Doctorat

Le doctorat (du latin doctorem, de doctum, supin de docere, enseigner) est généralement le grade universitaire le plus élevé. Le titulaire de ce grade est le docteur. Selon les pays et les époques, le doctorat peut être un grade d'État (cas en Russie, en France à partir de l'époque napoléonienne jusqu'en 1897) ou un grade d'établissement (cas en Amérique du Nord, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France avant la Révolution ou après 1984), voire mixte (cas en France de 1897 à 1984 avec la réintroduction progressive du doctorat d'établissement et l'élimination progressive du doctorat d'État), et peut être régi de manière globale, ou par discipline. En France, on effectue ses recherches dans une formation de minimum trois ans qui est une école doctorale et c'est celle-ci qui délivre le doctorat et pas seulement l'établissement d'inscription administrative.

Cet article concerne le grade universitaire. Pour le titre universitaire, voir Docteur (titre).

Pour les articles homonymes, voir Docteur.

Au XXIe siècle, quatre principaux types de doctorat existent dans le monde :

  • le doctorat de recherche, qui est l'aboutissement d'un premier travail de recherche scientifique original, suivi de la rédaction d'une thèse de doctorat et de sa soutenance devant un jury académique. Il correspond au standard international du PhD ;
  • le doctorat supérieur de recherche, qui est conféré à la suite de la réalisation de plusieurs travaux de recherches au cours d'une carrière de chercheur ;
  • le doctorat d'exercice ou doctorat professionnel, dont l'obtention n'est pas liée à un travail de recherche mais à l'aboutissement d'un troisième cycle de formation universitaire. Il conduit à l'exercice d'une profession, notamment dans les disciplines de la santé (M.D, Pharm.D) ou du droit anglo-saxon (J.D). Ce doctorat ne confère pas le grade de Ph D. Les titulaires de doctorats d'exercice souhaitant poursuivre leur carrière académique doivent préalablement effectuer une thèse de doctorat de type Ph D après avoir suivi la scolarité de deuxième et de troisième cycle universitaire. En France, le diplôme d’état de docteur en médecine, ainsi que celui de docteur en pharmacie, sanctionne la fin d’un troisième cycle universitaire, après la soutenance d’une thèse d'exercice.

Avant le développement du doctorat de recherche existait un doctorat d'érudition et d'éloquence, fondé sur la dispute oratoire.

Docteur en théologie à l'université d'Oxford, Rudolph Ackermann, History of Oxford, 1814.

Une expérience de recherche

Le doctorat est un titre sanctionnant une expérience de recherche, de durée variable suivant les pays, ainsi que la rédaction et la soutenance d'un mémoire ou d'une thèse (thèse de doctorat). L'accès à un projet de recherche doctoral s'effectue à la suite de l'obtention d'un master (ou d'un niveau jugé équivalent).

Durant son doctorat, le doctorant (ou chercheur débutant, le terme « thésard » étant parfois entendu comme péjoratif[1]) mène un projet de recherche encadré par un chercheur confirmé, le directeur de thèse (souvent un Professeur, ou le titulaire d'une habilitation dans les pays où existe ce diplôme). En principe, le chercheur encadrant définit, parfois avec le doctorant, le sujet de la thèse et discute avec lui régulièrement pour faire le point sur l'avancée de son projet et lui faire profiter de son expérience.

Dans les sciences exactes, la thèse comporte une partie bibliographique (étude des articles déjà parus sur le sujet ou sur un sujet connexe) et peut s'accompagner de la rédaction d'une revue de littérature, une partie réflexion théorique et une partie réalisation : définition d'une problématique, établissement d'un protocole, réalisation d'expériences. Cet enchaînement peut être plus ou moins bien observé selon la nature des travaux de recherche (en termes d'innovation, de domaine d'application, d'un penchant plutôt théorique ou expérimental, etc.). Dans les sciences humaines ou le droit, la thèse peut être une recherche bibliographique, une étude de cas ou une réflexion sur un sujet. Une thèse d'histoire, par exemple, est la plupart du temps le résultat d'une recherche dans des archives qui n'avaient jusque-là jamais été exploitées. Dans tous les cas, la thèse montre la méthodologie scientifique employée tout au long des travaux.

Usages et port du titre de docteur

Historiquement et ce depuis la tradition médiévale européenne de la théologie qui possédait ses premiers docteurs, le titulaire du titre de « docteur » est une personne habilitée à produire des idées et à les répandre ainsi que celles de ses collègues, comme Galilée pour Copernic et Kepler, dans le débat sur la théorie héliocentrique.

