Ligne de Petite Ceinture

La ligne de Petite Ceinture de Paris, communément désignée sous le nom de « Petite Ceinture », est une ligne de chemin de fer à double voie de 32 kilomètres de longueur encerclant Paris à l'intérieur des boulevards des Maréchaux. Bien que faisant toujours partie du réseau ferré national, elle est aujourd'hui inutilisée sur la majeure partie de son parcours.

Pour les articles homonymes, voir Petite ceinture.

Petite Ceinture de Paris

La Petite Ceinture à la hauteur de la rue Vitruve (20e arrondissement de Paris).
Pays France
Villes desservies Paris
Historique
Mise en service 1852 1869
Électrification 1925 1988 (électrification partielle)
Fermeture 1934 1993
Concessionnaires Syndicat (1851 1934)
Paris à Saint-Germain (1852 1855)
Ouest (1855 1908)
État [non concédée] (1909 1937)
Nord (1934 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 955 000 / 980 000
Longueur 32 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 1500 V continu
de Av H. Martin aux Épinettes (RER C)
25 kV – 50 Hz
de Porte de la Chapelle
à Porte de la Villette
Nombre de voies Double voie, sauf :
d'Orléans-Ceinture à Grenelle
de St-Ouen à Clichy
Signalisation BAL
de H. Martin à Épinettes (RER C)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Aucun sauf
de H. Martin à Épinettes (RER C), fret et transfert de matériels sur quelques sections et de façon occasionnelle.
Schéma de la ligne

Ouverte par tronçons de 1852 à 1869, la Petite Ceinture permet tout d'abord aux trains de marchandises de contourner Paris : ses embranchements avec toutes les grandes lignes évitent un trajet jusqu'aux gares terminus. À partir de 1862, elle absorbe la ligne d'Auteuil dans sa partie occidentale et s'ouvre aux voyageurs. Elle offre ainsi aux ouvriers, pour un tarif modéré, un service circulaire à travers les quartiers périphériques de la capitale, où les travaux d'Haussmann les ont relégués.

Après une apogée du trafic atteignant 38 millions de voyageurs lors de l'exposition universelle de 1900, les Parisiens délaissent de plus en plus la Petite Ceinture. Ses fréquences insuffisantes, l'espacement entre les gares, leurs équipements vieillots et leur accès parfois malaisé rebutent. Elle subit en outre la concurrence du métropolitain et de l'autobus, nouveaux moyens de transport mieux adaptés aux besoins urbains. Elle ferme définitivement aux voyageurs le . Son trafic est aussitôt repris par une ligne d'autobus homonyme nommée « PC ». Seuls circulent encore, de nuit, quelques trains de grandes lignes. Le transport des voyageurs parisiens est maintenu sur une partie de la ligne d'Auteuil, intégrée en 1988 à la ligne C du RER pour former la nouvelle ligne d'Ermont - Eaubonne à Champ-de-Mars. Quant au trafic de marchandises, il se poursuit jusqu'aux années 1990.

Au sein du réseau ferré national, la Petite Ceinture constitue les lignes :

  • 955 000[1], dite « ligne de La Rapée à Batignolles » ;
  • 971 000[1], dite « ligne de Pont-Cardinet à Auteuil-Boulogne » (ancienne « ligne d'Auteuil ») ;
  • 980 000[1], dite « ligne d'Auteuil-Boulogne à La Rapée ».

Laissées en friche, les infrastructures sont aujourd'hui envahies par la végétation, ce qui donne à la ligne une atmosphère particulière et a permis le développement d'une biodiversité unique à Paris. Si son accès demeure théoriquement interdit, la Petite Ceinture est particulièrement prisée des amateurs d'exploration urbaine. Elle accueille aussi quelques manifestations culturelles. La question de sa réouverture ou de sa reconversion en voie verte nourrit régulièrement les débats politiques parisiens. Depuis 2007 et après accord de la SNCF, propriétaire de l'infrastructure, la municipalité transforme certaines portions en coulées vertes provisoires. Le maintien de la plateforme permet toutefois une future réouverture au trafic des voyageurs.

Histoire

Vers le milieu du XIXe siècle, la construction des premières liaisons radiales ferroviaires au départ de Paris est réalisée sans aucun plan d'ensemble visant à raccorder les gares terminales des différentes compagnies.

Durant une dizaine d'années, celles-ci ont pu établir, chacune à sa guise, leur propre gare terminale sur des terrains périphériques encore quasiment vierges de bâtiments : gare de Saint-Lazare, de la Compagnie de Paris à Saint Germain (1837) ; gare Montparnasse, de la Compagnie de Versailles-Rive Gauche (1840) ; gare d'Austerlitz, de la Compagnie de Paris à Orléans (1840) ; gare du Nord, de la Compagnie du Nord (1846) ; gare de la Barrière d'Enfer (gare de Denfert-Rochereau), de la Compagnie de Sceaux (1846) ; gare de Lyon, de la Compagnie de Paris à Lyon (1849) ; et la gare de Strasbourg (puis de l'Est) de la Compagnie de Paris à Strasbourg (1849).

Cette situation chaotique fait de la capitale un point de rupture de charge obligatoire. Les échanges des voyageurs et des marchandises entre les dix terminus parisiens s'effectuant tant bien que mal par le métropolitain ou la voirie urbaine au tracé encore incomplet.

La ville de Paris se dote à partir de 1841 de fortifications pour protéger ses nouvelles limites. Il s'avère alors nécessaire de pouvoir les approvisionner depuis l'intérieur de la ville fortifiée, que ce soit en soldats, en ravitaillement ou en armement.

Paris, 1859 : chemin de fer d'Auteuil (vert) et de Petite Ceinture (orange) entre les limites d'alors de la ville (bleu) et les fortifications Thiers (rouge).

Les compagnies étant réticentes à réaliser un système d'échange entre elles, c'est le gouvernement qui s'intéresse au raccordement des gares de Paris par une ligne circulaire dont le tracé s'inscrit dans la nouvelle enceinte fortifiée.

Ainsi, le , un décret déclare d'utilité publique la construction d'une ligne « entre les gares des Batignolles et la gare d'Orléans »[2].

