Gladiator (film, 2000)
Gladiator (ou Gladiateur, au Québec et au Nouveau-Brunswick) est un film américano-britannique réalisé par Ridley Scott, sorti en 2000.
Pour les articles homonymes, voir Gladiator.
Titre québécois | Gladiateur |
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Titre original | Gladiator |
Réalisation | Ridley Scott |
Scénario |
David Franzoni John Logan William Nicholson |
Musique |
Hans Zimmer Lisa Gerrard |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Dreamworks Pictures Universal Pictures Scott Free Productions |
Pays d’origine |
États-Unis Royaume-Uni |
Genre | Péplum |
Durée |
155 minutes 171 minutes (version longue) |
Sortie | 2000 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Gladiator revisite le genre du péplum, dont les derniers films majeurs avaient été réalisés dans les années 1960. Le film ne se fonde pas sur des événements réels mais reprend les noms et certains traits de personnalité de l'empereur Marc Aurèle et de ses enfants Commode et Lucilla.
L'intrigue raconte ainsi la chute du général romain Maximus Decimus (Russell Crowe), destiné à devenir le successeur de Marc Aurèle (Richard Harris), avant que l'empereur ne soit assassiné et le général brutalement trahi et laissé pour mort par l'ambitieux et maléfique Commode (Joaquin Phoenix) qui en profite pour revêtir la pourpre. Maximus, dont la famille a été massacrée, va devenir un esclave gladiateur, conquérir le cœur du peuple romain par ses talents de combattant dans l'arène du Colisée et finalement affronter Commode dans un ultime combat. Connie Nielsen, Ralf Moeller, Djimon Hounsou et Derek Jacobi font aussi partie de la distribution.
Outre le fait qu'il fut un succès commercial, avec des recettes dépassant les 450 millions de dollars américains pour un budget de 103 millions de dollars, le film a remporté de nombreux prix, en particulier cinq Oscars récoltés lors de la 73e cérémonie des Oscars (dont celui du meilleur film, et celui du meilleur acteur pour Russell Crowe).
Synopsis
Sur le front du limes du Danube en 180, Maximus Decimus Meridius, général romain renommé, mène une nouvelle fois les légions de l'empereur Marc Aurèle à la victoire en ce jour de bataille en Germanie contre les Marcomans. L'empereur, sentant sa fin proche, annonce le soir même en privé à Maximus qu'il souhaite lui laisser le pouvoir à sa mort, pour qu'il puisse le transmettre au Sénat et que Rome devienne à nouveau une République.
Marc Aurèle préfère le général à son propre fils, Commode, qu'il sait pertinemment ambitieux et immoral, et aucunement animé d'une réelle compassion pour la plèbe. Lorsque le vieil empereur annonce la nouvelle à son fils, Commode, celui-ci, jaloux de l'amour que son père porte à Maximus, l'étouffe, devenant ainsi le nouvel empereur. Lorsque, peu après, Commode demande à Maximus de s'engager à le servir, ce dernier (se doutant du meurtre) lui oppose un refus. L'empereur ordonne alors à Quintus (compagnon d'armes de Maximus) son exécution, ainsi que celle de sa famille résidant en Hispanie romaine. Emmené en forêt, Maximus réussit à désarmer ses gardiens et à fuir, blessé. Parvenu sur ses terres après plusieurs jours et affaibli, il découvre les corps de sa femme et de son fils de huit ans, calcinés et crucifiés devant la maison familiale.
Après avoir sombré dans un profond coma, Maximus est récupéré par des marchands d'esclaves, puis soigné et emmené à Zucchabar en Maurétanie césarienne où il est vendu à un riche propriétaire et négociant local, un laniste dénommé Proximo. La nouvelle vie de Maximus consiste alors à combattre dans l'arène en tant que gladiateur. Aux côtés de Juba qui devient son ami et d'autres gladiateurs comme leur entraîneur Hagen, il trouve là un début d'exutoire à sa brutale destitution et à la perte de tout ce qui comptait pour lui. Maximus est bientôt surnommé « l'Espagnol », par la foule assistant aux combats. Saisissant tout l'intérêt qu'aurait pour lui de se retrouver devant le nouvel empereur, l'Espagnol obtient de Proximo de pouvoir combattre dans le Colisée à Rome.
Bientôt les premiers jeux débutent et les gladiateurs de Proximo entrent en scène dans un simulacre de bataille antique. Ils sont confrontés à des chars tirés par des chevaux et sont censés, d'après le « scénario », mourir dans l'arène. Mais grâce à son talent militaire, Maximus, aidé de Juba, Hagen et des autres gladiateurs, prennent le dessus et gagnent la bataille sous les acclamations de la plèbe en délire. Après ce combat épique, et souhaitant féliciter personnellement le groupe de gladiateurs, Commode demande à « l'Espagnol » quel est son nom. Celui-ci répond s'appeler « Gladiateur » et lui tourne le dos. Face à cet affront, Commode lui ordonne d'ôter le masque de métal cachant son visage et de se présenter. À contrecœur, Maximus révèle son identité en promettant à Commode une vengeance certaine :
« Mon nom est Maximus Decimus Meridius, commandant en chef des armées du Nord, général des légions Felix, fidèle serviteur du vrai empereur Marc Aurèle. Père d'un fils assassiné, époux d'une femme assassinée, et j'aurai ma vengeance dans cette vie ou dans l'autre. »
Commode demande à Quintus (devenu chef de la garde prétorienne), l'exécution des gladiateurs mais la foule s'offusque et lève le pouce pour demander la grâce des combattants. Commode doit se résigner et les gladiateurs sont épargnés sous les acclamations du peuple.
Lucilla, la sœur de Commode, secrètement amoureuse de Maximus et sachant la vie de ce dernier en danger le rejoint en cellule. Elle veut la chute de son frère et une rencontre entre Maximus et le sénateur Gracchus, un fervent défenseur de la république, mais Maximus la rejette, toujours traumatisé par le meurtre de sa famille. Commode organise un duel où Maximus doit se battre contre le champion invaincu de Rome, Tigrix de Gaule. Bien que tout soit organisé afin de favoriser la victoire de Tigrix, Maximus sort une nouvelle fois victorieux du combat mais refuse de tuer Tigrix malgré la foule et la décision de Commode. Commode descend aussitôt dans l’arène et provoque Maximus, qui ne réagit pas et repart sous les cris de joie de la foule. Parmi elle se trouve Cicéron, son ancien fidèle serviteur et ami, qui lui redonne espoir en lui apprenant que ses hommes sont campés tout près et sont près à suivre leur ancien général pour renverser l'empereur.
Avec l'aide de Lucilla, Maximus accepte finalement de rencontrer le sénateur Gracchus et lui expose son projet. De cette rencontre décisive, l'espoir du retour de la République semble pouvoir timidement renaître. Mais Lucius, le jeune fils de Lucilla, témoin d'une conversation entre sa mère et le sénateur Gracchus, fait involontairement allusion à cette discussion en présence de son oncle qui décide du coup de contrecarrer le projet de révolte. Avec l'aide de Falco, un sénateur corrompu, Commode fait donner la garde prétorienne qui fait prisonnier Gracchus puis attaque le camp des gladiateurs. Plusieurs hommes sont tués (dont Hagen et Proximo) pour permettre à Maximus de s'évader. Le général retrouve Cicéron mais ce dernier est à son tour tué et lui-même est repris ainsi que plusieurs survivants dont Juba. Commode a gagné. Amoureux de sa sœur depuis longtemps, il veut lui donner un héritier mais lui promet aussi la mort de son fils Lucius si elle s'enfuit ou met fin à ses jours.