Dans la plupart des pays, les chercheurs sont des docteurs, c'est-à-dire des titulaires d'un doctorat ; au Québec, on dit aussi Philosophiæ doctor, (abrégé PhD), tout comme dans les pays anglo-saxons (on parle alors de Doctor of Philosophy, philosophie dans son sens vieilli et plus large de « science », comme à la Renaissance). D'autres abréviations existent (par exemple : Ed.D. pour Docteur en éducation/Doctor of Education, D.A. pour Docteur ès arts/Doctor of Arts, etc., voir ci-dessous). Dans les pays de langue anglaise majoritairement, mais aussi ailleurs, tout titulaire d'un doctorat porte le titre de docteur et porte le préfixe « Dr ».

En France il a longtemps été d'usage que seuls les docteurs en médecine, chirurgie dentaire, pharmacie et médecine vétérinaire portent leur titre bien que la thèse de médecine ne valide pas un grade universitaire, mais plutôt une expérience professionnelle en milieu hospitalier (internat), associée à une étude bibliographique sur un sujet précis (Doctorat d'exercice). Pour ces professions, il est aujourd'hui fait obligation d'accoler le libellé de la profession exercée au titre de docteur pour les professions médicales[2]. La situation du port du titre de docteur pour les titulaires de grade universitaire a été clarifiée à la suite de la mise en cause du titre de docteur d'un chercheur du CNRS par un journaliste. La Cour de cassation[3] a rappelé que le port du titre de docteur revenait en principal aux titulaires d'un grade universitaire[4].

En Allemagne, le docteur n'a le droit de porter son grade qu'une fois qu'il a publié sa thèse (la publication peut se faire en ligne sur Internet, ou alors de façon plus classique sur papier). En revanche, une fois que cette étape est passée, si la personne le veut, le grade peut être ajouté à son nom de famille, même sur ses papiers d'identité, sans toutefois devenir partie de son état civil[5].

Préparation d'une thèse et soutenance

Durée de préparation

Dans la plupart des pays, la préparation d'un doctorat dure en général trois ans à cinq ans (durée jugée normale en sciences formelles et naturelles) et peut se prolonger plus longtemps en sciences humaines et sociales (six ou sept ans en droit). En 2013, une étude de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AÉRES) dévoile que, en France, « cette durée calculée à partir du nombre global de doctorants (14 000) et du nombre de soutenances par an (1650) est de 8,5 années, ce qui conduit à une estimation du taux moyen d’abandon de près de 40 % »[6].

Certains pays (comme les États-Unis ou l'Australie) autorisent une inscription en thèse immédiatement après une graduation de type licence c'est-à-dire après seulement trois ans d'étude (appelé baccalauréat ou bachelor dans le système universitaire anglo-saxon ou européen). La durée de préparation d'une thèse inclut dans ce cas celle d'un niveau Master, et peut durer environ cinq ans[7]. D'autres pays ont choisi de définir légalement le nombre d'années d'inscription autorisées en doctorat : en France par exemple, la durée est fixée par un arrêté publié en 1996 à trois inscriptions en école doctorale (soit trois ans). Une quatrième année ou plus est possible sur dérogation[8] mais dans la pratique, surtout en sciences humaines et pour les doctorants qui exercent une activité salariée en dehors de la recherche, la reconduction est quasiment automatique, parfois jusqu'à huit ans.

Une part non négligeable (un sixième au moins) est consacrée à la rédaction d'un mémoire appelé « manuscrit de thèse », « mémoire de thèse » ou encore « thèse de doctorat ». Ce manuscrit doit résumer les recherches, présenter les travaux et synthétiser les nouveaux résultats.

Soutenance

Soutenance de thèse en Sciences de Gestion à l'université de Bretagne Occidentale (Brest - France), le .

La thèse est envoyée à des rapporteurs (deux ou plus). Ces rapporteurs sont des chercheurs confirmés du sujet sur lequel porte la thèse, et sont eux-mêmes au minimum docteurs. Ils lisent en détail le manuscrit de thèse puis ils rédigent des rapports critiques à son sujet. Au vu des rapports et sur proposition du directeur de thèse, le doctorant peut être autorisé à soutenir sa thèse par le président de l'université délivrant le diplôme (ou autre organisation y étant habilitée, selon les pays).

Le doctorant présente ensuite son travail oralement devant un jury composé de chercheurs confirmés du domaine. Les rapporteurs font normalement partie du jury de soutenance. Suivant les pays, les universités ou la discipline, la forme et la durée de la soutenance varient. Dans certains pays (Royaume-Uni...), la soutenance se résume à une série de questions-réponses entre les rapporteurs et le doctorant, à huis clos. Dans d'autres pays (France...), le doctorant doit présenter ses recherches, en public sauf exception, la présentation étant suivie d'un entretien et de questions.

