Graffiti

Un graffiti est une inscription exécutée sur une surface parfois considérée comme un art et souvent comme une dégradation.

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Pour l’article ayant un titre homophone, voir Graphiti.

Ne doit pas être confondu avec street art ou fresque.

Inscription espagnole au El Morro National Monument, 1605, avec des graffitis ultérieurs.
Divers graffitis (collage, tag, pochoir) à Barcelone. Au milieu à droite, un personnage féminin signé Miss Van.
Un camion « graffé », à Paris.
Une maison « graffée» à Saragosse
Tag d'O'clock à la gare de Namur.
Graffiti de Opur la bouture

On en retrouve, remontant à plusieurs siècles avant notre ère, de la simple marque de griffure à des représentations plus élaborées, en passant par des textes, parfois difficiles à déchiffrer.

Au tournant des années 1960, advient l'invention de la peinture aérosol en bombe et des gros marqueurs, qui sont devenus les outils les plus utilisés pour ce genre de pratique.

Dans la plupart des pays, cette activité, quelle que soit la nature de la surface, est considérée comme illégale. En France, l'acte de vandalisme consiste à détruire, dégrader ou détériorer volontairement le bien d'autrui, et le graffiti et les autres inscriptions non autorisées sur un mur, dans le métro ou sur un bus enfait partie[1].

A priori, la signification du geste pose un gros problème d'interprétation sur les plans anthropologique et culturel. On ne saurait réduire cet acte, à une seule dimension : volonté de dégrader, geste politique, signature, geste esthétique ?

Toute personne qui pratique le graffiti ne voit pas son geste comme étant absolument celui d'un « artiste ». De même, tout artiste qui se revendique comme adepte de l'art urbain ne considère pas systématiquement ses productions comme étant du graffiti. Enfin, si le graffiti est destiné à être vu (ce qui n'est pas toujours le cas), l'opinion que l'on en a dépend essentiellement du contexte.

Origine du mot

Inscription latine (vers 1569) gravée au stylet sur un mur, à même une fresque (Chapelle de la Sainte-Trinité, Lublin).

Étymologie et usages

Le substantif masculin « graffiti » est un emprunt[2] à l'italien graffiti[2],[3],[4], pluriel de graffito[2],[3],[4], dérivé de grafio, du latin graphium (« éraflure ») qui tire son étymologie du grec graphein (γράφειν) qui signifie indifféremment écrire, dessiner ou peindre. On utilise donc le mot graffiti indifféremment au singulier et au pluriel mais l'utilisation du « s » à (graffitis) est admise dans l'usage[5].

En France, les graffiti issus de la tradition nord-américaine (tags, graff, free style) côtoient les graffiti issus de la tradition ouest-européenne (collages, pochoirs). Les auteurs de ces graffiti sont appelés « graffeurs » ou « graffiti-artists » plutôt que « graffiteurs ». Au Québec, il n'est pas rare de les qualifier de « graffiti-artists » de « graffiteurs » ou de « writers », comme en anglais. Les mots-valise « calligraffiti » et « calligraffitiste », attribués à Bando dans Le Livre du graffiti[6] n'ont pas été retenus par l'usage ni par le milieu se réclamant de cette forme d'art urbain. En anglais, on évoque le plus souvent ces peintres par le terme de « graffiti-artists », « writers » ou encore « aerosol-artists ». Lorsque le graffeur passe dans le domaine des créations légales, Monzon parle de « peintre en aérosol ». Ces graffeurs se font connaître en apposant leur signature, communément appelée « blaze »[7], ou celle du collectif (généralement appelé « posse », « crew » ou « squad ») auquel ils appartiennent sous leurs œuvres, les murs, les métros ou encore les camions.

Graffiti est le nom générique donné aux dessins ou inscriptions calligraphiées, peintes, ou tracées de diverses manières sur un support qui n'est pas prévu pour cela. Certains considèrent le graffiti comme une forme d'art qui mérite d'être exposée dans des galeries tandis que d'autres le perçoivent comme indésirable. Dans ses formes les plus élaborées, le graffiti est également une forme d'art graphique. Le « tag » est une signature ; il est soit apposé pour signer un graff soit utilisé seul et pour lui-même. Le « flop » est un lettrage en forme de bulle élaboré généralement d'un seul trait. Ce procédé étant assez difficile à réaliser, certains graffeurs préfèrent les peindre lettre par lettre.

Histoire

On distingue généralement le graffiti de la peinture murale, laquelle suppose un dispositif, une composition, des techniques, un temps d'exécution plus conséquents.

Les graffitis et l'archéologie

Comme nous ignorons l'exacte signification des peintures rupestres, nous ignorons d'autant plus leur statut. Il nous reste des traces de mains en négatif, des dessins d'animaux, d'humains, d'objets, parfois des signes, des glyphes se répétant, qui, tous ensemble, en un même lieu, semble constituer un langage dont nous avons perdu les clefs. On sait juste que les parois des habitats primitifs qui étaient des cavités, occupées il y a 20, parfois 30 000 ans, sont recouvertes d'images et qu'elles sont parvenues jusqu'à nous[8].

Les graffitis ont une grande importance en archéologie, mais ne sont pertinents que sous certaines conditions scientifiques : ils font partie, avec les textes épigraphiques, des témoignages écrits hors du champ littéraire, ils sont d'extraction populaire, constituant des marqueurs anthropologiques, regardés comme « preuves de vie » et parfois aptes à nous révéler (tout comme ceux d'aujourd'hui) des aspects inédits des sociétés qui les ont produits.

Les graffitis antiques sont de nature très variée : annonces électorales, messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), « cri » politique, religieux, érotique, personnel, etc. Quelques exemples[9] : « Cornelia Helena est la maîtresse de Rufus », « J'ai baisé ici le 19 et le 13 des calendes de septembre », « Pyrrhus salue son confrère Chius. J'ai de la peine d'avoir appris que tu étais mort. Alors adieu », « Si tu as compris ce que peut l’amour, si tu as conscience d’être humain, prends pitié de moi, permets-moi de venir, Fleur de Vénus… », « Tu es une charogne, tu es un rien du tout », « Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur toi ». Les graffitis de l'époque romaine sont généralement rédigés en latin vulgaire et apportent de nombreuses informations aux linguistes comme le niveau d'alphabétisation des populations (car ces textes comportent des fautes d'orthographe ou de grammaire). Du fait même de la présence de ces fautes, ces textes fournissent aussi des indices sur la manière dont le latin était prononcé par ses locuteurs.

Rome, IIe siècle, un âne crucifié. Le commentaire Alexamenos adore son Dieu suggère que ce dessin raille un Romain converti au christianisme.

Pompéi, figé dans les cendres en 79, est l'un des rares sites suffisamment bien conservé pour révéler aux chercheurs d'authentiques graffitis d'époque. Les graffitis sont par essence éphémères et disparaissent (érosion, destruction du support, etc.). L’Antiquité et le Moyen Âge ont laissé de nombreux exemples de graffitis : l'Agora d'Athènes, la Vallée des rois en Égypte, les grands caravansérails du monde arabe, en recèlent. Ces inscriptions ont parfois une importance historique qui est loin d'être anecdotique, en prouvant par exemple que des mercenaires grecs ont servi en Égypte au VIIe siècle avant l'ère chrétienne[10]. Dans la cité d'Éphèse, on trouvait des graffitis publicitaires pour les prostituées, indiquant de manière graphique à combien de pas elles se trouvaient et pour combien d'argent.

Le graffiti n'est pas propre au monde gréco-romain : on trouve des graffitis maya à Tikal (Guatemala), viking en Irlande ou à Rome, et runes varègues en Turquie. Des graffitis, parfois très anciens, sont trouvés dans des endroits abrités de la lumière, de l'humidité et sur des surfaces unies, tels que les cellules de prisons ou monacales et les casernes, les cales des bateaux, les caves, les catacombes (ceux des premiers chrétiens, dans les catacombes romaines, sont une importante source de documentation à leur sujet), sous les combles des bâtiments anciens, etc. La tour de la Lanterne à La Rochelle, en France, est riche de graffitis de prisonniers, ouvriers et marins, qui représentent souvent des embarcations. Certains mobiliers sont souvent gravés d'inscriptions : tables et bancs d'écoles[11], portes de toilettes publiques.

Peinture recouverte de graffitis exécutés par des militaires dans le fort de Cormeilles.

Le premier musée des graffitis historiques a été créé par Serge Ramond en 1987 à Verneuil-en-Halatte dans l'Oise. Il regroupe plus de 3 500 moulages de graffitis de toute la France couvrant 10 000 ans d'histoire. Un musée du graffiti ancien existe également à Marsilly.

Temps modernes

Vers l'âge de la cinquantaine, Restif de la Bretonne, écrivain libertin du XVIIIe siècle, rapportait les évènements de sa vie sous forme de graffitis qu'il faisait sur les parapets des ponts de l'Île Saint-Louis lors de ses promenades nocturnes. Il a abandonné cette activité maniaque (qui a duré de 1780 à 1787) en constatant la disparition de ses inscriptions, après s'être rendu compte qu'une main « concurrente » les effaçait[12]. Il effectue alors le relevé de ses propres mots qu'il transcrit finalement dans un recueil publié à titre posthume et intitulé Mes inscriptions[13].

Sur de nombreux monuments français, on relève des graffitis anciens. Au château de Vincennes, des graffitis de prisonniers s'étalent de 1550 à 1945. Le château de Chambord en compte deux milliers, dont un, revendiqué, de Victor Hugo ; au XVIIe siècle, l'historien Bernier note déjà que le château comporte « une infinité de noms, tant des étrangers que des Français, écrits sur les murs ». Victor Hugo est du reste un graffeur obstiné, qui revendique dans ses journaux ses différents forfaits et s'avère l’un des premiers à avoir documenté le graffiti, par ailleurs présent dans plusieurs de ses ouvrages. En 1849, Gustave Flaubert s'indigne de trouver dans le château de Chillon une « quantité de noms d'imbéciles écrits partout ». Lors de la Première Guerre mondiale, le château de Pierrefonds est réquisitionné pour loger des soldats ; 460 de leurs graffitis ont été dénombrés depuis. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des messages sont inscrits par des Juifs au camp de Drancy, comme la famille Lonker : « Déportés le 11 février 43, destination inconnue, vive la France ! »[14],[15],[16].

