Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus
Le Sacré-Cœur est une dévotion au cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l'amour divin par lequel Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes[1]. Cette dévotion est particulièrement présente au sein de l'Église catholique mais aussi, quoiqu'à moindre échelle, dans l'Église anglicane et dans certaines Églises luthériennes. Elle met l'accent sur les concepts d'amour et d'adoration voués au Christ. La solennité du Sacré-Cœur a été instituée par le pape Clément XIII en 1765 et étendue à toute l'Église catholique par le pape Pie IX en 1856.
« Sacré-Cœur » redirige ici. Pour les autres significations, voir Sacré-Cœur (homonymie).
L'extension de cette dévotion dans l'Église catholique à partir du XVIIe siècle vient des révélations d'une visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque, qui a affirmé l'avoir reçue du Christ lui-même lors de différentes apparitions entre 1673 et 1675[2]. Plus tard, à partir du XIXe siècle, elle provient des révélations d'une autre religieuse catholique, la mère supérieure du couvent de la congrégation du Bon Pasteur de Porto, Marie du Divin Cœur Droste zu Vischering, qui a demandé au pape Léon XIII qu'il consacre le monde entier au Sacré-Cœur de Jésus.
La tradition catholique associe le Sacré-Cœur aux actes de réparation dédiés au Christ. Dans son Encyclique Miserentissimus Redemptor, Pie XI a indiqué : « L'esprit d'expiation ou de réparation a toujours tenu le premier et principal rôle dans le culte rendu au Sacré-Cœur de Jésus ». La dévotion au Sacré-Cœur est parfois pratiquée au sein des Églises orthodoxes, où elle reste un point de controverse, étant perçue comme un exemple de latinisation liturgique.
Le Sacré-Cœur est souvent représenté, dans l'art chrétien, sous la forme d'un cœur enflammé brillant d'une lumière divine, saignant car ayant été percé par la lance du soldat romain Longinus, entouré d'une couronne d'épines et surmonté d'une petite croix. Parfois, le cœur est centré sur le corps du Christ, avec ses mains transpercées dirigées vers lui, comme s'il allait l'offrir à la personne qui se tient devant lui. Les blessures et la couronne d'épines font allusion aux conditions de la mort de Jésus-Christ, alors que le feu symbolise le pouvoir transformateur de l'amour.
Histoire
Origines
Le culte du cœur renvoie à des pratiques et des croyances anciennes. En Égypte, lors de la momification on enfermait les viscères (le cœur n’en faisait pas partie) baignés dans divers liquides dans les vases canopes qu’on disposait aux quatre angles du cercueil. Dans les multiples pratiques autour du cadavre du roi de France, pour le conserver le plus longtemps possible, on extrayait et conservait le cœur à part des viscères et on procédait à différentes opérations, comme l'utilisation de la saumure.
La tradition du Sacré-Cœur trouve son origine textuelle avec l'apôtre saint Jean qui a reposé sa tête sur le Cœur de Jésus durant la Cène (Évangile selon St Jean 13,23), et qui a vu son Cœur transpercé lors de la Passion (Jn 19,34-37). Par la suite, de nombreux saints ont parlé du Cœur du Christ, tels Catherine de Sienne, Gertrude d'Helfta, François de Sales, des Chartreux... Les premiers à s'exprimer sur l'importance du cœur sont Cyprien de Carthage : « Que Celui qui habite à l'intérieur de notre cœur soit présent en personne dans nos paroles ! » — La prière du Seigneur, 3 ; puis Augustin d'Hippone dont l'un des enseignements majeurs est le lien entre cœur et grâce[3]. Au IXe siècle, Smaragde de Saint-Mihiel écrit que la prière « est l'œuvre du cœur, non des lèvres, car Dieu ne regarde pas les paroles, mais le cœur de l'orant » — Le diadème des moines, 1 (Diadema Monachorum)[4].
Du XIe au XVIe siècle
Pendant les dix premiers siècles du christianisme, rien n'indique qu'un culte ait été rendu au Sacré-Cœur de Jésus. Les premières indications de la dévotion au Sacré-Cœur se trouvent à partir du XIe siècle dans l'atmosphère fervente des monastères bénédictins et cisterciens.