La ligne est concédée par le ministre des Travaux publics par une convention signée à la même date par les compagnies des chemins de fer de Paris à Rouen, de Paris à Orléans, de Paris à Strasbourg et du Nord, réunies dans un syndicat. Cette convention est approuvée, le lendemain, par un autre décret[3].

Le chantier de construction procure du travail aux chômeurs de la ville. Cette ligne de « ceinture » est construite aux frais de l'État, lequel contribue pour quatre millions de francs au projet avec une contribution forfaitaire d'un million de francs pour les cinq compagnies concernées (de Rouen, d'Orléans, de Strasbourg, du Nord et de Lyon)[4]. Toutefois, elles doivent se réunir en syndicat pour l'exploitation commune de la jonction.

Simultanément, une jonction entre La Chapelle et La Villette (doublant la ceinture sur ce tronçon) est concédée aux Compagnies des chemins de fer du Nord et de Paris à Strasbourg par un décret toujours le [5].

Un prolongement de la ligne entre les Batignolles et Auteuil est concédée par une convention passée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain. Cette convention est approuvée, et la ligne est déclarée d'utilité publique par un décret le suivant[6].

Le , les compagnies de Paris à Saint-Germain, de Paris à Rouen, de Rouen au Havre, de l'Ouest et de Paris à Caen et à Cherbourg signent une convention de fusion. Celle-ci est approuvée par une convention signée les et suivants entre le ministre des Travaux publics et les Compagnies. Enfin, la fusion est approuvée par un décret impérial le [7]. Cette fusion donne naissance à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. La ligne d'Auteuil est ouverte le pour une desserte qui restera limitée aux voyageurs jusqu'à son intégration dans la petite ceinture en 1867.

Le prolongement du chemin de fer de ceinture sur la rive gauche de la Seine entre Auteuil et la gare d'Orléans est déclaré d'utilité publique par décret impérial le [8]. Le coût de sa réalisation est estimé à vingt-deux millions de francs[9]. Cette section est concédée le par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Cette convention concède en outre à la compagnie, à titre éventuel, le raccordement au niveau des Batignolles entre la ligne d'Auteuil et la ceinture rive droite. Cette convention est approuvée par un décret impérial le suivant[10].

Un décret impérial du suivant rend cette concession définitive[11].

Une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et le prince Joseph Poniatowski concède à ce dernier une ligne de chemin de fer reliant la gare d'eau de Saint-Ouen au chemin de fer de ceinture. Cette convention est approuvée par décret impérial le 24 mars 1855[12]. La concession est transférée l'année suivante à la société anonyme Compagnie du chemin de fer et des docks de Saint-Ouen[13]. La ligne des Docks, mise en service en 1862, se raccorde à la Petite Ceinture au niveau du garage des Épinettes.

Afin d'acheminer le bétail aux abattoirs de la Villette, une convention est passée le entre la ville de Paris et le syndicat du chemin de fer de Ceinture pour la construction et l'exploitation d'une ligne de raccordement ferroviaire sur la Ceinture. Cette convention est approuvée par un décret impérial le suivant[14].

À l'origine, cette ligne de 32 kilomètres de long a un triple intérêt : relier entre elles les lignes radiales partant des grandes gares parisiennes, permettre les échanges de marchandises entre les réseaux et desservir les fortifications de Paris par l'intérieur pour des raisons stratégiques.

La ligne de Petite Ceinture est établie le long des boulevards des Maréchaux sur des viaducs ou en tranchée et parfois dans des tunnels.

Locomotive type 040 no 3
du Syndicat de ceinture.

La première section de la Ceinture est mise en service le 1852 des Batignolles jusqu'aux voies de la compagnie du Nord au niveau de La Chapelle, puis les mises en service se succèdent : le 1854 de La Chapelle à Bercy, en 1867 l'intégration de la ligne d'Auteuil qui avait été ouverte indépendamment en 1854, le 1867[15] le chemin de fer de Rive Gauche (Auteuil à Ivry, via Grenelle), puis l'embranchement du Champ de Mars.

Le dernier tronçon de la ligne est ouvert le 1869 : un raccordement direct entre Clichy (ceinture rive droite) et Courcelles (ligne d'Auteuil). La nouvelle ligne est rapidement utilisée. Durant la guerre de 1870, elle sert à transporter huit cent mille hommes de troupe entre le 16 juillet 1870 et le 17 mars 1871[16].

Toutefois, la guerre met en évidence sa capacité insuffisante, ce qui aboutit à la création de la Grande Ceinture. Cette dernière ouvre en 1877, amenant sur la Petite Ceinture une réduction progressive du trafic des marchandises en transit et libérant des sillons pour le service des voyageurs.

Paris, 1898.
Petite Ceinture (violet).

Sur la rive droite, la ligne avait d'abord été construite à niveau. Dans le but de faciliter la circulation aux carrefours, les passages à niveau sont supprimés pour l'Exposition universelle de 1889, par relèvement de la plate-forme d'environ cinq mètres à l'est (notamment au cours de Vincennes) et par abaissement sur six à sept mètres au nord[17].

En 1896 un projet de création de deux gares souterraines, l'une dans le tunnel entre Charonne et Ménilmontant au niveau de la place Gambetta et l'autre dans le tunnel entre Ménilmontant et Belleville-Villette au niveau de l'angle entre la rue de Belleville et la rue de la Villette, est présenté par Paris à la Compagnie du Chemin de fer de Ceinture. Celle-ci le juge irréaliste pour des problèmes de coût, des problèmes techniques (incapacité d'assurer une ventilation suffisante pour évacuer les fumées) et de rentabilité. Le projet est abandonné en 1901. Le no 117 rue de Belleville, réservé par la ville pour la gare, est alors utilisé pour la construction de HBM par la fondation Rothschild, en 1904[18].

Un rapport est transmis au Conseil municipal de Paris le  : il conclut à la fermeture de la ligne au trafic voyageurs. Son auteur, Georges Prade, précise qu'au sommet de l'activité de la ligne dans les années 1890-1900, le trafic voyageurs n'a jamais représenté plus de 10 % du total des transports urbains de Paris intra-muros, et qu'en 1930 il dépasse à peine 1 %.

