Céret
Céret (en catalan : Ceret) est une commune française d'environ 8 000 habitants située dans le Sud de la France. C'est une des sous-préfectures du département des Pyrénées-Orientales. Ses habitants sont appelés les Cérétans et les Cérétanes.
Pour les articles homonymes, voir Céret (homonymie).
Céret | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Occitanie | ||||
Département | Pyrénées-Orientales (sous-préfecture) |
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Arrondissement | Céret (chef-lieu) |
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Intercommunalité | Communauté de communes du Vallespir (siège) |
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Maire Mandat |
Michel Coste (DVG) 2020-2026 |
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Code postal | 66400 | ||||
Code commune | 66049 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Cérétans | ||||
Population municipale |
7 821 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 207 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 42° 29′ 21″ nord, 2° 45′ 08″ est | ||||
Altitude | Min. 107 m Max. 1 440 m |
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Superficie | 37,86 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Céret (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Céret (commune-centre) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Vallespir-Albères (bureau centralisateur) |
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Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | mairie-ceret.com | ||||
Connue pour son musée d'Art moderne, ses cerises et sa tradition tauromachique, la ville dont les premières mentions remontent à 814 fut un lieu de négociation du traité des Pyrénées (1659).
Géographie
Localisation
La commune de Céret se trouve dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie et est frontalière avec l'Espagne (Catalogne)[1].
Elle se situe à 26 km à vol d'oiseau de Perpignan[2], préfecture du département. 0 km de Céret[3], sous-préfecture.
Les communes les plus proches[Note 1] sont[4] : Reynès (3,8 km), Saint-Jean-Pla-de-Corts (4,2 km), Vivès (4,6 km), Maureillas-las-Illas (4,8 km), Amélie-les-Bains-Palalda (6,7 km), Llauro (6,9 km), Les Cluses (7,1 km), Le Boulou (7,6 km).
Sur le plan historique et culturel, Céret fait partie du Vallespir, ancienne vicomté (englobée au Moyen Âge dans la vicomté de Castelnou), rattachée à la France par le traité des Pyrénées (1659) et correspondant approximativement à la vallée du Tech, de sa source jusqu'à Céret[5].
Paysages et relief
La ville est située dans le Vallespir, dans la vallée du Tech qui borde la ville. Elle s'appuie sur le versant nord des Pyrénées, est dominée au sud par le pic de Garces et Fontfrède et est frontalière de l'Espagne au sud. La Méditerranée est située à 24 km à l'est (vers Argelès-sur-Mer) et le massif du Canigou à 20 km à l'ouest. Les principales villes environnantes sont Perpignan au nord-est, et Figueres au sud-est.
La commune est frontalière avec la commune espagnole de Maçanet de Cabrenys à laquelle il est possible d'accéder en voiture grâce à une piste de huit kilomètres menant au col du Puits de la Neige, vers les Salines. Celle-ci passe à côté du Têton des Salines.
L'altitude de la commune varie entre 107 et 1 440 mètres. Le point le plus bas se trouve au niveau du Tech et le point culminant au niveau du Roc de France. La mairie de Céret se trouve à une altitude de 154 mètres[8].
Le pic et le col de Fontfrède dominent la ville. Ce col fut un des hauts lieux de passages entre la France occupée et l'Espagne. Une stèle dite « des évadés » y est dressée.
La ville est classée en zone de sismicité 3, correspondant à une sismicité modérée[9].
Hydrographie
Si aujourd'hui le Tech traverse Céret, il est situé à près de 2 kilomètres du centre historique de la ville, à plus de 50 mètres en contrebas. Cette situation a empêché pendant longtemps tout pompage direct dans le fleuve. L'accès à l'eau se faisait par des forages et par la captation des nombreuses sources drainées par des canaux.
À partir du XIVe siècle, la ville est équipée de divers canaux, d'abord d'évacuation des eaux et de drainage, puis de captation d'eau potable à partir du XVIIe siècle[10].
La construction d'un canal d'arrosage en 1866[11] permet d'irriguer largement les cultures. L'eau du Tech est détournée largement en amont de la ville et le canal suit les courbes de niveau. Ainsi, Céret se trouve à la fois en contrebas du point de captation et du canal et peut être irrigué.
Aujourd'hui, l'alimentation en eau potable se fait en pompant dans le Tech en amont de la ville, indépendamment du canal d'arrosage.
Climat
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Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat du Bassin du Sud-Ouest », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[12]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[13].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[14]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[12].
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[15] complétée par des études régionales[16] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Vivès », sur la commune de Vivès, mise en service en 1998[17]et qui se trouve à 5 km à vol d'oiseau[18],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 15,5 °C et la hauteur de précipitations de 656 mm pour la période 1981-2010[19]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Perpignan », sur la commune de Perpignan, mise en service en 1924 et à 26 km[20], la température moyenne annuelle évolue de 15,4 °C pour la période 1971-2000[21], à 15,7 °C pour 1981-2010[22], puis à 16,1 °C pour 1991-2020[23].
Réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : « le Tech »[25], d'une superficie de 1 467 ha, héberge le Barbeau méridional qui présente une très grande variabilité génétique dans tout le bassin versant du Tech. Le haut du bassin est en outre colonisé par le Desman des Pyrénées[26].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 5] est recensée sur la commune[27] : la « vallée du Tech de Céret à Ortaffa » (611 ha), couvrant 10 communes du département[28] et trois ZNIEFF de type 2[Note 6],[27] :
Urbanisme
Typologie
Céret est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[32],[33],[34]. Elle appartient à l'unité urbaine de Céret, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[35] et 13 888 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[36],[37].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Céret, dont elle est la commune-centre[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 3 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[38],[39].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (57,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (57,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (56,2 %), zones agricoles hétérogènes (24,3 %), cultures permanentes (9,6 %), zones urbanisées (7,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,3 %)[40].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
Le village d'origine s'est développé sur les hauteurs de la rive droite du Tech, à l'abri des inondations. Le centre historique est délimité par les boulevards reprenant le tracé des anciens remparts. Cependant, le bâti ancien représente en 2009 moins de 10 % des zones urbanisées à vocation d'habitat et moins de 1 % de la totalité du territoire communal. Les constructions récentes, quant à elles représentent un peu plus de 90 % des zones urbanisées à vocation d'habitat et 6,7 % de la totalité du territoire communal[41].
