Bois de Vincennes

Le bois de Vincennes est un parc situé dans le 12e arrondissement de Paris. Avec une superficie de 995 hectares, dont la moitié boisée, c'est le plus grand espace vert parisien. De nombreuses infrastructures occupent le site, limitrophe de la commune de Vincennes.

Bois de Vincennes

Le kiosque romantique et la grotte de l’île de Reuilly du lac Daumesnil.
Géographie
Pays France
Commune Paris
Arrondissement 12e
Quartier Bel-Air
Altitude Lac Daumesnil : ≈ 50 m
Butte aux Canons : 71 m
Superficie 9,95 km2 (995 ha)
Cours d'eau Lac Daumesnil
Lac de Saint-Mandé
Lac de Gravelle
Lac des Minimes
Ruisseau de Gravelle
Histoire
Création 1855-1866
Caractéristiques
Type Jardin à l'anglaise
Gestion
Lien Internet paris.fr
Accès et transport
Gare Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Nogent-sur-Marne, Joinville-le-Pont
Métro Saint-Mandé, Bérault, Château de Vincennes
Porte Dorée, Porte de Charenton, Liberté, Charenton - Écoles
Tramway Porte de Charenton, Porte Dorée
Bus RATP4677112114115118

124201210318325

Localisation
Coordonnées 48° 49′ 48″ nord, 2° 26′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : Paris

Couvrant une superficie de 995 hectares dans l'est de la ville, le bois de Vincennes peut être considéré comme l'un des deux « poumons » de la capitale française avec le bois de Boulogne à l'ouest.

Géographie

Localisation

Le bois de Vincennes est situé immédiatement dans l'est de Paris intra-muros et en forme une excroissance non urbanisée, séparée du reste du 12e arrondissement par la tranchée du boulevard périphérique.

Le bois occupe un plateau légèrement en surplomb au nord de la confluence de la Seine et de la Marne. Principalement boisé, il comporte également quelques pelouses, ainsi que quatre lacs reliés entre eux par un système de ruisseaux.

La ville de Vincennes, située sur sa limite nord, a pris le nom du bois lors de son érection en commune après la Révolution française.

Communes riveraines

Hormis Paris, sept communes limitrophes sont situées sur le pourtour du bois de Vincennes. En partant de Paris, située à l'ouest du parc, et dans le sens des aiguilles d'une montre, se trouvent Saint-Mandé, Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Nogent-sur-Marne, Joinville-le-Pont, Saint-Maurice et Charenton-le-Pont.

Dimensions

Avec une superficie de 9,95 km2, le bois de Vincennes est le plus grand espace vert parisien, légèrement plus grand que son pendant de l'ouest parisien, le bois de Boulogne (8,46 km2). De fait, il compte pour près de 10 % dans la superficie totale de la commune de Paris et est presque aussi grand que la totalité des arrondissements du centre de la capitale (du 1er au 6e). Par comparaison, Central Park à New York ne mesure que 3,41 km2, Richmond Park, le plus grand parc de Londres, 9,55 km2, et Griffith Park, le plus grand parc municipal du monde à Los Angeles, 17 km2. Le bois de Vincennes reste nettement plus petit que les grandes forêts de la région parisienne, d'autant que seuls 500 hectares sont réellement boisés.

Dans sa plus grande dimension est-ouest, le bois de Vincennes approche les km. Du nord au sud, il mesure environ km.

Réseau hydraulique

Le lac Daumesnil en automne.

Le bois de Vincennes comporte quatre lacs, alimentés par un réseau de ruisseaux :

Établi sur un plateau sablonneux, le bois ne comportait à l’origine aucun réseau hydraulique, hormis le lac de Saint-Mandé, comblé au XVIIIe siècle et dégagé lors des travaux d’aménagement du bois. Les lacs et les ruisseaux sont artificiels, creusés sous la direction de Adolphe Alphand lors de la création du bois. Leur fond est cimenté afin d’en assurer l’étanchéité (initialement, il était enduit de marne).

Le lac de Gravelle est situé sur le point le plus élevé du plateau et irrigue les trois autres lacs. Il est alimenté par la Seine à travers l’eau non potable de l'usine de pompage d'Austerlitz[1],[2]. À l'origine, il pompait les eaux de la Marne, 35 m en contrebas, grâce à une station de pompage entrainée par le fleuve. Le lac de Saint-Mandé était initialement séparé du réseau et alimenté par le ru de Montreuil-sous-Bois, ruisseau descendant du plateau de Montreuil. Il ne tarda pas à dégager une odeur pestilentielle, soulevant les protestations des habitants ; Alphand le relia finalement au réseau du lac de Gravelle.

