Abbaye de Bonne-Espérance

L'abbaye de Bonne-Espérance est située à Vellereille-les-Brayeux, aujourd'hui dans la commune d'Estinnes, à km au sud-ouest de Binche, en Belgique.

Ne doit pas être confondu avec Abbaye Notre-Dame de Bonne-Espérance d'Échourgnac.

Pour les articles homonymes, voir Bonne-Espérance.

Ancienne abbaye de
Bonne-Espérance

Vue générale de l'édifice

Ordre Prémontrés
Fondation 1130
Fermeture 1797
Diocèse Cambrai (1130-1801)
Tournai (depuis 1801)
Personnes liées Philippe de Harveng
Englebert Maghe
Style(s) dominant(s) Néoclassique
Gothique
Protection  Patrimoine classé (1973, Les parties du XIIIe au XVIIIe siècle, no 56085-CLT-0005-01)
 Patrimoine exceptionnel (2013, Les parties de XIIIe au XVIIIe siècle de l'ancienne abbaye y compris l'église abbatiale et la ferme abbatiale, no 56085-PEX-0001-02)
Localisation
Pays Belgique
Région Wallonie
Province Hainaut
Arrondissement La Louvière
Commune Estinnes
Coordonnées 50° 23′ 10″ nord, 4° 08′ 23″ est
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
Géolocalisation sur la carte : Belgique

Guillaume, le fils du seigneur Raynard de Croix-lez-Rouveroy, est séduit par les idées de Tanchelin, mais Norbert de Xanten parvient à convertir Guillaume de Croix à la foi catholique. En signe de reconnaissance, Raynard offre à la communauté des Prémontrés la possibilité de fonder en 1130 un monastère sur le territoire de Vellereille-les-Brayeux.

Au cours des XIIe et XIIIe siècles, la communauté acquiert plusieurs milliers d'hectares de terres dispersées dans le comté de Hainaut et le duché de Brabant. Le prélat Philippe de Harveng s'y distingue comme intellectuel. La situation économique de la communauté reste stable jusqu’au XVIe siècle. Cette période est alors marquée dans la région par les affrontements entre les troupes de François Ier et celles de Charles Quint. L'abbaye subit aussi des pillages durant les guerres de religion. La communauté connait alors une période d'endettement et de précarité.

À partir du XVIIe siècle, Bonne-Espérance commence à restaurer les bâtiments abbatiaux, s'appuyant en partie sur des mécènes, notamment les gouverneurs des Pays-Bas espagnols. En définitive, elle est la seule abbaye du Hainaut dont les bâtiments ont survécu aux révoltes et aux destructions de la Révolution française. Cet ensemble architectural classé, inscrit sur la liste du Patrimoine immobilier exceptionnel de la Région wallonne abrite, depuis le , un établissement d'enseignement primaire et secondaire, le collège Notre-Dame de Bonne-Espérance.

Situation géographique

Proche de l'ancienne chaussée romaine de Bavay à Cologne[1], l'abbaye de Bonne-Espérance est située à Vellereille-les-Brayeux[2], aujourd'hui dans la commune d'Estinnes, en Belgique, dans la province de Hainaut, précisément à km au sud-ouest de la ville de Binche.

Bonne-Espérance surplombe la vallée de la Haine[3] et se situe au point de confluence de deux petits cours d'eau, le ruisseau de Pincemaille et le ruisseau des Marais, qui prennent leur source à 2 ou km de là, non loin de la ligne de crête séparant le bassin de la Meuse de celui de l'Escaut[4].

Histoire

Blason de l'abbaye.

La principale source permettant de retracer partiellement l’histoire de l’abbaye est l’ouvrage d’Englebert Maghe (42e abbé de Bonne-Espérance) intitulé Chronicum Ecclesiae Beatae Mariae Virginis Bonae Spei ou, plus simplement, Chroniques de Bonne-Espérance (1704)[5],[6]. Avant la publication de cet ouvrage imprimé, Maghe a dû classer, rassembler et compiler tous les documents de l'abbaye en un recueil, un cartulaire en dix-huit volumes toujours conservé à l'heure actuelle[N 1].

Origines

Tout commence avec un certain Raynard, seigneur de Croix-lez-Rouveroy  ou Renaud de Croix[7] . Guillaume, son fils, est séduit par les idées de Tanchelin (ou Tanchelme), un prédicateur qui sévit dans la région d'Anvers et considéré comme hérétique par l'Église catholique. Cependant, le fondateur de l'ordre des Prémontrés, Norbert de Xanten, parvient à convertir Guillaume de Croix à la foi catholique[8],[9]. En signe de reconnaissance, Raynard offre alors à la communauté de l'abbaye de Prémontré une partie de ses terres situées à Ramegnies[N 2], un lieu-dit proche de Merbes-Sainte-Marie et Peissant[9],[10].

Tandis que Guillaume suit Norbert à l'abbaye de Prémontré, d'autres religieux du même ordre s'établissent à Ramegnies en 1126 et y fondent un nouveau monastère en 1127[11]. Ils sont sous la conduite d'un certain Odon, d'abord chanoine à Laon, puis à Cuissy, devenant ensuite abbé de Bonne-Espérance. La communauté ne reste pas longtemps à Ramegnies et décide de s'implanter plus tard à Sart-Richevin[N 2], sur le territoire de Vellereille-les-Brayeux, sous l'impulsion de Renaud et Béatrix de Croix[7]. En 1128, la fondation est érigée en abbaye et, l'année suivante, Odon est nommé premier abbé de la communauté religieuse. Enfin, un second déménagement, en 1130, mène Odon et ses chanoines au site actuel, qui surplombe la vallée de la Haine. Ces deux déménagements peuvent probablement s'expliquer par un manque d'eau potable et une instabilité du terrain[10].

L'origine du nom Bonne-Espérance demeure obscure. Ce nom apparait pour la première fois en 1131 dans une charte de Liéthard ou Liétard, évêque de Cambrai. Selon une première hypothèse, les chanoines, heureux d'avoir enfin trouvé un endroit définitif pour y établir leur communauté, ayant donc bon espoir pour le devenir de la communauté, auraient baptisé leur maison Bona Spes, traduction latine de bonne espérance. La légende dit même qu'en découvrant le site, les religieux auraient prononcé la phrase « Bonæ spei fecisti filios tuos », qui signifie « Tu as inspiré à tes fils la bonne espérance » (Sg 12,19)[12],[13]. Selon une seconde hypothèse, le lieu s'appelait déjà Bonne-Espérance[14] et peut-être qu'un culte à Notre-Dame de Bonne-Espérance existait déjà à cet endroit au moment de la fondation de l'abbaye[10].

Développement économique

Moines de l'Abbaye de Bonne-Espérance.

Les XIIe et XIIIe siècles représentent une période d’important développement économique pour l’abbaye : en deux siècles environ, la communauté acquiert plusieurs milliers d'hectares de terres dispersées çà et là dans le comté de Hainaut et le duché de Brabant. À la fin de l'Ancien Régime, on dénombre pas moins de 4 700 hectares de terres[N 3], ce qui fait de Bonne-Espérance une puissance foncière relativement importante. Ainsi, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, l'abbaye peut rebâtir la plupart des locaux monastiques[11].

