Saint-Marin

Saint-Marin (en italien : San Marino‚ prononcé : /san.ˈma.ri.no/), en forme longue la République sérénissime de Saint-Marin ou république de Saint-Marin[n 1], est un micro-État européen enclavé à l'intérieur de l'Italie. Il est le troisième plus petit État d'Europe après le Vatican et Monaco, et le cinquième au monde après ces deux mêmes États, Nauru et Tuvalu. C’est aussi la plus ancienne république au monde existante de manière continue jusqu'à aujourd'hui, avec un système constitutionnel qui remonte au XVIe siècle[2].

Sérénissime république de Saint-Marin

(it) Serenissima repubblica di San Marino


Drapeau de Saint-Marin.

Armoiries de Saint-Marin.
Devise en latin : Libertas  Liberté »)
Hymne en italien : Inno Nazionale della Repubblica  Hymne national de la République »)
Fête nationale
· Événement commémoré Fondation du pays par Saint Marin ()
Administration
Forme de l'État République parlementaire
Capitaines-régents Gian Carlo Venturini
Marco Nicolini
Parlement Grand Conseil général
Langues officielles Italien
Capitale Saint-Marin

43° 56′ 05″ N, 12° 26′ 46″ E

Géographie
Plus grande ville Serravalle
Superficie totale 61,19 km2
(classé 216e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC + 1 (+ 2 en été)
Histoire
Fondation conventionnelle
6e constitution
Démographie
Gentilé Saint-Marinais
Population totale (2020) 33 607[1] hab.
(classé 193e)
Densité 549 hab./km2
Économie
PIB nominal (2016) 1,556 milliards de $US (est.)
PIB (PPA) 2,023 milliards de $US (est.)
IDH (1997) 0,944 (très élevé ; 10e)
Monnaie Euro (EUR​)
Divers
Code ISO 3166-1 SMR, SM​
Domaine Internet .sm
Indicatif téléphonique +378 (+39 0549 de l’Italie)

Il est enclavé à l’intérieur de l’Italie, entre l'Émilie-Romagne et les Marches. En , le pays comptait 33 607 habitants dont 5 579 étrangers[3]. Il y a 13 842 Saint-Marinais résidant à l'étranger[4]. La République fait partie intégrante de la région historique du Montefeltro.

Histoire

Selon la légende locale, vers l’an  un modeste tailleur de pierres nommé Marinus aurait quitté son île natale d’Arborea en Dalmatie pour s’installer dans la ville de Rimini en tant que maçon. Avant même que la grande vague de persécutions contre les chrétiens lancée par l’empereur Dioclétien en n’eût commencé, le pieux Marinus prit la fuite et se réfugia sur le mont Titano situé à proximité[5]. Un nombre grandissant de persécutés vinrent le rejoindre et établirent ainsi sur le Titano une communauté chrétienne. La date officielle de naissance de cette communauté est aujourd’hui conventionnellement fixée au .

En 313, à la suite de l’édit de tolérance de Constantin et de la fin des persécutions, Marinus fut ordonné diacre par l’évêque de Rimini. Une patricienne romaine convertie au christianisme du nom de Donna Felicissima lui fit par ailleurs don du mont Titano, dont elle détenait jusque-là la propriété.

L’établissement définitif de la communauté de Saint-Marin est symbolisé par la mort de son fondateur à l’automne de l’an 366, et surtout par ses derniers mots : « Relinquo vos liberos ab utroque homine. » Je vous laisse libres des autres hommes »).

Vers l’an , l’accroissement continuel de la population avait fini par rendre nécessaire une expansion territoriale. L’achat de châteaux voisins et de leurs dépendances fut effectué à deux reprises. Peu de temps auparavant, Saint-Marin était devenue une cité-république à part entière dotée de son propre code juridique. Le plus ancien des codes ayant pu être conservé date de l’an . Au cours des trois siècles suivants, les lois saint-marinaises furent constamment précisées et mises à jour dans de nouvelles versions : le sixième et dernier code, publié le , est constitué de pas moins de six tomes et de 314 rubriques[6].