Le graffiti urbain se développe souvent dans un contexte de tensions politiques : pendant les révolutions, sous l'occupation, (le Reichstag à Berlin couvert de graffitis par les troupes russes), pendant la guerre d'Algérie, en mai 1968, sur le Mur de Berlin ou dans les régions où se posent des problèmes d'autonomie (notamment Bretagne des années 1970, et Irlande du Nord). Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d'aérosols de peintures « émaillées » (originellement destinées à la peinture d'automobiles), une partie des graffitis a gagné une vocation esthétique.

Dans la période contemporaine, les graffitis de particuliers sur des monuments sont généralement mal vus, comme en 2013, lorsqu'un touriste chinois grave son nom dans le temple d'Amenhotep III (Égypte), ce qui conduit à une enquête publique en Chine et aux excuses du jeune homme et de sa famille. En 2017, des inscriptions sur le Lincoln Memorial, le Washington Monument et le National World War II Memorial (États-Unis) engendrent également une vague de protestation et une enquête de police. De nos jours, la loi française punit de 750 euros d'amende toute « dégradation intentionnelle » sur les monuments. Dans certains lieux, en France ou en Italie, des murs d'expression ou des opérations de conservation de messages électroniques des visiteurs sont mis en place. Début 2018, une saison culturelle « Sur les murs, histoire(s) de graffitis » est organisée dans plusieurs monuments français[14].

New York

New York, le berceau de la culture hip-hop.

Le mouvement nord-américain est très spectaculaire dans le métro de New York dont les rames se sont subitement couvertes de noms : Taki 183, Tracy 168 (en), Stay High 149, etc.[17]. En quelques années, ces « tags » (signatures) sont devenus de véritables typographies ; leurs auteurs ont décliné l'écriture de leurs messages (plus souvent leurs noms) afin d'en augmenter la visibilité, ou d'en développer le style, pour marquer ou s'affirmer par leur personnalité, et pour faire partie de la mémoire collective, ne serait-ce que dans leur milieu, parfois au moins comme simple précurseur d'un style. Le but du graffiti nord-américain était au départ d'obtenir « the Fame », c'est-à-dire la célébrité, la reconnaissance des autres tagueurs ou graffeurs leur signifiant par là qu'ils existent. Tous les moyens seront bons pour cela. La simple affirmation d'une identité (« je me surnomme Taki, j'habite la 183e rue »[18]) s'est doublé d'ambitions plastiques, qui se sont révélées être un autre moyen de se faire remarquer : ce n'est plus seulement le graffeur le plus actif ou celui qui prend le plus de risques qui obtient une forme de reconnaissance, mais aussi celui qui produit les œuvres les plus belles. Très rapidement, des styles standardisés (lettrage « bulles », lettrage « wild style ») et des pratiques (« top-to-bottom whole car »[19], « Whole Car Windows Down »[20], « throw-up »[21], etc.) se cristallisent. Des groupes (appelés « posses », « crews », « squads » ou « gangs »), comme la ville de New York en a toujours connu, se forment et permettent aux graffeurs de s'unir pour exécuter des actions spectaculaires (peindre plusieurs rames d'un train par exemple), pour ajouter un nom collectif à leur nom individuel mais aussi pour s'affronter entre groupes, de manière pacifique ou non. Ces groupes sont souvent constitués par origines ethniques et ont pour noms des acronymes en deux ou trois mots : Soul Artists (SA), The Crazy Artists (TCA), etc.

En 1972, les artistes tels que Phase 2, Coco, Flint et d'autres, se regroupent et créent l'UGA (Union of Graffiti Artists).

Ils exposent la même année au City College et en 1973 à la Razzor Gallery.

En 1973, le New York Magazine lance le concours du plus beau graffiti du métro.

De 1973 à 1983, les artistes exposent dans des galeries, d'abord associatives puis à la Fun Gallery de Patti Astor et à la galerie Fashion Moda pour enfin investir les galeries d'art contemporain traditionnelles (Tony Shafrazi Gallery ou encore Sydney Janis Gallery.

Des graffeurs « légendaires » tels que Phase 2, Dondi, Rammellzee, Lee Quinones, Seen, Futura 2000, Fab Five Freddy y exposent leur travail.

La culture hip-hop émerge du graffiti, né bien avant, mais aussi d'autres formes d'expression nées en même temps : une nouvelle danse plutôt acrobatique (break dance), un genre musical à base de textes parlés (rap), de mixage de disques (dee jaying), (scratch) et de fêtes en plein air (sound systems). Les deux pionniers les plus célèbres d'une conjonction entre break dance, rap, dee-jaying et graffitis sont Phase 2 et Fab Five Freddy.

En 1983, le graffiti dans le métro est sévèrement réprimé et il commence à se déplacer sur les murs des quartiers défavorisés de la ville avant d'essaimer dans d'autres grandes villes américaines (Los Angeles, Chicago, Philadelphie, Houston) et dans diverses grandes villes européennes : Paris, Londres, Berlin, Amsterdam et Barcelone surtout. C'est à cette époque également que le milieu de l'art commence à s'y intéresser[22]. Des peintres qui ne sont pas spécialement issus des quartiers défavorisés de New York et qui ont généralement suivi un cursus classique en Arts ou en communication visuelle, intéressés par l'idée d'un art urbain ou d'un art clandestin, s'associent aux graffiteurs (comme Jenny Holzer, qui fera écrire ses « truismes » à la bombe par Lady Pink) ou s'approprient leur pratique (Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Kenny Scharf, Rammellzee).

Origines

En 1960, Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d'Art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C'est sans doute la première fois que l'on évoque le graffiti comme un art.

Dans la foulée de mai 1968, les messages politiques de la rue parisienne gagnent en poésie et en qualité graphique. Ils sont notamment le fait d'étudiants en philosophie, en littérature, en sciences politiques ou en art et font souvent preuve d'humour absurde ou d'un sens de la formule plutôt étudié : « Cache-toi, objet ! », « Une révolution qui demande que l'on se sacrifie pour elle est une révolution à la papa. », « Le bonheur est une idée neuve. », « La poésie est dans la rue », « La vie est ailleurs », « Désobéir d'abord : alors écris sur les murs (Loi du 10 mai 1968) », « J'aime pas écrire sur les murs. », etc.[23]. Ces slogans sont indifféremment écrits au pinceau, au rouleau, à la bombe de peinture (plus rare) ou sur des affiches sérigraphiées. C'est de cet affichage sauvage et militant que naît une tradition parisienne du graffiti à vocation esthétique.

En 1966, l'artiste Ernest Pignon-Ernest peint une silhouette au pochoir sur le plateau d'Albion (Vaucluse) en réponse à la présence de la force de frappe nucléaire sur ce territoire. Dans les années 1970, Ernest Pignon-Ernest produira des affiches sérigraphiées, sans slogans, qu'il exposera dans plusieurs grandes villes : « les expulsés », collés sur les murs de maisons en démolition et représentant à taille réelle des personnes tenant des valises ou un matelas, « Rimbaud », représentant le poète, jeune, toujours à taille réelle. Les sérigraphies urbaines d'Ernest Pignon-Ernest interpellent le passant et lui demandent quelle est la place de l'homme ou de la poésie dans la cité moderne.

Graffiti au pochoir.

Pour se faire connaître, les groupes de musique Punk parisiens utilisent à la fin des années 1970 des affiches faite à la main qu’ils photocopieuse ou peinte au pinceaux directement sur du papier, puis directement sur les murs à l’aide de pochoirs, les marqueurs n’arrivent qu’au au début des années 1980.

Ainsi La Bande à Bonnot (dont le chanteur Spirit fondera en 1983 les Paris City Painters en références aux New York City Breakers qui se rebaptisera La Force Alphabétick ou Lucrate Milk, groupe Punk parisien avec Nina Childress, la chanteuse qui fera partie des Frères Ripoulins en compagnie de Closky, Piro KO devenu Pierre Huyghes, 3 Carrés, artistes français contemporains.

De nombreux artistes s'intéressent à l'art urbain et clandestin, comme Gerard Zlotykamien, qui peint des silhouettes évoquant les ombres macabres restées sur les murs d'Hiroshima ; Jérôme Mesnager, auteur d'hommes peints en blanc qui courent sur les quais de la Seine ; les VLP (Vive La Peinture), qui investissent les palissades autour du trou des Halles en les recouvrant de fresques sauvages aux couleurs hyper-vitaminées. C'est aussi l'époque de la Figuration libre, une époque de créativité joyeuse et humoristique, née du Pop-Art, de Bazooka, du vidéo clip, du graffiti, souvent présente dans la rue, avec Robert Combas, Les Frères Ripoulin qui peignaient sur des affiches posées clandestinement, les Nukléart avec Kriki et Kim Prisu qui font de la peinture en publique des pochoirs et collent de petits originaux sur les murs, le groupe Banlieue-Banlieue qui commence ses actions en 1982 avec des performances pendant des expositions-concerts et colle en banlieue d'immenses fresques peintes sur papier kraft.

Outre la rue, les catacombes de Paris sont dès le départ aussi un lieu important du graffiti.

Pionniers

RER de la ligne C tagué en gare de Juvisy, en banlieue parisienne, en 2004.
Sign of the times par Darco, DAIM, Loomit (de), Hesh, Vaine, Ohne en 1995. Entrée dans le Guinness Book comme le graffiti plus élevé au monde en 1996.

Le graffiti « new-yorkais » apparaît en France dès 1982, avec Bando, franco-américain, qui importe cet art des États-Unis et invite les artistes américains à Paris, dont certains, comme A-One et son élève, JonOne, s'y installeront.

Bando crée avec Ash, le Bomb Squad 2 et invite dans sa maison de Saint-Germain-des-Près les premiers artistes français, voisins de quartier, Spirit et Psyckoze.

Ash crée, avec Jay et Skki, le groupe BBC (Bad Boy Crew) un des plus grands groupes de graffeurs en Europe.

