Williams F1 Team
Williams Grand Prix Engineering (engagée en compétition sous la dénomination commerciale Williams Racing depuis 2020) est une écurie britannique de Formule 1, basée à Grove. Fondée en 1977 par Frank Williams et Patrick Head, l'équipe était la propriété de Frank Williams (52,25 %), Brad Hollinger (14,75 %), Patrick Head (9 %), le marché public (20 %) et le fonds en fiducie des employés (4 %) jusqu'en . Le , Williams est rachetée dans son intégralité par le fonds d'investissement américain Dorilton Capital.
Pour les articles homonymes, voir Williams.
Localisation | Grove |
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Président | Jost Capito |
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Directeur | Simon Roberts |
Directeur technique | François-Xavier Demaison |
Designer en chef | David Worner |
Pilotes |
6. Nicholas Latifi 63. George Russell |
Pilotes essayeurs |
Roy Nissany Jack Aitken |
Châssis | Williams FW43B |
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Moteurs | Mercedes V6 turbo hybride M11 EQ Power+ |
Pneumatiques | Pirelli |
Début |
En tant qu'écurie Grand Prix d'Espagne 1977 En tant que constructeur Grand Prix d'Argentine 1978 |
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Courses disputées |
En tant qu'écurie : 745 GP disputés (742 départs) En tant que constructeur : 736 GP disputés (735 départs) |
Points marqués | 3 561 |
Titres constructeurs | 9 |
Titres pilotes | 7 |
Victoires | 114 |
Podiums | 312 |
Pole positions | 128 |
Meilleurs tours en course | 133 |
Frank Williams a commencé à faire courir des voitures en Formule 1 au cours de la saison 1969. L'écurie a fait ses débuts dans le championnat du monde des constructeurs, sous son nom propre, en 1975 avant d'être rachetée fin 1976. L'équipe Williams telle qu'elle existe aujourd'hui n'a vu le jour qu'en 1977 et a débuté en 1978. Avec ses 16 titres mondiaux acquis lors des années 1980 et 1990 (9 des constructeurs et 7 des pilotes, de Alan Jones en 1980 à Jacques Villeneuve en 1997), 114 victoires et 128 pole positions, elle est l'une des plus prestigieuses écuries de l'histoire de la Formule 1, mais elle n'a enregistré aucune victoire depuis celle de Pastor Maldonado au Grand Prix d'Espagne le , et connaît un sévère déclin à la fin des années 2010, obtenant son dernier podium en 2017 à Bakou puis chutant en queue de peloton au début des années 2020 ; il faut attendre le Grand Prix de Belgique 2021 pour que George Russell, dans des conditions exceptionnelles permette à l'équipe de remonter sur un podium dans la discipline.
En 2020, la direction recherche des investisseurs potentiels et le fonds d'investissement américain Dorilton Capital rachète l'écurie, ce qui conduit, début , au départ de Claire Williams.
Historique
Naissance de l'écurie
La première écurie Williams a été fondée en 1966 sous le nom « Frank Williams Racing Cars Ltd ». À cette époque, Frank Williams prépare et engage des châssis Brabham en Formule 3 et en Formule 2. Puis, à partir de 1969, Williams engage des voitures en Formule 1 : une Brabham BT26A en 1969, une De Tomaso 505 en 1970, deux March en 1971 et 1972 ainsi qu'une Politoys FX3 en 1972.
Devant la médiocrité des résultats accumulés depuis 1969, Frank Williams décide courant 1972 de changer de stratégie et devient constructeur à part entière. C'est ainsi que nait en 1972 la Politoys FX3, baptisée du nom d'un fabricant de jouets partenaire de l'opération. Elle deviendra Iso-Marlboro FX3 en 1973, à la suite d'un partenariat avec le fabricant de voitures de sport italien Iso Rivolta. En 1975, le partenariat se termine, et les châssis sont, pour la première fois, baptisés « Williams ».
Toujours aussi désargenté, Williams accepte fin 1975 la prise de participation majoritaire dans l'écurie du milliardaire austro-canadien Walter Wolf. En 1976, l'équipe devient donc Wolf-Williams et aligne les voitures de l'ancienne écurie de Lord Hesketh. Mais au bout d'une seule saison, Walter Wolf pousse Frank Williams dehors et rachète la totalité de l'écurie, qui devient Walter Wolf Racing en 1977.
Début 1977, Frank Williams fonde une nouvelle écurie en association avec le jeune ingénieur Patrick Head. C'est cette nouvelle structure, baptisée Williams Grand Prix Engineering, qui perdure de nos jours et communique sous le nom de Williams F1 Team.
