Vachères
Vachères est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Vachères (rivière) et Vachères-en-Quint.
Cet article possède des paronymes, voir Vacheresse (homonymie) et La Vacherie.
Vachères | |||||
Le village de Vachères. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Alpes-de-Haute-Provence | ||||
Arrondissement | Forcalquier | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Haute-Provence-Pays de Banon | ||||
Maire Mandat |
Alain Clapier 2020-2026 |
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Code postal | 04110 | ||||
Code commune | 04227 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
285 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 12 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 55′ 56″ nord, 5° 38′ 21″ est | ||||
Altitude | Min. 499 m Max. 865 m |
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Superficie | 23,42 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Reillanne | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Le nom de ses habitants est Vacherois[1].
Géographie
Localisation
Village perché située à 7 km d'Aubenas-les-Alpes[2], 11 km de Saint-Michel-l'observatoire et 21 km de Forcalquier.
Les communes limitrophes de Vachères sont Banon, Revest-des-Brousses, Aubenas-les-Alpes, Reillanne, Sainte-Croix-à-Lauze, Simiane-la-Rotonde et Oppedette.
Géologie et reliefs
C'est un village perché à 830 m d’altitude[3], dans le parc naturel régional du Luberon, entre le Luberon et la montagne de Lure. Depuis son point culminant à 865 m la vue s'étend sur sept départements[3], englobant les sites du pic Saint-Loup à l'ouest et de la Sainte-Baume au sud.
Environnement
La commune compte 454 ha de bois et forêts[1].
Voies routières
L'accès à Vachères se fait par la route départementale RD 14, entre Banon et Reillanne.
Transports en commun
- Transport en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Commune desservie par le Réseau des lignes régulières de transport des Alpes-de-Haute-Provence[4].
Lieux-dits et hameaux
En dehors du village, la commune compte un hameau : Pichovet.
Risques majeurs
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Banon auquel appartient Vachères est en zone 1a (sismicité très faible mais non négligeable) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[5], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[6]. La commune de Vachères est également exposée à trois autres risques naturels[6] :
- feu de forêt ;
- inondation ;
- mouvement de terrain : la commune est presque entièrement concernée par un aléa moyen à fort[7].
La commune de Vachères n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[8]. Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[8] et le Dicrim n’existe pas non plus[9].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle en 1994, pour des inondations, des coulées de boue et des glissements de terrain[6]. Bien que considérée comme peu sismique, le tremblement de terre du 23 février 1887 (épicentre à Bussana Vecchia) a été très fortement ressenti dans la commune, avec une intensité macro-sismique ressentie de VII sur l’échelle MSK (larges lézardes dans les murs, chutes de cheminées)[10],[11].
Hydrographie et les eaux souterraines
Cours d'eau sur la commune ou à son aval[12] :
- La commune est traversée par plusieurs ruisseaux, affluents du Largue.
- ravins de pierrefeu, d'aiguebelle, de la combe fresque,
- ruisseau d'aiguebelle.
Vachères dispose d'une station d'épuration d'une capacité de 350 équivalent-habitants[13].
Climat
Climat classé Cfb dans la classification de Köppen et Geiger[14].
Urbanisme
Typologie
Vachères est une commune rurale[Note 1],[15]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (48,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (39,7 %), zones agricoles hétérogènes (27,3 %), terres arables (16,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,6 %), prairies (6,8 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Toponymie
Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois en 1274 (de Vaqueriis), est le pluriel du nord-occitan vachièro, pour vacherie[22]. Ce qui a donné Vachièras en vivaro-alpin et en provençal de norme classique et Vachièro selon la norme mistralienne.
Du latin vaccaria, du mot latin vacca (« vache ») avec le suffixe –aria.
Histoire
Préhistoire
Le territoire de la commune a été fréquenté pendant différentes périodes de la Préhistoire : deux sites chasséens (Chausson, Grand roi) et dix sites chalcolithiques (plateau des Moulins, Grange des Bois, Richard, la Plaine, Soulouri, le Collet d’Auberasse, les grands Adrets, Pichoyet, Sylvabelle, Mont-Saint-Laurent) ont été répertoriés[23]. Le site du plateau des Moulins est encore occupé au Néolithique, à l’Âge du bronze, et à l’Âge du fer. Le site du plateau de Quinson ou de Saint-Antoine est occupé durant la Protohistoire, le Haut-Empire romain et au Moyen Âge[24].
