Avranches

Avranches (prononcé /avʁɑ̃ʃ/) est une commune française située dans le département de la Manche en Normandie, peuplée de 10 246 habitants[Note 1].

Pour les articles homonymes, voir Avranches (homonymie).

Avranches

La place Patton.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Manche
(sous-préfecture)
Arrondissement Avranches
(chef-lieu)
Intercommunalité Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie
(siège)
Maire
Mandat
David Nicolas (DVC)
2020-2026
Code postal 50300
Code commune 50025
Démographie
Gentilé Avranchais ou Avranchinais
Population
municipale
10 246 hab. (2018 )
Densité 932 hab./km2
Population
agglomération
15 554 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 48° 41′ 04″ nord, 1° 21′ 25″ ouest
Altitude Min. 7 m
Max. 111 m
Superficie 10,99 km2
Type Commune urbaine et littorale
Unité urbaine Avranches
(ville-centre)
Aire d'attraction Avranches
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton d'Avranches
(bureau centralisateur)
Canton d'Isigny-le-Buat
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Avranches
Géolocalisation sur la carte : Manche
Avranches
Géolocalisation sur la carte : France
Avranches
Géolocalisation sur la carte : France
Avranches
Liens
Site web www.avranches.fr

    Géographie

    Localisation

    La ville d'Avranches se situe sur le littoral sud du département de la Manche. Elle a donné son nom à ses alentours, le pays de l'Avranchin.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique

    Communes limitrophes

    Saint-Martin-des-Champs est devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle d’Avranches.

    Géologie et relief

    Perspective sur la Sée et le mont Saint-Michel.

    Avranches est bâtie sur une colline granitique du Massif armoricain, face à la baie du Mont-Saint-Michel.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,7 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 12,1 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 970 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 14,5 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 9,3 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Brecey », sur la commune de Brécey, mise en service en 1996[7] et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 1 100 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Dinard », sur la commune de Pleurtuit, dans le département d'Ille-et-Vilaine, mise en service en 1950 et à 53 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,4 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,6 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,9 °C pour 1991-2020[13].

    Voies de communication et transports

    La ville d’Avranches se situe sur l’axe CaenRennes. Elle est reliée à ces deux villes :

    La ville est desservie par plusieurs lignes du réseau de transport manchois Manéo.

    Urbanisme

    Typologie

    Avranches est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[15],[16],[17]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Avranches, une agglomération intra-départementale regroupant 5 communes[18] et 15 554 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[19],[20].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avranches, dont elle est la commune-centre[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 32 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].

    La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[23]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[24],[25].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Iγγενα (Ingena) vers 100 (Ptolémée); Legedia vers 300 (table de Peutinger); Abrincatis vers 400 (à l'ablatif, Notitia dignitatum); Abrincae fin VIe siècle (Vie de Saint-Pair, par Fortunat); de Abrincatis en 587 (Grégoire de Tours d° I); ab Abricatensi urbe vers 850 (« Relevatio »); ab Abrincas entre 1050 et 1064 (Fauroux 161); Abrinchensis 1051 - 1060 (Fauroux 199); de Avrenchis 1055 - 1066 (copie XVIIIe, Fauroux 208)[26].

    Le toponyme primitif Ingena contient un élément gen qui semble se retrouver dans Genêts (jadis Genecium ou Genitium) et Argennes (Jadis Aregenna à Saint-Quentin-sur-le-Homme), lieux des environs[26]. Par ailleurs, cet élement se reconnaît également dans Aregenua, ancien nom de Vieux-la-Romaine (Calvados) et à l'étranger dans Genua (Genova, Genève) et Gênes (Genua). Cette racine gen- est considérée comme celtique et on reconstruit sa forme allongée *genu- « bouche » cf. pluriel breton genou, gallois genau[27]. D'où son utilisation topographique au sens d'« embouchure »[26],[27].

    La forme suivante Legedia est peut-être une cacographie d’Ingena[26]. Avranches a été la capitale du peuple celte des Abrincates (voir ce nom) et selon un processus courant en Gaule, le toponyme originel a disparu au Bas Empire pour être remplacé par celui du peuple possesseur de la cité (cf. Paris; Tours; Le Mans; Arras; etc.)[26].

    Le gentilé moderne est Avranchais ou Avranchinais, ce dernier désignant plus globalement en principe les habitants de l'Avranchin, pays traditionnel autour de la ville[28].

    Histoire

    Antiquité

    Le peuple des Abrincates est mentionné très tardivement dans les sources antiques. Pline l'Ancien nomme ce peuple Abrincatui au premier siècle de notre ère[29]. En revanche, un siècle plus tôt, Jules César, dans La Guerre des Gaules, mentionne une tribu celte, les Ambibarii[30], dans le sud de l'actuel département de la Manche.

    L'étude archéologique d'Avranches, menée depuis plus de trente années par l'archéologue Daniel Levalet, laisse apparaître que la ville est bel et bien une création romaine consécutive à la conquête de César et, plus particulièrement, à la célèbre bataille remportée en 56 av. J.-C. par Quintus Titurius Sabinus sur Viridovix, chef gaulois à la tête de la coalition des tribus celtes d'Armorique. Certains historiens pensent que cette fameuse bataille eut lieu sur la commune du Petit-Celland, au lieu-dit le Chatellier[31] ; cet oppidum fut fouillé en 1938 et 1939 par Sir Mortimer Wheeler[32], célèbre archéologue britannique. Ces fouilles ont livré la preuve d'une occupation gauloise du site et d'un incendie qui occasionna son abandon. Cette fortification de l'âge du fer était ceinte d'un mur gaulois. Toutefois, l'archéologue britannique Colin Wells (en) formule de sérieux doutes concernant le déroulement de cette bataille au Petit-Celland. S'il est d'accord pour faire du camp du Chatellier l'oppidum principal des Abrincates, il est convaincu que le lieu du combat entre Quintus Titurius Sabinus et Viridovix reste à découvrir[33].

    La conquête romaine se traduit par la création d'une agglomération nouvelle sur le site actuel d'Avranches. Cette ville porte le nom de Legedia, comme l'indique la table de Peutinger. À la fin du IIIe siècle, vers 280, Legedia fut détruite par les pirates saxons, qui déferlent alors sur les rivages septentrionaux de l'Empire romain. Au IVe siècle la ville accueille un préfet militaire qui dirige une garnison de cavaliers Dalmates, sans doute cantonnée sur la côte, probablement sur le site du Grand Dick[34], au lieu-dit le Camp sur la commune de Vains. Ainsi Avranches participe à la mise en œuvre de la Côte saxonne, système défensif côtier du bas-Empire contre les incursions saxonnes.

    Haut Moyen Âge

    À la fin du Ve siècle, Avranches devient le siège d'un évêché[35]. D’après la liste dressée au XIIe siècle par Robert de Torigni, alors abbé du Mont-Saint-Michel, vingt prélats se succèdent entre la fin du Ve siècle et l’an Mil. Malheureusement, cette liste semble parfois douteuse à l’image du contexte si obscur du Haut Moyen Âge.