La soutenance n'est pas un examen : le directeur de thèse autorise au préalable le dépôt du mémoire et la soutenance et ne le fait que si la thèse est « mûre ». L'autorisation de soutenance donne la quasi-certitude que le titre de docteur sera délivré. Il s'agit plutôt d'une reconnaissance de la valeur du travail effectué et d'une intronisation (reconnaissance de la valeur du jeune chercheur par ses pairs). Il arrive exceptionnellement que le titre de docteur soit refusé à l'issue de la soutenance.

Le domaine de la recherche étant un domaine d'innovation, le sujet n'a bien souvent pas ou peu été étudié auparavant : les travaux peuvent ne pas aboutir sur des résultats « positifs » ou pratiques. L'important est normalement que le doctorant ait mené une démarche de chercheur et qu'il ait fait progresser les connaissances et la réflexion sur le sujet.

Statut professionnel du doctorant

Le doctorant est toujours un étudiant, inscrit dans un établissement habilité à délivrer le diplôme de doctorat. Dans le cadre de cette inscription, son statut peut être celui d'un boursier rémunéré, de salarié, ou celui de simple étudiant non rémunéré.

Lorsqu'il est boursier, salarié d'un laboratoire ou d'une entreprise pour réaliser exclusivement des travaux de recherche relatifs à sa thèse, le doctorant est donc un étudiant rémunéré.

Israël Nisand lors d'une soutenance de thèse de médecine à Strasbourg.

Dans certains cas, cette rémunération peut n'être que pour partie consacrée à une activité de chercheur : dans les sciences dures, par exemple, il est fréquent qu'un doctorant salarié ait à réaliser une partie de ses activités dans le domaine de l'ingénierie ou de suivi de projet. C'est par exemple le cas avec des projets financés par l'Agence nationale de la recherche ou la DGA en France, les programmes-cadres de l'Union européenne ou encore les projets DARPA aux États-Unis.

En sciences humaines et sociales ou en droit, il est très fréquent que le doctorant ne bénéficie d'aucune rémunération en France. Il est dans ce cas un simple étudiant, assurant parfois des vacations en parallèle, ce qui pose un problème de précarité.

Le Président François Hollande, dans son discours de Nancy du [9], a affirmé : « nous devons nous fixer comme objectif que tout doctorant doit avoir une thèse financée avec un contrat de travail, donc une protection sociale, et que cela doit compter pour ses annuités de retraite ». Cet objectif n'a pas été tenu[10].

Publication des thèses

Une fois la thèse soutenue, le but est qu’elle soit lue par le plus grand nombre, à la fois pour la promotion de son auteur et pour participer aux développements et aux réflexions scientifiques du domaine de la thèse. Le moyen pour arriver à ce but est la publication.

Dépôt légal

Dans de nombreux pays, la thèse en tant qu’ouvrage est soumise à une obligation d'enregistrement ou d'archivage. En France ou au Canada[11] par exemple, la thèse est soumise au dépôt légal. Au Royaume-Uni et en Irlande, c'est la British Library qui conserve les mémoires de thèses depuis 1716, mais cet archivage est coutumier[12].

L'arrêté du 25 mai 2016[13] précise que le doctorant doit déposer sa thèse un mois avant la date prévue pour la soutenance au service chargé du doctorat de son établissement d'enseignement supérieur. La thèse doit être fournie à la fois en version numérique et sur support papier destinés aux membres du jury, lorsque ceux-ci en ont exprimé la demande. Le dépôt est accompagné d'un résumé en français et un résumé en anglais ainsi qu'une liste de mots-clés. Il comprend notamment les métadonnées nécessaires à la description, la gestion, la diffusion et l'archivage de la thèse, conformes à la recommandation nationale TEF (thèses électroniques françaises). Ces informations sont transmises au service de la bibliothèque de l'établissement.

Si le jury a demandé l'introduction de corrections dans la thèse, le nouveau docteur dispose d'un délai de trois mois pour déposer sa thèse corrigée sous forme électronique.

L'établissement de soutenance procède au dépôt de la version validée de la thèse dans l'application nationale Star, gérée par l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur, qui assure l'enregistrement de la thèse (version définitive et description), le signalement dans le catalogue Sudoc, l'attribution d'un identifiant permanent, l'envoi de la version d'archivage au Centre informatique national de l'enseignement supérieur.

Sauf si la thèse présente un caractère de confidentialité avéré, sa diffusion est assurée dans l'établissement de soutenance et au sein de l'ensemble de la communauté universitaire. La diffusion en ligne de la thèse au-delà de ce périmètre est subordonnée à l'autorisation de son auteur, sous réserve de l'absence de clause de confidentialité.

