Abbaye de Maredsous

L'abbaye de Maredsous est un monastère bénédictin situé à Maredsous, dans la commune de Anhée, en province de Namur (Belgique). Elle fut fondée sous la forme d'un prieuré le par l'abbaye de Beuron, avec l'appui financier de la famille Desclée, qui fit don des terres, paya les plans et la construction des bâtiments dessinés par l'architecte Jean-Baptiste Bethune.

Pour les articles homonymes, voir Maredsous.

Abbaye de Maredsous
Présentation
Culte catholique
Type Prieuré en 1872
Abbaye en 1878
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction 1872
Fin des travaux 1892
Architecte Jean-Baptiste Bethune
Style dominant Néogothique
Site web www.maredsous.be/index.php?id=16&L=2
Géographie
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Département Province de Namur
Ville Anhée
Coordonnées 50° 18′ 08″ nord, 4° 46′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Province de Namur
Géolocalisation sur la carte : Belgique

En 1878, le prieuré de Maredsous est élevé au rang d'abbaye par le pape Léon XIII et fait alors partie de la Congrégation de Beuron. L'abbaye est ensuite affiliée à la congrégation de l'Annonciation au sein de la confédération bénédictine, à partir de 1920. C'est par bref pontifical de Pie XI daté du que l'église abbatiale a accédé au titre de basilique mineure.

Si certains fromages de Maredsous sont réellement affinés dans la fromagerie du monastère même, la bière dénommée « bière de Maredsous » n'est pas brassée au monastère, l’abbaye en ayant confié la production et la commercialisation à la brasserie Duvel Moortgat situé en Région flamande.

Histoire

L'abbaye de Maredsous a été fondée le 15 novembre 1872 par l'abbaye de Beuron en Allemagne, fondatrice de nombreuses maisons religieuses, à l'instigation d'Hildebrand de Hemptinne, moine belge à Beuron puis abbé de Maredsous.

La fondation a été soutenue financièrement par la famille Desclée, qui a financé la conception et la construction des bâtiments spectaculaires, qui sont le chef-d'œuvre de l'architecte Jean-Baptiste de Béthune (1831-1894), leader du style néo-gothique en Belgique. Le plan d'ensemble est basé sur l'abbaye cistercienne de Villers du XIIIe siècle à Villers-la-Ville en Brabant wallon. Les fresques ont cependant été entreprises par l'école d'art de la maison mère de Beuron, contre la volonté de Béthune et Desclée, qui ont rejeté le style Beuron comme "assyro-bavarois". La construction a été terminée en 1892[1].

Brève histoire de la construction

Cette réalisation assez extraordinaire doit être replacée dans le cadre historique de la société catholique belge de la seconde moitié du XIXe siècle. Maredsous, un des chefs-d’oeuvre du néo-gothique belge, résulte de l’heureuse coïncidence de trois facteurs essentiels[1].

Les fondateurs monastiques

Dès 1871-1872, un jeune Belge, Hildebrand de Hemptinne, moine à l’abbaye de Beuron (Allemagne), convainc ses supérieurs d’ouvrir une maison bénédictine dans son pays natal. Maredsous est fondée le 15 octobre 1872[1].

Les fondateurs laïques

Les Desclée, grands industriels, ont une résidence secondaire à Maredret, et ils songent à y fonder une chapelle. Sous l’influence d’Hildebrand de Hemptinne et de Victor Mousty, intendant des Desclée, ils se rallieront au projet d’une vaste abbaye qu’ils financeront, d’abord seuls, avec une grande générosité. Ils en demandent les plans à Jean-Baptiste Béthune (1821-1894)[1].

L’architecte et les maîtres d’œuvre

Jean-Baptiste Béthune, autodidacte, est en Belgique l’un des initiateurs du style néo-gothique. Son inspiration est conséquente à son idéologie militante: celle des catholiques conservateurs belges, très ultramontains, c’est-à-dire inconditionnels du Saint-Siège. L’idéal qu’ils poursuivent est le rétablissement de la société chrétienne du Moyen Âge, telle du moins qu’ils se l’imaginent.

