Île-de-Batz

Île-de-Batz [il də bɑ] est une commune française située dans le nord du département du Finistère (dans le Léon), en région Bretagne. Elle est constituée de l’île de Batz, faisant face à Roscoff. Son territoire faisait autrefois partie du minihy de Saint Pol.

Pour les articles homonymes, voir Batz.

Île-de-Batz

Vue partielle de l'île. A droite, Roscoff.
A l'horizon, la côte trégoroise
de la baie de Morlaix avec Barnenez.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Morlaix
Intercommunalité Communauté de communes Haut-Léon Communauté
Maire
Mandat
Guy Cabioch
2020-2026
Code postal 29253
Code commune 29082
Démographie
Gentilé Batziens ou îliens[1]
Population
municipale
455 hab. (2018 )
Densité 142 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 44′ 43″ nord, 4° 00′ 35″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 23 m
Superficie 3,2 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Saint-Pol-de-Léon
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Île-de-Batz
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Île-de-Batz
Géolocalisation sur la carte : France
Île-de-Batz
Géolocalisation sur la carte : France
Île-de-Batz
Liens
Site web Site officiel de la mairie

    Géographie

    Situation et géographie physique

    Carte schématique de l'île de Batz

    L'île de Batz fait partie des Îles du Ponant. Elle se situe à 1,5 km au large de Roscoff, sur la côte nord du Finistère. Elle s'étend sur 3,5 km de long et 1,5 km de large. Le tour de l'île représente 10 km. Elle est séparée du continent par un étroit couloir où règnent de violents courants. Elle est desservie par une navette maritime de deux milles depuis Roscoff.

    En rouge, la limite haute de l'estran, en jaune la zone urbanisée, en vert la lande.


    Communes limitrophes de l'Île-de-Batz
    La Manche La Manche La Manche
    La Manche La Manche
    La Manche
    Santec
    Chenal de l’Île-de-Batz
    Roscoff
    Chenal de l’Île-de-Batz
    Roscoff

    « Le relief de l'île de Batz est assez accidenté, même si l'altitude n'y dépasse guère 40 mètres. La terre, sablonneuse et aride, produit de maigres pâturages où, au milieu d'une herbe courte et rase, s'élèvent de distance en distance, quelques bouquets de fougères, de ronces ou d'ajoncs. Nul arbre de haute futaie ne vient rompre la monotonie du paysage. Cependant, sur ce sol découvert et battu par les vents pendant les trois quarts de l'année, les céréales réussissent fort bien (...) À l'abri de murs élevés, quelques espèces d'arbres fruitiers donnent d'abondantes récoltes » a écrit Louis Le Guennec au début du XXe siècle[2].

    « C'est une île paysanne, annexée à la Ceinture dorée par des fermiers de Plougoulm, de Sibiril, de Cléder. Bien sûr les hommes vont en mer, mais c'est pour ramener le goémon qui sert d’engrais aux cultures. Batz, c'est l'île des tracteurs, où la terre généreuse donne trois récoltes par an. Les mystères du microclimat font que les légumes sont mûrs un mois avant ceux des champs d'en face ! (sur le continent). Une quarantaine de familles vivent toujours de la production de légumes. (…) Les cultures de légumes occupent 139 ha sur les 168 ha de terres agricoles. C’est en 1974 que, pour la première fois, un agriculteur sème des carottes nantaises avec tunnel de protection. Son succès fait vite école et, depuis, les îliens s’essayèrent à toutes sortes de variétés : pommes de terre bien sûr, mais aussi endives, carottes, tomates, brocolis, persil et même courgettes ! (…) Les terres sont amendées par les algues et les désherbants peu utilisés »[3].

