Mâconnais

Le Mâconnais est une région naturelle française située en Saône-et-Loire. Elle est assise sur une partie de la bordure orientale du Massif central et ses limites géographiques recoupent à peu près celles de l'arrondissement de Mâcon. Ses principales villes sont Mâcon, Cluny (petite capitale du Clunisois) et Tournus (petite capitale du Tournugeois). Ces trois villes enserrent le Haut-Mâconnais, micro-région regroupant les villages viticoles situés autour de Lugny.

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Mâconnais

Paysage du Haut-Mâconnais (Lugny)

Pays France
Subdivision administrative Bourgogne-Franche-Comté
Subdivision administrative Saône-et-Loire
Villes principales Mâcon, Tournus, Cluny
Coordonnées 46° 20′ 24″ nord, 4° 44′ 24″ est
Production vignobles
Régions naturelles
voisines
Bresse
Beaujolais
Chalonnais
Charolais
Régions et espaces connexes Clunisois, Haut-Mâconnais, Tournugeois


Localisation de monts du Mâconnais
sur la carte du Massif central

Le Mâconnais, réputé pour ses vins, a la viticulture pour principale activité économique. Son vignoble, qui s'étend de Tournus et du Tournugeois aux portes du Beaujolais en passant par le Haut-Mâconnais (villages viticoles voisins de Lugny et le Mâconnais à proprement parler), est le plus méridional et le plus vaste des vignobles de Bourgogne avec quelque six mille cinq cents hectares de vignes.

Le dialecte mâconnais est un dialecte de transition entre les parlers d'oïl et francoprovençaux[1], la ville de Tournus étant à la limite de ses deux parlers[2].

Géographie

Le Mâconnais se compose de plusieurs zones géographiques bien différenciées globalement orientées nord-sud. La première est le val de Saône, étroite bande d'alluvions consacrée aux cultures et à la prairie où passent d'importantes voies de communication (la route nationale 6, l'autoroute A6, les voies ferrées du TGV et de la ligne Paris-Lyon-Méditerranée, la Saône canalisée) et où se trouvent des activités diversifiées.

La deuxième zone est celle des coteaux dont les pentes portent le fameux vignoble du Mâconnais, zone caractérisée par une succession de chaînons calcaires – les monts du Mâconnais – séparés par des vallées longitudinales.

En direction de l'ouest, ces monts du Mâconnais gagnent en altitude et une arête en partie cristalline porte les points culminants du Mâconnais, les sommets atteignant 487 mètres non loin de la roche d'Aujoux (à la hauteur de Tournus)[3], 579 mètres au mont Saint-Romain, 758 au signal de la Mère Boitier et 771 mètres au mont Saint-Cyr ; cette zone est le domaine de l'élevage et la forêt.

Histoire

Dans l'Antiquité, le Mâconnais est un pagus de la cité gallo-romaine de Matisco, l'actuelle Mâcon.

À l'époque carolingienne, le pagus devient un comté.

Sans postérité, le dernier comte, Jean de Dreux et de Braine, et sa veuve, Alix, comtesse de Mâcon et de Vienne, vendent en 1239 le comté au roi de France, Saint Louis, qui l'incorpore au domaine royal (le titre de comte de Vienne restant aux oncles d'Alix) ; un bailli royal est aussitôt installé à Mâcon, Aumaury de Courcelles (dont le dernier successeur ne disparaîtra qu'en 1790)[4].

Rendu au duché de Bourgogne en 1435 dans le cadre du traité d'Arras, le comté de Mâcon est définitivement annexé au royaume – avec l'ensemble de la Bourgogne – après 1477, année de la défaite et de la mort du duc Charles le Téméraire vaincu par Louis XI.

Un château détruit par les Brigands en juillet 1789 : Lugny

« Le 27 juillet 1789, à six heures et demie du soir, les Brigands quittent ma maison pour se rendre à Lugny où plus de 200 autres qui étaient venus de Péronne les avaient devancés. Ils pénètrent dans le château de M. de Montrevel, brisent les portes, les glaces, les vitraux et tous les meubles, jettent les débris par les fenêtres. […] On ne voit de tous côtés que destruction. Enfin, on met le feu au château. La flamme était si grande entre une et deux heures de la nuit que j’aurais pu lire à ma fenêtre à la lueur du feu. Dans vingt-quatre heures ce château bien meublé fut tout pillé et brûlé ; on ne vit plus que des cheminées en l’air et des murs calcinés par le feu ou noircis par la fumée ; il n’y resta rien, pas même des gonds. » a consigné dans ses registres le curé Louis-François Dubost de la paroisse voisine de Bissy-la-Mâconnaise.

Jusqu'à la Révolution française, le Mâconnais, rattaché à la Bourgogne avec le statut de comté adjacent, disposait de ses propres États : les États particuliers du Mâconnais. Tandis que les États généraux de Bourgogne fixaient le don au roi, les États particuliers du Mâconnais, par convention, prenaient en charge un douzième de cette somme, le reste étant réparti sur l'ensemble de la province. D'autre part, en matière de gabelle, contrairement à l'ancien duché de Bourgogne, qui était un pays de grandes gabelles, le Mâconnais était un pays de petites gabelles.

Au début de la Révolution, le Mâconnais se caractérisa par un vaste mouvement de révolte populaire, pendant le phénomène dit « de la Grande Peur » (fin ), notamment en Haut-Mâconnais (soulèvement ayant débuté à Igé et s'étant rapidement propagé entre Tournus, Cluny et Mâcon, donnant lieu, notamment, à l'incendie du château de Lugny et du château de Senozan).

Habitat

Le Mâconnais, dans sa partie historiquement acquise à la culture de la vigne, se caractérise par un type d'habitations singulier : la maison vigneronne à galerie, dite plus simplement maison mâconnaise[5].

