General Dynamics F-16 Fighting Falcon

Le F-16 Fighting Falcon est un avion de combat multirôle développé par General Dynamics (aujourd'hui Lockheed Martin) pour les États-Unis dans les années 1970.

« F-16 » redirige ici. Pour les autres significations, voir F16 et Falcon.

F-16 Fighting Falcon

Un F-16CJ tirant un missile AGM-65D Maverick durant l'exercice Combat Hammer en 2002.

Constructeur General Dynamics (aujourd'hui Lockheed Martin)
Rôle Avion multirôle
Statut en production
Premier vol
Mise en service
Date de retrait Toujours en service
Coût unitaire F-16A : 20 millions $[1]
Nombre construits 4 588 (25 avril 2019)[2]
Équipage
1 pilote + 1 pour les versions biplaces (TF-16N, F-16B, F-16D, F-16F)
Motorisation
Moteur Pratt & Whitney F100-PW-229
Nombre 1
Type Turboréacteur avec postcombustion
Poussée unitaire 79 kN sans PC - 130 kN avec PC
Dimensions
Envergure 9,8 m
Longueur 14,8 m
Hauteur 4,8 m
Surface alaire 27,87 m2
Masses
À vide 8 272 kg
Avec armement 12 000 kg
Maximale 16 900 kg
Performances
Vitesse maximale 2 173 km/h (Mach 2,04)
Plafond 15 200 m
Vitesse ascensionnelle 15 240 m/min
Rayon d'action 550 km
Charge alaire 431 kg/m2
Rapport poussée/poids 0,90
Armement
Interne Canon M61A1 Vulcan de 20 mm
Externe Missiles air-air AIM-7 Sparrow, Sidewinder, ASRAAM, Magic 2, AMRAAM, Sparrow, missile Air-Sol Maverick, missile anti-radar HARM ou des bombes (dont certaines guidées par laser) ou une voire deux JDAM (Mk 82, Mk 83, Blu 109 ou Mk 84) ou des roquettes.
Avionique
Commande de vol électrique, affichage tête haute, HOTAS, radar AN/APG-66 puis APG-68, radar thermique à balayage frontal (FLIR), détecteur de radar ALR-56M, GPS, Liaison 16

Commandé par plus de vingt pays différents, construit sous licence en Turquie, en Corée du Sud et par un groupe de quatre pays de l'OTAN en Belgique et aux Pays-Bas, le F-16 est l'avion de chasse le plus utilisé dans le monde avec, selon FlightGlobal (en), 2 309 appareils en service en 2012 soit 15 % de l'ensemble des avions de combat dans le monde[3] et, en 2020 2 282 avions pour 16 % de la flotte de combat mondiale[4].

Le 4 500e exemplaire a été livré en [5], au , 4 608 exemplaires ont été commandés par 28 clients et environ 3 200 F-16 sont en service.

Il devait alors être remplacé par le F-35 Lightning II aux États-Unis et dans plusieurs pays ouest-européens.

Conception

Caractéristiques

La durée de vie estimée d'une cellule de F-16 est de 8 000 heures de vol selon le Département de la Défense et en , la moyenne des heures par avion de l'USAF était de 4 600 heures avec cinq appareils à plus de 6 000 heures. En temps de paix, il vole environ 300 heures par an. En 2011, à la suite du retard du programme F-35, un programme pour étendre la durée de vie des F-16 Block-30 à 10 800 heures soit environ dix ans de service est lancé, celui-ci pourra éventuellement s'appliquer aux versions plus récentes[6]. Pour améliorer la visibilité du pilote, la verrière en polycarbonate du F-16 ne possède pas de montant. Elle est donc plus épaisse que les autres pour pouvoir résister à un impact éventuel d'oiseau. Ce choix a pour conséquence de rendre impossible l'éjection au travers de la verrière, ce qui fait perdre quelques centièmes de seconde au pilote pour s'éjecter. Une autre conséquence est que le système d'affichage tête haute HUD est spécifique au F-16 : il protège le pilote du vent après l'éjection de la verrière. Il doit donc être particulièrement solide.