    Îles de l'archipel de Batz

    • Île de Batz, Enez Vaz en breton,
    • Île des Prés, à l'ouest de Batz,
    • Enez Vey, à l'est de Batz,
    • Ti Saoazon, c'est-à-dire Maison aux Anglais,
    • Enez Pigued,
    • Île Verte (Roscoff), où ont été retrouvés des vestiges laténiens[4],

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[6].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[7]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[5]

    • Moyenne annuelle de température : 11,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 9 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 819 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 15,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,4 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1917 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records BATZ (29) - alt : 32m, lat : 48°44'42"N, lon : 04°00'42"W
    Records établis sur la période du 01-01-1917 au 04-07-2021
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 5,8 5,5 6,7 7,5 9,8 12,1 13,9 14,2 13,1 11,1 8,4 6,4 9,6
    Température moyenne (°C) 7,9 7,7 9 10 12,4 14,7 16,6 17 15,8 13,5 10,6 8,6 12
    Température maximale moyenne (°C) 9,9 9,9 11,4 12,6 14,9 17,4 19,3 19,7 18,4 15,9 12,8 10,7 14,4
    Record de froid (°C)
    date du record
    −9,2
    20.01.1963
    −10
    14.02.1929
    −4,2
    08.03.1935
    −1
    03.04.1917
    0,8
    01.05.1929
    4,4
    04.06.1926
    6
    09.07.1929
    6,4
    03.08.1929
    4,4
    29.09.1918
    1
    23.10.1926
    −4,4
    27.11.1923
    −10
    18.12.1927
    −10
    1929
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    17,7
    23.01.16
    19,8
    28.02.1960
    24,3
    30.03.21
    26,8
    15.04.1949
    29,5
    15.05.02
    31,9
    26.06.11
    34
    19.07.16
    35
    18.08.1932
    31,6
    18.09.1926
    30,2
    01.10.11
    19,6
    06.11.03
    18,8
    02.12.1985
    35
    1932
    Précipitations (mm) 101,7 81,9 71,2 65,7 61,3 48,5 45,5 48,2 54,5 97 102,5 116,4 894,4
    Source : « Fiche 29082001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/07/2021 dans l'état de la base

    Faune et flore

    L'île regroupe plus de 650 espèces d'algues : Chondrus, porphyre, oralline, sargasse, dulse. Ces dernières sont utilisées en agriculture, médecine, cosmétologie, agroalimentaire, et thalassothérapie. De nombreuses espèces de plantes sont protégées, telles que Crambe maritima, Eryngium maritimum, ou encore le Crithmum maritimum.

    De nombreux oiseaux se posent sur l'île : le héron, l'aigrette, l'hirondelle de mer, le tadorne, le cormoran, l'huitrier pie ou encore le grand gravelot. On peut aussi découvrir de nombreux coquillages multiples et variés : la turritelle, le calliostome, la bucarde épineuse, la littorine des rochers, ou la troque[11].

    Transports

    L'île de Batz n'est pas à proprement parler exempte de voitures particulières[12], même si la configuration de l'île et ses faibles dimensions font qu'elles sont dans les faits très peu nombreuses[12]. De plus, la traversée par navettes maritimes des véhicules automobiles n'est pas autorisée (tout comme celle des carrioles et des vélos électriques)[13]. Sur l'île, on rencontre surtout des tracteurs liés à l’activité agricole qui reste très présente. Mais Batz est surtout l’île des vélos, que l’on peut louer sur le port ou que l’on peut faire passer sur la navette maritime, ainsi que des chevaux[14].

    Accès à l'île

    Si l'accès à l'île de Batz est désormais aisé (15 minutes en bateau), il n'en était pas de même avant 1930 : « Surtout à marée basse. Il fallait, au niveau de la clinique Kerléna, à Roscoff, se déchausser et marcher un peu sur la grève ! Ensuite on montait dans un petit canot qui permettait de rejoindre le bateau qui attendait dans le chenal, là où il y a assez de hauteur d'eau. Arrivé de l'autre côté, même chose : on mettait les Batziens et les visiteurs dans le canot pour rejoindre l'une des cales de l'île, à marée basse celle qui se trouvait au bout du môle... Il fallait parfois compter une heure et demie au total ! »[15]

    Si la première cale, dite de l'île aux Moutons (du nom du petit îlot auquel elle est rattachée) est construite en 1850, il fallut attendre la décennie 1930 pour qu'elle soit modernisée et la décennie 1960 pour qu'elle soit rehaussée. Ce n'est qu'en 1969 que la construction de l'estacade de Roscoff permit aux bateaux d'accoster dans ce port quel que soit le coefficient de marée.