Reste le problème Maximus, que Commode ne peut se permettre de faire assassiner car cela risquerait d'en faire un martyr et fragiliserait sa légitimité déjà contestée. Il opte alors pour un combat singulier dans l'arène entre Maximus et lui-même. Il retrouve le général enchaîné dans les souterrains du Colisée et le blesse d'un coup de dague. Le combat débute dans un Colisée bondé. Maximus, blessé, chancelle mais résiste face à Commode qui finit désarmé. Ce dernier réclame une arme mais Quintus empêche ses hommes d'intervenir. En dernier recours, l'empereur saisit sa dague mais Maximus retourne l'arme contre lui et le tue. À bout de force, Maximus demande la liberté des derniers gladiateurs et du sénateur Gracchus ; puis il finit par s'écrouler à son tour avant de mourir dans les bras de Lucilla. Le retour de la République à Rome, comme le souhaitait Marc Aurèle le Juste, est désormais possible.
La nuit venue, Juba enterre les figurines du fils et de la femme de Maximus dans le sable du Colisée. Il promet alors à ce dernier qu'ils se reverront, « mais pas encore ».
Fiche technique
Sauf mention contraire, cette fiche technique est établie à partir d'Internet Movie Database[1].
- Titre original et français : Gladiator
- Titre québécois : Gladiateur
- Réalisation : Ridley Scott
- Scénario : David Franzoni, John Logan et William Nicholson, d'après une histoire de David Franzoni
- Direction artistique : Arthur Max
- Costumes : Janty Yates
- Dressage : Thierry Le Portier (lions, tigres et hyène)
- Effets spéciaux : John Nelson, John Evans
- Société d'effets spéciaux : The Mill
- Photographie : John Mathieson
- Montage : Pietro Scalia (sur Avid)
- Son : Ken Weston
- Musique : Hans Zimmer et Lisa Gerrard
- Musiques additionnelles : Klaus Badelt, Jeff Rona, Heitor Pereira, James Michael Dooley, Justin Caine Burnett et Gavin Greenaway
- Production : Douglas Wick, David Franzoni, Branko Lustig (producteurs) ; Walter F. Parkes, Laurie MacDonald, Ridley Scott (producteurs délégués) ; Terry Needham (producteur associé)
- Sociétés de production : Universal Pictures, Dreamworks Pictures et Scott Free Productions
- Sociétés de distribution : Dreamworks Distribution (Amérique du Nord), United International Pictures (Monde)
- Budget : 103 000 000 US$
- Pays d'origine : États-Unis et Royaume-Uni
- Langues : anglais, latin, germain, arabe, français
- Format : couleur (Technicolor) — 35 mm — 2,39:1 — son Dolby Digital / DTS / SDDS — filmé avec du matériel Panavision
- Genres : péplum, aventure et drame
- Durées : 155 minutes (version cinéma) / 171 minutes (version longue, 2005)
- Dates de sortie[N 1] :
- États-Unis : (avant-première à Los Angeles) ; (sortie nationale) ; (ressortie IMAX)
- France :
- Belgique, Suisse romande :
- Classification :
- France : tous public en DVD, interdit aux moins de 12 ans lors de sa diffusion à la télévision
- États-Unis : les enfants de moins de 17 ans doivent être accompagnés d'un adulte
Distribution
- Russell Crowe (VF : Marc Alfos) : Maximus
- Joaquin Phoenix (VF : Bruno Choël) : Commode
- Connie Nielsen (VF : Françoise Cadol) : Lucilla
- Oliver Reed (VF : Hervé Jolly) : Proximo
- Djimon Hounsou (VF : Frantz Confiac) : Juba
- Richard Harris (VF : Marc Cassot) : Marc Aurèle
- Derek Jacobi (VF : Jean-Pierre Leroux) : le sénateur Gracchus
- Tommy Flanagan (VF : Didier Cherbuy) : Cicéron
- David Schofield (VF : Hervé Bellon) : Falco
- John Shrapnel : Gaius
- Ralf Moeller : Hagen
- Tomas Arana (VF : Pierre Dourlens) : Quintus
- Spencer Treat Clark : Lucius
- David Hemmings : Cassius
- Sven-Ole Thorsen : Tigris
- Omid Djalili : le marchand d'esclaves
- Giannina Facio : la femme de Maximus
- Giorgio Cantarini : le fils de Maximus
- Joe Keery : Maximus jeune
- Adam Levy : l'officier condamné
- Nicholas McGaughey : l'officier prétorien
- Chris Kell: le scribe
- Tony Curran et Mark Lewis : les assassins
- John Quinn : Valerius
- Alun Raglan : le garde prétorien
- David Bailie : l'ingénieur
- Chick Allen : le chef germain
- Dave Nicholls : le géant
- Al Hunter Ashton : l'entraîneur romain
- Ray Calleja : l'assistant de Lucius
- Russell Crowe en 1999.
- Joaquin Phoenix en 2000.
- Connie Nielsen en 2009.
- Oliver Reed en 1968.
- Derek Jacobi en 2006.
- Djimon Hounsou en 2009.
- Richard Harris en 1985.
Production
Scénario
Gladiator est tiré d'une histoire écrite par David Franzoni, qui en a écrit les toutes premières ébauches[5]. Celui-ci a reçu une offre de la part de DreamWorks SKG, en raison de la qualité de ses travaux en tant que scénariste et coproducteur du film Amistad (1997), réalisé par Steven Spielberg, qui avait contribué DreamWorks SKG à se faire une réputation[6].
Franzoni s'est inspiré de la nouvelle de Daniel P. Mannix, Ceux qui vont mourir (Those About to Die), écrite en 1958, et a décidé de choisir Commode comme personnage historique central après avoir lu l'Histoire Auguste (Historia Augusta), un recueil de biographies d'empereurs romains écrit en latin à la fin de l'Antiquité[6]. Dans sa première ébauche, datée du 4 avril 1998, il nomme son personnage principal Narcisse (Narcissus), d'après le prænomen du lutteur ayant étouffé l'empereur Commode (selon l'Histoire Auguste, ainsi que d'après Hérodien et Dion Cassius[7])[N 2].
Ridley Scott est alors approché par les producteurs Walter F. Parkes et Douglas Wick. Ils lui montrent une copie du tableau de Jean-Léon Gérôme intitulé Pollice verso (1872), littéralement « pouce baissé » en latin[6]. Scott est attiré par l'idée d'un film qui se déroulerait dans la Rome antique. Toutefois, il estime que l'écriture de Franzoni manque de substance et engage John Logan pour réécrire le script à son goût. Logan revoit une bonne moitié de la première partie, et prend la décision de faire mourir la famille de Maximus dans le scénario, afin de fournir des motivations plus importantes au personnage[8].