Le renouveau de la vie religieuse et l'activité fervente de saint Bernard de Clairvaux au XIIe siècle, ainsi que l'enthousiasme des croisés revenant de Terre sainte, ont donné naissance à une dévotion à l'égard de la Passion de Jésus-Christ et notamment par des pratiques en l'honneur des plaies sacrées. Saint Bernard disait que la pénétration du côté du Christ révélait sa bonté et la charité de son Cœur pour les hommes. L'hymne la plus ancienne connue exprimant le Sacré-Cœur, Summi regis cor aveto, a été écrite par le bienheureux Arnulf de Louvain (mort en 1250) de Cologne en Allemagne. L'hymne commence ainsi : « Cœur du Roi suprême, salutations, Je te salue d'un cœur joyeux, T'embrasser me ravit et c'est ce que mon cœur désire... ». Un cycle de sept cantates fut composées par Dietrich Buxtehude, Membra Jesu nostri, déplorant chacune l'une des plaies du Christ.
Entre le XIIIe et le XVIe siècle, la dévotion se répand sans s'établir officiellement. Elle était pratiquée par des particuliers et par différentes congrégations religieuses, comme les Franciscains, les Dominicains et les Chartreux. Chez les Franciscains, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus a ses figures majeures : saint Bonaventure, notamment par sa Vitis Mystica (Vigne mystique), Jean de Fermo et le tertiaire saint Jean Eudes.
XVIIe siècle
Au XVIIe siècle, Jean Eudes (1601-1680) mit en place les éléments d'un culte dédié au Cœur Immaculé de la Vierge Marie, puis au Sacré-Cœur de Jésus, en les unissant ensemble à partir de 1634, approuvé par plusieurs évêques en 1672 et célébré au sein de sa Congrégation de Jésus et Marie[5].
L'Église catholique se trouva confortée dans l'instauration de ce culte à la suite des apparitions que Marguerite-Marie Alacoque (plus tard proclamée sainte) dit avoir reçues de Jésus à partir de 1673 à Paray-le-Monial : « Et il me fit voir qu’il fallait honorer (le Cœur de Dieu) sous la figure de ce Cœur de chair, dont il voulait que l’image soit exposée et portée sur soi et sur le cœur, pour y imprimer son amour et le remplir de tous les dons dont il était plein et pour y détruire tous les mouvements déréglés. Et que partout où cette sainte image serait exposée pour y être honorée, il répandrait ses grâces et bénédictions »[6]. Saint Claude La Colombière a aidé Marguerite-Marie Alacoque à répandre ce culte du Sacré-Cœur. L'image qu'elle propage, entouré de rayons d'or et de flammes de feu, comporte au centre le mot « caritas » c'est-à-dire charité (dans le sens catholique de "amour").
En 1689, Marguerite-Marie Alacoque affirme devoir délivrer quatre demandes particulières à l'intention du pouvoir temporel. Celles-ci auront des répercussions politiques et religieuses et seront successivement réalisées sous les régimes royaux, impériaux et républicains français.
XVIIIe siècle
Sœur Anne-Madeleine Rémusat (1696-1730) fut une propagatrice de la dévotion au Sacré-Cœur. Pour arrêter la peste à Marseille, Mgr de Belsunce, sous l'inspiration de cette religieuse, plaça la ville de Marseille et son diocèse sous la protection du Sacré-Cœur, lors d'une messe célébrée le [7].
Marie Leszczyńska, initiée à cette dévotion par la Visitation de Varsovie, obtient des évêques de France que la fête du Sacré-Cœur soit étendue à toute la France, ainsi que l'office, et propage ce culte à la cour et dans la famille royale[8]. Son fils, le dauphin, demanda un autel du Sacré-Cœur dans la chapelle du château de Versailles[9], ville d'une des premières confréries du Sacré-Cœur[10].
Guerre de Vendée
En France, durant la guerre de Vendée, les membres de l'Armée catholique et royale de Vendée, opposée aux troupes républicaines envoyées par la Convention nationale, arborent régulièrement le Sacré-Cœur pour montrer leur foi, face à l'absence de références catholiques de la Première République[11].
Pie IX
En 1856, le pape Pie IX étend la Fête du Sacré-Cœur à Église catholique. Trois Encycliques confirment l'attachement de l'Église à cette dévotion : Annum Sacrum (Léon XIII - 1899), Miserentissimus Redemptor (Pie XI - 1928) et Haurietis Aquas (Pie XII - 1956). Le , il béatifie Marguerite-Marie Alacoque, puis il bénit le projet d'édification de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre[12].