Pour Béthune, la matérialisation de cette société chrétienne à recréer se fera par la résurrection, dans tous les arts, du style estimé chrétien par excellence: le gothique (XIIIe – XVe siècles). C’est dans cet esprit de restauration artistique qu’il fondera, en 1862, les écoles techniques Saint-Luc promises à un brillant avenir.

Aussi, l’idée de construire une vaste abbaye néo-gothique le jette-t-il dans un grand enthousiasme. Avec passion il en trace les premiers plans; comme, plus tard, il réalisera les cartons de fresques, de vitraux, de sculptures et de mobilier. Maredsous sera l’œuvre de sa vie et il s’y consacrera bénévolement.

Le style architectural choisi est le gothique primaire (2e moitié du XIIe siècle, début du XIIIe siècle) aux baies à triple lancette, d’un aspect assez sévère. Le plan général retenu: celui de l’abbaye cistercienne de Villers-la-Ville (XIIIe siècle)[1].

La mise en œuvre

Pour mettre en œuvre ce projet, les Desclée engagent un chef de chantier, Gustave Soreil. Il réalise cette construction gigantesque avec les moyens mécaniques encore réduits de l’époque. Le fils de l’architecte, le Père Ghislain Béthune apportera des modifications bénéfiques aux plans initiaux, particulièrement en ce qui concerne l’église. En une vingtaine d’années, le rêve néo-gothique va se matérialiser en l’abbaye actuelle[1].

Le style Béthune

Naturellement, dans ce cadre gothique, tout doit être gothique: c’est l’idée de l’architecte. Tous les arts décoratifs qui compléteront son œuvre architecturale seront gothiques: mobilier du chœur des moines, retables, vitraux, boiseries de la sacristie, du chapitre, du réfectoire, mobilier des cellules, portes, etc. Et ne peut être que gothique le trésor liturgique: crosses, mitres, calices, vêtements du culte… Pour tout, Béthune fournit des projets. Des amis ou des disciples (Bourdon, Verhaegen, Ladon, Helbig etc) exécutent les œuvres, chacun dans sa spécialité[1].

Le style Beuron

Pourtant, un élément décoratif auquel Jean-Baptiste Béthune attache une extrême importance va lui échapper en grande partie: les fresques de l’église. C’est que depuis 1865 environ, Beuron, l’abbaye-mère de Maredsous, a son École d’Art avec son chef d’atelier, Didier Lenz. Tout naturellement, l’abbé de Beuron la destine à peindre à fresque l’abbatiale de Maredsous, dans le style de Beuron qui combine le néo-roman germanique, mâtiné d’égyptien avec quelques touches hiératiques antiquisantes.

Rien n’est plus étranger à l’architecture néo-gothique de l’église de Maredsous et aux diverses autres œuvres décoratives en cours d’exécution. D’où la vive opposition de Béthune et des Desclée vis-à-vis de l’art de Beuron, qualifié par eux "d’assyro-bavarois". Mais ils devront bien composer avec les Beuroniens. On partira des modèles allemands et on les gothicisera. Avec le temps, les artistes beuroniens, André Weiss et Jacques Malmendier, de plus en plus laissés à eux-mêmes sur leurs échafaudages, infléchiront le style des fresques pour aboutir à un compromis maladroit du style beuronien et du néogothique[1].

Photos de l'Abbaye

L'église Abbatiale

L'église abbatiale

L’église abbatiale de Maredsous, construite à partir de 1877 jusqu’en 1887, est de style gothique primaire. Tout comme les autres bâtiments de l’abbaye, elle constitue l’un des témoins les plus importants de ce style en Belgique. Son architecte, le baron Jean-Baptiste Béthune († 1894), pionnier du renouveau gothique dans nos régions, l’a conçue selon le modèle des églises monastiques du XIIIe siècle, dans le style des abbatiales d’Aulne et de Villers-la-Ville. Par un bref du 12 octobre 1926, le pape Pie XI l’érige en Basilique. Elle est ensuite aménagée et profondément transformée en 1956-1957 par l’architecte Roger Bastin, de Namur, pour répondre plus adéquatement aux exigences de la liturgie promue au Concile Vatican II (1962-1965).

