Ciste

Les cistes ou cystes[1] sont des arbrisseaux dicotylédones du genre Cistus et de la famille des Cistacées poussant le plus souvent sur le pourtour méditerranéen. Ils adorent en effet les sols secs (généralement siliceux mais aussi calcaires) et ensoleillés. De plus ils sont pyrophytes, ayant la particularité de se régénérer facilement et même de se multiplier après les incendies. Autant dire que les maquis ou les garrigues méditerranéens, si souvent touchés par les feux de forêts, sont tapissés de cistaies qui fleurissent entre le printemps et l'été (avril-juin).

Cistus

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Classés traditionnellement dans l'ordre des Violales, les cistes appartiennent aujourd'hui à celui des Malvales.

Étymologie

Le nom cistus a été donné à ces plantes par Joseph Pitton de Tournefort. Il est assez proche des formes utilisées dans l'Antiquité grecque et latine (en grec ancien, κίσθος, et en latin, cisthos chez Pline). « Ciste » est la francisation du grec kistos, « boîte, capsule » qui évoque la forme du fruit[2].

Caractéristiques générales

Les arbrisseaux ont une hauteur allant de 30 cm à m. Les racines sont peu développées, superficielles. Les feuilles sont persistantes ; souvent velues, parfois gluantes, elles sont simples, elliptiques (ou ovales) ou linéaires. Les fleurs comportent cinq pétales, le nombre de sépales étant de trois ou cinq. Les fruits se présentent sous forme de capsules qui produisent de nombreuses petites graines disséminées par le vent (anémochorie) ou les animaux (zoochorie) dont la germination, provoquée par des températures estivales élevées et lorsqu'il y a une faible présence de concurrents, favorise la colonisation de milieux secs (garrigues, zones bouleversées par des débroussaillements ou d'anciens champs cultivés abandonnés)[3].

Les cistes sont également pyrophytes : leur germination favorisée par le feu, leur permet de coloniser des zones incendiées lorsque l'intervalle entre les incendies ne dépasse pas trois ans (des feux plus fréquents empêchent la régénération et éliminent ces végétaux des écosystèmes méditerranéens)[4].

Liste des espèces

On peut classer les espèces de cistes en deux catégories : ceux qui ont des fleurs roses à violettes (parfois rouges), ceux qui ont des fleurs blanches. Le pistil et les étamines sont en revanche jaune-orangé.

Cistes à fleurs roses

  • Cistus albidus L., ciste cotonneux. Reconnaissable à ses feuilles sessiles très duveteuses. Les fleurs roses, très riches en pollens ont toujours un aspect froissé (caractéristique commune à beaucoup de cistes). Elles peuvent atteindre 10 cm de diamètre. C'est le premier ciste à fleurir (dès les premiers jours d'avril).
  • Cistus crispus L., ciste crépu. Assez semblable au précédent, il est plus petit (sous-arbrisseau), ses fleurs ne dépassant pas cm de diamètre.
  • Cistus creticus L. var. corsicus (Loisel.) Greuter, le ciste de Crête. L'espèce Cistus creticus (synonyme : Cistus incanus subsp. corsicus (Loisel.) Heywood) est surtout présente en Corse, en Italie et en Méditerranée orientale.
  • Cistus creticus L. var. eriocephalus (Viv.) Greuter.
  • Cistus incanus. La corolle est de couleur mauve à violette. Sa tisane est antivirale et ne permet pas aux virus de développer une résistance ; remède à la grippe aviaire, à la grippe porcine… (voir: wikipedia.de "Graubehaarte Zistrose") : ses polyphénols hautement polymérisés se lient à l'hémagglutinine virale de sorte que le virus ne peut pas se lier avec les récepteurs neuraminiques des cellules hôtes.[réf. nécessaire]
  • Cistus heterophyllus
  • Cistus purpureus L., ciste pourpre. Ciste à feuilles linéaires, fleurs roses chiffonnées avec des taches pourpres à la base des pétales.
  • Cistus parviflorus

