Sisteron

Sisteron (en occitan provençal Sisteroun (norme mistralienne)/Sisteron (norme classique)) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Cet article possède des paronymes, voir Albertet de Sisteron et Raymond Sisteron.

Sisteron

La ville et la citadelle vues depuis le plan d'eau.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Intercommunalité Communauté de communes du Sisteronais-Buëch
(siège)
Maire
Mandat
Daniel Spagnou
2020-2026
Code postal 04200
Code commune 04209
Démographie
Gentilé Sisteronais
Population
municipale
7 579 hab. (2018 )
Densité 151 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 11′ 28″ nord, 5° 56′ 50″ est
Altitude Min. 448 m
Max. 1 145 m
Superficie 50,21 km2
Élections
Départementales Canton de Sisteron
(bureau centralisateur)
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Sisteron
Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
Sisteron
Géolocalisation sur la carte : France
Sisteron
Géolocalisation sur la carte : France
Sisteron
Liens
Site web www.sisteron.fr

    Capitale des Sogiontiques (Sogiontii), l’antique Segustero est, à partir de l’époque romaine et de la construction du pont sur la Durance, un point de passage stratégique. Un pont pouvait d'ailleurs exister dès l'époque gauloise à cet endroit où la voie héracléenne rejoint le territoire des Voconces. Ce pont majeur pour toute la région lui vaut un rayonnement millénaire.

    Ce rôle conduit à des fortifications très anciennes et un évêché local dès le VIe siècle. Du point de vue administratif, la communauté se voit attribuer une charte consulaire au XIIe siècle, transformée plus tard en viguerie et district après la Révolution et fut souvent une frontière. Preuve encore, les frères pontifes d'Hospitaliers[1],[2] demandent et obtiennent leur rattachement aux Templiers.

    Avec la multiplication très récente des franchissements de la Durance, elle perd de son importance, et elle ne retrouve jamais son évêché après la Révolution. C’est actuellement une petite ville industrielle et touristique (usine pétrochimique et industries gravitant autour des abattoirs).

    Géographie

    Sisteron et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).
    Vue aérienne de Sisteron

    Sisteron se situe à 485 m d'altitude, sur les rives de la Durance, à 45 km de Forcalquier, à 133 km de Marseille, à 145 km de Grenoble et à 180 km de Nice.

    La ville occupe une position privilégiée, proche du confluent du Buëch et de la Durance, à l’endroit où cette dernière franchit la cluse de la Baume, sur un site facile à fortifier. Le site de Sisteron est un site-pont, le seul où un pont subsista de façon durable sur la Durance, de l’Antiquité au XIXe siècle.

    Surnommée « la Porte de la Provence », elle confine au Dauphiné. Elle possède de nombreux monuments dont sa citadelle, face au rocher de la Baume dont les strates sont presque verticales, une cathédrale du XIIe siècle, Notre-Dame des Pommiers, cinq tours, plusieurs chapelles et les vestiges d'anciens couvents. C'est une ville qui accueille de nombreux touristes attirés par son climat méditerranéen, avec une moyenne annuelle de 300 jours de soleil, son patrimoine riche et varié, son plan d'eau ou son aérodrome.

    Géologie

    Le rocher de la Baume.

    Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, le glacier de la Durance s’avance jusqu’à Sisteron. Le glacier rissien franchit la cluse et ses eaux de fonte donnent naissance à la Durance entre le Montgervis et la montagne de Briasc. La vallée du Buëch était également en glace jusqu’à Montrond. Le glacier de Würm est moins important et s’arrête approximativement au niveau du Plan de la Baume sans remonter dans la vallée du Buëch[3].

    Environnement

    La commune compte 1 573 ha de bois et forêts[4].

    Transports

    La commune est dotée d'une gare ferroviaire desservie par les TER de la relation Marseille-Briançon, ainsi que d'une gare routière.

    Traversée par la départementale 4085 (route Napoléon), Sisteron est aussi desservie par l'A51 (tronçon Marseille-Gap), avec deux gares de péages (Sisteron nord et Sisteron sud).

    Un tunnel, ouvert à la circulation en 1957, a été percé sous la butte portant la citadelle. Tout en facilitant la traversée de cette ville de passage, il a permis de préserver tout son cachet ancien.

    Climat

    Durance gelée à Sisteron au cours de l'hiver 1907.
    La Durance gelée et Sisteron sous la neige durant l'hiver 1907.

    La commune est sous l'influence d'un climat de transition où se combinent le climat méditerranéen des Alpes-de-Haute-Provence et un climat alpin. Ce qui offre dans les années extrêmes un contraste entre des étés caniculaires et des hivers froids[5].

    Les pluies sont rares mais soumises au rythme des épisodes méditerranéens où les orages se transforment en déluges. Par contre, les journées d'été sont chaudes et les nuits fraîches. Si l'hiver peut être froid, le ciel est rarement couvert et le soleil est toujours là grâce au mistral qui, en dépit de ses rafales, n'atteint jamais la violence qui est la sienne dans la vallée du Rhône[5].

    La moyenne annuelle est de 300 jours de soleil et l'automne, long et tiède, est une saison particulièrement agréable[5].