La suppression des trains de voyageurs est alors décidée : elle est effective le lundi [19]. Dès le , la ligne de bus de Petite Ceinture remplaçait le service ferroviaire[20]. La ligne d'Auteuil (section Pont-Cardinet – Auteuil) demeure toutefois en service, jusque 1985.

Par un arrangement intervenu le entre les grandes compagnies de chemins de fer, le Syndicat du chemin de fer de petite ceinture est démantelé et la Compagnie des chemins de fer du Nord récupère l'exploitation des ceintures rive droite (hors ligne d'Auteuil) et rive gauche, ainsi que du raccordement de Courcelles à l'avenue de Clichy. Cet arrangement est approuvé par un décret le suivant[21].

En août 1944, trois trains militaires allemands sont attaqués entre les gares de Belleville-Villette et de Ménilmontant, par un détachement de FFI, de FTP, par des membres de l'OCM, par des policiers et des cheminots en retraite[22].

Un train de voyageurs, avant la Première Guerre mondiale.
Horaires Petite Ceinture (mai 1914).
Raccordement (de 1964) avec la ligne des Invalides à Versailles-Rive-Gauche devant le siège de France Télévisions.

À partir des années 1970, le système de transport sur pneumatiques Aramis, un personal rapid transit, puis un mini-métro automatique, est projeté afin de desservir une exposition universelle en 1989 (projet rapidement abandonné) puis pour une possible candidature de Paris aux jeux olympiques de 2000. Un Centre d'études techniques (CET), soit une base d'essais, est construit à la gare de Grenelle-marchandises. À la suite de l'annulation du projet, les installations sont détruites. Ces études ont contribué à l'avènement du véhicule automatique léger (VAL) utilisé dans plusieurs villes, y compris en région parisienne pour la liaison entre la ligne B du RER et l'aéroport d'Orly (Orlyval).

De 1994 à 1998, un court tronçon de la ligne, situé dans le 13e arrondissement, est loué par la RATP : la base d'essais de la petite ceinture. Celle-ci est utilisée pour des études d'automatisation intégrale du mouvement des trains (AIMT) dans le cadre du projet Meteor, qui a permis aux industriels de développer et mettre au point le système d'automatisation de l'exploitation des trains (SAET). À la fin de la campagne d'essais, les installations provisoires sont démontées et la plateforme remise presque en l'état antérieur[23].

Actuellement, 60 % du parcours de la Petite Ceinture sont à l'air libre (tranchée ouverte, à niveau, en remblais, en ouvrage aérien), et les 40 % restants sont en souterrain, en tranchée couverte ou en tunnel[24].

Trafic

En 1855, la Ceinture (rive droite) transporte 780 000 tonnes de marchandises, dont 20 000 t en trafic local et le reste en transit entre les grands réseaux.

Le trafic voyageurs débute le entre Batignolles-Clichy et La Rapée-Bercy puis s'étend progressivement à toute la ligne. Il passe de 5 millions en 1878 à 39 millions en 1900, année record liée à l'exposition universelle.

Après cette date, le trafic voyageurs décroît avec l'ouverture progressive du métro par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) et la Société du chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris (le "Nord-Sud"), malgré une amélioration lors de la desserte de l'exposition coloniale de 1931 par la station Claude Decaen.

Après plusieurs tentatives infructueuses de céder la ligne à la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP), le Syndicat de la Ceinture, confronté à d'importantes difficultés financières, obtient de l'État l'autorisation de supprimer le service voyageurs le 1934.

Les tableaux suivants compilent les données issues des rapports d’activité du syndicat de 1864 à 1913 puis les données fournies à l’Union internationale des chemins de fer (UIC) de 1921 à 1934. Le trafic de la ceinture rive gauche est inclus dans ces tableaux à partir du . Pour les années 1883 à 1888, les données sont égales à la somme des trafics de la rive droite et de la rive gauche. Le Centre des archives du monde du travail à Roubaix possède les documents d’une conférence sur l'historique, l'organisation et les conditions d'exploitation des ceintures (cote 75 AQ 49) avec des chiffres légèrement différents[25].

1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871
773 930 1 241 919 1 648 992 2 960 291 2 810 202 3 580 508 4 334 393 2 924 157
1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879
3 700 483 3 646 843 3 235 859 4 303 324 4 252 255 4 308 893 5 607 008 4 675 644
1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887
5 276 583 6 272 831 7 271 625 12 652 556 16 636 109 17 896 714 17 569 406 17 336 201
1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895
18 060 613 19 555 876 17 307 077 19 802 664 20 575 967 22 046 397 24 084 997 25 970 113
1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903
26 777 621 27 511 916 28 478 130 30 178 535 38 993 520 31 412 592 33 100 046 31 623 573
1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911
30 897 369 30 230 925 29 338 500 27 939 832 24 477 461 23 014 248 24 283 583 16 975 060
1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919
15 517 925 14 492 005 nc nc nc nc nc nc
1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927
nc 9 745 862 9 846 848 10 045 360 8 977 350 8 723 219 8 285 431 7 191 186
1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934
7 256 392 7 490 124 8 524 234 10 836 058 7 895 774 7 631 884 3 776 173

La Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP), ancêtre de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), met immédiatement en service une ligne de bus, la ligne PC. Le , cette dernière est remplacée par les trois lignes de bus PC1, PC2, PC3.

Le est mise en service la ligne de tramway T3, dite des Maréchaux sud, renommée T3a le , jour de la mise en service de la ligne de tramway T3b, dite des Maréchaux est.

La partie ouest, entre Pont-Cardinet et Auteuil, connue sous le nom de ligne d'Auteuil, est exploitée jusqu'en 1985, date de début des travaux de la branche nord du RER C, mise en service en 1988.

Le raccordement entre Pont-Cardinet et Pereire - Levallois n'est pas intégré à la ligne C ; il est exploité jusqu'en juillet 1996 en navette, remplacée depuis par des autobus.

