Marie Curie

Marie Skłodowska-Curie, ou simplement Marie Curie, née Maria Salomea Skłodowska (prononcé [ˈmarja salɔˈmɛa skwɔˈdɔfska] ) le à Varsovie (royaume de Pologne, sous domination russe) et morte le à Passy, dans le sanatorium de Sancellemoz (Haute-Savoie), est une physicienne et chimiste polonaise, naturalisée française par son mariage avec le physicien Pierre Curie en 1895.

Pour les articles homonymes, voir Marie Curie (homonymie), Curie et Famille Curie.

Marie Skłodowska-Curie
Marie Skłodowska-Curie vers 1920.
Nom de naissance Maria Salomea Skłodowska
Naissance
Varsovie (Royaume du Congrès, actuelle Pologne)
Décès
Passy (France)
Domicile Paris
Nationalité Polonaise par naissance, Française par mariage
Domaines Physique nucléaire
Radiochimie
Radiologie
Institutions École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, Faculté des sciences de l'université de Paris, Institut du radium de l'Institut Pasteur et de l'université de Paris.
Diplôme Faculté des sciences de Paris
Renommée pour Travaux sur la radioactivité naturelle et la découverte du radium et du polonium
Distinctions Prix Nobel de physique 1903
Prix Nobel de chimie 1911

Signature

En 1903, Marie et Pierre Curie (1859-1906) partagent avec Henri Becquerel le prix Nobel de physique pour leurs recherches sur les radiations (radioactivité, rayonnement corpusculaire naturel). En 1911, elle obtient le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium.

Scientifique d'exception, elle est la première femme à avoir reçu le prix Nobel et, à ce jour, la seule femme à en avoir reçu deux. Elle reste la seule personne à avoir été récompensée dans deux domaines scientifiques distincts[1]. Elle est également la première femme lauréate, avec son mari, de la médaille Davy de 1903 pour ses travaux sur le radium[2].

Une partie de ses cahiers d'expérience est conservée à la Bibliothèque nationale de France et accessible sous forme numérisée[3].

Biographie

Origines familiales et formation

Maison natale à Varsovie.

Maria Salomea Skłodowska naît à Varsovie, capitale du royaume de Pologne, fondé en 1815 par le Congrès de Vienne au profit du tsar Alexandre et étroitement lié à l'Empire russe. À cette époque, à la suite de l'insurrection polonaise de 1861-1864, la Russie procède au transfert des ministères polonais[4] de Varsovie à Saint-Pétersbourg et lance une politique de russification du royaume[5].

Son père, issu d'une famille noble (clan Dołęga), est professeur de mathématiques et de physique ; sa mère est institutrice. Avant Marie, ils ont eu trois filles et un fils, Zofia (1861-1876), Józef (1863-1937), Bronisława (Bronia) (1865-1939)[6] et Helena (1866-1961).

En l’espace de deux années, elle perd sa sœur Zofia, morte du typhus en , et sa mère, qui succombe à la tuberculose le . Elle se réfugie alors dans les études où elle excelle dans toutes les matières, et où la note maximale lui est accordée[réf. nécessaire]. Elle obtient ainsi son diplôme de fin d’études secondaires avec la médaille d’or en 1883. Elle adhère à la doctrine positiviste d'Auguste Comte et rejoint l'Université volante, organisation clandestine qui pratique l'éducation des masses en polonais, en réaction à la politique de russification.

Marie Curie souhaiterait faire des études supérieures, mais cela est interdit aux femmes dans son pays natal. Lorsque sa sœur Bronia part à Paris étudier la médecine, Maria s'engage comme gouvernante dans une famille de province pour financer un projet similaire. À ce moment-là, elle a l'intention de revenir ensuite en Pologne pour enseigner, éventuellement dans le cadre de l'Université volante. Au bout de trois ans, elle rentre à Varsovie, où un cousin lui permet d'entrer dans un laboratoire[7].

Études supérieures à Paris (1891-1894)

Marie Curie part pour Paris en 1891, où elle est hébergée par sa sœur et son beau-frère, rue d'Allemagne, non loin de la gare du Nord. Le , elle s'inscrit pour des études de physique à la faculté des sciences de Paris. Parmi les 776 étudiants de la faculté des sciences en , il n'y a que 27 femmes[8], dont seulement sept étrangères, alors qu'en médecine, la plupart des étudiantes sont étrangères.

En , elle déménage dans une chambre meublée de la rue Flatters dans le Quartier latin, plus calme et plus proche des installations de la faculté. Elle suit les cours des physiciens Edmond Bouty et Gabriel Lippmann et des mathématiciens Paul Painlevé et Paul Appell.

En , elle est reçue première de sa promotion à la licence de physique. Pendant l'été, une bourse d'études de 600 roubles lui est accordée, qui lui permet de poursuivre des études en mathématiques. En , elle est reçue seconde à la licence de mathématique. Elle envisage alors un retour en Pologne[9].

Rencontre et mariage avec Pierre Curie

Depuis le début de l'année 1894, elle travaille aussi dans le laboratoire des recherches physiques de Gabriel Lippmann, au sein duquel la Société d'encouragement pour l'industrie nationale lui confie des recherches sur les propriétés magnétiques de différents aciers. Elle y travaille dans des conditions spartiates et recherche donc une façon de mener à bien ses travaux. Le professeur Józef Kowalski de l'université de Fribourg lui fait alors rencontrer Pierre Curie, chef des travaux de physique à l'École municipale de physique et de chimie industrielles qui étudie également le magnétisme. Elle va finir par accepter de travailler avec lui, et, durant cette collaboration se développe une inclination mutuelle entre eux.