Rigoureusement orientée, l’église est constituée d’une longue nef centrale de 75 m qui s’achève par un chevet plat. Elle est flanquée de bas-côtés coupés par un transept large de 28 m. Le long des bas-côtés sont disposées des chapelles latérales. Comme il s’agit d’une église monastique, on ne s’étonnera pas de l’importance du chœur où sont disposées les stalles des moines[1].

La tour de gauche a été inachevé jusqu'en 1891.

Ses transformations

L'intérieur

Vers 1955-1958, une modification fondamentale est apportée à l’église. La nouvelle pastorale préconise une participation plus active des fidèles à la liturgie. Le maître-autel est ramené de l’abside au carré du transept, sur une vaste plate-forme qui domine la nef. Simultanément, le culte de saint Benoît d’abord fixé dans le transept nord (gauche), est transféré vers l’entrée, sous la tour sud. Pour la mise en œuvre de la nouvelle liturgie et dans un esprit de simplicité et de sobriété, on supprime la décoration néo-gothique à l’exception de l’ensemble des vitraux. Ainsi, après ces transformations, l’abbatiale de Maredsous apparaît-elle aujourd’hui comme un compromis entre un monument néo-gothique et la tentative d’adapter cet édifice à une nouvelle esthétique et à une nouvelle liturgie.

L’église abbatiale reste l’un des plus beaux exemples de l’architecture néo-gothique, sobre et sévère. Un long vaisseau de 8 travées (en tout 80 mètres) est divisé en deux parties égales par un vaste transept. De l’entrée à ce transept, est la nef des fidèles. Au-delà, surélevé, le choeur des moines. En élévation, deux étages : grandes arcades surmontées d’un mur blanc (mais auparavant couvert de fresques), fenêtres hautes en tiers-point. En façade, l’éclairage est assuré par trois fines lancettes. A l’extrémité du chœur et des deux bras du transept, trois autres lancettes, mais sur montées d’une rose. L’ensemble rappelle le chœur et le transept nord de la cathédrale de Laon (XIIe siècle). Dans les chapelles latérales, des fenêtres en triplets. En berceau brisé, la voûte de la nef principale, des deux bras du transept et du chœur est en bois et elle imite un ciel d’un bleu-nuit profond tout piqueté d’étoiles d’or. Celle du chœur est agrémentée d’anges en buste d’un dessin ravissant. La voûte des bas-côtés est d’ogive[1].

Les vitraux

Ceux du chœur, des transepts et de la façade sont à programmes, élaborés par les moines et Béthune. Ceux des chapelles latérales reproduisent les saints patrons des divers donateurs. Au chevet du chœur, la rose représente les chœurs des anges avec, au centre, la colombe du Saint-Esprit reçu par les douze Apôtres, le jour de la Pentecôte, glorifiés comme porteurs de l’Évangile au monde entier. Au transept nord (gauche) : le Christ est honoré dans le Saint-Sacrement. Le triplet et la rosace reprennent des thèmes liés à l’Eucharistie. Au transept sud : la Vierge est exaltée dans la dévotion du Rosaire, commémorant les Mystères de Notre-Dame. En façade : les fondateurs des grands Ordres religieux[1].

La tombe de Dom Marmion

Dans la seconde chapelle latérale gauche, se trouve la tombe du Bienheureux dom Marmion, troisième Abbé de Maredsous (1909-1923). Il fut béatifié par le pape Jean-Paul II le 3 septembre 2000 à Rome[1].