Le viaduc d'Auteuil, qui franchissait la Seine en reliant le boulevard Victor dans le 15e arrondissement à la porte d'Auteuil dans le 16e, fut démoli en 1962 (tout comme son viaduc d'accès boulevard Exelmans) et remplacé par un pont à un seul niveau et uniquement routier, dénommé Pont du Garigliano. Cette amputation supprima la connexion entre l'ouest et le sud du réseau.

À partir de , la ligne de Petite Ceinture n'est plus utilisée que par des trains de marchandises et des trains de voyageurs « grandes lignes » reliant de nuit le nord et le sud-est de la France, ainsi que par quelques trains de nuit du réseau sud-est dont le terminus était reporté à Paris-Nord, pour les transferts de trains entre gares, au nord et à l'est, jusqu'à la fin des années 1980, et des échanges de locomotives jusqu'à nos jours. Le trafic de trains de marchandises se poursuit, quant à lui, jusqu'au début des années 1990.

Au sud, elle dessert les usines Citroën de Grenelle (aujourd'hui parc André-Citroën) jusqu'en 1976, ainsi que les ateliers du métro (ancien Nord-Sud) de Vaugirard, les abattoirs de Vaugirard (actuellement parc Georges-Brassens) jusqu'en 1979, et la gare de Paris-Gobelins (sous le quartier des Olympiades dans le 13e arrondissement) jusqu'en 1991.

Gestion

La ligne de la Petite Ceinture est exploitée à l'origine par une société anonyme administrée par un syndicat constitué par deux membres de chaque compagnie fondatrice. Le 1853, le syndicat est officiellement créé, mais la constitution de la société anonyme est plus complexe car le Conseil d'État n'homologue pas ladite société, pour des questions d'ordre financier et des vices de forme.

Gares

Les gares ouvertes au service des voyageurs sont listées dans le tableau suivant avec leur géolocalisation.

Outre les bâtiments voyageurs, la ligne comportait également :

Ponts

En 1999, 61 ponts sont recensés : 36 de type « rail » (où la ligne ferroviaire passe au-dessus de la voirie) et 25 de type « route » (où la voirie passe au-dessus de la ligne ferroviaire). Mais en 2020, on en dénombre environ 80.

Situation ferroviaire

Vue des voies de la Petite Ceinture depuis la passerelle de la rue des Meuniers dans le 12e arrondissement.
Vue des voies de la Petite Ceinture dans le 13e arrondissement, près de Maison Blanche.

La ligne comprend 23 kilomètres de voies ferrées entre les voies du faisceau de la gare Saint Lazare au nord (près de la gare de la Porte de Clichy) et la ligne des Invalides (près de la gare du Pont du Garigliano) au sud, en passant par l'est de Paris.

Totalement déferrée, la partie Ouest (ligne d'Auteuil) a fait l'objet d'une convention d'utilisation entre le propriétaire, Réseau ferré de France (RFF) et la Ville de Paris dans le but d’occuper temporairement le terrain puis de l’acquérir afin d’en conserver les qualités paysagères et naturelles pour l’ouvrir au public.

La Ville a signé au cours de l’été 2007 le protocole d’acquisition du terrain avec Réseau Ferré de France. Elle a ensuite autorisé une association à intervenir dans le cadre d'un marché d’insertion afin de créer une équipe de sept salariés ayant pour premières missions de remettre à niveau l’espace (nettoyage, taille de la végétation, etc.) et de réaliser certains aménagements nécessaires à l’accueil du public puis la prise en charge de l’entretien dans le cadre d’un plan de gestion.

Le site, inauguré le , est devenu une promenade ouverte au public sous forme d'un « sentier nature », la petite ceinture du 16e, constitué d'une bande de terre de 10 mètres de large sur 1,3 kilomètre le long du boulevard de Montmorency, depuis un point proche de l'ancienne gare d'Auteuil-Boulogne jusqu'à proximité de l’ancienne gare de Passy-la-Muette[36],[37].

Le raccordement du boulevard Victor, également connu sous le nom de « point X », a été coupé pendant quelques mois pour une remise à niveau technique et a été rouvert début 2007 pour donner accès à la base arrière de travaux liés à l'extension de la ligne de tramway T2 vers Porte de Versailles (empruntant un itinéraire le long du boulevard périphérique).

La voie intérieure est également coupée sur quelques mètres sous le carrefour de la rue Manin avec la rue de Crimée, pour laisser place à l'installation d'un pilier de soutènement de la voirie.

Plusieurs tronçons de la Petite Ceinture sont entretenus par quatre « structures d'insertion par l'activité économique » (les associations Espaces, Études et chantiers, Interface et Halage) exerçant quotidiennement un travail de nettoyage, d'entretien et une gestion écologique des sites en faveur de la biodiversité.

Certains ouvrages d'art de la Petite Ceinture sont entretenus ou améliorés : en 2006, le pont sur l'avenue de Flandre a été élargi. L'exploitant (SNCF) a réalisé en 2007 une étude portant sur les parties est et nord, visant à déterminer l'état des infrastructures afin d'établir des estimations chiffrées de remise en état partiel.

Bien que certaines sections soient polluées par des déchets sauvages, la Petite Ceinture est aujourd'hui considérée comme une réserve de biodiversité[38].

La difficulté d'accès à la plateforme a naturellement protégé cet espace où l'on peut observer de nombreuses variétés de plantes et d'arbres, et même plus de 1500 chauve-souris de l'espèce pipistrelle dans un tunnel près de la porte de Vanves (concentration considérée comme la plus grande colonie d'Île-de-France)[39].

Sur le site de l'ancienne gare de la rue Claude-Decaen, M. Jean-Jacques Varin a obtenu un bail d'utilisation pour exercer une activité de paysagiste[40].

Dans le 13e arrondissement, entre l'avenue d'Italie et la rue Regnault, la voie ferrée a été déposée fin 2017[41] puis recouverte d'asphalte[42]. Menés par Colas Rail pour la RATP, ces aménagements préludent au prolongement de la ligne 14 du métro de Paris[43],[44] par la création d'une base de travaux. Par ailleurs, soucieuse de respecter l'accord-cadre garantissant l'éventuel retour à une exploitation ferroviaire de la Petite Ceinture, la RATP s'engage, « une fois les travaux terminés, à restituer le patrimoine naturel et ferroviaire de la zone exploitée »[45].

