Henri Médus

Henri Médus est un chanteur d'opéra français, né le à Guelma (Algérie) et mort le à Toulon (Var).

Henri Médus
Naissance
Guelma
Algérie
Décès
Toulon
France
Activité principale Artiste lyrique
Basse
Style Musique classique
Activités annexes Professeur au CNR de Paris
Lieux d'activité Opéra de Paris (RTLN)
Années d'activité 1929 - 1974
Maîtres Ernest Dupré
Georges Truc, Pierre Vellones, Henri Médus. Au piano: Maurice Jaubert (1937).

Membre de la troupe de l'Opéra de Paris à partir de 1933, il s'illustra particulièrement dans les rôles de « basse noble » : La Flûte enchantée (Sarastro), Samson et Dalila (le Vieillard hébreu), Aïda (Ramfis), Rigoletto (Sparafucile), La Juive (le cardinal de Brogni), Les Huguenots (Marcel), L'Enlèvement au sérail (Osmin), Boris Godounov (Pimène, Varlaam), La Walkyrie (Hunding), Le Chevalier à la rose (le baron Ochs).

Biographie

Issu d'une famille d'origine pyrénéenne, Henri Médus est né en Algérie, à Guelma, où il passe son enfance avant que sa famille ne s'installe à Alger. C'est dans cette ville qu'il prend très tôt des cours de chant auprès de Rose Elsie (soprano de l'Opéra-Comique qui y débuta le dans Tosca), tout en ayant une activité professionnelle. Après une audition devant le célèbre chef d'orchestre Désiré-Émile Inghelbrecht (1880-1965), alors directeur musical de l'Opéra d'Alger, il réalise qu'il est temps de penser sérieusement au chant. Grâce à cette audition, le Directeur musical de l'Opéra d'Alger lui confie le rôle de Colline dans La Vie de bohème. Il débute sur scène le dans l'opéra de Puccini en version française. Après s'être aguerri pendant deux saisons dans une multitude de rôles, il tente l'aventure à Paris et est engagé comme choriste, notamment au Théâtre du Châtelet. Sa rencontre avec le célèbre professeur de chant Pierre-Ernest Dupré va lui permettre de perfectionner sa technique vocale et de préparer une audition pour l'Opéra Garnier et l'Opéra-Comique.

C'est en 1933 qu'il intègre la troupe de l'Opéra Garnier, alors sous la direction de Jacques Rouché et y débutera le dans le rôle de Ramfis dans Aida. Il débutera sur la scène de l'Opéra-Comique, le dans le rôle de Arkel. Sa carrière se développe et lui permet de se produire aussi bien dans tous les théâtres français qu'en Europe.

En 1939, il participe au tournage du film de Julien Duvivier, La Fin du jour. Son intervention, lors de la scène du mariage de deux pensionnaires de la maison de retraite, est l'occasion d'entendre sa voix caverneuse, claire à l'articulation parfaite.

Sa voix profonde de véritable basse noble et sa facilité déconcertante dans les graves (qui feront dire qu'il fut la basse atteignant les notes les plus graves au monde), sa truculence sur scène lui permirent d'aborder tous les emplois de basse et de basse-bouffe. Grand défenseur du répertoire français et allemand, il ne négligea pas pour autant la création musicale. C'est ainsi que Reynaldo Hahn, Max d'Ollone, Henri Rabaud, Gilbert Bécaud... firent appel à lui pour des créations mondiales.

Sa nature humble et son refus du vedettariat auront été, sans aucun doute, un frein à une immense carrière internationale.

En 1959, il se retire de la troupe de l'Opéra de Paris (RTLN) tout en continuant sa carrière en province, ou en apparaissant en tant qu'artiste invité à l'Opéra-Comique. Le Conservatoire National de Paris fait alors appel à lui et crée spécialement une classe de maquillage dans laquelle défileront bon nombre d'artistes lyriques.

En 1974, il met un terme à sa carrière lyrique et fait ses adieux à la scène dans le rôle de Sarastro, qu'il aura tant interprété tout au long de sa longue activité lyrique. Il continue à être membre de jurys de concours de chant.

Les quelques trop rares enregistrements de Henri Médus laissent entendre une voix claire et profonde, aux graves abyssaux, une articulation parfaite et un style de l'Opéra français irréprochable.

C'est en qu'il s'éteint à Toulon. Il repose au Cimetière de Lagoubran à Toulon.


Carrière

Les productions auxquelles Henri Médus a participé de 1929 à 1974 sont les suivantes :

Discographie

Intégrales
Extraits, sélections

Filmographie

Bibliographie et sources

  • Stéphane Wolff, Un demi-siècle d'Opéra-Comique (1900-1950), éd. André Bonne, Paris, 1953
  • Revue Le Guide du concert et du disque, années 1959-1960
  • Revue L'Entracte, années 1960-1963
  • Stéphane Wolff, L'Opéra au Palais Garnier (1875-1962), L'Entracte, Paris, 1962 - Rééd. coll. Ressources, Champion-Slatkine, Genève, 1983 (ISBN 2-05-000214-9)
  • Étienne Ducarme et Jean Gabriel, Vingt deux années d'art lyrique à Saint-Étienne (1964-1986), Imprilux, Saint-Étienne, 1987
  • Jean-Philippe Mousnier, Albert Wolff – Eugène Bigot, coll. Univers musical, L'Harmattan, Paris, 2001 (ISBN 978-2747513678)
  • Georges Farret, Alain Vanzo, le Werther du palais Garnier, coll. Temps Mémoire, éditions Autres Temps, Paris, 2007 (ISBN 978-2845213067)
  • Erik Baeck, André Cluytens, itinéraire d'un chef d'orchestre, Mardaga, Wavre, 2009 (ISBN 978-2804700119)
  • Musée de l'Opéra de Vichy

Liens externes

Notes et références

  1. Retransmis sur la RTF le 23 octobre 1964.
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