    Statistiques 1981-2010 et records Station SISTERON (04) Alt: 500m 44° 13′ 24″ N, 5° 54′ 54″ E
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −4,2 −3 0,6 3,8 8,2 11,5 13,2 13 9,5 5,9 0,6 −3,3 4,7
    Température moyenne (°C) 1,6 3,7 7,7 11 15,5 19,9 22 21,5 17,1 12,6 6,4 2,1 11,8
    Température maximale moyenne (°C) 7,5 10,4 14,8 18,1 22,9 28,2 30,9 30,1 24,7 19,2 12,2 7,5 18,9
    Record de froid (°C)
    date du record
    −18
    12.2010
    −16,6
    01.2010
    −12,8
    02.2005
    −5,2
    08.2021
    −1
    17.2012
    1,9
    03.2006
    5,7
    17.2000
    4,7
    31.2010
    0,2
    29.2007
    −4,7
    30.2012
    −11,4
    18.2007
    −16,1
    18.2010
    −18
    2010
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    21,2
    10.2015
    24,6
    24.2020
    27,1
    31.2012
    29,7
    09.2011
    33,4
    24.2009
    41
    28.2019
    37,8
    23.2004
    40,2
    12.2003
    34
    04.2016
    29,9
    12.2011
    22,5
    10.2015
    17,3
    06.2001
    41
    2019
    Précipitations (mm) 56 47,6 52,3 72,6 73,9 50,8 25,2 46,1 94,9 114,8 108 79,8 822
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 6,3 4,9 6,5 7,5 8,1 5 3,5 5,2 5,9 8,1 7,5 7,4 75,9
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 3,2 2,4 3,4 4,3 4,3 2,8 1,6 2,8 3,8 5 4,6 3,9 42
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 1,7 1,4 1,6 2,4 2,8 1,7 0,8 1,5 3,1 3,3 3,2 2,4 25,7
    Source : [MétéoFrance] « Fiche 04209005 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/05/2021 dans l'état de la base

    Risques naturels et technologiques

    Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Sisteron est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[6], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[7]. La commune de Sisteron est également exposée à trois autres risques naturels[7] :

    • feu de forêt ;
    • inondation (dans les vallées de la Durance et du Buëch) ;
    • mouvement de terrain : quelques versants de la commune sont concernés par un aléa moyen à fort[8].

    La commune de Sisteron est de plus exposée à plusieurs risques d'origine technologique[9] :

    • celui de transport de matières dangereuses, par rail, route et canalisations[9], essentiellement pour alimenter en matières premières les usines Seveso seuil haut appartenant aux sociétés Arkema à Saint-Auban et Sanofi à Sisteron[10] :
    • le deuxième risque majeur d'origine technologique est le risque industriel, lié à la présence de deux usines classées Seveso[14] :
    • enfin, le dernier risque technologique est le risque de rupture de barrage[15]. En cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l'onde de submersion. À Sisteron, qui fait partie de la zone d'inondation spécifique (supérieure à la crue maximale de la Durance)[16], elle aurait encore assez de puissance pour remonter dans celle du Buëch sur 12 km[17]. Le centre de Sisteron, situé à 60 km du barrage, serait atteint en deux heures et dix-sept minutes, mais l'eau continuerait de monter pendant deux heures et dix minutes après l'arrivée de l'onde de submersion. Retenue par la clue de Sisteron, la Durance monterait au maximum 53 m au-dessus de son cours normal (soit une altitude de 513 m NGF). Au nord de la cluse, les quartiers de La Baume, des Coudoulets, Plan de la Baume, et les zones industrielles seraient recouverts de plusieurs dizaines de mètres d'eau. Au sud de la Baume, les hauteurs d'eau seraient moindres, atteignant les 486 m, soit plus de 20 m au-dessus du cours normal. Cela suffirait à toucher le lycée, la gare, et à recouvrir l'autoroute[18].

    Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été prescrit en 2003 pour les risques d'inondation, de mouvement de terrain et de séisme[9] mais le Dicrim n'existe pas[19].

    La commune a été l'objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle : en 1985 et 1994 pour des glissements de terrain, pour des inondations et des coulées de boue en 1993, 1994, 2008 et 2019, pour des sécheresses ayant entraîné des mouvements de terrain en 1989, 1999, 2005 et 2019[7]. Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de V sur l'échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d'objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l'intensité peut être plus forte à l'épicentre[20] :

    • le séisme du , d'une intensité ressentie à Sisteron de V et demi et dont l'épicentre était situé à Sisteron même[21],
    • le séisme du , d'une intensité ressentie à Sisteron de VI et dont l'épicentre était situé à La Motte-du-Caire[22],
    • le séisme du , avec une intensité ressentie de V et Bussana Vecchia pour épicentre[23],
    • le séisme du , avec une intensité ressentie de V et un épicentre situé à Sisteron[24].

    Toponymie

    Dans l’Antiquité, le nom de la ville est attesté sous la forme Segusterone au IVe siècle ou Segusteronem ; puis civitas Segesteriorum, ensuite Segisterico en 739 ; on trouve encore la forme in comitatu… Sistericense au début du VIIIe siècle[25]. En provençal (occitan) on écrit Sisteroun et prononce [sisteˈɾuⁿ].

    Charles Rostaing considère que le toponyme est construit sur la racine *seg, désignant une colline[26]. Dans l'ouvrage où il collabore avec Albert Dauzat, il écrit cependant « du gaulois et pré-gaulois seg « hauteur », et d'un triple suffixe -est-er-one ». Pour Ernest Nègre, il est peut-être basé sur le gaulois Sego- « fort », suivi de -ster-, élément permettant à former des comparatifs, ce qui lui donne le sens de « plus fort »[27]. Xavier Delamarre compare avec les nombreux toponymes en Sego- (Sigonce, Suin, etc.) ayant pour base le substantif gaulois sego- « victoire, force » (cf. vieil irlandais seg « force, vigueur »). Sisteron remonterait plus exactement à un type Segu-sterone[28]. Le nom de la ville est en accord avec la topographie et l'histoire, puisqu'à Sisteron siège une citadelle.

    La commune a longtemps été surnommée Rouocha Enchabanaïa « roche embrumée »[29].

    Histoire

    Antiquité

    Sur tout le territoire de la commune ont été faites de nombreuses découvertes archéologiques datant de la Préhistoire et de l’Antiquité.