Déjà en 1130, les chanoines de Bonne-Espérance ne partent pas de rien : en effet, Raynard offre quelques-uns de ses domaines à l’abbaye, suivi par d’autres généreux chrétiens. Les domaines en question sont rapidement entretenus par les frères convers, qui exercent avant tout une activité manuelle et ne sont normalement pas destinés à la prêtrise. Ces derniers vivent dans de petits prieurés plus proches des domaines administrés. La situation économique de la communauté reste stable jusqu’au XVIe siècle. Cependant, dès le XIVe siècle, le nombre de frères convers baissant, les chanoines doivent faire appel à des domestiques. Le déclin progressif de cette prospérité de l'abbaye les amène même à licencier presque tous les gens de métier[15].

Philippe de Harveng

Un personnage-clé des débuts, qui participe substantiellement à la prospérité économique de la communauté, est le frère Philippe de Harveng (né au début du XIIe siècle - mort en ), prieur de Bonne-Espérance dès 1130-1131. Vers 1147, Philippe se querelle avec le célèbre moine Bernard de Clairvaux au sujet du transfert d’un religieux de Bonne-Espérance vers l’abbaye de Clairvaux. Cet incident conduit les supérieurs de Philippe à le condamner à l’exil en 1148. Mais, trois ans plus tard, ils reviennent sur leur décision et finissent par l'innocenter. En 1152, Philippe de Harveng peut donc regagner le monastère, dont il devient le deuxième prélat de 1157 à 1182[5],[6].

À côté de la gestion quotidienne de Bonne-Espérance, Philippe de Harveng est un grand intellectuel. On lui attribue plusieurs lettres à caractère théologique ou plus personnelles ; des œuvres d'exégèse comme un opuscule sur la Damnation de Salomon, des commentaires sur le Cantique des Cantiques. Philippe a également rédigé des vies de saints écrites en prose rimée, comme celles de Feuillen de Fosses, de Ghislain de Mons, de Landelin ou encore d'Oda de Rivreulle, contemporaine de Philippe, abbesse d'un éphémère couvent norbertin situé près de Faurœulx. Enfin, on lui a attribué bien souvent à tort certains poèmes[16].

Certaines de ces œuvres offrent des informations utiles à la compréhension de la vie chez les Prémontrés de l'époque et plus généralement de la Renaissance du XIIe siècle.

Guerres et pillages

En bas à gauche, les vestiges du refuge de Bonne-Espérance à Binche (XIIIe siècle).

La première partie du XVIe siècle est marquée dans la région par les affrontements entre les troupes de François Ier et celles de Charles Quint. À ce moment-là naissent également les tensions entre catholiques et protestants. En 1542, les formations du futur roi Henri II de France, le fils de François Ier, assiègent la ville de Binche, située à quatre kilomètres de Bonne-Espérance. Les environs sont inévitablement pillés par les soldats et l'abbaye n'échappe pas au pillage, qui se reproduira à nouveau en 1554[17].

Bien pire encore, le , en plein contexte de guerres de religion, le prince d'Orange Guillaume Ier d'Orange-Nassau envahit l'abbaye pour la piller[11], puis ses soldats mettent le feu aux bâtiments. La communauté se tourne vers ses refuges établis à Mons et à Binche, mais le premier est lui-même mis à sac en 1572 par les troupes de Louis de Nassau et le second subit le même sort en 1576[18]. S'ensuit alors une période d'endettement et de précarité pour la communauté norbertine.

Renouveau

Bonne-Espérance vers 1600 (Albums de Croÿ). On distingue le clocher gothique à côté d'autres bâtiments aujourd'hui disparus.

Au début du XVIIe siècle, Bonne-Espérance tente de se relever et commence à emprunter des fonds pour pouvoir restaurer les bâtiments abbatiaux. Les chanoines peuvent également compter sur de pieux mécènes. En effet, les gouverneurs des Pays-Bas espagnols, les archiducs Albert de Habsbourg et Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche se montrent généreux envers les communautés religieuses dont les bâtiments ont été dévastés par les guerres de religion. Bonne-Espérance peut donc bénéficier de grandes restaurations[19].

Cependant, les emprunts se multiplient sous l'abbatiat d'Augustin de Felleries (1642-1671) : la situation financière de l'abbaye est telle que son successeur, Englebert Maghe (1671-1708), doit faire face à de nombreux procès. Pour la défense de la communauté, il s'attèle à réunir tous les documents concernant l'abbaye en un précieux cartulaire, dont les dix-huit volumes sont encore conservés à la bibliothèque à l'heure actuelle[5],[6].

Au XVIIIe siècle, le comté de Hainaut, sous domination autrichienne, connait une longue période de prospérité et de paix. Un vaste chantier de modernisation des bâtiments de Bonne-Espérance commence alors dès 1714 avec les réalisations néoclassiques de l'architecte montois Nicolas De Brissy[N 4] et se termine peu avant la Révolution française avec notamment l'édification, de 1770 à 1776, de la nouvelle abbatiale dessinée par Laurent-Benoît Dewez[20].

La reconstruction du XVIIIe siècle est l'œuvre des abbés Jean Patoul (1708-1724), Jérôme Petit à qui l'on doit les bâtiments entourant la cour d'honneur, Adrien Houzé (1752-1772) et Daublin, dernier abbé, chapelain perpétuel du château royal de Mariemont, qui s'est par la suite réfugié en Allemagne et y est décédé, en 1797[21].

Les conséquences de la Révolution française

Bonne-Espérance et alentours sur la carte de Ferraris (1771-1778).

Dans le cadre de la bataille de Jemappes qui voit s'affronter les troupes révolutionnaires et autrichiennes, l'abbaye est pillée en 1792[21]. De plus, la communauté norbertine est contrainte de quitter le monastère, déclaré « bien national » par les révolutionnaires français en 1793. Les Autrichiens reprennent ensuite temporairement le contrôle de la région et les chanoines regagnent l'abbaye. L'abbaye est cependant mise à sac par les troupes françaises le [15], comme en témoigne une attestation datée du  :

«  nous sousignés maire, officiers municipaux et membre du conseil general de la commune de vellereille lez Brayeux attestons et certifions, a la demande du proviseur de l'abbaie de Bonne esperance, qu'après l'entrée de l'armée française en 1790 quatre V:S: nous avons vû et trouvés la susditte abbaie parsemée des registres, papiers, parchemins et même les campagnes adjacentes, le tout par pieces et morceaux, dont la plus grande partie s'est consommée dans les campagnes, différents cours et jardins de la maison : en foi de quoi nous avons signés le vingt neuf fructidor 3e année républicaine[22].  »

Le , les troupes révolutionnaires françaises chassent définitivement les derniers religieux de Bonne-Espérance. Les bâtiments sont vendus et rachetés en secret par la communauté via le fermier de la basse-cour[23]. Mais les difficultés à reprendre la vie monastique sont telles que les derniers chanoines survivants se résolvent, le , à faire don de leur abbaye au séminaire épiscopal du diocèse de Tournai[24].

Liste des abbés de Bonne-Espérance

Depuis 1830

Une salle d'étude (début du XXe siècle)

L'évêché de Tournai décide d'ouvrir, le [36], dans les bâtiments de l'abbaye un « petit séminaire », c'est-à-dire un établissement d'enseignement secondaire destiné en premier lieu à la formation des prêtres[N 5]. En 1834, le diocèse transfère de Tournai à Bonne-Espérance la section de philosophie préparatoire au grand séminaire[36].

Mgr Gaspar-Joseph Labis entrevoit également, en 1838, la création d'une « école normale primaire » destinée à la formation des instituteurs de l'enseignement libre. Celle-ci est inaugurée à Bonne-Espérance en et, rapidement, une petite « école primaire d'application » y est ouverte[37]. En 1861, le personnel de l'école normale n'est plus sous l'autorité du président du séminaire, mais d'un directeur autonome[38]. Pour diverses raisons, notamment par manque de place et en raison de la vétusté de certains locaux, son transfert est évoqué plusieurs fois à la fin du XIXe siècle[39]. L'école normale déménage en 1925, dans ses nouveaux locaux de Braine-le-Comte[40],[N 6].