    Parmi ces évêques, certains semblent purement légendaires comme Léontius, qui inaugure la liste, ou Théodovic qui aurait accueilli Charlemagne sans que rien prouve que l’empereur soit venu à Avranches. En revanche, l’existence de certains autres est avérée en raison de leur présence lors de conciles tenus à Orléans, Tours, Reims ou Soissons ; c’est le cas de Népus, attesté en 511. Et puis quelques-uns sont entrés dans l’Histoire pour diverses raisons, comme Paterne d'Avranches qui, venu du Poitou pour évangéliser la région et présent en 557 au concile de Paris, fonde les monastères d’Astériac (entre Couesnon et Sélune) et de Sessiac (à Saint-Pair-sur-Mer). Au VIIe siècle, vient Ragestranus chargé par l’archevêque de Rouen d’affirmer la frontière religieuse de son diocèse face aux ambitions du clergé de Dol. Son successeur, Aubert, 12e de la liste, est sans aucun doute le plus célèbre des évêques d’Avranches : il est l’instigateur du premier sanctuaire à l’origine du Mont-Saint-Michel, après en avoir reçu l’ordre de l’Archange venu le visiter.

    Puis, il faut attendre l’an 990 pour qu’apparaisse Norgod, attesté par des sources historiques indiscutables. Certains évêques dont saint Pair, ou encore ses successeurs saint Senier et saint Sever, ont donné leurs noms aux paroisses homonymes.

    Dans le contexte troublé des incursions vikings, du milieu du IXe siècle à 933, l'ouest de l'actuelle Basse-Normandie passe sous domination bretonne sans que l'on sache vraiment ce qu'il advint de ce territoire. Seule certitude, plus aucun évêque n'est mentionné à Avranches au cours de cette période ; il est probable que les évêques du diocèse voisin de Dol-de-Bretagne aient purement et simplement annexé l'Avranchin.

    Époque ducale (933-1204)

    Un évêque normand, nommé Norgod, apparaît dans les sources vers 990 ; il est installé par le duc de Normandie Richard Ier.

    Simultanément, un comte est placé à la tête d'Avranches et de sa région. Mentionné dans quatre chartes du début du XIe siècle, Robert est en quelque sorte le premier « homme politique » connu et attesté par des actes officiels. Il porte le titre de comte et contrôle un territoire dont les contours demeurent assez flous ; seules certitudes : toutes les terres qu’il offre, usurpe ou occupe sont situées entre le littoral de la baie du Mont-Saint-Michel et le Mortainais, et tous ces actes indiquent son omniprésence politique entre 1015 et 1025.

    Dans la plus ancienne de ces chartes, rédigée vers 1015, Robert donne aux moines du Mont-Saint-Michel une propriété du nom de « Thesiacum ». Comme la coutume le veut alors, le document précise que Robert concède ce bien pour le salut de son âme, celui des âmes de ses deux épouses (l’une vivante, Asceline, et l’autre décédée, Billehilde) et de ses trois fils, Guillaume, Robert et enfin Richard qui succéda à son père en devenant le deuxième comte d’Avranches. Parmi les co-souscripteurs de ce document très officiel, figure l’évêque d’Avranches Norgod mais aussi une série de témoins dont les noms fleurent bon l’époque romane : Geraldus, Radulfus, Erembertus, Gauterius, Petrus, Niellus, Drogo, Hasgerius, Griphus, Garmundus, Hutbertus, Gosfridus, Osmundus et Rainaldus.

    La terre de Thesiacum est facilement localisable : il s'agit d'un petit hameau situé sur la commune de Dragey et aujourd'hui appelé Tissey ; jusqu’à la Révolution, ce village dépendait de la baronnie de Genêts tenue par les moines du Mont.

    Trois comtes se succédèrent à Avranches dans la première moitié du XIe siècle[36] : Robert, suivi de son fils Richard, lui-même remplacé par son cousin Guillaume Guerlenc.

    C'est certainement dans ce contexte de cette prise en main normande des limites occidentales des anciennes frontières de la province ecclésiastique de Rouen que le donjon d'Avranches fut édifié[37].

    Mais, visiblement, ces comtes étaient assez remuants et attirèrent sur eux les foudres de leur duc ; Richard d'Avranches fut contraint de s'exiler, à la façon scandinave, pour ses écarts et notamment pour avoir usurpé deux domaines appartenant à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire[38]. Après la bataille du Val-ès-Dunes, en 1047, Guillaume de Normandie transfère le siège comtal d'Avranches vers Mortain. L'objectif du duc est clair : ces premiers comtes ont de fortes ambitions et pourraient être tentés de faire passer leurs propres intérêts avant ceux du duché de Normandie, alors en pleine constitution. Pour éviter que ce comté d’Avranches ne mute en principauté, Avranches est rabaissé au rang de vicomté. Guillaume Guerlenc reste cependant comte et apparaît alors dans les sources avec le titre de comte de Mortain. Cependant, peu après, vers 1050, Guerlenc tombe en disgrâce. Banni par le duc, il est aussitôt remplacé par un nouveau comte, le demi-frère de Guillaume : Robert de Mortain.

    C’est alors qu’entre en scène la famille Goz. Vers 1055, Richard Goz est choisi afin de diriger la vicomté d’Avranches. Une nouvelle ère de stabilité et de coopération avec le pouvoir ducal s’ouvre. Le duc Guillaume trouve en cet homme un véritable « serviteur de la cause ducale » qui remplit à merveille son rôle de fonctionnaire du duché. Richard assura aussi, après la Conquête de l’Angleterre à laquelle il participa, le commandement du château de Saint-James.

    Richard, de pure ascendance nordique était le fils de Turstain Goz, vicomte de Hiesmois, et petit-fils de Ansfrid le Danois. Et, preuve de ses liens étroits avec la famille ducale, il épousa Emma de Conteville, demi-sœur du Conquérant. De cette union naquit Hugues qui prit la suite de son père à la tête de la vicomté d’Avranches.

    Hugues le Loup encore appelé Hugues d'Avranches, fils de Richard Goz, apparaît dans les textes en 1065 lorsqu’il fonde l’abbaye de Saint-Sever. Après la Conquête de l’Angleterre, en 1066, pour avoir fourni soixante navires au duc Guillaume, il obtint du nouveau monarque le comté de Chester, l’un des plus stratégiques d’Angleterre. Ce domaine royal avait en effet la particularité de se situer au contact du pays de Galles alors agité par des révoltes. Assumant pleinement son rôle de représentant du pouvoir anglo-normand, Hugues réprima avec une grande cruauté les agissements de ses turbulents voisins.