Logement
La ville de Céret compte, en 2009, 4 665 logements. Parmi ceux-ci, 81,2 % sont des résidences principales, 12,3 % sont des résidences secondaires et 6,4 % sont vacants. 59,5 % des ménages de Céret sont propriétaires de leur résidence principale[42].
Voies de communication et transports
Céret se situe à l'entrée du Vallespir et de la haute-vallée du Tech. La ville est traversée par la route départementale 115, ancienne route nationale 115, qui relie Le Boulou à l'Espagne par le col d'Ares en suivant le cours du Tech jusqu'à Prats-de-Mollo. Depuis juin 2010 et la mise en service de la déviation ouest du Boulou sur la route départementale 900 (ancienne route nationale 9), complète l'accès routier à Céret depuis la plaine roussillonnaise et notamment depuis Perpignan. Le conseil général a pour projet de relier cette déviation à Céret par une route à une fois deux voies, déviant ainsi Saint-Jean-Pla-de-Corts[43], et aboutissant sur la route départementale 618, après le franchissement du Tech par un nouveau pont routier prévu vers 2025.
Céret était de plus desservie par la ligne de chemin de fer reliant Elne à Arles-sur-Tech, qui appartenait au réseau de la Compagnie des Chemins de fer du Midi. À la suite des inondations de 1940 ayant endommagé l'infrastructure, puis d'une série de fermetures après-guerre, la ligne n'est plus desservie que par des trains de fret entre Elne et Le Boulou. Néanmoins, les rails sont toujours en place jusqu'en gare de Céret.
La commune est desservie par plusieurs lignes du réseau régional liO : la ligne 530 entre la gare de Perpignan et Arles-sur-Tech, la 531 entre Prats-de-Mollo-la-Preste et la gare de Perpignan, la 532 entre Coustouges et la gare de Perpignan, et la 550 entre Céret et Argelès-sur-Mer.
Toponymie
Étymologie
Céret est une francisation du nom catalan de la ville : Ceret[44].
L'étymologie rattache le nom de Céret au peuple des Kerètes, Ibères ou pré-Ibères habitant la région, à l'instar d'autres noms de la région tels que Cerdagne, Puigcerdà ou Saint-Laurent-de-Cerdans[45]. Le mot kérète lui-même est construit sur le radical pré-indo-européen *Ker-Kar suivi du suffixe ibère -ete, le tout signifiant « habitants des montagnes ». Les Romains ont latinisé ce nom et créé le pagus des Ceretani dans ce qui est aujourd'hui le haut-Vallespir et la Cerdagne[46]. Les Romains ont pu donner ce nom pour deux raisons :
- soit Céret était déjà une cité des Kéretes ;
- soit du fait de sa situation dans le pagus Ceretani, même dans le cas d'un peuplement postérieur aux Ibères[46].
Les différentes mentions du nom donnent vicus Sirisidum en 814, vico Cereto en 866, villa Cerseto en 915, vigo Ceresido en 930, Cered et Ceriteto également au Xe siècle, Ceret, Cericeto aux XIe siècle et XIIe siècle, Cirset vers 1070, Cersed (une des formes les plus courantes) en 1130 et Cerset en 1138[47], puis du XIIIe siècle au XVe siècle Cereto, Ceret, Seret et Saret[46]. Ceret supplante les autres formes au XVIe siècle[46].
Ces différentes graphies, souvent liées à des scribes essayant de transcrire en latin un nom qu'ils ne comprenaient pas et donc probablement non utilisées dans le langage parlé[46] , se classent en deux familles :
- les noms issus du latin Ceresetum désignant un lieu planté de cerisiers : Sirisidum, Ceresido, Cereteto et Cericeto . Cela prouverait l'ancienneté de la culture de la cerise dans cette région ;
- les noms issus du latin Quercus suggérant plutôt des bois de chênes : Cerseto, Cersed[46].
Les formes du nom liées aussi bien au cerisier qu'au chêne disparaissent progressivement à partir du XIIe siècle, seules subsistant celles liées à l'antique kérète[46].
Les hypothèses se fondant sur *Ker (rocher) et celles sur le cerisier ne sont donc pas incompatibles, car le mot latin Cerasus (cerisier) provient lui-même du nom de la cité antique de Kerasos en Asie Mineure, à l'étymologie identique[46].
Gentilé
Les habitants de Céret sont appelés les Cérétans et les Cérétanes d'après la forme catalane Ceretà et ceretana. Au XIXe siècle, l'usage administratif employait aussi la forme Cérétois, tandis que localement, la population utilisait les formes de Cérétenc et Cérétencque, issues des formes catalanes Ceretenc et ceretenca, qui coexistent jusqu'au début du XXe siècle avec Ceretà et ceretana. Ces deux formes ont depuis disparu en français[48]. En catalan, on rencontre aussi bien les formes Ceretà et Ceretana que Ceretenc et Ceretenca bien que cette seconde forme soit moins employée[49].
Histoire
Protohistoire
Plusieurs vestiges témoignent du passage de populations diverses durant la protohistoire sur le territoire de la commune.
Dans les environs du Mas Carol, se trouve le Roc de Nou Creus (Roc des neuf croix). Ce rocher long d'une quinzaine de mètres pour une hauteur de 2,50 mètres présente de nombreuses croix gravées d'époque dolmenique, ainsi que quelques croix datant du Moyen Âge. On trouve également quelques roches à cupules dans les environs[50].
- Détail du Roc de Nou Creus.
- Vue d'ensemble du Roc de Nou Creus.
- Détail du Roc de Nou Creus.