Cette abondance de sites, notamment néolithiques, qui se confirme dans les communes voisines d’Oppedette et Simiane-la-Rotonde, est expliquée par la nature du sol : grès et sables cénomaniens, grès verts du clansayésien-albien, qui sont aisément cultivables avec des outils rustiques ou une araire qui ne travaille le sol qu’en surface. Ces sols acides favorisent en outre la pousse de plantes facilement inflammables (cystes, bruyère), donc favorisant une culture sur brulis[25].
Antiquité
Le territoire de Vachères fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), dont le territoire s’étend du sud des Baronnies à la Durance. Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au IIe siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron)[26].
Tout autour de Vachères, de nombreux vestiges gallo-romains ont été retrouvés, attestant de la présence de plusieurs habitats. Au nord du village, les statues d'un cavalier et d'un personnage debout, probablement liées à un monument funéraire, ont été découvertes dans les années 1920[27]. Un dolium et des dalles épigraphiques sont découverts à la Conseillère.
C'est de l'époque gallo-romaine que date une célèbre statue de guerrier trouvée en 1865 sur un terrain du jas de Bellevue, à un kilomètre à l'ouest du village : le guerrier de Vachères[28], mais connue localement bien avant[29]. D'une hauteur initiale d'environ 2 m, elle ne mesure plus actuellement que 1,53 cm[27]. La pierre utilisée est un calcaire d'origine locale, et les études ont permis de déterminer le mode de taille (en délit) et la taille du ciseau utilisé (22 mm de large, sauf pour les détails de la cotte de mailles, pour lesquels le gravelet a été utilisé). Le guerrier représenté est vêtu d'une tunique à manches longues et étroites (la manicata) et protégé par une cotte de mailles à épaulières (la lorica). On distingue aussi le ceinturon de cuir (cingulum) orné de clous en quinconce, et supportant le glaive (gladius). Les épaules du guerrier sont couvertes par un manteau, romain (paludamentum[30]) ou gaulois des Alpes (sagum)[31], et il est appuyé sur son bouclier ovale (le scutum)[32]. Il tenait une arme d'hast dans la main droite, qui a disparu[31]. Tous ces éléments en font un soldat des légions romaines[30],[32]. Il porte également un torque autour du cou, ce qui indique ses origines gauloises. On a donc affaire à un guerrier gallo-romain, dans sa tenue d'apparat, engagé comme auxiliaire, typique de l'époque augustéenne (fin du Ier siècle av. J.-C. ou début du Ier siècle)[33],[34]. En 1892, elle est achetée par le musée Calvet d'Avignon au paysan qui l'exposait dans la cour de sa ferme et actuellement exposée au musée lapidaire d'Avignon[30],[28].
Moyen Âge
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire[35].
Le village se fortifie au XIIIe siècle[3]. L’église paroissiale Saint-Christophe relevait de l’évêque d’Apt jusqu’au début du XIIe siècle ; ensuite, elle passe avec les revenus qui lui sont attachés au chapitre d’Apt[36].
La communauté relevait de la viguerie de Forcalquier[36]. Un petit établissement de franciscains se trouvait à Notre-Dame-de-Bellevue[36].
Il a existé une famille de Vachères. Le premier connu d'une lignée est Osse de Vachères né vers 1360, puis Reybaud de Vachères né vers 1390, puis Pierre de Vachères né vers 1420, puis Boniface de Vachères né vers 1450 et mort avant 1493, seigneur du Revest des Brousses, seigneurie qu'il constitue en dot à sa fille : Delphine de Vachères née en 1475 et décédée en 1547 qui épousa en 1493 Pierre de Mathieu.
Période moderne
Durant la Révolution française, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Enchastrayes[37].
Un certain Maillet de Vachères, futur évêque de Tulle et réfractaire, se cacha dans les grottes et souterrains du Monastier-sur-Gazeille, dont il attribua ensuite ses pénibles rhumatismes[38].
Période contemporaine
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 8 habitants de Vachères sont traduits devant la commission mixte, la peine la plus courante étant la déportation en Algérie[39].