Dès cette époque, la république comptait pour sa protection sur une armée parfaitement formée et organisée dans laquelle tout homme âgé de 14 à 60 ans était susceptible de servir en cas de conflit. À partir de , la coutume fut prise d’élire deux capitaines-régents à la tête de la cité pour un mandat de six mois, une pratique encore en usage aujourd’hui[7].

Le Rocca o Guaita, un des châteaux de Saint-Marin.

La deuxième moitié du XIIIe siècle fut une période difficile pour la cité. La république de Rimini, d’obédience guelfe et alors sous la domination de la famille Malatesta, tenta de prendre le contrôle de Saint-Marin : seule une alliance contractée avec le gibelin comte d’Urbin Guy Ier de Montefeltro, puis son fils Frédéric Ier, permit de contrecarrer ce projet au bout de plusieurs années de combats qui ne s’achevèrent qu’en . Cette victoire ne mit cependant pas un terme aux tentatives d’annexion visant la ville. Dès , un ecclésiastique nommé Teodorico tenta de soumettre les Saint-Marinais au pape et à l’impôt : une longue dispute juridique s’ensuivit et fut résolue par un célèbre homme de droit et érudit originaire de Rimini, Palamède, qui trancha en faveur de Saint-Marin. À peine cinq ans plus tard en , ce fut la famille Feretrani qui tenta de revendiquer ce territoire mais sans succès : un nouveau jugement de Palamède, communiqué par ailleurs au pape Boniface VIII, établit cette fois clairement la souveraineté pleine et entière des Saint-Marinais[8].

Le conflit séculaire opposant la petite république à la famille Malatesta se termina en 1463 par la victoire de Saint-Marin, à l’issue de laquelle le pape Pie II attribua à la République les trois seigneuries de Fiorentino, Montegiardino et Serravalle. L’année suivante, la seigneurie voisine de Faetano fut volontaire pour intégrer à son tour la communauté saint-marinaise : cet épisode constitue à la fois la dernière guerre et la dernière expansion territoriale de Saint-Marin. César Borgia, le célèbre duc de Valentinois et fils du pape Alexandre VI, a certes envahi Saint-Marin en pour y imposer sa domination autoritaire. Néanmoins cette occupation fut de courte durée : l’armée de Borgia fut anéantie lors d’une révolte du duché d’Urbin à laquelle participèrent d’ailleurs quelques Saint-Marinais. La République abrita une petite communauté juive[9], forte d’une cinquantaine de personnes, jusqu’à la fin des années [10]. La communauté était organisée autour du banquier, qui favorisait la venue d’autres Juifs, commerçants, orfèvres ou encore merciers. Si la petite communauté était concentrée dans une rue, la « Contrada Santa Croce » surnommée aujourd’hui encore le « ghetto »[11], les Juifs de Saint-Marin, au contraire de leurs coreligionnaires des Marches, ne furent jamais reclus dans un ghetto.

Une nouvelle invasion du territoire fut l’occasion de ressusciter la fierté nationale des Saint-Marinais : le , le cardinal Giulio Alberoni, légat du pape en Romagne, s’attaqua à la République. Alberoni agissait ainsi pour son compte personnel et non par ordre du pape, et c’est vers ce dernier que Saint-Marin se tourna. Clément XII envoya sur place le cardinal Enrico Enriquez pour lui rendre compte de la situation. Sur la base des indications fournies par ce dernier, le pape enjoignit immédiatement au cardinal Alberoni de libérer Saint-Marin : le , moins de six mois après l’invasion, la République recouvra ainsi sa liberté.

Lorsqu’à partir de 1796, Napoléon Bonaparte assura sa domination à travers toute l’Italie en y fondant plusieurs États-satellites (République romaine à Rome, République parthénopéenne à Naples, etc.), Saint-Marin s’empressa de conclure des accords commerciaux avec ces nouvelles entités politiques, manifestant ainsi son alliance avec Bonaparte.