Il decouvre le terrain de Stalingrad et y invite Blitz, Lokiss, Scipion, Skki ou encore Saho, Boxer, Nasty, Sino, et Shuck2[24].

Paris attire de nombreux graffeurs européens (Shoe, Lord Anthony Cahn, Tedys, Mode 2) mais aussi américains (Jonone, Futura 2000, T-Kid, A-One, Meo, Quik, et Sharp).

Les premiers articles de presse consacrés à ce phénomène ne datent pourtant que de 1986[25].

À la fin des années 1980, le graffiti « new-yorkais » et sa culture hip-hop prédominent et trouvent leur place dans les galeries (Agnes B)

À Paris, le graffiti new-yorkais se trouve des lieux privilégiés comme les quais de la Seine, les palissades du Louvre ou du centre Georges-Pompidou, le terrain vague de Stalingrad/La Chapelle, puis s'étend progressivement aux cités des banlieues où la culture hip-hop trouve son second souffle en devenant plus populaire et moins bourgeoise.

Le graffiti s'est progressivement étendu au-delà de la culture hip hop comme dans ce clip de la chanson Le lion est mort ce soir de Pow woW en 1992 où apparait un graffiti de lion peint par le graffeur Mode 2[26],[27].

Nouvelle génération

Le graffiti évolue rapidement. Au début des années 2000 arrive ce que l'on a appelé la « nouvelle génération » : le lettrage devient plus carré et l'évolution des technologies de spray lui permet de peindre plus vite, avec de nouvelles couleurs et de nouveaux effets. Cette génération s'inspire de celle dite « old school » mais s'affirme et fait disparaître les traces de la précédente par son activité intense et la pratique du « toyage » (« toying » : le fait de peindre sur un spot déjà occupé). Le mot « toy » en lui-même désigne un graffeur inexpérimenté ou maladroit (l'acronyme « toys » peut aussi signifier « tag over your shit »). Le terme français officiel pour désigner les artistes pratiquant le toying est gâcheur ou gâcheuse.

Berlin

Mur de Berlin en 1989, côté Ouest.

En 1961, le Mur de Berlin est construit. Il sépare symboliquement et physiquement l'Europe socialiste dite « de l'Est » de l'Europe atlantiste dite « de l'Ouest ». Tandis que les Allemands de l'Est n'ont pas le droit d'approcher le mur, ceux de l'Ouest viennent de leur côté écrire des slogans, bénéficiant d'une totale bienveillance des autorités de l'Allemagne fédérale qui fait de Berlin à l'époque la capitale allemande de la liberté, de l'art et de la contre-culture : on y a le droit de consommer du hashish, de nombreux squats y prospèrent et c'est un des hauts lieux du punk, avec Londres et New York.

De nombreux artistes viennent alors du monde entier pour peindre sur le mur qui est à peu près intégralement maculé au moment de sa destruction, en 1989. L’East Side Gallery est une section du mur de Berlin côté oriental, de 1,3 km de long, qui sert de support 106 fresques réalisées par des artistes du monde entier, La première peinture a été réalisée en décembre 1989, D'autres peintres ont suivi : Jürgen Grosse alias INDIANO, Kasra Alavi, Kani Alavi, Jim Avignon, Thierry Noir, Kim Prisu, Hervé Morlay, Ingeborg Blumenthal, Ignasi Blanch Gisberti, et d'autres... Parmi les œuvres, on peut discerner la reproduction du « Baiser de l'amitié » entre Erich Honecker et Léonid Brejnev, peinte par Dmitri Vrubel.

Bruxelles

À partir de 1977, le documentaliste-graffitiste Metallic Avau s'adonne aux bombages de graffitis textuels (« Arrêtez le monde je veux descendre »). En 1978, il commence à réaliser des reportages photo et constitue une documentation du graffiti, qui, aujourd'hui encore, est l'une des plus fournies d'Europe. Vers le milieu des années 1980, les tags et les graffs font leur apparition sur les murs bruxellois, avant de s'étendre à d'autres villes du pays[réf. nécessaire].

Toulouse

À partir de 1980, le graff s'est installé à Toulouse, notamment dans la rue Gramat. Cette rue est à l'origine d'un projet de fresque collectif organisé par le Carrefour culturel Arnaud Bernard qui est une association de la ville de Toulouse. De nombreux artistes graffeurs ont participé à la réalisation de celle-ci tel que Dinho Bento, Snake, Panks et Miadana...

fresque murale de bleuets, Rennes

Rennes

Le graffeur War, réputé énigmatique, réalise des fresques murales dans l'ensemble de la ville[28].

Palestine

Peinture murale de l’artiste de rue anglais Banksy en 2005 (à droite) et la réponse du peintre français Monsieur Cana en 2008 (à gauche). Check point de Qalandia, Palestine.

La barrière de séparation israélienne est depuis le début de sa construction un support d'expression. D'abord recouvert de slogans il est vite devenu le support d'œuvres d'art engagées, sous la forme de tags, graffitis et affiches plus ou moins créatifs, dont certains sont réalisés par des artistes connus, dont les affiches du photographe JR, les fresques de l’artiste de rue anglais Banksy ou les peintures et graffitis de Monsieur Cana, qui travaille également dans les camps de réfugiés palestiniens.

Barcelone

El pez le poisson ») est un personnage abondant des murs de Barcelone.

En Espagne, la culture hip-hop perce plus tardivement que dans le reste de l'Europe[29]. La ville de Barcelone accueille pourtant une quantité extraordinaire de graffitis atypiques et créatifs qui mixent revendications sociales et politiques, graphisme underground et, dans une certaine mesure, culture hip-hop. Fin 1999, Pez, avec son Happy Fish, est à l'origine du mouvement Logo Art qui a pour objectif de contrecarrer la publicité envahissante en reproduisant un même personnage de façon plus ou moins différente et totalement gratuite sur les murs de la ville. C'est aussi là que Montana colors, la plus grande usine de matériel pour graffiti, fut créée.


São Paulo

La pichação est un genre de graffiti particulier à la ville brésilienne de São Paulo, caractérisé par l'ampleur des zones couvertes et une simplicité dans l'écriture adaptée aux conditions difficiles dans lesquelles se déroulent l'exercice. L'apposition d'une signature et parfois d'un message est donc généralement plus importante que la recherche esthétique[30]. Les pichadores s'expriment avant tout sur les murs de la mégalopole et la recherche de visibilité les pousse à peindre des façades entières ou des surfaces situées dans des zones très difficiles d'accès. On retrouve entre eux des logiques de collaboration, qui sont d'ailleurs indispensables à l'atteinte de certains lieux par effraction ou escalade.

La pichação est encore aujourd'hui une culture de rue, regardée par les habitants comme du vandalisme. Il est d'ailleurs pratiqué avant tout par une population peu éduquée, voire quasi-illettrée, qui le voit avant tout comme un mode de vie. Une séquence du film « Pixo »[31] montre cependant un besoin de reconnaissance pour certains, dont la frustration s'exprime par une intervention violente lors d'une exposition dans une faculté d'art. Si ce mouvement n'est pas présenté dans les galeries, des artistes et critiques internationaux s'intéressent de près à cet art vivant.

Aspects techniques

Un « graffiti-artist » à Bucarest.
Graffiti en mousse

Matériel

Il existe de nombreuses techniques de graffiti ou d'art de rue assimilables, telles que : la peinture aérosol (avec ou sans pochoir), la peinture à l'aérographe, la gravure (sur des vitres, sur des murs, sur des plaques métalliques, sur l'écorce des arbres, etc.), le marqueur et le stylo, la craie, la peinture au rouleau ou au pinceau, l'acide (pour vitre ou pour métal)[32], la mousse (graffiti végétal), auxquels on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l'affiche (voir : les sérigraphies de Antonio Gallego), les stickers, les moulages (en résine ou en plâtre collés sur les murs) et la mosaïque (voir : Space Invader).

Caps — embout

Le « caps » est un embout[33] placé au sommet de la bombe; il sert de valve (et de buse) par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes ; il régule le débit de peinture.

Skinny cap — embout étroit

Le Skinny cap est un embout dont la buse est étroite et est utilisé surtout pour les lignes dans un graffiti, il permet de faire des traits relativement fins et précis.

Fatcap — embout large

Tags, flops ou traits sont parfois réalisés avec un fat cap. Le fat cap est un enbout qui une fois fixé à la bombe de peinture, permet de réaliser des traits épais. C'est un embout qui permet de créer des gros tracés ou d'effectuer des remplissages.

Caps calligraphique — embout calligraphique

Fatcap possédant un embout biseauté et rotatif et permettant des tracés de largeur variable. Utilisé pour le tag calligraphique ou les tracés précis.

Disciplines

Le graffiti « new-yorkais » se caractérise par des formes relativement définies où la créativité individuelle s'exprime dans un cadre codé et impliquant l'adhésion à toute une culture (vocabulaire, lieux, préoccupations, goûts musicaux). Il existe généralement trois niveaux de production[34].

Tag

Tag à Malmö.

Le « tag » (marque, signature) est le simple dessin du nom de l'artiste. Le geste est généralement très travaillé, à la manière des calligraphies chinoises ou arabes. C'est un logo plus qu'une écriture, et souvent, seuls les habitués parviennent à déchiffrer le nom qui est écrit. Les techniques utilisées sont généralement l'aérosol, le marqueur, l'autocollant (« sticker ») et, depuis la fin des années 2000, le pulvérisateur. Cette dernière technique, difficile à maîtriser, impose un style basique et lisible des lettres.

Throw-up, block-letters

Le throw-up, ou flop est une forme intermédiaire entre le tag et la pièce. La lettre subit une première mise en volume très simplifiée et souvent réalisée dans un style Bubble. En général, les throw-up sont réalisés en quelques minutes à l'aide de deux couleurs (un remplissage et un contour). Ils sont destinés à couvrir une surface moyenne, telle qu'un store métallique, un camion ou un mur de rue en un minimum de temps. Souvent, les artistes utilisent un fond comme des bulles où un nuage[35][réf. nécessaire].