    Les compagnies associées de l'île de Batz desservent l'île toute l'année au départ de Roscoff. Elles sont composées de :

    • la Compagnie Finistérienne de Transports Maritimes (CFTM) ;
    • la compagnie Armor excursions ;
    • la compagnie maritime Armein.

    En saison, des départs sont possibles de Plougasnou, Locquirec, Trébeurden, Carantec ou Moguériec.

    En saison, diverses excursions sont proposées (visite de la baie de Morlaix, tour de l'île de Batz, remontée de la rivière de Morlaix).

    Le port d'accès à l'île est Porz Kernok qui se situe sur la côte sud de l'île. On peut difficilement accéder à l'île par la côte nord qui est bordée de semis de rochers et qui offre seulement quelques mouillages.

    Urbanisme

    Typologie

    Île-de-Batz est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[16],[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].

    La commune, bordée par la mer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[21]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[22],[23].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (43,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (43,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (43,5 %), zones urbanisées (28 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (26,1 %), zones humides côtières (2,4 %)[24].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[25].

    Nom et symboles

    Étymologie

    Le nom breton de la commune est Enez-Vaz[26].

    Le nom de la localité est attesté sous la forme insula battha en 884[26], ecclesia Bath Pauli en 1158 et 1185, Baz insula en 1265, Ylle de Bast en 1296, Baza insula vers 1330, Ile de Baz Paul en 1371 et 1472, Isle Batz Paul en 1587[27].

    Aucune étymologie satisfaisante n'a été trouvée à ce nom[28]. Il est identique à celui de Batz-sur-Mer sur la côte sud de la Bretagne, qui se trouve être une ancienne île. L'explication faisant référence au bâton de pèlerin de saint Pol Aurélien (en breton bazh ou vazh signifiant « bâton ») n'a jamais été formellement établie[29].

    Héraldique

    Blason
    D’or au lion morné de sable en abîme accompagné de douze mouchetures d’hermines du même mises en gironné accolées par les pointes[30].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Histoire

    Les origines

    L'insularité est relativement récente. Les épées et haches découvertes avec un torque sur l'île Verte, dans le chenal qui sépare l'île de la côte roscovite, laissent supposer que vers -100 ce chenal n'existait pas, ce qui explique que des tombes de la même époque y ont été creusées. L'hagiographie de Saint Pol, écrite en 884, parle de l'installation du missionnaire dans l'île en 525 mais l'établissement à cet endroit de l'église principale, et non pas d'un ermitage, est peu compatible avec une géographie insulaire. En revanche, l'installation dans l'île d'envahisseurs normands en 857, soit une génération avant la rédaction de cette hagiographie, suppose qu'entre le VIIe siècle et IXe siècle une transgression marine locale a séparé Batz du continent. Avant d'être une île, la présence gauloise puis gallo-romaine y est attestée.

    D'après la légende, Pol Aurélien, moine évangélisateur gallois, débarqua sur l'île en 525 et terrassa le dragon qui terrorisait les habitants au « trou du serpent » (toul ar sarpent en breton ; un amoncellement de gros rochers dont on dit qu'ils recouvrent le trou où le saint aurait précipité le dragon), lui ordonnant de se jeter dans les flots. Il fit bâtir un monastère sur l'île vers l'an 530. Il y serait mort le .

    La paroisse de Batz faisait partie de l'archidiaconé de Léon relevant de l'évêché de Léon et était sous le vocable de Notre-Dame-de-Bonsecours.

    Invasions normandes

    Au IXe siècle, Hasting, chef viking et grand traitant d'esclaves alimentant le marché de Dublin, fait de Batz une des bases avancées pour ses expéditions sur le continent.