Il peut arriver que tout ou partie du contenu d'une thèse soit soumis au secret défense. Dans ce cas particulier, les dispositions relatives au secret-défense en vigueur dans le pays de soutenance sont appliquées à la thèse. Ces dispositions consistent le plus souvent en une occultation du contenu soumis au secret, mais peuvent parfois prendre la forme de non publication intégrale. Dans ce cas, le dépôt légal prend la forme d'une indexation sans que le contenu du mémoire ne soit accessible.

Édition classique des thèses

Certaines thèses donnent lieu à une édition chez un éditeur. Dans ce cas l’ouvrage publié ne correspond presque jamais à la version canonique de la thèse mais à une version allégée et réécrite afin d’être accessible à un plus large public que le seul public des chercheurs. Très peu de thèses sont publiées ainsi[réf. nécessaire].

Édition électronique des thèses

Le développement des Archives Ouvertes englobe la diffusion électronique des thèses. La thèse est un élément important de la communication scientifique ouverte, libre et directe. Plusieurs programmes de diffusion électronique des thèses ont vu le jour. Le précurseur au niveau international est The Networked Digital Library of Theses and Dissertations (NDLTD)[14], programme de diffusion électronique des thèses en langue anglaise. Au niveau francophone, le premier projet est le projet intitulé Cyberthèses à ses débuts en 1998, devenus Cyberdocs en 2002. Ce projet regroupe les universités de Lyon 2, Montréal, Bamako et plus tard Santiago du Chili. Au niveau français, l’université Lyon 2 est la première université à avoir mis en place un circuit institutionnel de diffusion de ses thèses électroniques, et à diffuser l’intégralité de ses thèses en format XML, pérenne et interopérable, pour les thèses soutenues depuis 98, et en format PDF pour les anciennes thèses. Elle encadre donc la diffusion de la thèse et garantit son intégrité. Quelques autres universités utilisent Cyberdocs pour diffuser leurs thèses. Il existe un portail francophone[15] qui référence toutes les thèses diffusées en respectant le protocole OAI-Pmh(Open Archives Initiative Protocol for Metadata Harvesting). L’autre acteur principal de la diffusion électronique des thèses en France est le Centre pour la Communication Scientifique Directe, qui met en ligne le site TEL (Thèses-en-Ligne)[16], qui fonctionne sur le principe des archives ouvertes et où les docteurs peuvent déposer la thèse qu’ils viennent de soutenir, le plus souvent en format PDF, sans contrôle ni procédure institutionnelle. Cependant certaines institutions ou laboratoires de recherche ont mis en place en amont au niveau local un circuit de gestion des thèses de leurs doctorants dans TEL. L’agence bibliographique de l'enseignement supérieur, ABES, qui dépend de l’enseignement supérieur et de la recherche, est en train de tester un dispositif national de dépôt électronique des thèses, STAR[17], mais ne propose pas de site de diffusion. Pour la diffusion en ligne dans les projets cités ci-dessus, l’auteur reste en général titulaire de l’intégralité de ses droits d’auteur et sa thèse est protégée par un accord contractuel soit par un copyright, soit par un système de droits tels que les Creative Commons.

Reconnaissance

Dans la recherche publique, le doctorat est un prérequis nécessaire pour exercer la fonction de chercheur ou d'enseignant-chercheur. Afin d'enrichir leur expérience professionnelle, les jeunes docteurs partent souvent à l'étranger plusieurs années sur des contrats d'un à trois ans. Le jeune chercheur est alors un chercheur post-doctoral, que l'on abrège dans le langage courant par « postdoc ». Ces contrats peuvent s'effectuer dans des organismes de recherche publique ou en entreprise. Dans les entreprises privées, les docteurs peuvent être recrutés pour exercer des activités de recherche (dans des services de recherche et développement de grandes entreprises par exemple).

En France l'insertion professionnelle des docteurs est difficile. L'analyse comparative avec les autres pays de l'OCDE, qui enregistrent des taux de chômage des docteurs très faibles, montre que cette situation n'est pas due à une surproduction de diplômés. En France, malgré le développement des emplois en entreprise, c'est surtout le sous-investissement en recherche-développement du secteur privé et, dans une moindre mesure, la préférence donnée aux ingénieurs pour les postes de recherche qui pèsent sur l'insertion professionnelle des titulaires de doctorats[18]. Cette situation est cependant en cours d'évolution, comme en témoigne la création récente de cabinets de recrutement spécialisés dans l'emploi et le recrutement des docteurs.