1977 à 1979 : les débuts
En 1977, par manque de temps, la nouvelle équipe Williams ne peut faire autre chose que d'engager une March 761 de la saison précédente, motorisée par un Ford-Cosworth DFV. Mais dès 1978, l'équipe retrouve son statut de constructeur, avec toujours le même motoriste, sans grand succès puisqu'elle termine neuvième. En 1979, cependant, Clay Regazzoni obtient la première victoire de l'écurie au Grand Prix de Grande-Bretagne et son coéquipier Alan Jones remporte quatre autres victoires. Williams termine deuxième du championnat du monde, derrière la Scuderia Ferrari.
1980 à 1987 : succès avec Ford puis Honda
Alan Jones remporte le championnat en 1980, imité par Keke Rosberg en 1982. En 1980 et 1981, l'écurie gagne également le titre des constructeurs. La saison 1981 voit la guerre interne entre Jones et Carlos Reutemann, amenant en partie à la défaite de ces derniers au profit de Nelson Piquet (Brabham).
Pour rester en haut de l'affiche, Williams se doit de s'allier à un grand constructeur et de passer aux moteurs 1,5 L turbocompressés, à la place des vieux Cosworth DFV 3,0 L. C'est le cas avec Honda dès la fin de l'année 1983. Après quelques coups d'éclats en 1984, dont une victoire de Keke Rosberg au Grand Prix de Dallas, le Finlandais et Nigel Mansell emportent chacun deux succès l'année suivante. De sixième en 1984, elle remonte à la troisième place.
En 1986, Nelson Piquet rejoint l'écurie aux côtés de Mansell, sur une Williams-Honda devenue la référence, l'écurie remportant neuf victoires et s'adjugeant le titre constructeurs au Grand Prix du Portugal, antépénultième manche de la saison. Au Grand Prix d'Australie 1986, Mansell est en position de remporter le titre mais une crevaison le contraint à abandonner. Par mesure de sécurité, Piquet est rappelé aux stands pour changer de pneus, ce qui permet à Alain Prost de remporter son deuxième titre malgré une McLaren globalement moins compétitive. En 1986 un accident de la route laisse Frank Williams paralysé alors que l'écurie revient d'une séance d'essais ayant eu lieu sur le circuit Paul-Ricard le .
En 1987 en revanche, Mansell et Piquet n'ont pas de rivaux mais, en interne, leur duel s'avère intense. Piquet souffle le titre à Mansell et quitte l'écurie, mécontent de ne pas être clairement le numéro 1. De plus, en raison de divergences avec Williams, Honda décide de motoriser McLaren.
1989 à 1997 : succès avec Renault
Frank Williams, qui a perdu son champion et le puissant moteur Honda, se rabat sur le moteur Judd en 1988, en attendant le moteur Renault prévu pour 1989. L'année est difficile, égayée par deux podiums de Nigel Mansell qui rejoint Ferrari à la fin de l'année. L'écurie chute à la septième place et connaît sa première saison sans victoire depuis dix ans alors que Honda et McLaren ont dominé la saison.
L'année suivante, Renault motorise l'écurie et Thierry Boutsen offre à l'association Williams-Renault deux victoires, à Montréal et à Adelaïde. Riccardo Patrese est troisième du championnat du monde des pilotes et Williams termine deuxième du championnat des constructeurs, derrière les intouchables McLaren-Honda.
En 1990, malgré les victoires de Patrese à Imola et de Boutsen à Budapest, la saison est une déception et Williams termine quatrième du championnat. En 1991, Nigel Mansell revient dans l'écurie et remplace Boutsen. Après des débuts difficiles, la FW14 devient redoutable et remporte sept victoires. Toutefois, l'avance prise par Ayrton Senna et McLaren en début de saison leur permettent d'être sacrés champions du monde.
En 1992, Williams remporte 10 victoires, 15 pole positions et réalise un doublé au championnat des pilotes. La FW14B bénéficie au maximum des aides électroniques très développées et survole la saison. Néanmoins, Nigel Mansell, enfin devenu champion du monde après trois échecs, se brouille avec Frank Williams pour des raisons financières et quitte l'écurie et la Formule 1 pour le championnat CART.
En 1993, Alain Prost remplace Mansell et le pilote-essayeur Damon Hill remplace Patrese. Si, aux mains de Prost et Hill, la nouvelle FW15C survole l'exercice des qualifications (15 pole positions dont 13 pour Prost) fixant même un record de 24 pole positions consécutives, le début de saison s'avère plus délicat qu'en 1992 et Prost, promis à une nette domination, est aux prises avec son rival Ayrton Senna tandis que Williams a du mal à s'affirmer face à McLaren. Néanmoins, à partir du Grand Prix du Canada, Williams enchaîne sept victoires dont les trois premières de Damon Hill. Prost remporte son quatrième et dernier titre mondial et Williams-Renault conserve le titre constructeurs.