    La ville, appartenant probablement au peuple gaulois des Sogiontiques (Sogiontii)[30], cliente des Voconces, tire depuis toujours son importance de la traversée de la Durance : les Romains font passer la voie domitienne (Via Domitia) qui reliait l'Italie à l'Espagne par le col du Montgenèvre à Sisteron. Cette étape (mansio à cette époque) est noté sur les gobelets de Vicarello Segusteronem (sur le premier).

    La ville est élevée au rang de civitas de la province des Alpes-Maritimes entre le IIe siècle et la fin du IVe siècle[30],[31] et devient siège du diocèse de Sisteron au Ve siècle (le premier évêque connu apparaît en 449)[32].

    Moyen Âge

    Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire[33].

    Elément culturel très important, une charte communale consulaire fut attribuée à la communauté à une date antérieure au XIIIe siècle. Elle est confirmée par les comtes en 1212[34]. Celle-ci préserve de domination seigneuriale, comporte des allègements fiscaux, établit un lien direct avec le comte en échange de fidélité et de missions particulières.

    C'est à Sisteron, au couvent des cordeliers, que Raimond-Bérenger V, comte de Provence, signe au XIIIe siècle le testament par lequel il attribue le comté de Provence à l'une de ses quatre filles, Béatrice, future femme de Charles d'Anjou, frère de Saint Louis. De là datent les droits des rois de France sur la Provence[35].

    Au Moyen Âge, la ville est une place forte des comtes de Forcalquier au XIe siècle, puis propriété des comtes de Provence, elle est pour ces derniers la frontière du nord. Elle reste cependant un lieu de passage important sur la Durance : c’est ainsi à Sisteron que l’on signale les premiers Roms en France, en 1425[réf. nécessaire]. La ville est le siège d'une baillie dès le XIVe siècle, érigée en viguerie précocement en 1480[36].

    Léguée en 1483 à Louis XI, la Provence rejoint le royaume de France.

    Temps modernes

    Plan général de la citadelle et de la ville de Sisteron en 1693.

    De 1562 à 1594 les guerres de Religion voient les protestants et les catholiques se disputer la ville et sa forteresse qui contrôlent le seul pont sur la Durance. En février 1562, la moitié des protestants de Forcalquier se réfugient à Sisteron[37]. Après les premiers incidents qui voient les protestants saccager la cathédrale, briser son clocher et ses orgues, ainsi que les couvents des cordeliers et des dominicains[38], la ville est assiégée par les catholiques de Sommerive, lieutenant général du roi, en juin 1562[39]. Elle est défendue par son père le comte de Tende, Paulon de Mauvans, Furmeyer et 5 000 hommes. Les chefs protestants s’enfuient de nuit, et la ville est prise le 6 septembre : la garnison est massacrée et les protestants expulsés[40] : ils se réfugient à Lyon. Après l’édit de pacification d’Amboise (mars 1563), ils sont reconduits sous escorte armée[41] par le comte de Tende, gouverneur de Provence, et Paulon de Mauvans, capitaine protestant.

    En 1567, la ville est à nouveau assiégée et prise, par les protestants[40]. Les catholiques Carcès et Sommerive échouent à la reprendre[38], mais les protestants leur restituent cependant. De la même façon, au printemps 1585, les ligueurs tentent un coup de main contre la ville, sans succès[42].

    C'est alors que Jehan Sarrazin est chargé de renforcer la place, et construit la citadelle actuelle de 1589 à 1612[34].

    L’épidémie de peste de 1628-1630 touche Sisteron, apportée soit par un muletier transportant du chanvre, soit par le régiment de Picardie[43]. La fosse contenant des corps passés à la chaux découverte en 1938 au pont du Gournias doit dater de cette épidémie[44].

    Sur l'ordre de Richelieu, le prince Jean Casimir de Pologne est accusé de complot contre la France et est enfermé en 1639 dans le donjon de la citadelle : c’est le début de la carrière de prison politique de la citadelle.

    En 1720, pour empêcher l’extension de la peste de Marseille, un cordon sanitaire est établi sur le Jabron. Des barrières gardées par des soldats du régiment de Poitou sont placées sur les ponts du Jabron et du Gournias[45]. Un corps de garde destiné au logement des soldats a été construit à proximité de Notre-Dame du Signavous[46].

    La ville est le siège d’une viguerie jusqu’à la Révolution[47].

    Révolution française

    Alors que des émeutes avaient éclaté en mars 1789 à Sisteron, la nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet événement annonçant la fin de l’arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l’organisation de la France. Immédiatement après l’arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s’empare de la France, par peur du complot des aristocrates désirant recouvrer leurs privilèges. Des rumeurs de troupes en armes dévastant tout sur son passage se propagent à grande vitesse, provoquant des prises d’armes, l’organisation de milices et des violences anti-nobiliaires. Cette Grande Peur, venant de Tallard et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Sisteron et sa région le avant de se propager vers Digne[48]. La ville, dotée d’une garnison, joue un rôle clé dans la solidarité qui s’organise alors : les communautés villageoises voisines se réfugient avec meubles et bétail dans la place forte ; l’arsenal est mis à contribution pour armer les hommes et former une milice bourgeoise, bientôt renommée garde nationale. Elle fournit aussi des munitions à Manosque qui lui en fait la demande[49].

    Dès le 2 août, l’affolement retombe, les faits-divers à l’origine des rumeurs étant éclaircis. Mais un changement important a eu lieu : les communautés se sont armées, organisées pour se défendre et défendre leurs voisins. Un sentiment de solidarité est né à l’intérieur des communautés et entre communautés voisines, et les consuls décident de maintenir les gardes nationales. Aussitôt la peur retombée, les autorités recommandent toutefois de désarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriétaires dans les gardes nationales[49].

