-1962-1963 (à confirmer), évaluation d'après le témoignage de Ray Harryhausen[3],[4],[5] : « En novembre 1961, j'ai envoyé à mon père les conceptions des modèles d'armatures : un Talos, un pied, un bras et une main de Talos, une hydre, deux harpies volantes, six squelettes combattants, un Jason et un Acaste. Ils sont arrivés en février 1962, me demandant quatre mois pour fabriquer et peindre les corps avant le commencement de l'animation. […] Jason et les Argonautes a demandé presque deux ans pour être achevé et pour un coût sans précédent pour nous de 3 millions $ US. »
  • La séquence du combat entre les Argonautes et les squelettes, d'une durée de 3 minutes, a demandé plus de 4 mois de travail à Ray Harryhausen[6],[4].
  • Intérieurs[7] : Studios de Shepperton (Royaume-Uni), Safa Studios (en) (Italie).
  • Extérieurs en Italie :
    • Capaccio-Paestum : la séquence des Harpies a été tournée au temple de Poséidon de Paestum. L'équipe a obtenu l'autorisation de filmer dans ce temple qui n'est plus accessible aux visiteurs.
    • Palinuro (Centola) : dans ce hameau, l'équipe de tournage a été confrontée à un problème culturel alors qu'elle s'apprêtait à effectuer des prises de vue à 6 heures du matin. Comme il faisait froid, l'actrice Nancy Kovack (Médée) avait revêtu le seul pull-over chaud qu'elle avait dans ses valises, un pull de couleur violette qui a suscité la colère des gens du pays, car ils considéraient cette couleur comme un signe de mort[6],[4].
    • Salerne (Province de Salerne).
    • Le tournage a été perturbé par une autre équipe qui filmait au même endroit comme se le rappelle Ray Harryhausen[3],[4],[5] : « Nous tournions une scène dans laquelle l'Argo devait apparaître au détour d'une falaise. Tout était prêt, la caméra filmait et nous avions donné à notre bateau le signal par radio pour l'action. Mais que voyons-nous apparaître dans le champ ? Le galion Golden Hind [célèbre bâtiment du XVIe siècle] ! L'action a été interrompue en entendant Schneer [producteur] crier « Sortez ce bateau de là ! Vous êtes au mauvais siècle ! ». Il s'est avéré qu'une autre équipe britannique tournait une séquence de la série télévisée Sir Francis Drake, le corsaire de la reine… Leur vaisseau, avec ses puissants moteurs, avait devancé le nôtre dans la crique. »

Musique

Compositeur de la musique originale, Bernard Herrmann dirige le Royal Philharmonic Orchestra. Il a signé de nombreuses musiques de films, de Citizen Kane d'Orson Welles (1941) jusqu'à Taxi Driver de Martin Scorsese (1976) en passant par plusieurs réalisations d'Alfred Hitchcock, notamment la célèbre partition de Psychose (1960).

Critique

Une incohérence apparaît quand Acaste et Héraclès découvrent la statue de Talos sur l'île de Bronze. Sur le socle, son nom est gravé en alphabet latin : « T A L O S ». L'action se passant en Grèce, l'inscription devrait être : « Τ Α Λ Ω Σ ». Le spectateur n'a pas besoin de savoir lire le grec car en découvrant la statue, Acaste demande à son compagnon : « Est-ce-que Jason ne nous a pas parlé de Talos ? »