En 1994, Prost, qui a pris sa retraite, est remplacé par Ayrton Senna. Les aides au pilotage ont été supprimées ce qui rend très instable la FW16. Senna abandonne lors des deux premières courses. Survient alors le drame d'Imola, où Senna se tue après un accident alors qu'il était en tête du Grand Prix. Hill, propulsé leader de l'écurie face à Michael Schumacher, ne peut rien face à l'Allemand malgré l'aide de David Coulthard et de Nigel Mansell qui revient pour cinq Grands Prix et qui contribuent au sacre constructeur de Williams avec sept victoires.
En 1995, Hill fait équipe avec David Coulthard, préféré à Mansell. Face à Schumacher et Benetton-Renault, l'Anglais est impuissant et commet de nombreuses erreurs. Williams remporte cinq victoires et finit second au championnat. En 1996, Williams conserve Damon Hill qui fait équipe avec le novice Jacques Villeneuve. La FW18 est très performante et Hill devient champion du monde avec huit victoires tandis que son coéquipier termine vice-champion du monde avec quatre victoires dès sa première saison, une première dans la discipline. En fin de saison, Hill se laisse rattraper par Villeneuve et quitte l'écurie en 1997, où il est remplacé par Heinz-Harald Frentzen.
En 1997, malgré une FW19 supérieure à la concurrence, Villeneuve doit attendre la dernière course pour être sacré face à Schumacher et Ferrari. Williams est également champion avec huit victoires, les sept de Villeneuve ajoutées à la première de Frentzen au Grand Prix de Saint-Marin. Avec un neuvième titre chez les constructeurs, Williams devient l'écurie la plus titrée de l'histoire de la Formule 1, devant la Scuderia Ferrari, Lotus Cars et McLaren Racing.
1998-1999 : période de transition
En 1998, les départs de Renault Sport et d'Adrian Newey ne permettent pas à Williams et Jacques Villeneuve de conserver leurs titres. Le moteur Mecachrome (ex-Renault) n'est pas assez performant et Newey a manqué pour le développement de la FW20 alors qu'il dessinait la voiture championne du monde, la McLaren MP4-13. L'équipe connaît sa première saison sans victoire depuis 1988, n'obtenant que trois podiums, et doit lutter jusqu'au bout pour la troisième place du championnat face à Jordan et Benetton.
1999 est une année de transition, en attendant BMW. Le moteur est toujours un Mecachrome commercialisé désormais par Supertec mais Villeneuve et Frentzen sont partis, remplacés par Alessandro Zanardi, double champion de CART en titre, et Ralf Schumacher. L'Italien est la déception de l'année, ne marquant aucun point alors que Schumacher monte à trois reprises sur le podium et inscrit 35 points. Williams termine cinquième du championnat, son pire classement depuis 1988.
2000 à 2005 : renouveau avec BMW
Début 2000, Williams bénéficie d'un moteur d'usine BMW. Alessandro Zanardi est remplacé par le jeune espoir Jenson Button. Malgré les craintes hivernales en raison de problèmes de fiabilité récurrents, la saison est une réussite. Ralf Schumacher monte sur trois podiums et Button confirme les espoirs placés en lui, l'équipe termine troisième du championnat, loin cependant des Ferrari et McLaren-Mercedes.
En 2001, l'espoir colombien Juan Pablo Montoya remplace Button prêté à Benetton Formula et Michelin remplace Bridgestone. La FW23 apparaît comme très performante, remportant à Imola la première victoire de l'équipe depuis 1997 (la première de Ralf Schumacher), suivie de trois autres à Montréal, Hockenheim et Monza, où Montoya remporte sa première victoire. Williams-BMW est à nouveau troisième du championnat mais s'est sensiblement rapprochée de Ferrari et McLaren.
En 2002, Williams fait figure de premier challenger de Ferrari. Si l'équipe finit deuxième au championnat, la saison reste une déception car Williams finit très loin de la Scuderia et ne remporte qu'une victoire, à Sepang.
Le début de saison 2003 est également décevant en raison de problèmes aérodynamiques. Ceux-ci réglés, les Williams deviennent performantes à partir de l'Autriche avec quatre victoires en six courses à Monaco, au Nurburgring, à Magny-Cours et Hockenheim. À deux Grands Prix de la fin de la saison, Montoya n'a que trois points de retard sur Michael Schumacher et Williams mène le championnat constructeurs. Alors que le meilleur matériel semble à leur disposition, le sacre est envisageable mais un accrochage avec Rubens Barrichello aux États-Unis et une panne hydraulique lors de la dernière manche au Japon mettent fin aux espoirs de l'écurie. Fin 2003, Montoya annonce son transfert chez McLaren pour 2005[1].