La section de philosophie ferme ses portes en 1968[41], alors que le nombre de prêtres qui enseignent à Bonne-Espérance diminue sensiblement[42]. En 1985, l'établissement d'enseignement primaire et secondaire (appelé aujourd'hui « collège Notre-Dame de Bonne-Espérance ») accueille également les élèves externes et les filles[41]. L'internat, ouvert pour la première fois aux filles en [43], est encore occupé à ce jour par environ 80 pensionnaires.

En 2013, le diocèse de Tournai décide de créer un « Centre d'histoire et d'art sacré en Hainaut » (CHASHa) à Bonne-Espérance. Cette ASBL est destinée à la conservation du patrimoine religieux de tout le diocèse[44]. Un espace muséal a été inauguré dans l'ancienne sacristie de la basilique[45], tandis que d'autres locaux servent de conservatoire pour les nombreuses œuvres provenant de tout le Hainaut[46].

Vie quotidienne des chanoines

Les communautés norbertines suivaient la Règle de saint Augustin. La vie monastique s'y partageait entre vie contemplative et vie active, selon le vœu de saint Norbert.

La vie contemplative et intellectuelle

Des offices appelées Matines (lectures de psaumes) et Laudes avaient lieu avant l'aube. Les Laudes comprenaient généralement trois psaumes, une lecture et un cantique biblique. La journée du chanoine commençait d'ordinaire vers 4 heures du matin. Avaient lieu alors des messes, une méditation, l'office de Prime (au lever du jour) et la coulpe, c'est-à-dire la confession publique de ses péchés. Vers 7 heures 30 du matin, les jeunes prenaient part à la leçon de théologie, tandis que les plus anciens s'adonnaient à des études quelconques. À 9 heures était célébré l'office de Tierce, suivi d'une grand-messe conventuelle et de l'office de Sexte. Vers 10 heures 30 reprenait une période d'étude jusqu'au diner. À 11 heures 30, un chanoine sonnait la cloche pour annoncer le diner. Le diner se prenait dans le silence et un chanoine récitait, depuis la chaire, des versets de la Bible. La discussion entre chanoines était néanmoins autorisée, un diner par semaine.

Après diner, la communauté se rendait à l'église pour le Miserere et l'office de None. Ces offices suivis, les chanoines avaient droit à un temps de récréation et, une fois par semaine, à une promenade. Après la récréation, ils se remettaient à étudier jusqu'aux Vêpres. L'office terminé, chacun rejoignait sa chambre pour une dernière période d'étude. Vers 5 heures du soir venait le souper ou collation, toujours pris en silence. Une ultime récréation précédait l'office de Complies, à 7 heures du soir ; vers 8 heures, tout le monde allait dormir[47],[48].

Bonne-Espérance fut un foyer intellectuel intense, puisque notamment[21] :

  • l'abbé Philippe de Harveng fut un poète latin remarquable ;
  • l'abbé Wautier de Flavennes (1285-1291) enseigna à Paris ;
  • l'abbé Jean Sortes (1365-1394) fut un musicien remarquable;
  • l'abbé de Felleries (1621-1671) fut un écrivain ascétique ;
  • François-Gilles Traizegnies fut un graveur.

Le scriptorium et la bibliothèque

La bibliothèque (1713-1718).
Le Speculum naturale de Vincent de Beauvais, manuscrit du XIVe s.

La pièce qui sert encore de bibliothèque aujourd'hui date de la prélature de l'abbé de Patoul, c'est-à-dire vers 1713-1718, mais il est attesté qu'une autre pièce de 1510-1537 servait auparavant de bibliothèque[49]. Ce local a été entièrement rénové et sert actuellement de salle de conférence. La copie des manuscrits a eu lieu dès le début à Bonne-Espérance et même après l'apparition de l'imprimerie[47].

À la fin du XVIIIe siècle, bon nombre d'ouvrages ont disparu ou ont été déplacés à des endroits divers[N 1]. Cependant, quelques manuscrits appartiennent encore à Bonne-Espérance :

D'autres manuscrits sont conservés à des endroits divers, comme à la bibliothèque de l'université de Mons (avant 1966, bibliothèque communale de Mons[21]) , à la bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles, à l'abbaye de Maredsous, à La Haye, à Paris ou encore à Tournai. Parmi ceux-ci, on peut mentionner :

La vie « séculière »

Anderlues, l'église Saint-Médard.

Dès la fondation de l'abbaye, les chanoines ont été appelés à exercer le ministère paroissial. En effet, de nombreuses paroisses des régions avoisinantes appartenaient à l'abbaye. Il s'agissait, dans l'ordre alphabétique, des cures d'Anderlues, Bois-d'Haine, Carnières, Chaumont-Gistoux, Courcelles, Croix-lez-Rouveroy, Erquelinnes, Familleureux, Fayt-lez-Manage, Feluy, Gentinnes, Gouy-lez-Piéton, Haine-Saint-Paul, Huizingen, Leugnies, Mont-Sainte-Aldegonde, Mont-Sainte-Geneviève, Morialmé, Morlanwelz, Orbais, Ressaix, Seneffe, Senzeilles, Sombreffe, Soumoy, Thorembais-Saint-Trond et, non loin de la communauté, Vellereille-les-Brayeux[47],[54].

Cette similitude avec le clergé séculier n'est qu'apparente. En effet, les chanoines en paroisse devaient toujours obéir à l'abbé et revenir dans la communauté s'il leur en avait donné l'ordre. De plus, ils devaient, comme à l'abbaye, vivre pauvrement, jeûner, s'abstenir régulièrement, manger avec frugalité… Ils n'étaient pas libres de circulation et ne pouvaient, par exemple, rendre visite à leurs parents sans autorisation de l'abbé. Toute action temporelle ou personnelle des Norbertins était régie par l'abbé, le ministère paroissial restant de l'autorité de l'évêque de Cambrai.

Trois sources de revenus incombaient au chanoine en paroisse. La première était, bien entendu, la « dime ». La deuxième consistait en « douaires », c'est-à-dire des ressources nécessaires à l'entretien de l'église et du presbytère, en ce compris le salaire du prêtre en fonction. La dernière provenait du « casuel »[55].

La vie charitable

La chapelle de l'infirmerie (1791).

On sait qu'une infirmerie existait à Bonne-Espérance depuis 1260. On y soignait et logeait des jeunes malades, des vieillards ou même des invalides de la région. Toujours, l'abbaye de Bonne-Espérance a eu le souci d'accueillir les plus démunis et les gens du peuple devaient avoir beaucoup de considération pour cette communauté qui les soignait et les nourrissait. En 1787, on mentionne d'ailleurs que l'argent consacré aux aumônes et aux frais d'hospices représentait le quart des revenus engrangés par l'abbaye. Ces revenus provenaient des nombreuses dépendances (fermes, terres, extractions de charbon) que possédait l'abbaye[47].

Architecture

Le jardin botanique et les bâtiments de l'aile gauche en vue aérienne.

Il ne reste aucune trace des premières constructions en style roman. En revanche, plusieurs pièces de style gothique subsistent, comme le cloitre, la salle capitulaire, la cuisine, la tour de la basilique et quelques éléments de l'ancienne abbatiale (fenêtres, colonnes)[N 7] intégrés dans les murs de l'actuelle basilique. La majeure partie de l'abbaye, de style néoclassique, date en fait du XVIIIe siècle. Par après, d'autres annexes ont été construites pour les besoins du séminaire, aux XIXe et XXe siècles, la dernière réalisation en date étant le bassin de natation, terminé en 1969.