Cependant, deux semaines avant le tournage, les acteurs se plaignent de problèmes avec le scénario. William Nicholson est alors dépêché aux Studios de Shepperton pour faire de Maximus un personnage plus sensible, en réaménageant son amitié avec Juba et en développant le fil rouge de l'au-delà. Il explique dans une interview qu'il « ne voulait pas voir un film sur un homme qui voulait simplement tuer quelqu'un[C 1],[8]. » Franzoni participe par la suite à la relecture des réécritures de Logan et Nicholson, et négocie un titre de producteur sur le film. Nicholson décide de revenir aux scripts initiaux de Franzoni et de réintégrer certaines des scènes supprimées. Franzoni participe alors à la réécriture du scénario et, jouant son rôle de producteur, défend son point de vue afin de rester fidèle à sa vision originale[9]. Franzoni partagera plus tard l'Oscar du meilleur film avec les producteurs Douglas Wick et Branko Lustig[5].
Le scénario a également subi de nombreuses réécritures et révisions en raison des suggestions de Russell Crowe, l’interprète principal. Celui-ci a en effet émis des réserves au cours des différentes évolutions du script et n'a pas hésité à quitter le plateau lorsqu'il n'obtenait pas de réponse à ses remarques. Selon un porte-parole de DreamWorks, « [Crowe] a tenté de réécrire l'ensemble du script sur place. Vous vous rappelez l'accroche de la bande-annonce, « j'aurai ma vengeance, dans cette vie ou dans l'autre » ; au début, il a catégoriquement refusé de la prononcer[C 2],[10]. ». Nicholson, le troisième et dernier scénariste, ajoute que l'acteur lui a dit : « Les dialogues sont nuls, mais étant donné que je suis le meilleur acteur du monde, je peux les rendre bons[C 3],[11]. »
Préproduction
Pour la préparation du tournage, Scott a passé plusieurs mois à développer des storyboards pour créer la structure de l'intrigue[12]. Après six semaines de recherches, la production a choisi plusieurs sites appartenant à l'Empire romain avant son effondrement, dont l'Italie (Italia), la France (Gallia), l'Afrique du Nord (Africa) et le Royaume-Uni (Britannia)[13].
Les objets, accessoires, décors et costumes ont entièrement été créés par l'équipe technique, en raison de leur coût ou de leur indisponibilité dans le commerce. Cent armures en métal et 550 autres en polyuréthane ont été dessinées par Rod Vass et son entreprise Armordillo Ltd. Également, 27 500 pièces d'armures ont été fabriquées en trois mois avant le début du tournage[14].
D'abord pressenti pour tenir le rôle de Maximus, Mel Gibson doit y renoncer car il a déjà signé pour le tournage de The Patriot, et c'est Russell Crowe qui le remplace au pied levé[15]. Antonio Banderas, Hugh Jackman et Tom Sizemore furent eux aussi suggérés pour le même rôle. Concernant les personnages de Commode et Lucilla, le premier choix s’était porté respectivement sur Jude Law et Jennifer Lopez[16].
Avant d'incarner le rôle de Marc Aurèle, Richard Harris s'est vu proposer le rôle de Proximo.
Pour le rôle de Tigris, le premier choix était l'acteur et culturiste Lou Ferrigno. Dolph Lundgren était lui aussi envisagé pour le même rôle.
Lieux de tournage et anecdoctes
Le film est tourné dans les trois lieux principaux de janvier à mai en 1999. La scène d'ouverture de la bataille des forêts de Germanie a été tournée en trois semaines à Bourne Woods, près de Farnham, dans le Surrey en Angleterre[17]. Lorsque Scott a appris l'intention de la Commission des forêts du Royaume-Uni de raser la forêt, il l'a convaincu de le laisser y tourner la scène et de brûler la forêt lui-même[18].
Les scènes d'esclavage, du voyage dans le désert et de l'école des gladiateurs, de la province de Zuchhabar (actuelle Miliana en Algérie[19]) sont tournées dans les Studios Atlas à Ouarzazate, au Maroc, durant trois semaines au total[20]. Pour construire l'arène dans laquelle Maximus effectue ses premiers combats, l'équipe a utilisé des matériaux et des techniques locales, fabriquant l'ensemble des 30 000 briques nécessaires avec de la terre marocaine[21]. Enfin, les scènes de la Rome antique ont été filmées à Malte (Fort Ricasoli), durant une période de dix-neuf semaines[22],[23].
Une réplique d'environ un tiers du Colisée de Rome a été construite à Malte, sur une hauteur de 15,80 mètres, principalement en plâtre et en contreplaqué (les deux autres tiers restants et la hauteur ont été ajoutés numériquement)[24]. La réplique a nécessité plusieurs mois de construction pour un coût estimé à 1 million US$[25]. La face arrière du complexe de tournage a été aménagée en une rue de l'ancienne Rome avec colonnes, portes, statues et marchés pour le reste du tournage. Une partie du complexe était réservée au « village des costumes » qui comprenait des vestiaires, un espace de stockage, les armureries et d'autres installations[22]. Le reste du Colisée, ainsi que les images de l'arrivée de Commode, ont été recréés en utilisant les images de synthèse après un tournage sur fond bleu[25].
Oliver Reed, interprétant le rôle de Proximo, le maître (dominus) des gladiateurs, décède d'une crise cardiaque pendant le tournage, à Malte le avant d'avoir achevé toutes ses scènes. Par respect envers l'acteur, les producteurs décident de garder ses scènes et de modifier le scénario en conséquence. En effet, il était prévu que Proximo aille enterrer son épée en bois dans le Colisée, affranchissant ainsi symboliquement Maximus de sa condition de gladiateur à la fin du film, tandis que Juba, interprété par Djimon Hounsou, devait initialement mourir à la suite d'un combat contre un rhinocéros[6].
La société The Mill a créé une doublure numérique de l'acteur pour les autres scènes de son personnage Proximo[26]. Ils ont cartographié un masque 3D en images de synthèse de son visage en l'intégrant aux scènes restantes, pour un coût de 3,2 millions de dollars et deux minutes de séquences supplémentaires[27],[28]. Le superviseur des effets visuels, John Nelson, explique la décision d'inclure des images retouchées : « ce que nous avons ajouté ne représente qu'une petite partie de tout notre travail sur le film. Ce qu'Oliver a fait était bien plus important. Il nous a offert une performance enthousiaste et émouvante. Nous nous sommes bornés à l'aider à l'achever[C 4],[28] ». Le film est d'ailleurs dédié à la mémoire de Reed[29].
Postproduction
La société britannique de postproduction The Mill et son directeur des effets spéciaux Tim Burke ont été en grande partie responsables des effets visuels ajoutés après le tournage. L'entreprise a été notamment chargée de la réalisation des plans avec les tigres tournés sur écrans bleus, et de celui de la trajectoire des salves de flèches enflammées lors de la scène d'ouverture pour contourner la réglementation de sécurité en vigueur sur le tournage. Ils ont également utilisé 2 000 figurants pour créer par ordinateur une foule de 35 000 spectateurs virtuels qui réagissaient de façon crédible aux scènes de combat dans l'arène[24]. The Mill a pour cela filmé les acteurs sous des angles différents en fonction de diverses situations grâce aux techniques de capture de mouvement, puis les a assemblés pour composer leurs mouvements en 3D[26]. L'ensemble des effets visuels, plus de 90, représente approximativement neuf minutes du temps total du film (155 minutes)[30].
Bande originale
Sortie | |
---|---|
Enregistré |
2000 |
Durée | 61:31 |
Genre | Musique de film |
Auteur | Hans Zimmer, Lisa Gerrard |
Producteur | Klaus Badelt, Ridley Scott, Hans Zimmer |
Label | Decca |
Critique |
Albums de Hans Zimmer
La bande originale du film, Gladiator: Music From the Motion Picture, a été composée par Hans Zimmer et Lisa Gerrard. L'album est sorti en 2000, un peu avant la sortie du film, produit par Decca Records. L'orchestre est conduit par Gavin Greenaway[31].