Accueil

  • AllMovie [9],[4] : « Une aventure fantastique par excellence pour Ray Harryhausen et Charles H. Schneer (en). Jason et les Argonautes résiste relativement bien comme représentant du film de genre, compte tenu de la profusion de réalisations aux effets technologiques sorties depuis 1963. Bien que l'histoire et la mise en scène soient parfaitement maîtrisées, le véritable enjeu de ce film — comme dans toute entreprise d'Harryhausen — réside dans les légendaires effets spéciaux d'animation en volume qui ont influencé de nombreux cinéastes et ont contribué à ouvrir la voie aux superproductions fantastique/science-fiction des années 1980 et au-delà. D'un autre côté, le casting du film — bien que charmant à sa manière — ne s'accorde jamais aux effets impressionnants, avec un jeu d'acteur souvent désuet et complètement ridicule. Toutefois, en tant que divertissement, Jason et les Argonauts reste une légère et attrayante récréation pour toute la famille, digne des séances d’après-midi, même après toutes ces années. »
  • Le Monde/L'Œil sur l'Écran[10] : « Ce peplum est devenu l’archétype du film d’aventures et reste marquant par ses extraordinaires effets spéciaux signés Ray Harryhausen, qui anime de façon spectaculaire des monstres et autres créatures malfaisantes. Bien évidemment, ces effets spéciaux peuvent faire sourire aujourd’hui mais on ne peut qu’être frappé par leur pouvoir de frapper nos esprits. Et comme le fait remarquer l’historien Jacques Lourcelles, leur maladresse relative donne aux créatures une certaine fragilité et par la même une certaine humanité. L’inventivité est remarquable, la mise en scène est parfaite. De l’ensemble, se dégage une indéniable poésie qui donne à ces aventures une dimension supplémentaire et unique. »
  • DVDClassik[11] : « Jason et les Argonautes est sans doute la plus grande réussite du magicien Ray Harryhausen et constitue une illustration idéale de son imaginaire foisonnant. [...] Le scénario est relativement fidèle au mythe de Jason et la Toison d'or. [...] Destiné volontairement et au sens le plus noble du terme à la jeunesse. [...] Loin d'être une simple vitrine pour les effets spéciaux de Harryhausen (ce qui arriva lorsque le réalisateur n'était pas à la hauteur), le film est porté par une réalisation efficace et inspirée (superbes scènes en mer, magnifique mise en valeur du décorum antique comme l'intérieur du temple de la déesse Hécate) de Don Chaffey, un artisan des plus doués qui confère souffle et énergie à l'aventure. Todd Armstrong tient le rôle de sa vie en Jason, archétype du héros fier, courageux et au cœur pur. Le reste du casting de seconds couteaux est des plus convaincants aussi. [...] Finalement seules les scènes un peu théâtrales avec les dieux ont vieilli avec cette imagerie kitsch de décors vaporeux et d’acteurs anglais en toge déclamant comme dans du Shakespeare (un cliché qui perdurera plus tard dans Le Choc des Titans, ultime production de Harryhausen). Avec cet encadrement idéal, l'histoire n'en est que plus palpitante et confère aux trucages de Ray Harryhausen une grâce et une magie inégalées. On entre de plain-pied dans la fantasy avec des péripéties incroyables et un bestiaire des plus fabuleux : la fuite du géant de bronze Talos gardien du trésor des Dieux, la capture des harpies... Les effets de transparence sont poussés ici à la perfection et la stop-motion permet d'animer avec réussite des créatures de plus en plus complexes telle cette hydre à sept têtes incroyablement mobile. Après le simple duel du Septième Voyage de Sinbad, on passe à la démultipliée avec cette fois la menace émanant de sept squelettes hargneux pour une séquence palpitante et virtuose qui aura traumatisé plus d’un jeune spectateur. Ce mariage de l’art et de la technique opère totalement puisque les purs effets de mise en scène (l’incroyable montée en tension et d’inquiétude proche de l’épouvante alors que les squelettes sortent un à un du sol) se marient à la maîtrise d’une stop-motion poussée dans ses derniers retranchements. L’émerveillement se croise à la peur que l’on a pour Jason, tout cela grâce à l’association bienvenue avec un metteur en scène inspiré. [...] Jason et les Argonautes demeure la production la plus populaire de Ray Harryhausen, responsable de nombreuses vocations chez Peter Jackson, Guillermo del Toro et surtout Tim Burton qui lui rendra un superbe hommage dans le clip Bones du groupe The Killers qu’il réalisera en 2006. »

Distinction

Œuvre incluse dans les 50 films à voir avant d'avoir 14 ans selon la liste établie par le British Film Institute en 2005.

Vidéographie

  • (fr)/(en) Jason et les Argonautes, Sony Pictures, 1999, 1 DVD zone 2, mono, 100 min.
  • (en) Jason and the Argonauts, Sony Pictures, 2010, 1 Blu-ray, mono, DTS-HD Master Audio 5.1, 104 min [présentation en ligne].
  • (fr)/(en) Jason et les Argonautes (Jason and the Argonauts), Sidonis Calysta, coll. « Aventures », 18 février 2019, livre contenant le combo DVD/Blu-ray, 104 min (EAN 3512392517938) [présentation en ligne] : couleur restaurée, son mono et stéréo 5.1 versions VF et VO sous-titres français, bonus : interview par Marc Toullec de Michel Eloy, spécialiste belge du péplum (35 min) + documentaire Le Titan des effets spéciaux de Gilles Penso, incluant les témoignages de Ray Harryhausen, James Cameron, Steven Spielberg, etc. (93 min) + bandes-annonces et spots télé d'époque, livre relatant la carrière de Ray Harryhausen, l'enchanteur des effets spéciaux de Marc Toullec, filmographie incluse, illustré de nombreuses photos et fac-similés d'affiches d'époque, 152 pages.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Monthly Film Bulletin, no 356
  • Collectif, Jason et les Argonautes : le grand classique de Ray Harryhausen, maître des effets spéciaux, Dreamland, 2006 (ISBN 2910027678)

Notes et références

Notes

  1. Également répertorié sous le titre Jason and the Golden Fleece.
  2. La mythologie attribue tantôt à Argos fils d'Arestor, tantôt à Argos fils de Phrixos, le privilège d’avoir construit le navire Argo et de s’y être ensuite embarqué avec Jason.
  3. Également appelé « temple de Neptune » par assimilation au dieu romain.

Références

  1. Dans la mythologie grecque, Pélias et Éson sont demi-frères et Jason est fils d'Éson, donc neveu de Pélias.
  2. CNC.
  3. (en) Extrait de l’article publié dans The Guardian le 20 décembre 2003 : Ray Harryhausen commente le tournage de Jason et les Argonautes.
  4. Traduction libre de l’anglais par l'éditeur.
  5. L'article du Guardian cite des extraits de l'ouvrage de Ray Harryhausen et Tony Dalton : (en) Ray Harryhausen: An Animated Life, Aurum Press, Londres (2003).
  6. (en) The TCM Movie Database, États-Unis.
  7. (en) IMDB Filming & Production.
  8. (en) Discogs.
  9. (en) Critique de Ryan Shriver.
  10. monde.fr/2012/02/24/jason-argonautes/ Critique publiée le .
  11. Extrait de la critique de Justin Kwedi publiée le .

Liens externes

  • Portail du cinéma britannique
  • Portail du cinéma américain
  • Portail de la mythologie grecque
  • Portail de la fantasy et du fantastique
  • Portail des années 1960
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.