Comme signalé plus haut, le site abbatial fait partie du patrimoine classé reconnu comme tel par les pouvoirs publics depuis l'arrêté royal du [56]. Plusieurs campagnes de restauration ont été entreprises depuis lors. Sous l'impulsion de l'association « Les Compagnons de l'Abbaye », la bibliothèque a subi une restauration en 1984[57]. Les arcades du cloitre ont été à leur tour restaurées en 1989, en collaboration avec la fondation Roi Baudouin. Durant les années 1990, la basilique a bénéficié de subsides destinés à la restauration extérieure de cette abbatiale et de sa tour, dont les travaux se sont terminés en 2000[58]. Enfin, d'importantes restaurations des bâtiments entourant le jardin ont débuté en 2005, grâce à des subsides de la Région wallonne, de la commune d'Estinnes et à la générosité des anciens et amis de Bonne-Espérance impliqués dans l'une ou l'autre ASBL.

Plan du site

Plan général des bâtiments abbatiaux et des annexes plus récentes, tels qu'on peut les voir en 2020. Chaque couleur correspond au siècle de construction du bâtiment :
  • XIIIe siècle
  • XVe siècle
  • XVIe siècle
  • XVIIIe siècle
  • XIXe siècle
  • XXe siècle

La façade principale

Détail du frontispice de la façade principale.

D'une longueur totale de 76 m[64], le bâtiment principal qui donne sur l'actuel jardin botanique abrite le quartier des hôtes et celui de l'abbé. La disposition des différentes baies, regroupées par trois ou par huit, souligne la symétrie des différents éléments de cette façade. La répartition par paires des lucarnes et des cheminées accentue cette symétrie.

Au centre se dresse le frontispice, comptant trois travées de portes et fenêtres sur deux étages. De part et d'autre de ce parement central s'étendent huit travées, la troisième d'entre elles présentant une porte à perron. Enfin, deux pavillons comprenant chacun trois travées ferment la façade principale[65]. Le pavillon de gauche, auquel on accède par une porte cochère en anse de panier, abrite le quartier abbatial.

Le quartier des hôtes

L'escalier d'honneur (XVIIIe siècle)

L'édification d'une première magna aula hospitum[66], c'est-à-dire d'un quartier réservé aux hôtes de marque, date de la fin du XIIIe siècle[67]. Situé à l'origine en face de l'abbatiale, il s'est écroulé en 1672[68]. La construction du nouveau quartier des hôtes a été entreprise au siècle suivant, sous l'impulsion de l'abbé Jérôme Petit (1724-1752). Un chantier de démolition de bâtiments existants est mentionné pour les années 1738 à 1740. L'opération de déblaiement a laissé place au bâtiment qui borde l'actuel jardin botanique[69].

Œuvre de l'architecte montois Nicolas De Brissy[N 4], le quartier des hôtes a été élevé entre 1738 et 1741[70]. Le frontispice, entièrement en pierre de taille, comporte deux pilastres à refends qui supportent l'entablement et le fronton[65]. De type circulaire, ce dernier est orné d'un pot à feu et, depuis le XIXe siècle, timbré du blason de l'abbaye. À l'étage, on distingue au centre une porte-fenêtre en plein cintre, dont les écoinçons sont décorés d'une guirlande de fleurs[70].

Le perron gravi et la porte franchie, on arrive au bas de la cage d'escalier, ornée de différents reliefs et voutée d'une coupole. Le monumental escalier d'honneur, en pierre bleue et en chêne sculpté, comporte deux rampes aux motifs en forme de lyre qui se rejoignent à l'étage pour former une balustrade[71].

Le quartier abbatial

Escalier menant au quartier de l'abbé (XVIIIe siècle).

L'existence d'un quartier réservé au père abbé à Bonne-Espérance est attestée dès le XVe siècle. Ce lieu a été plusieurs fois restauré ou agrandi, en 1570, 1588 et 1640[72]. Cependant, le quartier abbatial qui subsiste aujourd'hui date de la prélature d'Adrien Houze (1752-1772) : il se situe dans le pavillon de gauche de la façade principale, au-dessus de la porte cochère. On y accède via un escalier en chêne à courbe ellipsoïde, dont la rampe se termine par la sculpture d'un agneau couché. Cet escalier daterait de la prélature de Jérôme Petit (1724-1752), puisque ses armoiries comportent elles aussi un agneau[71].

Concrètement, les appartements du père abbé consistent en quatre petites pièces de dimensions similaires, dont trois présentent un intérêt patrimonial. La pièce qui fait office d'antichambre est recouverte de lambris de chêne : elle communique, d'une part, avec une chambre à coucher, d'autre part, avec une autre pièce lambrissée. Il s'agit d'un beau salon équipé d'une cheminée en marbre de style Louis XIV et orné de petits tableaux racontant la vie de saint Frédéric de Hallum (nl)[N 8], dont les reliques sont conservées à Bonne-Espérance[73].

De ce salon, on accède à un petit oratoire circulaire, lui aussi lambrissé de chêne et orné d'un autel coiffé d'un baldaquin. Le parquet de cette chapelle privée représente une étoile, tandis qu'une peinture de Dieu dans les nuages recouvre la coupole[73].

Les ailes latérales du jardin botanique

Mesurant environ 170 m sur 70 m[74], l'actuel jardin à la française a été aménagé à la fin du XIXe siècle[75], à l'emplacement d'une cour d'honneur dont la fondation remonterait à l'abbatiat d'Augustin de Felleries (1642-1671)[76]. En plus de la façade principale, deux ailes de bâtiments en briques entourent le jardin[70].

Construite vers 1760[77], l'aile droite abritait la boulangerie et la brasserie[78]. Elle remplaçait une précédente construction qui se situait non loin de la cuisine[77]. D'un point de vue architectural, la façade de cette aile consiste en 28 travées sur deux étages avec, au centre, la porte principale surmontée d'un cartouche entre deux larmiers. Deux travées plus loin, de part et d'autre de cette porte, s'ouvrent trois portes charretières en plein cintre[70]. Enfin, un portail attenant datant du XVIIe siècle[64] se situe entre la façade principale et l'aile droite.

L'aile principale de gauche (1767)[64] comprenait les ateliers de l'abbaye[77]. Elle présente en son centre un portail en plein cintre, dans un encadrement à refends. Cette entrée est surmontée d'un grand cadran solaire sous une corniche en arc de cercle. À l'arrière, la partie visible depuis l'étang a subi de nombreux remaniements au début du XXe siècle : percement de fenêtres à l'étage, aménagement intérieur dans le style des années 1930, ajout d'une chapelle et d'une aile basse de la même époque[79].

L'aile gauche du jardin se termine par un second bâtiment d'un seul niveau, datant de la même époque, au milieu duquel se dresse une tourelle percée d'une porte charretière[80]. Il répond au même bâtiment attenant à la ferme de la basse-cour (1765-1769), dans le prolongement de l'aile droite[81].

Le cloitre

Le cloitre, aile orientale jouxtant la salle capitulaire.