L'abri de la Porte de Fer est situé sur les hauteurs du ravin de Nogarède. Il s'agit d'un abri sous-roche long de 8 mètres ayant été fréquenté régulièrement du XIe siècle au IVe siècle av. J.-C., et sans doute épisodiquement de l'antiquité jusqu'au Moyen Âge. On y a trouvé de nombreux fragments de céramique et de verre et quelques monnaies romaines[51].
Le site le plus important est celui de la nécropole de Vilanova, situé sur la rive gauche du Tech, et ayant révélé 70 sépultures datées de 900 à 650 av. J.-C. et preuve d'un ancien peuplement sédentaire sur le territoire de la commune dès l'âge du bronze. Le résultat des fouilles effectuées sur ce site est conservé à la Maison du patrimoine Françoise-Claustre à Céret[52].
Antiquité
Bien que la ville de Céret ne soit pas citée dans l'antiquité, divers éléments prouvent que son territoire était à la fois un lieu de passage et occupé par des populations sédentaires.
Les Romains construisent un pont sur le Tech pour relier la plaine à Arles-sur-Tech de l'autre côté du Tech. L'ouvrage à deux arches fut détruit en 522 par une crue du fleuve[53]. Les piles, des éléments de la route romaine, et d'un poste de garde ad Centurionem peuvent être observés à 150 m en amont des ponts actuels[54].
Deux sites montrent des vestiges d'anciennes constructions. L'un, situé à l'est de Céret près de l'ancienne voie romaine au lieu-dit Las Tumbas ou plaine des tombeaux, a révélé des ruines d'une grosse exploitation rurale, peut-être un village, ayant existé du IIe siècle av. J.-C. au Ve siècle apr. J.-C.[51]. Ce site est situé à environ 2700 m en aval des ponts sur la rive droite. Il abrite notamment, outre des substructions et poteries romaines, les vestiges d'une villa gallo-romaine datant de la république[55] et un tombeau de briques fait d'une voûte en encorbellement. Cet espace à cheval entre Saint-Jean-Pla-de-Corts et Céret a été connu sous le nom de Locertetum, donné en 833 par Louis le Pieux avec le vicus Sirisidum aux frères Wimar et Radon. Il fut détruit lors des guerres qui suivirent la chute du royaume de Majorque et une chapelle fut construite sur ses ruines en 1387[56].
L'autre site, situé au lieu-dit Bentes Farines, laisse penser qu'il y avait là aussi des constructions à vocation artisanale ou agricole, que des céramiques ont permis de dater précisément de la deuxième moitié du IVe siècle au début du Ve siècle[51].
Royaumes de Majorque et d'Aragon
L'histoire de Céret commence lors de la formation de l'Empire carolingien. Le Vallespir fait alors partie des marches d'Espagne. C'est un pagus dépendant du comté de Roussillon.
Les premières mentions de Céret apparaissent au IXe siècle. La ville apparaît d'abord comme un fief des comtes d’Empuries sous contrôle de Pons de Vernet. Le Castellas, ancien château seigneurial de la ville, date de cette époque[57]. La ville se développe dès cette époque en cellera, zone sacrée et noyau urbain primitif de trente pas autour de l’église. Aux XIe et XIIe siècles, une première extension est construite au sud, englobant l'actuelle place de la fontaine des neufs jets. Au XIIIe siècle, la zone intramuros est construite[58].
En 1172, Alphonse II, comte de Barcelone et roi d'Aragon hérite du Roussillon et ses pagus dont le Vallespir. Jacques Ier d'Aragon partage en 1262 ses possessions entre ses fils. Jacques II de Majorque hérite du royaume de Majorque, du Roussillon et de Céret.
Cette époque voit la protection de la ville par des remparts et des douves[59] et la construction de l'abbaye bénédictine de Saint-Ferréol.
La rupture politique entre les héritiers de Jacques Ier entraîne la prise des possessions du royaume de Majorque par la couronne d'Aragon. Pierre IV d'Aragon envahit et annexe le Roussillon en 1344.
En 1268[60], Guillaume V, vicomte de Castelnou, obtient Céret en dot lors de son mariage avec Ava. Sa fille en hérite en 1312. L'année suivante, en 1313, la fontaine des neuf jets est construite, sous le règne de Sanç Ier de Majorque[61].
Comme le veut la mode de l'époque et un certain calcul politique, une forme d'autonomie est offerte par le vicomte dans la gestion de la ville. Quatre consuls sont élus annuellement par la population. À partir de 1321, la ville fait construire le pont du Diable[62]. Les frais sont partagés entre Céret et les villages en amont du Tech qui en tirent parti.
Avant le XIVe siècle, la ville semble avoir été limitée à l'est par un ravin lui donnant une posture défensive naturelle. La zone accueillait « une activité métallurgique ». Ce dernier est comblé vers le début du XIVe siècle, un nouveau quartier est construit ainsi que des remparts, sur l'emplacement contemporain des arcades. Le nouveau quartier possédait un canal de 1,20 m de profondeur, qui servait de drainage et d'égouts[63].
Période espagnole
À la suite du mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon, et l'union des deux royaumes qui s'ensuivit, Céret dépend du royaume d'Espagne. À cette occasion, la fontaine des neuf Jets fut alors surmontée d'un lion, emblème de l'Espagne.
Le couvent des capucins est construit en 1581[64]. Un couvent des carmes est construit en 1648[64] sur le site occupé aujourd'hui par le musée, la mairie et l'office du tourisme. La rivalité entre les capucins et les carmélites vire en un conflit[64], dont le point final n’est posé que par la destruction des deux édifices pendant la Révolution française[64].
En 1640, les représentants de la Généralité de Catalogne signèrent dans la commune un pacte avec le représentant de Louis XIII, le cardinal de Richelieu. Une épidémie de peste touche la ville de 1651 à 1655 et fait une centaine de victimes[65].
En 1641, en pleine guerre franco-espagnole, la cité privilégiée reçut des droits spéciaux, à l'égal de Ille. Un second privilège lui fut accordé lors de la conférence de Céret lorsque les représentants des royaumes de France et d'Espagne négocièrent en 1660 la nouvelle frontière entre les deux pays[64], point laissé ouvert par le traité des Pyrénées (signé en 1659).