En Suisse, seul pays européen à consacrer 3 % de son PIB à la recherche, les titulaires d'un doctorat disposent d'une bonne capacité d'intégration sur le marché du travail non académique. Dans un rapport publié en 2007, le taux d'activité des docteurs était de 96,5 % un an après l'obtention de leur diplôme. Ce même rapport indique que le doctorat peut constituer une voie d'accès à une fonction dirigeante, notamment à un poste de cadre moyen ou supérieur. Ainsi, 42 % des titulaires d'un doctorat occupent une position dirigeante, contre seulement 15 % des titulaires d'un diplôme[19].

En France l'INSEE considère qu'un doctorat dans une discipline de santé (médecine, odontologie…) est équivalente à un diplôme de grande école ou de mastère dans toute autre discipline[20], pour tenir compte de l'écart de difficulté entre le niveau requis pour passer une thèse de doctorat médical et celui nécessaire pour passer une autre thèse (les dernières relevant seules de la véritable recherche universitaire).

Cotutelle de thèse internationale

Il existe la possibilité pour les doctorants de toutes les spécialités, de réaliser leur thèse dans deux pays. Après signature d'une convention entre deux établissements de deux pays différents, la thèse est réalisée pour partie dans le premier pays, pour partie dans l'autre. Le doctorant est alors dirigé conjointement par deux directeurs de thèse. Lorsque les langues des deux pays sont différentes, plusieurs modes de soutenance et de rédaction sont possibles selon les usages conventionnels définis entre les deux établissements en fonction des éventuelles contraintes juridiques locales : il est possible de rédiger le mémoire de thèse dans une langue et un résumé long dans la seconde langue, de rédiger deux mémoires chacun dans une langue, ou encore un unique mémoire dans une langue tierce (l'anglais pour une thèse franco-indienne par exemple). La soutenance, le plus souvent unique, a lieu selon les mêmes principes, en adoptant les usages de l'un ou l'autre des deux systèmes (par exemple soutenance à huis clos au Royaume-Uni ou publique en France) par convention entre les deux établissements.

La principale difficulté pour une cotutelle internationale réside le plus souvent dans le choix d'un mode de rédaction et de présentation compatible avec deux systèmes juridiques. La cotutelle permet à la fois les échanges entre les laboratoires et facultés de plusieurs pays et la mobilité des chercheurs. Elle permet aussi au jeune docteur de faire reconnaître son travail dans deux pays.

Dans le monde

Allemagne

Le grade de Doktor est généralement indiqué par une abréviation latine fonction de la discipline.

Ainsi, les disciplines traditionnelles d'origine médiévale s'abrègent-elles ainsi :

  • Dr phil. (Doctor philosophiæ) pour la philosophie et les lettres ;
  • Dr rer. nat. (Doctor rerum naturalium) pour les sciences naturelles ;
  • Dr med. (Doctor medicinæ) pour la médecine ;
  • Dr iur. (Doctor iuris) pour le droit ;
  • Dr theol. (Doctor theologiæ) pour la théologie.

Il existe ou a existé par ailleurs d'autres grades, chaque université ayant la liberté de créer ceux qu'elle souhaite, tel par exemple :

  • Dr iur. utr. (Doctor iuris utriusque, docteur en droit des deux sortes) pour un doctorat mixte de droit civil et droit canonique

et certaines universités d'ailleurs ont créé de nouvelles abréviations pour de nouvelles disciplines, typiquement certaines sciences humaines :

  • Dr rer. pol. (Doctor rerum politicarum) pour les sciences économiques,
  • Dr rer. soc. (Doctor rerum socialium) pour les sciences sociales.

Une abréviation spécifique existe pour le grade de docteur-ingénieur, créé en 1899 : Dr-Ing. (Doktor-Ingenieur).

Belgique

À la suite du processus de Bologne (entré en application l'année académique 2005-2006), un doctorat (PhD) désigne en Belgique le diplôme de troisième cycle universitaire, sanctionnant une expérience de recherche. Pour avoir accès au doctorat, il faut détenir un master (formation de minimum 300 crédits ECTS (i.e. minimum cinq ans)).

La durée du doctorat est de quatre ans (si l'étudiant a obtenu une bourse) ou de six ans (si l'étudiant obtient un poste d'assistant à l'université), renouvelable un an, voire deux ans si justifié. Le doctorat commence par une formation doctorale qui consiste à réussir soixante ECTS (i.e. un an minimum) de cours d'approfondissement en rapport avec la thèse et en parallèle entame cette dernière. Ensuite, le doctorant a trois ans (en cas de bourse) ou six ans (si le doctorant occupe un poste d'assistant à l'université) pour réaliser sa thèse. Il est fréquent que les doctorants soient en outre chargés de donner des travaux pratiques à des étudiants en bachelier ou master.