Élément central de l'abbaye, le cloitre de style gothique date de la seconde moitié du XIIIe siècle : les galeries sud, est et ouest étaient terminées à la mort de l'abbé Adam de Cousolre en 1286. L'aile nord a quant à elle été bâtie sous l'abbatiat de Wautier de Flavenne (1286-c. 1291)[82]. Au début du XVIe siècle, le cloitre a subi d'importants remaniements, en particulier dans la galerie nord et trois travées nord de l'aile ouest. Enfin, les arcades donnant sur le préau intérieur ont été remplacées en 1715 par des murs de briques et de pierres percés de fenêtres en plein cintre[82],[83].

Sur le plan architectural, chaque aile du cloitre compte neuf travées, toutes couvertes de croisées d'ogives quadripartites. Les nervures de ces ogives s'appuient sur des culs-de-lampe de deux types. Les plus anciens, en pierre blanche d'Avesnes (XIIIe siècle), présentent des motifs d'une grande variété : crochet fermé, bourgeon serré ou encore décor de feuillage[84]. Ceux datant des remaniements du XVIe siècle, en pierre bleue d'Écaussinnes, sont décorés de choux frisés, de feuilles entrelacées ou bordées de festons[82],[83],[85].

Comme dans la cuisine et la salle capitulaire, le niveau du sol du cloitre a été rehaussé. Cela se remarque à l'élévation de la voute, mais également à la hauteur de deux vestiges de portes gothiques encore visibles dans les galeries nord et ouest[86].

Le réfectoire

Le réfectoire (1738), photo du début du XXe s.

Le réfectoire de Bonne-Espérance a subi de nombreuses transformations au fil des siècles. Le premier réfectoire du XIIe siècle a été rebâti sous l'abbatiat de Jean Cornu (1510-1537)[32]. L'édifice datant du XVIe siècle a lui-même été démoli au début du XVIIIe siècle[87]. L'actuel réfectoire a en fait été construit en 1738, sous la prélature de Jérôme Petit (1702-1752)[87].

D'un point de vue architectural, le réfectoire actuel est une grande salle rectangulaire de style Louis XV[88], couverte de voutes en anse de panier[89] sur des arcdoubleaux de pierre bleue[90]. Chaque arcdoubleau s'appuie sur des consoles du même matériau, surmontant des pilastres de chêne[89]. Au plafond, on peut lire la devise « Bona Spes innocenter » de l'abbé Jérôme Petit[87].

Les quatre parois de cette pièce sont lambrissées de chêne[88]. De toute évidence, les convives de l'époque mangeaient dos au mur, puisque des bancs du même bois, supportés par des consoles cannelées longent les parois. Pendant le repas, celui qui était chargé de la lecture à voix haute montait quelques marches pour prendre place dans la chaire située à gauche de la paroi ouest. Le galbe de cette chaire en chêne présente en bas-relief un évêque barbu, probablement Augustin d'Hippone[89].

Apparition de la Vierge à Norbert, une des cinq scènes de la vie de Norbert de Xanten dans le réfectoire.

Plusieurs murs sont également recouverts de toiles peintes. À droite de la chaire, une toile cintrée, représentant le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, orne le mur ouest[89]. En face, sur la paroi est, une « Assomption » du peintre tournaisien Gaudry van Lul (1832) remplace probablement une peinture antérieure à la Révolution française[90].

Enfin, la paroi sud est décorée de cinq toiles du peintre valenciennois Bernard Fromont (hauteur maximale : 2,80 m ; largeur : 1,30 m). Ces cinq scènes, inspirées d'estampes de Corneille Galle (1622), racontent la vie de Norbert de Xanten, fondateur de l'ordre[91] :

  • La première évoque la conversion de Norbert en 1115 sur la route de Xanten à Vreden. Surpris par la foudre, il tombe de cheval. Il échappe à la mort et décide alors de se convertir[92].
  • Sur la deuxième scène, on peut reconnaitre la Vierge avec Jésus. Norbert reçoit l'habit blanc de l'ordre (que tiennent des anges) et la Règle de saint Augustin[93].
  • La troisième toile montre le fondateur de l'ordre prêchant à Anvers, en 1122, contre Tanchelin. Le moine hérétique est représenté torse nu et contorsionné sous le pied de Norbert qui brandit un ostensoir[94].
  • La quatrième toile raconte l'arrivée de Norbert à Rome. Il contribue à la remise sur le trône du pape Innocent II, chassé par l'antipape Anaclet II. Vêtu de blanc et coiffé du chapeau d'archevêque, Norbert se trouve aux côtés de l'empereur Lothaire[95].
  • Enfin, la dernière scène représente Norbert alité, se préparant à la mort, en juin 1134. Plusieurs disciples entourent l'abbé malade[95].

Le chauffoir

Cette pièce datant du XVIIIe siècle était l'un des rares endroits chauffés dans l'abbaye[96], comme en témoigne l'imposante cheminée en chêne de style Louis XIV[97]. À l'instar du réfectoire, le chauffoir est couvert de voutes en anse de panier sur des arcdoubleaux de pierre bleue.

Sur les murs, des lambris de chêne encadrent des panneaux vides : ces emplacements étaient probablement recouverts de toiles puisqu'un inventaire effectué en 1796 mentionne la présence de neuf tableaux[97]. Au-dessus de la porte en face de la cheminée ont été ajoutées des armoiries peintes datant du XIXe siècle. Ce sont celles de Mgr Gaspar-Joseph Labis, évêque de Tournai (1835-1872), qui a contribué au développement du séminaire et à la création de l'école normale[96].

La cuisine

La cuisine (XVIe s.), photo du début du XXe s.

À l'angle nord-est du cloitre se situe la cuisine, une pièce de style gothique qui date vraisemblablement du XVIe siècle[98]. Deux piliers octogonaux en pierre divisent la pièce en deux vaisseaux de trois travées voutées d'ogives[88],[98].

Le niveau actuel du sol de la cuisine n'est pas celui d'origine. En effet, des fouilles entreprises en 1957 ont permis de mettre au jour, m sous l'actuel niveau, un pavement datant de la première moitié du XVIIe siècle. Un pavement plus ancien sur lequel repose la base des colonnes a quant à lui été découvert 1,40 m sous l'actuel niveau[98],[99],[N 9]. Enfin, des vestiges d'une porte ogivale subsistent à l'angle sud-est de la cuisine : elle donnait accès à la chapelle dite du Salve dédiée à la Vierge, bâtie en 1260 et aujourd'hui disparue[99].

La salle capitulaire

La salle capitulaire (XIIIe s.), photo du début du XXe s.
Détail d'une voute d'ogive dans la salle capitulaire.

La salle capitulaire jouxte la galerie est du cloitre. Elle servait de lieu de réunion de la communauté prémontrée, sous la présidence de l'abbé. À Bonne-Espérance, cette salle du chapitre a également servi d'église lors des travaux de reconstruction de l'abbatiale, notamment au début du XVIIe siècle.

Comme le cloitre, la salle capitulaire de Bonne-Espérance est un des rares éléments du XIIIe siècle encore visibles aujourd'hui[100]. Édifiée sous l'abbatiat de Wautier de Flavenne (1286-1291)[67], cette pièce était à l'origine probablement carrée, comportant trois vaisseaux de trois travées. Seuls subsistent deux vaisseaux de voutes d'ogive quadripartites, reposant sur des piliers fasciculés et des consoles à crochets. Trois baies s'ouvraient sur le cloitre mais ont été fermées ultérieurement par une paroi percée d'une porte et de deux fenêtres. Dans cette paroi, des faisceaux de colonnettes ont pu être dégagés lors de fouilles[88],[101].