    L’évêché est supprimé en 1790. La création d’une société patriotique connaît de multiples rebondissements[50]. Des émeutes sont provoquées par les royalistes le [51]. Cependant, une part importante de la population soutient la Révolution : il y avait 137 adhérents à la société révolutionnaire en 1793[52]. Un cercle d’opposition, Deus providebit, se crée. Environ 40 % de la population masculine fréquente la société populaire[53].

    De 1790 à 1800, la ville est le siège du District de Sisteron.

    XIXe siècle

    Gravure de Sisteron en 1838.

    Comme de nombreuses communes du département, Sisteron se dote d’école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède une seule, installée au chef-lieu[54]. Comme la loi Falloux (1851) l’y oblige, une école de filles est aussi ouverte[55]. La commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve[56]. Sisteron comptait également une salle d’asile (école maternelle).

    En 1884, la commune est touchée par une épidémie de choléra : elle cause 18 morts du 23 août au 5 septembre[57].

    La citadelle est déclassée en 1889[58] et devient propriété de la commune.

    XXe siècle

    La citadelle et la ville après le bombardement du 15 août 1944.

    Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Troisième République recherche des lieux d’internement pour les « indésirables ». La municipalité de Sisteron propose la citadelle, où sont internés des prisonniers politiques (communistes, anarchistes), que le régime de Vichy maintient enfermés pour la durée de la guerre[59].

    Dans les années suivantes, 22 juifs sont arrêtés à Sisteron avant d’être déportés[60].

    Le , premier jour du débarquement de Provence, les B-26 Marauder français et des forteresses volantes américaines du 42nd Bombardment Wing tentent de couper le pont ferroviaire et les ponts routiers qui enjambent le Buëch et la Durance[61]. La météo n'est pas très favorable. Les accès sont atteints, mais les ponts ne sont pas détruits. Le wing de l’USAAF, forcé à une manœuvre d'évitement après son premier passage, se libère des bombes non larguées et plusieurs tombent sur la ville. Le 17 août, une formation de B-26 français revient sur les lieux et réussit cette fois à endommager le pont routier et surtout, à détruire le pont ferroviaire au nord de la ville[62]. Le résultat de ces bombardements alliés : une grande partie de la ville fut détruite et la citadelle gravement endommagée, cent morts[63], trente disparus[64] et deux cents blessés[réf. nécessaire]. La ville est libérée deux jours plus tard par la Task force du général Butler[64],[62] (36e division d’infanterie (US)) venant de Riez. Le lendemain, la colonne américaine se dirige sur Gap et Aspres-sur-Buëch, libérées le 20[62].

    La commune a été décorée, le 11 novembre 1948, de la croix de guerre 1939-1945[65].

    En 1962, un hameau de forestage est construit pour héberger les réfugiés harkis qui sont employés par l’administration des Eaux et Forêts[66].

    Symboles

    Blasonnement :
    De gueules, à un grand S couronné, accompagné de deux fleurs de lis posées une à chaque flanc, et en pointe de deux annelets, tous d'or[67]

    Voir ici une autre représentation du blason de Sisteron.

    La devise de Sisteron est Tuta montibus et fluviis Protégée par les montagnes et les fleuves »)[68].

    Économie

    Agriculture

    Les oliviers de la commune peuvent produire l'huile d'olive de Provence AOC[69]. L'élevage ovin aux alentours de Sisteron est distingué par le Label rouge Agneau de Sisteron[70].

    La culture de l’olivier est encore pratiquée dans la commune. Ainsi, en 2005, on compte encore 73 ha plantés de 3 066 arbres[71], de la variété Tanche[72].

    Industrie

    Usine Sanofi.

    Au nord de la ville se situe l’usine Sanofi-Aventis, spécialisée dans la chimie fine et qui produit des principes actifs à usage pharmaceutique. Elle emploie 656 salariés[73]. C’est le principal employeur de la commune.

    L’usine hydroélectrique et le barrage de St.-Lazare sont une partie des aménagements faits sur la Durance par EDF.

    Les abattoirs, dont une des spécialités est l’abattage d’agneaux Label rouge, sont un autre secteur moteur de l’économie locale. Plusieurs PME des environs (à Sisteron et Mison) transforment et commercialisent les produits de l’abattage :

    • tout d’abord l’Abattoir de Sisteron, spécialisé dans le mouton, qui emploie 56 salariés[74] ;
    • Dufour Sisteron, négociant de viande, également actif dans le secteur de la découpe, emploie 49 salariés aux abattoirs de Gap et Sisteron[75] ;
    • Alpes Provence agneaux, actif dans le commerce de viande de mouton, emploie 25 salariés[76] ;
    • Giraud et fils, négociant en viandes diverses, emploie 20 salariés[77]. Il fait également de la transformation (charcuterie et confiserie) et a reçu une Victoire de l'entreprise (décernée par le conseil général) en 2013[78].

    Le BTP est également représenté par plusieurs PME assez importantes :

    • Gardiol TP, avec 120 salariés[79] ;
    • Minetto, avec 105 salariés[80] ;
    • Garcin, BTP, 21 salariés[81] ;
    • on peut aussi ajouter l’entreprise Sudalpes, négociant en matériel de BTP, qui relève des activités de services mais évidemment dépendant de ce secteur d’activité, et qui emploie 34 salariés[82].

    Activités de services

    La ville possède un aérodrome géré par la Chambre de commerce et d'industrie des Alpes-de-Haute-Provence sur la commune de Vaumeilh. On y trouve deux sociétés Networds, fabricant de décorations adhésives et stickers haute qualité pour aviation et aviation legére, et Electravia.