Historique

Chasses royales

Le bois de Vincennes est un reste de la forêt qui recouvrait les environs de Paris dans l’Antiquité. Au XIe siècle, c’est un bois proche de la confluence de la Marne et de la Seine, impropre à la culture. Lorsque Hugues Capet fixe sa résidence sur l’île de la Cité, il devient son terrain de chasse. Il demeure par la suite à l'usage exclusif des rois de France. Sous Philippe Auguste, il est enclos par une enceinte de douze kilomètres de long.

Plusieurs manoirs royaux, comme le château de Vincennes, sont construits à proximité. Selon la légende, c'est dans ce bois que Saint Louis rend la justice sous un chêne.

Abandonné par Louis XIV au profit de Versailles, le bois est réaménagé sous Louis XV. Des allées sont tracées et le bois est ouvert au public.

Parc public

Pendant la Révolution française, le bois devient une zone d'entraînement militaire. L'armée défriche 166 hectares et construit divers édifices : polygone de tir, cartoucherie, casernements, etc.

Entre 1855 et 1866, sur ordre de Napoléon III, le bois de Vincennes est aménagé par Adolphe Alphand, ingénieur, et Jean-Pierre Barillet-Deschamps, architecte, afin de devenir le contrepoint du bois de Boulogne, situé à l'ouest de Paris, et à fournir, selon les vœux de l'empereur, « un vaste parc aux populations laborieuses de l'Est parisien »[réf. nécessaire]. Il est dessiné dans le style des jardins anglais avec la plantation de diverses espèces d'arbres et le creusement d'un réseau de lacs et de rivières. Il complète, avec les parcs des Buttes-Chaumont et Montsouris, le maillage des parcs prévus par Alphand aux quatre points cardinaux de la capitale. À l'ouest, le parc de Charenton est détaché de la commune voisine de Charenton-le-Pont en 1865 et annexé au bois afin de le relier à la capitale.

Le bois de Vincennes est concédé en propriété à la ville de Paris par Napoléon III en 1860. Mais il reste administrativement sur les communes de Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Nogent-sur-Marne, Joinville-le-Pont, Saint-Maurice, Saint-Mandé et Charenton-le-Pont. Il n'est officiellement rattaché au 12e arrondissement que par les décrets du (un par commune)[4].

Le bois est parsemé d'édifices pittoresques : ponts, cascades artificielles, kiosques et restaurants. Alphand a l'idée de céder les concessions pour l'exploitation commerciale, les preneurs s'engageant à financer les constructions et à rétrocéder à terme les bâtiments à l'État. Cette méthode novatrice entraine l'apparition des chalets restaurants de la porte Jaune, du lac de Saint-Mandé ou du lac de Gravelle.

La plupart des épreuves des Jeux olympiques d'été de 1900 sont disputées dans le bois de Vincennes, lequel est officiellement incorporé à Paris en 1929, le château revenant en 1934 à la commune de Vincennes. L'Exposition coloniale de 1931 est en partie édifiée dans le bois de Vincennes et permet notamment la construction du Palais de la Porte Dorée et du zoo de Vincennes.

La ville de Paris aménage les voies de circulation du bois depuis 1930. De nombreuses routes sont fermées à la circulation automobile et servent à la promenade des piétons et cyclistes.

Dans le parc, en 1960, a lieu le serment de Vincennes.

Administration

  • Tout comme le bois de Boulogne à l’ouest, le bois de Vincennes n’est pas considéré par le public comme faisant partie de Paris intra-muros, étant entièrement composé de terrains publics sans population permanente (mis à part quelques gardiens). Administrativement, il fait cependant bien partie du 12e arrondissement (quartiers de Picpus et du Bel-Air) et c’est la Mairie de Paris qui en assure l’entretien, les plantations et décide des concessions et établissements (la Ferme, l’école Du Breuil, la Cartoucherie, le parc zoologique de Paris  dit zoo de Vincennes , géré par le Muséum national d'histoire naturelle, le parc floral, le centre UCPA, l'INSEP, des restaurants et bâtiments…).
  • Son appartenance à Paris et sa mitoyenneté avec sept communes du Val-de-Marne engendre des conflits d’intérêts portant sur l’usage, la police ou l’entretien du bois. Malgré la pression des villes riveraines, la ville de Paris se refuse à une cogestion du domaine. Sur cette surface s’installent en effet des manifestations temporaires (Foire du Trône, cirques, etc.).