Giuseppe Garibaldi a trouvé refuge à Saint-Marin, dont il a obtenu la citoyenneté.

Bonaparte, au cours de la campagne d’Italie, aurait donné l’ordre à ses troupes de s’arrêter aux frontières de Saint-Marin et de ne pas les franchir — le futur empereur était un grand admirateur de ce petit État qui n’avait jamais fait acte de soumission à quiconque. Il avait été conquis par les idéaux de liberté et d'humanité célébrés dans les institutions de Saint-Marin et a témoigné de sa valeur culturelle dans une lettre à Gaspard Monge, scientifique et commissaire du gouvernement français pour les sciences et les arts qui était à l'époque en poste en Italie[12]. En guise d’hommage, il voulut même offrir à Saint-Marin deux canons, plusieurs chariots de céréales et surtout une expansion territoriale jusqu’à la mer. La perspective d’étendre leur territoire et de s’imposer aux yeux des autres nations fut déclinée : la communauté avait en effet parfaitement conscience qu’il leur aurait été par la suite impossible de vivre en harmonie avec leurs voisins et seuls les chariots de victuailles, peu compromettants, trouvèrent grâce à leurs yeux.

Pendant toute la période dite du Risorgimento au cours de laquelle les mouvements révolutionnaires se multiplièrent en Italie, Saint-Marin servit de terre d’asile à de nombreux exilés. Après la répression des révolutions de 1848/49, Giuseppe Garibaldi y trouva par exemple refuge avant de recevoir la citoyenneté saint-marinaise en .

Dès le , un traité d’amitié et de coopération fut conclu entre Saint-Marin et le nouveau Royaume d’Italie, les deux États y étant considérés sur un pied d’égalité. La convention fut renouvelée le .

La neutralité de Saint-Marin pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après l’accession au pouvoir le des deux premiers capitaines-régents d’idéologie fasciste, le Parti fasciste saint-marinais (Partito Fascista Sammarinese) remporta la majorité absolue des sièges lors des élections du 4 avril. Par la suite et malgré sa collaboration affichée avec le dictateur Benito Mussolini, la République ne fournit aucun soldat aux forces armées italiennes. Par ailleurs, la traditionnelle neutralité du petit État conduisit le gouvernement fasciste de Saint-Marin à ne pas s’engager officiellement dans la Seconde Guerre mondiale. Le  vit finalement la dissolution du Parti fasciste saint-marinais, trois jours après le renversement de Mussolini. Le petit État accueillit par la suite près de 100 000 réfugiés fuyant les combats plus au sud.

Après avoir chassé les troupes allemandes de la région, les États-Unis s’installèrent à Saint-Marin à titre provisoire jusqu’en , notamment pour aider au rapatriement des nombreux réfugiés qui s’y trouvaient.

Le pays a la particularité d’avoir été le premier pays d’Europe de l’Ouest à avoir un gouvernement communiste : entre 1945 et 1957, le Parti communiste saint-marinais gouverna en coalition avec le Parti socialiste saint-marinais. Saint-Marin est ainsi le premier pays au monde dans lequel un parti communiste est arrivé au pouvoir à la suite d’élections libres. Une nouvelle coalition dominée par les communistes  alliés cette fois à un autre parti socialiste minoritaire  gouverna entre 1978 et 1986, date à laquelle les communistes constituèrent un gouvernement avec leurs adversaires traditionnels du Parti démocrate-chrétien saint-marinais, les démocrates-chrétiens étant cette fois majoritaires. En 1990, le Parti communiste, imitant le Parti communiste italien, abandonna l’idéologie marxiste-léniniste et se rebaptisa le « Parti progressiste démocrate ».

Saint-Marin est devenu en 1988 un membre du Conseil de l’Europe et a adhéré en 1992 à l’Organisation des Nations unies.

La pandémie de Covid-19 touche particulièrement Saint-Marin dès mars 2020 qui se trouve, au , être l'un des pays avec le plus de victimes par rapport à sa population[13].

Politique

Le trône d’un des deux capitaines-régents.