En outre, l'étudiant doit soutenir une thèse en une ou deux étapes. Soit une seule défense publique devant un jury de cinq professeurs et un public, soit d'abord une défense privée réalisée par devant le jury d'un minimum de cinq Professeurs, puis la soutenance publique, à laquelle peut participer un public, autre que le jury. Le diplôme d'études approfondies DEA, précédemment de troisième cycle, fut remplacé par le « master à finalité approfondie », en deuxième cycle ou le « master à finalité spécialisée » complémentaire (voir master).

En somme, il faut compter au minimum neuf ans d'étude (bachelier (trois ans), master (2 ans), PhD (quatre à sept ans)) avant de pouvoir occuper un poste de chercheur en Belgique.

Brésil

Au Brésil le cadre réglementaire concernant les cotutelles ne porte que sur certains aspects de ce type de doctorat, et donc les facultés, professeurs et doctorants bénéficient d'un certain niveau de liberté pour prendre des décisions à leur convenance. Les candidats doivent être acceptés par un co-directeur de thèse dans une université étrangère (pour les doctorants brésiliens), ou dans une université brésilienne (pour les doctorants étrangers). Il n'y a pas de date limite pour la signature de la convention, même s'il est conseillé de le faire au cours de la première année. En raison d'une décision du Conseil National de l Éducation brésilien, les soutenances de thèse encadrées en partenariat sont toujours au Brésil[21].

Canada

Au Canada il existe des doctorats de 3e cycle comme le PhD et qui peut se décerner dans la plupart des disciplines. Il existe aussi des doctorats de 1er cycle dans les sciences de la santé (MD pour médecine, DMD pour médecine dentaire, OD pour optométrie). Enfin, il existe un cas particulier pour le doctorat d'exercice en psychologie dont l'abréviation est DPsy ou DPs, ce diplôme est un doctorat en sciences de la santé mais de 3e cycle. Ce diplôme possède une abréviation différente car contrairement aux autres PhD celui-ci est indispensable à l'exercice d'une profession (tout comme le sont les doctorats de 1er cycle).

CEI

En CEI, le doctorat (grade de Доктор) correspond, comme au Danemark, à un « haut » doctorat, obtenu après de nombreuses années de recherches et permettant de devenir professeur dans une université (cf. Doktor nauk). La candidature (grade de kandidat) correspond lui au PhD des pays anglophones ou au doctorat français et demande au moins trois ans de recherche.

Danemark

Avant 1988, il existait un seul doctorat qui était un grade obtenu après de longues années de recherche. Le grade correspondant à trois ou quatre ans de recherche était la licence. En 1988, cette licence de recherche a été rebaptisé « PhD ». Le « haut » doctorat existe cependant toujours.

Estonie

En Estonie le doctorat est le doktorikraad.

Finlande

En Finlande le doctorat est le grade de tohtori (en finnois) ou de doktor en suédois. À l'instar de beaucoup de pays du nord de l'Europe (Suède, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Island), la durée du doctorat y est de 4 années minimum.

France

En France, le doctorat est un grade national dont la réglementation est fixée par arrêté ministériel. Pour préparer le doctorat, il est nécessaire d'avoir le diplôme de master[22], que l'on obtient généralement en cinq années d'études après le baccalauréat (épreuves clôturant la scolarité et permettant l'entrée dans les études supérieures).

Le temps de référence légal d’une thèse est de trois années et indiqué par arrêté[23]. À partir de la troisième année, la réinscription se fait après avis du comité de suivi[22]. Les contrats de travail pour doctorants sont généralement d'une durée de trois années pour correspondre au temps de référence légal. Le contrat le plus répandu est le contrat doctoral[24].

Une fois docteur, l'impétrant peut porter une robe avec simarre noire portant l'épitoge correspondant à son grade et dont plusieurs tableaux témoignent (e.g. La soutenance). Cet usage a été grandement abandonné en 1968, il persiste de nos jours pour des collations de doctorat particulièrement solennelles telles que les collations de doctorats honoris causa et les cérémonies de remise de doctorat.

Une fois la proclamation des résultats faite et le grade de docteur décerné verbalement, le président du jury peut alors accrocher l'épitoge à trois rangs (bac, licence et doctorat) sur l'épaule gauche de la simarre du candidat. De manière symbolique, certaines universités attribuent au nouveau docteur une épitoge miniature, portée à la boutonnière durant la réception suivant la soutenance.

Grèce

En Grèce le doctorat est appelé didaktorikon diploma (διδακτορικό δίπλωμα) ou didaktoriki diatrivi (διδακτορική διατριβή). La durée de préparation est; généralement de quatre à six ans. Une fois la thèse finie, le candidat soutient sa thèse devant un comité, composé, la plupart du temps, de trois examinateurs.

Hongrie

En Hongrie le doctorat est appelé doktori oklevél.