Son coût par heure de vol est estimé à 7 000 euros par le groupe d'information Jane’s. Cette valeur prend en compte le coût de maintenance et d'entretien, le soutien technique, les pièces et carburants, la préparation et la réparation pré-vol, l'entretien régulier au niveau de l'aérodrome et les coûts de personnel, mais pas le coût en armement, propre à chaque pays et dépendant des opérations[7],[8].

Le YF-16 (LWF puis ACF)

Début 1971, l'US Air Force lança un programme désigné LWF (Light Weight Fighter, en français : chasseur léger) soutenu par John Boyd (un ancien pilote de chasse) et Pierre Sprey (un ingénieur français analyste en systèmes d’armes)[9] pour un avion de moins de 9 tonnes, de taille réduite, offrant une grande manœuvrabilité et une bonne capacité d'accélération. Ce cahier des charges faisait suite à l'expérience de la guerre du Viêt Nam, pendant laquelle aucun avion américain n'était apte à affronter les Mig en conditions de combat tournoyant et de supériorité aérienne.

En 1972, deux propositions de constructeurs furent retenues : le Modèle 401 de General Dynamics et le Modèle P-600 de Northrop. Un contrat fut signé pour la construction de deux démonstrateurs de chaque projet, avec les désignations de YF-16 pour General Dynamics et de YF-17 pour Northrop. Le premier YF-16 sortit d'usine à la fin de l'année 1973 et fit son vol officiel inaugural le bien qu'il fit un court vol impromptu le [10]. Le second exemplaire volait à son tour un mois plus tard.

Pendant que les essais comparatifs avec le YF-17 se déroulaient, le programme fut renommé ACF (Air Combat Fighter, en français : chasseur de combat aérien). L'US Air Force envisageait officiellement l'achat d'au moins 650 exemplaires, voire le double. Ceci donnait un signal clair de l'engagement américain aux autres pays intéressés par l'avion. En effet, plusieurs pays de l'OTAN cherchaient alors un remplaçant à leur F-104 Starfighter.

Début 1975, l'US Air Force annonça officiellement qu'elle avait retenu le YF-16. Quinze avions de présérie étaient commandés et une proposition commerciale fut envoyée aux pays de l'OTAN regroupés dans le Multinational Fighter Program Group (en français : groupe du programme de chasseur multinational). Mi-1975, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas et la Norvège annoncèrent à leur tour avoir retenu le YF-16 (celui-ci était en compétition avec le YF-17, le Mirage F-1E et le Saab JA-37) dans ce qui fut appelé le Marché du siècle. Ces quatre pays passèrent une commande initiale de 350 exemplaires, et différents accords furent signés pour mettre en place la production sous licence du F-16 en Europe de l'Ouest et son assemblage en Belgique à Gosselies et aux Pays-Bas par Fokker à côté de l’aéroport d'Amsterdam-Schiphol[11].

Le F-16A et F-16B

La construction en série commença mi-1975. Par rapport au YF-16, le futur F-16A était plus long de trente centimètres pour augmenter la capacité en carburant, son nez était redessiné pour permettre d'accueillir un radar Westinghouse APG-66, et sa surface alaire était augmentée de presque m². D'autres modifications mineures avaient été apportées, et une version biplace F-16B était prévue. Le premier F-16A fit son vol inaugural le , suivi par le F-16B le .

F-16A Netz 107 israélien avec 7½ interceptions homologuées.

Les livraisons à l'US Air Force commencèrent début 1979, alors que celle-ci avait commandé 783 F-16A et F-16B supplémentaires, destinés à la chasse-bombardement. Au même moment, l'armée de l'air belge recevait ses premiers avions. La production en Europe avait débuté début 1978. Le millième F-16 est livré le .

Quatre lots de production principaux ont été réalisés (block 1 et 5, block 10, block 15 et block 20). Les F-16A/B européens ont subi un programme de remise à niveau (Mid-Life Update) pendant la seconde moitié des années 1990.

Le F-16C et F-16D

La version F-16C fut lancée en 1981 afin d'apporter à la fois des capacités tout-temps et la possibilité de tirer hors de portée visuelle (Beyond Visual Range). Pour cela, le radar APG-66 est remplacé par un radar multimode bien plus performant AN/APG-68(V). D'autres améliorations furent apportées comme un détecteur d'alerte radar et des lance-leurres.