    Devenu le gardien des frontières nord-ouest du royaume, sa fortune immense le propulsa au sommet de l’aristocratie anglo-normande et lui permit de déployer à sa cour un faste hors du commun, digne d’un grand prince. Orderic Vital, moine de Saint-Evroult, n’hésita pas à dresser un portrait sans concession du comte : « soldat capable et dur », il apparaît comme un des plus sanguinaires barons normands ! Sa cruauté s’exerça non seulement sur ses ennemis, qu’il faisait mutiler ou torturer, mais aussi, parfois, sur ses paysans voire certains membres de sa famille. Orderic le dit également « plus chasseur qu’ami des moines », « adonné à la gloutonnerie et énormément gras », « père de nombreux bâtards ». En 1101, devenu impotent et voyant sa fin proche, il prit l’habit bénédictin de l’abbaye Sainte-Walburge à Chester dont il avait été le bâtisseur. Trois jours plus tard, le , il mourait.

    Des intellectuels italiens à Avranches

    Les liens entre la Normandie et l’Italie sont à la fois multiples et précoces. Au commencement du XIe siècle, si des chevaliers normands quittent la région à la recherche de nouveaux profits en Méditerranée (c'est peut-être le cas des deux fils aînés de Robert 1er comte d'Avranches), plusieurs clercs italiens arrivent en Normandie afin d’en assurer le renouveau spirituel et intellectuel.

    À la suite de Guillaume de Volpiano, réformateur du monachisme normand, de nombreux clercs italiens arrivèrent en Normandie dès les premières années du XIe siècle. Vers 1027, ce furent ses disciples qui réformèrent la vie religieuse à l'abbaye du Mont-Saint-Michel : l'italien Suppo (de 1027-1048) joua un rôle capital dans la construction de l'abbatiale romane et dans le développement de la bibliothèque et du scriptorium.

    Lanfranc de Pavie, clerc et juriste italien formé à Bologne, se rend à Avranches en 1039. Peut-être venu retrouver son compatriote Suppo, alors abbé du Mont-Saint-Michel, il enseigne jusqu’en 1042 à l'école épiscopale d'Avranches. Le passage de Lanfranc à Avranches marque, au sein de l’évêché, la naissance d’un foyer intellectuel nécessaire à la bonne instruction des futurs évêques et du clergé du diocèse. C’est encore Lanfranc, très proche ami du duc, qui plaida en 1049 la cause de Guillaume et Mathilde, dans le différend lié au mariage de ces derniers, face au pape Léon IX.

    Peu de temps après, en 1058, Anselme de Canterbury, originaire du Piémont, séjourne lui aussi à Avranches avant de devenir l’élève de Lanfranc, devenu prieur et écolâtre à l'abbaye du Bec-Hellouin. Sous l’impulsion de ces deux hommes, devenus archevêques de Canterbury, la Normandie acquit un rayonnement intellectuel international.

    De 1069 à 1094, Michel, un autre clerc italien, occupe le siège épiscopal d’Avranches. Présent à plusieurs reprises dans l’entourage proche de Guillaume le Conquérant, lors des événements importants du duché, Michel était réputé pour sa grande instruction.

    En 1137, la place d'Avranches incapable de résister, fait sa soumission à Geoffroy Plantagenêt et son fils Henri II, opposé au roi Étienne dans la possession du duché de Normandie[39].

    La pénitence d’Henri II Plantagenêt en 1172

    En 1154, Henri II Plantagenêt, comte d’Anjou, duc de Normandie et d’Aquitaine, devient roi d’Angleterre. La Normandie constitue la clef de voûte d’un vaste domaine territorial qui s’étend de l’Écosse aux Pyrénées.

    En 1162, afin de restaurer la monarchie, Henri II nomme en toute confiance un de ses proches, Thomas Becket, chancelier d’Angleterre et archevêque de Canterbury. Mais, deux ans plus tard, le roi tente de limiter l’autorité de l’Église et Thomas, fidèle à Rome, abandonne ses fonctions politiques et choisit l’exil. Cette dispute véhémente oppose les deux hommes pendant plusieurs années, puis, sur la promesse d’une réconciliation, Thomas rentre en Angleterre ; mais la querelle ne tarde pas à se réveiller.

    Le roi Henri aurait alors incité quatre chevaliers normands à assassiner l’archevêque dans sa cathédrale de Canterbury, le . Ce meurtre secoue l’occident chrétien et le pape Alexandre III n’a d’autre choix que d’excommunier le monarque. Afin de lever l’humiliante sanction, le souverain se soumet à plusieurs pénitences publiques ; l’une d’elles eut lieu à Avranches le  : reçu sur le seuil de la cathédrale, le roi déchu fait amende honorable et implore le pardon du pape représenté par Albert et Thédouin, deux légats dépêchés pour l’occasion.

    D’un point de vue logistique, la pénitence d’Henri II à Avranches génère quelques questions : une escorte nombreuse, peut-être deux cents personnes, devait accompagner le souverain et dut se loger à proximité, établissant un campement ou occupant des demeures existantes. Situé à quelques pas seulement de la cathédrale, le vaste manoir des Subligny (aujourd'hui appelé Doyenné), tenu à l’époque par Foulque Paisnel et son épouse Lesceline, aurait pu permettre d’accueillir le roi et une partie de sa suite. Gilbert de Subligny, le frère de Lesceline, était un proche d’Henri II Plantagenêt et il est tentant de croire que celui-ci puisse avoir séjourné en ce « manoir » lors de son passage à Avranches[40].

    Avranches ville royale

    En Normandie, la fin du XIIe siècle est marqué par la volonté constante des monarques anglo-normands d’unir la Bretagne à leur vaste empire. Ce rêve est à deux doigts d’aboutir puisque Ranulf (Ranulph de Blondeville), comte de Chester, vicomte d’Avranches et de Bayeux, devient duc de Bretagne en 1188, par son mariage avec Constance de Bretagne, l’héritière du duché breton. Mais cette union est de courte durée et la Bretagne recouvre rapidement son indépendance. De son côté, Philippe Auguste, le roi de France, ne pense qu’à subtiliser la Normandie aux Plantagenêt.

    En 1199, meurt Richard Cœur de Lion, le célèbre souverain du royaume anglo-normand. À la même époque, son neveu Arthur, duc de Bretagne, prête hommage à Philippe Auguste ; furieux de cette alliance, Jean sans Terre, jeune frère et successeur de Richard, emprisonne Arthur à Rouen avant de le faire assassiner en 1203. C’est alors son beau-père, Guy de Thouars, qui prend les commandes de la Bretagne.

    Le roi de France, profite de cette nouvelle crise pour convaincre ses vassaux Bretons de l’aider à reconquérir la Normandie occidentale ; en 1204, à la tête de 400 chevaliers et de nombreux fantassins, le duc breton franchit le Couesnon et fait main basse sur l'Avranchin. Le retour du duché de Normandie à l'obédience française, ne se passe pas sans heurts pour Avranches : la cathédrale est saccagée par Guy de Thouars, la ville pillée et les remparts démantelés.

    La vicomté d’Avranches est arrachée au comte de Chester impuissant ; comme tous les seigneurs anglo-normands refusant de reconnaître l’autorité nouvelle du roi de France, Ranulf perd toutes ses prérogatives et possessions normandes.