La musique du film a remporté plusieurs prix cinématographiques, dont le Golden Globe de la meilleure musique de film, et a été nommé pour l'Oscar et le BAFTA Award de la meilleure musique de film, mais ces derniers furent remportés par le film de Ang Lee, Tigre et Dragon (Wo hu cang long)[32].
Les chants de Lisa Gerrard, interprétés dans une langue imaginaire (créée pour sa sonorité), sont similaires à ceux qu'elle a chanté pour la bande originale de Révélations[33]. Certaines musiques accompagnant les scènes de bataille ont des similitudes avec Mars, the Bringer of War de Gustav Holst, et en juin 2006, Hans Zimmer est poursuivi en justice par The Holst Foundation pour atteinte au droit d'auteur[34],[35],[36].
Un deuxième album est sorti en 2001, proposant 18 chansons additionnelles tirées du film (incluant des remix) et reprend également des dialogues du film[38].
Sauf mention contraire, toutes les pistes ont été composées par Hans Zimmer.
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En 2003, le ténor Luciano Pavarotti a chanté une version d'une des pistes entendues dans le film, et a ajouté qu'il regrettait avoir refusé l'offre initiale de chanter pour la bande originale[39].
Le 5 décembre 2005, Decca a édité Gladiator: Special Anniversary Edition, une édition spéciale de deux CD, contenant les deux disques précédemment produits[40].
Accueil
Promotion et sortie
Gladiator est présenté en avant-première à Los Angeles le , pour une sortie nationale américaine et canadienne le lendemain. Le film n'est sorti que le en France, et le 21 juin en Belgique et en Suisse francophone en décalage avec les régions germanophone (18 mai) et italophone (19 mai) de ce dernier pays[41].
Accueil critique
Gladiator reçoit un accueil plutôt positif, avec un score de 77 % sur le site Rotten Tomatoes[42]. Sur le site web Metacritic, qui utilise un système de notation normalisée, le film obtient une note favorable de 64/100 d'après 37 avis écrits par des critiques de film professionnels[43].
La bataille de Germanie, en scène d'ouverture, est citée par CNN comme étant l'une de leurs « scènes de bataille favorites[44] », alors que le magazine Entertainment Weekly a nommé Maximus 6e de leurs 25 meilleurs héros dans des films d'action[45], et Gladiator respectivement 3e meilleur film de vengeance[46] et 7e meilleur film d'action[47]. Enfin, Russell Crowe a été nommé 50e héros du cinéma américain par l'American Film Institute[48].
Cependant, le film a suscité également des critiques négatives, telles que celle du renommé critique américain du Chicago Sun-Times, Roger Ebert :
« Le film apparaît boueux, flou et indistinct, [...] et les personnages n'ont rien à lui envier : ils sont amers, vengeurs et dépressifs. [Gladiator] utilise la morosité comme substitut à la personnalité, et suppose que si les personnages sont suffisamment amers et déprimés, nous n'allons pas remarquer combien ils sont ennuyeux. »
— Roger Ebert[49], Chicago Sun-Times, le 5 mai 2000
En France, le film a également reçu des critiques globalement positives, notamment sur le site Allociné, avec une note de 4,4 étoiles sur 5 par les spectateurs, dont 73 % de 5/5[50], et de 4,3 sur 5 par la presse[51].
Frédéric Strauss écrit dans Télérama : « Gladiator fait sa salade russe de l'histoire romaine. À la manière d'un péplum classique, il mélange efficacité et rêverie, énergie et mélancolie, soleil et nuit. Surtout, Ridley Scott s'intéresse à son gladiateur, magnifique énigme, invincible et fantomatique[52]. »
Le magazine Les Inrockuptibles publie quant à lui la critique suivante :
« Schizophrène, le film doit sa réussite à deux facteurs non négligeables qui font paradoxalement défaut à la plupart des superproductions actuelles : une histoire taillée dans le marbre (malgré des incartades new-age) et des acteurs convaincants. Métamorphosé, Russell Crowe apporte une incroyable épaisseur à son personnage. »
— Olivier Père[53], Les Inrockuptibles, 2000
Enfin, les Cahiers du cinéma ne donnent qu'une étoile sur quatre et écrivent : « Si ce n'était Russell Crowe, le seul à faire les choses simplement, sans esbroufe, on conseillerait volontiers au spectateur d'aller voir ailleurs[51]. »
Selon l'historien du cinéma Hervé Dumont, « Scott livre une réflexion sur le spectacle de masse, l'opium du peuple, et son rôle dans la société en tant qu'instrument des puissants. Une réflexion qui vise par extension le film lui-même, ou l'empire américain et son arène hollywoodienne, car en misant sur pareille surenchère de violence, d'efficacité émotionelle et de spectaculaire, en empruntant non sans cynisme au style des chaînes télévisées « branchées » (montage clip, ralentis, gestuelle kung fu), Scott transforme son arène antique en spectacle contemporain. Un show bien sûr ambigu dans la mesure où il dénonce le goût de sang d'une civilisation tout en l'exploitant visuellement à la limite de la complaisance[54] ».
Box-office
Le film a coûté 103 millions dollars et en a rapporté 460 583 960 au niveau mondial, dont 41 % aux États-Unis (près de 188 millions $) et 59 % à l'étranger (269 millions $)[55]. Il a également rapporté 34 819 017 $ pour son premier weekend de sortie, projeté dans 2 938 salles aux États-Unis, et est devenu rentable en deux semaines[55]. En France, le film a été vu par plus de 4,8 millions de spectateurs[56].
Pays | Box-office | Classement de l'année (2000) |
---|---|---|
Monde | 460 583 960 US$ | 2e[57] |
États-Unis | 187 705 427 US$ | 4e[58] |
Royaume-Uni | 30 786 357 £ | 2e[59] |
France | 4 806 654 entrées[60] | 4e[56] |
Distinctions
Le film a remporté 45 distinctions (dont 5 Oscars) et a été nommé pour 79 autres. Par ailleurs, trois ans après la sortie du film, l'American Film Institute édite pour son centenaire une liste des cents héros et méchants de l'histoire du cinéma, intitulée AFI's 100 Years... 100 Heroes and Villains, et le personnage de Maximus apparaît à la 50e place des héros[61].
Note : sauf mention contraire, les informations ci-dessous sont issues de la page Awards du film sur l'Internet Movie Database[32]. Ici sont listés les principaux prix.