    Guerre de Cent ans

    En 1388, durant la guerre des deux Jeanne, des troupes anglaises dirigées par le comte d'Arundel, nommé en 1374 gouverneur de Brest par le Duc de Bretagne Jean de Montfort, celui-là même qui a fait pendre quatorze ans plus tôt les cinquante otages de Morlaix aux murailles de la ville, s'emparent de l'Île de Batz : « une flotte considérable constituée de mille hommes d'armes et trois mille archers » et « la ravagea par le feu après l'avoir toute pillée, il traita de même l'isle d'Ouessant aussi bien que celles de , d'Oléron et plusieurs autres et donna la chasse à tous les Français et à tous les Bretons qui se mirent en défense »[31].

    Temps modernes

    Au XVIIe siècle, les hommes sont tous marins et les femmes travaillent la terre. Une école des filles est attestée à l'Île de Batz en 1664[32].

    Michel Le Nobletz vint y prêcher vers 1614 et Julien Maunoir y vint également.

    La guerre de Sept Ans ferme de nouveau, comme durant le terrible règne de Louis XIV, le commerce avec l'Angleterre et les Cornouailles voisines. Après la bataille de Saint-Cast, en 1758, même le « smugglage » devient périlleux. Toutefois les armateurs de Honfleur et de Fécamp continuent d'envoyer chaque année des navires pêcher le maquereau, qui abonde au large de Batz et fait la réputation de toute la Bretagne[33]

    Au début des années 1770, les pêcheurs de l'île sont ruinés par la disparition soudaine et inexpliquée de cette « fortune de mer » et l'économie locale en est irréversiblement bouleversée[33]. Dès avant la Révolution, l'île suit le mouvement de réorientation initiée par le dernier comte évêque Mgr de la Marche de ce qui deviendra la Ceinture dorée vers le maraîchage.

    La cure de l'Île-de-Batz était en 1786 l'une des plus pauvres du diocèse de Léon avec moins de 300 livres de revenu, pas plus que la portion congrue à cette date[34].

    Cette activité agricole nouvelle soutient un temps le cabotage, mais à la fin du XIXe siècle, avec le développement du chemin de fer subventionné par le Second Empire, l'île perd la vocation maritime qui avait fait son histoire.

    Révolution française

    Le cahier de doléances de l'Île-de-Batz, rédigé le contient notamment le vœu suivant : « Que dans l'isle de Bas, il ne soit permis de faire aucun défrichement dans les parties de tout temps incultes, que dans les nouveaux défrichements faits dans le terrien afféagé par l'évêque de Léon, seigneur du fief, et le séminaire de Léon, propriétaire, soient abandonnés et laissés libres pour y sécher le goesmon, seul chauffage de l'isle qui ne produit aucune espèce de bois. (...) »[35].

    Une pétition signée par la majorité des habitants de l'île demande « que les terres défrichées depuis 10 à 12 ans soient remises dans leur premier état pour sécher le goémon ou varech »[35].

    Trémintin, dit « le chevalier de l'Île de Batz »

    Né à l'Île-de-Batz le , Yves Trémintin est mousse à 14 ans sur la Résolue, fait naufrage en 1794 et est capturé par les Anglais le alors qu'il se trouvait sur le bateau corsaire L'Amitié. Il reste détenu sur des pontons anglais pendant 5 ans jusqu'en 1802. Travaillant ensuite comme pilote côtier sur des navires de commerce, il est à nouveau fait prisonnier par les Anglais en 1811. Devenu pilote en 1823, il participe à des combats en Espagne, alors qu'il navigue sur la Zélée, gabare qui transporte de la poudre entre Brest et Cadix. En 1824, alors qu'il est à bord de la corvette La Lamproie, une felouque de corsaires grecs, le Panayoti, est arraisonnée et l'enseigne de vaisseau Bisson est chargé avec 15 hommes, dont Trémintin, de conduire la prise, navigant de conserve avec la frégate La Magicienne sur laquelle se trouvent les corsaires grecs faits prisonniers. Mais deux d'entre eux parviennent à s'échapper alors que les bateaux se trouvent dans les parages de l'île de Stampalia, et à alerter d'autres corsaires grecs. Le Panayoti est alors attaqué et arraisonné par deux navires corsaires grecs et Bisson ordonne de mettre le feu aux poudres, ce qui fait sauter les trois bateaux. Trémintin, bien que blessé, échappe aux pillards en compagnie de quatre autres marins ; ils sont récupérés par la Magicienne. Trémintin, dont l'épopée est dans l’air du temps, est hospitalisé au Val de Grâce. Il est promu enseigne de vaisseau avec solde à vie. Son retour à l’Île de Batz est triomphal : il est désormais surnommé "Le Chevalier" car il a reçu la Légion d'honneur. Il meurt le à l'Île-de-Batz âgé de 84 ans[36].

