Paul Dukas
Paul Abraham Dukas, né le à Paris 1er[2] et mort le à Paris 16e, est un compositeur français. Perfectionniste et exigeant, il abandonna nombre de ses projets musicaux et ne publia qu'une poignée de ses œuvres. Il est connu pour son poème symphonique L'Apprenti sorcier, dont la popularité éclipsa ses autres œuvres, parmi lesquelles figurent son opéra Ariane et Barbe-Bleue, une symphonie, une sonate pour piano et un ballet, La Péri. Il fut aussi critique musical, et devint professeur de composition au Conservatoire de Paris et à l'École normale de musique vers la fin de sa vie.
Nom de naissance | Paul Abraham Dukas |
---|---|
Naissance |
Paris 1er ( Empire français) |
Décès |
Paris 16e ( France) |
Activité principale | Compositeur de musique classique |
Style | Musique impressionniste |
Activités annexes |
Critique musical et professeur de composition musicale |
Éditeurs | Éditions Durand |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Georges Mathias, Théodore Dubois et Ernest Guiraud |
Enseignement | Conservatoire de Paris |
Élèves | Darius Milhaud, Olivier Messiaen, Jehan Alain, Tony Aubin, Samuel Baud-Bovy, Maurice Duruflé, Georges Favre, Jean Hubeau, Jean Langlais, Bernard Schulé |
Conjoint | Suzanne Pereyra (1883-1947) |
Descendants | Adrienne-Thérèse (1919-1958) |
Récompenses | 2e prix de Rome (1888) |
Distinctions honorifiques | Officier de la Légion d'honneur[1] |
Œuvres principales
- Symphonie en ut majeur (1895)
- L'Apprenti sorcier (1897)
- Sonate pour piano (1901)
- Variations sur un thème de Rameau (1902)
- Ariane et Barbe-Bleue (1907)
- La Péri (1911)
Biographie
Paul Dukas, second fils d'une famille juive de trois enfants, est né à Paris. Son père, Jules Jacob Dukas, est un banquier, et sa mère, Eugénie, une pianiste confirmée. Alors que Paul est âgé de cinq ans, sa mère meurt en mettant au monde son troisième enfant, Marguerite-Lucie. Dukas prend des leçons de piano et manifeste un talent musical précoce puisqu'à 14 ans, il commence à composer pendant une convalescence. Il étudie à l'école Turgot. Il entre au Conservatoire de Paris à la fin de 1881, âgé de 16 ans ; il étudie le piano avec Georges Mathias, l'harmonie avec Théodore Dubois et la composition avec Ernest Guiraud. Parmi ses condisciples se trouve Claude Debussy, dont il devient l'ami et en mémoire de qui il composera plus tard une pièce pour piano intitulée La plainte, au loin, du faune.… Deux ouvertures survivent de cette période, Goetz de Berlichingen (1883) et Le Roi Lear (1883). Le manuscrit de cette dernière a été retrouvé dans les années 1990, et l'œuvre a été jouée pour la première fois en 1995.
Dukas a remporté différents prix, dont la seconde place au prix de Rome pour sa cantate Velléda en 1888. Déçu par cet échec, il quitte le Conservatoire en 1889. Après le service militaire, il entreprend une double carrière, se consacrant à la critique[3] et à la composition musicale.
Dukas a commencé sa carrière de critique en 1892 par un article sur une représentation de L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner dirigée par Gustav Mahler au Covent Garden de Londres ; cet article a été publié dans La Revue hebdomadaire. Il a plus tard écrit aussi pour Minerve, La Chronique des arts, La Gazette des beaux-Arts et Le Courrier musical. Ses débuts parisiens comme compositeur ont eu lieu avec la création de l'ouverture Polyeucte, écrite en 1891 et dirigée par Charles Lamoureux à la tête de l'Orchestre Lamoureux en . Inspirée par la tragédie homonyme de Corneille, cette œuvre montre l'influence de Wagner.
En 1928, Paul Dukas succéda à Charles-Marie Widor au Conservatoire de Paris comme professeur de composition et d'orchestration ; il eut notamment pour élèves Michał Kondracki, Jehan Alain, Tony Aubin, Samuel Baud-Bovy, Maurice Duruflé, Georges Favre, Jean Hubeau, Jean Langlais, Joaquin Rodrigo, Darius Milhaud et Olivier Messiaen.
Habile orchestrateur, il connut le succès populaire dès 1897 avec son célèbre scherzo L'Apprenti sorcier, inspiré par le poème Der Zauberlehrling de Goethe (et connu du grand public grâce aux films Fantasia et Fantasia 2000, des studios Disney). À cette période, il composa également une symphonie et ses deux grandes œuvres pour piano écrites pour le pianiste Édouard Risler, qui en assura la création (la Sonate en mi bémol mineur, et les Variations, Interlude et Finale sur un thème de Rameau). Il se consacra ensuite à son opéra Ariane et Barbe-Bleue, sur un livret de l'écrivain belge Maeterlinck, opéra qui rencontra le succès en 1907. Sa dernière grande composition publiée fut le ballet La Péri, qu'il faillit cependant brûler avant la première représentation en 1912.
Dans la deuxième partie de sa vie, son perfectionnisme l'amena en effet à détruire beaucoup de ses partitions, dont au moins une seconde symphonie, un poème symphonique, une sonate pour piano et violon, un drame lyrique et deux ballets.