Saint-Marin est un État indépendant et la plus ancienne république du monde ayant continuellement existé depuis sa création. Sa Constitution, qui date de , est la plus ancienne constitution encore en vigueur de nos jours.

Le pouvoir législatif revient au Grand Conseil général (Consiglio Grande e Generale) dont les soixante membres sont élus par les citoyens tous les cinq ans. Le Conseil approuve le budget de l’État et nomme les deux capitaines-régents. Ces derniers sont concurremment chefs de l’État et dirigent le Congrès d’État (Congresso di Stato) : ils restent six mois en fonction et sont nommés solennellement deux fois par an le 1er avril et le 1er octobre. Cependant, ils peuvent être élus pour un deuxième mandat bien que cela n’arrive que très rarement. Certains ont à nouveau occupé ce poste après un certain laps de temps. Les deux capitaines-régents parlent d’une seule voix.

Le Congrès d’État, dirigé par les capitaines-régents, détient le pouvoir exécutif. Il est composé de dix secrétaires d’État (Segretari di Stato).

Le « Conseil des Douze » (Consiglio dei XII) est élu par le Grand Conseil général pour toute la durée de la législature. Il constitue le sommet de la juridiction administrative et la plus haute instance juridique de la République.

Le capitaine-régent, le Grand Conseil général, le Conseil des Douze et le Congrès d’État siègent en un même lieu : le palais public de Saint-Marin.

L'Arengo était autrefois une institution médiévale regroupant tous les chefs de famille mais ses prérogatives ont depuis été transférées au Consiglio Grande e Generale. On désigne désormais sous le nom d'Arengo l'ensemble des Saint-Marinais disposant du droit de vote. Les citoyens sont convoqués deux fois par année au Conseil, le dimanche suivant l’entrée en fonction des capitaines-régents, et peuvent ainsi soumettre des questions d’intérêt public à leurs représentants.

La République de Saint-Marin entretient actuellement des relations diplomatiques et consulaires avec plus de 70 pays, à l’intérieur comme à l’extérieur du continent européen. Les représentations diplomatiques du pays à l’étranger ont le plus souvent rang de consulats ou de consulats généraux, par exemple le consulat général de Francfort-sur-le-Main.

Saint-Marin est membre de nombreuses organisations internationales dont l’Organisation des Nations unies, l’UNESCO[14], le Conseil de l'Europe[15], le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale de la santé ou la Cour pénale internationale. La République entretient également des relations officielles avec l’Union européenne et participe aux travaux de l’OSCE. Le , un référendum eut lieu avec comme résultat 50,28 % (soit 6 733 voix) en faveur de l’ouverture d’une procédure d’adhésion de Saint-Marin à l’UE ; cependant le quorum n’a pas été atteint pour valider ce vote[16].

L’achat de votes était une pratique courante à Saint-Marin, en particulier dans les années 1980 et 1990. En 2011, des politiciens ont fait l’objet d’accusations de corruption, dont plusieurs étaient impliqués dans des affaires de blanchiment d’argent en lien avec le crime organisé[17].

Subdivisions

Castelli de Saint-Marin.

Le territoire de Saint-Marin est divisé en neuf castelli (châtellenies équivalant aux communes françaises) reprenant les anciennes délimitations des seigneuries. Chaque castello dispose d’un conseil (it) élu par les habitants, la Giunta, dont la présidence est assurée par un « capitaine » (Capitano) élu tous les cinq ans.

CastelloCode postal
Saint-Marin47890
Acquaviva47892
Borgo Maggiore47893
Chiesanuova47894
Domagnano47895
Faetano47896
Fiorentino47897
Montegiardino47898
Serravalle47899
47891

Géographie

Paysage saint-marinais.

La République de Saint-Marin (43° 56’ 06’’ N, 12° 26’ 56’’E) se situe à la pointe orientale du massif montagneux des Apennins. Le pays est frontalier de deux régions italiennes : l’Émilie-Romagne au nord-est et les Marches au sud-ouest.