Accès aux piétons

L'accès des piétons à la Petite Ceinture est strictement interdit (Art. 5 du décret du , modifié par le décret 69-601 du - J.O. du ) et la plupart des accès sont grillagés ou murés, ce qui ne l'empêche pas d'être aujourd'hui le terrain de jeu des explorateurs urbains et des tagueurs. À l'état de friche sur l'essentiel de son tracé, elle est l'un des accès clandestins les plus fréquentés aux carrières souterraines de Paris[46]. Depuis 2015, un campement de Roms s'est également développé sur son emprise, le long de la rue Belliard[47] ; cette installation a été évacuée le , pour la quatrième fois depuis 2015[48].

Toutefois, plusieurs sections ouvrent peu à peu au public :

Des promenades plantées — la Coulée verte René-Dumont et la Promenade Pereire[64],[65],[66] — et des jardins partagés sont également accessibles sur certains tronçons des 12e, 13e, 14e, 17e et 18e arrondissements (voir plus bas).

Avenir

Reconquête temporaire de la Petite Ceinture, projet de la Ville de Paris

Les 13 et a été approuvé au cours de la séance du Conseil municipal de Paris le projet de « protocole-cadre entre la Ville de Paris et le groupe SNCF concernant le devenir de la Petite Ceinture ferroviaire à Paris »[67].

La Ville de Paris et la SNCF y confirment leur volonté que soit préservée la continuité de la Petite Ceinture et la réversibilité des aménagements qui pourraient y être réalisés, afin de ne pas compromettre d’éventuels futurs projets de transport[68]. Rompant avec la tradition de location des lieux, la SNCF mettra gratuitement à disposition certains tronçons de la voie, tandis que la Ville de Paris s'engage en contrepartie à prendre en charge l'entretien et l'aménagement des espaces ouverts au public[69].

Dans le cadre de la reconquête de la Petite Ceinture, ce projet de protocole va permettre d'élaborer d'ici fin 2015 un « plan-programme » pluriannuel qui, selon un communiqué de la Ville[70], « permettra d’engager la reconquête de la Petite ceinture en envisageant l’ouverture du plus grand nombre de tronçons possible pour la promenade et accueillir de nouveaux usages réversibles tout en valorisant la biodiversité ». Cette concertation sera mise au point « avec les Parisiens, les instances participatives et le tissu associatif local. Elle devra s’appuyer sur les réflexions et concertations menées par les mairies d’arrondissement avec les habitants, conseils de quartier et associations ».

Des aménagements légers et réversibles seront créés afin de permettre des espaces verts et de promenade ainsi que des activités culturelles et sportives. Il sera également possible d'y implanter des buvettes et des restaurants, « voire des cinémas ou des boîtes de nuit, en respectant les riverains », a annoncé Anne Hidalgo, la maire de Paris[68].

Interrogée par le groupe PCF regrettant que la Petite Ceinture ne soit pas utilisée pour le transport de voyageurs ou de marchandises alors que la Ville entend lutter contre la pollution de l'air, Mme Hidalgo, a estimé devoir rappeler qu'il avait déjà été décidé depuis longtemps d'installer une ligne de tramways sur les boulevards des Maréchaux plutôt que de remettre en activité la ligne de Petite Ceinture : « Force est de constater que la Petite Ceinture passe souvent au pied des habitations et que je ne veux pas imposer aux riverains (…) un endroit où il y aurait une activité ferroviaire intense »[71]. Cependant, restent maîtres des décisions finales la SNCF (propriétaire de la ligne) et la région Île-de-France (responsable des transports et de leur financement).

L'UMP, quant à elle, a regretté que la friche ferroviaire de la Petite Ceinture n'ait pas été mise à profit pour créer dans Paris une piste cyclable continue[68].

Promenade plantée

Cette promenade est basée sur le modèle de la coulée verte René-Dumont reprenant le tracé de l'ancienne ligne de la Bastille. Le dossier a fait l'objet de discussions entre RFF (propriétaire des emprises) et la Ville de Paris. Le protocole d'accord qui en découle a été accepté par le Conseil de Paris au printemps 2006[72] mais n'a jamais été implanté bien qu'il soit également inscrit dans le Plan de déplacement de Paris adopté en .

Les opposants au projet rappellent que le site de la ligne, souvent en viaduc ou en tranchée, est d'un accès difficile. Par ailleurs, plusieurs tunnels, longs parfois de plus d'un kilomètre comme celui du parc des Buttes-Chaumont (1 200 m), rendent ces parties de l’ouvrage peu attractives.

Toutefois, sur la Petite Ceinture du 15e, un premier tronçon long de 1300 mètres, aux aménagements légers et réversibles à la demande de RFF, est ouvert en 2013 entre la place Balard et la rue Olivier-de-Serres. Les travaux ont un coût estimé à quatre millions d’euros[51],[73],[74].

Un nouvel espace de 13 600 m2, accessible par la rue de l'Interne-Loeb, est ouvert au public en dans le secteur de l'ancienne gare de la place de Rungis[75].

Les élus Verts militent pour transformer la Petite Ceinture en espace vert (gain immédiat de 10 % d'espaces verts intra-muros) pour renforcer son rôle de régulation thermique et de trame verte[76].

Piste cyclable

Une association[77] soutient l'idée de transformer la ligne en piste cyclable autour de Paris. Cette piste en site propre présenterait l'avantage d'être sécurisée par rapport aux voitures et ne dérangerait pas les piétons ; par ailleurs, les faibles déclivités sont idéales pour circuler dans Paris. Des ascenseurs à vélos pourraient être installés dans les zones trop profondes pour y construire des rampes d'accès. Les anciennes gares seraient reconverties en stations Vélib'.

Projets ferroviaires

En 2015 il n'existe pas de projets réutilisant l'infrastructure ferroviaire de la ligne bien que plusieurs propositions soient présentées, notamment par le PCF[78] et des associations[79], et que plusieurs études aient été réalisées.

Ligne de métro, de tramway, de tram-train ou de transport de marchandises

La base d'expérimentation du projet Aramis en 1986, à l'emplacement de l'ancienne gare de Grenelle-marchandises.