Consécrations au Sacré-Cœur
Dans sa bulle pontificale Auctorem Fidei, le pape Pie VI loua la dévotion au Sacré-Cœur. Finalement, le pape Léon XIII consacra, par son Encyclique Annum Sacrum (le ), chaque être humain au Sacré-Cœur. L'idée de cet acte, que Léon XIII surnomma le « grand acte » de son pontificat, lui avait été soumise par la bienheureuse Marie du Divin Cœur, comtesse Droste zu Vischering, une religieuse supérieure de la Congrégation du Bon Pasteur de Porto, en Portugal, qui prétendait l'avoir surnaturellement reçue du Christ lui-même. Depuis le milieu du XIXe siècle, des groupes, des congrégations et même des États se sont consacrés au Sacré-Cœur.
La France a été consacrée le par un groupe d'une cinquantaine de parlementaires lors d'un pèlerinage à Paray-le-Monial conduite par Gabriel de Belcastel. Le , sur pétition remis au président Gabriel García Moreno, l'Équateur fut le premier pays du monde ainsi consacré[13], accomplissant enfin ce que Dieu avait demandé à Marie-Madeleine un peu moins de deux mille ans auparavant, selon la vulgate chrétienne[11].
Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre est dite Vœu national. Elle est déclarée d'utilité publique par une loi votée le 24 juillet 1873 par l'Assemblée nationale de 1871. Le , l'archevêque de Paris, le cardinal Guibert pose la première pierre de la basilique, honorant après deux cents ans jour pour jour, la quatrième demande rapportée par Marguerite-Marie Alacoque, le [14].
XXe siècle
Au début du XXe siècle, Saint Pie X afin de clore chaque messe quotidienne ajoute aux prières dites prières léonines, une louange au Sacré-Cœur, le Cor Jesu Sacratissimum, invoquée trois fois.
Le , le pape Pie XI officialise la composition d'une nouvelle messe et d'un nouvel office liturgique du Sacré-Cœur[15]. La Fête du Sacré-Cœur est établie comme Solennité et dès lors célebrée le troisième dimanche après la Pentecôte[16] afin de « compenser à l'égard de l'amour incréé, l'indifférence, l'oubli, les offenses, les outrages qu'il subit »[17]. Dans ce nouvel office liturgique, le Saint-Siège fait pour la première fois explicitement mention du lien entre le message de Paray-le-Monial et la fête du Sacré-Cœur, corroborant ainsi la quatrième demande mentionnée par Marguerite-Marie Alacoque[18].
Depuis 1931, la continuation de la dévotion au Sacré-Cœur est la Miséricorde Divine[19].
Les promesses du Sacré-Cœur
Promesses particulières
La révélation la plus significative se produit le , jour de la Fête-Dieu. À la demande expresse de ses supérieurs et à la suite de ces apparitions[6], Marguerite-Marie Alacoque rédige de nombreuses lettres, cent trente cinq au total, pour transmettre les messages du Sacré-Cœur. L'ensemble de ces lettres connut un remaniement et un abrégé constituant dès lors une liste de douze promesses.
On ignore encore quand et par qui ces faveurs furent fixées en cette forme qui nous est connue aujourd'hui. Ces promesses ne furent répandues que bien après la mort de la sainte de Paray, et ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle qu'elles connurent une diffusion mondiale. En 1882, Kemper, modeste commerçant de Dayton aux États-Unis, entreprit de les diffuser partout ; il les fit traduire en plus de 238 langues et imprimer sur des images du Sacré-Cœur, qu'il répandit par millions à travers le monde[20].
En 1890, le Cardinal Adolph Perraud déplore la circulation de ces promesses sous pareille forme dont il préférerait une publication usant de mots sens et expressions employés dans les écrits révélés de Sainte Marie-Marguerite[20].
- Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires à leur état.
- Je mettrai la paix dans leur famille.
- Je les consolerai dans toutes leurs peines.
- Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
- Je répandrai d'abondant bénédictions sur toutes leurs entreprises.
- Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l'océan infini de la miséricorde.
- Les âmes tièdes deviendront ferventes.