Le territoire saint-marinais, de la forme d’un quadrilatère aux côtés irréguliers, est pour l’essentiel très accidenté. Sa superficie est de 60,57 km2, c’est-à-dire inférieure à de nombreuses villes européennes moyennes. Les douze kilomètres séparant les extrémités nord et sud du pays sont dominés par l’imposant massif calcaire du mont Titano (rocher du Titan) qui culmine à 739 mètres. La ville de Saint-Marin se situe d’ailleurs au pied de son versant sud-ouest.

Deux cours d’eau principaux prennent leur source à Saint-Marin : l’Ausa (it) et le Fiumicello (it). Les deux autres rivières, le San Marino et le Marano, ne font que traverser le pays.

Saint-Marin est soumis à un climat de type méditerranéen qui a néanmoins tendance à s’adoucir par rapport à la côte en raison de l’altitude. En été, les températures varient de 20 à 30 °C et en hiver de −2 à 10 °C. Les saisons estivales particulièrement chaudes peuvent néanmoins conduire le thermomètre jusqu’à 35 °C et il arrive en hiver de passer sous la barre des −5 °C, auquel cas le mont Titano peut se couvrir de neige. Les précipitations tendent à se répartir de manière harmonieuse tout au long de l’année pour atteindre un niveau moyen de 550 mm par an.

Les pentes abruptes du mont Titano, tout comme les autres paysages escarpés de Saint-Marin, sont recouverts d’une végétation assez dense, typique de l’écosystème méditerranéen. On y trouve aussi bien des forêts à essences feuillues, remplies d’érables et de chênes, que des étendues de conifères, en particulier de nombreux pins. Dans les zones broussailleuses et buissonnières du maquis dominent le laurier, la myrte, la lavande, des fraisiers et les oliviers.

La faune de la région se compose surtout d’espèces ayant su s’adapter ou même profiter de la présence humaine et que l’on peut par conséquent observer à proximité des habitations : c’est notamment le cas du renard, du lièvre, du hérisson et de la martre. D’autres animaux, comme le chevreuil ou la belette, ont élu domicile dans les étendues forestières qui offrent une bonne protection. Les espèces d’oiseaux sont tout aussi variées : des faucons nichent par exemple sur les rochers les plus abrupts ou au sommet des arbres. Parmi les oiseaux chanteurs, on compte entre autres le rossignol, le loriot, le chardonneret, le serin et la linotte mélodieuse.

Panorama depuis la ville de Saint-Marin.

Économie

Le palais public de Saint-Marin de Saint-Marin : le petit État est devenu un lieu très prisé des touristes.

Le territoire de Saint-Marin est principalement tourné vers l’agriculture et la sylviculture, ce qui constitue l’essentiel de ses ressources naturelles ; ces deux domaines sont cependant en déclin en raison de l’accroissement de la population. On cultive notamment les céréales, la vigne, les olives et les fruits. L’élevage se concentre pour l’essentiel sur les bœufs et les cochons.

Jusqu’aux années 1960, les Saint-Marinais vivaient principalement de l’agriculture, de l’élevage et de l’exploitation de quelques carrières de pierre. Depuis, les activités du petit pays se sont diversifiées avec l’essor de l’artisanat, du commerce et même de l’industrie, tous ces domaines ayant été favorisés par l’explosion du tourisme. Parmi les produits locaux, on compte des objets en céramique, des meubles, des confiseries, des liqueurs, de la peinture et du vernis, ou encore des produits textiles en soie.

Saint-Marin exporte surtout du vin et de la laine, des produits artisanaux et des timbres. La vente de timbres saint-marinais aux passionnés de philatélie à travers le monde assure en effet 10 % du PIB national. L’autre grande source de profits, le tourisme, représente directement ou indirectement plus de 60 % des revenus de l’État : aucun impôt ou presque n’est exigé des habitants. Les importations, quant à elles, consistent principalement en produits manufacturés et en biens de grande consommation. Mais Saint-Marin doit également se procurer de l’or en quantité importante pour ses nombreux orfèvres et bijoutiers.