Ses cendres reposent au columbarium du cimetière du Père-Lachaise à Paris no 4938 (angle Nord). Son épouse (belle-sœur de Léon Blum par sa sœur Thérèse) est morte en 1947 à 63 ans et sa fille unique Adrienne, à 38 ans, dans l'accident d'un DC-7 de la Braniff International à Miami, le [4].
De nombreux établissements de musique portent son nom, tel le Conservatoire Paul-Dukas, 51 rue Jorge-Semprùn à Paris dans le 12e arrondissement.
Entre 1924 et 1935, il vit au no 84 rue du Ranelagh (16e arrondissement de Paris). Une plaque lui rend hommage.
Œuvre
Paul Dukas laisse une trentaine d'œuvres environ.
Opéra
- Ariane et Barbe-Bleue (1899-1907)
Ballet
- La Péri , poème dansé (1911),
- auquel le compositeur a adjoint une Fanfare pour précéder La Péri (1912)
Orchestre
- Goetz de Berlichingen (d'après Goethe), ouverture pour orchestre (1883)
- Le Roi Lear (d'après Shakespeare), pour orchestre (1883)
- Polyeucte, ouverture pour orchestre (1891)
- Symphonie en ut majeur (1895-1896)
- L'Apprenti sorcier, pour orchestre (1897)
Vocale
- Air de Clytemnestre, pour voix et petit orchestre (1882)
- Chanson de Barberine, pour soprano et orchestre (1884)
- La fête des Myrthes, pour chœur et orchestre (1884)
- L'ondine et le pêcheur, pour soprano et orchestre (1884)
- Endymion, cantate pour trois voix solos et orchestre (1885)
- Pensée des morts, pour chœur et orchestre (1886)
- La vision de Saül, cantate pour trois voix solos et orchestre (1886)
- La fleur, pour chœur et orchestre (1887)
- La Fête des myrtes, pour chœur et orchestre (1887)
- Hymne au soleil, pour chœur et orchestre (1888)
- Velléda, cantate pour trois voix solos et orchestre (1888)
- Les Sirènes, pour chœur et orchestre (1889)
- Sémélé, cantate pour trois voix solos et orchestre (1889)
- Vocalise-étude (alla gitana), pour voix et piano (1909)
- Amours, sonnet de Ronsard pour voix et piano (1924)
Piano
- Introduction au poème « Les Caresses » (1885)
- Sonate en mi bémol mineur (1899-1901)
- Variations, interlude et finale sur un thème de Rameau (c. 1899–1902)
- Prélude élégiaque sur le nom de Haydn (1909), composé pour l'Hommage à Joseph Haydn (1910)
- La Plainte, au loin, du faune…, composée pour le Tombeau de Claude Debussy (1920)
- Allegro (1925)
- Modéré (1933 ; publication posthume en 1936)
Musique de chambre
- Villanelle, pour cor et piano (1906)
Autres
- Fugue à quatre voix (1888)
- Alla Gitana (1926)
Œuvres perdues, détruites ou projetées
- Horn et Riemenhild, opéra (1892)
- L'arbre de science, opéra (1899)
- Le fil de parque, poème symphonique (env. 1908)
- Le nouveau monde, opéra (env. 1908-1910)
- Le sang de Méduse, ballet (1912)
- Symphonie no 2 (après 1912)
- Sonate pour violon (après 1912)
- La tempête, opéra (env. 1918)
- Variations choréographiques, ballet (1930)
- Une œuvre orchestrale non titrée pour l'Orchestre symphonique de Boston (1932)
Discographie
- L'Apprenti sorcier — La Péri — Symphonie en Ut par l'Orchestre de la Suisse romande, dirigé par Armin Jordan.
- Les Sirènes, La Fête des Myrtes, Sémélé, Pensée des morts, Hymne au soleil, L'ondine et le pêcheur, Velléda, Polyeucte, Villanelle pour cor et orchestre, par l'Orchestre philharmonique de Bruxelles et le Vlaams Radio Koor - Flemish Radio Choir dirigés par Hervé Niquet, Collection prix de Rome vol. 5, Ediciones Singulares
Notes et références
- Le 7 août 1913, « Cote 19800035/167/21510 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, 1er arrondissement, acte de naissance no 1677, année 1865.
- Février 1894, un compte-rendu de concert parisien de trois cantates de Bach.
- Greeley Daily News, 26 mars 1958.
Annexes
Écrits de Paul Dukas
- Paul Dukas, Les écrits de Paul Dukas sur la musique, Paris, Société d'Éditions Françaises et Internationales (SEFI), coll. « Musique et musiciens », , 696 p. avant-propos de Gustave Samazeuilh.
Monographies
- Georges Favre, Paul Dukas : sa vie, son œuvre, Paris, La Colombe, coll. « Euterpe », 1948, 128 p.
- Bénédicte Palaux-Simonnet, Paul Dukas : le musicien-sorcier, Genève, Éditions Papillon, coll. « Mélophiles », , 152 p. (ISBN 2-940310-01-7).
- Simon-Pierre Perret et Marie-Laure Ragot, Paul Dukas, Paris, Fayard, coll. « Bibliothèque des grands musiciens », 2007, 557 p. (ISBN 978-2-213-63329-9).
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