En 2004, Williams présente avec sa FW26 un aileron avant révolutionnaire à double quille à la demande de BMW qui souhaitait quelque chose d'audacieux. Les résultats ne sont pas conformes aux attentes : tandis que Ferrari reprend sa domination, Williams fait illusion sur les premiers Grands Prix en luttant avec les BAR et les Renault pour la deuxième place du championnat, mais se fait rapidement devancer. De plus, à Indianapolis, Ralf Schumacher est victime d'un grave accident : il est remplacé par Marc Gené puis Antônio Pizzonia. En fin de saison, un aileron plus classique est de retour et les résultats s'améliorent, Montoya remporte son dernier Grand Prix pour Williams au Brésil. L'écurie finit quatrième du championnat du monde, son pire classement depuis 1999.
En 2005, Mark Webber et Nick Heidfeld pilotent une FW27 peu performante et ne peuvent apporter plus que quatre podiums, dont un double à Monaco, derrière la McLaren-Mercedes de Kimi Räikkönen. Heidfeld réalise également son unique pole position au Grand Prix d'Europe, sans pouvoir concrétiser. BMW annonce son départ à mi-saison en rachetant Sauber et les performances plongent : plus aucun podium et Antônio Pizzonia remplace Heidfeld en fin de saison. Williams chute en cinquième position.
2006 à 2011 : déclin
En 2006, Cosworth remplace BMW et Bridgestone remplace Michelin qui fournissait l'équipe depuis 2001. Les pilotes Mark Webber et le débutant Nico Rosberg (fils de Keke) ne peuvent pallier les performances d'un matériel rétif dont un moteur peu fiable. Quelques coups d'éclats dont une première ligne pour Webber à Monaco sont vite avortés par des ennuis de fiabilité. L'écurie plonge au huitième rang au championnat avec 11 points (son pire classement depuis 1978) et n'a obtenu ni pole position (une première depuis 2000) ni podium (une première depuis 1976).
À la suite de cette désastreuse saison, Williams change de motoriste, Toyota remplaçant Cosworth. Mark Webber, parti chez Red Bull Racing, est remplacé par Alexander Wurz jusqu'alors pilote d'essai. Si la FW29 ressemble fortement à la FW28, sa fiabilité et ses résultats en essais durant le mois de février contrastent avec sa devancière. Les résultats se confirment durant la première moitié de saison, Nico Rosberg se hissant presque toujours dans la dernière partie des qualifications et engrangeant plusieurs points encourageants. Quant à Wurz, si ses résultats souffrent de la comparaison avec ceux de son équipier, il fait preuve d'opportunisme avec une troisième place lors du chaotique Grand Prix du Canada, le premier podium de l'écurie depuis deux ans, et une quatrième place sous la pluie au Nurburgring après avoir lutté pour le podium avec Webber. Williams remonte à la quatrième place du championnat.
Après une saison 2007 encourageante, Kazuki Nakajima, jeune espoir de Toyota, remplace Wurz en 2008 au volant d'une FW30 présentée discrètement mais sur laquelle l'équipe fonde de grands espoirs. La saison débute bien puisque Nico Rosberg monte sur son premier podium grâce à sa troisième place et que Kazuki Nakajima finit sixième en Australie. Au Grand Prix de Singapour, Nakajima se classe huitième tandis que Rosberg monte sur la deuxième marche du podium derrière Fernando Alonso et devant Lewis Hamilton, et a pu prétendre un moment à la victoire avant une sévère pénalité pour avoir ravitaillé alors que la voie des stands n'était pas encore ouverte. Ces deux bons résultats sont les seuls coups d'éclats de l'année et l'écurie retombe à la huitième place du championnat.
En 2009, Williams fournit les châssis de la nouvelle Formule 2 et profite de la nouvelle réglementation (pneus slicks, SREC, aérodynamique modifiée, réduction des coûts) pour se relancer grâce au double diffuseur qui lui offre un avantage en début de saison, tout comme Brawn GP et Toyota. Mais au fur et à mesure de la saison, l'équipe rentre dans le rang et termine à la septième place du classement des constructeurs grâce à Nico Rosberg qui marque tous les points de l'équipe. Ironie du sort, l'écurie BMW Sauber lui chipe la sixième place sur le fil.
Le , Frank Williams et Patrick Head annoncent avoir vendu une part minoritaire de leur écurie à une société d'investissement dirigée par l'Autrichien Toto Wolff qui rejoint le directoire de la société[2]. Wolff est connu pour avoir remporté les 24 Heures de Dubaï 2006 en catégorie GT et pour son record du tour de la Nordschleife du Nürburgring au volant d'une Porsche 997 RSR en [3]. Un peu plus d'un an plus tard, Frank Williams dit envisager une entrée en bourse[4].