Dans les années 1970 et 1980 sont proposés le projet Aramis (agencement en rames automatisées de modules indépendants en stations), d'abord un taxi robot, puis un mini-métro automatique. Pour desservir une exposition internationale en 1989 (projet rapidement abandonné), puis pour une possible candidature de Paris aux Jeux olympiques d'été de 2000, le système Aramis est retenu et un réseau empruntant en partie la ligne de Ceinture sud de Paris est projeté. Une piste d'essai est construite à la gare de Grenelle-marchandises. Cependant, les essais révèlent des inconvénients et le projet est abandonné. Les installations sont alors démontées.

Lors des études portant sur le prolongement du tramway T2 à la Porte de Versailles (correspondance à la station Porte de Versailles), il a été envisagé de réutiliser la ligne de Petite Ceinture jusqu'à la rue de Vaugirard et éventuellement jusqu'à la porte d'Ivry. Cependant, un autre itinéraire n'empruntant pas la ligne a été choisi, notamment dû aux riverains qui s'opposaient au prolongement via la Petite Ceinture, craignant des nuisances sonores. La commission d'enquête relative au prolongement de la ligne T2 via la voirie a émis un avis défavorable unanime, affirmant que le choix de la Petite Ceinture était meilleur : « Aussi la commission est unanime à penser que l'intérêt général du projet doit l'emporter sur les intérêts particuliers de quelques riverains, qui ont acheté le long de la PCF en connaissance de cause, la Petite Ceinture n'étant en aucun cas déclassée[80]. » Cependant, les acteurs du projet ont décidé de ne pas tenir compte de cet avis en utilisant l'article L126-1 du Code de l'environnement. Cet article permet d'engager les travaux après que l'ensemble des autorités de l'État, des organes délibérant de la collectivité territoriale ou des établissements publics responsables du projet s'est prononcé sur l'intérêt général de l'opération projetée[81].

De même, la ligne de tramway T3a, devant reprendre le service de ceinture (assuré alors par les lignes de bus PC, héritant lui-même de celui assuré par les trains), fait l'objet d'études projetant la réutilisation de la Petite Ceinture. Là encore, il a été choisi de ne pas le faire et d'implanter plutôt la ligne de tramway en site propre sur les boulevards des Maréchaux, pour les raisons suivantes selon le maître d'ouvrage : « Les études relatives à la réouverture de la Petite Ceinture menées en 2000 et 2001 ont révélé les inconvénients de son utilisation. Un tracé plus excentré, en bordure du périphérique, n’offrirait quant à lui pas autant d’avantages en termes de desserte et d’aménagement urbain. » « Par rapport aux Maréchaux, la Petite Ceinture Ferroviaire répond à une logique de transport différente et présente des inconvénients : » « - une moindre accessibilité : sur la Petite Ceinture Ferroviaire, le tramway (situé soit en viaduc, soit en souterrain) serait moins accessible que sur les Maréchaux où il se situe au niveau de la voirie ; les correspondances avec les autres transports collectifs (lignes de métro et de bus dont les stations sont sur les boulevards des Maréchaux) seraient plus complexes du fait des dénivellations ; » « - des correspondances moins bien assurées avec les autres transports collectifs aux portes de Paris (métro, bus de banlieue et Mobilien de banlieue) ; » « - une moindre proximité avec les communes limitrophes : la Petite Ceinture est plus à l’intérieur de Paris que les Maréchaux, ce qui limiterait le nombre des correspondances avec les bus de banlieue ; » « - une logique de transport interurbain : sur le site de la Petite Ceinture le tramway s’apparenterait davantage au RER A qu’à la ligne no 1 du métro, alors que sur les Maréchaux il répond à une logique de transport interquartiers.[82] » Le tramway T3b, prolongement au nord du T3a, utilise lui aussi les Maréchaux mais s'en écarte dans le nord-est de Paris pour desservir les Grands Moulins de Pantin, assurer une correspondance à la station Porte de la Villette avec le métro et une autre avec le RER à la gare Rosa-Parks, alors en projet.

De fait, à la suite de la mise en service de ces lignes de tramway, la desserte fine du secteur est assurée, rendant moins intéressant tout projet de remise en service de la ligne de Petite Ceinture. Seul le tracé entre la gare Rosa-Parks et la station Porte de Vincennes s'écarte suffisamment des Maréchaux (1 400 mètres au niveau de la gare de Ménilmontant) pour justifier un service de transport en commun. Cependant, l'Association pour la sauvegarde de la Petite Ceinture et de son réseau ferré (SPCRF) affirme que ces lignes de tramway seront saturées et que la remise en service de la ligne de Petite Ceinture permettrait, en offrant des itinéraires équivalents ou plus rapides, de désengorger les lignes de métro 1, 2, 3, 6, 13 et 14, la ligne C du RER et les lignes de tramway T3a et T3b[83]. Le T2, quant à lui, serait revalorisé par son prolongement sur la Petite Ceinture ou, dans une situation moins favorable, par sa correspondance avec cette dernière.

L'Atelier parisien d'urbanisme envisage, dans une étude publiée en [84], la réutilisation du segment Est de la ligne de Petite Ceinture par le tramway T8 entre Rosa-Parks et Porte de Vincennes. Trois nouvelles stations pourraient être ajoutées sur cette section : une en correspondance avec la ligne 11 à la station Pyrénées, une autre en correspondance avec les lignes 3 et 3 bis à la station Gambetta[85], reprenant la proposition de 1896 de gares souterraines, déjà étudiée en 1997 par la SNCF[86], et enfin une troisième, en correspondance avec la ligne 7 bis à la station Botzaris[87].

Cependant, un service de desserte rapide, en correspondance avec les réseaux RER et Transilien, complémentaire des tramways T3a et T3b est envisageable[88], permettant notamment de dé-saturer le T3a et soulager éventuellement les lignes de bus 62, 64 et 26. Le COPEF a également proposé un projet de tramway express sur la Petite Ceinture en 2006[89], projet de nos jours soutenu par l'ASPCRF[90].