Le parvis de l’église

La façade de l’église est encadrée de deux tours, hautes de 54 m et qui abritent six cloches : Saint-Pierre (note : Ré, poids : 300 kg) ; Saint-Placide (Si, 510 kg) ; Saint-Michel (La, 1045 kg) ; Saint-Benoît (Fa dièse, 1750 kg) ; Sainte-Marie (Mi, 2506 kg) et enfin le bourdon Élisabeth (Sol, 8 tonnes), ainsi nommé en l’honneur de la Reine Élisabeth qui l’inaugura en 1923[1].

Entre ces deux tours s’ouvre le portail, par lequel nous entrons. Au centre du tympan de celui-ci, saint Benoît († 547), patron de l’église, debout sous un dais, tient d’une main la croix, et de l’autre le livre de la Règle que suivent les moines bénédictins. À ses côtés, saint Jean-Baptiste et saint Martin de Tours, en l’honneur desquels saint Benoît éleva deux oratoires sur le Mont-Cassin. Aux extrémités, des anges portent les écussons, à gauche, de la famille de Hemptinne, et à droite, de l’abbaye. Cet ensemble est l’œuvre du sculpteur Rooms, de Gand.

La nef et le chœur

Notre regard se porte alors tout naturellement vers ce qui est le centre de l’édifice : l’autel majeur. Ce bloc massif de 2 500 kg, de granit bleu, extrait des carrières de Lustin, a été sculpté par Jean Williame, ancien élève de l’École d’Art de Maredsous, d’après une esquisse conçue par Bastin. Cet autel, mis en place lors des transformations de 1956-1957, a été consacré par le Père Abbé Godefroid Dayez, le 19 août 1958. Au-dessus de l’autel, un Christ en croix, resculpté par Williame dans le corps du crucifix néo-gothique qui dominait jadis l’entrée du chœur[1].

Photos de l'église


Repères chronologiques

Supérieurs et abbés de Maredsous

  • 1872-1874 : Jean Blessing, Supérieur
  • 1874-1876 : Placide Wolter, Prieur
  • 1877-1878 : Gérard van Caloen, Prieur
  • 1878-1890 : Placide Wolter, Abbé
  • 1890-1909 : Hildebrand de Hemptinne, Abbé
  • 1909-1923 : Bhx Columba Marmion, Abbé (Béatifié par Jean-Paul II le )
  • 1923-1950 : Célestin Golenvaux, Abbé
  • 1950-1968 : Godefroid Dayez, Abbé
  • 1968-1969 : Olivier du Roy, Prieur
  • 1969-1972 : Olivier du Roy, Abbé
  • 1972-1978 : Nicolas Dayez, Prieur
  • 1978-2002 : Nicolas Dayez, Abbé
  • 2002-présent : Bernard Lorent, Abbé