Le premier F-16C fit son vol inaugural le et sa mise en service commença en 1986. Quatre lots de production ont été réalisés (block 25, block 30/32, block 40/42, block 50/52). Tous les F-16C/D ont été construits aux États-Unis, en Turquie et en Corée du Sud (construction sous licence).

De nombreuses améliorations ou changements de matériels ont lieu au cours des années sur ces appareils. Entre autres, il est ainsi prévu d'équiper 640 avions américains d'un système automatique d'évitement de terrain à la fin de 2012 et en 2014[12].

Le 4 000e appareil est livré le à la force aérienne égyptienne[13]. L'avion a généré 80 milliards de dollars de revenus à ses constructeurs à cette date[14].

Au , 157 F-16D, version biplace utilisée pour la formation en vue de la transition des élèves pilotes sur ce type d’appareil, d'un âge moyen de 24 ans, avec plus de 5 500 heures de vol par appareil, sont en service dans l'USAF[15].

Le 4 500e appareil est livré le aux Forces royales air du Maroc[16].

En date du , 4 573 avions ont été livrés, et l'entreprise n'avait alors plus que 15 F-16 à assembler[17].

Le F-16V

Le F-16V aux block 70 (réacteur General Electric F110) et 72 (Pratt & Whitney F100) est proposés à la fin des années 2010. Il est équipé d'un nouveau cockpit, d'un radar à antenne active AN/APG-83 (en) et de réservoirs conformes.

Fabrication

Au [2], un total de 4 588 avions ont été fabriqués dans cinq pays par sept entreprises avec un pic de 300 avions en 1987[18]. Depuis le début des années 2010, tous les appareils sont construits aux États-Unis. La production qui originellement a lieu à Fort Worth, au Texas, devrait continuer au moins jusqu'au début des années 2020 pour l'exportation sur une ligne d'assemblage installé depuis la fin de 2018 à Greenville en Caroline du Sud[19] inaugurée le .

Voici les chiffres par lignes d'assemblage à cette date :

Engagements

Tuyère modulable du réacteur d'un F-16.
Déclenchement du siège éjectable d'un F-16.

Les premières opérations de combat du F-16 eurent lieu lors de l'opération Opéra quand Israël bombarda le site de la centrale nucléaire irakienne d'Osirak le avec huit de ces appareils escorté par six F-15. Il servit ensuite durant l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982 contre les forces aériennes syriennes en 1982 dans de violents combats.

Il est engagé ensuite par les forces aériennes pakistanaises entre 1986 et 1988 lors d'affrontements avec les aviations afghane et soviétique lors de la guerre d'Afghanistan abattant au moins dix avions, dont cinq soviétiques, contre une perte à la suite d'un tir ami[22].

Le F-16 a depuis été engagé dans de nombreux conflits. Sur 200 000 sorties enregistrées[Quand ?], il n'a été abattu que 6 fois par la défense antiaérienne, une fois par un tir ami le lorsqu'un F-16 pakistanais abat un confrère lors d'un combat aérien contre quatre chasseurs MiG-23MLD soviétiques[23] (d'autres versions indiquent un tir soviétique, ou une collision avec une bombe larguée par un MiG-23)[24] et une fois par un Mirage 2000 grec en combat aérien le 8 octobre 1996. Ce jour-là, un F-16D turc a été abattu par un Mirage 2000 grec à la suite d'une violation de l'espace aérien grec. Le biplace a été touché par un missile français Matra R550 Magic II. Un des pilotes, le capitaine Nail Erdoğan, a été tué, le pilote grec, le lieutenant Grivas, a déclaré au survivant, le lieutenant-colonel Cemil Çiçekli, qu'il ne s'agissait pas d'un tir intentionnel[25].