Marie rentre tout de même à Varsovie en 1895, pour se rapprocher des siens et dans le but d'enseigner et de participer à l'émancipation de la Pologne. Mais lorsque Pierre lui demande de revenir à Paris et de devenir son épouse, elle accepte : ils se marient à Sceaux, le .

L'année suivante, elle prépare à la faculté l'agrégation pour l'enseignement des jeunes filles, section mathématiques. En parallèle, Marie Skłodowska, désormais Curie, suit les cours de Marcel Brillouin[10][réf. incomplète] et documente ses premiers travaux de recherche sur les aciers. En 1896, elle est reçue première à l'agrégation[11]. Elle ne prend cependant pas de poste dans l'enseignement secondaire, souhaitant travailler à une thèse de doctorat.

Le , elle donne naissance à sa première fille, Irène.

Thèse de doctorat et découverte du radium

Thèse de doctorat de Marie Curie.

La découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen en 1895 éveille un grand intérêt dans la communauté scientifique et donne lieu à de nombreuses activités de recherche. En revanche, les rayons de Becquerel, découverts par Henri Becquerel, n'ont pas encore fait naître un tel enthousiasme. Marie Curie, qui cherche alors un sujet de thèse de doctorat, choisit de se consacrer à l'étude de ces rayonnements. Elle commence en 1897 ses travaux de thèse sur l'étude des rayonnements produits par l'uranium, à ce moment-là encore appelés rayons uraniques car on les croit spécifiques à cet élément[12] jusqu'à ce qu'elle découvre la radioactivité du thorium, peu après Gerhard Carl Schmidt[13]. Elle s'attache à quantifier les capacités ionisantes des sels d'uranium, dans un atelier rudimentaire mis à sa disposition par le directeur de l'École municipale de physique et de chimie industrielles. En décembre elle élabore un protocole d'expérience utilisant comme banc de mesure l'électromètre piézoélectrique élaboré par son mari Pierre Curie et son beau-frère Jacques Curie[9], instrumentation qui permet de mesurer avec une grande précision l'effet des rayonnements sur l'ionisation de l'air. De cette façon, Marie Curie examine de nombreux métaux, sels et minéraux contenant de l'uranium, qui lui sont fournis par Henri Moissan, Alexandre Léon Etard, Antoine Lacroix et Eugène Anatole Demarçay.

Elle montre ainsi que la pechblende et la chalcolite sont respectivement quatre et deux fois plus actives que l'uranium. L'activité mesurée s'avère également indépendante de l'état des matériaux étudiés, mais dépend de la proportion d'uranium qu'ils contiennent. L'analyse d'un échantillon de chalcolite artificielle permet de confirmer ces découvertes et Marie Curie en déduit que les « rayons de Becquerel » sont une propriété de l'atome et non une propriété chimique. Ses résultats sont présentés le par Gabriel Lippmann à l'Académie des sciences.

Marie Curie obtient en 1898 le prix Gegner[14] de l'Académie des sciences, d'un montant de 4 000 francs[15], pour ses travaux sur les propriétés magnétiques des métaux. Elle obtiendra à nouveau ce prix à deux reprises, en 1900 et en 1902.

Pierre et Marie Curie dans leur laboratoire de fortune de l’École municipale de physique et de chimie industrielles, vers 1906.

En 1898, Pierre laisse de côté ses travaux sur la piézoélectricité pour rejoindre son épouse sur son étude de la radioactivité. Leur but est d'isoler des roches radioactives les éléments à l’origine du rayonnement inconnu. Grâce à un financement inespéré, ils font venir de Joachimsthal, en Bohême, quelques tonnes de pechblende dans leur laboratoire de Paris[16]. Le raffinage du minerai, procédé dangereux exigeant la plus grande précision, est réalisé dans un hangar qui se trouve à côté de l’atelier, séparé uniquement par une cour. Ils découvrent effectivement deux nouveaux éléments. Le , Marie Curie annonce la découverte d'un nouvel élément, le polonium, présent dans la substance raffinée, issue de la pechblende, qui est quatre cents fois plus radioactive que l'uranium[17]. L'élément est nommé ainsi par l'Académie des sciences en référence à son pays d’origine, la Pologne[18]. Le , avec Gustave Bémont qui les a rejoints, elle annonce la découverte du radium[19] ; il aura fallu traiter plusieurs tonnes de pechblende pour obtenir moins d’un gramme de chlorure encore impur de cet élément (mêlé à du baryum). Ces extractions, faites à partir de tonnes de minerai, sont effectuées dans des conditions difficiles, dans des locaux dépourvus de tout confort. Le chimiste allemand Wilhelm Ostwald, visitant le lieu de travail de Pierre et Marie Curie, déclare : « Ce laboratoire tenait à la fois de l’étable et du hangar à pommes de terre. Si je n’y avais pas vu des appareils de chimie, j’aurais cru que l’on se moquait de moi ».

Le , elle est nommée chargée des conférences de physique de 1re et 2e années à l’École normale supérieure d'enseignement secondaire des jeunes filles (Sèvres).

En , elle obtient un décigramme de chlorure de radium, qui lui permet d'identifier la position de cet élément dans le tableau de Mendeleïev. Elle soutient sa thèse de doctorat en sciences physiques, intitulée Recherches sur les substances radioactives, le , devant la faculté des sciences de l'université de Paris ; elle obtient la mention « très honorable »[20].