Équipements

Bois de Vincennes

Plusieurs installations utilisent l'espace du bois de Vincennes :

Au printemps, le bois accueille également la foire du Trône sur la pelouse de Reuilly, située à sa limite ouest.

Espace naturiste

L'espace naturiste du bois de Vincennes.

Le 31 août 2017, un espace naturiste de 7 300 m2 est inauguré en présence de la mairie du 12e arrondissement de Paris et de l'Association des naturistes de Paris (ANP)[5]. L'espace naturiste du bois de Vincennes est un endroit mixte, où tout le monde peut entrer. La nudité n'est pas obligatoire. Il n'y a aucune clôture mais seulement des panneaux d'information rappelant que la pratique du naturisme est autorisée. On peut également y voir une charte de bonne conduite ainsi qu'un arrêté municipal[6].

Pour le premier dimanche d'ouverture de ce lieu, l'ANP a organisé un grand pique-nique naturiste avec un cours de yoga nu et des jeux de ballons. Cet événement a attiré plus de 350 personnes selon un comptage effectué par les membres du comité d'administration de l'association. Le dimanche 24 septembre, un deuxième pique-nique a attiré 410 naturistes[7].

Accès

Sept stations du métro sont situées à proximité des bords du bois de Vincennes. Au nord-ouest, la ligne 1 dessert les stations Saint-Mandé, Bérault et Château de Vincennes (son terminus) ; au sud-ouest, la ligne 8 s'arrête à Porte Dorée, Porte de Charenton, Liberté et Charenton - Écoles.

Sur le RER A, la gare de Vincennes se trouve à proximité du nord-ouest du bois. Qui plus est, la branche A2 longe le nord-est et l'est du bois de Vincennes, et s'arrête aux gares de Fontenay-sous-Bois, Nogent-sur-Marne et Joinville-le-Pont.

Plusieurs lignes de bus traversent le bois ou longent son pourtour, comme les lignes 46, 77, 112, 114, 115, 118, 124, 201, 210, 318 et 325 du réseau de bus RATP. De plus, quelques stations Vélib' Métropole sont réparties le long des limites du bois.

Routes

Vue estivale de la route Saint-Louis traversant le bois de Vincennes.

Le bois de Vincennes est traversé par plusieurs axes routiers. Durant les années 1990, plusieurs voies ont été rendues interdites aux véhicules motorisés et donc réservées aux piétons, cyclistes et cavaliers. À la suite de la tempête de décembre 1999, un nouvel ensemble de voies est fermé à la circulation pour des raisons de sécurité. Cette interdiction temporaire est par la suite devenue définitive, afin de pouvoir observer l'évolution de la nature à la suite de la tempête sans aucune intervention de l'homme.

Iconographie

Sociologie

Le bois de Vincennes est aussi l'un des lieux de la prostitution parisienne (hétérosexuelle, homosexuelle et transgenre)[8], ainsi qu'un lieu de rencontre[9] des hommes gays.

Notes et références

  1. « D'où vient l'eau de Paris ? », www.paris.fr.
  2. « Histoire de l'eau », www.paris.fr.
  3. « Le sTrès Riches Heures du duc de Berry », musée Condé, Chantilly, www.domainedechantilly.com.
  4. Journal officiel de la République française, 19 avril 1929, p. 4564 [lire en ligne].
  5. « Association des Naturistes de Paris. Piscine, salle de sport, yoga, hammam… et d'autres activités naturistes à Paris ! », sur naturistes-paris.fr (consulté le ).
  6. Tanguy Garrel-Jaffrelot, « Les naturistes se poilent enfin à Paris », www.liberation.fr, 31 août 2017.
  7. « Vidéo. Paris : olives et herbes hautes… On a pique-niqué (nu) avec les naturistes du bois de Vincennes », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  8. « Prostitution : la nouvelle traite des noires », Paris-Match, (lire en ligne, consulté le ).
  9. Stéphane Leroy, « « Tu cherches quelque chose ? ». Ethnogéographie de la drague et des relations sexuelles entre hommes dans le Bois de Vincennes », Géographie et cultures, no 83, (ISSN 1165-0354, DOI 10.4000/gc.2045, lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • Jean-Michel Derex, Histoire du bois de Vincennes : la forêt du roi et le bois du peuple de Paris, Paris/Montréal (Québec), L’Harmattan, , 279 p. (ISBN 2-7384-5591-3).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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