L'ancienne infirmerie et sa chapelle

L'existence d'une infirmerie est attestée dès le XIIIe siècle. En effet, la prélature de Jean de Moustier (1253-c. 1270) a commencé par la construction de plusieurs édifices, parmi lesquels la chapelle de l'infirmerie et l'infirmerie elle-même, reliée à la cuisine par un « petit cloitre »[102]. Ravagée par l'incendie de 1568, cette infirmerie a été restaurée l'année suivante[103] et existait encore au début du XVIIIe siècle[67].

Ce bâtiment a été remplacé en 1789 par celui qui se trouve encore aujourd'hui derrière la cuisine[104]. Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire sur deux niveaux, recouvert d'un toit à la Mansart. Chaque niveau comporte quatre pièces reliées entre elles par un long couloir : deux d'entre elles comportent encore une cheminée en marbre de style Louis XVI[105].

La chapelle (1791) greffée à l'est de la façade de l'infirmerie est la toute dernière construction entreprise avant le départ des chanoines. De forme pentagonale vue de l'extérieur[104], elle présente à l'intérieur une voute en cul-de-four gaufrée de caissons en stuc. Une tribune permet de suivre l'office depuis l'étage. Enfin, l'autel de marbre blanc date lui de la fin du XIXe siècle[105].

L'ancienne basse-cour

Entrée de l'ancienne basse-cour (1766-1767) ; portail du XVIIe s.
Façade intérieure nord.

Le statut de « patrimoine immobilier exceptionnel de la Région wallonne » attribué aux bâtiments historiques de l'abbaye de Bonne-Espérance inclut également la ferme abbatiale ou basse-cour située à droite en entrant dans le jardin botanique. Cette ferme en quadrilatère construite en briques et en pierre de taille calcaire[81] date de 1766-1767[57].

Les côtés nord et sud abritent d'anciennes étables et comportent chacun une tour-porche couverte d'un toit à la Mansart. Le porche nord donnait autrefois accès aux autres bâtiments abbatiaux et répond au bâtiment situé de l'autre côté du jardin botanique. Parallèle au porche nord, le porche sud à l'entrée de la ferme est orné d'un portail de réemploi d'ordre toscan datant du XVIIe siècle, frappé du blason de l'abbé Augustin de Felleries (1642-1671). Enfin, une vaste grange à deux portes charretières en anse de panier ferme le côté ouest de l'ancienne basse-cour[80].

La chapelle de Louis XI

La chapelle de Louis XI (1704).

L'oratoire qui se trouve aujourd'hui à l'entrée de l'abbaye date de 1704[106] et remplace une construction précédente[107], initialement située à quelques centaines de mètres de là, en bordure du chemin menant à Binche[N 10]. En 1457, le dauphin de France, futur roi Louis XI, est alors en exil dans le duché de Brabant. Selon la légende, il s'endort un jour non loin de Bonne-Espérance et la Vierge lui apparait en rêve. Elle lui révèle qu'on cherche à le ramener en France et qu'il recevra un manteau royal recouvert de poison. Lorsqu'il reçoit ce cadeau, ses serviteurs posent le vêtement sur un chien qui meurt aussitôt. La chapelle est donc érigée pour commémorer la protection de Louis XI[106], qui, par la suite, offre 3 700 couronnes d'or à l'abbaye[N 11].

Sur la chapelle est gravée l'inscription suivante :

« LOVIS XI ROY DE FRANCE

DEMEVRANT A GENAPPE DEVANT

PARVENIR A LA COVRONNE

VISITOIT SOVVENT LIMAGE

MIRACVLEVSE DE NOSTRE-DAME

DE BONNE-ESPERANCE DOV

RETOVRNANT EN LAN 1461

SESTANT ENDORMI EN CE LIEV

CY LA S. VIERGE LVY APPARVT

ET LE PRESERVA DE LA MORT

QVON LVI ALLOIT DONNER

PAR DV POISON EN MEMOIRE

DVQVEL MIRACLE ON

A ICY MIT CETTE

CHAPELLE[N 12],[107],[108] »

La basilique et la sacristie

L'actuelle abbatiale, de style néoclassique, est l'œuvre d'un célèbre architecte des Pays-Bas autrichiens, Laurent-Benoît Dewez. Il s'agit en fait de la troisième église érigée à cet endroit. Une première abbatiale, dont on n'a gardé aucune trace, est construite en 1132. Ensuite, une tour y est ajoutée en 1212 : celle-ci est conservée pour la construction de la seconde église entre 1266 et 1274 avant de s'écrouler en 1277. Le second édifice, de style gothique, s'étend sur 64 mètres de longueur. Lors de travaux de rénovation entre 1473 et 1495, on y ajoute une tour gothique qu'on peut encore admirer aujourd'hui. Cette abbatiale est la proie des flammes en 1568, puis restaurée au début du XVIIe siècle. Après sa démolition, il est décidé de la remplacer par l'actuelle abbatiale, construite entre 1770 et 1776.

En 1957, une lettre apostolique du pape Pie XII élève l'abbatiale Notre-Dame de Bonne-Espérance au rang de basilique mineure.

Le moulin à eau

L'existence d'un moulin à l'intérieur de l'enclos est attestée dès la fondation de l'abbaye[109]. L'actuel moulin, situé en bordure du grand étang, date vraisemblablement du XIXe siècle. Selon Gérard Bavay, « [l]e moulin de l'abbaye a été construit (ou seulement agrandi)[N 13] en 1860. Il a alors remplacé une construction antérieure »[110].

Sur le plan architectural, le moulin se compose d'une partie gauche comportant quatre travées et d'une partie droite, plus haute, composée de sept travées sous arc cintré[111].

Architecture propre aux besoins de l'école

Aux XIXe et XXe siècles, le petit séminaire s'est doté d'une série de nouveaux bâtiments nécessaires à la vie scolaire de l'institution. Une première salle des fêtes, devenue salle de jeux et réfectoire des externes, est construite entre 1857 et 1858 dans un style éclectique[112]. D'autres annexes sont construites dans les années 1930 : chapelle destinée aux séminaristes[57], salles d'études et locaux. Une piscine couverte est construite en 1969[113].

Milieu associatif autour de Bonne-Espérance

  • L'Association royale des Anciens du Collège Notre-Dame de Bonne-Espérance, fondée en 1880, apporte un soutien moral et financier à l'école. Une assemblée générale des anciens se tient annuellement le premier samedi d'octobre. Cette association est constituée en ASBL depuis 2005 et bénéficie du soutien de ses sections :
    • Association régionale des Anciens de Bonne-Espérance, région de Charleroi (ARABE), fondée en 1923 ;
    • Association bruxelloise des Anciens de Bonne-Espérance (ABABE), fondée en 1926 ;
    • Association montoise des Anciens de Bonne-Espérance (AMABE), fondée en 1946 ;
    • Association de la région du Centre des Anciens de Bonne-Espérance (ACABE), fondée en 1973 ;
    • Association des Jeunes Anciens de Bonne-Espérance (AJABE), fondée en 2012 ;
  • Les Amis de Bonne-Espérance, ASBL fondée en 1947, chargée de l'organisation des évènements culturels ayant lieu à Bonne-Espérance.
  • Les Compagnons de l'Abbaye de Bonne-Espérance, ASBL fondée en 1973, chargée des dossiers de restauration des bâtiments classés de Bonne-Espérance.
  • La Maison de la Mémoire de Bonne-Espérance, ASBL fondée en 1993.
  • La Fête de la moisson de Bonne-Espérance, ASBL fondée en 1994.
  • Le Projet épiscopal de Bonne-Espérance, ASBL.
  • L'Association des Parents du Collège.
  • Le Centre d'histoire et d'art sacré en Hainaut, ASBL, fondé en 2013.