Le diplôme du prix Nobel de Physique 1903 dont elle partage une moitié avec son mari Pierre Curie, l'autre moitié étant attribuée à Henri Becquerel.

Le , Marie Curie reçoit avec son mari Pierre Curie et Henri Becquerel, le prix Nobel de physique « en reconnaissance de leurs services rendus, par leur recherche commune sur le phénomène des radiations découvert par le professeur Henri Becquerel[21] ». Pour des raisons de santé, Pierre et Marie Curie devront attendre près d'un an avant de pouvoir se déplacer à Stockholm et y chercher le prix. Elle est la première femme à recevoir un prix Nobel, et les archives du comité Nobel montrent que la proposition transmise par l'Académie des sciences française ne contenait que les noms d'Henri Becquerel et de Pierre Curie : il aura fallu l'intervention de celui-ci, à la suite de l'indiscrétion d'un académicien suédois, pour que le nom de Marie soit ajouté[22].

Le couple devient célèbre et ces découvertes suscitent un engouement tant scientifique que public. La danseuse Loïe Fuller leur demande de l'aider à faire un costume phosphorescent au radium, ce qu'ils refusent en lui en expliquant les raisons[réf. nécessaire]. La danseuse, qui deviendra leur amie, leur offre un spectacle à domicile, avant de lancer un nouveau spectacle sur le thème du radium.

Également en 1903, Marie Curie est la première femme lauréate de la médaille Davy. L’année suivante, elle reçoit la médaille Matteucci[23] et donne naissance le à sa deuxième fille, Ève[24].

Enseignement et recherche

Marie Curie et Henri Poincaré au premier Congrès Solvay en 1911.
Plaque à l'entrée de l'ancien amphithéâtre de physique de la Sorbonne (de nos jours amphithéâtre Lefebvre).

À la suite de l'obtention du prix Nobel, Pierre Curie est nommé en octobre 1904 professeur titulaire d'une nouvelle chaire de physique à la faculté des sciences de l'université de Paris et obtient la construction d'un laboratoire dans la cour de l'annexe de la faculté consacrée au certificat PCN située 12 rue Cuvier. Marie Curie obtient en le poste de chef de travaux de la chaire avec un traitement annuel de 2 400 francs.

Le , Pierre meurt, renversé accidentellement par une voiture à cheval. Marie Curie souffre durablement de cette perte et est soutenue dans les difficiles années qui suivent par le père de Pierre, Eugène Curie, et par son frère Jacques Curie. Elle devient alors la première femme en France directrice d'un laboratoire universitaire[25]. De 1906 à 1934, elle accueille 45 femmes sans exercer une sélection sexiste dans ses recrutements[26]. Elle déménage en 1907 dans la rue du chemin de fer à Sceaux afin d'être plus proche du lieu où est inhumé son mari.

Marie Curie est chargée du cours le en remplacement de Pierre, devenant la première femme professeur à la Sorbonne[27]. Sa leçon inaugurale a lieu le [28] dans l’amphithéâtre de physique de la faculté des sciences à la Sorbonne, où se pressent journalistes, artistes, personnalités politiques et femmes du monde. Le Journal salue l'événement en ces termes[22] :

« c'est […] une grande victoire féministe que nous célébrons en ce jour. Car, si la femme est admise à donner l'enseignement supérieur aux étudiants des deux sexes, où sera désormais la prétendue supériorité de l'homme mâle ? En vérité, je vous le dis : le temps est proche où les femmes deviendront des êtres humains. »

Elle est nommée professeur titulaire de la chaire le . L'intitulé de la chaire devient ensuite physique générale et radioactivité.

En 1910, assistée du professeur André-Louis Debierne, Marie Curie parvient à isoler un gramme de radium sous forme de métal pur. Elle publie la même année le traité de radioactivité. Des anticléricaux, dreyfusards et libres-penseurs refusant l'élection systématique de candidats antidreyfusards à l'Institut de France[29] lui conseillent de postuler à l'Académie des sciences, mais c'est Édouard Branly qui est élu, avec une majorité de deux voix, vraisemblablement en raison du conservatisme à la fois anti-féministe et xénophobe[22].

Elle participe début au premier Congrès Solvay, organisé et financé par le chimiste et industriel belge Ernest Solvay. Ce congrès réunit de nombreux physiciens, tels que Max Planck, Albert Einstein et Ernest Rutherford. Elle est la seule femme de ce congrès et presque la seule pour les suivants (on compte par exemple l’Autrichienne Lise Meitner).

Le diplôme accompagnant le prix Nobel de chimie de 1911 de Marie Sklodowska Curie.

Le , alors que le congrès Solvay vient de se terminer, éclate l'« affaire Langevin » : la liaison extraconjugale de Paul Langevin avec Marie Curie (alors veuve depuis cinq ans) imaginée par la presse nationaliste, misogyne et xénophobe qui la traite de « Polonaise venant briser un bon ménage français[9] » fait les gros titres. Des journaux à scandale publient des lettres qui enflamment l'opinion publique. Tous deux démentent la teneur des lettres publiées mais en vain. La campagne de presse a été si violente que le ministre de l’Instruction publique en est venu à souhaiter que Marie Curie retourne en Pologne. Le lauréat du prix Nobel de chimie Svante Arrhenius, qui l'encourageait, change d’avis à la suite de cette affaire[30],[31].