Les block-letters sont réalisés à la bombe ou au rouleau sur de grandes surfaces visibles de loin (bord d'autoroute, de voie ferrée). À l'origine de forme plutôt carrée (d'où leur nom), ils sont réalisés le plus souvent avec un remplissage chrome (qui est la seule couleur de bombe à recouvrir de façon efficace et durable les murs non apprêtés) et un contour noir, ou l'inverse. Ces dernières années, de plus en plus de graffeurs ont développé des block-letters au rouleau, ce qui a eu pour effet de rajouter de la couleur sur ces espaces péri-urbains.

Pièces et fresques

Fresque au Havre, France, en 2009.

Lorsque le graffeur a le temps, sur des spots légaux (murs d'expression libre, festivals, commandes professionnelles) ou non (« Halls of Fame » situés dans des usines désaffectées, sous des ponts ou dans des terrains vagues), il peut laisser libre cours à la technique et aux finesses du graffiti en réalisant des pièces de façon individuelle ou en groupe. Dans ces cas-là, le travail des couleurs et des formes n'est plus contraint par le temps comme dans l'action illégale. Le style individuel de l'artiste se révèle tout comme l'époque déterminant ce style. Les initiés reconnaissent aisément les travaux de graffeurs ou de crews marquants tels que Daim (Allemagne) et ses pièces en 3D, HoNeT (France) et ses pièces simplistes et troisième degré sur train comme sur mur, les XL, Xtra Largos (Espagne) et leur compositions graphiques ou encore les MSK, Mad Society Kingdom, emmenant tout un style américain derrière leur travail dérivée de la typographie. Concernant les styles les plus couramment utilisés, on peut citer le Wildstyle (dans lequel les lettres sont difficilement lisibles, abstractisées, enchevêtrées et décoratives), la 3D (mise en relief et éclairage de lettres), l'Ignorant style (dans lequel des graffeurs expérimentés tentent de reproduire des effets de débutant et ou le second degré est de mise).

Certains graffiti-artists peignent peu de lettres et se spécialisent dans le dessin de décors figuratifs ou abstraits, ou bien de personnages. Le graffiti new-yorkais s'inspire de plusieurs arts dits « mineurs », tels que la bande dessinée[36], le tatouage et l'affiche.

Grande fresque murale (en cours de réalisation), Lycée Joliot-Curie à Nanterre (Hauts-de-Seine), Shuck2 1991.
Fresque murale Graffiti, Lycée Joliot-Curie à Nanterre (Hauts-de-Seine), Shuck2 1991.

Street art

La catégorie street art rassemble les pochoirs, les interventions sur mobilier urbain, les détournements publicitaires, les stickers, les affiches, les collages, les peintures qui ne sont pas centrées sur un lettrage, et les installations, notamment.

Personnages

Graffiti de Twix (2011) dans la région de Nevers.

Un personnage peut représenter un individu, un monstre, un super-héros, un animal, un portrait, une chimère, ou tout type de forme unifiée issue de l'imagination de l'artiste. Il peut être réalisé dans un style cartoon, réaliste comme les coléograffes de Twix [37] ou surréaliste.

Pièce

Une pièce est un ensemble de lettres stylisées, il s'agit d'une représentation élaborée du nom de l'artiste. Une pièce est réalisée avec trois couleurs ou plus et peut être accompagnée d'un personnage. Elle est souvent plus recherchée et complexe que les autres type de graffitis.

Sketch

Le sketch est une esquisse ou un dessin perfectionné sur support papier. Il peut être réalisé en noir et blanc ou en couleur. Il peut être simple ou complexe, représenter un lettrage, un personnage ou encore un paysage. Le graffeur expose parfois ses meilleurs sketchs dans un blackbook[38].

Braille

En collant des demi-sphères sur les murs, le graffeur nantais The Blind a créé une forme de graffiti lisible par les non-voyants[39].

Supports

Roulant

Punition du tagueur parisien Soack sur une rame MF 67 du métro de Paris.

Dès les débuts du graffiti, les writers ont pris un certain plaisir à voir voyager leur nom. Non seulement le déplacement offre une dimension supplémentaire à l´œuvre, mais elle permet en plus au tagueur de se faire connaitre à travers les différents quartiers de sa ville voire au-delà. Ainsi, différents types de véhicules sont tagués ou graffés : camionnettes, camions, métros, RER, trains, etc. Certains artistes ont même peint le Concorde exposé au Musée Delta d'Athis-Mons, à l'aéroport d'Orly[40].

Camions

Les graffeurs sont souvent sollicités pour leurs capacités par le propriétaire du camion afin qu'il puisse le différencier des autres camions (comme au marché par exemple). Ceux qui sont payés font du travail propre en répondant aux attentes du camionneur mais il peut arriver que certains graffitis de camion soient recouverts par d'autres bandes rivales. C'est pour ça que les camionneurs sollicitent des graffeurs réputés dans le monde du graffiti.

Trains et métros

« NON STOP », whole car, DUC, TCP crew, en gare de La Défense en 1992.

Tunnels

Graffiti dans une tunnel du métro de Newcastle au Royaume-Uni.

Les tunnels des réseaux de transports en commun souterrains sont des lieux appréciés par les graffeurs. Dans les années 1980, voyant que leurs graffitis étaient effacés en surface et sur les rames, les writers sont descendus sous terre[42]. Outre que les pièces restent en place[43], ces lieux présentent une forte affluence quotidienne et donc de personnes enclines à regarder par la fenêtre. La répétition des trajets quotidiens des voyageurs rend le graffiti répétitif.

Du fait de l´obscurité qui règne dans les tunnels, l'essentiel des graffitis qui y sont exécutés sont des "chromes" qui deviennent lumineux au passage de la rame.

Voies ferrées

Les voies ferrées sont des lieux de passage et le but pour un graffeur est que son œuvre soit vue par le plus de monde possible. Elles restent tout de même un lieu dangereux en raison de la circulation rapide des trains et leur importante distance de freinage: à 90km/h un train met 800m pour s’arrêter, soit 10 fois plus qu’une voiture. Quelques artistes se tuent inutilement chaque année[44], sans pour autant arrêter l'expansion du graffiti car la voie ferrée est le principal lieu d'expression dans le monde. Dans le domaine ferroviaire cela s'appelle un accident de personne.

En France, en raison de cette problématique de sécurité toute intrusion sur le domaine ferroviaire est illégale et passible d’une peine de 3 750€ et 6 mois d’emprisonnement[44].

Toits

Les murs pignons auxquels donnent accès les toits constituent des endroits propices aux graffitis. Du fait de la difficulté de leur accès, des risques pris et de la forte visibilité de la peinture, l'œuvre dépasse sa seule figuration plastique et est enrichie d'une dimension sensationnelle. Le « writer » cherche à exprimer sa liberté de mouvement, parfois irréelle, en faisant de la verticalité une recherche. On appelle aussi cette pratique « élévation ».

Grottes et souterrains

Inscription de la grotte de Cayre-Creyt à Vallon-Pont-d'Arc (Ardèche) attribuable à la fin du XVIIe siècle.

Aujourd'hui, les graffitis laissés par les visiteurs de cavernes choquent les spéléologues modernes et l'opinion publique. Les différentes opinions et la sensibilité du sujet trouvent leur origine dans la culture, la mode et un certain conformisme[45]. Ainsi, la manière d'appréhender la tradition des signatures permet d'élever au rang d’œuvres d'art des dessins préhistoriques et d'assimiler les graffitis à des souillures.

Pourtant, les sites rupestres ou souterrains ont été décorés, effacés, surchargés durant de longues périodes, par différentes cultures sans qu'aucune réglementation n'ait été imposée aux intervenants. Les natifs (aborigènes, indiens, etc.) ne font d'ailleurs aucune différence entre ce qui a été dessiné il y a plusieurs milliers d'années et ce qui a été fait récemment. Certes, la tradition des signatures et graffitis dans les cavités naturelles est aujourd'hui un sujet plus sensible, mais renseigne sur les dates des incursions, les identités des protagonistes et les galeries connues à une période donnée. Les parois de la grotte ne sont qu'un support semblable aux pages d'un livre : elles peuvent fournir des indications précieuses sur la fréquentation des cavités.

Cellograff ou cellograffiti

Cellograph en cours d'exécution sous le Pont de Bir-Hakeim à Paris.

Cette discipline inventée par les graffeurs Astro et Kanos[réf. nécessaire] consiste à peindre un graffiti sur de la cellophane. Le cellograff (marque déposée par Cellograff et l'agence OSARO) est une démarche qui permet à ses auteurs de s’exprimer légalement dans l’espace urbain, ce procédé est en accord avec les institutions[réf. nécessaire]. Ce principe matérialise un vide pour créer de nouvelles surfaces en utilisant par exemple deux arbres pour tendre un mur artificiel et temporaire. Il offre une grande liberté plastique sans dégradations de l'espace urbain et se donne pour objectif de rendre une image positive du graffiti du fait de sa réversibilité.

Styles

Les styles[46] appartiennent au jargon spécifique du graffiti de tradition new-yorkaise et hip-hop.

Graffiti wildstyle par Shuck2, Porte de Saint-Ouen à Paris en 2004.

Wildstyle

Le wildstyle (littéralement style sauvage) est un style de graffiti dans lequel les lettres sont entremêlées, fusionnées et extravagantes. Leurs extrémités sont dynamiques et peuvent se transformer en flèches ou pointes. Les lettres sont tellement travaillées et déformées qu'il est difficile de déchiffrer un wildstyle pour les non initiés. C'est un style complexe à réaliser qui demande beaucoup de technique et d'entraînement. Dans ce style de graffiti, les lettres sont la plupart du temps tellement rapprochées qu'elles forment un bloc compact. Le wildstyle s'est d'abord développé à New York[47], puis a été singularisé par les européens pour en faire une esthétique propre, tout en maintenant le principe du lettrage déformé, stylisé et dynamique[48].

Bubble

Genre de graffiti. Également appelé flop ou throw-up, ce style circulaire aux extrémités parfois effilées est souvent réalisé très rapidement. L'impact d'un flop réside dans la répétition entre les lettres[réf. nécessaire].

Old-school

Style de graffiti issu des premières vagues de graffiti. Des années 1970 aux années 1980[réf. nécessaire]. Reprise des moyens et connaissances de l'époque avec par exemple des codes couleurs moins riches qu'aujourd'hui, des lettrages et personnages simplifiés et les origines des styles plus récents.