Récompenses
Année | Cérémonie ou récompense | Prix | Lauréat(es) |
---|---|---|---|
2001 | BAFTA Awards | Meilleur film | Douglas Wick, David Franzoni, Branko Lustig |
Meilleure direction artistique | Arthur Max | ||
Meilleure photographie | John Mathieson | ||
Meilleur montage | Pietro Scalia | ||
Audience Award (prix du public) | |||
Empire Awards | Meilleur film | ||
Meilleur acteur | Russell Crowe | ||
Meilleure actrice | Connie Nielsen | ||
Golden Globes | Meilleur film dramatique | ||
Meilleure musique de film | Hans Zimmer et Lisa Gerrard | ||
Oscars du cinéma | Meilleur film | Douglas Wick, David Franzoni, Branko Lustig | |
Meilleur acteur | Russell Crowe | ||
Meilleurs costumes | Janty Yates | ||
Meilleurs effets visuels | John Nelson, Neil Corbould, Tim Burke, Rob Harvey | ||
Meilleur son | Scott Millan, Bob Beemer, Ken Weston | ||
Satellite Awards | Meilleure photographie | John Mathieson | |
Meilleurs effets visuels | John Nelson, Neil Corbould, Tim Burke, Rob Harvey | ||
Meilleure musique de film | Hans Zimmer et Lisa Gerrard |
Nominations
Analyse
Influences
L'intrigue du film a été influencée par deux péplums[N 3] hollywoodiens des années 1960, La Chute de l'Empire romain d'Anthony Mann (1964) et Spartacus de Stanley Kubrick (1960)[62].
La Chute de l'Empire romain raconte l'histoire de Livius, qui, comme Maximus dans Gladiator, est le successeur désigné de Marc Aurèle. Livius est amoureux de Lucilla et entend l'épouser, alors que Maximus, qui est marié, a été autrefois amoureux d'elle. Ces deux films dépeignent la mort de Marc Aurèle comme un assassinat. Dans La Chute de l'Empire romain, un groupe de conspirateurs indépendants empoisonne Marc Aurèle, dans l'espoir de tirer profit de l'accession au pouvoir de Commode. Ce dernier, dans Gladiator, assassine son père par étouffement. De plus, dans La Chute de l'Empire romain, Commode cherche en vain à faire adhérer Livius à sa vision de l'Empire, à l'opposé de celle de son père, mais il le garde tout de même à son service, quand le Commode de Gladiator ne parvient pas à obtenir l'allégeance de Maximus, et ordonne alors son exécution, ainsi que celle de son épouse et son fils. Livius et Maximus vont tous les deux tuer Commode en combat singulier : Livius pour épouser Lucilla et Maximus pour venger sa famille et Marc Aurèle[63].
Spartacus fournit la trame du film de gladiateurs, ainsi que le personnage du sénateur Gracchus, un personnage fictif (portant le nom de deux tribuns révolutionnaires du IIe siècle av. J.-C. surnommés Gracques), qui, dans les deux films, est un vétéran tentant de rétablir les anciens droits du Sénat romain face à un ambitieux autocrate : Crassus dans Spartacus et Commode dans Gladiator. De plus, les deux acteurs qui ont joué Gracchus ont tous deux joué l'empereur Claude dans de précédents films : Charles Laughton (Spartacus) a interprété Claude dans le film I, Claudius (1937) et Sir Derek Jacobi (Gladiator), a interprété ce même empereur Claude dans l'adaptation de la BBC du même titre en 1975[6].
Ridley Scott dit avoir été influencé par Spartacus et Ben-Hur : « ces films font partie de l'univers cinématographique de mon enfance. Et à l'aube du nouveau millénaire, j'ai pensé que c'était le moment idéal pour revisiter ce qui a été l'une des périodes les plus importantes des deux mille dernières années : l'apogée puis le déclin de la plus grande puissance militaire et politique que le monde ait jamais connu[C 5],[64]. »
La scène de l'arrivée triomphale de Commode à Rome, tant par ses images décolorées (presque noir et blanc), que par l'organisation géométrique des masses et l'architecture monumentale à la Albert Speer qui les encadre, emprunte l'iconographie des films de propagande nazie, notamment Le Triomphe de la volonté (1934), de Leni Riefenstahl, bien que Scott ait indiqué que cette iconographie a d'abord été une imitation par les nazis de la Rome antique. Gladiator reproduit presque à l'identique les scènes de la parade militaire d'Adolf Hitler : le film débute avec une vue aérienne d'Hitler arrivant en avion à Nuremberg, alors que Scott présente une vue aérienne de Rome, rapidement suivie d'un plan montrant une foule immense regardant Commode passer sur un char[65]. L'une des premières images du Triomphe de la volonté est un aigle nazi, alors que c'est avec une statue d'aigle romain surmontant un arc de triomphe que débute la scène dans Gladiator. Enfin, une fillette offre des fleurs à Hitler dans le film de Riefenstahl, et c'est un groupe d'enfants qui offre des fleurs à Commode dans le second film[66].
Exactitude historique
Le péplum débute par un travelling en gros plan sur la main de Maximus qui caresse en avançant les épis d'un champ de blé. Cette scène récurrente du film évoque un désir de paix et de vie agreste, mais offre aussi une vision de la mort de la famille du général qu'il cherche à rejoindre. Le film est ainsi parsemé de références visuelles et verbales aux champs élyséeens, champs fleuris dans la mythologie grecque et romaine, et qui correspondent au lieu de séjour des morts[67].
Le terme de général n'existe pas dans l'armée romaine. Sous l'empire, à partir d'Auguste, cette fonction est confiée au légat d'Auguste, légat de légion ou au légat d'Auguste propréteur, désignés par l'empereur parmi les membres de l'ordre sénatorial. Le commandement de légions ne s'obtient pas seulement par une brillante carrière militaire qui permet d'atteindre au mieux le rang supérieur de Praefectus castrorum, mais implique une ascension politique à Rome. Aussii, il est peu vraisemblable que Maximus n'ait jamais vu le Colisée comme il le dit dans le film[68].
Une des erreurs historiques majeures est révélée dans le conciliabule initial faisant intervenir le général Maximus, les sénateurs Gaius et Falco ainsi que Commode. L'expression "Rome fut fondée comme une République" n'est évidemment pas exacte, puisque le premier régime politique romain est la monarchie. Il s'agit selon toute vraisemblance d'une volonté de continuité du discours filmique, mais qui discrédite le contexte du film a posteriori.
En tournant Gladiator, Ridley Scott affirme avoir voulu représenter la culture romaine plus précisément que dans les films précédemment réalisés, et il a pour cela engagé plusieurs historiens pour le conseiller. Cependant, de multiples écarts historiques ont été ajoutés par les scénaristes pour augmenter l'intérêt du public, maintenir une continuité narrative et pour des raisons pratiques ou sécuritaires. D'après Scott, le public avait, avant le film, une représentation de la Rome antique composée de faits historiques « trop incroyables » pour être réalistes, résultant des films hollywoodiens précédents. Devant la grande liberté prise par le film avec la réalité historique, un consultant a démissionné pendant le tournage en raison des changements scénaristiques, alors qu'un autre a demandé à ne pas être mentionné dans le générique du film. L'historien Allen Ward de l'université du Connecticut écrit à ce propos que l'exactitude historique ne rend pas le film moins intéressant ou excitant : « les artistes ont besoin d'une certaine licence poétique, mais cela ne devrait pas les autoriser à ne tenir aucun compte des faits dans une fiction historique[C 6],[69]. »
Les historiens considèrent que Gladiator représente le meilleur et le pire de ce qui peut être réalisé dans le genre du cinéma historique : le pire pour les nombreuses inexactitudes historiques d'un film prétendument réaliste, et le meilleur pour sa description des gens comme de la violence qui régnait à la fin du IIe siècle[69],[70].