Période française
L'annexion du Roussillon à la France mit fin aux droits spéciaux accordés à la ville[64]. À cette occasion, la tête du lion surmontant la fontaine des neuf jets, initialement tournée vers l'Espagne, est tournée vers la France, et la phrase suivante est gravée : «Venite Ceretens, leo factus est gallus» (« Venez Cérétans, le lion s'est fait coq »)[61]
Céret devient commune en 1790. L'abolition des privilèges proclamée par la Révolution française s'accompagne d'un partage des bois et près communaux, qui se fait dans une certaine anarchie. De nombreux riverains et propriétaires vont alors se servir anarchiquement dans ce qui reste des anciennes forêts. Certains massifs sont ainsi dévastés en quelques années, parfois brûlés pour en revendre la cendre comme engrais, quand on n’y prend pas également l’humus pour le mettre sur les champs, rapporte Antoine César Becquerel[66]. La jeune préfecture des Pyrénées-Orientales, dans une proclamation imprimée et affichée, tente de raisonner la population : « Les cailloux des monts, entraînés par les eaux, encombrent les lits des rivières et les font déborder. Nos superbes forêts de Céret et de Prades sont détruites. Il n'y aura bientôt plus de bois de chauffage ; les bois taillis ne peuvent suffire aux forges, et la rigueur des saisons a fait périr une quantité d'oliviers »[66].
Durant la guerre du Roussillon, la ville est le siège d'une bataille le , victoire facile de l'armée espagnole contre l'armée française, peu expérimentée[47]. Dès lors occupée par les Espagnols, elle n'est reprise que le par les Français. Les remparts fraîchement reconstruits au sortir de cette guerre sont démolis par Napoléon Ier [précision nécessaire]auquel les Cérétans ferment les portes. Devant l'inutilité de ce type d'ouvrage face aux canons, les remparts sont transformés en arcades.[réf. nécessaire]
Céret absorbe la commune de Palol, située au sud-est parmi sa partie la plus montagneuse[67], le [68].
Une épidémie de choléra touche la ville du au 18 octobre de la même année. 64 personnes meurent en 2 jours entre le 8 et 9 octobre[69].
Le Second Empire donne lieu à la construction du canal d'arrosage[64].
L'installation au début du XXe siècle de nombreux peintres cubistes[70] (Juan Gris, Pablo Picasso ...) vaut au village le surnom de Mecque du cubisme, même si ce n'est pas la seule école représentée à Céret (Chaïm Soutine, Pinchus Krémègne, Marc Chagall…). Cette richesse permet à Pierre Brune, Franck Haviland, la construction d'un Musée d'Art moderne en 1950[71].
- Magali de Séverac, par Manolo Hugué.
- Le pic de Garces depuis le pont Jean Serris. Vincent R.
En 1922, l'œuvre commandée en 1919 à Aristide Maillol pour le monument aux morts est installée[72].
La même année, des familles cérétanes réunies en société font construire des arènes[73]. Une statue Torero du Monde est érigée près des arènes. Cette œuvre est la copie d'une statue de Manolo Hugué sculptée alors qu'il est installé dans le village et exposée au musée. Pablo Picasso fait à son tour don en 1953 de 35 coupelles sur le thème de la tauromachie au musée d'art moderne, créant une relation entre la vie artistique cérétane et le monde tauromachique.
Lors de la guerre d'Espagne et de la retirada, le village accueille un grand nombre de réfugiés[74]. Durant la Seconde Guerre mondiale, Céret est un point de passage de la Résistance de la France vers l'Espagne. En 1946, une stèle des évadés est érigée près du pic de Fontfrède qui domine le village, qui reçoit la Croix de guerre[75]. La ville de Céret, tout comme quatre autres communes, est également décorée de la médaille de la reconnaissance française pour son rôle lors de la Seconde Guerre mondiale. D'après le décret d'Edouard Depreux qui attribue cette médaille à cinq communes dont Céret, «La ville [...] a été à l'avant-garde de la résistance à l'ennemi dans le Roussillon. Trois-cent-quarante de ses fils ont préféré s'expatrier plutôt que de subir l'oppression de l'ennemi et du gouvernement de Vichy et sont allés servir dans les rangs des Forces françaises combattantes jusqu'à l'Armistice du 8 mai 1945. Les organisations de résistance de cette commune ont eu, indépendamment de leurs services de renseignement et de leurs troupes armées, une action particulièrement efficace dans l'aide aux personnalités politiques et militaires désirant quitter la France pour se soustraire à l'ennemi. Trois mille cinq cents personnes ont ainsi été acheminées au-delà de la frontière, 340 de ses habitants ayant rejoint les rangs des Forces françaises combattantes.»[76]
Politique et administration
Canton
La commune de Céret est le chef-lieu du canton de Céret depuis sa création en 1790[68]. À compter des élections départementales de 2015, la commune est incluse dans le nouveau canton de Vallespir-Albères, dont elle est le bureau centralisateur.
Administration municipale
En plus du maire, le conseil municipal comprend sept adjoints et vingt-et-un conseillers municipaux[77].
Liste des maires
Jumelages
- Almonte, Andalousie, Espagne ;
- Banyoles, Catalogne, Espagne, depuis le 27 octobre 2004 ;
- Lüchow (Wendland), Allemagne, depuis 1983[82].
- Vienna (Virginie), États-Unis, en 1974[83],[84].
Population et société
Démographie ancienne
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Démographie contemporaine
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[85]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[86].
En 2018, la commune comptait 7 821 habitants[Note 9], en augmentation de 2,06 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Orientales : +2,95 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
selon la population municipale des années : | 1968[89] | 1975[89] | 1982[89] | 1990[89] | 1999[89] | 2006[90] | 2009[91] | 2013[92] |
Rang de la commune dans le département | 6 | 5 | 4 | 5 | 10 | 9 | 9 | 11 |
Nombre de communes du département | 232 | 217 | 220 | 225 | 226 | 226 | 226 | 226 |
Enseignement
La commune compte deux écoles maternelles (Joan-Miró et du Pont-de-Céret) et deux écoles élémentaires (Pablo-Picasso et Marc-Chagall).