- Les âmes ferventes s'élèveront à une grande perfection.
- Je bénirai moi-même les maisons où l'image de mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée.
- Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
- Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, où il ne sera jamais effacé.
- Je te promets, dans l'excès de la miséricorde de mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis du mois, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir leurs Sacrements, et que mon divin Cœur se rendra leur asile assuré à cette dernière heure.
Promesses publiques
Aux promesses s’adressant à la dévotion personnelle, il faut ajouter trois lettres écrites les et au mois d’, lettres qui auront par la suite des répercussions importantes sur les politiques publiques[23] et par lesquelles Jésus par le truchement de sa servante demande un culte justement public du Sacré-Cœur[6].
- Le premier message s’adresse aux rois : « Il désire entrer avec pompe et magnificence dans la maison des princes et des Rois, pour y être honoré, autant qu’il y a été outragé, méprisé et humilié en sa passion... Le Père Éternel voulant réparer les amertumes et angoisses que l’adorable Cœur de son divin Fils a reçues dans la maison des princes de la terre veut établir son empire dans le cœur de notre Grand monarque, duquel il veut se servir pour l’exécution de ses desseins ».
- Le deuxième message est de « faire construire un édifice où sera le tableau de ce divin Cœur, pour y recevoir la consécration et les hommages du Roi et de toute la cour. Dans cet édifice le chef de la nation française reconnaîtra l’empire du divin Cœur sur lui-même et la nation, il proclamera sa royauté, se dira lieutenant du Christ ».
- Le troisième message demande au Roi : « d’être peint sur ses étendards et gravé sur ses armes pour le rendre victorieux de tous ses ennemis, en abattant à ses pieds les têtes orgueilleuses et superbes, afin de le rendre triomphant de tous les ennemis de la Sainte-Église ».
Ces messages explicites ne varieront pas au cours des siècles suivant et seront successivement suivis des faits : une église dédiée au Sacré-Cœur pour consacrer la France, le Sacré-Cœur sur les drapeaux[24].
Le est honoré la deuxième demande rapportée par Marguerite-Marie Alacoque par l’intermédiaire du Cardinal Guibert. L’Archevêque de Paris pose la première pierre de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre conçue comme Vœu national par la loi du [14].
Promesses adressées à Sœur Marie du Divin Cœur
Sœur Marie du Divin Cœur Droste zü Vischering née le en Allemagne et décédée à Porto le , rapporte de ses oraisons une demande émise par Jésus Christ afin de construire un lieu de pèlerinage dédié à son Sacré-Cœur[25]. L’Église du Sacré-Cœur de Jésus appelée aussi Église du Bon Pasteur ou Sanctuaire du Sacré-Cœur de Jésus fut construite entre le et le à Ermesinde au nord du Portugal et consacrée au Sacré-Cœur accomplissant le vœu évoqué par la religieuse. Le corps de Sœur Marie du Divin Cœur retrouvé sans corruption lors sa première exhumation repose depuis dans une Tombe-reliquaire au sein de l’Église d’Ermesinde.
- Église du Sacré-Cœur à Bagnoles-de-l’Orne.
- Église du Sacré-Cœur à Hamilton aux États-Unis.
- Basilique de Estrela à Lisbonne qui fut la première église consacrée au Sacré-Cœur.
- Le sanctuaire du Christ-Roi a Almada est un monument fameux dédié au Sacré-Cœur.
- Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.
- Église du Sacré-Cœur de Jésus à Ermesinde au Portugal.
Les prières
Il existe plusieurs prières dédiées au Sacré Cœur de Jésus, en voici quelques-unes[26] :
- « Sacré Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en vous. Puisque tout ce que je ferai à l’avenir sera à vous, faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous ; enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel vous m’avez inspiré le désir. Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une plus grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particuliers que je ne puis attendre que de vous. Faites en moi votre volonté, Seigneur; je m’y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien ne pas m’y opposer : c’est à vous à tout faire, divin Cœur de Jésus-Christ, vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint ; cela me paraît plus clair que le jour; mais ce sera pour vous une grande gloire, et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection. Ainsi soit-il »[27].
- « Seigneur Jésus, Tu es notre Sauveur et notre Dieu !
Fais que notre regard ne se fixe jamais sur d’autre étoile que celle de l’Amour et de la Miséricorde qui brille sur ta poitrine.
