Hélène Langevin-Joliot

Gabrielle Hélène Joliot-Curie, devenue Hélène Langevin-Joliot, née le à Paris[1], est une physicienne française.

Pour les articles homonymes, voir Langevin, Joliot-Curie, Famille Langevin et Famille Curie.

Ne doit pas être confondu avec Hélène Solomon-Langevin.

Biographie

Hélène Langevin-Joliot est la fille de Frédéric et Irène Joliot-Curie (prix Nobel de chimie en 1935) et la petite-fille de Pierre Curie (prix Nobel de physique en 1903) et de Marie Curie (prix Nobel de physique en 1903 et prix Nobel de chimie en 1911). Elle est la sœur de Pierre Joliot, biologiste, membre de l'Académie des sciences. Elle a épousé civilement, en 1948, Michel Langevin (1926-1985), physicien nucléaire (petit-fils de Paul Langevin) mais aussi syndicaliste actif et membre du Parti communiste français. Ils ont eu deux enfants, Françoise née le , ancienne directrice adjointe d'établissement public (Agrimer) et Yves né le , astrophysicien à Institut d'astrophysique spatiale (IAS)[2].

Formation

Comme son père Frédéric Joliot-Curie (39e promotion, diplômé en 1923) et son mari Michel Langevin (64e promotion, diplômé en 1949), Hélène Langevin-Joliot est ingénieur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI ParisTech) (64e promotion, diplômée major en 1949)[3], école où ses grands-parents, Pierre et Marie Curie, découvrirent le radium et le polonium. Elle soutient sa thèse de doctorat d'État en 1956.

Carrière

Chercheuse en physique nucléaire fondamentale au CNRS à Orsay, elle est chargée de recherche en 1956, maître de recherche en 1959, puis directrice de recherche en 1969. Elle dirige la division de physique nucléaire de l'Institut de physique nucléaire d'Orsay de 1979 à 1983 et préside la commission de physique nucléaire de 1981 à 1985[4]. C'est une physicienne réputée pour ses travaux sur les réactions nucléaires à moyenne énergie et les états des noyaux révélant les mouvements individuels de nucléons à haute énergie d’excitation[5].

Membre du conseil scientifique de l'office parlementaire pour les choix scientifiques et techniques de 1985 à 1992, elle est aujourd'hui directrice de recherche émérite au CNRS[6]. Elle a été conseillère municipale de la ville d'Antony[7].

Suivant l'exemple de ses parents, elle fait preuve d'un important engagement militant, notamment sur l'utilisation pacifique de l'énergie atomique. De 2004 à 2012, elle assume la présidence de l'Union rationaliste[8] créée par Paul Langevin, et que présida son père Frédéric Joliot de 1946 à 1955. Impliquée dans la diffusion de la culture scientifique pour tous, elle coordonne avec Jacques Hassinsky, en 2015, l'ouvrage Science et culture : repères pour une culture scientifique commune[9] auquel participe des scientifiques et philosophes des sciences comme Jean-Pierre Kahane, Michel Morange, Évariste Sanchez-Palencia. Elle apporte son soutien au Parti communiste français pour les élections européennes de 2019[10].

Hélène Langevin-Joliot est commandeur de la Légion d'honneur.

Publications

  • Progrès scientifique et progrès: pour sortir de la confusion, Raison présente numéro 194, 2015.
  • Jacques Haïssinski, Hélène Langevin-Joliot et Jean-Pierre Kahane, Science et culture : repères pour une culture scientifique commune, Rennes, Ed. Apogée, coll. « Espaces des sciences. », , 158 p., 9782843984730 (ISBN 978-2-84398-473-0 et 2-84398-473-4, OCLC 910560510, notice BnF no FRBNF44330039).
  • Refonder les rapports de la science et de la société, un objectif majeur, in: La science en question(s), dirigé par Michel Wieviorka, Editions Sciences humaines, 2014.
  • Marie Curie, Irène Joliot-Curie et Ève Curie, Lettres : Marie Curie et ses filles, Paris, Pygmalion, , 416 p. (ISBN 978-2-7564-0457-8, notice BnF no FRBNF42436847).
  • Science, société, démocratie, Les Cahiers rationalistes, 2009.
  • La science, espoirs et interrogations, Bulletin de l'Union des physiciens, 2007.
  • Avant-propos et édition de Leçons de Marie Curie : Physique élémentaire pour les enfants de nos amis, avec Rémi Langevin, texte recueilli par Isabelle Chavannes, préface par Yves Quéré, postface par Hélène Gispert, EDP Sciences, 2003.
  • Évocation de Paul Langevin, in: Paul Langevin, son œuvre, sa pensée, revue Épistémologiques, janvier-.
  • Sur un rayonnement gamma de 121 keV observé dans une source de 147 pm de très grande pureté, Journal de physique, 1956.
  • Contribution à l'étude des phénomènes de freinage interne et d'autoionisation associés à la désintégration beta, thèse de doctorat de sciences physiques, Faculté des sciences de Paris, Paris, Masson, 1956.

Références

  1. Archives de la ville de Paris, tables décennales des naissances du 6e arrondissement
  2. Marianne Chouchan, Irène Joliot-Curie ou la science au Cœur (biographie), Paris, Hachette Jeunesse, coll. « Le livre de poche. Jeunesse » (no 646), , 349 p. (ISBN 978-2-01-321510-7, OCLC 417251182, notice BnF no FRBNF36701502), p. 327
  3. Ingénieurs de la 64e promotion de l'ESPCI
  4. Who's Who in France 2003.
  5. « Curie, Joliot, Langevin, une famille ]! - Produit du jour - SCF », sur www.societechimiquedefrance.fr (consulté le )
  6. Rencontre avec Hélène Langevin-Joliot, Laboratoire Astroparticule et Cosmologie, Université Paris 7.
  7. Hélène Langevin-Joliot, sur Le Maitron.
  8. « Union rationaliste – Qui sommes-nous ? », union-rationaliste.org
  9. Jacques Haïssinski, Hélène Langevin-Joliot et Jean-Pierre Kahane, Science et culture : repères pour une culture scientifique commune, Rennes, Ed. Apogée, coll. « Espaces des sciences. », 2015, 158 p., (ISBN 978-2-84398-473-0 et 2-84398-473-4), (OCLC 910560510), (notice BnF no FRBNF44330039)
  10. « Ils soutiennent la liste Ian Brossat », sur L'Humanité, (consulté le )

Sources

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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