Fête de la moisson de Bonne-Espérance

Tracteur exposé lors la fête de la moisson.
Tressage artisanal d'une corde.

La fête de la moisson de Bonne-Espérance a lieu chaque année depuis 1994[114] le dernier week-end d'aout au sein et aux alentours de l'abbaye. C'est l'événement à caractère agricole le plus important du Hainaut en Belgique attirant entre 15 000 et 20 000 visiteurs[115].

Le principal intérêt de cette manifestation est l'exposition de nombreux tracteurs et machines agricoles, dont certains ont plus de cinquante ans[115]. La fête fait aussi l'objet d'animations, de spectacles et d'un marché de produits artisanaux[116] où les visiteurs peuvent déguster du fromage et de la bière, produits de Bonne-Espérance.

Autres abbayes

Abbayes voisines de Bonne-Espérance

Aulne
Bélian
Lobbes
L'Olive
Saint-Denis
Saint-Ghislain
Saint-Feuillien
La Thure
Val des Écoliers
Épinlieu
Hautmont
Maubeuge
Bonne-Espérance
Abbayes voisines de Bonne-Espérance sur la carte du Hainaut.

Notes et références

Notes

  1. Le Guide en ligne des manuscrits médiévaux Wallonie-Bruxelles dresse l'inventaire des manuscrits conçus et/ou conservés à Bonne-Espérance.
  2. Les documents d'époque citent les noms de Ramelgeis et Sartum Richwini (Puissant 1930, p. 3).
  3. 3 364 bonniers, soit environ 4 709 ha (Pêtre et Peeters 2005, p. 22).
  4. De Brissy a notamment dessiné les façades de l'ancien hospice des Chartriers et du refuge de l'abbaye de Saint-Ghislain à Mons (Faider 1930, p. 11). Cf. la liste du patrimoine immobilier classé de Mons.
  5. À vrai dire, il existait une clause dans le contrat signé entre le diocèse de Tournai et la communauté : une rétrocession des biens était possible au cas où la communauté renaitrait avant la disparition de son dernier membre. Le , à la mort du tout dernier chanoine, André-Joseph Dailly, le séminaire épiscopal de Tournai devint définitivement propriétaire des bâtiments abbatiaux. Le détail de toutes les démarches juridiques entreprises au début du XIXe siècle est expliqué dans Milet 1994, p. 59-68.
  6. Toujours en activité, elle est aujourd'hui intégrée à la Haute École Louvain en Hainaut.
  7. L'abbatiale (1266-1274) érigée fin XIIIe siècle mesurait 102 mètres de long et 52 mètres au transept. Le chœur avait un déambulatoire avec collerette de cinq chapelles. Le plan de cette abbatiale rappelait l'édifice de Reims. On y vénérait une statue de la Vierge allaitant l'enfant, datant du XIVe siècle (Poumon 1954, p. 110).
  8. Également appelé Frédéric de Mariëngaarde (« du Jardin de Marie »).
  9. Une description détaillée de ce pavement est donnée dans Milet 1994, p. 136-140.
  10. L'ancienne chapelle est déjà mentionnée en 1648 par les Annales du Hainaut (Milet 1994, p. 109.).
  11. Plus de précisions sur les différentes sources et mentions de cette légende et du don de Louis XI sont données dans Milet 1994, p. 107-118.
  12. « Louis XI, roi de France, demeurant à Genappe, devant parvenir à la couronne, visitait souvent l'image miraculeuse de Notre-Dame de Bonne-Espérance d'où retournant en l'an 1461, s'étant endormi en ce lieu-ci, la sainte Vierge lui apparut et le préserva de la mort qu'on allait lui donner par du poison, en mémoire duquel miracle on a mis ici cette chapelle. »
  13. L'hypothèse de l'extension du moulin étant plus logique, une gravure imprimée pour la première fois en 1857 (cf. Declèves 1869) montrant l'existence de la partie gauche du bâtiment.

Références

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Fête de la moisson de Bonne-Espérance » (voir la liste des auteurs).
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  115. G.La, « Les Fêtes de la Moisson s'implantent au cœur de Bonne-Espérance », sur La DH Les Sports+, (consulté le )
  116. « La Fête des Moissons », sur Bel RTL, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Généralités

  • Charles-Louis Declèves, Notre-Dame de Bonne-Espérance, Bruxelles, Victor Devaux et Cie, (1re éd. 1857), 271 p. (lire en ligne). 
  • Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Bruxelles, Rossel Édition, , p. 60. 
  • (en) Martin Geudens, « The Abbey of Bonne-Espérance », Catholic Encyclopedia, . .
  • Joseph Hocq (photogr. H. Dupont), Bonne-Espérance et ses souvenirs : conférence donnée à la réunion des anciens élèves le 21 septembre 1899, Bruxelles, Victor Ernult-Doncq, , 24 p.
  • Jean-Pierre Nandrin, « Bonne-Espérance », dans Albert D'Haenens (dir.), Abbayes de Belgique : guide, Bruxelles, Dewincklear, , p. 54-71. 
  • Philippe Pêtre (textes) et Pierre Peeters (photographies), L'abbaye de Bonne-Espérance : 1130-2005, Tournai, Incipit, , 160 p. 
    Histoire de l'abbaye accompagnée de plus de 200 illustrations.
  • Émile Poumon, Abbayes de Belgique, Bruxelles, Office de Publicité, S. A., Éditeurs, , p. 110-111. 
  • Edmond Puissant, « Bonne-Espérance : notice », dans Congrès archéologique et historique de Mons, Bonne-Espérance, Mons/Frameries, Union des imprimeries, , p. 1-14. 
  • Maurice Servais, « L'abbaye de Bonne-Espérance », dans Au fil de l'Estinnes, les clochers de Leptines : Estinnes, passé, présent, futur, Estinnes-au-Val, Comité du 1250e anniversaire du concile de Leptines, , p. 125-130. .

Art et architecture

  • Joseph de Borchgrave d'Altena, « La vierge de la collégiale Saint-Vincent et la vierge de Bonne-Espérance », dans Congrès archéologique et historique de Mons, Bonne-Espérance, Mons/Frameries, Union des imprimeries, , p. 15-16, II pl. hors-texte.
  • Simon Brigode, « L'architecture religieuse dans le Sud-Ouest de la Belgique : des origines à la fin du XVe siècle », Bulletin de la Commission royale des monuments et des sites, Bruxelles, Ministère de l'Instruction publique, t. 1, , p. 281-291 ; 335-344 (lire en ligne [PDF]). .
  • Ghislaine De Bièvre (dir.), Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 10, t. 1 : province de Hainaut, arrondissement de Thuin, Liège, Mardaga, (ISBN 2-8021-0045-9), p. 427-447. 
  • Xavier Duquenne et Annique Vandael, « L'ancienne abbaye de Bonne-Espérance », dans Le patrimoine exceptionnel de Wallonie, Namur, Division du patrimoine de la Direction générale de l'aménagement du territoire, du logement et du patrimoine du Ministère de la Région wallonne, (ISBN 2-87401-172-X), p. 141-146. 
  • Paul Faider (avec la collaboration d'Isabelle Vercauteren), « Bonne-Espérance : notice », dans Congrès archéologique et historique de Mons, Bonne-Espérance, Mons/Frameries, Union des imprimeries, , p. 1-13, XIII pl. hors-texte. 
  • Théophile Lejeune, « Le monastère, l'église et la vierge miraculeuse de Bonne-Espérance », Revue de l'art chrétien, t. XVII, , p. 225-239 (lire en ligne). 
  • Le patrimoine majeur de la Wallonie : liste du patrimoine exceptionnel arrêtée par le Gouvernement wallon le 08/06/1993 sur la proposition de la Commission royale des monuments, sites et fouilles, Alleur, Éditions du Perron, (ISBN 2-87114-102-9), p. 112-115. 
  • Roland Servais (dir.) et Pierre Decourcelle, Orgues de Wallonie, vol. 2, t. 3-4 : province du Hainaut, arrondissement de Soignies et arrondissement de Thuin, Namur, Ministère de la Région wallonne. D.G.A.T.L.P. Division du patrimoine, (ISBN 2-87401-002-2), p. 102-105.
  • Lucy Tondreau, L'ancienne abbaye de Bonne-Espérance, Mons, Fédération du tourisme de la Province de Hainaut, (1re éd. 1973), 37 p. 