Le transport de marchandises reste également envisageable. Ainsi, le groupe communiste milite pour le maintien de rails sur la Petite Ceinture pour le transport de marchandises au plus proche de la destination finale par un mode peu polluant[76]. Une utilisation de la ligne à cette fin permettrait d'y reporter une partie du trafic routier. La gare de Paris-Gobelins, qui n'est reliée qu'à la Petite Ceinture et dont l'activité logistique reste très importante (trafic routier dû à la présence de grossistes et semi-grossistes pour le commerce asiatique), pourrait alors retrouver sa fonction ferroviaire[91].

Réutilisations de tronçons à des fins d'interconnexion entre réseaux

Dans le cadre des travaux de Paris Rive Gauche, le raccordement des voies de la Petite Ceinture vers la gare d'Austerlitz a été reconstruit à travers les nouveaux immeubles afin de pouvoir échanger du matériel avec la gare de Lyon. Un deuxième raccordement passant sous le boulevard du Général-d'Armée-Jean-Simon a également été reconstruit.

Ligne touristique de vélorails

En application d'un protocole entre la Ville de Paris et Réseau ferré de France signé en , il a été à l'époque envisagé d'utiliser la plate-forme, en complément de la promenade plantée, pour des activités ludiques de vélorail[92]. Ce projet a été complètement abandonné.

Jardins partagés

Les Jardins du Ruisseau, à gauche...
... sont un havre de paix pour les amoureux de la nature en ville.
Concert donné à la Recyclerie, dans l'ancienne gare du boulevard Ornano.

Les quais de la gare d’Ornano, aujourd'hui en pleine terre, sont utilisés depuis de longues années pour y faire pousser des fruits, des légumes et des fleurs. Ce sont des habitants du 18e arrondissement qui, dès 1998, ont proposé la création de ces jardins afin de sensibiliser à l’environnement et au civisme les enfants des écoles voisines par le biais du jardinage[93].

Dénommés Les Jardins du Ruisseau[94] – du nom de la rue qui enjambe la voie ferrée – ces jardins partagés situés Porte de Clignancourt, non loin du marché aux Puces de Saint-Ouen, sont devenus un havre de paix pour les amoureux de la nature en ville et une promenade prisée des randonneurs depuis que la Mairie de Paris en fait régulièrement la promotion. Les manifestations comme la Fête des abeilles et du miel[95] ou le festival Clignancourt danse sur les rails[96] (6 000 visiteurs en 2015[97]) attestent d'un riche calendrier alternant événements, portes ouvertes et animations diverses, tandis que de l'autre côté des rails se déploie une activité parallèle : la Recyclerie.

D'autres jardins partagés existent également sur l'ancienne ligne ferroviaire, tel celui de la rue de Coulmiers dans le 14e arrondissement[98] et ceux de la Petite Ceinture du 12e arrondissement, où un secteur long de 300 mètres situé dans le prolongement du square Charles-Péguy (entrée 21 rue Rottembourg) accueille un jardin partagé et un sentier nature permettant d'étudier les biotopes existants. De plus, le jardin partagé Claude Decaen, situé au croisement de la Petite Ceinture du 12e et de la rue Claude-Decaen, au numéro 7, abrite également 500 m2 d'espaces verts destinés à la promenade et animés directement par les habitants du quartier[60],[99].

Dans le nouveau quartier de la gare de Rungis (13e)[100], un nouveau tronçon de 500 m de long et d'un hectare de superficie est également accessible et vient désormais compléter les jardins des 12e, 14e et 18e arrondissements[101]. Des activités sportives et des animations pour enfants y sont également organisées.

La Recyclerie

Face aux Jardins du Ruisseau cités plus haut, et dans l'ancienne gare du boulevard Ornano, se déploie une initiative parallèle : la Recyclerie[102], lieu de vie destiné à promouvoir le recyclage, valoriser les initiatives collaboratives et sensibiliser les « consomm'acteurs ». Le lieu comprend également un bar et un restaurant[103] et développe une programmation axée sur les concepts éco-citoyens[104].

Activités culturelles

De nombreuses initiatives artistiques ont déjà investi la ligne de Petite Ceinture. La Flèche d'or, une salle de concerts à la programmation éclectique[105], s'était déjà installée dans les bâtiments de l'ancienne gare de Charonne dans les années 1990[106] et c'est ce modèle d'aventure culturelle qui a inspiré la réhabilitation de deux gares laissées à l'abandon dans le 18e arrondissement : la gare d'Ornano, en 2013, avec le projet de la Recyclerie et la Gare de l'avenue de Saint-Ouen, en 2015, grâce au projet du Hasard Ludique qui promet « un lieu iconoclaste dédié aux musiques actuelles et aux arts créatifs[107] ».

Cette coopérative, qui a ouvert les lieux à l'automne 2015, s'est déjà fait connaître en organisant en , dans les murs encore dénudés de la gare, l'exposition « Égarez-vous[108] » qui retraçait l'histoire de cette dernière dans le cadre des Journées européennes du patrimoine[109] ! et en programmant avec les Jardins du Ruisseau et la Recyclerie le festival « Clignancourt danse sur les rails[96] ».

Performances et art contemporain

Dans son édition de 2014, la Nuit blanche de Paris – intitulée « L'itinéraire de Grande Randonnée Artistique (G.R.A.)[110],[111] » – a également programmé des animations le long de l’artère verte qui relie le parc Georges-Brassens au parc André-Citroën dans un parcours dénommé « Je perf', ils perfs'... Nous dansons[112] » où des artistes défièrent les règles de la pesanteur avec des performances et des installations hors norme au fil d'un parcours consacré à des expériences proches du cirque et de la danse[113].

Chloé Moglia[114], artiste familière du cirque et des arts martiaux[115], s'est suspendue à une barre fixe à plusieurs mètres du sol au-dessus de la Petite Ceinture, évoluant pendant une bonne partie de la nuit dans un face-à-face avec le vide, à la seule force des bras[116]. Plus loin, Jörg Müller invitait cinq artistes[117] dans un énorme tube à essai de trois mètres de haut et rempli d'eau pour une chorégraphie aquatique explorant l’apnée et les principes du corps flottant[118]. Plus tard pour conclure la soirée, Jeff Mills, un célèbre DJ américain de musique techno[119], concevait un grand bal populaire[120] où il revisitait durant quatre heures, toute l'histoire de la danse à deux depuis le Moyen-Âge en jonglant d'une époque à l'autre au cours d'une performance sonore et visuelle destinée à expérimenter des mouvements et des rythmes dans une expérience collective[121].

