Avenue Daumesnil (Paris)

L’avenue Daumesnil est une voie située dans le 12e arrondissement de Paris et à Saint-Mandé[1],[2],[3],[4], en France.

Pour les articles homonymes, voir Avenue Daumesnil et Daumesnil.

12e arrt
Avenue Daumesnil

L'avenue entre la place Félix-Éboué et la porte Dorée ; à gauche, la flèche de l'église du Saint-Esprit.
Situation
Arrondissement 12e
Quartier Quinze-Vingts
Bercy
Picpus
Bel-Air
Début Rue de Lyon
Fin Esplanade Saint-Louis à la limite de Paris et de Vincennes
Morphologie
Longueur 6 270 m
Largeur 30 m
Historique
Création 1859
Dénomination Décret du
Ancien nom Boulevard de Vincennes
Géocodification
Ville de Paris 2578
DGI 2584
Géolocalisation sur la carte : 12e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

L'avenue Daumesnil traverse tout le 12e arrondissement. Elle débute au niveau de la rue de Lyon, près de la place de la Bastille et continue vers l'est sur une distance de 3,4 km jusqu'à Saint-Mandé et au bois de Vincennes. Ensuite, elle se poursuit sur plus de 3,3 km au nord du bois (formant la limite sud de Saint-Mandé pendant une partie) jusqu'au château de Vincennes.

Longue de 6 270 m au total[5], elle constitue la voie la plus longue de Paris si l'on inclut la section située sur le territoire de Saint-Mandé et à l'exception des voies express[N 1], le bois de Vincennes étant administrativement rattaché à Paris. En considérant Paris intra-muros, la voie non-express la plus longue est la rue de Vaugirard avec 4 360 m.

Numérotation

La numérotation des bâtiments débute à l'ouest de l'avenue Daumesnil, à partir de la rue de Lyon. Les numéros impairs 1 à 295 et pairs 4 à 284 sont utilisés à Paris. Les numéros impairs 1 à 55 sont utilisés à Saint-Mandé.

Voies rencontrées

L'avenue Daumesnil rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

De Paris à la limite de Saint-Mandé

Saint-Mandé (à gauche) / bois de Vincennes (à droite)

À travers le bois de Vincennes

Accès

Trois stations de métro sont accessibles depuis l'avenue : Daumesnil desservie par les lignes 6 et 8 et Michel Bizot et Porte Dorée desservies par la ligne 8, cette dernière étant également desservie par la ligne de tramway T3a. Les stations Bastille, desservie par les lignes 1, 5 et 8, Montgallet par la ligne 8 et Château de Vincennes par la ligne 1 sont accessibles à faible distance.

L'avenue est parcourue par les lignes de bus (dans l'ordre des numéros croissants de rue) 29, 61, 57, 215, 46, 201, et 86. Elle est également accessible par les lignes de bus 64, 71, 87, 91, 112 et 325.

Origine du nom

Plaque de l'avenue.

La dénomination de la voie est un hommage au baron Pierre Daumesnil[6] (1776-1832), général d'Empire qui a défendu le château de Vincennes en 1814 et 1815, car elle était la voie conduisant à ce château.

Historique

L'avenue pendant la crue de la Seine de 1910.

Dans le cadre des transformations de Paris sous le Second Empire, l'avenue dite « de Vincennes » est tracée le 16 avril 1859 entre la place de la Bastille et l'ancienne barrière de Reuilly (située à l'emplacement de l'actuelle place Félix-Éboué). À partir de la rue de Lyon (qui, dans le tracé originel, devait être absorbée par l'avenue) jusqu'à la rue de Charenton, elle longe la ligne de Paris-Bastille à Marles-en-Brie (viaduc des Arts) ouverte en 1859. Elle provoque la disparition d'une petite partie de la rue des Terres-Fortes (actuelle rue Lacuée)[N 2] et absorbe l'intégralité de la rue Beccaria[N 3] située au nord de la prison Mazas. L'avenue s'éloigne ensuite de la voie ferrée pour rejoindre l'ancienne barrière de Reuilly[7],[8].

En 1862, le prolongement de l'avenue entre l'ancienne barrière de Reuilly et la porte de Picpus (actuelle porte Dorée, à l'emplacement de la place Édouard-Renard) est déclaré d'utilité publique[9]. Cette avenue reprend jusqu'à l'entrée du bois de Vincennes le tracé d'un ancien chemin dit « du Marais » (ou « des Passe-Putains ») qui marquait la limite entre les communes de Bercy et Saint-Mandé[10] avant l'extension de Paris par la loi du 16 juin 1859. L'avenue se prolonge jusqu'à l'esplanade du château par une voie en courbe tracée en 1857 lors du réaménagement du bois de Vincennes par Adolphe Alphand et Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Dans sa dernière section, elle reprend le tracé de l'allée de Saint-Mandé qui reliait l'esplanade à la porte de Saint-Mandé (située approximativement à l'intersection de l'avenue Sainte-Marie et de la rue Jeanne-d'Arc à Saint-Mandé)[11],[12] et qui apparait déjà sur le plan de Roussel en 1730[13].