Le , au plus fort et en dépit du scandale, Marie Curie reçoit un télégramme l'informant que le prix Nobel de chimie lui est décerné, « en reconnaissance des services pour l’avancement de la chimie par la découverte de nouveaux éléments : le radium et le polonium, par l’étude de leur nature et de leurs composés[32] ». Malgré la suggestion du comité Nobel de ne pas venir chercher le prix, en raison de pressions politiques, ainsi que du scandale qui la couvre, elle choisit de se déplacer et le reçoit le à Stockholm. Elle est la première personne à obtenir deux prix Nobel pour ses travaux scientifiques ; la presse française reste quant à elle silencieuse.

Les médecins découvrent que Marie Curie, affaiblie par les événements de l'année 1911, est atteinte d'une maladie rénale. Elle subit une opération chirurgicale puis une longue convalescence, pendant laquelle d'autres physiciens, à la suite de ses découvertes, continuent à faire la lumière sur le fonctionnement de l'atome.

Rôle dans la Grande Guerre, et l’Institut du radium

En 1912, Marie Curie s'installe quai de Béthune au no 36.

Fin 1909, le professeur Émile Roux, directeur de l’Institut Pasteur, propose la création d’un Institut du radium, consacré à la recherche médicale contre le cancer et à son traitement par radiothérapie — celui-ci deviendra plus tard l'Institut Curie. Malgré la notoriété de Marie Curie et de son prix Nobel, il faut attendre 1911 pour que commencent les travaux, subventionnés par Daniel Osiris. Le professeur Roux impose de plus un partage directorial, en faisant venir un de ses protégés, un chercheur en biologie de Lyon, le docteur Claudius Regaud qui veut entreprendre une recherche biologique de thérapie contre le cancer, en croisant et mêlant l'usage de la radioactivité (radium) et de la radiographie (Rayons X, découvert par Roentgen). Marie Curie, vexée d'être placée en doublon, exige que le prétendant directeur-chercheur, par ailleurs inconnu d'elle, soit soumis sous sa direction à un examen de candidat, afin qu'il expose les résultats des travaux qu'il a conduits jusque-là et les motivations relatives à ce poste. L’Institut, situé rue d'Ulm, est achevé en 1914, juste avant la Première Guerre mondiale. Il réunit deux laboratoires aux compétences complémentaires : le laboratoire de physique et de chimie, dirigé par Marie Curie, et le laboratoire Pasteur, axé sur la radiothérapie, dirigé par Claudius Regaud.

Lorsque la guerre éclate, Marie Curie se mobilise, tout comme les autres membres de l’Institut du radium, qui fermera temporairement durant la guerre. Aux côtés d’Antoine Béclère, directeur du service radiologique des armées, et avec l'aide de la Croix-Rouge, elle participe à la conception de dix-huit unités chirurgicales mobiles, des « ambulances radiologiques » surnommées a posteriori les « petites Curies »[33],[34],[35]. Elle a construit de sa propre initiative la première unité mobile en empruntant et adaptant la voiture de la princesse de Polignac, en prenant le propre matériel de recherche de Claudius Regaud sans usage, puis inauguré en personne avec son chauffeur-laborantin expérimentateur (Louis Ragot) une première campagne en visitant les hôpitaux du front engorgé de blessés[36]. Ce que l'argot militaire a désigné sous le nom de « p'tites Curies », sont des véhicules de tourisme équipés d'appareils Röntgen avec une dynamo alimentée par le moteur du véhicule, et pouvant donc se rendre très près des champs de bataille et ainsi limiter les déplacements sanitaires des blessés. Les véhicules permettent aussi de prendre des radiographies des malades, opération très utile pour situer plus précisément l'emplacement des éclats d'obus et des balles et faciliter l'opération chirurgicale, soit différée soit immédiate sous le dispositif radiographique. Marie Curie transforme l’Institut du radium déserté en en véritable école de radiologie, pour former des bataillons de jeunes femmes aide-radiologistes[37]. Elle a aussi participé à la création de 150 postes fixes de radiologie, au sein des hôpitaux militaires.

En 1916, elle obtient son permis de conduire[38] et part régulièrement sur le front réaliser des radiographies. Elle est rejointe par sa fille Irène, âgée de moins de dix-huit ans, qui fait de même dans plusieurs hôpitaux de campagne durant toute la guerre.

Le coffret offert en 1921.

En , à la fin de la guerre, Marie Curie peut enfin occuper son poste à l’Institut du radium. Sa fille Irène devient son assistante. L’Institut du radium doit faire face à des difficultés financières. Il faudra attendre le début des années 1920 pour que les dons affluent et que l'institut se développe. Après la découverte des vertus thérapeutiques du radium pour la lutte contre le cancer, le radium connaît un vif engouement littéraire et surtout industriel, au point d'être utilisé dans de nombreux produits de consommation courante — crèmes rajeunissantes, cigarettes, réveils…

L'Institut du radium accueille de nombreux étudiants et physiciens, notamment étrangers, dont beaucoup de femmes (Marguerite Perey fut son assistante), et contribue ainsi à l'émancipation féminine en France comme à l'étranger[39].

En 1921, la journaliste Marie Mattingly Meloney organise une collecte de 100 000 dollars américains (environ un million de francs or) auprès des femmes américaines afin que Marie Curie puisse acheter un gramme de radium pour l'institut. Marie Curie effectue son premier voyage aux États-Unis le , pour acheter un gramme de radium à l’usine du radium de Pittsburgh, où sont utilisés de manière industrielle les procédés qu'elle a développés. En 1929, toujours grâce aux femmes américaines, elle reçoit un nouveau gramme de radium, dont elle fait don à l’Université de Varsovie.