Céret compte aussi un collège (Jean-Amade), un lycée public (Déodat-de-Séverac) et un lycée d'enseignement agricole privé (LEAP) (BeauSoleil). Le lycée public propose l'accès aux baccalauréats généraux, à plusieurs baccalauréats professionnels ainsi qu'au baccalauréat technologique STMG (Sciences et Technologie du Management et de la Gestion)[93]. Le LEAP accueille 160 élèves[94] et propose des classes de 4e et 3e agricoles, ainsi que la préparation au baccalauréat professionnel SAPAT (Services aux personnes et aux territoires) en trois ans[95].
Ces établissements portent des noms d'artistes (peintre, écrivains ou musiciens) ayant vécu à Céret, à l'exception de Joan Miró qui demanda à réaliser une exposition au musée de Céret en 1977, sans toutefois y résider.
Manifestations culturelles et festivités
- Fêtes et marchés
- Marché : samedis ;
- Fête patronale : 18 septembre pour la Saint Férréol, ou dimanche suivant[8] ;
- Fête communale : Pentecôte et 18 août[8] ;
- Mi-mars : Carnaval ;
- Un dimanche d'avril : La Cavallade, cavalcade de chevaux sur les boulevards, danses et musique Country ;
- Pâques : Procession du Ressuscité[8] ;
- Suivant Pâques : Les Pasquettes ,concerts de musique sacrée en l'église St-Pierre ;
- Fin mai : Fête de la cerise (21e édition en 2014[96]) ;
- Fin juin : Festival Las Quérencias, concerts de guitares et flamenco ;
- Mi-juillet : Féria ;
- Foire : derniers samedi et dimanche d'octobre[8].
- Événements
- Mi-août : Festival de flamenco[97] ;
- Mi-août : Festival de musique en Catalogne[98] ;
- Début septembre : Salon du livre, depuis 2008[99] ;
- Mi-septembre : Course de la Ronde Cérétane, depuis 1984.
- Corrida
Les arènes actuelles ont été inaugurées en 1922[73] mais la tradition taurine est présente dans le village depuis au moins 1577[73] sous la forme de courses de taureaux. La première corrida avec mise à mort à Céret a lieu en 1894[100]. Chaque année, depuis 1988[101], l'ADAC, Association des aficionados cérétans, organise dans les arènes des corridas pendant la feria. Cette association est connue dans le monde taurin pour être torista, c'est-à-dire, qui fait du taureau l'élément central de la corrida. La ville est membre du l'Union des villes taurines françaises. La feria a lieu le week-end le plus proche du 14 juillet.
- Sardanes
Le festival international de sardane a lieu chaque année depuis 1958 le weekend suivant celui de la feria.
Céret comme la ville de Banyoles en Catalogne sud sont considérées comme de hauts lieux « sardaniste ». Les deux villes coopèrent autour du concours de composition pour cobla « Ceret-Banyoles ».
Santé
La commune possède une clinique privée (clinique du Vallespir) ouverte en 1971, et faisant partie d'un groupement de 11 cliniques du Languedoc-Roussillon.
Diminution des médecins généralistes, non remplacés suite aux départs à la retraite.
On compte aussi trois officines de pharmacie, trois opticiens, trois audio-prothésistes, de nombreux Masseurs kinésithérapeutes et infirmières libérales.
Sports
- Équipements
- Stade de rugby Louis Fondecave, situé Avenue d'Espagne, en face du Lycée Déodat de Séverac. Il est fermé en 2021 pour travaux de remise en conformité des tribunes[102].
- Stade de football Font Calda
- Gymnase Font Calda
- Gymnase des Tilleuls
- Salle de danse
- Salle de gymnastique et de boxe
- Stade synthétique
- Courts de tennis
- Clubs
- Céret Football Club : Club créé en 1963, regroupant actuellement 240 licenciés répartis dans 14 équipes[103].
- Céret sportif : Club de rugby créé en 1915.
- Club des Nageurs Cérétans (CNC) : club de natation créé en 1973[104].
- Le Vallespir Volley : club et école de formation à la pratique du volley-Ball créé en 1986 sous le nom Volley-Ball Amélien et devenu Vallespir Volley en 2005. L'école est créée en 2008[105].
- Événements
- Ronde cérétane : course à pied, à deux parcours (6 km et 20 km), ayant lieu depuis 1984.
- Rond'color, course à pied de 5 km ayant lieu depuis 2016, la veille de la Ronde cérétane, et durant laquelle des pigments de couleurs sont jetés sur les participants[106].
Le dimanche, la ville accueille le départ de la 15e étape du Tour de France 2021 entre Céret et Andorre-la-Vieille (AND).
- Le stade Louis Fondecave.
- Le Céret sportif.
- Panneau de la 30e Ronde cérétane.
- La Ronde cérétane dans les rues de Céret.
- La Rond'Color 2017.
Économie
Revenus de la population et fiscalité
- Revenus de la population
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 23 980 €[107]. En 2011, ce revenu est de 24 590 €[108].
En 2010, le revenu fiscal médian par unité de consommation est de 17 458 €[42].
- Fiscalité
En 2014, la totalité des impôts encaissés par la commune de Céret s'élevait à 4 112 000 €, incluant taxe foncière, taxe d'habitation et CFE (cotisation foncière des entreprises). Ramené à la population de Céret, cette somme constitue une moyenne de 524 € par habitant, pour une moyenne en France de 490 € par habitant[109].
Les taux des différentes taxes à Céret en 2014 sont les suivants[110] :
- Taxe d'habitation : 14,18 % pour le taux communal et 9,97 % pour le taux intercommunal.
- Taxe foncière sur les propriétés bâties : 20,45 % pour le taux communal et 19,51 % pour le taux départemental.
- Taxe foncière sur les propriétés non-bâties : 43,27 % pour le taux communal et 2,17 % pour le taux départemental.