    De 1226 à 1234, l’Angleterre refuse cette annexion forcée et tente de reprendre pied sur le sol normand en exerçant un harcèlement constant depuis les marches de Bretagne en direction des places fortes de Saint-James et Pontorson. Puis, en 1232, Saint Louis obtient de la noblesse du Cotentin, et plus particulièrement la famille Paisnel d’Avranches, qu’elle se ligue contre une Bretagne orientale sous domination militaire anglaise.

    En 1236, afin de verrouiller définitivement ce secteur de Normandie et surtout de se prémunir contre d’éventuelles agressions étrangères, le roi de France rachète la vicomté d’Avranches ; le roi, qui séjourne à deux reprises dans la cité en 1256 et 1269, s'attache à lui redonner l’apparence d’une place forte désormais royale en la dotant de nouveaux remparts entourés de fossés.

    La guerre de Cent Ans

    En juin 1450, l'armée royale de Charles VII avec le connétable Arthur de Richemont sont devant Avranches aux mains des Anglais qui rendent la place le au bout de quinze jours de siège[41].

    Les guerres de religion

    Avranches fut dévastée par les huguenots en 1562. À la fin du XVIe siècle, l’évêque François Péricard dirigeait la cité avec son frère Odoard qui occupait les fonctions de gouverneur de la place forte. Originaires de Rouen, les frères Péricard appartiennent à la « Sainte Ligue » et font basculer Avranches dans le camp des catholiques qui refuse de reconnaître le roi Henri IV. Entre les mois de novembre 1590 et février 1591, en plein hiver, la ville est assiégée par les troupes royales. Dirigée par le duc de Montpensier, l’artillerie royale bombarde la vieille ville où la population s’est retranchée ; les dommages causés par ce harcèlement sont tels que la capitulation est inévitable. Tandis que son frère quitte la ville, François Péricard conserve ses prérogatives épiscopales et tente de réorganiser son diocèse.

    La révolte des nu-pieds, 1639

    La production du sel dans la baie du mont Saint-Michel remontait à des temps immémoriaux et les salines, petites entreprises réparties sur tout le littoral, faisaient vivre depuis des siècles une grande partie des populations du littoral de l’Avranchin : les « nu-pieds ». Si leur activité a hélas laissé peu de traces, ces sauniers sont cependant entrés dans l’Histoire lorsqu’en 1639 ils se révoltèrent contre Richelieu.

    Sous l’Ancien Régime, l’actuel territoire de la Basse-Normandie n'était pas soumis à la gabelle mais bénéficiait d'un impôt beaucoup plus léger, le quart bouillon : un quart de la production revenait au roi, qui le revendait après l’avoir taxé, les trois quarts restants étaient commercialisés à bon marché par les producteurs puisque dépourvu de taxe.

    Au XVIIe siècle, la Normandie est l’une des plus riches provinces de France et la royauté, fortement endettée, soumet ce pays à de fortes et régulières contributions. À chaque nouvelle pression fiscale, des troubles se produisent en divers points de l’ancien duché. Depuis le mois de janvier 1639, on ne parle plus que d’une chose dans notre région : le quart bouillon doit être définitivement supprimé et remplacé par la gabelle. Au quotidien cette décision est lourde de conséquences : le prix du sel est multiplié par trois et sa vente intégralement contrôlée par les greniers à sel royaux.

    Toutes les catégories sociales de la population confondues, paysans, laboureurs, sauniers, clercs et nobles, s’agitent un peu plus avant de se soulever avec force au mois de juillet ; le 16 de ce mois, Charles Le Poupinel, officier de justice du roi, est assassiné à Avranches car on pense qu’il porte sur lui l'édit de la gabelle. Des barricades s'élèvent dans les faubourgs de la ville. Les nu-pieds tiennent le pays, conduits par Jean Quétil, membre de la petite noblesse de l'Avranchin.

    Rapidement la jacquerie avranchaise prend de l’ampleur et se propage à l’ensemble du territoire bas-normand concerné : Coutances, Saint-Lô, Mortain, Domfront s’enflamment à leur tour. Mais, la répression est impitoyable. L'armée royale envoyée par Richelieu et les troupes en garnison à Avranches, lâchées par le gouverneur Gassion, prennent en tenaille puis massacrent la population.

    Les meneurs de la révolte sont pendus ou condamnés aux galères. Une centaine d'Avranchinais, sympathisants de la cause, sont bannis. Cependant, les nu-pieds ne sont pas morts pour rien. Richelieu renonce à imposer la gabelle et maintient le privilège du quart bouillon, qui restera en vigueur jusqu'en 1789.

    La guerre de Vendée

    Pendant la Virée de Galerne, la ville est prise presque sans combat par les Vendéens le 13 novembre 1793. La ville est abandonnée cinq jours plus tard à la suite de l'échec du siège de Granville et reprise par les Républicains le 21. Ces derniers capturent plus de 800 traînards vendéens, la plupart malades ou blessés, qui sont fusillés au champ de Lansoudière et au plateau de Changeons sur l'ordre du représentant en mission Laplanche[42].

    Costumes typiques d'Avranches et de ses environs.

    Époque contemporaine

    Vue d'Avranches, gravure de Thomas drake, 1856.
    Le tramway d'Avranches, dans la rue de la Constitution.

    La ville se dota d'une ligne de tramway électrique, exploitée par Société des Chemins de fer de la Manche, qui la reliait à sa gare. Cette ligne eut un tel déficit qu'elle ne fonctionna que de 1907 à 1915.

    La ligne d'Avranches à Saint-James, une autre ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique exploitée par la compagnie des tramways normands, fonctionna de 1901 à 1933.

    Seconde Guerre mondiale

    Dès le lendemain du débarquement allié du 6 juin 1944, sur les côtes de la Manche et du Calvados, Avranches connaît le sort de dizaines de villes normandes. De violents bombardements, ayant pour but de couper la route aux renforts allemands, plongent la ville dans le chaos. Des tracts alliés ont été lâchés au-dessus de la région d’Avranches quelques jours avant le 6 juin, invitant les habitants « à s’éloigner pendant quelques jours » et à « se disperser dans la campagne, autant que possible », mais sans véritablement convaincre la population.

    Le mercredi 7 juin, vers 14 h 30, une escadrille de six bombardiers alliés déverse sur Avranches son funeste chargement ; dans l’espace d’une heure trois vagues anéantissent plusieurs secteurs de la ville : la gare, la rue Louis Millet, la rue d’Orléans, la vieille ville, la rue des Fontaines Couvertes et d’autres encore sont frappées de plein fouet. Des incendies ravagent la ville en divers points et les pompiers, mal équipés, sont impuissants face à l’ampleur des destructions ; les bombes ont éventré les conduites d’eau et très vite les pompes sont hors service. Malgré les renforts des pompiers de Ducey et Sartilly, arrivés vers 22 h, qui parviennent à acheminer l’eau de la citerne des Halles jusqu’à la place Littré, les flammes se propagent d’immeuble en immeuble, inexorablement. Dans la soirée, les toitures de l’église Notre-Dame-des-Champs sont atteintes par l’incendie des maisons de la rue du Jardin des plantes.