Document signé de Marie Curie dans les archives de la Société des Nations[40]
Albert Einstein et Marie Curie.

Très sollicitée, elle voyage énormément, et s'engage aux côtés d'Albert Einstein dans la Commission internationale de coopération intellectuelle.

Attachement à son identité polonaise

Malgré sa naturalisation française liée à son mariage, Marie Skłodowska-Curie (elle utilisait les deux noms) n'a jamais perdu le sentiment de son identité polonaise[41],[42]. Elle a ainsi appris à ses filles la langue polonaise et les a emmenées en Pologne plusieurs fois[43] ; le nom de l'élément chimique polonium a aussi été choisi par Marie Skłodowska-Curie en hommage à la Pologne.

Maladie

Marie Curie souffre d'une trop grande exposition aux éléments radioactifs qu'elle étudie depuis 1898, notamment au niveau des yeux et des oreilles[44]. Dès le début des années 1920, elle est affaiblie et pense que le radium, auquel elle consacre une grande partie de ses recherches, pourrait avoir une certaine responsabilité dans ses problèmes de santé[44]. Elle reste cependant à la direction de son Institut, notamment dans le développement d'approches thérapeutiques pour lutter contre le cancer grâce aux radiations produites par le radium[44].

Elle est atteinte d’une leucémie radio-induite ayant déclenché une anémie aplasique. Le , elle se rend au sanatorium de Sancellemoz à Passy (Haute-Savoie) pour y être hospitalisée. Elle y meurt le , à 66 ans, dans la chambre 424[45].

Postérité

Pierre et Marie Curie sont les parents de deux filles :

Travaux

La radioactivité : une propriété physique et non chimique

Marie Curie est d'abord embauchée par Gabriel Lippman pour étudier différentes sortes d'acier. Elle travaille dans des conditions limitées et recherche dès lors un sujet recelant davantage de possibilités. Elle se rend en Pologne dans ce but, en vain. Elle revient en France, prend des contacts, se renseigne, et décide finalement de se dédier à l'étude des rayons uraniques. Elle utilise ingénieusement l'électromètre de précision inventé quinze ans plus tôt par les frères Curie pour quantifier l'ionisation produite par ces rayons. De cette façon, elle étudie métaux, sels et minéraux dont l’uranium et la pechblende. Elle en déduit que celle-ci est quatre fois plus active et la chalcolite deux fois plus active que l'uranium. L'activité de l'uranium se révèle indépendante de sa forme chimique. Elle ne dépend au contraire que de la quantité de l'élément uranium. Elle vient de démontrer que la propriété des rayons uraniques est une propriété physique de l'atome et non une propriété chimique : la radioactivité. Ses travaux sont présentés à l'Académie des sciences par Gabriel Lippman le , moins d'un an après le début de sa thèse de doctorat.

Découverte du radium et du polonium

Marie Curie en couverture de Les Hommes du jour, 1911.

Marie et son mari Pierre supposent que l'activité de la pechblende, particulièrement élevée, provient d'éléments plus actifs que l'uranium. Ils mettent alors au point une méthode radiochimique permettant d'isoler ces éléments. Cette idée se révèle fructueuse puisqu'elle permet aux époux Curie de découvrir en 1898 deux nouveaux éléments, le polonium et le radium. Ces travaux sont présentés par Henri Becquerel à l'Académie des sciences et sont récompensés par le prix Nobel de physique en 1903, dont une moitié revient à Becquerel pour la découverte du rayonnement radioactif, et l'autre moitié aux époux Curie[21]. C'est la première démonstration de l’existence des atomes de radium et de polonium, atomes par ailleurs instables. Cette découverte remet en cause la conception grecque antique qui stipulait que la matière était insécable et éternelle, et qu'il existait donc un nombre fini d'atomes stables.

En 1911, Marie Curie reçoit le prix Nobel de chimie[32], « en reconnaissance de ses services dans le progrès de la chimie par la découverte des éléments radium et polonium, par l'isolation du radium et l'étude de la nature et des composés de cet élément remarquable. »

Pour les réserves de pechblende d'où la physicienne extrayait les deux éléments fraîchement découverts, elle pouvait compter sur la générosité du baron autrichien Henri de Rothschild qui lui a livré dix tonnes de minerai d'uranium venant de Bohême. Cette source ayant été ensuite réservée pour l'Autriche, Marie Curie a dû compter sur l'industriel français Armet de Lisle.

Détermination de la masse atomique du radium

Pour déterminer la masse atomique du radium, Marie Curie a dissous du chlorure de radium de masse connue, puis fait précipiter les ions chlorure par ajout de nitrate d'argent. En déterminant la masse du chlorure d'argent précipité, connaissant les masses atomiques du chlore et de l'argent, elle put en déduire la masse de chlore présente dans le chlorure de radium initial, et déterminer ainsi par simple soustraction la masse atomique du radium.

Œuvres

  • Rayons émis par les composés de l’uranium et du thorium, 1898.
  • Les nouvelles substances radioactives, 1900.
  • Recherches sur les substances radioactives, 2ème édition, Paris, 1904.
  • Préface des Œuvres de Pierre Curie, 1908.
  • Traité de radioactivité, tome 1, 1910.
  • Traité de radioactivité, tome 2, 1910.
  • La Radiologie et la guerre, 1921.
  • Pierre Curie, 1924.
  • Les Rayons alpha, beta, gamma des corps radioactifs en relation avec la structure nucléaire, 1933.
  • Physique élémentaire pour les enfants de nos amis. Leçons de Marie-Curie, recueillies par Isabelle Chavannes en 1907, EDP Sciences.