Abstrait

Graffitis abstraits par les artistes Tokeo, Greve, Pose et C3po à Chicago en 2006.

Graffiti abstrait. La lisibilité du lettrage n'est pas la caractéristique fondamentale[réf. nécessaire].

Bloc Letters

Un bloc letters "1UP" sur la facade d'un immeuble

Ce style fait intervenir des formes en bloc dans le travail des lettres. Les formes sont carrées ou rectangulaires ce qui donne un effet de lourdeur, de solidité à la pièce[réf. nécessaire]. Le bloc letters se fait généralement dans des grandes dimensions et avec peu de moyens, en utilisant par exemple des rouleaux à peinture accrochés à des perches. Le but du bloc letters est de pouvoir se faire remarquer, sans trop chercher à développer le style. On le retrouve par exemple sur des toits, des facades d'immeubles ou des zones difficiles à atteindre

Ignorant

Ce style de graffiti se veut une réaction aux différents styles, techniques, et compliqués comme le wildstyle ou la 3D. L'ignorant style est un style basique, enfantin mais innovant. Ne pas confondre un graffiti raté et un graffiti au style ignorant. Derrière la simplicité de ce genre de pièce se cache une technique bien particulière et une liberté des formes.

Hardcore

Ce style qualifie tous les tags, flops, pièces vandales particulièrement violentes[Quoi ?][réf. nécessaire]. La coulure et l'occupation de l'espace en sont par exemple des moyens.

Shalm

Trait fin utile pour les finitions.

Motivations

Années 1930, 1940, 1950, 2000… des inscriptions d'amoureux et de passants, sur le mur d'une chapelle de Bétharram.

De nombreuses raisons expliquent l'existence de graffitis. Certains relèvent de la communication pure et servent donc à diffuser un message, par exemple un message politique, souvent clandestin : nationalismes régionaux en Irlande du nord, en Bretagne ou en Corse, « V » de la victoire et de la liberté sous l'occupation nazie.

Certains graffitis contiennent des informations secrètes ou publiques se rapportant au lieu qui leur sert de support. C'est le cas par exemple des graffitis discrets et codés laissés par les cambrioleurs sur des habitations pour indiquer à leurs collègues si le lieu est intéressant, dangereux, mal gardé, etc. C'est le cas aussi des étoiles de David ou des mentions « juden » peintes ostensiblement sur les boutiques de commerçants juifs par les nazis en Allemagne dans les années 1930, inscriptions qui étaient souvent des appels à vandaliser les lieux, à molester leurs locataires et à boycotter les commerces. Dans le même registre, certains graffitis sont des messages diffamatoires ou des dénonciations anonymes émanant de « corbeaux » divers. Certains graffitis servent à baliser un territoire, comme le font les gangs criminels tels que les Crips et les Bloods à Los Angeles.

Parfois les graffitis peuvent être décrits comme des réactions à d'autres messages diffusés dans l'espace urbain, telles que les publicités détournées Le Pen » se voit ajouter « is » ou « dre ») ou commentées (« non à la malbouffe ! », « halte au porno ! ») et les panneaux de signalisation, ou des détournements d'autres graffitis (« vive le roi », qui devient « vive le rôti » dans les années 1930 en France). Le collectif des « déboulonneurs », créé en 2005, s'est par exemple spécialisé dans le graffiti sur des affiches publicitaires, dans un but militant de préservation du paysage.

Les graffiti se trouvent aussi dans les cimetières et mémoriaux comme forme d’écriture spontanée et occasionnelle, au-delà des inscriptions funéraires gravées sur les monuments ou apposées sur les souvenirs placés par des proches. Les tombes des gens célèbres – chanteurs et chanteuses, poètes et poétesses, acteurs et actrices, hommes et femmes politiques - en sont des exemples éclatants. Mais cela concerne également des hommes et des femmes que la tradition ou la foi populaire a transformés en « saints », non reconnus par l'Église. Les visiteurs laissent des graffitis ou confient leurs pensées et leurs émotions à un support papier : simple billet ou longue lettre. Ces écrits posent des problèmes de gestion et de sauvegarde des monuments ; c’est pourquoi ils sont généralement et périodiquement éliminés, par la famille ou plus souvent par l’administration du lieu[49]. Comme pour d’autres lieux et à d’autres époques, ces formes d’écrits sont en réalité aussi des sources importantes pour l’histoire, mais également pour l’anthropologie et la sociologie[50].

Des tags réalisés à l'acide à Chicago.

De nombreux graffiteurs-artistes affirment justement créer leurs images en réaction à la saturation publicitaire : à des images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des messages faisant la promotion de produits standardisés, ils opposent une publicité pour eux-mêmes. Il s'agit d'ailleurs parfois de publicité au sens propre : publicité pour un disque diffusé de manière confidentielle, pour un groupe de rock, pour un artiste, ou pour un parti politique, notamment. Certains graffitis sont la simple expression, anonyme ou non, de sentiments : cris du cœur divers, joie (« il fait beau et je suis content »), déclaration d'amour (« Mélissa je t'aime ») ou de haine. On recense depuis l'antiquité de nombreux exemples d'hommages à des défunts, sur leurs sépultures (voir par exemple les tombes de certains artistes ou poètes au cimetière du Père-Lachaise à Paris) ou dans d'autres lieux : le mur de la maison de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil à Paris, était couvert de graffiti-hommages après le décès du chanteur. Les hommages de ce type sont courants aussi dans le graffiti « new-yorkais »[51]. Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré une grande quantité de graffitis mémoriels, rendant notamment hommage aux services (police, pompiers) de la ville. Il est fréquent aujourd'hui que lorsqu'un tagueur meurt, les tagueurs qui le connaissaient lui rendent hommage en continuant à poser son « blaze », suivi de la mention R.I.P. ou R.E.P.

La question d'hommage est, désormais, souvent liée à la notion de propriété, dans le sens où de plus en plus, les tagueurs posent le « blaze » d'amis, collègues, etc. Cette mouvance qui tend à s'accentuer a plusieurs origines : d'abord celle de faire plaisir à la personne ainsi honorée. Rituel fréquent au sein d'un « crew ». Cela se fait aussi beaucoup pour montrer aux autres un lien entre le « dédicacé » et le « dédicacer » si le premier a de la notoriété. Ensuite, il peut également s'agir de plagiat. Un rival décide d'usurper un nom qu'il a vu. Enfin, par phénomène de mode, des gens utilisent un blaze en vogue, pour en tirer le prestige. Ainsi la notion d'hommage dans le graffiti est assujettie à bien des débordements. Le propriétaire d'un nom n'est pas forcément celui qui en laisse les traces, et inversement, nombreuses sont les traces laissées à l'insu du propriétaire.
« Bush contre le monde », graffiti suisse.

La mémoire en tant que trace est d'ailleurs un aspect important du graffiti : en gravant sur un arbre ses amours, en dessinant sur ses bancs d'école ou en inscrivant sur un mur le témoignage de son passage (comme les pionniers de la piste de l'Oregon, en 1864, ou comme « Kilroy » en 1944), l'auteur de graffiti transforme son support en un véritable pan de mémoire : mémoire collective, mémoire des événements, mémoire individuelle… Cette motivation prend un tour exemplaire avec Restif de la Bretonne qui tenait le journal de ses souvenirs sur les parapets des ponts de Paris. Le graffiti relève parfois de l'art visuel, de la littérature ou encore de l'humour. Il constitue alors une manifestation de l'esprit humain, poétique de par son aspect éphémère et altruiste de par son mode de diffusion. Enfin, certains graffitis relèvent du simple vandalisme, de l’incivilité, actions qui pour certains sociologues sont une manière d'affirmer son existence (« je casse donc je suis »). Certains jeunes peuvent en effet trouver à travers le graffiti, un désir de revanche sur la vie et d'affirmation de soi, ou encore un moyen d'oublier la morosité et la tristesse de leur vie.

[réf. nécessaire]

Le graffiti « hip-hop », ou « tag », qui représente 90 % des graffitis aux États-Unis[52] et sans doute autant dans la plupart des pays, est un cas complexe. Il se donne souvent des ambitions esthétiques mais constitue dans le même temps une forme de langage secret, destiné à n'être compris que par une population limitée, ce qui ne va pas sans irriter le public qui perçoit bien qu'on lui impose la vue d'images qui ne lui sont pas destinées[53].

Le « tag » a effectivement sa culture propre. Chaque tagueur a un pseudonyme et une signature (blaze) qu'il utilise pour revendiquer des œuvres ambitieuses mais aussi (plus couramment, car c'est plus facile), pour signaler sa présence dans un lieu et se faire connaître, transformant la ville en une sorte de jeu de piste et de stratégie géant. Un tagueur peut avoir plusieurs talents : une capacité à peindre dans des endroits difficilement accessibles, l'énergie et le culot suffisants pour écrire son nom partout (le vocabulaire consacré est explicite : « exploser », « détruire », « cartonner », etc.) ou encore un talent artistique véritable. Le but du « tag » est apparemment difficile à expliquer. Il s'agit de la forme de graffiti qui déclenche le plus de controverses, notamment du fait de l'ampleur du phénomène mais aussi, sans doute, du fait qu'il est l'expression d'une culture bien définie. Pour une majorité de citadins, qui sont les premiers concernés par cette forme d'art qui s'exerce surtout en ville (et que certains taggueurs considèrent comme de la « réappropriation » du mobilier urbain), le tag est avant tout du vandalisme dont le but est la destruction ; ils peignent illégalement. Mais pour d'autres, le graffiti est un art de vivre, un loisir qu'ils pratiquent dans des terrains légaux, cette frontière entre ces deux faces est parfois inexistante : un graffeur ayant fait une superbe fresque colorée, dessinée, la journée, peut aller dans la rue et inscrire sa signature rapidement, illégalement pour qu'il puisse être reconnu. Cela fait partie d'un même ensemble, le tag et le graffiti.

Statut juridique

Le statut juridique du street art est complexe et peut fortement varier selon les pays. Il faut souligner dans certains pays la privation des droits d'auteur d'œuvres qui ont été réalisées dans l'illégalité, comme des graffitis réalisés en France sans l'autorisation du propriétaire du support.