À la fin des années 1980, les États-Unis ont pu acquérir une centaine de missiles air-air soviétiques Vympel R-73, les Allemands, récupérant les MiG-29 de l'armée est-allemande, leur fournirent un lanceur. Au cours de simulations de combat aériens rapprochés, la surprise fut totale. Le MiG-29, équipé d'un viseur de casque, gagna 49 fois en 50 engagements contre des F-16 équipés d'AIM-9M Sidewinder. Toutefois, dans tous les autres cas de figure (engagements multiples et utilisation des capacités look-down/shoot-down (en)), tous les avions américains opposés au MiG-29 l'ont emporté. Le missile Vympel R-73, en particulier, ne possède pas l'efficacité de l'AIM-120 AMRAAM et le MIG-29 est en outre dépourvu de la capacité « tire et oublie ».

Le F-16 fut utilisé à plusieurs centaines d'exemplaires durant la guerre du Koweït dans les rangs des aviations de la coalition essentiellement dans des missions de frappes au sol.

Deux F-16 loyalistes de l'Aviation nationale du Venezuela ont abattu deux North American OV-10 Bronco et un Embraer EMB 312 rebelles lors de la tentative de coup d'État du 27 novembre 1992[26].

La première victoire aérienne d'un F-16 américain (version D, 90-0778, pilote Lt.Col. Gary North), date du sur un MiG-25E irakien lors d'une intrusion de ce dernier dans l'une des zones d'exclusion aérienne irakiennes pendant l'opération Southern Watch. Cette victoire est également la première pour l'AIM-120 AMRAAM.

Durant les guerres en ex-Yougoslavie des années 1990, les F-16 des nations de l'OTAN ont effectué de nombreuses missions de surveillance et fait quelques raids et combats aériens en Bosnie-Herzégovine.

Le , un F-16 turc est abattu par un Mirage 2000 grec[25] au-dessus de la mer Égée. À la suite d'une violation de l'espace aérien grec, les Mirage 2000 envoyés pour intercepter les intrus sont engagés en combat tournoyant par des F-16 turcs. L'un des Mirages tire alors un missile Magic II, atteignant un F-16D (biplace) qui s'écrase en mer. Un des pilotes du F-16 est mort, l'autre a pu s'éjecter et a été secouru par un hélicoptère grec. De toute la carrière du F-16 (soit environ 200 000 sorties de combat), il s'agit de la seule perte occasionnée par un combat aérien, les autres avions perdus en mission ayant été touchés par des défenses sol-air ou victimes de pannes mécaniques.

Il est intervenu de façon plus massive durant la guerre du Kosovo en 1999 où des F-16 néerlandais et américains abattirent plusieurs MiG-29 de l'Armée populaire yougoslave, pour un F-16 américain abattu par la défense antiaérienne serbe[27].

Il sert en Afghanistan depuis fin 2001 dans les rangs des forces aériennes européennes et américaines.

De 2003 à 2011, il est utilisé en appui au sol des forces de la coalition en Irak puis à partir de 2014 dans la campagne aérienne contre l'État islamique en Irak et en Syrie.

En 2011, lors de l'intervention militaire de 2011 en Libye, il a été engagé entre autres 6 F-16 de la composante air belge[28], 6 des Émirats arabes unis[29], 6 danois[30], 6 néerlandais[31] et 6 norvégiens.

Le un F-16C de la force aérienne turque a abattu un chasseur Mikoyan-Gourevitch MiG-23 de l'Armée de l'air syrienne. Ce dernier avait violé l'espace aérien turc[32].

De 2015 à 2018, des F-16 marocains sont engagés dans le cadre d'une coalition arabe contre la rébellion des houthis au Yémen. Un d'entre eux y est détruit le [33].

Le , deux F-16 de la force aérienne turque ont abattu un bombardier Soukhoï Su-24 de l'Armée de l'air russe a la frontière entre la Syrie et la Turquie[34].

Le , un F-16 israélien a été abattu par un missile sol-air syrien[35].

Le la Turquie abat deux avions Soukhoï Su-24 syriens avec un F-16 dans le cadre de l'opération « Bouclier du printemps »[36].