Cistes à fleurs blanches

  • Cistus monspeliensis, ciste de Montpellier. L'un des cistes les plus fréquents, à feuilles linéaires collantes, sans pétiole net. Les fleurs sont blanches, petites, parfois colorées de jaune à leur base.
  • Cistus ladanifer, ciste à gomme. Assez semblable au ciste de Montpellier, il s'en distingue par des taches rouges à la base des pétales, par son calice à trois sépales et par sa taille plus grande. Ses feuilles produisent une gomme (le labdanum ou ladanum) utilisée notamment en parfumerie. On le rencontre surtout en Espagne où il est appelé "jara". Il est présent en France, par exemple dans les Maures et l'Estérel.
  • Cistus laurifolius, ciste à feuilles de laurier. Feuilles nettement pétiolées, assez semblables à celles du laurier. Calice à trois sépales.
  • Cistus populifolius, ciste à feuilles de peuplier. Là encore les feuilles sont pétiolées, en forme de cœur à leur base.
  • Cistus salviifolius, ciste à feuilles de sauge. L'une des rares espèces qui ne soient pas exclusivement méditerranéennes (on le rencontre jusqu'au Massif Central et dans l'ouest de la France). Les fleurs, blanches au début, deviennent jaunes par dessiccation.
  • Cistus clusii.
  • Cistus inflatus, synonyme Cistus hirsutus. Pousse en Espagne et en Bretagne (Finistère).
  • Cistus pouzolzii, ciste de Pouzolz. Espèce endémique des Cévennes ; les fleurs s'ouvrent le matin et les pétales tombent presque aussitôt.
  • Cistus grancanariae

Utilisations

Plusieurs espèces indigènes sont cultivées comme plantes ornementales. Leurs feuilles sont utilisées comme thé aromatique (Ciste de Crète en Grèce, Ciste cotonneux et Ciste à feuilles de sauge en Algérie). Les graines écrasées du Ciste de Montpellier étaient consommées sous forme de farine en Provence tandis qu'en Catalogne, ses branches servaient à parfumer la viande et les châtaignes grillées[5]. Les feuilles séchées pouvaient servir de tabac aux bergers du Luberon[6].

Le labdanum

Cistus ladaniferus.

Le labdanum, également appelé ladanum (à ne pas confondre avec le laudanum), est une gomme produite par les feuilles et les rameaux de Cistus ladaniferus, Cistus creticus et Cistus cyprius[7]. L'essence obtenue entre dans la composition des parfums appartenant aux familles des chyprés ou des ambrés, comme note de fond (c'est un des rares végétaux à posséder des notes animales). On recueille la gomme par immersion des rameaux feuillus dans de l'eau chaude carbonatée. De cette gomme, on extrait le résinoïde labdanum à l'aide d'éthanol. Le labdanum et l'eau florale de ciste ladanifère peuvent aussi être utilisés en médecine, pour leurs propriétés stimulantes, hémostatiques, cicatrisantes et antirides[8].

Références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « cyste » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, Gérard Dumé, Flore forestière française: Plaines et collines, Forêt privée française, , p. 407
  3. Jean-Paul Barry, « Contribution à l'étude de la végétation de la région de Nimes », Année Biologique, t. 36, , p. 347
  4. Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, G. Dumé, Flore forestière française : Région méditerranéenne, Forêt privée française, 2008, p. 17.
  5. François Couplan, Le régal végétal. Plantes sauvages comestibles, éditions Ellebore, (lire en ligne), p. 289
  6. Roger, ... Jouve, Roger : une vie de berger entre Durance et Luberon : les mémoires de Roger Jouve, Arnoult Seveau, dl 2016 (ISBN 978-2-7466-9080-6 et 2-7466-9080-2, OCLC 989668544, lire en ligne), p44
  7. François Dorvault, L'officine, Paris, Vigot, , 2089 p. (ISBN 2-7114-1190-7), p. 959
  8. Lydia Bosson, Hydrolathérapie. Guérir avec les eaux subtiles des plantes, Amyris, , p. 121

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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