Étape des Champs-Élysées du Tour de France
L’étape des Champs-Élysées du Tour de France constitue l'ultime étape du Tour de France, une course cycliste par étapes.
Sport | cyclisme |
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Création | 1975 |
Organisateur(s) | Amaury Sport Organisation |
Éditions | 47 |
Périodicité | annuel |
Statut des participants | Professionnels |
Tenant du titre |
Wout Van Aert ( Belgique) |
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Plus titré(s) |
Mark Cavendish ( Royaume-Uni) |
Meilleure nation | Belgique |
La course achève son parcours sur l'avenue des Champs-Élysées dans le 8e arrondissement de Paris depuis la 62e édition en 1975.
Dans cette étape, la Belgique est la nation la plus titrée, tandis que le Britannique Mark Cavendish est le coureur qui a remporté le plus grand nombre de victoires.
Un seul coureur porteur du maillot jaune a été le vainqueur de cette étape : le Français Bernard Hinault en 1979 et 1982 (qui sera le vainqueur de ces deux éditions).
Six coureurs porteurs du maillot vert (leader du classement par points) ont remporté l'étape : le Français Bernard Hinault en 1979, le Belge Freddy Maertens en 1981, l'Ouzbek Djamolidine Abdoujaparov en 1993, l'Australien Robbie McEwen en 2002, le Britannique Mark Cavendish en 2011 et l'Irlandais Sam Bennett en 2020.
Historique
Lors des deux premiers Tour de France, en 1903 et 1904, la sixième et dernière étape Nantes-Paris se termine à Ville d'Avray, à une quinzaine de kilomètres de Paris. De la 3e édition en 1905 jusqu'en 1967, le Tour de France s'achève sur l'ancien vélodrome du Parc des Princes dans le 16e arrondissement de Paris. Entre 1968 et 1974, l'arrivée est jugée au vélodrome de la Cipale, au Bois de Vincennes dans le 12e arrondissement de Paris.
En 1974, Félix Lévitan, codirecteur du Tour de France et Yves Mourousi, journaliste à l'ORTF et sur France Inter, suggèrent une arrivée sur l'avenue des Champs-Élysées. Yves Mourousi a contacté directement Valéry Giscard d'Estaing, président de la République, entré en fonction en mai de cette même année, pour obtenir son accord[1].
La première arrivée du Tour de France sur les Champs-Élysées a donc lieu le lors de la 22e étape : il s'agit d'une étape en ligne Paris-Paris de 25 tours de circuit (163,5 km en comptant le départ). Le Belge Walter Godefroot l'emporte au sprint et le Français Bernard Thévenet, vainqueur du Tour, reçoit le maillot jaune des mains du président de la République Valéry Giscard d'Estaing.
En 1976 et 1977, un contre-la-montre d'un tour de circuit a lieu le matin, suivi de l'étape en ligne de 14 tours (91 km) l'après-midi. En 1977, le Français Alain Meslet devient le premier coureur à l'emporter en solitaire.
À compter de 1978, le Tour s'élance de l'extérieur de la ville de Paris. Depuis cette date, seule la fin de l'étape emprunte le parcours, et le nombre de tours oscille entre 6 et 8, sauf en 2003 et en 2013 où dix tours avaient été parcourus, à l'occasion du centenaire du Tour et de la centième édition. En 2003, le parcours avait d'ailleurs aussi exceptionnellement servi de prologue à l'édition qui s'élançait de la capitale. Ces deux particularités étaient prévues pour fêter le centenaire de l'épreuve.
L'édition qui reste généralement la plus souvent en mémoire est celle du contre-la-montre individuel en 1989 lorsque le Français Laurent Fignon laisse échapper la victoire finale au profit de l'Américain Greg LeMond pour huit secondes. Il s'agit toujours du plus petit écart de temps de l'histoire entre le vainqueur du Tour et le deuxième du classement général. Au terme de cette derniere étape, Greg LeMond endosse à nouveau le maillot jaune (qu'il avait perdu 4 jours avant lors de la 17e étape au profit de Laurent Fignon) et gagne ici son deuxième Tour de France.
À partir de 2013, la Patrouille de France survole les Champs-Élysées à l'entrée des coureurs sur le circuit.
Deux arrivées du Tour sur les Champs-Élysées se sont déroulées en nocturne : lors de la 100e édition du Tour de France en 2013 et en 2019, année du centenaire de la création du maillot jaune.
Règlement
Les pavés peuvent devenir très glissants en cas de pluie. En ce sens, le règlement de l'épreuve dispose qu'en cas de conditions particulières, les temps définitifs peuvent être pris à la fin du premier ou n'importe quel autre passage[2]. Ce fut le cas en 2005 où la pluie contraignit les organisateurs à arrêter les temps dès le premier passage. L'étape ira néanmoins jusqu'à son terme avec la victoire du Kazakh Alexandre Vinokourov. Ce fut également le cas en 2015, où les temps ont été arrêtés au premier passage du fait de la pluie. L'étape fut remportée au sprint par l'Allemand André Greipel.
Parcours
Seules trois communes situées hors de la région Île-de-France ont été la ville de départ de cette étape : Orléans en 1985, Cosne-sur-Loire en 1986 et Chantilly en 2016.