Italie

En Italie, avant 1980, il n'existe pas de véritable doctorat. La laurea, obtenue vers 23 ans après quatre à six ans d'études supérieures, donne cependant le titre de docteur (dottore). En 1980, a été mis en place le doctorat de recherche (grade de dottore di ricerca).

Lettonie

En Lettonie, le doctorat est le grade de Doktors. Depuis le , un seul type de grade Doktors est instauré. Avant la préparation du doctorat il est nécessaire d'obtenir le niveau master (en letton : Maģistrs). À l'issue du cursus on soutient publiquement une thèse (en letton : Disertācija) qu'on prépare pendant quatre ans soit tout en suivant le cursus d'études soit lors de travail de recherche indépendant dans un laboratoire de recherche reconnu ou au sein de l'établissement de l'enseignement supérieur. A l'instar de beaucoup de pays du nord de l'Europe (Suède, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Islande), la durée du doctorat y est de quatre années minimum. Le grade Doktors est attribué par le Conseil de promotion de l'Académie des sciences de Lettonie[25],[26].

Lituanie

En Lituanie, le doctorat est le daktaro diplomas.

Maroc

Le grade est le Doctorat (دكتوراه); le titulaire est un Docteur (دكتور). La charte de la thèse de doctorat, de l'Université Mohammed V Souissi (à Rabat), indique par exemple :

« Article premier : Définition de la thèse Une thèse de doctorat est à la fois :

  • un exercice académique validé par l’obtention d’un grade universitaire ;
  • un document riche d’informations scientifiques originales ;
  • l’aboutissement d’un travail de recherche.

Elle doit s’inscrire dans le cadre d’un projet professionnel clairement défini. »

Elle indique également :

« Caractère original de la thèse

  • La thèse de doctorat doit consister en un travail de recherche original portant sur un sujet n’ayant jamais été traité auparavant et dont les résultats constituent un apport indéniable à la connaissance scientifique.
  • Le doctorant et le directeur de thèse sont tenus de s’assurer, après consultation de la liste des thèses en cours et des thèses soutenues, du caractère original du sujet au moment du choix de celui-ci. »

En ce qui concerne les publications :

«  Article 8 : Publication et valorisation de la thèse

  • Toute recherche en vue de la préparation d’une thèse de doctorat doit donner lieu avant sa soutenance à la publication d’au moins deux (2) articles dans des revues indexées dans une base de données internationale. »

Pour la soutenance et l'attribution du diplôme:

« Admission ou ajournement de la thèse :

  • L’admission ou l’ajournement de la thèse est prononcé après délibération du jury. Le président du jury établit un rapport de soutenance signé par l’ensemble des membres du jury. En cas d’admission, le rapport de soutenance comporte l’une des mentions suivantes : Honorable ou Très Honorable. »

« Attribution du diplôme de doctorat :

  • Le diplôme de doctorat est délivré par l’établissement de domiciliation du CEDoc et signé par le président de l’université. Sur le diplôme, figurent le nom du Centre d’Études Doctorales, le titre de la thèse, la spécialité ainsi que les noms, titres et grades des membres de jury.
  • Le diplôme comporte l’une des mentions suivantes : Honorable ou Très Honorable »

Pays-Bas

Le doctorat (grade de doctor) est préparé généralement en quatre ans après l'obtention du grade de doctorandus. Ainsi, à l'instar de beaucoup de pays du nord de l'Europe (Suède, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Islande), la durée du doctorat y est de quatre années minimum.

Pologne

Le doctorat en Pologne est le doktorat. À l'instar de beaucoup de pays du nord de l'Europe (Suède, Belgique, Pays-Bas, Finlande, Islande), la durée du doctorat y est de quatre années minimum.

Russie

Le doctorat d'État en Russie est le docteur en sciences (doktor nauk : доктор наук), précédé du titre de candidat en sciences (kandidat nauk - кандидат наук). Le doctorat tel qu'il est considéré en occident et en France en particulier est plus proche de ce dernier titre. Celui de doktor nauk est réservé à un chercheur ayant apporté une contribution significative à son domaine de recherche, étayée par un plus grand nombre de publications. De ce fait le titre de doktor nauk se rapproche de l'habilitation à diriger des recherches existant en France.

Slovaquie

Le plus courant des doctorats est le grade de philosophiae doctor.

Slovénie

Le doctorat en Slovénie est le doktorat.

Suède

En Suède, le plus courant des doctorats est le grade de filosofie doktor. À l'instar de beaucoup de pays du nord de l'Europe (Finlande, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Islande), la durée du doctorat y est de quatre années minimum.

Suisse

Les titulaires d'une ancienne licence (équivalente au master), d'un DEA ou d'un master peuvent être admissibles pour les études de doctorat. Le doctorat en Suisse dure trois à cinq ans selon la spécialisation.