En 2010, Williams perd Nico Rosberg parti chez Mercedes Grand Prix et se sépare de Kazuki Nakajima, protégé de Toyota qui quitte la discipline. L'écurie est à nouveau motorisée par Cosworth et les nouveaux pilotes sont Rubens Barrichello, le pilote le plus expérimenté du plateau, et Nico Hülkenberg, champion GP2 2009 dès sa première participation. Après un début de saison difficile, l'équipe réalise une seconde partie de saison qui lui permet de terminer sixième du championnat des constructeurs, au coude-à-coude avec Force India. Le coup d'éclat de la saison est réalisé par Nico Hülkenberg qui réalise la pole position (la première depuis Nick Heidfeld au Grand Prix d'Europe 2005) à Interlagos chaussé de pneus slicks sur une piste s'asséchant.
En 2011, Williams perd plusieurs sponsors majeurs et, pour assurer l'avenir de l'écurie, une partie de son capital est mis en bourse[5]. Le pilote payant vénézuélien Pastor Maldonado (champion GP2 2010) remplace Nico Hülkenberg. Le manque de budget se fait ressentir sur les performances ; la FW33 manque de fiabilité et de vitesse et seuls cinq points sont inscrits, installant l'écurie à la neuvième place du championnat, son pire classement depuis 1978[6].
Le directeur technique, Sam Michael, en place depuis 2004, est licencié au profit de Mike Coughlan[7]. Williams et Renault Sport F1 annoncent un partenariat châssis-moteur de longue durée, le département F1 de Renault équipant Williams de ses blocs moteurs V8 pour les saisons 2012 et 2013. Outre la fourniture de moteurs, le partenariat comprend d'autres opportunités commerciales et marketing, avec une possibilité de prolongation après l'introduction du futur moteur V6 turbo en 2014[8],[9].
2012-2013 : nouvelle association avec Renault
Après le retour du moteur Renault, le , Williams annonce la titularisation de Bruno Senna en tant que deuxième pilote, aux côtés de Pastor Maldonado[10],[11]. Le , Alexander Wurz est engagé pour aider les pilotes Bruno Senna et Pastor Maldonado et partager son expérience de la course[12].
Lors de la manche inaugurale, en Australie, Maldonado sort de la piste dans le dernier tour alors qu'il était sixième et en position d'inscrire huit points. En Malaisie, Senna tire parti de conditions climatiques difficiles et termine huitième pour son deuxième Grand Prix avec Williams. Alors que ces performances sont encourageantes pour la suite de la saison, l'écurie annonce la démission de son président Adam Parr et l'arrivée de Susie Wolff comme pilote de développement[13],[14],[15].
Maldonado inscrit quatre points grâce à sa huitième place en Chine, derrière Senna, avant de s'illustrer lors du Grand Prix d'Espagne où il obtient sa première pole position (la première de Williams depuis 2010) grâce à une pénalité infligée à Lewis Hamilton et remporte la première victoire de sa carrière, la première de Williams depuis le Grand Prix du Brésil 2004. Le dernier succès du partenariat Williams-Renault remontait au Grand Prix du Luxembourg 1997 avec Jacques Villeneuve. Ce podium du Vénézuélien est le premier de Williams depuis 2008. Cette 114e victoire demeure la dernière en date de l'écurie, qui continue à entrer régulièrement dans les points, avec notamment une septième place de Senna en Hongrie ainsi qu'une cinquième de Maldonado et une huitième du Brésilien au Japon. Des bonnes performances en qualifications (Maldonado deuxième à Singapour et troisième à Abou Dabi) sont à noter, bien qu'elles ne furent pas concrétisées. Du fait d'une bataille très serrée dans le peloton, Williams ne gagne qu'une place par rapport à 2011 mais a inscrit plus de points (76 contre 5).
2013 est une saison catastrophique car la Williams FW35, monoplace ratée, est incapable de viser les points à la régulière. Valtteri Bottas inscrit quatre points en terminant huitième du Grand Prix des États-Unis tandis que Maldonado se classe dixième en Hongrie. Le Finlandais s'illustre également en se qualifiant troisième au Canada, sans concrétiser en course. Avec cinq points, l'écurie termine neuvième du championnat.
2014-2017 : renouveau puis lent déclin à l'ère de l'hybride
En 2014, le moteur Renault est remplacé par un Mercedes-Benz. Felipe Massa remplace Pastor Maldonado parti chez Lotus F1 Team et Valtteri Bottas est reconduit. Cette première saison sous l'ère hybride s'avère la meilleure depuis l'ère Williams-BMW.