Comme de nombreuses communes du département, Vachères se dote d’une école bien avant les lois Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[40]. La même instruction est donnée aux filles, bien que la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants. Vachères est ainsi en avance sur la loi Duruy de 1867[41].
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à Vachères. Le vin produit était destiné à l’autoconsommation. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[42]. De la même façon, l’olivier, cultivé sur de petites surfaces au XIXe siècle, jusqu’à l’altitude de 600 mètres, exceptionnellement jusqu’à 700 mètres, a aujourd’hui disparu[43].
Politique et administration
Municipalité
Intercommunalité
Vachères a fait partie, de 2002 à 2016, de la communauté de communes du Pays de Banon, puis depuis le , de la communauté de communes Haute-Provence Pays de Banon.
Budget et fiscalité
Taxe | Part communale | Part intercommunale | Part départementale | Part régionale |
---|---|---|---|---|
Taxe d'habitation | 7,80 % | 0,55 % | 5,53 % | 0,00 % |
Taxe foncière sur les propriétés bâties | 16,00 % | 1,32 % | 14,49 % | 2,36 % |
Taxe foncière sur les propriétés non bâties | 44,50 % | 4,18 % | 47,16 % | 8,85 % |
Taxe professionnelle | 9,40 % | 0,94 % | 10,80 % | 3,84 % |
La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.
Budget et fiscalité 2017
En 2017, le budget de la commune était constitué ainsi[52] :
- total des produits de fonctionnement : 293 000 €, soit 1 127 € par habitant ;
- total des charges de fonctionnement : 230 000 €, soit 884 € par habitant ;
- total des ressources d'investissement : 62 000 €, soit 239 € par habitant ;
- total des emplois d'investissement : 31 000 €, soit 121 € par habitant ;
- endettement : 136 000 €, soit 522 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
- taxe d'habitation : 12,08 % ;
- taxe foncière sur les propriétés bâties : 11,29 % ;
- taxe foncière sur les propriétés non bâties : 37,24 % ;
- taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
- cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2015 : médiane en 2015 du revenu disponible, par unité de consommation : 17 763 €[53].
Enseignement
Établissements d'enseignements[54] :
- La commune est dotée d’une école primaire[55],[56].
- Collèges à Forcalquier, Banon, Manosque,
- Lycées à Manosque.
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[57]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[58].
En 2018, la commune comptait 285 habitants[Note 2], en augmentation de 9,2 % par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence : +1,33 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
L’histoire démographique de Vachères, après la saignée des XIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure jusqu’en 1866. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1921, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1841[61]. Le mouvement de baisse se poursuit jusqu’aux années 1970. Depuis, la croissance de la population a repris, permettant un doublement par rapport au plus bas niveau (1975).
Économie
Agriculture
- Élevage et agriculture de moyenne montagne.
Les terroirs des Collines de Vachères forment une poche agricole cernée de boisements. La régression des cultures et des zones de parcours à moutons entraîne le développement des landes et des friches qui évoluent en boisement dominé par le chêne blanc et le pin sylvestre[63].
Tourisme
Commerce
Le Bistrot des Lavandes, qui porte le label Bistrot de pays[67], adhère a une charte qui a but de « contribuer à la conservation et à l’animation du tissu économique et social en milieu rural par le maintien d’un lieu de vie du village »[68].
Lieux et monuments
La commune compte quatre châteaux, deux églises, plusieurs chapelles de campagne, un prieuré, 3 moulins, des calades (rues empierrées), des restes de remparts, un portail du XIIIe siècle, des maisons d'époque Renaissance avec fenêtres à meneaux, des enseignes gravées.
Musée
La salle de classe des filles a été aménagée en musée de paléontologie et d’archéologie[69]. Parmi les collections du musée municipal créé en 1958 et réaménagé en 1997 :
- un squelette-fossile de bachithérium, vieux de 30 à 35 millions d'années (tertiaire, oligocène, stampien), trouvé en 1981. C'est le seul squelette complet du genre Bachitherium connu jusqu'à nos jours, d'où son importance, ce mammifère est l'ancêtre des gazelles indiennes et africaines actuelles, voir site
- la statue d'un guerrier celto-ligure de l'armée de l'empereur Auguste. Cette statue, impressionnante par sa taille et par la finesse de ses ciselures a été découverte en 1865 et il semblerait qu'elle était érigée dans un mausolée qui couronnait la commune. C’est la plus importante statue gallo-romaine du département, qui est exposée au musée Calvet d’Avignon.