    Immédiatement après les ravages des premières bombes, les secours sont organisés pour tenter de soigner les blessés. Mais déjà, en fin de journée, on comptait plus de 80 victimes civiles. De nouveaux bombardements se produisent les jours suivants augmentant encore un bilan qui ne cessera de s’alourdir jusqu’à la libération d’Avranches à la fin du mois de juillet[43].

    Après-Guerre

    commune nouvelle

    Le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme nomme Louis Longuet de Paris architecte en chef chargé de la reconstruction d'Avranches et Saint-Hilaire-du-Harcouët. La reconstruction commence en avril 1946 par le grand immeuble du presbytère.

    Le 31 juillet 1954, on inaugure le monument de la place Patton. En 2006, le Scriptorial, musée des manuscrits du Mont Saint-Michel est inauguré.

    Le ACG[Quoi ?] est fondé en 2017[réf. nécessaire].

    En 2018, les communes d'Avranches et de Saint-Martin-des-Champs projettent de créer en 2019 une commune nouvelle baptisée Avranches[44]. Cette réflexion était engagée depuis 2016 avec dans le périmètre initial d'étude la commune voisine de Saint-Loup[45]. L'arrêté préfectoral fixant les conditions a été publié le 19 octobre 2018[46]. Une commune déléguée est créée à Saint-Martin-des-Champs mais pas à Avranches.

    Liste des communes déléguées
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (dernière pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Avranches
    (siège)
    50025CA Mont-Saint-Michel-Normandie10,997 813 (2014)711
    Saint-Martin-des-Champs50516CA Mont-Saint-Michel-Normandie6,492 362 (2018)364

    Politique et administration

    Résultats de l'élection présidentielle de 2012 à Avranches[47]

    Candidat Premier tour Second tour
    Voix % Voix %
    Eva Joly (EÉLV)1032,44
    Marine Le Pen (FN)50211,89
    Nicolas Sarkozy (UMP)133331,57 206350,30
    Jean-Luc Mélenchon (FG)4139,78
    Philippe Poutou (NPA)621,47
    Nathalie Arthaud (LO)270,64
    Jacques Cheminade (SP)110,26
    François Bayrou (MoDem)49911,82
    Nicolas Dupont-Aignan (DLR)992,34
    François Hollande (PS)117327,78 203849,7
    Inscrits 5582 100,00 5578 100,00
    Abstentions 1263 22,63 1260 22,59
    Votants 4319 77,37 4318 77,41
    Blancs et nuls 97 2,25 217 5,03
    Exprimés 4222 75,64 4101 73,52

    Liste des maires

    L'hôtel de ville.

    Jumelages

    En 2020, Avranches est jumelée avec :

    Avranches a signé en outre deux pactes d'amitié :

    Enfin, Avranches entretient une relation privilégiée avec Bandiagara (Mali) grace à l'association Tapama[49].

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[50]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[51].

    En 2018, la commune comptait 10 246 habitants[Note 7], en augmentation de 29,86 % par rapport à 2013 (Manche : −0,79 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    5 8805 4136 1446 4317 2697 6908 2567 9658 932
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    8 7028 5928 6428 1378 1578 0578 0007 7857 845
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    7 3847 3607 1746 5976 8036 8817 1307 5548 004
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    8 8549 77510 1369 4688 6388 5008 2397 95010 068
    2018 - - - - - - - -
    10 246--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[52] puis Insee à partir de 2006[53].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (28,2 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (25,5 %).

    À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (55,2 %) est supérieur de plus de deux points au taux national (51,6 %). La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 44,8 % d’hommes (0 à 14 ans = 16 %, 15 à 29 ans = 24,1 %, 30 à 44 ans = 19,9 %, 45 à 59 ans = 18,6 %, plus de 60 ans = 21,4 %) ;
    • 55,2 % de femmes (0 à 14 ans = 13,1 %, 15 à 29 ans = 18,1 %, 30 à 44 ans = 16,7 %, 45 à 59 ans = 18,4 %, plus de 60 ans = 33,7 %).
    Pyramide des âges à Avranches en 2007 en pourcentage[54]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,8 
    90  ans ou +
    2,9 
    8,1 
    75 à 89 ans
    15,6 
    12,5 
    60 à 74 ans
    15,2 
    18,6 
    45 à 59 ans
    18,4 
    19,9 
    30 à 44 ans
    16,7 
    24,1 
    15 à 29 ans
    18,1 
    16,0 
    0 à 14 ans
    13,1 
    Pyramide des âges du département de la Manche en 2007 en pourcentage[55]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,4 
    90  ans ou +
    1,3 
    7,6 
    75 à 89 ans
    11,8 
    14,3 
    60 à 74 ans
    15,6 
    21,7 
    45 à 59 ans
    20,1 
    19,9 
    30 à 44 ans
    18,7 
    17,3 
    15 à 29 ans
    15,3 
    18,8 
    0 à 14 ans
    17,3 

    Enseignement

    Avranches est située dans l'académie de Caen.

    Établissements scolaires

    La ville administre deux écoles maternelles et deux écoles élémentaires communales.

    Avranches dispose également de trois collèges et de deux lycées :

    • le collège Challemel-Lacour (public) ;
    • le collège La Chaussonière (public) ;
    • le collège et lycée général, technologique et professionnel Notre-Dame-de-la-Providence (privé) ;
    • le lycée général et technologique Émile-Littré (public).

    Manifestations culturelles et festivités

    • Festival de musiques actuelles La Nuit des Abrincat's organisé en septembre[56] par l'association Arcadie.
    • Festival Rencontre des cultures organisé en début d'été par l'association Abrincates Gospel Live[57].

    Sports

    • Cyclisme : le Vélo Club avranchinais (VCA). Avranches a été deux fois ville-étape du Tour de France comme arrivée en 1993 et 2002. Tour de France : Le 10 juillet 2013, Avranches sera la ville départ d'une course contre la montre pour une ville d'arrivée qui sera le Mont Saint-Michel.
    • Handball : le Patronage laïque d'Avranches (PLA) présente trois équipes seniors masculines et deux féminines dont une en Prénationale[58].
    • Football : l'US Avranches s'est illustrée en atteignant les 32e de finale de la Coupe de France lors de la saison 1990-1991, les 16e de finale en 2014-2015 en battant le FC Lorient 1 à 0 au tour précédent puis les quarts de finale en 2016-2017 en s'inclinant face au PSG. Le club évolue en National depuis 2014.
    • Canoë-kayak : Canoë-club d'Avranches.
    • Volley-ball des Grèves : le club de volley d'Avranches.
    • Saint-Michel d'Avranches Basket.
    • Le rugby club Saint-Martin-Avranches.
    • CNA, cercle des nageurs d'Avranches.
    • L'Athlétic Club Avranches qui chaque année au printemps organise les 10 km d'Avranches[59].