Le revenu annuel net moyen s’élevait à 12 125 euros en 2005. 52 % de la population active travaille dans le secteur des services, 41 % dans le secteur secondaire et 7 % dans l’agriculture.[réf. nécessaire] L’inflation reste modérée à 2,6 %.[Quand ?]

Jusqu’à l’entrée en vigueur de l’Union économique et monétaire, la monnaie du pays était la lire italienne. En 1972, et après une interruption de 34 ans, Saint-Marin avait recommencé à frapper ses propres pièces de monnaie (les lires saint-marinaises), qui pouvaient s’utiliser indifféremment de la lire italienne et avaient la même valeur. Quelques pièces en or furent également frappées un peu plus tard, mais n’avaient cours légal que sur le territoire de la République. Depuis le , à la suite d’un accord avec l’Union européenne, Saint-Marin utilise officiellement l’euro comme monnaie et a l’autorisation de frapper ses propres pièces avec une face nationale, tout comme les autres États-membres de la zone euro[18].

Tout comme d'autres micro-États, Saint-Marin était un paradis fiscal. L’achat de votes était une pratique commune et acceptée, surtout dans les années 1980 et 1990[17].

Transports

  • Il existait un chemin de fer à voie étroite reliant Rimini à Saint-Marin[19],[20] et qui fut fermé le à la suite des bombardements qui l’avaient gravement endommagé.
  • L’aéroport Federico-Fellini de Rimini sert également d’aéroport international à la République de Saint-Marin, qui est mentionnée sur la page d’accueil du site de l’aéroport[21].
  • Les transports urbains et interurbains au sein de la république, y compris le téléphérique de Saint-Marin, sont assurés par une entreprise publique multiservices : l’Azienda Autonoma di Stato per i Servizi Pubblici (l’AASS — « Entreprise autonome d’État pour les services publics »).

Société

Langue

La langue officielle de Saint-Marin est l’italien. Du fait de la forte affluence touristique dans la région, presque tous les habitants peuvent cependant s’exprimer couramment dans une autre langue, le plus souvent en anglais, en allemand ou en français.

Le romagnol, un dialecte du nord-italien, est en outre assez répandu à Saint-Marin, en particulier chez les personnes les plus âgées.

Religion

92,3 % de la population est de confession catholique et seuls 3 % des habitants se déclarent sans religion. Cette prédominance de l’Église catholique se retrouve dans le paysage architectural de la République, qui compte plusieurs églises ainsi qu’une basilique monumentale. Le territoire de la République dépend du diocèse de San Marino-Montefeltro, dont la juridiction s’étend sur une partie des provinces italiennes voisines.

Particulièrement active du XIIIe siècle au XVIIe siècle, la communauté juive a également, comme l'a relevé Michaël Gasperoni, grandement participé à l’accomplissement du destin du pays[22].

Démographie

La population saint-marinaise s’élevait en à 32 793 habitants[1]. Elle se compose à 83,1 % de Saint-Marinais de souche[Information douteuse] et à 12 % d’Italiens. Près de 13 000 ressortissants de Saint-Marin vivent par ailleurs à l’étranger[4]. Le pays, en raison de sa taille réduite, a une forte densité de population, de l’ordre de 549 habitants par km2. Le taux de natalité atteint 10,3  tandis que le taux de mortalité n’est que de , ce qui fait que la population connaît toujours un accroissement naturel positif.

La capitale Saint-Marin ne compte que 4 079 habitants : la population se concentre en effet davantage dans les deux castelli de Serravalle, avec 10 733 habitants, et de Borgo Maggiore, avec 6 741 habitants. Suivent après la capitale, Domagnano (3 393 hab.), Fiorentino (2 530 hab.), Acquaviva (2 119 hab.) et Faetano (1 176 hab.). Les autres castelli sont plutôt des villages ruraux : c’est le cas de Chiesanuova (1 112 hab.) et de Montegiardino (915 hab.)[23].

