Les Douze Salopards

Les Douze Salopards (The Dirty Dozen) est un film de guerre américain de Robert Aldrich, sorti en 1967.

Ne doit pas être confondu avec Les Huit Salopards.

Les Douze Salopards
Titre original The Dirty Dozen
Réalisation Robert Aldrich
Scénario Nunnally Johnson
Lukas Heller (en)
d'après le roman de
E. M. Nathanson (en)
Acteurs principaux
Pays d’origine États-Unis
Genre Guerre
Durée 143 minutes
Sortie 1967


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Pendant la Seconde Guerre mondiale, quelque temps avant le débarquement en Normandie, douze criminels tous condamnés à mort, aux travaux forcés ou à de longues peines de réclusion se voient proposer une mission suicide qui pourra leur valoir une amnistie : attaquer un château en France, près de Rennes, où se sont installés une trentaine de hauts généraux nazis et en tuer le plus possible.

Fiche technique

Distribution

Production

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Inspiration

Un membre du « Filthy Thirteen », Clarence Ware, appliquant de la peinture de guerre à Charles Plaudo lors du D-day, le .
L'idée provenait du sergent de cette unité, Jake McNiece (en), pour honorer son héritage amérindien et dynamiser ses hommes pour le danger à venir.

Les Douze Salopards est une fiction tirée d'un roman ; le romancier E. M. Nathanson (en) affirme toutefois dans un mot d'introduction qu'il a ouï dire que de tels hommes ont existé, mais qu'il n'en a jamais trouvé confirmation dans les archives de l'armée ou du gouvernement américain.

Par ailleurs, l'histoire est largement inspirée par l'unité des « Filthy Thirteen (en) » (les « 13 dégueulasses » en français) [2].

Choix des acteurs

La MGM voulait John Wayne pour le rôle principal. Devant la volonté de Robert Aldrich d'engager Lee Marvin, le « Duke » céda la place.

Charles Bronson était très mécontent de tourner ce film. Il ne parla presque pas à ses collègues pendant le tournage. George Kennedy devait, lors de la préparation du film, jouer le rôle d'Arthur Maggott, le mémorable psychopathe interprété par Telly Savalas. Ernest Borgnine (acteur fétiche d'Aldrich) incarne un général américain cynique et finalement ignoble.

Tournage

Lors du tournage en Angleterre, le château français (construit en dur par les décorateurs du film et par 250 personnes en quatre mois[3]) s'avéra trop dangereux à faire exploser. La façade fut donc détruite et remplacée par une construction plus « utilisable ». En effet, les spectateurs avisés peuvent remarquer que seule l'entrée du manoir explose à la fin du film.

Plus d'un millier de techniciens et d'acteurs participent au tournage qui à lieu, entre autres, dans le village d'Aldery et dans un studio de l'est de Londres durant deux mois. Une centaine de véhicules militaires de la Seconde Guerre mondiale venue de toute l'Europe occidentale sont rassemblés pour le film.

En cours de tournage, l'agent de l'acteur Trini Lopez tenta de renégocier son salaire. Le réalisateur Robert Aldrich décida alors de supprimer purement et simplement la scène de la mort du personnage (qui se déroule ainsi hors-écran).

Montage

À l'issue d'un premier montage, on dit à Robert Aldrich qu'il aurait certainement l'Oscar du meilleur réalisateur si seulement il retirait la scène où Jim Brown massacre les soldats allemands, prisonniers dans les caves. Aldrich, bien sûr, refusa. Selon lui la guerre ne devait jamais être édulcorée. Il dira « War is hell » (« La guerre, c'est l'enfer »).

Distinctions

Autour du film

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Thèmes

Le film est considéré comme un véritable monument du film de guerre américain, mais est également un remake (nouvelle version) du film L'Invasion secrète (1964) de Roger Corman. Il donnera lui aussi lieu à d'autres piètres remakes.

Le film, bien qu'antimilitariste, a été à l'époque qualifié de film « fasciste » par certains. On retrouve pourtant des thèmes virulents dénonçant l'armée américaine :

  • le personnage de Wladislaw est très proche de celui de Jack Palance dans Attack (1956) du même Aldrich ;
  • on entend le major Reisman lancer l'ordre d'exécuter des prisonniers allemands désarmés. Puis, au moment de s'échapper, il ordonne de brûler vifs les ennemis militaires et civils réfugiés dans les caves : « Vous voulez de l'essence... vous êtes sûr ? » lance un de ses coéquipiers. « Pensez à vos camarades morts », répond-il en substance ;
  • pendant l'entraînement du commando, on assiste à un échange entre le psychiatre et Reisman portant sur la cohésion croissante du groupe des recrues devenant petit à petit des machines à tuer. « Vous êtes solidaires ! » : Reisman fabrique un esprit de corps selon la vieille technique du bouc émissaire : Franko, l'incurable individualiste, fait un temps les frais de sa manipulation, bientôt ce seront les Allemands... ;

Le plan d'attaque

Le commandant Reisman présente son plan d'attaque à ses recrues et le leur fait réciter dans une célèbre séquence. Il tient en 16 points qui donnent (dans la version française) :

  1. Arrivée au barrage routier au moment opportun
  2. On liquide les gardes « chleuhs »
  3. Le commando va pique-niquer dans la joie
  4. Le commandant et Wladislaw se présentent au théâtre
  5. Pinkley attend dehors ; s'il dit un mot il trinque
  6. Le commandant arrime la corde lisse
  7. Wladislaw lance le crochet sur le faîte du toit
  8. Jimenez connaît la suite
  9. On grimpe à la corde, couverts par le sous-officier
  10. Sawyer et Gilby sont de service
  11. Posey garde le point 3 en attendant les bombes
  12. Wladislaw et le commandant rejoignent la partouze
  13. Au sommet du poteau Franko ramène sa fraise
  14. L'heure H, Jimenez détruit la sirène, Franko coupe le téléphone
  15. Franko vole un camion
  16. On tire dans le tas et on file à l'anglaise

Évidemment, rien ne se passe comme prévu...

Dans la culture populaire

  • Le film aura inspiré les développeurs du premier volet du jeu vidéo Call of Duty. En effet, dans la campagne solo lors de la mission « Château », des soldats américains attaquent un manoir pour… libérer des prisonniers. Par ailleurs, les décors de la mission font beaucoup penser à ceux du film.
  • Dans la bande dessinée, il a notamment inspiré un album de la série des Tuniques Bleues : Les Cinq Salopards, par Raoul Cauvin et Lambil.

Suites et dérivés

Le film connaîtra trois suites sorties sous forme de téléfilms :

Ainsi qu'une série télévisée qui ne dura qu'une seule saison :

Notes et références

  1. (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
  2. (en) « Filthy Thirteen », sur plagesdu6juin1944.com (consulté le ).
  3. Reportage effectué pendant le tournage en 1967, mis en bonus sur un Blu Ray du film.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Elie Fovez, « Auto-critique ou propagande. Douze salopards », Téléciné no 139, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 26-27. (ISSN 0049-3287)

Liens externes

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