Église St-Christophe
L’église Saint-Christophe, ancienne église paroissiale, est de style roman. Construite au XIIIe siècle, la voûte en berceau brisé de la nef, qui couvrait les trois travées, s’est effondrée au début des années 1960.[70] À la suite d'une restauration audacieuse avec un mariage d'architecture médiévale et contemporaine, elle accueille en mai, juillet et août des expotions et des concerts avec une belle vue sur le plateau de Vachères ![71]
Architecture militaire
En arrivant au village, on aperçoit les restes de l’ancienne enceinte : coffrage de la courtine, tour ronde engagée, tour carrée ; on peut aussi suivre le tracé, qui rejoignait le château et la façade de l’église, qui étaient intégrés aux fortifications[72].
Le château domine le village. Sa première construction est médiévale, et il en reste les parties inférieures. L’essentiel de la construction actuelle est du XVIe siècle, notamment une fenêtre à meneau. Au XVIIIe siècle, de nombreuses fenêtres arrondies ont été percées[73].
Le campanile, ou tour de l’Horloge, est une ancienne porte, construite autant pour la défense que pour le prestige, au XVIe siècle. Elle est ornée d’une rangée de huit arcs à accolades, supportant des corbeaux[74].
Architecture civile
Le château bas est une gentilhommière, à trois tours, datant de la fin du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle[75]. Un pigeonnier a été aménagé dans une tour[76].
La façade du château du Colombier, enserrée entre deux avant-corps, s’élève sur deux étages, percée de fenêtres en plein cintre. La cour, close par un mur en courbes, orné de paniers de fleurs sculptées, s’ouvre par un portail pris entre deux piliers à bossages. Il est construit au milieu du XVIIe (1649-1652) pour l’essentiel. Quelques parties (fenêtres de la façade principale, cour, décoration du rez-de-chaussée, dont les gypseries), sont ajoutées au milieu du XVIIIe siècle[77]. Les dix-huit tentures peintes sont de Duplessis de Carpentras, qui les réalisa entre 1748 et 1752, représentant des scènes pastorales au salon, des scènes de chasse et rustiques, une représentation de la lanterne magique dans la salle à manger, une marchande d’oublies, et des camaïeux gris bleu et doré ornent la chambre aux alcôves[78]. Toutes ces peintures sont classées monuments historiques au titre objet[79].
On compte également de très nombreuses maisons du XVIe siècle dans le village, aux arcs surbaissés, à fenêtres à croisées ou en plein cintre, construite parfois en pierre de taille[80], ainsi que plusieurs hôtels ou maisons particulières du XVIIIe siècle dont la construction, sans être richement ornée, est régulière et soignée[81].
Habitat traditionnel
Les différentes formes d’habitat traditionnel provençal sont représentées dans la commune : village perché avec maisons en hauteur, où hommes et bêtes vivaient sous le même toit, mais aussi des maisons isolées dans les collines. Au XIXe siècle se sont ajoutées hors du village des maisons à terre. Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain.
- Un ancien moulin en ruine.
- Des maisons en hauteur dans le village.
- Une maison à terre.
- Autre vue de la maison à tours.
- Une maison à tours, dite "Le château", près de Vachères.
- Un cabanon près de Vachères.
Les pigeonniers de particuliers sont souvent construits au XIXe siècle, et se signalent par des plaques vernissées en façade, protégeant les oiseaux des rongeurs. L'approvisionnement en eau des différentes constructions était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture.
Les cabanons fournissent un habitat aménagé près de champs ou de vignes éloignées.
Art religieux
L’église paroissiale est construite de 1866 à 1869, le clocher en 1872. La nef compte trois travées ; deux bas-côtés courent au nord et au sud. Le chœur est voûté d’arêtes[82]. Deux vitraux représentent saint Sébastien et saint Pierre (apôtre)[83]. Elle possède trois chandeliers de cuivre doré et repoussé, des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, classés[84].