En Australie, Massa est accroché dès le départ par Kamui Kobayashi, victime d'un problème de freins et Bottas termine cinquième malgré une crevaison et la perte d'une roue. En Malaisie, Massa et Bottas finissent septième et huitième, Massa ayant refusé de s'écarter malgré les consignes de son équipe. Lors du Grand Prix de Bahreïn, les deux pilotes sont en lutte pour le podium mais une forte dégradation des pneus ne leur permet pas de finir mieux que septième et huitième. En Chine, Massa, victime d'un long arrêt aux stands, finit quinzième quand Bottas termine septième. En Espagne, Bottas termine cinquième et Massa treizième à cause d'une mauvaise stratégie. Lors du Grand Prix de Monaco, Bottas abandonne sur casse moteur et Massa finit septième.
Au Grand Prix du Canada, Massa est à nouveau victime d'un long arrêt aux stands mais il devient un candidat au podium jusqu'au dernier tour où il s'accroche avec Sergio Pérez, anéantissant tout espoir de podium pour l'écurie anglaise. Bottas termine septième. En Autriche, les deux voitures se qualifient en première ligne, Massa en pole position (sa première depuis 2008 et la première de Williams depuis 2012), Bottas à la deuxième place. Cette première ligne monopolisée par les Williams-Mercedes est la première depuis 2003 ; en course, ils s'effacent derrière les Mercedes de Nico Rosberg et de Lewis Hamilton. Bottas monte sur son premier podium en Formule 1, le premier de l'écurie depuis la victoire de Pastor Maldonado au Grand Prix d'Espagne 2012 etMassa termine quatrième.
Le Finlandais récidive en terminant deuxième en Grande-Bretagne et en Allemagne tandis que Massa est en proie aux accrochages et aux faits de course. Le Brésilien termine troisième derrière Hamilton et Rosberg en Italie, performance faisant écho à la troisième place de son coéquipier deux semaines auparavant. En Russie, le Finlandais manque de peu la pole position et termine troisième, derrière les Mercedes. Son coéquipier termine quatrième aux États-Unis, troisième à domicile derrière les Mercedes et deuxième à Abou Dabi, ayant même entrevu un temps la victoire, devant Bottas. Ce double podium est le premier de Williams depuis 2005. Avec 320 points, neuf podiums et la troisième place du championnat des constructeurs, l'écurie de Grove, totalement revigorée, boucle sa meilleure saison depuis 2003.
Ayant terminé la saison 2014 en tant que deuxième force derrière Mercedes, Williams a des ambitions pour 2015 mais s'avère dépassée dans la course à la deuxième place par Ferrari dès le début de saison. Les performances demeurent sensibles à celles de 2014, avec quatre podiums (deux pour Valtteri Bottas au Canada et au Mexique et deux pour Felipe Massa en Autriche et en Italie) et une victoire tutoyée de près en Grande-Bretagne. L'écurie se classe troisième du championnat des constructeurs, avec 257 points.
Le , Lance Stroll, qui faisait partie de la Ferrari Driver Academy depuis 2010, rejoint l'écurie britannique et devient pilote de développement[16]. Quatre mois plus tard, Alex Lynn, qui a rejoint l'écurie en 2015 en tant que pilote de développement, conserve son rôle pour la saison 2016[17].
En 2016, Williams ne peut plus se mêler à la lutte avec Mercedes, Ferrari et Red Bull Racing. Si Bottas monte sur le podium au Canada, comme en 2015, l'écurie avec 138 points se classe à la cinquième place du championnat des constructeurs. En septembre, Massa annonce son retrait de la Formule 1 ; Stroll sera son remplaçant dès 2017[18],[19].
En , Paddy Lowe quitte Mercedes pour Williams où, au terme d'un préavis dont la durée n'est pas encore connue, il prend le poste de directeur exécutif : « J'ai passé trois années remplies de succès et très plaisantes chez Mercedes où j'ai travaillé avec une équipe incroyable. Je regarde maintenant vers l'avenir et un nouveau défi, et je souhaite le meilleur à tout le monde chez Mercedes »[20].
Du côté des pilotes, alors que Williams engage le novice canadien Lance Stroll pour piloter la FW40 en 2017, Felipe Massa quitte théoriquement la Formule 1 après avoir annoncé son départ à la retraite en . Le départ inattendu de Nico Rosberg, cinq jours après l'obtention de son premier titre mondial, change la donne puisque Mercedes Grand Prix choisit Valtteri Bottas pour le remplacer. Pour le libérer de son contrat, Williams souhaite faire sortir Massa de sa retraite. Le , ces mouvements sont officialisés : Bottas rejoint les Flèches d'Argent pour faire équipe avec Lewis Hamilton et Massa dispute une saison supplémentaire avec Williams afin d'épauler Lance Stroll, pour un salaire de 6 millions d'euros financé en partie par Mercedes[21],[22].