- Taxe intercommunale additionnelle au foncier non-bâti : 35,04 %.
- Cotisation foncière des entreprises : 32,24 % pour le taux intercommunal.
Emploi
L'effectif total de l'emploi sur Céret en 2009 est de 2 818 personnes, parmi lesquelles 79,1 % sont salariées. L'effectif total a augmenté de 0,9 % de 1999 à 2009[42].
En 2009, le taux d'activité des 15-64 ans est de 68,1 % et le taux de chômage de 18,4 %. La commune comprend au 658 demandeurs d'emploi toutes catégories confondues, parmi lesquels figurent 512 demandeurs d'emploi de catégorie A[42].
Agriculture
De la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1980[64], Céret est un village agricole assez important. À la fin du XIXe siècle, la commune est nationalement réputée pour sa production de noisettes, tandis que la production de cerises, encore artisanale, ne prend son véritable essor qu'à partir des années 1920[111]. En mai 1932, des cerises de Céret sont transportées pour la première fois par avion et offertes au président de la République. La tradition d'offrir au président un cageot des premières cerises de l'année s'est depuis maintenue à Céret[112]. En 1938, le canton de Céret concentre à lui seul 45 000 des 90 000 cerisiers du département. Les 25 000 cerisiers de Céret produisent alors en moyenne 1 250 tonnes annuellement[113]. Dans les années 1960, la petite ville de 5 000 personnes produit 3 000 tonnes de cerises primeurs[64]. En 2009, la production de cerises a été divisée par 11[64].
Artisanat et industrie
Au XIXe siècle, de nombreuses activités industrielles sont implantées : espadrilles et souliers, bouchons, tonneaux, meubles, pipes, fouets, lacets, etc[64]. De nos jours l'essentiel de la production industrielle traditionnelle a disparu.
La ville possède une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie de Perpignan et des Pyrénées-Orientales.
Activités de services
Le tourisme est une des premières ressources de la ville.
Culture locale et patrimoine
Jusqu'au début du XXe siècle, le village est construit autour de l'église Saint-Pierre et d'un rempart circulaire. C'est un village construit en pente douce sur piémont pyrénéen. Les constructions sont caractéristiques de la région à base de pierres roulées en granite. On note la présence de marbre sur certains édifices (église, fontaines). Limité par les Pyrénées au sud, par des ravins à l'est et à l'ouest, la ville se développe au cours du XXe siècle vers le nord, jusqu'à atteindre le Tech en contrebas. Les fossés bordant les remparts sont comblés et transformés en boulevards ombragés par de hauts platanes. Après d’importants travaux de terrassement pour combler partiellement le ravin de Tins, la ville se développe au début du XXIe siècle à l'ouest.
- Le boulevard Lafayette
- La rue Danton
- La rue du Commerce
- La place Picasso
- Le Grand Café
- La maison où est mort Déodat de Séverac
- Portal de France
Monuments religieux
La ville de Céret est dotée d'une douzaine de bâtiments religieux.
- Le principal en est l'église Saint-Pierre ( Classé MH (1998))[114], résultat de la superposition et reconstructions de quatre édifices. Une église préromane signalée en 814[115], une deuxième église romane avec son clocher à bandes lombardes du XIe siècle, une troisième église de style gothique. Divers éléments de cet édifice subsistent. L'élément le plus important est un portail en marbre gris du mas Carol, où est inscrit « L'any del nostre senyor 1398 va ser fet aquesta porta » ainsi qu'un clocheton ouvert sur les points cardinaux appelé conjurador[115]. Enfin, l'église du XVIIIe siècle construite sur le modèle de la basilique Saint-Pierre de 1722 à 1779[115]. Plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[114].
- Le vestige de l'ancien couvent des Capucins, dont seuls subsistent d'origine la chapelle et son chevet campanile, domine le stade Fondecave et l'avenue d'Espagne à l'est du centre-ville. Fondé en 1581, il est réputé pour avoir hébergé la conférence de Céret préparant et rédigeant notamment les dispositions de l'article 42 du traité des Pyrénées, arrêtant les grandes lignes du tracé de la frontière franco-espagnole, au printemps 1660[116],[Note 10]. Après l'abandon définitif de sa fonction religieuse en 1896, le site devient l'habitation du peintre Frank Burty Haviland durant la seconde décade du siècle dernier. Son paysage caractéristique en balcon a servi de sujet à de nombreux peintres du XXe siècle.
- L'ermitage Saint-Ferréol est situé sur une colline des Aspres au nord de Céret. C'est un lieu de pèlerinage le 18 septembre de chaque année. Il offre une vue panoramique sur la plaine alluviale du Tech et le massif des Albères.
- L'ermitage Saint-Georges del Pla del Carner est une chapelle romane en ruines. Elle se trouve à l'est de la ville, sur la plaine alluviale du Tech au sein de l'actuel hameau Saint-Georges.
- La chapelle Saint-Joachim du Mas Perer se trouve sur la commune.
- Chapelle Sainte-Marguerite du château d'Aubiry.
- Chapelle Saint-Augustin de Céret.
- Chapelle Notre-Dame-des-Anges du couvent des Capucins de Céret.
- Chapelle Saint-Roch de Céret.
- Chapelle Sainte-Anne du Mas Companyo.
- Chapelle Saint-Louis-Roi du Mas des Capellans.
- Chapelle Saint-Augustin du Mas d'en Ribes.
- Chapelle Sainte-Isabelle du Mas Querol.
- Chapelle Notre-Dame des Douleurs du Mas Seriès.
- Chapelle Saint-Sébastien de Céret, située face au pont du Diable (rive nord du Tech), est construite en 1484. Seuls subsistent quelques vestiges intégrés aujourd'hui dans une maison et non visibles de l'extérieur. Une inscription figure à côté de la porte : L'année du Seigneur 1484 fut édifiée la présente chapelle dite du Pont Neuf.
- Capelleta.
- L'église Saint-Pierre.
- Le couvent des Capucins.
- L'ermitage Saint-Ferréol.