Tournages de films

En , une scène du film Le Petit Spirou a été tournée sur la Petite Ceinture du 15e. Le réalisateur, Nicolas Bary, cherchait « un lieu avec des rails, de la verdure mais où on sent quand même la présence de la ville » ; la logistique liée au tournage explique également ce choix[122].

Galerie de photographies

Notes et références

  1. Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires), en 1985.
  2. « no 3434 - Décret portant qu'il sera établi, à l'intérieur du mur d'enceinte des fortifications de Paris, un chemin de fer de ceinture reliant les gares de l'Ouest et Rouen, du Nord, de Strasbourg, de Lyon et d'Orléans : 10 décembre 1851 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, x, vol. 8, no 470, , p. 1105 - 1112 (lire en ligne).
  3. « no 3435 - Décret qui approuve la convention passée entre le ministre des Travaux publics et les Compagnies des chemins de fer de Paris à Rouen, de Paris à Orléans, de Paris à Strasbourg et du Nord pour la concession du chemin de fer de ceinture : 11 décembre 1851 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, x, vol. 8, no 470, , p. 1112 - 1123 (lire en ligne).
  4. La Compagnie de l'Ouest n'est pas concernée ni l'essentiel de la rive gauche.
  5. « no 3421 - Décret qui autorise les compagnies concessionnaires des chemins de fer du Nord et de Strasbourg à établir un chemin de fer de raccordement entre les gares de la Chapelle et de la Villette : 10 décembre 1851 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, x, vol. 8, no 469, , p. 1075 - 1076 (lire en ligne).
  6. « no 4396 - Décret qui déclare d'utilité publique l'exécution d'un chemin de fer formant prolongement du chemin de fer de ceinture et se dirigeant de la commune des Batignolles sur Passy et Auteuil : 18 août 1852 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, x, vol. 10, no 573, , p. 447 - 450 (lire en ligne).
  7. « no 2877 - Décret impérial qui approuve la convention passée, les 2 février et 6 avril 1855, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et les Compagnies des chemins de fer de Paris à Saint-Germain, de Paris à Rouen, etc. : 7 avril 1855 », Bulletin des lois de l'Empire français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 6, no 313, , p. 57 - 58 (lire en ligne).
  8. « no 9342 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique le prolongement du chemin de fer de ceinture de Paris, sur la rive gauche de la Seine, entre Auteuil et la gare d'Orléans : 14 juin 1861 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 18, no 953, , p. 253 - 254.
  9. Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de Paris, p. 765.
  10. « no 13540 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 31 mai 1865, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour la concession du chemin de fer de ceinture de Paris (rive gauche) : 18 juillet 1865 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 26, no 1319, , p. 234 - 237.
  11. « no 13686 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique le raccordement du chemin de fer de ceinture de Paris (rive droite) avec le chemin de fer d'Auteuil, et rend définitive la concession dudit raccordement, accordée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest : 18 septembre 1865 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 26, no 1337, , p. 596 - 597.
  12. « no 2608 - Décret impérial qui approuve une Convention relative à la concession d'un Chemin de fer destiné à relier la gare d'eau de Saint-Ouen au Chemin de fer de ceinture : 24 mars 1855 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 5, no 289, , p. 717 - 730 (lire en ligne).
  13. « no 4820 - Décret impérial portant autorisation de la société anonyme formée à Paris sous la dénomination de Compagnie du chemin de fer et des docks de Saint-Ouen : 11 juillet 1856 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 8 « Partie supplémentaire », no 302, , p. 209 - 219.
  14. « N° 13501 - Décret impérial qui, 1° déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'embranchement destiné à relier le marché à bestiaux de Paris avec le chemin de fer de Ceinture ; 2° approuve la convention passée, le 26 juillet 1864, entre la ville de Paris, et le syndicat du chemin de fer de Ceinture, pour la construction et l'exploitation dudit embranchement : 19 octobre 1864 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 26, no 1314, , p. 171 - 174.
  15. Voir ce site.
  16. Ibid., p. 765.
  17. Les travaux de deux portions ont été photographiés : dans les 12e et 20e arrondissements et dans les 17e et 18e arrondissements.
  18. Projet non concrétisé de gares souterraines sur la Petite Ceinture ferroviaire, article du 16 août 2011, sur petiteceinture.org, consulté le 1er septembre 2015.
  19. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - pages 172-173.
  20. Ibid., p. 766.
  21. « Décret relatif à la réorganisation de l'exploitation des chemins de fer de ceinture de Paris : 23 octobre 1934 », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 257, , p. 10940 - 10942 (lire en ligne).
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  27. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - page 23.
  28. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - page 44.
  29. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - page 201.
  30. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - page 134.
  31. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - page 198.
  32. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - page 84.
  33. La saga de la Petite Ceinture par Bruno Carrière - Éditions La Vie du Rail, 1991 - page 72.
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Bibliographie

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  • J. Banaudo, Trains oubliés volume 4 : L'État, le Nord, les Ceintures, éditions du Cabri, 1982.
  • Hors série de la revue Connaissance du Rail, octobre 1991 : La Petite Ceinture de Paris, éditions de l'Ormet.
  • Bruno Carrière, La saga de la Petite Ceinture, éditions de La Vie du Rail, 1991, réédition en 2001.
  • La Marche Magazine, mai 2004.
  • Philippe-Enrico Attal, « 1934 : La fin de la Petite Ceinture », Historail, no 23, , p. 6-25.
  • Pierre-Alain Menant, La Petite Ceinture de Paris et la ligne d'Auteuil, éditions du Petit Pavé, 2017
  • Jean-Emmanuel Terrier, Samuel Delziani, La saga de la Petite Ceinture, tome 2, éditions de La Vie du Rail, 2018

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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