Dans Paris, si le nombre de tours a pu évoluer au fil des années, le parcours est resté le même de 1975 à 2012. La boucle de 6,5 km débute devant le Petit Palais en direction du nord-ouest. Les coureurs passent le rond-point des Champs-Élysées et continuent jusqu'à faire demi-tour à hauteur de la rue Arsène-Houssaye (1,5 km). Les coureurs reviennent ensuite sur leurs traces. Après un nouveau passage au rond-point (2,6 km) arrive la place de la Concorde (3,4 km) où ils effectuent une épingle par le Cours la Reine pour s'engouffrer dans la voie Georges-Pompidou, voie qui longe la Seine à droite et le Jardin des Tuileries à gauche. Ils prennent le tunnel de l'avenue du Général-Lemonnier (4,8 km) qui en son centre constitue le point le plus bas du circuit (altitude de 35 m). À sa sortie les coureurs tournent à gauche pour remonter par le nord le Jardin des Tuileries, par la Rue de Rivoli. Après un nouveau passage place de Concorde (5,9 km), ils reprennent l'avenue des Champs-Élysées pour rejoindre l'arrivée (6,5 km)[réf. nécessaire].
Cependant, à l'occasion du 100e Tour de France en 2013, le circuit a été modifié exceptionnellement afin qu'il fasse le tour de l'Arc de Triomphe lors de la dernière étape disputée au crépuscule. Le circuit est ainsi passé à 7 km. L'expérience s'avère concluante et cette modification est dès lors conservée définitivement[réf. nécessaire].
Depuis 2019, le peloton traverse les deux cours du Musée du Louvre avant d'entrer sur les Champs-Élysées[réf. nécessaire].
Échappées
Étape de plat, elle est par tradition réservée aux sprinters. Le maillot jaune change d'ailleurs rarement lors de la dernière étape. Il n'y a eu qu'une exception sur les Champs[3], en 1989 où cette étape était disputée sous forme d'un contre-la-montre et non d'une étape en ligne. Depuis plusieurs années, le leader n'est pas attaqué par ses poursuivants au classement (on parle souvent d'un « pacte » implicite de non-agression[réf. nécessaire]). Cela n'a pas toujours été le cas et lors de la première sur les Champs en 1975, Eddy Merckx a attaqué Bernard Thévenet mais sans succès. Il n'y a donc pas de réelles attaques, mais quelques échappées souvent lancées dans les tout derniers kilomètres. La rapidité du parcours (50 km/h de moyenne dans la partie montante et jusqu'à 70 dans la partie descendante) les voue souvent à l'échec[réf. nécessaire].
Seules quatre échappées ont pu aller au bout : celles des Français Alain Meslet en 1977, Bernard Hinault en 1979, vainqueur de l'étape devant Joop Zoetemelk (ce qui fait que les deux premiers de la dernière étape sont aussi les deux premiers du Tour cette année-là), Eddy Seigneur en 1994 et le Kazakh Alexandre Vinokourov en 2005[réf. nécessaire].
Palmarès
* En 2003 le parcours avait également été le théâtre du prologue Paris-Paris du , remporté par l'Australien Bradley McGee.
Statistiques
Victoires par nation
# | Pays | Victoires | Dernières victoires |
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1. | Belgique | 10 | Wout Van Aert en 2021 |
2. | France | 5 | Jean-Patrick Nazon en 2003 |
Italie | 5 | Daniele Bennati en 2007 | |
Allemagne | 5 | André Greipel en 2016 | |
5. | Royaume-Uni | 4 | Mark Cavendish en 2012 |
Pays-Bas | 4 | Dylan Groenewegen en 2017 | |
7. | Australie | 3 | Caleb Ewan en 2019 |
8. | États-Unis | 2 | Greg LeMond en 1989 |
Ouzbékistan | 2 | Djamolidine Abdoujaparov en 1995 | |
Norvège | 2 | Alexander Kristoff en 2018 | |
11. | Suisse | 1 | Gilbert Glaus en 1983 |
Russie | 1 | Dimitri Konyshev en 1991 | |
République tchèque | 1 | Ján Svorada en 2001 | |
Kazakhstan | 1 | Alexandre Vinokourov en 2005 | |
Irlande | 1 | Sam Bennett en 2020 |
Victoires individuelles
# | Coureurs | Victoires | Pays |
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1. | Mark Cavendish | 4 | Royaume-Uni |
2. | Bernard Hinault | 2 | France |
Djamolidine Abdoujaparov | 2 | Ouzbékistan | |
Robbie McEwen | 2 | Australie | |
Marcel Kittel | 2 | Allemagne | |
André Greipel | 2 | Allemagne |
Références
- Supplément L'Équipe no 1410, 25 juillet 2009. Confirmé par Raphaël Géminiani lors de l'émission des Grosses Têtes du 14 juin 2010.
- Règlement officiel de l'épreuve (article 20 paragraphe B)
- Le cas s'étant produit au Parc des Princes lors du premier Tour d'après guerre en 1947, avec une longue dernière étape en ligne. Un scénario similaire (ultime contre-la-montre) mais néanmoins plus prévisible avait aussi eu lieu en 1968.