- Porte de la chapelle Saint-Sébastien.
- Inscription de la chapelle Saint-Sébastien.
Monuments laïques
Au XXe siècle, la présence de nombreux peintres et de sculpteurs dans la ville favorise la diffusion d'œuvres d'arts dans les rues de Céret. Au début de l'avenue Clémenceau, se profile en perspective la statue de la fille de Déodat de Séverac, Magalie de Séverac, par Manolo Hugué ; Dénommée "La Catalane assise", elle trônait initialement depuis sa réalisation en 1923, face au côté ouest de la place de la République, place du Barri à l'époque, et rendait hommage au compositeur Déodat de Séverac, dont le portrait créé par Gustave Violet figure en médaillon de bronze sur son socle. S'inspirant pour le visage, d'une jeune Cérétane, Rose Carbonell, dont il appréciait la grâce, il eut aussi recours à plusieurs autres jeunes modèles féminins locaux pour l'allure générale, afin de représenter cette jeune Catalane. Depuis le 13 juin 2020, elle s'élève au terme d'un cheminement d'acier gravé chronologiquement du nom de la plupart des peintres ayant oeuvré, séjourné ou résidant à Céret, depuis le début du XXe siècle. A mi parcours, cette liste passe sous le chambranle métallique d'une porte, affichant symboliquement par son ouverture une poésie sur l'olivier et l'équipement artistique en bas relief du sculpteur et peintre Manolo Hugué, premier de cette longue cohorte d'artistes. Ce nouvel espace dallé de pierres des Albères enrubannées de pierres plus claires de Girona, rapprochant minéralement les 2 Catalognes, met en scène cet "Hommage aux Peintres", architecturé sous le concept et la direction de Sarah Wickenburg, pour mieux valoriser la perspective scandée de l'oeuvre métallique du sculpteur Catalan Quim Domène.
Le monument aux morts de Céret ( Classé MH (1994)) est une pleureuse, œuvre d'Aristide Maillol.
Le portal de France ( Inscrit MH (1949)) et la porte d'Espagne constituent les vestiges des anciens remparts de Céret.
La fontaine des Neuf Jets ( Classé MH (1910)) est la principale fontaine de la ville, construite en 1313 sur la place du même nom et remodelée plusieurs fois au fil du temps. Le lion situé à son sommet est rajouté en 1479. Dégradé lors de la féria 2011, il est remplacé en [117].
La fontaine de la Sardane de la Paix rendant hommage à Pablo Picasso et au Massif du Canigou, sans oublier l'eau l'irriguant, réalisée en 2012 par les artistes céramistes plasticiens Juliette et Jacques Damville[118],[119].
Le château d'Aubiry ( Inscrit MH (2006)) est construit à la fin du XIXe siècle à l'entrée de Céret, près de Saint-Jean-Pla-de-Corts, par l'architecte danois Viggo Dorph-Petersen à la demande de l'industriel Pierre Bardou-Job qui souhaitait l'offrir à son fils Justin.
Un monument de 1937 édifié en hommage aux constructeurs du canal d'arrosage est l'œuvre de Gustave Violet[11].
Enfin, le monument le plus important est sans doute le pont du Diable ( Classé MH (1840)). Son unique arche de pierre de 45,45 mètres d'ouverture résiste depuis le XIVe siècle aux crues du Tech[120]. Cet ouvrage haut de 22,30 m et renforcé au XVIIIe siècle fait aujourd'hui partie d'un ensemble de trois ouvrages d'art traversant le Tech. En 1883, l'ingénieur général Paul Séjourné[121] réalise le pont de chemin de fer. En 1939, le pont routier est mis en service[121].
- La fontaine des Neuf Jets.
- Le portal de France.
- Le pont du Diable.
Patrimoine culturel
- Musée d'art moderne de Céret : fondé par Pierre Brune et Franck Haviland et situé au centre-ville, le bâtiment actuel englobe les locaux de l'ancienne gendarmerie, de la bibliothèque ainsi que du musée d'origine, lui-même construit sur un ancien couvent carmélite.
- Maison du patrimoine Françoise-Claustre : musée archéologique.
- Musée des instruments : collections de l'ancien Centre international des musiques populaires et fonds Herzka-Nil.
- De nombreux lieux d'exposition, parmi lesquels : l'Espace Saint-Roch, la Capelleta, la salle Manolo, l'espace Pierre Mau, plusieurs galeries et ateliers d'artistes.
Équipements culturels
- Médiathèque Ludovic Massé : inaugurée en 2007, elle occupe 1 200 m2 de la maison Companyo ;
- École de musique, dans le bâtiment de l'ancienne bibliothèque ;
- Salle de l'Union, salle municipale de spectacles et d'événements ;
- Salle de cinéma, privée.
Personnalités liées à la commune
Les personnes listées dans la boîte déroulante ci-dessous sont liées à Céret.