Hommages

Tombes de Marie (en haut) et de Pierre Curie (en bas) au Panthéon.

L'année 2011 a été proclamée « année Marie Curie[46] » et année internationale de la chimie par l’Assemblée générale des Nations unies pour célébrer le 100e anniversaire de son prix Nobel de chimie.

Distinctions

Au Panthéon

D'abord inhumée à Sceaux dans le caveau de la famille Curie, ses restes ont été transférés avec ceux de son mari Pierre Curie dans le caveau VIII du Panthéon à Paris le , sur décision du président François Mitterrand et en présence du président polonais Lech Wałęsa. Elle est, jusqu'en 2014, la seule femme honorée au Panthéon pour son mérite propre[48]. Conséquence de ses travaux sur les éléments radioactifs, son corps momifié est placé dans un cercueil contenant une couche de plomb [49].

Musées Curie

  • Paris : au sein de l’institut Curie[50] à Paris, un musée Curie a été édifié dans les locaux mêmes de l'ancien Institut du radium où la scientifique travailla jusqu'à sa mort. Entièrement gratuit, il propose au public de découvrir un riche patrimoine scientifique et retrace, à travers les parcours personnel et professionnel de la famille aux cinq prix Nobel, les grandes étapes de l'histoire de la radioactivité et de la lutte contre le cancer.
  • Varsovie : situé ulica Freta 16.

Monuments

Sciences

Universités, enseignement, hôpitaux

Plaque aposée au 10 rue Vauquelin à Paris.

Émissions monétaires

Billet de 500 francs français.
  • Un billet de 500 francs français a été émis à l'effigie de Marie et Pierre Curie.
  • Un billet de 20 000 złotys polonais a été émis à l’effigie de Marie Curie[57].
  • En 1984, trois pièces (frappe monnaie) de 100 francs à son effigie, en argent BU, argent BE et or BE, ont été frappées à l'occasion du cinquantenaire de sa mort.
  • En 1997, deux pièces (frappe monnaie) ont été émises à l'effigie de Marie et Pierre Curie : 100 francs argent BE et 500 francs or BE
  • En 2006, deux pièces (frappe médaille) de 20 euros sont sorties à son effigie, en argent BE et en or BE.

Philatélie

  • En 1931, un timbre l'associant avec son mari pour l'Union internationale contre le cancer est dessiné par Joseph de La Nézière pour l'administration postale française et décliné dans les différents territoires et colonies de l'époque.
  • Un timbre-poste a été émis en 1938 (catalogue Yvert-Tellier no 402), à l'occasion des 40 ans de la découverte du radium par Pierre et Marie Curie[58].
  • Un timbre-poste a été émis en 1967 (catalogue Yvert-Tellier n° 1533), pour le centenaire de la naissance de Marie Curie.[59]
  • Un timbre-poste a été émis en 1998 (catalogue Yvert-Tellier no 3210), pour le centenaire de la découverte du radium.
  • Deux timbres-poste ont été émis le (catalogue Yvert-Tellier : en feuille no 4532 et auto-adhésif no 524) pour inaugurer l'Année Internationale de la Chimie et célébrer le deuxième prix Nobel de Marie Curie.[60]
  • Deux collectors (carnets de 10 timbres tarif Lettre prioritaire et tarif Lettre verte) de MonTimbre@Moi (timbre personnalisé) ont été émis le par le musée Curie (1 rue Pierre-et-Marie-Curie à Paris 5e) pour la Journée Internationale de la Femme. Ils représentent Marie en 1913 (centenaire de la photo servant de visuel).
  • D'autres pays, comme la Pologne, l'Allemagne (ancienne DDR), la Russie, l'Espagne et Cuba ont aussi émis des timbres en son honneur.Autres

Rues, station de métro...

92 avenue Jean-Jaurès (Paris, 19e), où habita Marie Curie.
24 rue de la Glacière (Paris, 13e), où habitèrent Pierre et Marie Curie.
36 quai de Béthune (Paris, 4e), où habita Marie Curie.

Dans la culture

Littérature

  • Marie Curie est le personnage principal de La Mort de Pierre Curie, roman historique de Jacques Neirynck publié en 2007.
  • Lauren Redniss, Radioactive: Marie & Pierre Curie: A Tale of Love and Fallout, roman graphique, It Books, 2010
  • Rosa Montero (trad. de l'espagnol par Myriam Chirousse), L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir [« La ridícula idea de no volver a verte »], Paris, Éditions Métailié, coll. « Bibliothèque hispanique », , 177 p. (ISBN 979-10-226-0164-1, OCLC 908463690)
  • Irène Frain, Marie Curie prend un amant, Paris, Éditions du Seuil, , 357 p. (ISBN 978-2-02-118306-1 et 2-021-18306-8, OCLC 925417170)

Roman graphique

  • Alice Milani, Marie Curie, Éditions Cambourakis, 2019 (trad. de l'italien) (ISBN 978-2-36624-436-6)

Théâtre

Cinéma et télévision

La vie de Marie Curie a inspiré plusieurs cinéastes. Le rôle de Marie Curie a été joué par :

Autres

  • Le titre Radioactivity (1975) du groupe allemand Kraftwerk évoque Marie Curie. Extrait des paroles : « Radioactivity is in the air for you and me, Radioactivity, Discovered by Madame Curie… »

