Famille Carnot

La famille Carnot est une ancienne famille française bourgeoise d'origine bourguignonne, toujours subsistante.

Pour les articles homonymes, voir Carnot.

Famille Carnot

Armes

Blasonnement D'azur, à trois merlettes d'or, 2, 1, surmontées en chef d'une étoile d'argent
Période XVIe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Bourgogne
Charges Notaire
Avocat
Président de la convention nationale
Professeur des universités
Député
Président de conseil général
Préfet
Conseiller à la Cour de cassation
Ministre
Président de la République française
Fonctions militaires Lieutenant général du Génie, général de division, colonel
Récompenses militaires Ordre national de la Légion d'honneur

Cette famille a donné, à partir de la Révolution française, plusieurs personnalités notables, dont un Président de la Convention nationale et du Comité de salut public, un président de la Troisième République, un physicien ayant donné son nom au principe de Carnot, et quatre générations de députés[1].

Histoire

La famille Carnot est un temps calviniste. Ses membres ont exercé sous l'Ancien Régime depuis le XVIe siècle les professions de marchand et de notaire[2],[3].

La filiation suivie commence à Philibert Carnot (vers 1505-1561), praticien sur la paroisse d'Épertully, où il est mort en 1561 en laissant un fils, Claude Carnot (vers 1520 – vers 1570), clerc au moment de son mariage en 1545 avec Marie Demours (morte en 1592), qui lui donne deux fils : Denis Carnot (1556-1626) et Jean Carnot (1560 – vers 1584), qui sont les souches de deux branches.

Une autre branche sera anoblie par deux générations de titulaires d'une charge anoblissante d'auditeur à la Chambre des comptes de Bourgogne (de 1696 à 1722) :
  • Edme Carnot (Nolay 1669 - 1718), fils de Gaspard Carnot (Nolay 1630 - 1721) et de Marie Callas mariés le 21 décembre 1660, auditeur à la Chambre des comptes de Bourgogne (de 1696 à 1718), anobli par Louis XIV par LP datées de ??. Marié à Marie-Rose Boillot, dont 2 fils Gaspard et Hubert,
  • Gaspard Carnot (Nolay 1696 - Dijon 1722), son fils, seigneur de Jours-en-Vaux et de Bessey (de 1718 à 1722), mort en charge.

Cette branche s'est éteinte en 1763 avec Hubert Carnot, moine cistercien, frère du précédent.

[réf. nécessaire]

Denis Carnot (1556-1626), tabellion et praticien, a deux fils : Denis Carnot (1588-1664), et Philibert Carnot (1600 – vers 1635), notaire royal à Nolay où il meurt vers 1635.

Le petit-fils de Philibert Carnot, Jean-Baptiste Carnot (1672-1735) (fils de Lazare Carnot (1631-1713), avocat et marchand), est à son tour notaire royal, puis procureur fiscal de Nolay, où il épouse le 4 août 1706 Anne Moreau, qui lui donne quatorze enfants.

Son huitième fils, Claude Abraham Carnot (1719-1797), lui succède comme notaire royal dans le même bourg. Parmi ses enfants, trois prennent parti pour la Révolution française où ils jouent un rôle important :

Au XIXe siècle, la famille Carnot compte plusieurs personnalités de premier plan, dont le physicien Sadi Carnot (1796-1832), l'homme politique Hippolyte Carnot (1801-1888), ministre de l'Instruction publique en 1848 qui fonde l'École d'administration destinée à préparer les administrateurs gouvernementaux, et l'homme politique Sadi Carnot (1837-1894), président de la République française sous la troisième République, mort assassiné.

De nos jours, la famille Carnot est représentée par Gaëtan Carnot (né en 1938) et sa famille[1],[4], qui ont créé en 1996 la fondation Carnot pour encourager les travaux en sciences par l'intermédiaire de bourses et entretenir la mémoire familiale[5].

Personnalités

Parmi les membres notables de la famille Carnot, on trouve :

  • Lazare Hippolyte Carnot (né le à Saint-Omer, mort le à Paris), ministre de l'Instruction publique en 1848. Fonde l'École d'administration destinée à préparer les administrateurs gouvernementaux (elle est de courte durée mais est un précurseur de l'ENA). Il accroît les salaires des maîtres, auxquels il demande « d'enseigner aux enfants les vertus de la République démocratique ». Dans un projet de loi resté célèbre, il est le premier à demander l'instruction primaire, obligatoire et gratuite, pour les deux sexes. Les enseignants recevraient trois ans de formation dans une école normale, avec un salaire minimum garanti. Ce projet est supplanté par la loi Falloux de 1850, mais plusieurs de ses propositions sont reprises plus tard par les lois (Falloux et surtout Ferry de 1880) : le projet de Carnot incluait même une disposition garantissant la liberté de l'éducation. Défait aux législatives de 1849, Carnot gagne à nouveau son siège dans une élection partielle en 1850 et est l'un des députés qui s'oppose au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, le à qui il refuse le serment de fidélité. De nouveau élu (en tant que sénateur), il meurt à Paris le .
  • Marie Adolphe Carnot (né le à Paris, mort le à Paris), frère du président, chimiste, géologue, président du conseil général de la Charente, président de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, président de la Société française de Minéralogie et de Cristallographie, l'un des fondateurs de l'Alliance démocratique en 1901 puis son président jusqu'en 1920.