- Louis Companyo (1781-1871) : savant naturaliste né à Céret ;
- François Jaubert de Passa (1785-1856) : hydrologue né à Céret ;
- Pierre Soubiranne (1828-1893) : évêque né et mort à Céret ;
- Justin Alavaill (1847-1903) : journaliste et homme politique né à Céret ;
- Esteve Caseponce (1850-1932) : écrivain de culture populaire né à Céret ;
- Joseph Santol (1853-1923) : abbé né à Céret ;
- Déodat de Séverac (1872-1921) : compositeur mort à Céret (le lycée de la ville porte son nom) ;
- Pierre Camo (1877-1974) : magistrat et poète français, né à Céret ;
- Jean Amade (1878-1949) : écrivain défenseur de la langue Catalane né à Céret (le collège porte son nom) ;
- Pierre Brune (1887-1956) : peintre mort à Céret ;
- Edmond Brazès (1893-1980) : écrivain né à Céret ;
- Joseph Parayre (1893-1940) : homme politique né et mort à Céret ;
- Ludovic Massé (1900-1982) : écrivain ayant vécu à Céret (la médiathèque porte son nom) ;
- Gaston Cardonne (1905-1971) : homme politique né et mort à Céret ;
- Maurice Porra (1906-1950) : joueur de rugby à XIII a vécu à Céret ;
- Henri Guiter (1909-1994) : linguiste né à Céret ;
- Marcel Homs (1910-1995) : sculpteur né à Céret ;
- Noël Brazès (1920-2010) : rugbyman français né à Céret ;
- Paul Bonel dit Granito : raseteur et première Cocarde d'or en 1928, né à Céret ;
- Georges Badin (1927-2014) : peintre et poète ayant vécu à Céret ;
- Claire Maurier (1929-) : actrice née à Céret ;
- André Eulry (1930-1980) : peintre mort à Céret ;
- Albert Simono (v. 1930-2017) : acteur ayant vécu à Céret de 1999 à 2017 ;
- Claude Massé (1934-2017) : artiste né à Céret ;
- William Fenech (1946-) : artiste peintre vivant et travaillant à Céret ;
- Pascal Comelade (1955-) : musicien vivant à Céret ;
- André Boureau (?-1999) : peintre sculpteur installé à Céret depuis 1983 ;
- Florent Roigt (1985-) : joueur de rugby à XV né à Céret ;
- Guilhem Guirado (1986-) : joueur de rugby né à Céret ;
- Cédric Coll (1988-) : joueur de rugby né à Céret ;
- Martin Fourcade (1988-) : biathlète français né à Céret.
Artistes
La ville a attiré de nombreux peintres et sculpteurs.
Manolo Hugué et Frank Burty Haviland arrivent en 1909, recevant dès l'hiver 1910 le musicien compositeur Déodat de Séverac[122]. Pablo Picasso et Georges Braque les rejoignent en 1911[70]. Le poète Max Jacob avec le peintre Juan Gris viennent à Céret en 1913. Braque travaille avec Picasso entre 1911 et 1914 à l'élaboration de plusieurs œuvres cubistes, tandis que Franck Burty Haviland rachète l'ancien Couvent des Capucins de Céret en 1913. Pierre Brune acquiert le Castellas (ruine de l'ancien château fort) en 1916, lui permettant d'accueillir en 1918 Pinchus Krémègne et Chaïm Soutine[70], suivis en mars 1919 d'André Masson et Maurice Loutreuil, puis d'Auguste Herbin et de Juan Gris en 1920[122]. Entre 1927 et 1929, Marc Chagall s'installe au mas Lloret[123].
Le peintre André Eulry vécut à Céret de 1955 à 1980, tout comme Pinchus Krémègne dans les mêmes années, y faisant construire sa maison atelier en 1960 à proximité du Couvent des Capucins de Céret. Le musée d'Art moderne de Céret a consacré à tous ces peintres une exposition intitulée Céret, un siècle de paysages sublimés 1909-2009 en 2009.
En 2013, les artistes céramistes Juliette et Jacques Damville furent invités à y créer la fontaine de la Sardane de la paix en hommage à Picasso[124],[125], œuvre souvent renommée « Fontaine de Picasso ».
Légendes
Selon une tradition rapportée par l'historien catalan Vidal, l'hippogriffe, animal fabuleux, était censé vivre, au Moyen Âge, près de Céret, dans le Comté de Roussillon. On trouverait les traces de ses serres sur un rocher près du mas Carol[126].
Cinéma
Films tournés en partie à Céret :
Littérature
- Gil Graff, Céret noir, Perpignan, Mare nostrum, coll. « Les polars catalans », , 143 p. (ISBN 978-2-36391-001-1)
- Jacques Lavergne, Peinture au pistolet à Céret, Perpignan, Mare nostrum, coll. « Les polars catalans », , 317 p. (ISBN 978-2-908476-79-8, notice BnF no FRBNF42008396)
- Magdalena et Nicolas Duffaut, Le cheval dans le cerisier, Brésilley, Éd. Chocolat ! jeunesse, , 28 p. (ISBN 978-2-917516-38-6, notice BnF no FRBNF43624296)[127]
Musique
- 2006 : Album Céret de toros, par Pascal Comelade[128] ;
- 2010 : Titre La demoiselle de Céret sur l'album Méditerranées de Renaud Garcia-Fons[129].
Héraldique
Blason | D'azur à deux clefs d'argent passées en sautoir et reliées par une chaîne du même ; au chef d'or chargé de quatre pals de gueules. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Cantaloube, Céret et les ponts du Tech, Saint-Estève (Pyrénées-Orientales), Les Presses Littéraires, coll. « Le Tech et ses franchissements », , 2e éd., 340 p. (ISBN 2-35073-009-3, notice BnF no FRBNF39988932)
- Nicolas Dunyach, Céret passions, Perpignan, Éd. Talaia, , 85 p. (ISBN 978-2-917859-48-3, notice BnF no FRBNF43817672)
- Anton de Siboune, Mon vieux Céret : Histoire de Céret, Céret, L. Roque, , 326 p. (notice BnF no FRBNF31363370)
- Paul Tarris, « Notes sur Céret pendant la Révolution », Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, Perpignan, no 52,
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la géographie :
- Ressource relative à la musique :
- (en) MusicBrainz
- Ressource relative aux organisations :
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Céret », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales.
- Site de la mairie
- Site de l'office de tourisme de Céret
- Céret sur le site de l'INSEE
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[24].
- Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
- Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
- Aucun écrit officiel ne précise rigoureusement la localisation de la Conférence de Céret dans la ville ou ses abords (bâtiment privé, institutionnel ou religieux) Louis Albesa, Le traité des Pyrénées, , p. 44.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
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- Stephan Georg, « Distance entre Céret et Céret », sur https://fr.distance.to (consulté le ).
- « Communes les plus proches de Céret », sur www.villorama.com (consulté le ).
- Frédéric Zégierman, Le guide des pays de France - Sud, Paris, Fayard, (ISBN 2-213-59961-0), p. 227-228.
- Carte IGN sous Géoportail
- Institut cartographique de Catalogne, « Visualisateur cartographique Vissir » (consulté le ).
- Michel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN 2-7399-5066-7).
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