    Les concessionnaires automobiles sont également de gros employeurs :

    • DAGA, revendeur des véhicules Mercedes-Benz, emploie 47 salariés[83] ;
    • le garagiste et négociant automobile Alpes Sud emploie 23 salariés[84].

    Alpes nettoyage et entretien emploie 75 personnes[85].

    Tourisme

    Plan d'eau de Sisteron.

    Important lieu de passage entre le bassin méditerranéen et les Alpes, Sisteron a une activité touristique principalement estivale. La présence d'un plan d'eau sur les bords de la Durance renforce son attrait.

    Gastronomie

    Politique et administration

    Conseil municipal

    Conseil municipal de Sisteron (mandature 2008-2014)[86]
    Liste Tendance Président Effectif Statut
    « Union pour faire gagner Sisteron »UMPDaniel Spagnou24Majorité
    « Bougeons la ville ensemble »DVGJean-Louis Clément5Opposition
    Conseil municipal de Sisteron (mandature 2014-2020)[87],[88]
    Liste Tendance Président Effectif Statut
    « La force du rassemblement pour Sisteron »UMPDaniel Spagnou25Majorité
    « Un nouvel élan à Sisteron »PSJean-Philippe Martinod3Opposition
    « Renouveau citoyen à gauche »FGCyril Derdiche1Opposition

    Liste des maires

    L'hôtel de ville.

    Intercommunalité

    Sisteron fait partie :

    Services publics

    La commune est dotée de neuf établissements d’enseignement :

    • huit écoles, cinq primaires et trois maternelles[89] ;
    • le collège et lycée polyvalent Paul-Arène[90],[91].

    La ville est également siège de deux circonscriptions d’enseignement, Sisteron (jusqu’à la vallée de l’Ubaye) et Sisteron-Sud.

    Une brigade de gendarmerie chef-lieu de communauté est implantée à Sisteron[92].

    Politique environnementale

    Sisteron est classé trois fleurs au concours des villes et villages fleuris.

    Jumelages

    Sisteron est jumelée à trois villes d'Europe :

    Démographie

    Le nom de ses habitants est Sisteronais[4],[94].

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1716. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[95]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[96].

    En 2018, la commune comptait 7 579 habitants[Note 1], en augmentation de 3,65 % par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence : +1,33 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1716 1765 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841
    6 0943 2654 0003 8913 6424 1254 4294 5463 844
    1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886
    4 3924 5764 5094 3384 2104 5754 2803 9743 864
    1891 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936
    3 9963 9053 8743 7023 5753 3413 3543 3023 378
    1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
    3 4324 0705 3256 2897 2436 4706 5946 9647 251
    2007 2008 2013 2018 - - - - -
    7 2887 3267 3127 579-----
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[97] puis Insee à partir de 2006[98].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Superficie et population

    La ville de Sisteron a une superficie de 50,25 km2 et une population de 7 288 habitants.

    Rang Population Superficie Densité
    France 1363e 1041e 5666e
    Provence-Alpes-Côte d'Azur 114e 151e 230e
    Alpes-de-Haute-Provence 3e 31e 8e
    Arrondissement de Forcalquier 2e 5e 5e
    Canton de Sisteron 1er 1er 1er

    Santé

    Il existe à Sisteron un hôpital dépendant du centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud dont le siège est à Gap[99].

    Vie locale

    Concours des villes et villages fleuris

    La commune est une ville fleurie ayant obtenu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[100].

    Institutions culturelles

    • La bibliothèque municipale
    • Le musée municipal Terre et Temps
    • L'écomusée du pays de Sisteron

    Les Nuits de la citadelle

    Le festival les Nuits de la Citadelle est l'événement important du paysage culturel sisteronais. Depuis plus de cinquante ans, le théâtre de verdure de la Citadelle accueille des spectacles de théâtre, danse ou musique.

    Lieux et monuments

    Considéré comme exceptionnel, le site de la citadelle est classé dès 1925, sur une superficie de 7 hectares. Le classement concerne à la fois la citadelle, le rocher qui la porte, les bois et terrasses, et la perspective sur la ville et la citadelle[101].

    Architecture militaire

    La citadelle de Sisteron, classée monument historique[102] est l'œuvre d'un précurseur de Vauban, Jean Érrard, ingénieur d’Henri IV. De sa position élevée on découvre un superbe panorama sur la ville et la vallée de la Durance. La tour de l'Horloge servit de prison. La vue plonge sur la ville basse et se porte, au nord, jusqu'aux montagnes de Laup et d'Aujour qui ferment le bassin de Laragne.

    Sauvées de la destruction par Prosper Mérimée, cinq tours subsistent de l'enceinte construite en 1372-1373, arrondies vers l’extérieur et ouvertes face intérieur de la ville[103], avec des portions de muraille, éléments classés monuments historiques[104]. Ces cinq tours portent chacune un nom :

    • La tour du Fort au pied de la Citadelle.
    • La tour des Gens d’Arme à proximité de la Poste, la seule ayant été habitée et possédant un toit.
    • La tour de La Médisance à proximité de la Cathédrale, qui a conservé l'escalier intérieur qui donnait accès aux galeries de bois (hourds) prenant appui sur les corbeaux qui les couronnent et les brodent aujourd'hui.
    • La tour Notre-Dame
    • La tour de la porte Sauve car cette tour juxtaposait la porte par laquelle s’enfuirent 1 millier de protestants en 1591.

    Architecture civile

    Les vieilles maisons de Sisteron.