Personnages
Les personnages de Marc Aurèle, Commode et sa sœur Lucilla ont réellement existé. De son côté, Maximus est un personnage fictif, mais tout à fait vraisemblable : il est similaire à certains égards à l'esclave Narcisse[N 4] (probable assassin de Commode[71]) ; à Spartacus (meneur d'une importante révolte des esclaves)[72] ; à Cincinnatus (agriculteur devenu dictateur après avoir sauvé Rome de l'invasion)[73] pour son amour de la terre et son refus du pouvoir, au général Claudius Pompeianus, (pour son amitié avec Marc-Aurèle et sa maitrise sur l'armée qui aurait pu lui permettre de prétendre à la pourpre impériale) et à Marcus Nonius Macrinus (général romain, consul en 154 et ami de Marc Aurèle)[74].
Commode descendait volontiers se battre dans l'arène[75] (comme un secutor), pour les courses de char, mais aussi pour combattre des animaux[69] : l'historien Hérodien et l'auteur de l'Histoire Auguste, qui lui étaient pourtant hostiles, reconnaissent son adresse en la matière. En revanche, il ne s'entendait pas du tout avec le Sénat[75]. Ce dernier, sitôt sa mort annoncée, prononce sa damnatio memoriae (annulation de ses honneurs, effacement de son nom sur les inscriptions publiques, déclaration de son anniversaire comme jour néfaste et renversement de ses statues) et lui construit l'exécrable réputation posthume de l'empereur à travers ses historiens tels Dion Cassius ou Hérodien[N 2].
La personnalité du Commode du film est cependant très éloignée de celle du vrai Commode. Dans Gladiator, l'empereur interprété par Joaquin Phoenix se rapproche plus d'un Caligula par sa mégalomanie et ses pulsions incestueuses envers sa sœur Lucilla (Drusilla), et d'un Néron pour son raffinement et son ambition démesurée[71]. De plus, alors que Commode n'exécute pas réellement ses généraux pour assurer sa position de nouvel empereur, Caracalla ordonne la mort de plus de 20 000 partisans de son frère Geta, qu'il a assassiné en 211 au moment de la mort de leur père Septime Sévère. Le vrai Commode n'avait aucun goût pour les études, ni pour la politique. Le film reprend ainsi les poncifs des auteurs latins qui, pour des raisons idéologiques et politiques, ont joué un rôle considérable dans le développement de sa légende noire. En réalité, le règne de Commode est, « quoi qu'en aient dit ses biographes, mal connu. À bien examiner leurs accusations, ils ne font que reprendre la liste des tares d'un Caligula, d'un Néron, d'un Domitien[76] ».
Les circonstances de la mort de Marc Aurèle et de celle de Commode ont été imaginées pour le film. Marc Aurèle meurt en réalité de la peste antonine lors à l'âge de 60 ans à Vindobona (Pannonie) en 180[75]. Par ailleurs, c'est bien Marc Aurèle qui a fait en sorte que son fils lui succède (nommé Consul, il corègne avec son père à partir de 177[69]), alors que ses prédécesseurs de la dynastie des Antonins, sans héritiers masculins, avaient choisi et adopté un successeur, un homme de valeur[75]. Commode est assassiné en 192 par l'esclave Narcisse[71], qui l'étrangla dans son bain, sur les ordres de son épouse Marcia[75]. La durée de son règne fut de 12 ans alors que le film donne l'impression d'une période beaucoup plus courte[69]. D'après l’Histoire Auguste, il avait 18 ans à la mort de son père, alors que l'acteur Joaquin Phoenix en a 26 au moment du tournage. De plus il est décrit comme blond aux cheveux enduits d'or et gaucher, alors qu'il est représenté dans le film comme un trentenaire aux cheveux bruns et drus, et il manie son glaive de la main droite[69]. Il n'a jamais entretenu de relation avec sa sœur Lucilla — morte bien avant son frère, ce dernier l'ayant bannie puis fait assassiner pour sa participation à un complot contre lui — et il était marié à Bruttia Crispina qu'il fera également assassiner[69].
Culture romaine
Contrairement à ce qui est exposé dans le film, à l'époque de Marc Aurèle, soit deux siècles après la fin de la République précipitée par Jules César, il n'était nullement question de rendre le pouvoir au Sénat, qui d'ailleurs n'était pas du tout considéré comme un représentant de la plèbe (du peuple), mais plutôt de l'aristocratie romaine (nobilitas)[75]. À la mort de Commode, Pertinax, le préfet de Rome, est élu empereur, et l'Empire entre dans une période de crise[75]. Le film insinue également que la République (abolie de facto en 27 av. J.-C.) allait être restaurée sous peu, ce qui ne fut jamais le cas[69]. Par ailleurs, Marc Aurèle n'a jamais aboli les jeux du cirque, qu'il considérait comme une diversion nécessaire pour le peuple, et il insistait pour qu'ils continuent à avoir lieu, même en temps de guerre[69].
Le nom « Maximus Decimus Meridius » est incorrect selon les conventions romaines de titulature, qui préconisaient plutôt « Decimus Meridius Maximus », Maximus étant le cognomen (surnom) et Decimus le praenomen (prénom). De même, le nom du marchand d'esclave Proximo est la version italienne de « Proximus », alors qu'une autre erreur apparaît à l'écran lorsque les gladiateurs entrent dans un bâtiment dont le fronton porte l'inscription « Ludus Magnus Gladiatores », au lieu de « Ludus Magnus Gladiatorum »[69].
La scène de bataille qui ouvre le film comporte de nombreuses erreurs historiques[77],[69]. Des projectiles incendiaires d'une telle intensité n'apparaîtront qu'au VIIe siècle avec les feux grégeois byzantins[77]. De plus, les balistes romaines n'avaient qu'une portée de 300 mètres environ, alors que dans le film, les projectiles semblent atteindre les 1 000 mètres[77]. Une charge de cavalerie dans la forêt est irréaliste[77], d'autant plus dans les forêts de la Germanie d'alors, des forêts primaires extrêmement denses[77]. Dans le film, les Romains encaissent d'abord l'assaut des Germains avant de s'avancer en lignes successives alors que les légions romaines avaient une tactique plus offensive, fondée sur une attaque en formation profonde[77]. Le pilum y est employé comme javelot pour préparer un combat rapproché au glaive alors que dans le film, il est utilisé comme lance[77].
Les décors, les armements et les ambiances, apparaissent comme relativement bien documentés. Cependant, il reste des erreurs dans la représentation des gladiateurs. Ceux-ci, des esclaves ou des hommes et femmes libres, étaient divisés en plusieurs catégories très distinctes selon leurs armures, leurs armes et leur style de combat, et étaient affectés dans les combats dans des combinaisons précises (par exemple, le secutor contre le retiarius) ; ils se battaient la plupart du temps avec les adversaires de leur propre école, des gladiateurs qu'ils connaissaient[75]. Les combats tiennent plus du duel que de la mêlée ouverte représentée dans le film ; ils ne sont pas non plus aussi violents, car bien que la mort des lutteurs soit parfois inévitable, elle reste rare[78]. En effet, les gladiateurs étaient onéreux, entraînés par de riches propriétaires, qui souhaitaient tirer un bénéfice de leur investissement. Lors d'une exécution, demandée exceptionnellement par la foule, le gladiateur faisait pénétrer la lame par la gorge et la dirigeait vers le centre de la cage thoracique atteignant directement le cœur. L'image de l'organisateur des jeux levant son pouce ou le baissant et ordonnant ainsi l'exécution est aussi fausse. Les blessures causées durant le combat (fractures et plaies) étaient parfaitement soignées, ce qui indique que les gladiateurs jouissaient de soins d'excellente qualité. De plus, le célèbre « ave Caesar, morituri te salutant » (« avé César, ceux qui vont mourir te saluent ») est le produit des films hollywoodiens : cette phrase n'est mentionnée qu'une seule fois par Suétone dans la Vie des douze Césars, et est attribuée à des condamnés qui s'adressèrent à l'empereur Claude (en utilisant le terme « Imperator » et non « César »)[75].