Que ton Cœur soit donc, ô notre Dieu, le phare lumineux de la foi, l’ancre de notre espérance, le secours toujours offert dans notre faiblesse, l’aurore merveilleuse d’une paix inébranlable, le soleil qui éclaire nos horizons.
Jésus, nous nous confions sans réserve à ton Divin Cœur. Que ta grâce convertisse nos cœurs. Par ta miséricorde soutiens les familles, garde-les dans la fidélité de l’amour.
Que ton Evangile dicte nos lois. Que tous les peuples et les nations de la terre se réfugient en ton Cœur très aimant et jouissent de la Paix que Tu offres au monde par la Source pure, d’amour et de charité, de ton Cœur très miséricordieux. Amen »[28]
- « Dieu notre Père, Tu n’es pas indifférent à nous, à ce que nous vivons. Tu portes chacun de nous dans ton Cœur. Tu nous connais par notre nom et Tu prends soin de nous. Tu nous cherches même quand nous T’abandonnons. Chacun de nous T’intéresse, car ton Amour T’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive. Touche notre cœur ! Ouvre notre cœur, afin qu’il soit revêtu de ta Bonté et de ta Miséricorde, pour devenir en ton Fils Jésus, serviteurs des hommes. Seigneur Jésus-Christ, guéris-moi de la dureté de mon cœur. Rends mon cœur semblable au Tien : fort et miséricordieux, vigilant et généreux, qui ne se laisse pas enfermer sur lui-même et qui ne tombe pas dans le piège de la mondialisation de l’égoïsme et de l’indifférence. Ainsi soit-il. »[29].
Spiritualité du cœur de Jésus
Dans le Directoire sur la piété populaire et la liturgie, publié le , la Congrégation pour le culte divin rappelle le sens du culte rendu au cœur de Jésus : « L'expression "Cœur de Jésus", entendue dans le sens contenu dans la divine Écriture, désigne le mystère même du Christ, c'est-à-dire la totalité de son être, ou le centre intime et essentiel de sa personne : Fils de Dieu, sagesse incréée ; Amour infini, principe du salut et de sanctification pour toute l'humanité. Le "Cœur du Christ" s'identifie au Christ lui-même, Verbe incarné et rédempteur (...) »[30].
Dans l'Encyclique Haurietis Aquas in Gaudio, Pie XII définit le mystère du cœur de Jésus comme le mystère de l'amour miséricordieux du Christ et de la Trinité tout entière, Père, Fils et Saint-Esprit, envers l'humanité[31].
Le mois de juin lui est consacré, mois pendant lequel a lieu la Fête du Sacré-Cœur qui est célébrée dans toute l'Église catholique depuis 1856. Cette solennité est célébrée 19 jours après le dimanche de Pentecôte, soit un vendredi.
Saints et saintes liés au culte du Sacré-Cœur de Jésus
- sainte Lutgarde de Tongres (1182-1246)
- sainte Mechtilde de Magdebourg (1207-1283)
- sainte Mechtilde de Hackeborn (1241-1298)
- sainte Gertrude de Helfta (1256-1301)
- bienheureux Jan Van Ruysbroeck (1293-1381)
- saint François de Sales (1567-1622)
- vénérable Kasper Drużbicki (1590-1662)
- saint Jean Eudes (1601-1680)
- saint Claude La Colombière (1641-1682)
- sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690)
- saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716)
- vénérable Anne-Madeleine Rémusat (1696-1730)
- sainte Madeleine-Sophie Barat (1779-1865)
- saint Michel Garicoïts (1797-1863)
- bienheureuse Marie de Jésus Crucifié (1846-1878)
- bienheureuse Marie du Divin Cœur Droste zü Vischering (1863-1899)
- bienheureuse Alexandrina de Balazar ( - )
- bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny (1841-1884)
- sainte Faustine Kowalska (1905-1938)
Congrégations dévolues au culte du Sacré-Cœur de Jésus
Au XIXe siècle, un très grand nombre de congrégations en lien avec la spiritualité du Sacré-Cœur de Jésus ont été fondées. Cette liste n'est donc pas exhaustive.
- Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus, congrégation fondée en France en 1800 par sainte Madeleine-Sophie Barat
- Pères et religieuses des Sacrés-Cœurs de Picpus, congrégation fondée en France en 1800 par l'abbé Coudrin et la mère Henriette Aymer de la Chevalerie
- Frères du Sacré-Cœur, congrégation fondée en France en 1821 par le père André Coindre et le vénérable frère Polycarpe (Jean-Hippolyte Gondre)
- Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, congrégation fondée en France en 1832 par saint Michel Garicoïts et par la sainte carmélite, Sœur Marie de Jésus Crucifié
- Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus, fondée en France en 1852 par le père Joseph-Marie Timon-David
- Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus, congrégation fondée en France en 1854 par l'Abbé Jules Chevalier
- Missionnaires comboniens du Cœur de Jésus, congrégation fondée en Italie en 1867 par saint Daniel Comboni
- Société des Filles du Sacré Cœur, congrégation fondée en Belgique en 1873 par sainte Marie de Jésus Deluil-Martiny
- Union des Oblates du Cœur de Jésus, congrégation fondée en France en 1874 par sainte Louise-Thérèse de Montaignac de Chavance
- Servantes du Sacré-Cœur, congrégation fondée en Italie en 1874 par sainte Catherine Volpicelli
- Petites Servantes du Sacré-Cœur de Jésus pour les Malades pauvres, congrégation fondée en Italie en 1975 par sainte Anna Michelotti
- Société des prêtres du Sacré-cœur de Jésus, congrégation fondée en France en 1877 par le père Léon Dehon
- Ancelles du Sacré-Cœur, fondée en Espagne en 1877 par sainte Raphaelle Porras y Ayllon
- Sœurs missionnaires du Sacré-Cœur, congrégation fondée en Italie en 1880 par sœur Françoise-Xavière Cabrini
- Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus, congrégation fondée en Italie en 1881 par Benoît Menni, frère de Saint-Jean-de-Dieu
- Sœurs de la Sainte-Famille du Sacré-Cœur, congrégation fondée en 1889
- Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, congrégation fondée en France en 1898 par Adèle Garnier
- Ursulines du cœur de Jésus agonisant (ou Ursulines grises), congrégation fondée en Pologne en 1920 par sainte Ursule Ledóchowska
- Petites Sœurs du Sacré-Cœur, congrégation fondée en France en 1933 et dont la spiritualité s'inspire de Charles de Foucauld
Représentations et lieux de culte dans la piété populaire
Le Sanctuaire du Christ Roi est un grand monument religieux en Almada, Portugal, dédié au Sacré-Cœur de Jésus où existe une chapelle avec des reliques de sainte Marguerite-Marie Alacoque, de saint Jean Eudes, de sainte Faustine Kowalska et de la bienheureuse Marie du Divin Cœur.
Allemagne
Belgique
- Basilique du Sacré-Cœur de Bruxelles ou basilique de Koekelberg
Canada
- Église du Sacré-Cœur de Jésus de Montréal (Montréal), Québec
- Sanctuaire du Sacré-Cœur de Montréal (Montréal), Québec
- Église du Sacré-Cœur de Gatineau (Hull), Québec
- Église du Sacré-Cœur de Longueuil (Longueuil), Québec
- Église du Sacré-Cœur de Chicoutimi (Chicoutimi), Québec
- Église du Sacré-Cœur de Stanstead (Stanstead), Québec
- Sanctuaire du Sacré-Cœur de Beauvoir, Sherbrooke, Québec
États-Unis
- Basilique du Sacré-Cœur (Basilica of the Sacred Heart), sise en l'université Notre-Dame, à South Bend, dans l'Indiana
- Basilique-cathédrale du Sacré-Cœur (Cathedral Basilica of the Sacred Heart), à Newark (New Jersey), dans le New Jersey
France
- Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, à Paris
- Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
- Basilique de Paray-le-Monial
- Basilique du Sacré-Cœur de Bourg-en-Bresse
- Basilique du Sacré-Cœur de Nancy
- Basilique du Sacré-Cœur de Lutterbach
- Église du sacré-Cœur à Castellane
- Église du Sacré-Cœur en Saint-Germain-du-Crioult
- Église du Sacré-Cœur en Menton
- Église du Sacré-Cœur de Cholet
- Eglise du Sacré-Cœur d'Agen
- Paroisse du Sacré-Cœur de Colombes
- Chapelle du Sacré-Cœur à Berné
- Sanctuaire diocésain Sacré-Cœur de Dijon
- Basilique du Sacré-Cœur de Grenoble
- Église du Sacré-Cœur d'Audincourt
- Église du Sacré-Cœur de Douarnenez
- Sanctuaire Notre-Dame de Pellevoisin
- Église du Sacré-Cœur d’Angoulême
- Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption d'Ajaccio
Inde
- Basilique du Sacré-Cœur de Pondichéry
Portugal
- Basilique du Sacré-Cœur (de l'Étoile) à Lisbonne
- Église-Sanctuaire du Sacré-Cœur de Jésus à Ermesinde
- Sanctuaire du Christ Roi en Almada
Russie
- Église du Sacré-Cœur de Saint-Pétersbourg[33]
- Église du Sacré-Cœur de Samara.