La saison commence avec trois abandons consécutifs de Stroll alors que Massa obtient deux sixièmes places. Le Canadien inscrit ses premiers points pour son Grand Prix national puis au Grand Prix d'Azerbaïdjan monte sur son premier podium, le seul de la saison de l'écurie et son dernier en date. Ce podium miraculeux ne reflète pas les performances réelles de l'écurie, qui, si elle avait pu se battre avec Force India pour la quatrième la saison précédente, est maintenant nettement dépassée par celle-ci. En Hongrie, Massa se retire en raison d'une maladie ; Paul di Resta le remplace et se qualifie en dix-neuvième position après trois ans d'absence. Le , Massa annonce sa décision de se retirer de la Formule 1 à l'issue de la saison[23]. L'écurie se classe, à nouveau, à la cinquième place au championnat des constructeurs, avec 83 points.
2018-2019 : reléguée en fond de grille
Le , l'écurie britannique titularise Sergey Sirotkin aux côtés de Lance Stroll[24]. Robert Kubica est confirmé en tant que pilote de développement et réserve ; il doit participer à plusieurs sessions d'essais libres et à des essais privés[25].
La saison est une des pires de l'écurie. Régulièrement en fond de grille, la FW41, peu performante, ne permet pas à ses pilotes de jouer les points à la régulière. Lance Stroll inscrit quatre points au Grand Prix d'Azerbaïdjan et au Grand Prix d'Italie où, grâce à la disqualification de Romain Grosjean, le Canadien récupère les deux points de la neuvième place et Sergey Sirotkin celui de la dixième place. L'écurie termine dixième et dernière du championnat avec sept points, le pire résultat de son histoire.
Le , Williams annonce la titularisation de Robert Kubica aux côtés de George Russell, officialisé plus tôt dans la saison[26]. En 2019, les voitures occupent les dernières places sur la ligne de départ ainsi que les dernières places en course loin de la zone des points ; les FW42 concèdent en moyenne trois à quatre secondes au tour aux Mercedes, Ferrari et Red Bull, et entre une et deux secondes aux voitures des autres écuries.
2019 est dans la continuité de la précédente malgré une bonne fiabilité ; Williams est la seule écurie à n'avoir connu aucun abandon après quatorze Grands Prix malgré la casse moteur de Kubica lors des qualifications en Belgique. Williams n'est en mesure de se battre contre aucune écurie et se contente de départs en fond de grille. Robert Kubica, handicapé depuis son accident en rallye, rencontre beaucoup de difficultés et est souvent dominé par son équipier, au point de terminer à un tour de ce dernier en Autriche. Lors du Grand Prix d'Allemagne, Kubica, initialement classé douzième, est reclassé dixième après la pénalisation des pilotes d'Alfa Romeo Racing Kimi Räikkönen et Antonio Giovinazzi ; il inscrit le seul point de la saison de l'écurie. Le , un communiqué commun de Williams et Kubica indique que le Polonais quitte l'écurie à la fin de la saison[27].
Lors du Grand Prix de Hongrie 2020, l'écurie hisse ses deux monoplaces en Q2 (George Russell 12e et Nicholas Latifi 15e) ce qui n'était plus arrivé depuis le Grand Prix d'Italie 2018. En course, Russell termine dix-huitième, devant son coéquipier qui termine à cinq tours du vainqueur.
Elle a terminé quatre fois à la porte de points en se classant onzième et n'en inscrira aucun pour la toute première fois de son histoire.
2020 : rachat de Williams par Dorilton Capital
Le , Williams est rachetée par le fonds d'investissement américain Dorilton Capital. La structure conserve ses installations à Grove en Angleterre et sa dénomination[28]. Le , dans un message video adressée « à tous nos adorables fans », Claire Williams annonce que sa famille se retire de la Formule 1 et qu'elle quittera son rôle de team principal de l'écurie dans la foulée du Grand Prix d'Italie à Monza[29] : « Les temps ont été durs, la décision a été difficile à prendre. Notre stratégie nous a conduits à vendre l'écurie à Dorilton Capital. Nous savons qu'ils seront des grands propriétaires, ils ont un grand respect pour notre histoire et notre héritage. Ils continueront à courir avec le nom Williams. Et avec la puissance de feu financière dont ils disposent, je suis certaine qu'ils peuvent ramener cette équipe là où nous voulons la voir, c'est à dire sur le devant de la grille »[29].