L'atmosphère de violence qui régnait au IIe siècle est cependant bien représentée dans le film. Les hommes de l'époque avaient effectivement conscience de n'être qu'« ombre et poussière[C 7] », comme le dit Proximo en citant de façon erronée Horace (Odes, 4.7.6). Sans parler des intrigues politiques de conquête du pouvoir et de vengeance personnelle, la peste sévissait dans l'Empire depuis 166. Le taux de mortalité était extrêmement élevé ; Marc Aurèle a enterré sa femme et huit de leurs quatorze enfants[69]. L'empereur, philosophe reconnu, écrit abondamment à propos de la mort dans ses Pensées. Elles sont résumées par Maximus dans le film : « la mort nous sourit à tous, tout ce qu'on peut faire, c'est lui sourire à notre tour[C 8] »[69].
Barbares
Dans la scène d'ouverture, les Marcomans sont présentés comme des barbares occidentaux, selon des stéréotypes enracinés dans l'imaginaire collectif et hérités de l'iconographie romantique : grands, barbus, aux cheveux longs et hirsutes, ils portent une cuirasse et une pelisse sur le dos. Leur chef renvoie l'émissaire romain décapité sur son cheval et brandit sa tête, ce qui galvanise les troupes germaniques. Elles hurlent et tapent sur leurs boucliers avec leurs immenses haches et épées (alors que les historiens Procope de Césarée et Ammien Marcellin rappellent que les légionnaires romains, pour se donner du courage, frappent aussi bruyamment sur leurs boucliers avec leurs lances ou les tapent sur le genou, et qu'ils ont progressivement adopté le cri de guerre des Germains, appelé barditus). Les hordes barbares, sans discipline militaire, sortent de la forêt qui évoque un monde froid et sombre (contrastant avec les cohortes de légionnaires alignées en rangs que parcourt le général), alors que le script prévoyait un fort germanique mais cette fortification aurait nui à l'image de sauvagerie que Ridley Scott voulait leur donner[79].
Éditions en vidéo
Gladiator sort en DVD le , et a depuis été réédité dans différentes versions (édition spéciale, édition collector…). La version longue (extended cut) est sortie en DVD en 2005 et en Blu-ray en 2009[80]
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Les premiers avis sur l'édition Blu-ray critiquent une image de qualité moyenne[82], certains demandant une remasterisation à Paramount Pictures, comme cela a été fait par Sony pour Le Cinquième Élément en 2007[83]. Une version retravaillée sort en septembre 2010, offrant une qualité d'image supérieure à la précédente mouture[84].
La version extended cut comprend 15:56 minutes de film en plus. Cependant, Ridley Scott ne semble pas être très heureux de ce nouveau montage. Dans une courte introduction, il souligne que l'extended cut n'est pas le director's cut. Scott préfère personnellement la version cinéma parce qu'il pense que, bien que les nouvelles scènes soient assez intéressantes, elles ne sont pour autant pas forcément nécessaires[85].
Voici le détail de ces ajouts[85] :
- Maximus visite l'infirmerie après la bataille en Germanie et constate les ravages causés par celle-ci ;
- Une brève scène où Marc-Aurèle prie ses ancêtres, juste avant de rencontrer Commode pour lui annoncer qu'il ne sera pas empereur ;
- Un des nouveaux gladiateurs, qui est un scribe, a peur et demande à Hagen ce qu'il doit faire pour être libéré. Hagen lui explique combien d'hommes il devra tuer pour cela, et que s'il refuse, lui peut le tuer ;
- Sur le marché, Maximus aperçoit des chrétiens. Ceux-ci sont ensuite envoyés dans l'arène avec les lions. Proximo parle à ses collègues de gladiateurs et se laisse convaincre de parier contre les siens ;
- Proximo donne des conseils à Maximus avant son prochain combat afin qu'il divertisse au mieux la foule ;
- Lucilla rencontre les sénateurs Graccus et Gaius. Ils sont tous inquiets pour l'avenir de Rome et se demandent ce que Commode prévoit. Les jeux sont trop chers et sont financés par la vente de leur réserve de blé, ce qui conduirait à de graves famines dans environ deux ans. Le problème est qu'aucun sénateur n'ose aborder cette question parce qu'ils craignent de se retrouver dans l'arène eux-mêmes. Lucilla dit que Commode doit mourir. Les sénateurs sont contre parce qu'ils craignent les prétoriens. Gracchus suggère d'attendre que Commode ait suffisamment d'ennemis pour agir ;
- Commode descend dans le sous-sol du palais, où les bustes sont stockés. Quand il arrive devant le buste de son père, il tire son épée et le mutile pour libérer sa frustration. Puis, il se ravise et l'embrasse de désespoir ;
- Commode organise l’exécution de deux prétoriens qui étaient au courant de l'évasion de Maximus. Pour tester la fidélité de Quintus, il lui ordonne de donner lui-même l'ordre d’exécution après s'être placé entre les deux hommes. Lucilla observe le spectacle au loin, impuissante ;
- Falco conseille à Commode de faire tuer Maximus, mais ce dernier refuse de le faire passer pour un martyr. Commode raconte à Falco ses soupçons envers le Sénat à la suite de l'absence de protestations des sénateurs lorsqu'il a proposé de vendre les réserves de blé afin de financer les jeux ;
- Gracchus envoie son serviteur à Proximo afin d'acheter la liberté de Maximus. Proximo se rend compte que le serviteur et lui-même sont surveillés par des espions de Commode ;
- Lucilla aperçoit Falco dans le palais et comprend que Commode et lui sont alliés ;
- Lorsque les prétoriens entrent dans la maison de Proximo, ils brûlent vifs certains serviteurs ;
- Juste avant l'affrontement final contre Commode, Quintus parle à Maximus pour calmer sa propre conscience. Maximus, cependant, le rejette.
Projet de suite
En juin 2001, Douglas Wick annonce qu'une préquelle de Gladiator est en développement[86]. L'année suivante, Wick, Walter F. Parkes, David Franzoni, et John Logan optent plutôt pour une suite qui se passerait quinze ans plus tard[87] : la garde prétorienne règne sur Rome et Lucius cherche à savoir qui est son vrai père. Cependant, Russell Crowe est intéressé par la résurrection de Maximus, et pour approfondir ses connaissances sur les croyances des Romains dans l'au-delà pour y arriver[88]. Ridley Scott s'est montré intéressé par le projet, en demandant malgré tout qu'il soit rebaptisé, le monde des gladiateurs étant globalement absent de ce second volet[89].