On trouve également les personnes suivantes liées à la famille Carnot par alliances :


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Claude
Carnot
(1719-1797)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Joseph
Carnot

(1752-1835)
 

Lazare
Carnot

(1753-1823)
 

Claude
Carnot

(1755-1836)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sadi
Carnot

(1796-1832)
 

Hippolyte
Carnot

(1801-1888)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sadi
Carnot

(1837-1894)
 

Cécile
Carnot

(1841-1898)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Adolphe
Carnot

(1839-1920)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Claire
Carnot
(1864-1920)
 

Paul
Cunisset-Carnot

(1849-1919)
 

Sadi
Carnot

(1865-1948)
 

Ernest
Carnot

(1866-1955)
 

Marguerite
Carnot

(1874-1962)
 

François
Carnot

(1872-1960)
 

Paul
Carnot

(1869-1957)
 

Jean
Carnot

(1881-1969)
 
 

Généalogie détaillée

Alliances

Les principales alliances de la famille Carnot sont : Luzy, Guéneau (1652), Durand (1667), Moreau (1706), Pothier, Dupont, de La Grange (1789), Gaillard (1794), Daubenton (1829), de Boissieu (1834), Cunisset (1883), Giscard d'Estaing, d'Aboville, etc.

Héraldique

Blasonnement :
D'azur, à trois merlettes d'or, 2, 1, surmontées en chef d'une étoile d'argent[20],[21],[22]
Commentaires : Armes anciennes (d'après un cachet de la famille Carnot).

La fondation Carnot

La fondation Carnot[23], créée en 1996 sous l'égide de la Fondation de France, verse chaque année des bourses à des étudiants de l'École polytechnique, et à des docteurs en sciences de l'Université de Bourgogne.

La fondation contribue également à la publication d'ouvrages ou à la diffusion d'enseignements sur l'histoire de la famille Carnot et ses réalisations.

Postérité

En hommage ou en référence à différents membres de la famille, nous trouvons :

Notes et anecdotes

  • « Le sage devance son siècle et son langage ne peut être entendu que par la postérité. (…) Comme philosophe, il a déjà franchi les barrières qui séparent les Empires, il est citoyen de tous les lieux, contemporain de tous les âges. » Lazare Carnot. Chose curieuse, son contemporain, le poète allemand Schiller, écrira un texte quasiment semblable.
  • Deux membres de la famille Carnot reposent au Panthéon :
  • Limoges possède deux places et un boulevard aux noms de la famille Carnot.

Notes et références

  1. Fondation Carnot, archives familiales, ascendance et descendance de Lazare Carnot (1903-1990).
  2. Jean-Paul Bertaud (2005), p. 189-191.
  3. Adolphe Robert et Gaston Cougny (1889), p. 583-586.
  4. Fondation de France, Gaëtan Carnot.
  5. Fondation Carnot.
  6. Louis-Michel Jocard, « Lazare Carnot et le droit », Lazare Carnot, ou Le Savant citoyen : actes du colloque tenu en Sorbonne les 25, 26, 27, 28 et , Jean Paul Charnay (éd.), Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1990, 671 p., p. 265.
  7. Alcide Georgel, Armorial de l'Empire français : L'Institut, l'Université, les Écoles publiques, 1870.
  8. Philippe du Puy de Clinchamps, La noblesse, collection Que sais-je ?, numéro 830, PUF, 1959, page 88.
  9. Sadi Carnot, Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance, Bachelier, (lire en ligne)
  10. Françoise Huguet, Les professeurs de la faculté de médecine de Paris, Dictionnaire biographique 1794-1939., Paris, INRP - CNRS, , 753 p. (ISBN 2-222-04527-4), p. 89.
  11. Nicolas Léonard Sadi Carnot, Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance, Annales scientifiques de l'École Normale Supérieure Sér. 2, 1 (1872), p. 393-457 (numérisé dans le cadre du programme NUMDAM).
  12. « Archiwebture — Guadet, Paul (1873-1931). 079 Ifa », sur archiwebture.citedelarchitecture.fr (consulté le )
  13. Lazare Carnot reçoit le prénom de son grand-père maternel, Lazare Luzy.
  14. Il hérite de la charge de son beau-père, notaire et procureur fiscal à Nolay.
  15. Fille de Pierre Moreau, notaire royal à Nolay, et de Marianne Boisson.
  16. Fille de François-Nicolas Pothier et de Bénigne Rozand.
  17. Toutefois, « le général Carnot [...] ne porta jamais ce titre de comte et ne retira pas les lettres patentes de la Chancellerie ».
  18. Philippe du Puy de Clinchamps écrit que ce titre figure bien dans le décret qui nomme Lazare Carnot comme ministre de l'Intérieur, mais que « les lettres patentes ne furent ni délivrées, ni enregistrées et qu'il n'y eut pas de création de majorat ».
  19. Fille de François de La Grange, coseigneur d'Époisse, avocat au parlement, et de Marie Vaget.
  20. « Comte de l'Empire (). Le général Carnot, [...], ne porta jamais ce titre de comte et ne retira pas les lettres patentes de la chancellerie. »
  21. Source : Alcide Georgel, Armorial de l'Empire français : L'Institut, l'Université, les Écoles publiques, (lire en ligne)
  22. Couronne de comte. Supports: deux lions.
  23. Fondation de France.

Article connexe

Lien externe

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