Cette maison consiste en une construction d'un seul tenant s'élevant en hauteur et regroupant toutes les activités sous un même toit. Elle s'élève sur trois niveaux, en utilisant généralement les dénivellations du terrain :

  • caves semi-enterrées mais ouvrant au sud (côté protégé de la pluie) sur la cour de façon à permettre un accès facile pour le travail du vin ;
  • pièce d'habitation et grange et écurie au premier niveau, avec – élément caractéristique – une terrasse protégée par un auvent reposant sur des piliers de bois ou de pierre ;
  • troisième niveau consistant en un grenier couvrant toute la maison et auquel on accède par une échelle extérieure.

Lieux du Mâconnais

Personnages célèbres

Le grand troupeau, Honoré Hugrel

Le poète Alphonse de Lamartine, écrivain, historien et homme politique français né à Mâcon le , fut inspiré par le Mâconnais.

Film tourné dans le Mâconnais

Route des vins Mâconnais-Beaujolais

Le a été officiellement inaugurée, avec défilé de chars, de voitures anciennes et création de « portes d’entrées », la Route des vins du Mâconnais-Beaujolais, circuit qui concernait (alors) une cinquantaine de communes et totalisait 580 kilomètres de route. Cette inauguration faisait suite à la création par Fernand Bucchianeri de Mâconnais Tourisme, structure créée officiellement le et ayant donné lieu à une réunion organisée quatre jours plus tard pour élire un bureau et les présidents de sept commissions[6].

Notes et références

  1. Source : Gérard Taverdet, La carte linguistique de Saône-et-Loire, revue « Images de Saône-et-Loire » no 7 (décembre 1970), pp. 14-15.
  2. Gérard Taverdet, Tournus, frontière linguistique ?, bulletin de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus, tome CXVI, Tournus, 2017, pp. 7-17. (ISSN 0153-9353).
  3. Carte IGN de Tournus (2006)
  4. Source : Jean Roussot, L'heure historique du Mâconnais, revue « Images de Saône-et-Loire » no 12 (décembre 1971), pp. 15-20.
  5. « La maison vigneronne en Mâconnais », article de Philippe Le Maître paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 64 de Noël 1985, pages 17 à 19.
  6. Réunion organisée en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Michel Rognard (maire de Mâcon), Jean-Pierre Worms, Gérard Voisin, Marcel Gras, René Baudier (office de tourisme de Mâcon), Hervé Joubert, monsieur Vincent (président de la Cave coopérative de Lugny-Saint-Gengoux), monsieur Labaume (directeur de la direction départementale de l’Équipement), avec la participation de représentants de cinquante communes. Source : La Route des vins Mâconnais-Beaujolais, édition 2016-2017 (article : « La Route des vins Mâconnais-Beaujolais fête ses trente ans »), 94 pages.

Voir aussi

Bibliographie générale sur le Mâconnais

  • Georges Duby, La société aux XIe et XIIe siècles dans la région mâconnaise, SEVPEN, École pratique des hautes études, Paris, 1971. 524 p.
  • Maurice Charnay, Claude Brosse et le commerce du vin mâconnais, Impr. Buguet-Comptour, Mâcon, 1984. 174 p.
  • Jean-François Garmier, Guide du Mâconnais, La manufacture, Paris, 1990
  • Pierre Goujon, Le vigneron citoyen. Mâconnais et Chalonnais (1848-1914), CTHS, Paris, 1993. 325 p.
  • Gabriel Jeanton, Le Mâconnais traditionaliste et populaire, Protat frères, Mâcon. 4 vol., 1920, 1921, 1922, 1923
  • Gabriel Jeanton, « Les antiquités gallo-romaines du Mâconnais. Répertoire des découvertes de l'époque gallo-romaine faites dans les cantons de Mâcon-Nord et Mâcon-Sud, de La Chapelle-de-Guinchay et de Lugny », dans Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques Année 1925, 1926, p. 91-182 (lire en ligne)
  • Gabriel Jeanton, La légende et l'histoire au pays mâconnais, Protat frères, 1929, 104 p.
  • Albert Barthèlemy, L'installation des premiers agriculteurs en pays mâconnais, revue « Images de Saône-et-Loire » no 6 (), pp. 5–9.
  • Roland Bourquin, Igé berceau de la Révolution en Mâconnais, Comité pour la célébration du bicentenaire de la Révolution à Igé, Pont-de-Veyle, 1989. 70 p.
  • (collectif), La Révolution à Mâcon et dans la région, Académie de Mâcon, 1990, 280 p.
  • (collectif), 1789-1989, La ronde des brigands en Haut-Mâconnais, Vive 89, Lugny, 1990. 145 p. (préface de Claude Mazauric)
  • Émile Magnien, Histoire de Mâcon et du Mâconnais, Le caractère en marche, 1992. 353 p.
  • Fernand Nicolas, Richesses en Mâconnais. Nature, sites villages., Mâcon, Académie de Mâcon, 2008 (176 pages).
  • Jean Pautet & Michel Bouillot, Chemins des brigands, en Mâconnais, Fédération des Œuvres laïques de Saône-et-Loire, Mâcon, 1990. 92 p.
  • François Perraud, Le Mâconnais historique, seigneurs, châteaux, Protat frères, Mâcon, 2 vol., 1912, 1921. Réédition aux éditions de La tour Gile, Péronnas, 1993. 272 et 874 p.
  • Jean Virey, Les églises romanes de l'ancien diocèse de Mâcon, Protat frères, Mâcon, 1934. Réédition Laffitte reprints, Marseille, 1982

Articles connexes

Liens externes

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