En 2006, Scott déclare que lui et Crowe avaient approché Nick Cave pour réécrire le film, mais qu'ils étaient en contradiction avec l'idée de Dreamworks de faire un spin-off sur Lucius, qui se révélerait être le fils de Maximus et Lucilla[90]. En 2009, les détails du dernier script, nommé Christ Killer, finalement rejeté, écrit par Cave font surface sur Internet[91], suggérant que Maximus serait réincarné par les dieux romains, car Héphaïstos préfère le dieu chrétien, et retourne à Rome pour défendre les chrétiens contre les persécutions. Car les Dieux romains craignent que le Christ les supplante, Maximus est ressuscité pour le tuer, mais découvre que c'est son fils. Les lecteurs du script sont notamment attirés par une ambitieuse scène de naumachie[92]. À la fin, Maximus serait devenu immortel et traverse d'autres périodes importantes de l'Histoire, telles les croisades, la Seconde Guerre mondiale, la guerre du Viêt Nam pour finir au Pentagone[93],[94]. Cave déclara néanmoins sur cet épilogue très fantasy, entre Maciste en enfer et God of War, « […] c'était complètement barré. C'était un vrai chef-d'œuvre. J'ai beaucoup aimé l'écrire parce que je savais que ça ne serait jamais tourné. »[94], il ajouta que la thématique est un appel anti-guerre[92]. Scott déclara néanmoins qu'il appréciait ce scénario[92].
En 2017, Scott se déclare toujours être intéressé par une suite, mais en cherchant le moyen de « ressusciter » Maximus[95]. Fin 2018, le projet est de nouveau relancé, scénarisé par Peter Craig. La suite concernerait Lucius Verus[96].
Postérité : le « Gladiator Effect »
Le succès du film est responsable d'un intérêt accru pour l'histoire romaine et classique en général aux États-Unis. Le New York Times l'a surnommé « gladiator effect » (ou « effet Gladiator ») :
« Ce phénomène est appelé « gladiator effect » par les écrivains et scénaristes. Le snob qui est en nous aime à croire qu'il y a toujours des livres à adapter. Pourtant, dans ce cas, ce sont les films, et plus récemment Gladiator il y a deux ans, qui ont créé l'intérêt pour l'Antiquité. Et pas seulement pour la vision romaine colossale, mais aussi pour l'écriture qui peut être sérieuse ou décontractée, ou les deux[C 9]. »
— Martin Arnold, The New York Times[97], le 11 juillet 2002
Les ventes de la biographie de Cicéron, Cicero: The Life and Times of Rome's Greatest Politician d'Anthony Everitt, et de la traduction des Pensées pour moi-même de Marc Aurèle ont connu une hausse importante après la sortie du film[97]. Cela a même engendré la création de machines à sous basées sur le film[98].
Le film a également amorcé une relance des genres épique et péplum, avec des films comme Troie (Wolfgang Petersen, 2004), Alexandre (Oliver Stone, 2005), 300 (Zack Snyder, 2007) ou La Dernière Légion (Doug Lefler, 2007)[99].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Gladiator (2000 film) » (voir la liste des auteurs) et « Historical accuracy of Gladiator (2000 film) » (voir la liste des auteurs).
Citations originales
- « He did not want to see a film about a man who wanted to kill somebody »
- « [Russell Crowe] tried to rewrite the entire script on the spot. You know the big line in the trailer, 'In this life or the next, I will have my vengeance'? At first he absolutely refused to say it »
- « Your lines are garbage but I'm the greatest actor in the world, and I can make even garbage sound good »
- « What we did was small compared to our other tasks on the film. What Oliver did was much greater. He gave an inspiring, moving performance. All we did was help him finish it »
- « These movies were part of my cinema-going youth. But at the dawn of the new millennium, I though this might be the ideal time to revisit what may have been the most important period of the last two thousand years—if not all recorded history—the apex and beginning of the decline of the greatest military and political power the world has ever known »
- « creative artists need to be granted some poetic license, but that should not be a permit for the wholesale disregard of facts in historical fiction »
- « Shadows and dust »
- « Death smiles at us all. All a man can do is smile back. »
- « It's called the 'Gladiator' effect by writers and publishers. The snob in us likes to believe that it is always books that spin off movies. Yet in this case, it's the movies -- most recently Gladiator two years ago -- that have created the interest in the ancients. And not for more Roman screen colossals, but for writing that is serious or fun or both. »
Notes
- Pays d'origine du film et pays francophones.
- La vie de Commode est principalement connue par trois sources littéraires, Dion Cassius, Hérodien et l'Histoire Auguste qui cependant sont parfois à prendre avec précautions dans la mesure où les biographes, de tendance sénatoriale, n'appréciaient guère Commode, et transposent des caractéristiques-types de tyrans. De plus, les biographies ne sont pas indépendantes entre elles, Hérodien, en grande partie, et l'Histoire Auguste ont utilisé Dion qui pour cette partie, n'est parvenu qu'en abrégé. Voir Hélène Koch, Portrait d'un tyran : Commodus Hercules Romanus, le Prince gladiateur, Mémoire, (lire en ligne).
- Appelé en anglais Sword-and-Sandal, que l'on peut traduire littéralement par « [un film] d'épée et de sandale. »
- Narcisse est le nom initial de Maximus dans le premier brouillon du scénario écrit par Franzoni.
Références
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- Simon Ward, Les Plus grands films que vous ne verrez jamais, Dunond, , « Gladiator 2 »L'ouvrage présente l'historique du scénario et les bonnes feuilles du script, mais conclut que malgré le renouveau des précédents films de Scott, s'impliquant lui-même dans Blade Runner 2049 et Prometheus, Maximus a peu de chance d'être ressuscité.
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- « Notre Sélection Des Meilleures Machines À Sous Inspirées De Films », sur COF.fr
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Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Livres
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- (en) Martin Winkler, Gladiator : Film and History, New York, Blackwell Publishing Ltd, , 256 p. (ISBN 1405110422).
- (en) Dewey Gram, Gladiator : adaptation du scénario, New York, Onyx Books, , 229 p. (ISBN 0451409477)
Articles savants
- Laure Lévêque, « Sources antiques et lectures cinématographiques. Le cas de Gladiator », Babel, Université de Toulon, no 24, , p. 165-180 (lire en ligne)
- (en) Martin M. Winkler, The Fall of the Roman Empire : Film and History, John Wiley & Sons, , 288 p. (ISBN 978-1-1185-8981-6).
Articles de presse
- (en) Alex Lewin, « Rome Wasn't Filmed In A Day », Premiere, États-Unis,
- (en) Chris Mashawaty, « Chairman Of The Sword », Entertainment Weekly, États-Unis, no 539, , p. 26-31 (lire en ligne)
- (en) William O. Stephens, « The Rebirth of Stoicism? », Creighton Magazine, États-Unis, (lire en ligne)
Sites internet
- Fred Thom, « Gladiator », sur Plume Noire, (consulté le )
- (en) Allen Ward, « The Movie Gladiator in Historical Perspective », sur Able Media, (consulté le )
- Helen Hagan, « Imazighen : The People that Time Forgot : Une ethnologue juge Gladiator », sur Peplums.info, (consulté le )
- (en) David Franzoni, « Scénario du film » (version du 16 mars 2008 sur l'Internet Archive), sur Hundland
- (en) David Franzoni et John Logan, « Scénario du film », sur Internet Script Database, 22 octobre 1998 (2e édition) (consulté le )
Articles connexes
- Péplum
- Liste de films historiques
- La Chute de l'Empire romain de Anthony Mann (1964)
- Spartacus de Stanley Kubrick (1960)
- Gladiator Eroticvs, parodie érotique (2001)
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
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- (en) BFI National Archive
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