L'avortement est interdit[17].

D'après l'institut World resources, Saint Marin est en situation de pénurie hydrique grave[24].

Culture

La garde du Grand Conseil général.

La célébration de la fête nationale, le 3 septembre (en référence au ) est ponctuée de festivités populaires et folkloriques.

La nomination des capitaines-régents tous les six mois, de même, est l’occasion d’une grande cérémonie. À ce titre, la garde du Grand Conseil général (Guardia del Consiglio Grande e Generale) joue un rôle déterminant : fondée à la suite de la victoire remportée contre le cardinal Alberoni en 1740, ce corps de garde composé de citoyens volontaires utilise toujours ses uniformes historiques et reste habilité à assurer la protection des capitaines-régents et du Conseil. Les gardes, de concert avec les principales personnalités temporelles et spirituelles de Saint-Marin, organisent ainsi les festivités liées à l’entrée en fonction des deux nouvelles têtes de l’exécutif.

La ville de Saint-Marin compte de nombreux musées. Le palais Pergami Belluzzi abrite ainsi le musée national (Museo di Stato) et ses milliers de pièces retraçant l’histoire de Saint-Marin : découvertes archéologiques, documents historiques, pièces de monnaie et toiles de peinture. L’édifice appelé « Deuxième Tour », quant à lui, contient un musée des Armes antiques (Museo delle Armi Antiche) proposant au visiteur plus de 1 500 pièces couvrant principalement la période allant du XVe au XVIIe siècle.

Éducation

L’Académie internationale des sciences de Saint-Marin (Akademio Internacia de la Sciencoj San-Marino, nom officiel en espéranto, ou Accademia Internazionale delle Scienze San Marino, en italien, abrégé en AIS)[25], est une association scientifique internationale à caractère universitaire basée à Saint-Marin. Elle a été créée par décision no 58 du du congrès d’État.

Saint-Marin possède également une petite université, l’Università degli Studi di San Marino. Elle comprend notamment le Centre International d’Études sémiotiques et cognitives, fondé par l’auteur italien Umberto Eco en 1995, lequel enseigna à cette université jusqu’en 1998.

Patrimoine et lieux de mémoire

Gastronomie

L’Italie a beaucoup influencé la gastronomie de Saint-Marin avec les pâtes, les plats de viandes grillées…

Les desserts sont aussi très présents dans la gastronomie de Saint-Marin comme la caciatello (gâteau à la crème fraîche), les beignets aux raisins d’or ou encore le bustrengo (gâteau à la polenta et aux pommes).

Musique

Saint-Marin est plus connu musicalement au niveau international pour sa participation à l’Eurovision. Le pays fit une première apparition en 2008 avant de revenir de manière régulière à partir de 2011. Valentina Monetta a représenté son pays trois années de suite de 2012 à 2014, et en 2017 en duo avec le chanteur Jimmie Wilson. Le pays s'est qualifié trois fois en finale : en 2014, 2019 et en 2021.

Médias

Le pays dispose d’une chaîne de télévision publique, San Marino RTV, créée en 1993 et diffusant ses programmes à la fois localement et par satellite. Le service public produit également deux stations de radio : RSM San Marino et San Marino Classic. La télévision et la radio italienne sont reçues dans le pays.

Sport

Sport automobile

Tracé du circuit d’Imola.

Le Grand Prix automobile de Saint-Marin n’avait pas lieu sur le territoire du petit pays mais cent kilomètres plus au nord-ouest à Imola, sur le circuit Enzo e Dino Ferrari. Cette circonstance tient à une suite d’événements remontant au début des années 1980.

En 1980, le Grand Prix automobile d'Italie, traditionnellement organisé à Monza, avait été transféré à Imola. À la suite de nombreuses protestations, cette décision fut annulée dès l’année suivante. Afin toutefois de ne pas avoir à renoncer au circuit d’Imola, situé au cœur de l’univers Ferrari, le Grand Prix automobile de Saint-Marin vit le jour en 1981 et continua à être organisé jusqu’en 2006. Il fut marqué notamment par les décès de Roland Ratzenberger aux essais et d’Ayrton Senna en course lors de l’édition de 1994.