Culte

  • A. Grégoire (ill. H. Dupont), Souvenir du couronnement et aperçu sur l'histoire du culte de Notre-Dame de Bonne-Espérance, Bruxelles, Victor Ernult-Doncq, , 60 p. 

Dépendances

  • Philippe Annaert, « Le domaine de l’abbaye Notre-Dame de Bonne-Espérance et la paroisse de Gentinnes », Revue d'histoire du Brabant wallon : religion, patrimoine, société, t. 27, , p. 143-160 (ISSN 2034-9300, lire en ligne [PDF]).
  • Maurice-Aurélien Arnould, « Une entreprise monastique au XVIIIe siècle : la papeterie de Bonne-Espérance », Études sur le XVIIIe siècle, Bruxelles, Éditions de l'université de Bruxelles, vol. 1, , p. 131-157 (ISBN 2-8004-0415-9, lire en ligne [PDF]).
  • Gérard Bavay (coord.), Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut : inventaire descriptif, Mons, Hannonia, coll. « Analectes d'histoire du Hainaut » (no 11), , p. 507-510. 
  • François Le Bon, « Refuges d'abbayes », Annales de la Société archéologique de l'arrondissement de Nivelles, t. 6, , p. 113-126.
  • Michel Révelard, « Une action de sauvegarde du patrimoine historique et archéologique à Binche : l'étude et le sauvetage de l'ancien refuge de Bonne-Espérance », Les Cahiers binchois, no 3, , p. 9-19 (lire en ligne [PDF]).
Abbaye
Séminaire et collège (depuis 1830)
  • Paul Clément, L'enseignement en Belgique, particulièrement dans le diocèse de Tournai, des origines à nos jours, vol. 2 : de 1850 à 1940, Louvain-la-Neuve, Centre Galilée, . .
  • Paul Clément, « Histoire du « Petit Séminaire » de Bonne-Espérance », Bona Spes, no 141, , p. 42-48. .
  • Paul Clément, « Histoire du « Petit Séminaire » de Bonne-Espérance (suite) », Bona Spes, no 143, , p. 15-21. .

Manuscrits produits et/ou conservés à Bonne-Espérance

  • Paul Faider, « Un manuscrit de la versio antiqua de Flavius Joseph [sic] conservé à la bibliothèque de Mons », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 7, no 1, , p. 141-144 (lire en ligne). .
  • Paul Faider et Germaine Feytmans, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque publique de la ville de Mons : précédé d’une introduction et suivi de tables méthodiques, Gand/Paris, Van Rysselberghe & Rombaut/Librairie ancienne Honoré Champion, , XLVI-648 p. (lire en ligne [PDF])
    Cet ouvrage recense entre autres les manuscrits de Bonne-Espérance conservés à la bibliothèque de l'université de Mons (avant 1966, bibliothèque de la ville de Mons).
  • Marthe S. Gilbert, « Un manuscrit enluminé du Décret de Gratien conservé à la bibliothèque du petit séminaire de Bonne-Espérance », Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, Bruxelles, Académie royale d'archéologie de Belgique, vol. 15, , p. 47-60, IV pl. hors-texte. .
  • Lucy Tondreau, Enluminure romane en Hainaut, Gembloux, Duculot, coll. « Wallonie, art et histoire » (no 16), , 80 p.

Philippe de Harveng

  • Ursmer Berlière, Philippe de Harvengt, abbé de Bonne-Espérance, Bruges, Desclée De Brouwer, , 46 p.
  • Ursmer Berlière, Philippe de Harvengt, abbé de Bonne-Espérance c. 1157-1183 : conférence faite à la réunion des anciens élèves de Bonne-Espérance le 20 septembre 1923, Charleroi, Éditions de la Terre wallonne, , 14 p. 
  • Ph. Delhaye, « Saint Bernard de Clairvaux et Philippe de Harveng », Bulletin de la société historique et archéologique de Langres, t. 12, no 156, , p. 129-138 (lire en ligne).
  • Léopold Devillers, « Philippe de Harvengt », dans Biographie nationale publiée par l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, t. XVII : Peraxyle - Pomreux, Bruxelles, Bruylant, (lire en ligne [PDF]), col. 310-313.
  • Anabela Katreničová, « Responsio de damnatione Salomonis de Philippe de Harveng : une étude médiévale sur la damnation du roi Salomon », Revue théologique de Louvain, vol. 48, , p. 195-216.
  • Franca Negri, « Philippe de Harveng, abbé de Bonne-Espérance au XIIe siècle, et la conduite des clercs de son temps », dans Dominique-Marie Dauzet et Martine Plouvier, Abbatiat et abbés dans l’ordre de Prémontré, Turnhout, Brepols, coll. « Bibliotheca Victorina » (no 7), (ISBN 978-2-503-51633-2), p. 257-274.
  • (en) Lynsey Robertson, « Philip of Harvengt's Life of the Blessed Virgin Oda », Journal of Medieval History, vol. 36, , p. 55-71.
  • G. P. Sijen, « Philippe de Harveng, abbé de Bonne-Espérance : sa biographie », Analecta Praemonstratensia, vol. 14, , p. 37-52.
  • G. P. Sijen, « Les œuvres de Philippe de Harvengt, abbé de Bonne-Espérance », Analecta Praemonstratensia, vol. 15, , p. 129-166.
  • Norbert Joseph Weyns, « À propos des Institutions pour les clercs (De Institutione Clericorum) de Philippe de Harvengt », Analecta Praemonstratensia, vol. 53, , p. 71-79.

Sources primaires

  • (la) Philippe Brasseur, Origines omnium Hannoniae coenobiorum octo libris breviter digestae pertinenter subnectitur auctarium de Collegiatis eiusdem Provinciae Ecclesiis, Mons, Ph. Waudré, (lire en ligne), p. 179-189 ; 234.
  • (la + fro + frm) Englebert Maghe, Chronicum ecclesiae beatae Mariae Virginis Bonae-Spei ordinis praemonstratensis ex archivis eiusdem..., Bonne-Espérance, (réimpr. 1999).
    Reproduction anastatique effectuée par les Archives générales du Royaume.
  • (la) Antonius Sanderus, Bibliotheca Belgica manuscripta, sive, Elenchus universalis codicum..., vol. 1, Lille, (lire en ligne).
    Cet ouvrage recense entre autres les manuscrits qui ont appartenu à l'abbaye de Bonne-Espérance (pp. 305-312).

Revue

  • Bona Spes. Bulletin de l'Association royale des anciens du collège Notre-Dame de Bonne-Espérance, Vellereille-les-Brayeux.
    Revue trimestrielle publiée depuis 1935.

Articles connexes

Liens externes

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