Variantes

Variantes de série

Inspection d'un pod de contre-mesures électroniques de F-16.
Un F-16A Netz.
  • F-16A et F-16B : première version destinée au combat aérien à courte portée seulement. Le F-16A est monoplace et le F-16B est une version biplace d'entraînement. Le premier F-16A a volé en . Le premier F-16A opérationnel a été livré en au 388th Tactical Fighter Wing à Hill Air Force Base. Leur avionique est limitée, avec un radar Westinghouse AN/APG-66 (en).
  • F-16A/B Block 1 et 5 : appareils fabriqué jusqu'en 1981 pour l'USAF et quatre pays européens (Belgique, Pays-Bas, Norvège et Danemark) qui l'avaient choisi pour remplacer leurs F-104 Starfighter. La plupart des Block 1 et 5 furent portés au Block 10 en 1982 lors du programme Pacer Loft.
  • F-16A/B Block 10 : 312 appareils construits jusqu'en 1980. Peu de modifications par rapport au Block 5.
  • F-16AM/BM MLU (MLU pour Mid-Life Update, modernisation à mi-vie) : version améliorée du F-16A/B Block 10 fabriquée sous licence en Europe, utilisée par la Belgique, les Pays-Bas, la Norvège, le Danemark, et, dernièrement, le Portugal.
  • F-16A/B Block 15 : version la plus produite, dérivée du Block 10 avec deux points d'emport supplémentaires sous l'entrée d'air et des empennages horizontaux agrandis, à la surface augmentée d'environ 30 % par rapport aux précédentes versions.
  • F-16 ADF ou F-16A/B Block 15 OCU : version optimisée pour la défense aérienne. Elle a été développée pour l'Air National Guard à partir de modèles F-16 A/B modifiés. Bien que le programme ait été mené à terme, les 271 avions n'ont jamais été utilisés pour cette mission à cause de la disparition de la menace soviétique.
  • F-16A/B Block 20 : version plus récente (produite à partir de ) à l'avionique très modifiée et à la structure améliorée (ailes et queue du F-16C/D Block 50 et reste du fuselage est identique au F-16A/B Block 15). Radar AN/APG-66(V)3 avec de plus grandes portées de détection et de poursuite, capable de poursuivre un plus grand nombre de cibles simultanément. Ordinateur de mission modulaire MMC (Mission Modular Computer) qui remplace trois autres ordinateurs avec un processeur plus rapide et une plus grande mémoire. Bus de données amélioré, système de navigation inertielle avec des gyroscopes laser, une carte numérique, un IFF amélioré, un HUD grand angle, les écrans multifonctions couleur dans le cockpit, des boutons de contrôle sur le minimanche latéral et la manette des gaz dérivés du F-16C/D Block 50, et enfin un éclairage du cockpit permettant l'utilisation d'intensificateurs de lumière.
Un F-16C.
  • F-16C : version monoplace multirôle très perfectionnée, plus lourde et moins agile mais capable de combats aériens à moyenne portée, d'attaques air-sol et pour certains de missions SEAD (en). Tous les F-16 livrés à partir de ont une structure et un « câblage » MIL-STD-1760 leur permettant d'avoir une capacité multi-rôle et de mener des attaques au sol de précision, de nuit et des interceptions de cibles hors de portée visuelle. Le F-16C peut être différencié du F-16A par la base de la dérive qui est plus volumineuse et comporte une petite antenne radio. Les F-16A/B ont un radar AN/APG-66 alors que les F-16C/D ont un radar Westinghouse (racheté par Northrop-Grumman) AN/APG-68, qui a une plus grande portée, une meilleure résolution et plus de modes d'utilisation. Le F-16D est la version biplace d'entraînement du F-16C.
  • F-16C/D Block 25 : première version des F-16C/D avec par rapport aux F-16A/B un cockpit doté d'un HUD holographique GEC-Marconi et deux écrans multifonctions monochromes, un bus armement MIL-STD-1760 permettant l'utilisation de missiles AIM-120 AMRAAM et de AGM-65 Maverick.
  • F-16C/D Block 30 et 32 : capacité d'utiliser des missiles AGM-45 Shrike et AGM-88 HARM. Sa baie moteur (utilisée sur les versions suivantes) permet de monter soit le General Electric F110-GE-100 (versions dont le chiffre des unités est 0) soit le Pratt & Whitney F100-PW-220 (versions dont le chiffre des unités est 2).
  • F-16N (N pour Navy, désignation officielle mais non réglementaire, l'appareil aurait dû s'appeler F-16E ou F-16G) : version monoplace du Block 30 destinée à l'US Navy pour l'entraînement au combat. Il est utilisé par la Navy pour l'entrainement au combat aérien mais n'est pas armé : il n'embarque pas d'armement externe et son canon Gatling n'est pas installé. Malgré sa crosse, il ne peut pas non plus être utilisé à bord d'un porte-avions. À l'inverse, les F-18 de la patrouille acrobatique Blue Angels peuvent être reconfigurés rapidement pour servir au combat en cas de besoin.
  • TF-16N : version biplace du F-16N.