L’église Saint-Christophe, ancienne église paroissiale, est de style roman. Construite au XIIIe siècle, la voûte en berceau brisé de la nef, qui couvrait les trois travées, s’est effondrée au début des années 1960. L’abside est rectangulaire ; au-dessus de l’arc triomphal[85], le clocher-mur est médiéval de façon certaine[86]. À la suite d'une restauration audacieuse avec un mariage d'architecture médiévale et contemporaine, elle accueille en mai, juillet et août des expotions et des concerts avec une belle vue sur le plateau de Vachères ![71]
La chapelle Saint-Ambroise de la Conseillère, du XIe siècle, est établie sur un site fréquenté au Néolithique. Elle possède une nef unique voûtée en pierres sèches, et une abside en cul-de-four. Elle a été agrandie et transformée en grange[87].
La chapelle Notre-Dame de Bellevue date de la fin du XIe siècle, malgré toutes les parties manquantes (chœur et transept) ; la façade occidentale possède une fenêtre géminée de cette époque, même si elle a été restaurée depuis[88]. La chapelle Saint-Ambroise, à la Conseillère, fait actuellement office de bergerie[36].
Équipements et services
Équipements existants ou en projet
Existants :
- Foyer rural,
- Bibliothèque.
- Logements Maison Chênelet (quatre logements en eco-construction),
- Logements Maison Blanc.
En projet :[92]
Santé
Professionnels et établissements de santé[93] :
- Médecins à Reillanne, Saint-Michel-l'Observatoire, Céreste, Banon,
- Pharmacies à Céreste, Mane, Banon,
- Hôpitaux à Manosque, Saignon, Apt,
- Centre hospitalier de Digne-les-Bains.
Vie locale
Cultes
La paroisse est rattachée à un groupe inter-paroissial qui comprend Aubenas-les-Alpes, Céreste, Dauphin, Lincel, Mane, Montfuron, Montjustin, Oppedette, Reillanne, Sainte-Croix-à-Lauze, Saint-Maime, Saint-Martin-les-Eaux, Saint-Michel-l'Observatoire, Vachères et Villemus. Le culte est célébré alternativement dans les églises de ces quinze communes[94].
Environnement
- Site à chauve-souris[95].
Personnalités liées à la commune
- Emmanuel Marie Pierre de Gramont (1783-1841), 6e duc de Caderousse, marquis de Vachères et de Codolet, maréchal de camp, membre de la Chambre des pairs sous la Monarchie de Juillet.
Voir aussi
Bibliographie
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, , 559 p.
- Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (notice BnF no FRBNF35450017)
- Fernand Benoit, « Le pilier de Vachères », dans Provence historique, 1954, tome 4, fascicule 16, p. 65-66 (lire en ligne)
- Fernand Benoit, La Provence et le Comtat venaissin. Arts et traditions populaires, Éd. Aubanel, 1992, (ISBN 2700600614)
- Hélène Vésian en collaboration avec Évelyne Falvard et Claude Gouron, Châteaux et bastides en Haute Provence aux XVIe siècle, XVIIe et XVIIIe siècles, Avignon, Aubanel, , 167 p. (ISBN 2-7006-0145-9)Le Colombier de Vachères, pp.93 à 95
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)Vachères, p. 1194
- Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
- Inventaire national du patrimoine naturel de la commune
Articles connexes
Liens externes
- Vachères, site officiel
- Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
- (fr) Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Inventaire et protections réglementaires de l'environnement des communes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Roger Brunet, « Canton de Reillanne », Le Trésor des régions, consultée le 9 juin 2013
- Lieux et itinéraires
- Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 p. (non paginé) (ISBN 2-7399-5004-7)
- Réseau des lignes régulières de transport des Alpes-de-Haute-Provence
- Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), 2008, p. 39
- Ministère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement, Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 1er septembre 2012
- Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, p. 37
- Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 98
- Formulaire de recherche, base Dicrim, consultée le 1er septembre 2012
- BRGM, « Épicentres de séismes lointains (supérieurs à 40 km) ressentis à Vachères », Sisfrance, mis à jour le 1er janvier 2010, consulté le 1er septembre 2012
- BRGM, « fiche 1130045 », Sisfrance, consultée le 1er septembre 2012
- L'eau dans la commune
- Description de la station
- Table climatique
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
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