    En outre, des courses de chevaux sont organisées à l'hippodrome d'Avranches.

    Économie

    Revenus de la population et fiscalité

    En 2008, le revenu fiscal médian par ménage était de 16 464 , ce qui plaçait Avranches au 19 884e rang parmi les 31 604 communes de plus de 50 ménages en métropole[60].

    Entreprises et commerces

    Avranches profite dans une large mesure du tourisme, de par sa situation géographique privilégiée — entre autres, sa proximité d’avec le mont Saint-Michel — et grâce aux traces laissées par un riche passé. Elle profite également de l'attraction sur son arrière-pays (commerce, démarches administratives, éducation, médecins et service hospitalier).

    D'après l'INSEE, Les Avranchinais et Avranchinaises connaissent en 2013 un taux de chômage de 13,1 % au sens du recensement, chiffre inférieur à la moyenne nationale (13,6%).

    Un site de production de la biscuiterie Saint-Michel est implanté dans la commune[61].

    Culture locale et patrimoine

    Donjon

    Tour du Promenoir, courtine et trace du donjon.

    Le donjon d'Avranches probablement construit au commencement du XIe siècle[62] lors de l'installation d'un premier comte : Robert d'Avranches, fils illégitime du duc Richard Ier. Élevé sur les substructions d'un castellum romain, il n'avait pas de fonction résidentielle vu ses dimensions peu considérables (relevées par le chanoine Pigeon vers 1880-1890). Le donjon a été traversé en 1848 par une rue nouvelle prolongeant la rue d'Office (aujourd'hui rue de la Belle-Andrine), ce qui subsistait du donjon s'est effondré en 1883. Une courtine, située entre le donjon roman disparu et la tour dite du Promenoir, et ornée de créneaux au début du XXe siècle, est souvent présentée à tort comme l'ancien donjon[63].

    Enceinte urbaine

    L'enceinte urbaine a été élevée aux XIIIe et XIVe siècles enserrant la ville médiévale autour de la cathédrale Saint-André. On peut encore en suivre son tracé : place d'Estouteville, boulevard des Abrincates, jardin de l'évêché. Les deux entrées de la ville ont disparu : la porte Baudange, à l'emplacement de l'hôtel de ville, et la porte de Ponts, située à l'extrémité nord de la place d'Estouteville, ont été détruites en 1944[64].

    La ville a toutefois conservé une partie de ses remparts le long du boulevard des Abrincates, avec des vestiges de tours et de mâchicoulis. Place d'Estouteville on peut voir la tour du Promenoir dont le couronnement a été refait au début du XXe siècle. Il subsiste également la tour de l'arsenal, dite de Saint-Louis, construite afin de renforcer les défenses du château ; la tour Baudange, aujourd'hui découronnée avec la porte du même nom qui protégeait l'accès à la ville ; la tour Géole, vers l'est, que l'on peut apercevoir place d'Estouteville[65].

    Grand Doyenné

    Doyenné d'Avranches.

    Le Grand Doyenné d'Avranches (XIIe, XVe et XVIIIe siècles), classé monument historique depuis le 19 octobre 2007[66].

    À l'origine, au milieu du XIIe siècle lors de son édification, ce monument appartenait à la famille de Subligny ; il est clairement désigné par le terme manoir dans les sources. Vers 1170, par mariage de Lesceline de Subligny à Foulques Paisnel cette résidence seigneuriale tombe entre les mains de la famille Paisnel qui la conserve jusqu'en 1273. À cette date, l'évêque Raoul de Thiéville acquiert la résidence des Paisnel pour y loger son doyen. En fait, la grande salle seigneuriale devient probablement salle capitulaire tandis qu'un nouvel édifice est plaqué contre le pignon oriental. Ce nouveau bâtiment appelé « petit doyenné » (disparu peu avant la Révolution) constitua alors la véritable résidence des doyens du chapitre cathédral d'Avranches[40].

    Cathédrale Saint-André

    Dessin de la façade occidentale de la cathédrale d'Avranches, réalisé avant sa destruction.

    La cathédrale romane d'Avranches apparaît pour la première fois dans les textes en 1025, au moment de sa reconstruction. Celle-ci s’échelonna sur près d’un siècle ; peut-être même y eut-il deux campagnes de construction. Elle fut consacrée le 17 septembre 1121.

    La principale faiblesse de la cathédrale résidait dans sa situation : exposée en première ligne, elle fut la cible de toutes les attaques et, à diverses reprises, dut être consolidée.

    En 1798, à la Révolution, la cathédrale fut réduite à une simple église paroissiale. Le 9 avril 1794, la voûte de la croisée s'écroula. Par souci de sécurité, le conseil municipal ordonna d'abattre les derniers murs de la nef et de la tour horloge en 1802. Les deux tours romanes de la façade furent maintenues jusqu’en 1812.

    Sur le site de l'ancienne cathédrale Saint-André a été aménagé le square Thomas-Becket, à l'entrée duquel se trouve une dalle funéraire située à l'emplacement du portail nord de la cathédrale où Henri II Plantagenêt vint faire pénitence dans l'espoir d'expier le meurtre de Thomas Becket. Aucun vestige de la cathédrale Saint-André ne subsiste in situ. La cathédrale de Canterbury dans le Kent en Angleterre fut bâtie selon les mêmes plans que Saint-André d'Avranches[réf. nécessaire].

    Église Notre-Dame-des-Champs

    Notre-Dame-des-Champs.
    Les stations du chemin de croix de Notre-Dame-des-Champs.

    L’ancienne église Notre-Dame des Champs, place Carnot, était située, comme son nom l’indique, à l’extérieur de la ville, au sud. Cette église d’une grande simplicité, connue grâce à une photo et quelques gravures, datait de la fin du XVIIe siècle. Devenue trop petite et des travaux devenant nécessaires, on admit l’idée, vers 1855, de construire un nouvel édifice. Des plans et un devis furent dressés par l’architecte Théberge, « enfant de la paroisse ». Toutefois, il fallut attendre le 12 avril 1863 pour assister à la pose de la première pierre par le préfet de la Manche en présence de Mgr Bravard évêque de Coutances et d’Avranches. Alors, les travaux commencent vraiment tout en suscitant de nombreuses interrogations ; le projet de Théberge est gigantesque et beaucoup se demandent comment le financement du projet sera possible. Le style « néo-gothique » décidé par l’architecte implique la réalisation d’un bâtiment aux proportions audacieuses qui rompent complètement avec celles de la modeste église que l’on souhaite remplacer. Les moyens de la ville et de la paroisse sont insuffisants, d’autant que la reconstruction de Saint-Gervais a coûté fort cher, et, en 1865 le maire d’Avranches et l’archiprêtre se déplacent à Paris afin de solliciter l’aide financière de l’État. Cette aide longtemps réclamée ne sera finalement octroyée qu’en 1876 et la consécration de l’église, par l’évêque Mgr Germain aura lieu le 13 novembre 1892.