La Force aérienne polonaise accueille son premier F-16C Block 52 le 9 novembre 2006 sur la base de Poznan.
  • F-16CG/DG Block 40 et 42 Night Falcon : version équipée pour l'attaque au sol de nuit et par mauvaises conditions météo. Radar AN/APG-68(V)5, pods LANTIRN AN/AAQ-13 de navigation et AN/AAQ-14 de ciblage et désignation laser sous l'entrée d'air, une charge air-sol plus diversifiée (possibilité d'emporter les bombes GBU-24 Paveway I et les GBU-10 et GBU-12 Paveway II à guidage laser, GBU-15 à guidage TV. Les F-16CG et F-16DG ont été produits de 1988 à 1995. Par la suite ils ont été améliorés avec des systèmes venant du Block 50 : RWR ALR-56M, lance-leurres ALE-47, batterie plus performante et amélioration de la structure Falcon UP.
  • F-16C/D Block 50 et 52 : version du F-16CG/DG Block 40 et 42 encore améliorée pour l'attaque au sol : radar APG-68(V)7, écrans multifonction couleur et générateur d'affichage programmable, nouveau MMC, nouvelle carte numérique de terrain, nouvelle caméra vidéo couleur et magnétoscope pour enregistrer les images de la vue du pilote du HUD, système de transfert de données plus rapide. Moteurs General Electric F110-GE-129 (Block 50) ou Pratt & Whitney F100-PW-229 (Block 52) plus puissants.
  • F-16C/D Block 50 Plus et 52 Plus : versions Block 50 et 52 de l'USAF avec une gamme d'armement étendue à la mi-1999 : missile air-sol à guidage passif (GPS et inertiel couplés) AGM-154 JSOW, bombes JDAM à guidage GPS et inertiel couplés GBU-31 et GBU-32, et conteneurs de sous-munitions WCMD (Wind-Corrected Munitions Dispenser) CBU-103, CBU-104 et CBU-105,et réservoirs externes. Les Forces royales de l'air marocaines en ont acquis 24 unités en 2011.
Un F-16CJ de l'US Air Force.
Un F-16 en Irak, 2008.
  • F-16CJ/DJ Block 50D et 52D : versions du Block 50 et 52 spécialisées dans la destruction des radars et défenses antiaériennes ennemies (missions SEAD) en remplacement des F-4G Wild Weasel. Elle est équipée d'un pod Texas Instruments AN/ASQ-213 HTS(HARM Targeting System) et du HARM ALIC (Avionics/Launcher Interface Computer). Le HTS est un détecteur passif de radars très sensible qui détecte, classifie et calcule la dangerosité du radar et transmet les données au cockpit et aux missiles antiradar AGM-88 HARM, ce qui rend le F-16CJ plus performant que les F/A-18 Hornet ou les EA-6B Prowler pour le tir des HARM. Ce système rend le F-16CJ totalement autonome, mais il peut éventuellement travailler en coopération avec d'autres avions comme le RC-135 V/W Rivet Joint. Par ailleurs, pour transmettre les informations rapidement d'un avion à l'autre, le F-16CJ est équipé d'une liaison de données. Il est aussi équipé d'une nacelle Lockheed Martin AN/AAS-35 Pave Penny pour le tir d'armes guidées par laser, et emporte généralement des brouilleurs AN/ALQ-119 pour son autoprotection.
  • RF-16C ou F-16R : nom officieux donné aux F-16 destinés à la reconnaissance pour remplacer les RF-4 Phantom. Ils sont simplement équipés d'un pod de reconnaissance en position ventrale, sans équipements internes modifiés.
  • F-16A/B Netz (faucon) : version israélienne améliorée du F16 A/B.
  • F-16C Barak (éclair) : version israélienne améliorée du F16 C. Elle bénéficie d'équipements destinés à l'origine au Lavi.
  • F-16D Barak (éclair) : version israélienne biplace spécifique. Elle remplit les missions Wild Weasel, c'est-à-dire la traque et destruction des systèmes sol-air adverses.
  • F-16I Sufa (tempête) : version israélienne spéciale du F-16D Block 52. De nombreux équipements ne sont montés qu'une fois l'avion livré à Israël.
  • F-16E Block 60 Desert Falcon : version améliorée du F16C, vendue uniquement aux Émirats arabes unis pour l'instant.
  • F-16F : version biplace du F-16E.
  • KF-16 : version destinée à la Corée du Sud.
  • QF-16 : version sans pilote destinée à servir de cible volante pour les essais en vols et certains entraînements de pilotes. Ils reposent sur des exemplaires d'ancienne génération (Block 15, 25 et 30) dont certains sont restés sous cocon une quinzaine d'années[37]. Les modifications sont réalisées par Boeing et ont nécessité cinq années de développement. Ces avions sont utilisés dans le cadre du programme Full Scale Aerial Target en remplacement des QF-4[38].
  • F-16 Viper ou F-16V est une version qui est disponible en production et en mise à jour[39]. Il possède un radar à antenne active, un ordinateur de mission avancé et un affichage de suivi de terrain (Center Pedestal Display) qui remplace les indicateurs analogiques au centre du poste de pilotage[40]. Il obtient plusieurs contrats en Europe de l'Est et à Taïwan à partir de la fin des années 2010.