Lutte anti-graffiti

Nettoyage chimique de graffiti sur un train en Allemagne

La lutte anti-graffiti se base sur différentes techniques: supports anti-tags, encadrement des graffeurs, réparation des surfaces couvertes de graffiti, surveillance et communication ou lutte par les moyens judiciaires.

Danger

Chaque année des personnes pratiquant le graffiti meurent parfois dans des endroits illégaux (voir Liste de victimes d'accidents liés aux graffitis et aux arts de la rue (en)).

Économie

Bombe de peinture de la marque Altona, très populaire pendant les années 1980.

Assez tôt dans l'histoire du graffiti « new-yorkais », de jeunes artistes ont été rémunérés pour décorer des boîtes de nuit et des devantures ou des rideaux de fer de boutiques. Certains vivent véritablement de cette activité, notamment les artistes « légendaires » dont d'autres graffeurs débutants n'oseront pas saccager le travail : avoir un rideau de fer peint par un graffeur respecté est l'assurance[réf. nécessaire] que celui-ci ne sera plus constamment recouvert par d'autres tagueurs. Certains graffeurs vendent leur travail sous forme de toiles peintes, ou le déclinent sous forme de tee-shirts et autres décorations vestimentaires, de prestations graphiques (cf. la « Carte-Jeunes » de la fin des années 1980 dessinée par le peintre Megaton), d'illustrations pour des pochettes de disques, de bijoux, et de planches de skateboard. Des graffitis sont parfois exécutés, contre rémunération, en présence du public pendant certains évènements tels que des concerts ou des matchs de sports populaires.

Le graffiti engendre un phénomène éditorial qui n'a rien de négligeable depuis la parution du livre Subway Art[54] qui sera suivi d'un grand nombre d'autres ouvrages et deviendra une section à part entière dans les rayons « Arts graphiques » des librairies. Une presse se développe aussi avec des journaux tels que Aérosol (1978) en Belgique, le International Graffiti Times' (1984) aux États-Unis, le pionnier 1 Tox, Paris Tonkar Magazine, Graff it!, Graf Bombz, Mix Grill ou le gratuit The Truth en France, Graphotism au Royaume-Uni, Sicopats en Espagne, Stress aux États-Unis, Bomber megazine aux Pays-Bas, etc.[55]. Les journaux « généralistes » consacrés au hip-hop ouvrent souvent largement leurs colonnes au graffiti.

Publicité spontanée (?) et enthousiaste pour la marque de bombes de peinture « Altona », par le graffiti-artist Bando, Paris, palissades du Louvre, 1984.

Beaucoup de magazines français, World signs par exemple, ont souffert, voire disparu, à la suite de la décision de la commission paritaire de ne plus attribuer aux magazines de graffiti de numéro de commission paritaire, sésame permettant aux magazines accrédités d'avoir un taux de TVA réduit de 2,1 % et des aides à l'acheminement postal[56], argumentant que ces magazines présentaient sous un jour favorable une activité réprimée par la loi.

Des sites internet voient le jour fin des années 1990, comme Art Crimes, www.maquis-art.com, fatcap.org, bombingart.com, certains ont disparu et d'autres se sont structurés en SARL comme www.maquis-art.com ou en association loi 1901 comme AERO. Des boutiques consacrées à l'achat de matériel pour les graffeurs existent dans plusieurs grandes villes d'Europe ou d'Amérique du Nord. On y trouve notamment des peintures aux couleurs rares et aux propriétés couvrantes adaptées, des « caps » (le bouchon diffuseur de l'aérosol) servant à faire des traits aux formes précises — très fins ou très épais, par exemple —, des marqueurs très larges, des masques, et des lunettes ou des combinaisons de protection.

Plusieurs marques de peintures aérosol plébiscitées par les graffeurs ont profité de cette célébrité : Krylon (en), Red Devil, Altona, Alac, SIM2, Dupli-color, Marabout-Buntlack. La plupart ont essayé de dissocier leur image de marque du graffiti, comme Krylon qui a lancé un programme de sensibilisation nommé Graffiti Hurts (le graffiti fait mal)[57]. Inversement, quelques marques telles que Clash paint, Beat paint, Montana colors et Montana Cans visent nettement la clientèle des graffiteurs.

Expositions

Exposition de Tag au Grand Palais.
Graffiti ancien représentant un pèlerin. Maison du graffiti ancien à Marsilly

France

  • Galerie du Jour, agnès b., 1989.
  • Graffiti Art, Musée national des Monuments français, 1991, avec des œuvres des collections Speerstra, Pijnenburg, Rodriguez, Wiegersma, Navarra.
  • Paris Graffiti, Espace de la rue Chapon, en 1992[58]. Exposition organisée par Jack Lang.
  • Graff, Galerie du Jour, agnès b., 2001, avec des œuvres de JonOne, Futura 2000, André, les BBC (JayOne, Ash, Skki), L'Atlas, Mist, Moze, Os Gêmeos, O'Clock, Psykoze, Invader, Zevs.
  • L'art Modeste sous les bombes, Musée international des arts modestes (MIAM), Musée Paul-Valéry, Sète, Collection Speerstra, juin 2007.
  • Calligraffiti, Grande halle de la Villette, Paris, 2008. Collection Alain-Dominique Gallizia.
  • En avril 2009, Tag au Grand Palais. Exposition organisée par Alain-Dominique Gallizia, réunissant 300 œuvres commandées aux plus grands graffeurs internationaux. Projet unique et première exposition internationale de graffitis qu'vue avec succès par plus de 80 000 visiteurs en un mois.
  • Première vente, de Millon-Cornette de Saint Cyr entièrement dédiée au Graffiti à la Cigal Paris, le 20 juin 2009.
  • Exposition-vente T.A.G. Les lettres de noblesse au Palais de Tokyo les 13, 14 et 15 février 2010, 5 000 visiteurs en deux jours. Les œuvres exposées ont été vendues le lundi 15 février par la société Pierre Bergé et Associés au profit de l’association SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia. Le record a été obtenu par une toile de Taki 183.
  • Expositions à la Fondation Cartier en 2009/2010[59], Né dans la rue.
  • Mars à juillet 2010 Paris : Exposition de la Bâche Wagram organisée par Alain-Dominique Gallizia. 2 000 m2 d'exposition offerte à la ville dans ce premier musée à ciel ouvert. Œuvres vendues au profit de l'Association Paris Tout P'Tits.
  • Février 2011 : exposition-vente "Empreintes urbaines" au Palais d'Iéna Les œuvres exposées ont été vendues par la société Pierre Bergé et Associés au profit de l’association SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia.
  • Juillet à août 2011 Monaco : Exposition L'Art du graffiti : 40 ans de Pressionnisme[60], organisée par Alain-Dominique Gallizia. Site internet : www.monaco-graffiti.com.
  • Février 2013 [paris] Exposition Tableaux de Maîtres dans les espaces privatifs du Palais de Tokyo. Avec vente au profit de SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia.
  • Mai 2013, le graffiti entre à l'Hôtel de Matignon à la demande de Jean-Marc Ayrault et de son épouse, avec la mise à disposition par Alain-Dominique Gallizia de douze œuvres de sa collection. Réparties dans les espaces privés et publics, elles ont été présentées au public lors des Journées du patrimoine.
  • Teenage Kicks, biennale internationale d'art contemporain urbain (expositions, muralisme, performances) de Rennes, créée par l'association Graffiteam. La première édition a eu lieu en septembre 2013.
  • Street Art, l'innovation au cœur d'un mouvement, Espace Electra, Fondation EDF, Paris, 2014.
  • Mars 2015 : Le Pressionnisme 1970-1990, les chefs-d’œuvre du graffiti sur toile de Basquiat à Bando à La Pinacothèque de Paris. L'exposition organisée par Alain-Dominique Gallizia met en avant 120 tableaux et esquisses d'époque[61].
  • Avril à septembre 2016 : L’Institut Culturel de Bordeaux, à l'initiative de son président, Bernard Magrez, accueille une cinquantaine d'œuvres de la Collection Gallizia Vintage au château Labottière.
  • L'Aérosol[62], musée éphémère du graffiti, créé par Maquis-Art, grâce à l'accueil de la SNCF, Paris, septembre 2017.

D'autres musées comme celui de la Mémoire des murs, unique en Europe, Verneuil-en-Halatte[63] dans l'Oise ou encore le musée des graffitis anciens, Marsilly (Charente-Maritime) ont permis à cette expression artistique marginale d'avoir un début de reconnaissance officielle. Le M.U.R. propose un panneau publicitaire au graffiti, Place Verte, à Paris.

Le graffiti dans la culture populaire

En dehors des fictions consacrées à la culture hip-hop, de nombreux récits recèlent des moments narratifs où les graffitis ont une importance sur le cours des événements.

Littérature

  • Dans l'Exode, Dieu commande à Moïse de marquer les maisons des hébreux avec du sang de petit bétail, afin qu'il extermine les premiers-nés égyptiens, dans les maisons qui ne sont pas marquées. Cette méthode a aussi été utilisée plusieurs fois dans l'histoire du monde, au début du génocide arménien par exemple.
  • Dans Ali Baba et les Quarante Voleurs, un voleur venu en ville pour trouver Ali Baba marque la maison de ce dernier d'une croix, afin que ses compagnons reviennent, de nuit, tuer l'aventurier. Mais sa servante remarque la croix et en trace sur toutes les maisons de la ville.
  • Dans Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien, Gandalf marque la porte de Bilbo d'un signe (dont le sens est « Cambrioleur désire bon boulot, comportant sensations fortes et rémunération raisonnable » selon la traduction de F. Ledoux), afin de la signaler aux nains qui doivent les rejoindre.
  • Dans L’Écharpe rouge de Maurice Leblanc, un garçon employé par Lupin dessine des graffitis destinés à mettre l'inspecteur Ganymède sur une piste.
  • Dans le roman policier Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas, un « 4 de chiffre » est peint sur de nombreuses portes d'appartements et sème le trouble parmi la population.