    La lente construction de l’édifice fut émaillée de nombreux événements parfois tragiques comme, en 1868, le décès d’un ouvrier maçon âgé de 27 ans, tombé de la hauteur de la rosace où il travaillait. L’architecte Théberge, mort en 1866, est remplacé par Cheftel. La Première Guerre mondiale mobilise toute la main d’œuvre, et les deux tours de la façade sont achevées entre 1926 et 1937. À cette époque, on installe également les grandes orgues dont la soufflerie bénéficie aussitôt de l’électricité. En juin 1944, l’église est gravement endommagée par un incendie consécutif au bombardement de la ville. Les travaux de restauration se prolongent plusieurs années et la réouverture au culte n’intervient qu’en février 1962.

    Église Saint-Saturnin

    L'église Saint-Saturnin.

    L’église Saint-Saturnin, rue Saint-Saturnin, et ses abords immédiats ont livré quelques traces ténues de leur lointain passé, dont les origines semblent remonter au haut Moyen Âge. En 1961, les vestiges de sépultures à sarcophages sont mis au jour rue Saint-Saturnin et complètent les renseignements apportés par la découverte, en 1959, de tombes mérovingiennes sous le chœur de l'église Notre-Dame-des-Champs. En 1988, de nouvelles sépultures à l'emplacement de l’actuel Crédit Mutuel, découvertes lors de travaux, ont confirmé la présence d'un site religieux paléo-chrétien dans ce secteur de la ville.

    Aujourd’hui, rien n’est visible de cette antique occupation ; et, hormis quelques maisons de l’époque Moderne, le quartier porte principalement l’empreinte des aménagements urbains du XXe siècle.

    L’église Saint-Saturnin elle-même est assez tardive puisque reconstruite à la fin du XIXe siècle. Avant cette ultime réfection, l’édifice présentait les caractéristiques de la fin du XVIIe et du commencement du XVIIIe siècle. Cependant, des éléments gothiques du XIIIe siècle, et notamment le porche occidental donnant sur l’actuelle rue Docteur-Gilbert, subsistaient et faisaient de cet édifice religieux, aux dires de certains historiens, le plus ancien de la commune.

    Un rapport de 1836 fit état de l’excellent état de l’église, « il est solide et promet une longue durée ». Extérieurement comme intérieurement aucun travail d’entretien ni de réparation ne semblait nécessaire. Toutefois, la transformation de l’église fut décidée en raison de ses modestes dimensions ; en effet, le conseil paroissial affirma vers cette époque « que la population avait augmenté d’un cinquième depuis 1789 et que les jours de marché l’église était bondée ». En 1846, l’abbé Caillemer disait de Saint-Saturnin : « l’église ne pouvait contenir la population de la paroisse qui s’était considérablement accrue par suite de nombreuses constructions élevées depuis vingt ans sur son territoire devenu ainsi le plus beau quartier de la ville ». D’importants travaux eurent alors lieu sous la conduite du prêtre. Commencés en mai 1846, les bas-côtés du chœur furent achevés en octobre 1847 ; puis, en 1852, les chapelles nord et sud du transept agrandirent encore l’édifice. En 1865, le chœur fut rehaussé afin de s’harmoniser aux nouveaux aménagements.

    En 1876, la commune d’Avranches sollicita de l’État un secours pour la reconstruction d’un clocher. Le projet architectural retenu fut celui de l’architecte Edouard Danjoy, ce dernier dut toutefois simplifier une première étude jugée très coûteuse. Comme pour Notre-Dame-des-Champs, le style néo-gothique fut adopté.

    En 1944, l’église ne subit pas de dégâts majeurs et seuls ses vitraux furent soufflés par les explosions ; dès le 8 juin elle était rouverte au culte.

    Basilique Saint-Gervais

    Basilique Saint-Gervais.
    La basilique Saint-Gervais.
    Chef de saint Aubert.

    L'ancienne église Saint-Gervais, place Saint-Gervais, datait du milieu du XVIIe siècle. L'actuelle est un vaste édifice néoclassique reconstruit de 1823 à 1899. Elle attire chaque année de nombreux visiteurs grâce à son Trésor contenant la relique de saint Aubert qui en constitue l’atout principal.

    La Révolution française dispersa les richesses accumulées au fil des siècles par le clergé ; les reliquaires et vases sacrés furent fondus, les reliques détruites et la statuaire éparpillée. Au commencement du XIXe siècle, avec le « retour du culte », les paroisses se dotèrent de nouvelles richesses mais, en 1904, lors de la séparation de l’Église et de l’État, celles-ci furent à nouveau confisquées.

    À Avranches, le clergé local prit une initiative originale en créant un petit musée paroissial qui allait devenir le « trésor de la basilique Saint-Gervais » ; Prospère Cornille, né à Courtils en 1864, devint archiprêtre de Saint-Gervais en 1911 et fut le véritable artisan de cette entreprise. Entre 1913 et 1933, ce prêtre passionné rassembla dans une salle au sud du clocher-porche une multitude d’objets, parfois hétéroclites, au côté des pièces d’orfèvrerie liturgique confiées à la ville et n’étant plus indispensable au culte. Rapidement, cette collection devint une référence pour les amateurs d’« antiquités » et le père Cornille, faisant figure de « connaisseur, avisé et habile à réunir bien des objets anciens ou précieux », n’hésitait pas à ouvrir les portes de son antre et à en proposer la visite minutieuse vitrine par vitrine.

    Aujourd’hui, les collections amassées par le père Cornille sont sous le contrôle du service de conservation des Antiquités et objets d’Art de la Manche (CAOA), qui inventorie régulièrement les collections et veille à leur bon état de conservation.

    • L'église Saint-Étienne, rue Saint-Étienne (Saint-Étienne).
    • La chapelle de la communauté des Sœurs Notre-Dame-du-Mont-Carmel, rue Brémesnil.
    • La chapelle du lycée Notre-Dame-de-la-Providence, rue du Chanoine-Berenger.
    • La chapelle de la Maison du Saint-Cœur-de-Marie, rue du Docteur-Eugène-Béchet (maison de retraite).
    • La chapelle (hôpital), rue de la Liberté.
    • L'église évangélique, rue Bouillant.
    • Le portail de la chapelle Saint-Georges-de-Bouillé, dans le jardin des plantes, boulevard Jozeau-Marigné.
    • Saint-Martin-des-Champs (Manche)
      • L'église Saint-Martin, rue de la Baie du XIXe siècle.
      • Le carmel, boulevard du Luxembourg.

    Musées

    • Le Scriptorial, ouvert en août 2006 : musée des manuscrits du Mont-Saint-Michel. Plus de 200 volumes médiévaux, dont des traductions d'ouvrages de l'Antiquité, d'Aristote, Boèce, Cicéron, Platon…
    • Musée d'art et d'histoire d'Avranches (musée de France).