Aspects artistiques et culturels

Œuvres photographiques oniroscopistes

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L'abbaye expose en permanence et détient comme bien patrimonial " La Cène en 13 actes " de San Damon. La particularité de cette œuvre et la seule au monde, certifiée par le Vatican, à comprendre 13 tableaux-photographiques de chacun de des apôtres et ce avec leurs points de vue. Le symbolisme et l'interprétation de la tragédie se joue là, tant sur la forme que sur le fond. La Cène, le dernier repas du Christ est abordé ici de manière inattendue, en effet, si ce tableau, ou sa représentation, a souvent été traité et bien avant De Vinci, il ne l’a jamais été en prenant comme axes de point de vue ceux des apôtres et l’évolution presque en temps réel de leurs réactions, une conscience et une intuition de chacune des personnes prises au vif. Cette traduction historique de cet acte primordial dans l’histoire de l’humanité réunit ici, sans nul doute parce que les personnages sont de notre époque, une symbolique toute particulière. Le temps n’est plus en suspens comme il l’est dans les autres œuvres traitant de ce sujet, mais au contraire il s’écoule au fur et à mesure que l’on l’observe. Les deux doubles triptyques qui accompagnent la Cène centrale permettent de rentrer de plain-pied dans l’instant, dans les minutes qui s’écoulent après que Jésus a dit à ses disciples conviés ces mots : « En vérité je vous le dis, l’un de vous me trahira ». Écoutez la 9e (mouvement scherzo) de Beethoven et fixez la Cène de San Damon,vous y verrez le foisonnement des arbres, le frémissement des feuilles, les personnages de bronze débordés par leurs instincts et cette table de convives mise et ornée de victuailles chanceler sous le drame qui s’ourdit.Et pourtant une sorte de plaisir qui va au-delà nous emporte, celui d’en découvrir les secrets, la réjouissance d’en savoir davantage. Tous d’abord prenons le cadrage du décor de la Cène, tableau central. Elle semble hors du temps, son espace et son lieu n’en déterminent rien. Certes, il y a l’indication de l’habillement des personnages, mais il ne saute pas aux yeux directement car on est absorbé par autre chose…l’abondance de la végétation, dense et épaisse. Mais notre attention est aussi retenue par une serre légèrement montante en arrière-plan des personnages, elle structure ce qui va se jouer sous nos yeux. Au premier plan, une très longue table à la nappe tombante vient presque de ses plis heurter l’herbe. Le Christ reste calme comme s’il attendait, ou plus encore, observait la réaction de ses disciples. Le décor est exubérant, la flore inonde de partout et pourtant les personnages sont là, charismatiques; dans la tragédie, il y a d’abord l’humain et ses multiples faiblesses. Le recul vis-à-vis de l’œuvre dans son ensemble est désormais indispensable, prendre le temps de tout estimer. Ensuite, il est bon de s’approcher du premier acte du double triptyque. Acte I : On a le point de vue de Barthélémy,devrais-je dire, on est Barthélémy, l’apôtre debout à l’extrême gauche de la table. Il est la raison, celui qui veut savoir qui est le traître, l’axe prend l’ensemble de la tablée et les premiers sentiments se font sentir. Le second est celui de la crainte, Jacques le mineur connaît le contexte de l’autorité et appréhende la réaction de celle-ci, on aperçoit déjà un changement qui traverse les visages. André se présente comme étant l’innocence, il veut immédiatement faire savoir qu’il n’y est pour rien, ses mains en évidence, il marque ce fait, les regards se croisent et se questionnent. Vient Judas,il dissimule une bourse, que San Damon dans son œuvre montre peu, il faut chercher entre les personnages, entre les objets étalés sur la table.

Judas arbore un visage que la liturgie connaît bien, son léger sourire en dit long sur ces heures qui ont précédé ce dernier souper, il semble être le seul à ne pas vraiment s’indigner, à ce moment précis on ressent explicitement qu’il ne sait pas qu’il se suicidera le lendemain. Et puis il y a Pierre, Pierre qui en messe basse tient, à l’oreille de Jean, à donner son avis, sans qu’il ne soit trop entendu, ou peut-être à réconforter. Il est la prudence. Arrive Jean ou Marie-Madeleine,obscure ici aussi. Quoi qu’il en soit, le personnage semble triste, résigné, écoutant les paroles de Pierre. On est au centre de la table, la puissance du Christ est incontestable, la majesté est en lui, il attend son sort, serein, sachant que ce qu’il va apporter à ceux qui croient en lui les mettra hors de portée de toutes tragédies, il va pour eux subir le pire. Son visage est de nacre, déterminé, prêt à braver les offenses.