Notes et références

  1. Par la suite, et en dehors strictement des sciences, Linus Pauling obtint le prix Nobel de chimie en 1954 et le prix Nobel de la paix en 1962 (Nobel Laureates Facts).
  2. « Davy archive winners 1989 - 1900 », Royal Society (consulté le ).
  3. « Cahiers d'expériences de Marie et Pierre Curie sur Gallica », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  4. Les archives des ministères polonais seront restituées à la Pologne après la paix de Riga de 1921.
  5. De plus, la dénomination « royaume de Pologne » cesse d'être utilisée au profit de périphrases comme « province de la Vistule ». Cependant, le « code civil du royaume de Pologne », dérivé du « code Napoléon du duché de Varsovie », reste en vigueur jusqu'en 1918.
  6. Natacha Henry, Les Sœurs savantes, Marie Curie et Bronia Dluska, Paris, La Librairie Vuibert, , 279 p. (ISBN 978-2-311-10029-7).
  7. Janine Trotereau, « Marie Curie : une icône de la République », émission La Marche des sciences, France Culture, .
  8. Annuaire statistique de la France, vol. 16, 1895. p. 189
  9. Nathalie Pigeard-Micault, historienne au Musée Curie, « Un dimanche avec Marie Curie », dans Les Années lumière (radio), .
  10. Rémy Mosseri, Le Jubilé de Marcel Brillouin.
  11. Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, CNRS.
  12. Laboratoire d'Évaluation et de Développement pour l'Édition Numérique, « La radioactivité naturelle - Les rayons uraniques », Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies (consulté le ).
  13. Bernard Fernandez, De l'atome au noyau : Une approche historique de la physique atomique et de la physique nucléaire, Ellipses, , 597 p. (ISBN 978-2-7298-2784-7), partie I, chap. 3 (« Le polonium et le radium »), p. 26.
  14. Le prix Gegner fut créé en 1871 à la suite du legs de M. Jean-Louis Gegner à l'Académie des sciences d'un capital d'un revenu annuel de 4 000 francs, « destiné à soutenir un savant pauvre qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur du progrès des sciences positives ».
  15. Le salaire annuel d'un jeune professeur de lycée est alors de 3 000 francs.
  16. Ève Curie, Madame Curie, Paris, Gallimard, (OCLC 1840569) ; et également Marie Curie et André Debierne, « Sur le polonium », Radium, Paris, vol. 7, no 2, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  17. On peut noter que la substance obtenue n'était pas complètement purifiée : le polonium 210 pur est en effet considérablement plus radioactif encore, de l'ordre de dix milliard de fois plus radioactif que l'uranium.
  18. Définitions lexicographiques et étymologiques de « polonium » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  19. « Marie Curie », sur mariecurie.leden.org (consulté le )
  20. texte de la thèse
  21. (en) « in recognition of the extraordinary services they have rendered by their joint researches on the radiation phenomena discovered by Professor Henri Becquerel » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 1903 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 12 juin 2010..
  22. Laure Adler, L'universel (au) féminin, vol. 3, L'Harmattan, .
  23. Académie des sciences italienne.
  24. L'intimité de la vie familiale de Marie Curie est évoquée dans les lettres échangées entre la mère et ses filles : Hélène Langevin-Joliot, Marie Curie et ses filles : Lettres, Pygmalion, 2011.
  25. Soraya Boudia, Marie Curie et son laboratoire : science, industrie, instruments et métrologie de la radioactivité en France. 1896-1941, Thèse pour le doctorat d'histoire des sciences de l'université Paris VII - Denis Diderot, 1997.
  26. Natalie Pigeard-Micault, "The Curie's Lab and its Women (1906–1934), Le laboratoire Curie et ses Femmes (1906–1934)." Annals of Science 70.1 (2013): 71-100.
  27. Janine Trotereau, Marie Curie, Éditions Gallimard, , p. 178
  28. Véronique Laroche-Signorile, « Marie Curie : salle comble pour son premier cours à la Sorbonne en 1906 », sur lefigaro.fr,
  29. Yannick Ripa, Marie Curie n'entrera pas à l'Académie..., magazine L'Histoire no 258, octobre 2001.
  30. Marie, directrice de laboratoire, Le prix Nobel de chimie, consulté le .
  31. Marie Curie and the Science of Radioactivity, Scandal and Recovery (1910 - 1913).
  32. (en) « in recognition of her services to the advancement of chemistry by the discovery of the elements radium and polonium, by the isolation of radium and the study of the nature and compounds of this remarkable element. » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Chemistry 1911 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le ..
  33. Anaïs Massiot et Natalie Pigeard-Micault, Marie Curie et la Grande Guerre (Biographie), Paris, Éd. Glyphe, , 77 p. (ISBN 978-2-35815-134-4, OCLC 883654032, notice BnF no FRBNF43852573).
  34. Biographie de Marie Curie-Sklodowska (1867-1934), sur le site du musée Curie, p. 2.
  35. J.-J. Ferrandis, A. Ségal, L'essor de la radiologie osseuse pendant la guerre de 1914-1918, p. 50.