    Autres monuments

    Parcs et espaces verts

    Le Jardin des Plantes.

    La commune est une ville fleurie ayant obtenu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[67].

    Sur une colline à l'ouest de la ville, le Jardin des Plantes s'est développé à partir de celui d'un ancien couvent de Capucins. Autour d'une table d'orientation, il offre un large panorama sur le cours de la Sée et la baie du mont Saint-Michel. Cette vue sur la baie est décrite par Guy de Maupassant dans sa nouvelle Le Horla et André Gide parle du jardin des plantes dans son ouvrage Les Nourritures terrestres. Site classé depuis le 22 mai 1944, il abrite l'ancien puits de l'abbaye de Moutons, inscrit aux monuments historiques le 24 octobre 1935 et le portail roman de la chapelle Saint-Georges de Bouillé, inscrit le 14 mai 1937.

    Le jardin de l'Évêché est site inscrit par arrêté du 22 mai 1944.

    Personnalités liées à la commune

    Depuis plus de 170 ans, la Société d’archéologie d’Avranches œuvre pour la connaissance et la sauvegarde de ce que l’on appelle aujourd’hui « patrimoine » et que l’on nommait jadis « Antiquités ». Toujours active en 2009, cette association possède une histoire riche au cours de laquelle se sont illustrés de véritables figures locales.

    La Société d’archéologie, littérature, sciences et arts d’Avranches et Mortain fut fondée le 16 juillet 1835 avant d’être autorisée le 9 avril 1836. Ses principaux membres fondateurs, émules du caennais Arcisse de Caumont, père de l’archéologie française, avaient pour noms Gustave de Clinchamp, Hippolyte Sauvage, Fulgence Girard ou encore Jacques-François Boudent Godelinière. Motivés par une curiosité sans limites, ces hommes rassemblèrent avec obstination les sources historiques qui aujourd’hui encore constituent un socle d’érudition incontournable pour les deux arrondissements de Mortain et Avranches. Grâce aux mémoires de la Société, dont le premier tome parut en 1842, ces érudits publièrent le résultat de leurs prospections archéologiques ou recherches documentaires. De nombreuses monographies cantonales et communales virent le jour ; des éléments significatifs du patrimoine historique et culturel de la région furent sauvés grâce à une présence assidue sur le terrain : de multiples excursions ou conférences permirent peu à peu de lever le voile sur de nombreux monuments sombrés dans l’oubli et menacés de disparaître faute d’être connus.

    Édouard Le Héricher, né à Valognes en 1812 et figure emblématique de l’érudition locale, anima la Société dès les années 1840, d’abord comme secrétaire puis en tant que président, jusqu’à son décès en 1890. Homme charismatique, Le Héricher su attirer à lui élus, magistrats, notaires, négociants, commerçants, rentiers, fonctionnaires, professeurs, médecins, ecclésiastiques, ingénieurs ou encore artisans ; cette grande diversité témoigne d’un bel esprit d’ouverture qui impliquait nécessairement un détachement de chacun vis-à-vis des questions politiques et religieuses. Sous sa présidence, la Société compta près de 180 membres répartis dans l’Avranchin et le Mortainais, mais également plus de 160 correspondants résidant souvent à l’étranger. Pour se convaincre de son succès il suffit de parcourir la presse locale de ces années et de constater à quel point les activités de la Société d’Archéologie rythmaient la vie d’Avranches et de sa région. Véritable « passeur de savoirs », il initia également plusieurs générations de collégiens dans ses fonctions de professeur de « Rhétorique » (la classe de rhétorique correspond à la classe de Seconde de nos jours) et publia de nombreux essais dans des domaines aussi variés que l’histoire, l’archéologie, la philologie, et la botanique ; de tous ses ouvrages l’« Avranchin Monumental et Historique » est incontestablement le plus fameux.

    Dans les années 1980, la bibliothèque municipale, devenue intercommunale depuis peu, fut baptisée de son nom.

    Naissances

    La statue du général Valhubert (par Cartelier).

    Autres

    Comtes d'Avranches

    Comte d'Avranches, en portugais Conde de Avranches, est un titre de noblesse portugais.

    Héraldique, logotype et devise

    « D'azur à deux tours rondes, jointes par un entre-mur, la porte fermée au milieu, le tout d'argent maçonné de sable, surmonté d'un dauphin contourné et couché d'argent, accosté de deux croissants d'or[68]. ». La porte ou château renvoie au passé militaire de la ville qui, jusqu’au XVIIIe siècle, demeura une place forte importante ; les trois fleurs de lis d’or évoquent la royauté et le rachat de la ville par saint Louis au XIIIe siècle. L’apparition des croissants sur les armes de la ville remonterait aux guerres de religion, sous le règne d’Henri II, et rappellerait l’appartenance d’Avranches à la Ligue, c’est-à-dire au parti catholique. Le poisson visible sur l’écu est un « dauphin versé », selon la terminologie héraldique ; sa présence a été interprétée comme une allusion à la mer toute proche et aux eaux poissonneuses de l’estuaire de la Sée.

    Victor Adolphe Malte-Brun rapporte, dans La France illustrée (tome 3, Jules Rouff éditeur, Paris, 1882), deux blasonnements différents pour les armes d'Avranches :

    • « d'azur, au portail de ville d'argent, accosté de deux fleurs de lis d'or, et sommé d'un dauphin d'or surmonté d'ube fleur de lis du même » ;
    • « d'azur, à trois sautoirs alaisés d'argent posés en bande ».

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2018, légale en 2021.
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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    Voir aussi

    Bibliographie

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    • Félix Jourdan, Avranches : ses rues et places, ses monuments, ses maisons principales, ses habitants, leurs professions pendant la Révolution, Lafitte Reprints, Marseille, 1977 (1re éd. 1909), 517 p.
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    • Auguste François Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches, Coutances & C., 1877-78, 2 vol.
    • Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, t. 1, Avranches, Tostain, (lire en ligne), p. 1-69
    • Édouard Le Hericher, Avranches, ses environs, son histoire et ses fêtes, Avranches, 1861 (2e éd.)
    • Victor Lottin (dir.), Avranches et ses environs. Guide du touriste, Syndicat d’Initiative et des Intérêts Locaux, Avranches, 1923, 72 p.
    • Joseph Toussaint, La Déportation du clergé de Coutances et d'Avranches à la Révolution, Éditions de l'Avranchin, 1979, 284 p.
    • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Éd. Publitotal
    • Romain Provost de la Fardinière, Avranches et ses Maires au XVIIIe siècle, Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t. 82, sept. 2005, p. 215-388
    • Romain Provost de la Fardinière, La révolution des idées politiques et sociales à Avranches au siècle des Lumières, Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t.88, déc. 2011, p. 531-552
    • Romain Provost de la Fardinière, La terre du Palet à Avranches sous Henri IV et sous Louis XIII, Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t. 95, déc. 2018, p. 381-402

    Articles connexes

    Liens externes

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