    La vieille ville compte plusieurs vieilles maisons[105] :

    • rue Mercerie, une maison aux baies géminées et dotée d’arches brisées, et dont les chapiteaux sont sculptés de motifs végétaux (XIVe siècle) ; quelques-uns de ces éléments sont inscrits[106] ;
    • hôtel de la Baume, reconstruit en 1946, conserve du début du XIVe une baie géminée et un chapiteau ;
    • quelques maisons des XVe et XVIe siècles rue de la Pousterle ;
    • rue Droite, une maison du début du XVIIe siècle à la belle porte sculptée.

    L’hôpital remonte à la création de l’hospice de charité en 1705 par Guillaume de Saint-Donat. Agrandi plusieurs fois, ses façades ont été refaites et ne présentent plus d’éléments d’origine[107]. Ses façades et ses toitures sont néanmoins inscrites[108].

    Deux bâtiments témoignent de la prospérité de la Belle Époque :

    • la caisse d’Épargne : l’avant-corps est orné d’un fronton brisé à ailerons brisés, entre lesquels est placé le blason de la ville. Il est surmonté d’une couronne et de cornes d'abondance ;
    • l’immeuble Civatte, place du Général de Gaulle, comporte de nombreux détails ornementaux soignés : moulures, sculptures, ferronnerie[109].

    Le pont de la Baume est long de 40 m, et large de 6 ; il repose sur une arche de 28 m de portée. Sa dernière reconstruction date de 1945, après que le précédent a été détruit par les bombardements alliés[110]. Ce pont précédent datait de 1365[110],[111] (réparé en 1501[111]). Le , après une période de fortes pluies, un mur d’une culée s’effondre. Les travaux durent jusqu’en 1886, et restituent un pont plus large et plus léger (avec des parties évidées). Il est également doté de fourneaux de mine, pour le saboter en cas d’invasion[112]. Il remplaçait un pont plus ancien dont des traces subsistent[110],[111].

    Le pont sur le Buëch, proche du confluent avec la Durance, date de 1727. Il est élargi en 1865 par des arcs en cornes de vaches sur les avant et arrière-becs, puis en 1975 par une dalle posée en encorbellement. Il repose sur trois arches en plein cintre, de 22,8, 12 et 12 m, pour une longueur totale de 56 m, une largeur de 4,3 m à l’origine, 7,4 m en 1865 et m actuellement. Ce pont remplace un ancien pont construit en 1202, et réparé en 1399[113].

    Le château de la Cazette, à proximité de ce pont, au plan en U, date de la fin du XVIIe, et succède à un ancien rendez-vous de chasse[114]. Tout autour de la ville, on trouve d’autres résidences seigneuriales :

    • le château de Sainte-Euphémie (XVIIe) ;
    • le château de Beaulieu ;
    • le château de Servoules ;
    • le château de Haute-Rive ;
    • le château de Sainte-Ursule ;
    • d’autres châteaux à Valernes, Noyers-sur-Jabron et Valbelle[115].

    Art religieux

    Les ruines de l'ancienne chapelle (XIIIe siècle), dans la partie la plus ancienne de la citadelle, détruite par le bombardement allié du (jour du débarquement de Provence), sont encore visibles.

    L'église Notre-Dame-des-Pommiers.
    Vue panoramique sur le rocher de la Baume, Saint-Dominique et la Durance.

    Place Général de Gaulle, l’église Notre-Dame-des-Pommiers, ancienne cathédrale, qui se rattache à l’art roman provençal, est remarquable pour son beau vaisseau très sombre, dépourvu de transept. Comme c’est fréquent dans les édifices provençaux, une coupole sur trompes s'élève à l'entrée du chœur. C’est un édifice classé monument historique[116].

    Outre son ancienne cathédrale, Sisteron conserve plusieurs chapelles sur sa commune, ainsi que les vestiges d'anciens couvents désaffectés sous la Révolution.

    Chapelles (servant au culte ou ayant une autre fonction) :

    • chapelle Saint-Marcel, à la Baume, dont les parties les plus anciennes datent du XIIe siècle, classée monument historique[117],[118] ;
    • chapelle Saint-Domnin (XIIIe siècle) : la nef est voûtée en berceau, le chœur voûté d’arêtes, avec une travée romane qui ouvre dans le chœur, à gauche (ce dernier élément est plus ancien, et date de la fin du XIe siècle ou du XIIe siècle)[119] ;
    • chapelle de l'ancien hospice de la Charité, dont le chœur est orné de fausses ogives, à but décoratif (1713-1720[120]) et de boiseries fin XVIIe ou début XVIIIe siècle, finement et richement sculptées[121] ;
    • chapelle de l'ancienne résidence des évêques de Sisteron (occupée actuellement par deux commerces).

    Vestiges d'anciens couvents (les éléments subsistant sont mentionnés entre parenthèses) :

    • couvent des clarisses (ou abbaye Sainte-Claire) (chapelle toujours liée au culte) ;
    • couvent des cordeliers : il n’en reste que le chevet plat du chœur, percé de trois hautes baies, une travée voûtée d’ogives, et deux arches ogivales, intégrés dans divers bâtiments (XIIIe et XIVe siècles[122]) ;
    • Place Général de Gaulle : couvent de la Visitation (ou des visitandines) : il reste la chapelle du XVIIe siècle[120] abritant le musée Terre et Temps et anciens bâtiments conventuels reconvertis en maison de retraite. Ce bâtiment en U, à deux étages, est construit derrière la cathédrale en 1631 ; il possède un cloître entouré d’arcades[123]. L’ensemble est un monument historique inscrit[124] ;
    • couvent des capucins (rares vestiges) ;
    • couvent des ursulines (maison d'habitation) ;
    • couvent des missionnaires de la Croix (abritant l'école de musique).