Bande dessinée

Télévision

  • Dans la série télévisée Benny Hill show, une séquence redondante présente un mur sur lequel se trouvent des graffitis qui se juxtaposent et se répondent.
  • Dans la série animée les Simpson, Bart Simpson est un graffeur sous le nom d'El-Barto.
  • Dans la série télévisée V, le V est un symbole de résistance.

Cinéma

  • Dans Monty Python's Life of Brian, 1979, de Terry Jones (en français : Monty Python : La Vie de Brian), Brian, qui a été recruté par le « Front du Peuple de Judée », écrit sur un mur un message hostile aux Romains, « Romanes eunt domus » (« Romains, rentrez chez vous »). Il est surpris par une patrouille, dont le chef le tance pour ses erreurs de grammaire puis le corrige point par point, lui faisant trouver la formulation exacte, « Romani ite domum », avant de le contraindre à recopier cent fois cette phrase sur ce mur.
  • Dans L'Armée des douze singes, James Cole, venu du futur, enquête sur un groupe écologiste radical, les douze singes du titre, dont la piste est parsemée de graffitis.
  • Dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Amélie écrit sur les murs de son quartier des phrases tirées de la prose d'Hipolito, son ami l'écrivain raté.
  • Dans IP5 : L'île aux pachydermes, Olivier Martinez interprète Tony un gaffeur en rupture de ban. L'acteur est doublé par Darco pour les scènes de graff.
  • Dans M le maudit, un membre de la pègre, chargé d'identifier l'assassin des petites filles, lui marque un « M » sur le dos, à la craie.
  • Au début du film Shrek le troisième, on aperçoit des graffitis du graffeur Cope 2.
  • dans Le Hobbit Gandalf grave une rune naine sur la porte de Cul-de-sac (maison de Bilbo Sacquet) pour indiquer aux douze nains le lieu de leur réunion.
  • Dans Beur sur la ville de Djamel Bensalah de nombreux graffitis du graffeur français Shuck2[64].
  • Tout au long du film Vandal de Hélier Cisterne.
  • Neuilly sa mère, sa mère ! comédie de Gabriel Julien-Lafferière (graffitis, l'artiste Shuck Two).

Jeux

  • Jet Set Radio (2000), par l'éditeur Sega, est un jeu d'arcade qui bien que mettant en scène des actes de graffiti vandalismes, ne fut pas controversé. Le jeu comportait certaines illustrations de graffeurs reconnues, tel Haze (en).
  • Marc Ecko's Getting Up: Contents Under Pressure (2006), par l'éditeur Atari, est un jeu d'aventure dont le but est de devenir le graffiti-artist le plus réputé de la ville. Interdit aux moins de 16 ans dans de nombreux pays, banni en Australie, ce jeu a souvent été accusé de glorifier la délinquance. Il a été réalisé sous les conseils de graffiti-artists tels que T-Kid, Seen, Futura 2000 ou Cope 2.
  • ZeWall (2001), graffiti sur les murs d'une ville virtuelle. Dessin collectif sur internet sans inscription ni installation de logiciel. Les meilleurs dessins servent depuis 2001, à construire une immense fresque.
  • Certains jeux vidéo mettent en avant des graffitis en milieu urbain, des jeux comme Grand Theft Auto: San Andreas, Saints Row, Spider man 2, Grand Theft Auto IV, The Warriors (jeu vidéo) (ou apparaissent notamment Cope 2 et Indie), etc.
  • Dans Assassin's Creed II, Brotherhood et Revelation, on peut voir des personnes dessiner sur les murs des villes.
  • Subway surf est un jeu que l'on peut télécharger sur portable ou tablette, dans lequel le joueur incarne un tagueur poursuivit dans le métro aérien par un vigile qui l'a surprit en train de taguer. Le but et de courir le plus longtemps possible en évitant les obstacles pour ne pas être rattrapé par le vigile. Il s'agit d'un jeu sans fin.
  • Devil May Cry 4 (DMC) est un jeu d'action de la firme capcom ou l'on peut voir un monde de destruction ou se mêlent graffitis et scène de fin du monde.
  • Infamous: Second Son (2014) Delsin est un artiste de rue, vous pouvez tagger tous les murs et panneaux de Seattle.
  • Splatoon (2015) Le jeu prends place dans une grande ville, Chromapolis, où les murs sont couverts de stickers, Graffitis et tags. Ce jeu s'inspire de la culture hip-hop des années 2010.
  • Sludge Life (2020) édité par Devolver Digital est un jeu à la première personne, en monde ouvert et axé sur le vandalisme. Le tout sur une île polluée, avec une atmosphère horriblement pesante et peuplée d'êtres idiots et grincheux.

Bibliographie

  • Brassaï, Graffiti, 1960.
  • Jean Baudrillard, Kool Killer ou l'insurrection par les signes in L'échange symbolique et la mort, Gallimard, 1976.
  • Henry Chalfant, Martha Cooper, Subway Art, éd. Thames and Hudson, 1984.
  • Denys Riout, Dominique Gurdjian, Jean-Pierre Leroux, Le Livre du graffiti, Éditions Alternatives, 1985.
  • Henry Chalfant, James Prigoff, Spraycan Art, éd. Thames and Hudson, 1987.
  • Boyer André, A Plaisir et à gré le Vent - Graffiti de Marine de Loire, éd. Art et Découverte, Montsoreau, 1990.
  • Alain-Vulbeau, Du tag au tag, 1992. (SBN-10: 2220033201)
  • Tarek Ben Yakhlef, Sylvain Doriath, Paris Tonkar, éditions Florent Massot 1991, seconde édition 1992.
  • Olivier Monmagnon, Sabotage !, Le Graffiti-Art sur les trains d'Europe, éditions Florent Massot 1996
  • Roger Avau, Graffitis d'humour, d'amour, d'humeur, éd. Dricot, 1996 (ISBN 2-87095-181-7)
  • Alain Milon, L'étranger dans la ville. Du rap au graff mural, Paris, PUF, col. Sociologie d'aujourd'hui, 1999.
  • Alain Milon, « La Ville et son lieu à travers la vision de surligneurs de la Ville : L’Atlas, Faucheur, Mazout, Tomtom » in C'est ma ville (dir. N. Hossard et M. Jarvin), Paris, L’Harmattan, 2005.
  • Alain Milon. « Les expressions murales illicites : le graff comme acte de résistance » in Machines de guerre (dir. Manola Antonioli), Paris, ed. loco, 2015.
  • Félonneau M.-L., Busquets S., Tags et grafs : les jeunes à la conquête de la ville, L'Harmattan, Psychologiques, 2001.
  • Federico Calo, Le Monde du Graff, Paris, L'Harmattan, 2003.
  • Julien Malland, Gautier Bischoff, Kapital : Un ans de Graffiti à Paris, 2 septembre 2003.
  • Colors Zoo, Welcome to Colors Zoo, éd. ColorsZoo, 2004.
  • Daniel Cresson, Stencil Project -Paris 2004, paru en janvier 2005
  • Stéphanie Lemoine, Julien Terral, In situ, un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005.
  • Nicola Guerra, We want it all. Vogliamo tutto, Inside Art n.119, 2020. En ligne sur : https://www.academia.edu/42151811/Vogliamo_tutto._We_want_it_all.
  • L. Halfen, From Spray 2 Screen, éd. ColorsZoo, 2005
  • A. Giverne, Hors du temps, éd. ColorsZoo, 2005
  • Collection Wasted Talents, volume 3, Darco - Code Art, paru en 2006.
  • Collection Wasted Talents, volume 5, Zeky ombre Chinoise, paru en 2006.
  • S. Huet, L. Le Floc’h, V. Veyret, After Eight8, Still Rollin, éd. ColorsZoo, 2006.
  • Collectif, AnART, Graffiti, Graffs et Tags, Paris, Les éditeurs libres, 2006.
  • Still Rollin Sylvain Huet et L. Le Floc'h, After Eight 8, 2006.
  • Jon Naar, Sacha Jenkins, The Birth of Graffiti, éd. Prestel, 2007.
  • François Chastanet, Pixação São Paulo Signature, éd. XG Press, 2007, (ISBN 978-2952809702)
  • Claudia Walde, Sticker City. L'art du graffiti papier. Éditions Pyramid, 2007, (ISBN 978-2350170657).
  • Julien Malland, Globe-Painter, éd. Alternatives, 2007
  • Frank Sandevoir, Y'a écrit kwa - Le graffiti expliqué aux curieux et aux débutants, Éditions Alternatives, 2008, (ISBN 978-286227-573-4).
  • Alain Vulbeau, Legende-Des-Tags (dessins de shuck2), éditions Sens & Tonka, 28 février 2009.
  • Collectif, Paris 1993-2001, Keag : mémoires d'un Vandal, 2009.
  • Comer, Lionel Patron, Romano Ross, Paris City graffiti, 2010.
  • Karim Boukercha, Descente Interdite : graffiti dans le métro parisien, édition Alternative, coll. Wasted Talent, 2011.
  • Bernard Fontaine, Graffiti : une histoire en images, Paris, Eyrolles, , 128 p. (ISBN 978-2-212-13258-8).
  • Mank, Matière Grise : Paris Nord 1986-2013, Wild Edition, 2013.
  • Mehdi Ben Cheik, Tour Paris 13, 2014.
  • Christian Gerini, « Le street art, entre institutionnalisation et altérité » dans L'artiste, un chercheur pas comme les autres, Revue Hermes, 2015/2 (no 72), CNRS éd., Paris, novembre 2015.
  • Cédric Naïmi, Loïc Gallet, État des Lieux du Graffiti et du Street Art, 2015.
  • Gian Marco Vidor, « Écrits pour les morts. Les graffitis et les messages sur papier dans les cimetières. Fragilité d’une source historique ». In Bruno Bertherat, Les sources du funéraire en France, Avignon, Éditions universitaires d'Avignon, 2015, p. 345-361
  • Yves Pagès, Tiens ils ont repeint - 50 ans d'aphorismes urbains de 1968 à nos jours, La Découverte, 2017.
  • Gilles Prilaux, Graffitis et bas-reliefs de la Grande Guerre : archives souterraines de combattants, Paris, Michalon, 2018.
  • Charlotte Guichard, Graffitis. Inscrire son nom à Rome, XVIe – XIXe siècle, Seuil, 2014.
  • Pascal Zoghbi et Don Karl (trad. de l'anglais par Charlotte Woillez), Le graffiti arabe, Paris, Eyrolles, , 208 p. (ISBN 978-2-212-13523-7).
  • Jean-Louis Van Belle et Anne-Sophie Brun, Le graffiti-signature. Reflet d'histoire, Bruxelles, Safran (éditions), coll. « Précisions, 6 », (ISBN 978-2-87457-116-9, présentation en ligne)

Films

Documentaires

Fictions

Les fictions donnant une importante place aux auteurs de graffitis relèvent généralement de la culture hip hop.

