Marché du siècle

L'expression marché du siècle fait généralement référence à d'importants contrats commerciaux obtenus par une entreprise ou un regroupement d'entreprises. Le montant en jeu excède par une très grande marge la plupart des contrats dans le secteur d'activités où œuvre l'entreprise ou le regroupement.

Différents marchés du siècle

OTAN

Cela fait référence à une compétition (de 1972 à 1975) entre quatre avions de combat devant équiper quatre pays de l'OTAN (Belgique, Pays-Bas, Norvège et Danemark) qui, pour des raisons de coûts et de logistique, ont émis une fiche programme commune afin de remplacer le parc de F-104 starfighter vieillissant. Bien que d'autres marchés militaires ont largement dépassé en volume financier ce marché, sa couverture médiatique et politique à l'époque justifie cette appellation.

Appareils concurrents

Origine

Fin 1973, le gouvernement belge de l'époque, dirigé par M. André Leburton, était sur le point de signer un contrat avec Marcel Dassault (qui avait déjà fourni quatre Mirage F-1 pour essai) pour remplacer les F-104. Mais le gouvernement de M. André Leburton tomba et le gouvernement provisoire fit annuler le contrat. Malgré tout, la société Dassault Aviation était confiante dans la décision future du nouveau gouvernement belge, car il n'y avait à ce moment aucun autre concurrent (Les Américains étaient totalement absents de ce type de marché, le F-15 trop cher et n'étant pas encore proposé à l'exportation, le F-5 trop léger et le F-4 trop vieux).

Cet état de fait fut remonté par l'ambassade US à Bruxelles au Département d'État US.

Les seuls nouveaux avions américains disponibles étaient les YF-16 et YF-17. Ils étaient déjà sur un programme concurrent LWF (Lightweight Fighter), soit avion de chasse léger. Ce programme n'était qu'une évaluation de technologies émergentes et le Pentagone n'envisageait pas de produire en série le vainqueur du programme LWF, alors que le gagnant de cette compétition avait de fortes chances de remporter le marché OTAN.

Le marché OTAN

En parallèle, les États-Unis et l'OTAN insistent sur le regroupement de quatre pays ayant les mêmes besoins : la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège.

Mais avec une commande portant sur 800 appareils[notes 2] pour projet OTAN, quantité sans précédent, même au début du XXIe siècle, hors ex-URSS et États-Unis, l'USAF changea d'avis et émit la fiche programme ACF(Air Combat Fighter), destinée à remplacer les F-4 et F-105.

Ce marché, devient un événement exceptionnel, tant du point de vue de sa couverture médiatique que de sa couverture politique en Europe (Montant des contreparties industrielles) et aux États-Unis (Le DoD se devant de rester neutre afin de ne pas interférer sur le programme OTAN et ACF).

Le gagnant du marché OTAN, le F-16 Block 10, était censé être remplacé au tournant du XXIe siècle par un successeur plus moderne. Des raisons politiques et économiques ont rendu ce projet caduc et obligé ces pays à prolonger sa durée de vie. Du coup, une modernisation à mi-vie (appelée Mid-Life Update) a été envisagée et programmée par ces quatre pays, auxquels sont venus se joindre les États-Unis et le Portugal (depuis 2001).

Le F-16 fut quelques mois plus tard déclaré lui aussi gagnant du programme ACF.

Avions ravitailleurs

En , EADS a reçu commande de l'US Air Force d'une centaine d'avions ravitailleurs dérivés du Airbus A330 pour une somme d'environ 20 milliards USD[1] mais celui-ci a été annulé en et un nouvel appel d'offres passé d'ici 2009.

Notes

  1. Ne pas confondre la version F-1 E en service dans Armée de l'air française au début du XXIe siècle, et celle du marche du siècle, F-1 Europe. En dehors de la lettre E mise pour Europe, ce F-1 E était équipé d’un réacteur Snecma M53, qui équipe aujourd’hui les Mirages 2000.
  2. quantité initiale, ramenée par la suite à 348 au moment de la signature du contrat

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Sources

Pour le Marché du Siècle Otan : Philippe Grasset,,Déjeuner-débat du CHEAr (Centre des Hautes Études de l'Armement).


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