Variantes expérimentales et non produites en série

Un F-16A des forces armées norvégiennes au-dessus des Balkans.
  • F-16/79 : version d'exportation aux performances dégradées du F-16A, notamment par le montage d'un réacteur General Electric J79. Ces limitations étaient imposées par une loi promulguée par le président Jimmy Carter pour lutter contre la prolifération des armes conventionnelles (ces lois furent abrogées sous l'administration Reagan). Ses faibles performances et la concurrence du Northrop F-20 Tigershark font qu'il n'a pas été vendu.
  • F-16/101 : F-16 équipé du réacteur General Electric F101 destiné au bombardier B-1A annulé par le président Carter. Un F-101 modifié appelé F101X fut monté sur un F-16 pour les tests qui eurent lieu de à janvier 1981 dans le cadre d'un programme appelé DFE (Derivative Fighter Engine). Les enseignements permirent à General Electric de mettre au point le F110, qui fut monté sur les F-16 à partir du Block 32.
  • A-16 Block 60 : version d'appui rapproché conçue pour remplacer l'A-10, estimé trop vulnérable en raison de sa lenteur. Deux prototypes, des F-16A Block 15 modifiés, furent testés. Le projet fut abandonné pour des raisons techniques (le canon de 30 mm monté à la place de celui de 20 mm chauffait trop), opérationnelles (le A-16 avait un rayon d'action plus court et était plus vulnérable aux tirs venant du sol que le A-10) et politiques (l'USAF avait réussi à garder les A-10 réclamés par l'US Army).
  • le F/A-16, seconde version d'appui rapproché conçue pour remplacer l'A-10. Ce fut un échec cuisant. Déployés durant la guerre du Golfe, les F/A-16 se montreront incapables de tirer avec précision avec le canon de 30 mm, monté cette fois-ci en pod.
  • le F-16XL, concurrent malheureux du F-15E Strike Eagle avec une voilure en double delta qui double sa surface alaire, testé depuis par la NASA.
  • F-16 AFTI.
  • NF-16D (N désignant les appareils spécialement modifiés définitivement) ou F-16 VISTA.
  • F-16 MATV, était la désignation du F-16 VISTA lorsqu'il était équipé d'un moteur à poussée vectorielle.