À cet instant San Damon fait entrer en scène un treizième personnage, Mathias, qui après que Judas se sera pendu le lendemain de ce repas, le remplace, et surtout sera le seul apôtre à assister à la crucifixion de Jésus de Nazareth. Mathias se penche à l’oreille du Christ, on peut penser qu’il l’assure de son soutien, qu’il cherche, si le doute demeure encore, à savoir qui est le traître. Et pour cause, c’est à partir de ce septième tableau que les autres axes sont pris depuis son point de vue, plus intimistes, proches de la confidence. Les émotions évoluent et le trouble s’installe sur les visages au fur et à mesure que l’on avance entre les disciples. Mathias se tourne d’abord sur sa droite, les regards ont encore changé, trois visages sont en gros plan. Thomas l’incrédule, qui s’avance, l’index accusateur contre un tel propos, il est celui qui met en doute, qui demande des preuves de ce qu’il vient d’entendre. Jacques le majeur, assis juste à côté de Jésus, semble vouloir le retenir. Il est celui qui croit cela possible, il veut qu’on laisse parler le Christ, il veut en savoir davantage. Debout derrière eux, Philippe, qui refuse que l’on puisse penser qu’il est le traître. Matthias se tourne sur sa droite et regarde comme en plan rapproché les visages des six premiers apôtres. Certains d’entre eux sont déjà flous, comme exclus du débat. Peut-être la conséquence implicite que le félon y soit. Ensuite et jusqu’aux derniers des tableaux, Mathias s’immisce entre les disciples, les axes peu communs sont davantage sujets à mieux saisir les sentiments de chacun d’entre eux. Mathieu, qui clame : « Entendez-vous cela ? », révolté qu’un traître soit parmi eux. Simon : « Je ne comprends pas qu’une telle chose soit envisageable ». Thaddée discute, semble prendre conseil auprès de Simon. Le déséquilibre conscient nous fait mettre en raison les différents caractères des témoins de ce dernier repas. Et il est indiscutable que sont ici représentés les différents aspects et contradictions de l’être humain.

Aspects patrimoniaux

L'abbaye a été construite entre 1872 et 1881 par l'architecte Jean de Béthune en style néo-gothique. Quelques bâtiments, depuis lors, ont été adjoints aux premiers : école abbatiale (1881), école des métiers d'art (1903), bibliothèque (1947) et centre d'accueil (1948). L'abbaye est intégrée dans la société contemporaine, ayant organisé son économie en fonction des exigences du sacré et des besoins de la communauté. C'est à la fois un centre d'enseignement et un centre d'artisanat d'art et d'édition[2].

Éléments architecturaux et artistiques

L'ensemble a été édifiée au moyen de matériaux d'origine locale. Il est axé sur une basilique que signalent deux tours de 54 m de haut et dont le vaisseau, long de 76 m et large de 28 m, est éclairé par des vitraux réalisés, pour la plupart, par le maître-verrier Colpaert. On y remarque un grand Christ en chêne du sculpteur Williame, une statue de saint Benoît en bois sculptée du XVIIe siècle, de grandes peintures murales, de belles grilles en fer forgé  œuvre des moines  et le maître-autel avec ciborium[2].

Index des artistes

Liste chronologique des artistes ayant travaillé à l'abbaye de Maredsous, ou dont une œuvre s'y trouve.

Aspects culturels

Si certains fromages de Maredsous sont réellement affinés dans la fromagerie du monastère même, la bière dénommée « bière de Maredsous » n'est pas brassée au monastère, l’abbaye en ayant confié la production et la commercialisation à la brasserie Duvel Moortgat situé en Région flamande[3].

Tourisme

Avec plus de 400 000 visiteurs par an, l'abbaye est l'une des cinq attractions touristiques les plus fréquentées de Wallonie[4].

Le chemin menant à l'abbaye est propice au pèlerinage, aux randonnées ou aux rallyes. Le Centre d'accueil Saint Joseph comprend une restaurant, une plaine de jeux, une boulangerie, un magasin de souvenirs et des visites guidées. De plus, un service d'hôtellerie accueille toute personne pour de cours séjours. NB: en transports en commun, l'accès s'effectue y accèdent depuis la gare de Namur par le bus 21.

Galerie

Notes et références

  1. « Abbaye de Maredsous: Abbaye de Maredsous », sur www.maredsous.be (consulté le )
  2. Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, p. 63 et 64.
  3. Benoît Feyt, 7 octobre 2019, « Le Scan : bières et fromages "d'Abbaye", produits locaux ou pas ? », sur RTBF (consulté le )
  4. Environnement.wallonie.be

Pour compléter

Articles connexes

Bibliographie

  • Daniel Misonne, En parcourant l'histoire de Maredsous, Édition de Maredsous et "Les amis de la bibliothèque de Maredsous", 2005

Liens externes

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