2021 : retour sur le podium
Le duo George Russell et Nicholas Latifi est reconduit en 2021 ; l'écurie connaît des améliorations et peut se battre plus régulièrement pour la Q2 en qualification. Après plusieurs épisodes malchanceux à Imola, au Grand Prix de Styrie puis au Grand Prix d'Autriche où l'équipe pouvait espérer marquer quelques points, Williams obtient son meilleur résultat depuis 2017 lors du rocambolesque Grand Prix de Hongrie grâce aux dix points des septième et huitième places de Latifi et de Russell.
Deuxième des qualifications du Grand Prix de Belgique, George Russell permet à Williams de prendre son premier départ en première ligne depuis le Grand Prix d'Italie 2017 où Lance Stroll s'était élancé de la même position, profitant des déclassements de Max Verstappen et Daniel Ricciardo[30] ; il s'agit du meilleur résultat en qualification d'une Williams depuis le Grand Prix d'Allemagne 2014 et la deuxième place de Valtteri Bottas[31]. Deuxième d'une course d'un seul tour, Russell monte sur son premier podium dans la discipline et permet à Williams d'obtenir son premier podium depuis le Grand Prix automobile d'Azerbaïdjan 2017 tandis que Latifi prend le point attribué à la neuvième place[32].
Pilotes champions du monde sur Williams
Résultats en championnat du monde de Formule 1
Saison | Écurie | Châssis | Moteur | Pneus | Pilotes | Grands Prix disputés |
---|---|---|---|---|---|---|
1981 | Équipe Banco Occidental | Williams FW07 | Ford-Cosworth | Michelin | Emilio de Villota | 1 (0) |
Logos
- Williams Grand Prix Engineering (1977-1978)
- Albilad-Saudia Williams Racing Team (1979-1981)
- Canon Williams Honda Team (1985-1987)
- Canon Williams Team (1988-1993)
- Rothmans Williams Renault (1994-1997)
- Winfield Williams (1998-1999)
- BMW Williams F1 (2000-2005)
- Williams F1 Team (2006)
- AT&T Williams (2007-2011)
- Williams F1 Team (2012)
- Williams F1 Team (2013)
- Williams Martini Racing (2014-2018)
- Rokit Williams Racing (2019)
- Williams Racing (2020-)
Notes et références
- « Classements du championnat du monde après le Grand Prix d'Italie 2003 » (consulté le )
- Wolff entre dans le capital de Williams, sur formula1.com, consulté le 13 décembre 2009
- Wolff, nouvel actionnaire Williams, sur f1-live.com, consulté le 20 novembre 2009
- Williams explique sa décision d’entrer en bourse, sur AutoMoto365.com, consulté le 24 janvier 2011
- F1 – Williams en bourse demain avec une action à 25 €, s tomorrownewsf1
- Williams prépare sa révolution, sur motorsport.nextgen-auto
- Mike Coughlan prend du galon, sur lequipe.fr
- Officiel : Williams avec Renault en 2012, sur motorsport.nextgen-auto.com, consulté le 4 juillet 2011
- Williams élimine "l’incertitude" Cosworth, sur motorsport.nextgen-auto.com, consulté le 4 juillet 2011
- (en) « Williams F1 Confirms Bruno Senna for 2012 », sur williamsf1.com, (consulté le )
- « Bruno Senna fera équipe avec Pastor Maldonado chez Williams », sur automoto365.com, (consulté le )
- Alexander Wurz engagé par Williams en 2012
- « Deux femmes en F1 en 2012 », sur le10sport.com,
- (en) « Adam Parr to Leave Williams Grand Prix Holdings », sur williamsf1.com,
- Olivier Ferret, « Départ choc d'Adam Parr chez Williams ! », sur motorsport.nextgen-auto.com,
- « Le Québécois Lance Stroll intègre le programme de développement de Williams », La Presse Canadienne, (lire en ligne)
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- Emmanuel Touzot, « Officiel : Mercedes confirme le départ de Paddy Lowe », sur auto.com, Nextgen-Auto.com, (consulté le ).
- (en) Formula One Administation, « Bottas to Mercedes, Massa to re-join Williams », sur formula1.com, (consulté le )
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- Stéphane Vrignaud, « Felipe Massa prendra sa retraite à la fin de la saison », Eurosport, (lire en ligne)
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- Olivier Ferret, « Officiel : L’équipe Williams est revendue à Dorilton Capital. Williams gardera son nom », sur motorsport.nextgen-auto.com, (consulté le )
- « Claire Williams démissionne de son poste de directrice adjointe de l'écurie de F1 », sur léquipe.fr, (consulté le )
- « Williams - Grands Prix disputés », sur statsf1.com, (consulté le )
- Fabien Gaillard, « Russell n'avait "rien à perdre" et a frôlé la pole position. », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- « Williams - Podium », sur statsf1.com, (consulté le )
Liens externes
- (en) Site officiel
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