Pays de tradition universitaire anglo-américaine

La durée d'obtention d'un doctorat en recherche varie considérablement : en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, le minimum requis est de 3 ans[réf. nécessaire] après l'obtention d'une licence (bachelor's degree) ou d'une maîtrise (master's degree) (attention de ne pas confondre avec les degrés homonymes français). La plupart des candidats y consacrent bien plus d'années.

En Amérique du Nord[27], le programme doctoral peut commencer dès l'obtention du baccalauréat (baccalaureate ou bachelor's degree) (environ quatre années d'études soit le niveau de la maîtrise en France). La première partie de ce programme comprend le suivi de cours et la réussite à un certain nombre d'examens, durant un ou deux ans. Au terme de cette première période (correspondant à la préparation du DEA en France), l'étudiant devient un candidat au doctorat (doctoral candidate). Puis, après une période de participation à des séminaires, le candidat choisit un sujet de thèse et commence réellement son activité de recherche durant quatre à cinq ans. Le doctorat est en moyenne obtenu 7 ans après le baccalauréat. Le doctorant peut également obtenir en cours de préparation du doctorat un master.

Un PhD est requis pour faire une carrière de recherche ; mais cela est récent. Les « anciens » doctorats (appelés maintenant Higher Doctorates) prenaient des années, du fait que les candidats devaient montrer qu'ils étaient experts (« leader ») dans leur domaine. Ces doctorats sont de plus en plus rares.

Certaines universités britanniques dont l'université d'York, l'université d'Oxford et l'université de Sussex utilisent « D. Phil. » pour désigner un PhD.

Le PhD est le plus commun des doctorats de recherche en Amérique du Nord, mais il y a beaucoup d'autres types. Le Doctor of Business Administration (DBA) est également destiné à une carrière de direction. Le U.S. Department of Education et la National Science Foundation (NSF) les considèrent comme équivalents.

Notes et références

Notes

    Références

    1. http://cjc.jeunes-chercheurs.org/presentation/terminologie.php
    2. Arrêt du Conseil d’État du Voir ce commentaire
    3. Cass. crim. 20 janvier 2009, n° 07-88122
    4. Voir commentaire sur l'arrêt
    5. http://www.paperblog.fr/445329/differences-culturelles-l-allemagne-un-partenaire-economique-meconnu/
    6. 8,5 années en moyenne pour une thèse en sciences humaines et sociales.
    7. Le système Universitaire Australien.
    8. La durée légale de la thèse, définie par l’arrêté du , est de trois années. La réinscription en début d’année universitaire est obligatoire. Au-delà des trois ans, la réinscription en 4e année présente un caractère dérogatoire. « Extrait de cette charte de thèse de l'université de la méditerranée »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ).
    9. [PDF] Discours de François Hollande à Nancy, le .
    10. L'organisation de l'extrême précarité dans la recherche française, Mediapart, .
    11. Le dépôt légal au Québec
    12. Formulaire d'agrément de dépôt de thèse de la British Library
    13. Arrêté du 25 mai 2016 fixant le cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme national de doctorat (lire en ligne)
    14. The Networked Digital Library of Theses and Dissertations (NDLTD).
    15. Portail Francophone des Thèses Electroniques, université Lumière-Lyon-II.
    16. TEL (Thèses-en-Ligne).
    17. STAR.
    18. [PDF] France Stratégie, Centre d'analyse stratégique - Note de Veille 189 (2010) : Les difficultés d'insertion professionnelle des docteurs, les raisons d'une exception française.
    19. Bundesamt für Statistik, La formation et la situation professionnelle des titulaires d'un doctorat en Suisse - Résultats issus des données du Système d'information universitaire suisse et de l'enquête 2007 auprès des personnes nouvellement diplômées.
    20. « Niveau de diplôme », Insee.
    21. (pt) André Olavo Leite et Valter Moura do Carmo, « Os doutorados em cotutela no Brasil e em seus principais parceiros acadêmicos », Revista Brasileira de Pós-Graduação, vol. 11, (lire en ligne, consulté le )
    22. Article 11 de l'Arrêté du 25 mai 2016 fixant le cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme national de doctorat
    23. Arrêté du 25 mai 2016 fixant le cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme national de doctorat
    24. Décret n° 2009-464 du 23 avril 2009 relatif aux doctorants contractuels des établissements publics d'enseignement supérieur ou de recherche
    25. « http://izm.izm.gov.lv/education.html »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ).
    26. http://www.aic.lv/rec/LV/leg_lv/LVsysLV.htm.
    27. .

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Légifrance, Code de l'éducation - Article L632-4.

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