L'avenue prend son nom actuel en 1864.

Le 30 janvier 1918, durant la première Guerre mondiale, les nos 218 et 231 avenue Daumesnil sont touchés lors d'un raid effectué par des avions allemands[14]. Le un autre raid touche le no 211 et le c'est au tour du no 276.

En 1929, le bois de Vincennes est officiellement rattaché à la commune de Paris[15]. La partie de l'avenue dans le bois est donc incorporée à la voirie parisienne. En 1935, la place créée entre les boulevards Soult et Poniatowski et les avenues Armand-Rousseau et du Général-Laperrine dans le cadre l'aménagement de la porte Dorée pour l'exposition coloniale de 1931 a changé de nom pour celui de « place Édouard-Renard ».

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

L'avenue Daumesnil, depuis l'opéra Bastille (plus précisément, la rue de Lyon) jusqu'à la rue Montgallet, est bordée par le viaduc des Arts. Ce viaduc, sous le nom de « viaduc Daumesnil », portait autrefois la ligne de chemin de fer allant de la gare de la Bastille (aujourd’hui remplacée par l'opéra du même nom) à Boissy-Saint-Léger (aujourd'hui accessible par la ligne A du RER). Les arches du viaduc étaient auparavant occupées par des associations caritatives mais, lors de sa rénovation en 1988 par l'architecte Patrick Berger, elles sont désormais réservées aux professions des arts appliqués, plus quelques commerces. Le dessus du viaduc a été utilisé pour aménager une promenade, la Promenade plantée. Cette promenade franchit l'avenue Ledru-Rollin par un ancien pont ferroviaire.

Face au viaduc, l'avenue est bordée sur une première partie par des bâtiments de style haussmannien ; ensuite le bâti devient plus hétérogène.

Plus loin, l'avenue longe la mairie du 12e arrondissement entre les nos 130-132 et le square Eugène-Thomas. De là, elle monte vers la place Félix-Éboué en laissant sur sa gauche l'ancienne gare de Reuilly. Après la place, l'avenue descend vers la porte Dorée.


Au no 186 se trouve l’entrée principale de l'église du Saint-Esprit, construite entre 1928 et 1929 dans un style néo-byzantin. Entre les nos 265 et nos 267, côté nord-est, et 266 et 268 côté sud-ouest, le pont de l'ancienne ligne de Petite Ceinture franchit l'avenue.

Au no 218, entrée de la Villa Daumesnil, ensemble de maisons dessinées et financées par Napoléon III donné à une société coopérative ouvrière.

Au no 293, après la porte Dorée, se trouve l’ancien musée des Arts africains et océaniens. En face est érigé le monument à la mission Marchand, du nom du chef de la mission Congo-Nil, signé « R. Expert architecte, L. G. Baudry, sculpteur 1939 ».

Au début du bois de Vincennes, l’avenue Daumesnil longe le parc zoologique de Paris, couramment appelé « zoo de Vincennes ».

Personnalités liées à la rue

Notes et références

Notes

  1. Le boulevard périphérique et la voie Georges-Pompidou sont plus longues que l'avenue Daumesnil.
  2. Cette section de la rue se trouvait à l'emplacement de l'îlot compris entre l'avenue Daumesnil, la rue de Lyon et l'avenue Ledru-Rollin.
  3. À ne pas confondre avec l'actuelle rue Beccaria, alors nommée « rue Beauvau ».

Références

  1. Une partie du cours de l'avenue Daumesnil se trouve sur le territoire de Saint-Mandé.
  2. L'avenue Dausmesnil dans le site consacré à la nomenclature des voies de Paris.
  3. Plans des plans locaux d'urbanisme de Paris.
  4. [PDF] Plans des plans locaux d'urbanisme de Saint-Mandé).
  5. Avenue Daumesnil sur le site officiel de la voirie de la ville de Paris.
  6. Alphand, op. cit., p. 353, « Décret du 24 août 1864 ».
  7. Plan d'ensemble des travaux de Paris à l'échelle de 0,001 pour 10 mètres (1/10 000) indiquant les voies exécutées et projetées de 1851 à 1868 [lire en ligne].
  8. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 16 avril 1859 », p. 311.
  9. Ibid., p. 330, « Décret du 28 juillet 1862 ».
  10. Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850), tableau d'assemblage [lire en ligne].
  11. Plan du parc royal de Vincennes, avec le tiré du Roi, années 1820 [lire en ligne].
  12. Bois de Vincennes, imp. de V. Janson, Paris, 1868 [lire en ligne].
  13. Paris, ses fauxbourgs et ses environs où se trouve le détail des villages, châteaux, grands chemins pavez et autres, des hauteurs, bois, vignes, terres et prez, [lire en ligne].
  14. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  15. « Décrets du  », Journal officiel de la République française, 19 avril 1929, p. 4564 [lire en ligne].
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