Sport motocycliste

La République de Saint-Marin a également servi de prête-nom à plusieurs manches du championnat du monde de vitesse moto. Le Grand Prix moto de Saint-Marin s’est disputé, à l’instar du Grand Prix de Formule 1, sur le tracé d’Imola (en 1981 et 1983) mais également sur le circuit du Mugello (en 1982, 1984, 1991 et 1993) ainsi que sur celui de Misano (de 1985 à 1987 et depuis 2007).

Football

Logo de la Fédération saint-marinaise de football.

Malgré sa population très réduite, le pays dispose de son propre championnat de football dont les modalités sont gérées par la fédération nationale (Federazione Sammarinese Giuoco Calcio, ou FSGC). Cette dernière, fondée en 1931, regroupe quinze équipes qui s’affrontent tout d’abord au sein de deux groupes de sept ou huit équipes. Les trois meilleures équipes de chaque groupe jouent ensuite pour la coupe.

Le Saint-Marin Calcio participe cependant au championnat d’Italie Eccelenza (cinquième division italienne).

Saint-Marin compte une équipe nationale de football depuis 1986. L’équipe nationale a connu en tout 67 défaites et n’a pour l’instant gagné qu’une seule fois : sous la supervision de l’entraîneur Giampaolo Mazza, les Saint-Marinais battent le Liechtenstein 1 à 0 le lors d’un match amical.

Divers

Saint-Marin a pour codes :

Notes et références

Notes

  1. en italien : Serenissima Repubblica di San Marino ou Repubblica di San Marino

Références

  1. (en) « Bilancio Demografico (movimento della popolazione residente) », sur Ufficio Informatica, Tecnologia, Dati e Statistica della Repubblica di San Marino (consulté le ).
  2. Pierre-Alexis Blevin, Les micro-États européens, étude historique, juridique et fiscale (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin, Vatican),  éd., , p. 125.
  3. (en) « population totale Saint-Marin (août 2020) », sur https://www.statistica.sm/on-line/en/home.html (consulté le )
  4. https://www.statistica.sm/contents/instance15/files/document/14119490SammarinesiResid.pdf.
  5. Histoire de Saint-Marin.
  6. Premier et Deuxième Cycles d’Évaluation conjoints. Rapport d’Évaluation sur Saint-Marin.
  7. Jean-Pierre Maury, « Constitution de Saint-Marin. Loi du 8 juillet 1974 (version consolidée) : article 3 », sur Jean-Pierre Maury, .
  8. Oreste Brizi, Quadro storico-statistico della repubblica di S. Marino del capitano Oreste Brizi aretino, Stabilimento Artistico Fabris, , 96 p. (ISBN 978-1390800579, lire en ligne).
  9. Michaël Gasperoni, La communauté juive de la République de Saint-Marin, XVIe – XVIIe siècles, Publibook Université, , 158 p. (ISBN 978-2-7483-7223-6, lire en ligne).
  10. La communauté juive de la République de Saint-Marin, XVIe XVIIe siècle av. J.-C., Paris, Société écrivains, , 155 p., 170 × 240 × 10 mm (ISBN 978-2-7483-7223-6, lire en ligne).
  11. (en) « San Marino ».
  12. Alain Queruel Les francs-maçons de l'Expédition d'Egypte, Editions du Cosmogone, Les francs-maçons de l'Expédition d'Egypte, éditions du Cosmogone, .
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  20. Photos Ligne de Rimini à Saint-Marin
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    Rôle de la petite communauté juive du Monte Titano dans l’essor de la République de Saint-Marin
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  24. AFP, « Près d'un quart de la population mondiale menacée par une pénurie en eau », HuffPost, (consulté le ).
  25. Site internet de l’Akademio Internacia de la Sciencoj.
  26. Centre historique de Saint-Marin et mont Titano.
  27. Visite du Prince Albert II à Saint Marin.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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