Les appareils dérivés du F-16

  • IAI Lavi : avion développé par Israël avec l'aide américaine, abandonné ; à la place, l'armée de l'air israélienne s'est dotée de F-16 adaptés en versions spécifiques.
  • Mitsubishi F-2 (programme initialement appelé FS-X) : avion développé par le Japon, basé sur les plans du F-16 mais avec une cellule plus grande et constitué en grande partie en matériaux composites. Conçu par Mitsubishi avec l'aide de Lockheed Martin, c'est en fait un avion très différent du F-16 du point de vue technique, bien qu'il lui ressemble fortement extérieurement. Plus lourd, plus grand, il intègre de nombreux équipements développés au Japon.
  • AIDC A-1 Ching-Kuo : appareil développé par Taïwan.

Utilisateurs

  • Utilisateurs actuels
  • Anciens utilisateurs
Un F-16 Falcon néerlandais de la Solo Display Team.

Le F-16 est mis en service par 25 pays en 2012, soit 4 500 exemplaires livrés. L'US Air Force en a reçu 2 231 (dernière livraison le ).

Anciens utilisateurs et commandes annulées

  • Croatie : Forces de l'armée de l'air et de défense aérienne de la République de Croatie, dans le cadre de la mise à niveau de ses forces aériennes pour atteindre les standards de l'OTAN à la suite de l'adhésion du pays dans l'alliance, la Croatie voulait acquérir en 2018 en seconde main 12 F-16 (10 monoplaces et 2 biplaces) revendus par Israël[66]. Mais en , la commande est annulée, les États-Unis rechignant à donner leur accord parce que leurs systèmes électroniques avaient été améliorés par l’industrie israélienne et que les Américains voulaient qu'ils soient livrés dans leur configuration d’origine[67].
  • Italie : Aeronautica Militare (34 loués à partir de 2003[68] en attendant l'arrivée des Eurofighter Typhoon ; retirés le [69]).

Accidentologie

Selon le site F-16.net au moins 890 accidents sont enregistrés (au 14/01/2020) dans la base de données regroupant les statistiques d'accidentologie de l'appareil[70] :

  • Le , un F-16B Block 15U (s/n 81-1504) de la force aérienne pakistanaise percute un sanglier sur la piste lors du décollage et s'écrase sur la base aérienne de Sargodha, au Pakistan. Les deux membres d'équipage s'éjectent en sécurité[71],[72] ;
  • Le , un F-16A du 2e Wing tactique belge stationné sur la base norvégienne d'Ørland est volé par un mécanicien qui s'écrase dix km après sur une ferme entrainant sa mort. On soupçonne en 1992 une opération d'espionnage du KGB[73] ;
  • Le , un F-16 de la composante air belge a été détruit sur la base aérienne de Florennes en Belgique, après une mauvaise manipulation de la part d’un mécanicien. Alors qu’il intervenait sur un F-16 stationné dans un hangar de la base, le technicien a malencontreusement tiré avec le canon Vulcan sur deux autres F-16 au sol qui se trouvaient dans sa ligne de mire[74],[75] ;
  • Le un F-16, s’est écrasé sur un entrepôt près d’une base militaire en Californie, il était armé de munitions réelles «destinées à la mission d’alerte du NORAD (Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord)» ;
  • Le , un F-16B belge s’est écrasé en Bretagne dans la ville de Pluvigner. Les deux occupants se sont éjectés avant le crash et s'en sont sortis sains et saufs[76] ;
  • Le 30 juin 2020, un F-16 Américain de la 77th Fighter Squadron s'est écrasé tuant son pilote, lors d'un vol d'entrainement[77].

Culture populaire

Le F-16 est visible dans les films suivants :

Dans la série d'animation Transformers: Prime (2010-2013), le personnage de Starscream se transforme en F-16.

Le F-16 est visible dans les bandes dessinées suivantes :

Le F-16 est jouable dans les jeux suivants :

Notes et références

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Annexes

Articles connexes

Développement lié

F-16XL - Mitsubishi F-2 - KAI T-50 Golden Eagle

Aéronefs comparables

Ordre de désignation

YF-12 - F-14 - F-15 - F-16 - YF-17 - F/A-18 - F-20

Articles connexes

Liens externes

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