Suisse
- Église du Sacré-Cœur de Genève
Thaïlande
- Cathédrale du Sacré-Cœur en Chiang Maï
Annexes
Bibliographie
- Edouard Glotin, La Bible du Cœur de Jésus, Éd. Presses de la renaissance, 2007 (ISBN 978-2-7509-0306-0)
- Jean-Claude Prieto de Acha, Le Sacré Cœur de Jésus : Deux mille ans de miséricorde, Pierre Téqui Éditeur, 2019 (ISBN 9782740314548)
- Jean Ladame, Marguerite-Marie : la sainte de Paray, Éditions Résiac, 1994 (ISBN 2-85268-118-8)
- Jean Ladame, Les Faits mystiques de Paray, Éd Resiac, 1991 (ISBN 2-85268-215-X)
- Anne Sauvy, Le Miroir du cœur : quatre siècles d’images savantes et populaires, Paris, Cerf, 1989 (ISBN 2-204-03008-2)
- Barbara Hryszko, Identification d’un tableau d’Alexandre Ubeleski : l’un des premiers exemples d’iconographie du Sacré-Cœur, „Barok”, XXV/XXVI, (45/46), 2016, pp. 197-207.
Articles connexes
Liens externes
- Ces saints qui avaient une dévotion particulière au Sacré-Cœur de Jésus - (Aleteia, YouTube)
- La dévotion et le mois consacré au Sacré Cœur de Jésus - (Christian Media Center - YouTube)
- Le Sacré-Cœur de Jésus - (Croire - YouTube)
- Sainte Marguerite-Marie Alacoque, messagère du Sacré Cœur de Jésus - (Aleteia, YouTube)
Notes et références
- Cf décret Instantibus de la Sacrée Congrégation des Rites paru sous l'approbation de Clément XIII le 6 février, in A. Hamon, Histoire de la Dévotion au Sacré-Cœur, tome II, Paris, Beauchesne, 1925
- Jean Ladame, Marguerite-Marie, La sainte de Paray, Éditions Resiac, 1994 (ISBN 2-85268-118-8)
- Le cœur et la grâce chez saint Augustin. Distinction et correspondance
- Catéchèse du pape Benoît XVI sur saint Cyprien de Carthage (06/06/2007)
- Paul Milcent, Saint Jean Eudes : un artisan du renouveau chrétien au XVIIe siècle, Paris, Cerf, , 589 p. (ISBN 2-204-04486-5)
- Marguerite-Marie Alacoque, Sainte Marguerite-Marie Alacoque : Sa vie par elle-même, Paris-Fribourg, Saint-Paul, , 152 p. (ISBN 2-85049-153-5)
- Olivier Andurand, La Grande affaire. Les évêques de France face à l'Unigenitus, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 398 p. (ISBN 978-2-7535-5390-3), p. 175-194
- Barbara Hryszko, Identification d’un tableau d’Alexandre Ubeleski : l’un des premiers exemples d’iconographie du Sacré-Cœur, „Barok”, XXV/XXVI, (45/46), 2016, pp. 197-207.
- Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Bernard Hours, « Contre-révolution avant 1789 », éd. Perrin, 2011, p. 199.
- [lire en ligne] La confrérie de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus de Notre-Dame de Versailles.
- Alet Victor, La France et le Sacré-Cœur, Paris, Dumoulin et Cie,
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- Saint Claude La Colombière
- Saint Jean Paul II
- Pape François
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