    Couvent des dominicains

    Rue du Couvent : du couvent des dominicains, il reste l’église et les vestiges du cloître servant de cadre au festival des Nuits de la Citadelle. Fondé par la comtesse de Provence Béatrix de Savoie, sa première pierre est posée en décembre 1248 et la première messe dite en 1252. L’église est en très mauvais état après le siège de Sisteron par Sommerive, mais le service reprend en 1581, avant que l’église soit complètement réparée en 1684[125]. Un bas-côté de deux travées est ajouté à la fin XVIIe siècle. D’importantes réparations ont eu lieu dans les années 1960[126].

    L’église, monument classé[127], est l’une des plus grandes églises gothiques du département, construite au XIIIe siècle[125] : elle mesurait 15,5 m de large pour 45 ou 47 m de long. La nef, longue de 36 m et placée entre deux bas-côtés, débouchait dans le chœur long de 11 m[128]. Actuellement, seuls subsistent le chœur, la dernière travée de la nef, deux travées du bas-côté nord, la façade occidentale et une partie des murs, ainsi que le clocher, de style roman[126].

    Musées

    Un musée archéologique a été fondé en 1949[129]. Le musée Terre et temps possède une collection de cadrans solaires de poche, dont certains appartenaient à des bergers[130].

    Un musée associatif de l’école d’autrefois est installé dans une ancienne école[131].

    Urbanisme

    Une particularité architecturale de Sisteron est de regrouper plusieurs andrones, passages étroits et couverts[132].

    Sisteron dans les arts

    Peinture

    Le peintre anglais William Turner passe à Sisteron en 1836 et prend la ville pour sujet à l’occasion de son unique passage dans les Alpes du Sud. Il réalise plusieurs dessins et aquarelles[133], dont celle acquise par Jan Krugier en 2013 Sisteron du nord-ouest, avec un soleil bas[134].

    En 1902, le peintre Paul Signac, séjournant à Saint-Tropez, visite l'arrière pays. Il passe à Sisteron et dessine la clue de la Durance, il s'en inspire plus tard en réalisant un tableau pointilliste. Il peint aussi en 1930 une aquarelle du même paysage, tableau visible au Musée de l'Annonciade[135].

    Trois œuvres du peintre et sculpteur Alfredo Lombardo, qui déchire le métal pour faire vivre ses œuvres, et qui a participé à de nombreuses expositions au côté de César Baldaccini, Jean Amado, Charles Floutard et bien d'autres, sont exposées dans la ville :

    • un coq en bronze de 1,50 ml nommé Chante-clerc (acquisition de la ville) ;
    • une seconde nommée Équilibre d'une hauteur de m environ (acquisition de la ville) ;
    • et une troisième nommée Projection dans l'espace d'une hauteur de près de 5 mètres.(acquisition de la ville) ;

    Sa galerie atelier personnel est située à Sisteron est ouverte aux artistes de la région et aux artistes internationaux.

    Cinéma

    Sisteron a été l'un des deux lieux de tournage, avec le village voisin Mison, du film La Maison des bories, réalisé par Jacques Doniol-Valcroze en 1970.

    Jeux vidéos

    Sisteron est une des villes représentées dans le jeu de course Forza Horizon 2.

    Personnalités liées à la ville

    Maison natale de Jean-Baptiste d'Ornano.

    Artistes

    • Albertet de Sisteron, (1194-1221), troubadour natif de Gap et mort à Sisteron.
    • Émile Roux-Parassac, né à Sisteron le et décédé à Bagneux (Hauts-de-Seine), le , écrivain, poète, romancier, auteur de pièces de théâtre. Surnommé le barde alpin.
    • Louis-Antoine Jullien (1812-1860), chef d'orchestre et compositeur de musique dont les tournées eurent un succès mondial.
    • Paul Arène (1843-1896), poète et écrivain provençal, auteur de Jean des Figues et de La Chèvre d'or est né à Sisteron et mort à Antibes. Il repose au cimetière de Sisteron, dans le tombeau familial, entre un amandier et un olivier.
    • Nemra, né à Sisteron en 1981, dessinateur et scénariste de bande dessinée.
    • Alfredo Lombardo, artiste sculpteur métal et peintre tient son atelier d'art au cœur de la ville.

    Militaires, politiques

    Scientifiques

    • Joseph Philippe François Deleuze (1753-1835), naturaliste, créateur du Muséum royal de Paris.
    • Jean Aimé Édouard de Laplane (1774-1870), membre de l'Institut et de plusieurs Sociétés savantes françaises et étrangères, écrivit plusieurs ouvrages sur la société et l'époque, ainsi que l’Histoire de Sisteron, de l’époque romaine à la Révolution.
    • Gustave Tardieu (1851-1932), pharmacien, physicien, géologue, archéologue et historiographe local, se passionna pour l'étude géologique, géographique et historique de la région sur laquelle il écrivit plusieurs ouvrages.

    Autres

    Livres

    Les pages 458 à 476 de la Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence sont consacrées à Sisteron. Voir Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997.

    Sources

    Bibliographie

    • Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, , 559 p.
    • Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (notice BnF no FRBNF35450017).
    • Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, « D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours », Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p. 118-119.
    • Vauban en Haute-Provence (Colmars-les-Alpes, Entrevaux, Saint-Vincent-les-Forts, Seyne-les-Alpes, Sistéron), Dignes, Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, , 56 p.
      Annales de Haute-Provence, Bulletin no 296. Sistéron : pp. 47 à 52.
    • Paul Maudonnet et Pierre Colomb, Sisteron et le pays sisteronais, Gennes (49350), Éditions des Naulets et ATM
      Préface de jacques Thirion
    • Hélène Vésian en collaboration avec Évelyne Falvard et Claude Gouron, Châteaux et bastides en Haute Provence aux XVIe siècle, XVIIe et XVIIIe siècles, Avignon, Aubanel, , 167 p. (ISBN 2-7006-0145-9)
      Le château de Vallée, pp. 133 à 135
      .