  • Wild Style, film de Charlie Ahern, 1982.
  • Beat Street, film de Stan Lathan, 1984.
  • Style wars, film de Henry Chalfant, 1983.
  • IP5, film de Jean-Jacques Beinex, 1992.
  • Whole Train, film de Florian Gaag, 2006.
  • Fatcap Express, 2000

Notes et références

  1. « Vandalisme », sur www.service-public.fr (consulté le )
  2. « Graffiti », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens 2 [consulté le 24 janvier 2017].
  3. Définitions lexicographiques et étymologiques de « B » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 24 janvier 2017].
  4. Entrée « graffiti » (sens 1) des Dictionnaires de français [en ligne], sur le site des Éditions Larousse [consulté le 24 janvier 2017].
  5. « Graffiti » [Lexique], in: CNRTL, base CNRS/ATILF.
  6. Ouvrage édité par les éditions Autrement, cf. bibliographie.
  7. On peut également traduire ce mot par « pseudonyme ». Cf. le lexique de Paris Tonkar, de Tarek Ben Yakhlef et Sylvain Doriath, Florent Massot éd. 1992
  8. Lire l'introduction d'André Leroi-Gourhan, L'Art pariétal : langage de la Préhistoire, Grenoble, Jérôme Millon, coll. « L'Homme des Origines », 1992.
  9. Issus du site d'Alain Canu consacré à Pompei et qui consacre plusieurs pages aux graffitis : Noctes Gallicanae
  10. Exemple cité dans Le Grand Livre du graffiti, cf. bibliographie.
  11. Voir à ce sujet le site web http://bruleursdecoles.free.fr
  12. Paul Cottin, préface à Mes inscriptions, 1889.
  13. [(fr) Nicolas Restif de la Bretonne, Mes inscriptions] sur Wikisource.
  14. Claire Bommelaer, « Graffitis : les cris du cœur », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 3 / dimanche 4 février 2018, page 30.
  15. Olivier Granoux, « De Victor Hugo à Jack Nicholson, ces vandales célèbres qui ont fait entrer le graffiti dans l’histoire », sur telerama.fr, (consulté le ).
  16. Antoine Oury, « Quand Victor Hugo et La Fontaine vandalisaient Chambord », sur actualitte.com, (consulté le ).
  17. Souvent, le pseudonyme était accolé au numéro de la rue où résidait le graffiteur.
  18. Dans le South Bronx, c’est-à-dire le quartier le plus mal-aimé de la ville à cette époque.
  19. Train dont une face est totalement peinte, fenêtres comprises
  20. Train dont les fenêtres sont épargnées
  21. Grand lettrage exécuté très rapidement et avec peu de couleurs
  22. De nombreux rapprochements ont eu lieu plus tôt. En 1971, Hugo Martinez, sociologue à l'Université de New York, avec les United Graffiti Artists, a sélectionné les graffeurs en vogue du moment pour exposer leurs toiles à la Razor Gallery. Les artistes présents étaient Phase 2, Mico, Coco 144, Pistol, Flint 707, Bama, Snake et Stitch 1 (source : Galerie Speerstra)
  23. On en trouvera une belle liste ici. Lire aussi : Julien Besançon.– Les murs ont la parole.– éd. Tchou, 1968
  24. « BIO ‹ SHUCK2 », sur shuck2.com (consulté le )
  25. Avec une interview de Lokiss, Scipion, Saho, Skki et Jacki dans Le Matin, daté du
  26. Youtube Clip Le lion est mort ce soir
  27. Téléréma 2014 : Mode2 un pionnier du graffiti expose à Paris à la galerie Sergeant Paper
  28. J. F. Zevaco, P. Messina et D. Basciako, « Aeroclub. Casablanca », Informes de la Construcción, vol. 11, no 102, , p. 9–14 (ISSN 1988-3234 et 0020-0883, DOI 10.3989/ic.1958.v11.i102.5522, lire en ligne, consulté le )
  29. Selon les auteurs de Spraycan Art, cf. Bibliographie.
  30. D'un monde à l'autre
  31. Pixo - YouTube [vidéo]
  32. Cf. « Arrestation d'un gang de tagueurs à l'acide », dans Le Parisien, 24 février 2003.
  33. http://doc.sciencespo-lyon.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Memoires/Cyberdocs/MFE2000/blanchonp/these_back.html
  34. Liste des types de graffitis
  35. « Histoire du Throw up », Graffiti Blog, (lire en ligne, consulté le )
  36. Notamment les bandes dessinées de l'auteur américain Vaughn Bodé. Le fils de Vaughn Bodé, Mark Bodé, est d'ailleurs lui-même graffiti-artist.
  37. Gomy (Y.), 2011 - Contribution à la connaissance des coléograffes du Nivernais (Coleoptera et Art périurbain). L'Entomologiste, 67 (6): 337-345.
  38. Le blackbook se passe de graffeur en graffeur pour permettre aussi d'avoir les dédicaces d'autres writers.
  39. Jérémy Felkowski, « The Blind, l'artiste qui rend le graff aux aveugles », sur Le Zéphyr, (consulté le )
  40. Blog faisant état du forfait du tagueur Azyle sur le Concorde. Sier et Typo l'ont également peint.
  41. Le premier whole train sur un métro parisien, réalisé par le DUC et le TCP crew, est relaté p.143 du livre Descente Interdite, « DESCENTE INTERDITE », sur SHUCK2.COM
  42. Bando in Writers : 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris, par Marc Aurèle Vecchione, 2003
  43. Ceci est vrai pour les réseaux parisiens ou bruxellois par exemple ; certaines villes comme Lyon nettoyent les tunnels.
  44. https://www.prevention-ferroviaire.fr/page/lenvironnement-ferroviaire
  45. Jean-Yves Bigot, Fédération française de spéléologie, « Signatures et graffitis anciens des cavités naturelles. », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 124, , p. 44-46 (ISSN 0249-0544, lire en ligne).
  46. Styles de graffitis - FatCap
  47. (en) Troy Lovata et Olton, Understanding graffiti : multidisciplinary studies from prehistory to the present, Londres, Routledge, , 278 p. (ISBN 978-1-315-41612-0, lire en ligne), p. 75
  48. Lovata, Troy, 1972- et Olton, Elizabeth,, Understanding graffiti : multidisciplinary studies from prehistory to the present (ISBN 978-1-315-41613-7, 1-315-41613-1 et 978-1-315-41612-0, OCLC 953801984, lire en ligne)
  49. Voir par exemple : Lucie Soullier, « Attentats du 13 novembre : le mémorial du Bataclan aux Archives de Paris », lemonde.fr, 14 décembre 2015.
  50. Gian Marco Vidor, « Écrits pour les morts. Les graffitis et les messages sur papier dans les cimetières. Fragilité d’une source historique ». In Bruno Bertherat, Les sources du funéraire en France [...]. Avignon, Éditions universitaires d'Avignon, 2015, p. 345-361.
  51. Il existe même un ouvrage intégralement consacré au sujet : Martha Cooper et Joseph Sciorra, R.I.P.: Memorial wall art, éditions Thames and Hudson (ISBN 0500277761)
  52. Source : http://www.nograffiti.com
  53. des signes cabalistiques, mi-hiéroglyphes, mi-cyrilliques (…) que personne n'est capable de déchiffrer, disait l'Évènement du jeudi (semaine du 15 au 21 décembre 1988)
  54. Subway Art, Henry Chalfand et Martha Cooper, éd. Thames and Hudson, 1984
  55. Cette presse du graffiti, très étendue, va du fanzine « pro » au magazine distribué en kiosques. Les titres ne dépassent pas souvent les deux ou trois numéros. Ils sont régulièrement la cible de procès car certains les considèrent comme une incitation à commettre des actes délictueux.
  56. canard enchaîné n°4294
  57. www.graffitihurts.org
  58. L'exposition a été organisée par Romain Pillement, Jean-Pierre Michon et Tarek Ben Yakhlef, l'auteur de Paris Tonkar. Celui-ci a réalisé l'affiche et le carton d'invitation en s'inspirant de la signalétique du métro parisien. Des artistes américains et des Français ont été exposés pour la première fois dans un même lieu sur quatre étages.
  59. Exposition Né dans la rue : un catalogue d'exposition a été édité pour cette occasion aux éditions Fondation Cartier pour l'art contemporain, 2009.
  60. L'Art du graffiti
  61. « Pressionnisme, le graffiti sur toile à la Pinacothèque »
  62. Maquis-art 2017, « Maquis-art Hall of fame le Musée du Graffiti », sur www.laerosol.fr (consulté le )
  63. créé par Serge Ramond en 1987 : le site pour plus d'informations
  64. SHUCK2 GRAFFITI, « Beur sur la ville, les premières minutes du film! », (consulté le )
  65. C'est le documentaire de référence traitant du graffiti sur les trains à New York dans les années 1970 et début 1980
  66. Film expérimental et graphique sorti en DVD, tournant autour de l'univers du graffiti avec LEK, YKO, GISEL, ZENOY, JAYONE, POCH, SWEN, FINT, OBSEN, etc.
  67. Un film retraçant le parcours d'un des membres des SDK à travers l'Europe et les États-Unis
  68. DVD consacré aux fresques en couleurs. Montrant leur évolution ainsi que les techniques utilisées
  69. Un reportage pour Canal+ au cœur du graffiti vandale en France
  70. SHUCK2 GRAFFITI, « Extrait ( Peintres & Vandals ) SEE & TCP crew PARIS 2014 », (consulté le )

Voir aussi

Articles annexes

Liens externes

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