  36. Son collègue à l'institut du radium, le docteur Claudius Regaud, était mobilisé comme médecin de seconde classe, sur le front, mais placé à la tête d'un hôpital militaire, au début du conflit, par l'entregent de son protecteur, le professeur Roux. Ne sachant pas utiliser ce matériel performant d'un point de vue médical concret, elle a demandé une formation à Béclère.
  37. L'école formera en tout 150 radiologistes. À voir, au-delà de quelques anachronismes de pensée et des reconstitutions paysagères parfois bien peu réalistes, le film « Marie Curie, une femme sur le front », du réalisateur Alain Brunard, en 2013. Lire aussi de Marie-Noëlle Himbert, Marie Curie : portrait d'une femme engagée, 1914-1918 : récit, Arles, Actes Sud, , 221 p. (ISBN 978-2-330-03678-2 et 2-330-03678-7, OCLC 897661760, notice BnF no FRBNF44224889).
  38. Louis-Pascal Jacquemond, Irène Joliot-Curie: Biographie, Odile Jacob, 2014 note 48, p. 1925.
  39. Natalie Pigeard-Micault, Les femmes du laboratoire de Marie Curie (Biographie), Paris, Éd. Glyphe, , 297 p. (ISBN 978-2-35815-111-5, 2-35815-111-4 et 2-35815-111-4, OCLC 863048754, notice BnF no FRBNF43669089).
  40. Grandjean, Martin (2013) Archives en images : Quelques aperçus de la Commission de coopération intellectuelle.
  41. Voir aussi sa signature, « M. Skłodowska Curie », visualisée en bas du profil.
  42. Son prix Nobel de chimie de 1911 a d'ailleurs été décerné à "Marie Sklodowska Curie".
  43. Barbara Goldsmith, Obsessive Genius : The Inner World of Marie Curie, W. W. Norton & Company, , 256 p. (ISBN 978-0-393-05137-7, lire en ligne), p. 149.
  44. Didier Perret, « Marie Curie est-elle morte à cause de son exposition à la radioactivité ? », sur rts.ch, (consulté le ).
  45. Françoise Rey, Crashs au Mont-Blanc (2e édition), Passy, Gallimard, ~30-40
  46. fr.poland.gov.pl - Article annonçant la proclamation de 2011 comme année Marie Curie.
  47. Ève Curie, Madame Curie, Folio, 1938.
  48. « Il y a 20 ans … Pierre et Marie Curie entraient au Panthéon », sur curie.fr (consulté le ).
  49. « Radio Activité », France Culture (consulté le ).
  50. 11 rue Pierre-et-Marie-Curie, Paris 5e.
  51. Site web : http://www.coi.pl ; adresse : ul. Roentgena 5, 02-781 Warszawa, Pologne.
  52. Site de l'université Marie Curie-Skłodowska.
  53. Site de l'association Marie Curie Fellowship Association.
  54. « De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France », sur lemonde.fr, (consulté en ).
  55. Voir le site de l'INSA.
  56. École nationale d'administration, site officiel annonçant le vote fait par les élèves.
  57. « 20000 Zlotych Pologne 1989 P.152a b28_0729 Billets », sur www.cgb.fr (consulté le ).
  58. « Pierre et Marie Curie découvrent le radium - Union internationale contre le cancer - Timbre de 1938 », sur Phil-Ouest - les timbres de France et les flammes d'oblitérations de l'Ouest (consulté le ).
  59. Le timbre sur le site Wikitimbres.fr.
  60. Le timbre sur le site Wikitimbres.fr.
  61. « Noms de rue. Où sont les femmes ? », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
  62. « "Le paradoxe des jumeaux" au Théâtre de la Reine Blanche », franceculture.fr, (consulté le )
  63. « Dans « Radioactive », Marjane Satrapi filme Marie Curie, entre orgueil et féminisme », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Ève Curie, Madame Curie (Biographie), Paris, Gallimard, (OCLC 1840569)
  • Marie Curie, Irène Joliot-Curie et Gillette G. Ziegler, Correspondance (Biographie), Paris, Éditeurs français réunis, , 348 p. (OCLC 1287874, lire en ligne)
  • Marie Curie et Irène Joliot-Curie, Prace Marii Skłodowskiej-Curie
  • Robert Reid, Marie Curie, derrière la légende, Paris, éditions du Seuil, 1979.
  • Françoise Giroud, Une femme honorable, Paris, Fayard, , 380 p. (ISBN 978-2-213-01006-9 et 2-213-01006-4, OCLC 8347899)
  • Susan Quinn (trad. Laurent Muhleisen), Marie Curie (biographie), Paris, Editions Odile Jacob, , 483 p. (ISBN 978-2-7381-0388-8, OCLC 35999323)
  • Xavier-Laurent Petit, Marie Curie (Biographie), Paris, École des loisirs, coll. « Belles vies », , 109 p. (ISBN 978-2-211-07395-0, OCLC 62745291)
  • Barbara Goldsmith, Evelyne Bouquet (traducteur) et Alain Bouquet (traducteur), Marie Curie : portrait intime d'une femme d'exception [« Obsessive genius »] (Biographie), Paris, Dunod, coll. « Quai des sciences », (ISBN 978-2-10-050007-9, OCLC 79869604)
  • Brigitte Labbé et Michel Puech (ill. Jean-Pierre Joblin), Marie Curie (Biographie), Toulouse, France, Milan jeunesse, coll. « De vie en vie / 13 », , 58 p. (ISBN 978-2-7459-1390-6, OCLC 67401277)
  • Henry Gidel, Marie Curie (Biographie), Paris, Flammarion, coll. « Grandes biographies », , 380 p. (ISBN 978-2-08-121159-9, OCLC 429499368, notice BnF no FRBNF41299462)
  • Janine Trotereau, Marie Curie, Paris, Gallimard, coll. « Folio. Biographies » (no 81), , 358 p. (ISBN 978-2-07-039908-6 et 2-070-39908-7, OCLC 758878809, notice BnF no FRBNF42456986)

Articles connexes

Liens externes

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