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Jean-Paul Clébert et Jean-Pierre Rouyer, La Durance, Privat, Toulouse, 1991, dans la collection Rivières et vallées de France (ISBN 2-7089-9503-0), p. 73.
    2. Baratier, Duby & Hildesheimer, Les établissements des ordres militaires et hospitaliers en Provence (XIIIe – XIVe siècles), op. cit., carte 68.
    3. Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin), Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p. (ISBN 978-2-952756-43-3). p. 33.
    4. Roger Brunet, « Canton de Sisteron », Le Trésor des régions, consultée le 9 juin 2013.
    5. Le climat de Sisteron.
    6. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), 2008, p. 39.
    7. « Les risques près de chez moi : Sisteron », sur georisques.gouv.fr (consulté le )
    8. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, p. 37.
    9. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 98.
    10. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 74.
    11. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 80.
    12. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 81.
    13. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 75.
    14. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 72.
    15. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p. 88.
    16. Préfecture des Hautes-Alpes, Plan particulier d'intervention du barrage de Serre-Ponçon, version de 2012, p. 34.
    17. Préfecture des Hautes-Alpes, PPI du barrage de Serre-Ponçon, p. 14.
    18. Préfecture des Hautes-Alpes, PPI du barrage de Serre-Ponçon, p. 40.
    19. Formulaire de recherche, base Dicrim, consultée le 28 août 2012.
    20. BRGM, « Épicentres de séismes lointains (supérieurs à 40 km) ressentis à Sisteron », Sisfrance, mis à jour le 1er janvier 2010, consulté le 28 août 2012.
    21. BRGM, « fiche 40033 », Sisfrance, consultée le 28 août 2012.
    22. BRGM, « fiche 40045 », Sisfrance, consultée le 28 août 2012.
    23. BRGM, « fiche 1130045 », Sisfrance, consultée le 28 août 2012.
    24. BRGM, « fiche 40081 », Sisfrance, consultée le 28 août 2012.
    25. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p. 459.
    26. Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares, Laffite Reprints, Marseille, 1973 (1re édition 1950), p. 249-250.
    27. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 1 : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 193), , 1869 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne)., § 2420.
    28. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, Paris, 2003, p. 268-269.
    29. Irène Magnaudeix, Pierres assisses, pierres mouvantes : Usages et représentations de la pierre par les habitants du Haut-Vançon, Mane, Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2004. (ISBN 2-906162-73-6), p. 24.
    30. Géraldine Bérard, Carte archéologique, op. cit., p. 459.
    31. Brigitte Beaujard, « Les cités de la Gaule méridionale du IIIe au VIIe s. », Gallia, 63, 2006, CNRS éditions, p. 18-19.
    32. Daniel Thiery, « Sisteron », Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 22 décembre 2011, mis à jour le 24 décembre 2011, consulté le 28 août 2012.
    33. Audrey Becker-Piriou, « De Galla Placidia à Amalasonthe, des femmes dans la diplomatie romano- barbare en Occident ? », Revue historique, 2008/3, n° 647, p. 531.
    34. Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (notice BnF no FRBNF35450017), p. 201.
    35. Une plaque commémorative de cet événement est fixée sur le mur arrière du bâtiment de l'ancien couvent, avenue du Gand.
    36. Édouard Baratier, La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIe siècle, Paris : SEVPEN/EHESS, 1961. Collection « Démographie et société », 5. p. 5.
    37. Yvette Isnard, « Les dynasties seigneuriales d’Oraison », Chroniques de Haute-Provence, 2012, n° 368, p. 34.
    38. Yvette Isnard, op. cit., p. 35.
    39. Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, coédition Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, (ISBN 2-7449-0139-3), p. 196.
    40. « XVe journée archéologique », dans Annales de Haute-Provence no 308, 2e trimestre 1989, p. 17.
    41. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, lire en ligne)., p. 250.
    42. Jacques Cru, op. cit., p. 202.
    43. Jean-Pierre Joly, « La ligne du Jabron pendant la peste de 1720 », Chroniques de Haute-Provence, no 360, été 2008, p. 8.
    44. Joly, op. cit., p. 9.
    45. Joly, op. cit., p. 26.
    46. Joly, op. cit., p. 18.
    47. La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p. 107.
    48. Michel Vovelle, « Les troubles de Provence en 1789 », carte 154 et commentaire,dans Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit..
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    109. Raymond Collier, op. cit., p. 395.
    110. Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol dans Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p. 118-119.
    111. Raymond Collier, op. cit., p. 422.
    112. « Le pont de la Baume à Sisteron », Alpes-de-Haute-Provence, n° 106, octobre 2012, p. 18.
    113. Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol dans Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p. 120.
    114. Raymond Collier, op. cit., p. 264.
    115. Raymond Collier, op. cit., p. 272.
    116. « Ancienne cathédrale Notre-Dame », notice no PA00080491, base Mérimée, ministère français de la Culture, classement par liste de 1840, consultée le 18 octobre 2010.
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    118. Chapelle Saint-Marcel : peinture murale du XVIIe.
    119. Raymond Collier, op. cit., p. 146-147.
    120. Raymond Collier, op. cit., p. 189.
    121. Raymond Collier, op. cit., p. 518.
    122. Raymond Collier, op. cit., p. 178.
    123. Raymond Collier, op. cit., p. 235.
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    125. Raymond Collier, op. cit., p. 161.
    126. Raymond Collier, op. cit., p. 162.
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    128. Raymond Collier, op. cit., p. 156.
    129. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p. 58.
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    131. Labadie, op. cit., p. 54.
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    134. Catalogue Christie's
    135. Joconde-Portal des collections et musées de France, .

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