    Ses exploits sont devenus légendaires. Anatole Le Braz raconte, dans le Journal des débats politiques et littéraires comment, alors qu'il séjournait en 1895 dans l'île d'Ouessant, il a entendu conter par un pêcheur venu de l'Île de Batz les anecdotes suivantes le concernant[37] :

    « Sur la prière des Ouessantins, il conta lui-même, tel qu'il l'avait entendu. Il montra le Panayoti entouré de barques ennemies, le pont envahi par les pirates. « Comment nous débarrasser de cette racaille, lieutenant ? ». « En les faisant sauter avec nous, Trémintin ». La soute aux poudres est ouverte, l'enseigne Bisson y lance un brandon enflammé. « Adieu Trémintin ! ». « Au revoir là-haut, lieutenant ! ». Un peu de fumée blanche, un fracas formidable, et voilà tout le monde en l'air. Trémintin cependant a eu le temps de faire le signe de la croix et de se recommander à Notre-Dame. Et maintenant, en route pour le Paradis !.. Mais le paradis ne veut pas encore de lui : après une tournée dans les nuages, il se retrouve au fond de la mer. L'eau salée, çà le connait, il est chez lui; un bon coup de jarret le ramène à la surface. Il s'ébroue, respire longuement, lève les yeux vers le ciel nocturne, piqué d'étoiles, et là-bas, devant lui, debout sur les vagues encore agitées par l'explosion, il voit se dessiner une svelte image de femme qu'à son accoutrement il reconnaît pour la Vierge de Roscoff. Elle sourit, incline la tête, semble lui crier : « Courage, Trémintin ! Tu reverras ton pays de Bretagne, et la flèche du Kreisker, et ta maison de l'Île de Batz ». L'apparition s'évanouit, mais au même instant, il sent sa figure frôlée par un cordage : c'est un bout de filin qui traîne à l'arrière d'une yole turque, fuyant à force de rames ; il s'y cramponne des deux mains et se fait remorquer jusqu'à terre. Il était sauvé. »

    Anatole Le Braz rapporte aussi cette autre anecdote concernant Trémintin, entendue dans les mêmes circonstances :

    « Louis-Philippe, aux dires du conteur, témoignait un pressant désir de voir Trémintin et le mandait à Paris. Sa femme, Chaïk-Al-Lez[38], insista pour l'accompagner : elle craignait pour lui les fatigues de la route, d'autant plus qu'en îlienne qui n'avait jamais quitté son île, elle s'imaginait Paris à l'autre bout du monde. Elle revêtit donc ses plus beaux atours, sa coiffe de fil de lin, l'ample jupe qu'elle ne portait qu'une fois l'an, le dimanche de Pâques, son tablier garni de dentelles et son petit châle de mérinos noir brodé de fleurs de soie ; puis tous deux prirent la diligence à Morlaix, munis d'un fort panier de provisions. Aux Tuileries, on leur fit l'accueil le plus chaleureux, et la bonne îlienne eut un succès presque égal à celui de son mari. Mais tous ces honneurs la troublaient sans la séduire. Et d'ailleurs, avec sa finesse de paysanne, elle eût bientôt remarqué que la flatteuse curiosité dont Trémintin et elle étaient l'objet n'allait pas sans quelque ironie. Impatientée, un peu froissée aussi, elle tira le pilote par le bord de sa vareuse et lui dit en breton : « Yvoun, déomp d'ar gér ! » (« Yves, retournons-en chez nous !». À quoi Louis-Philippe, se figurant avoir compris, se hâta de répondre : « Oui, oui, ma brave femme, vous pouvez être tranquille, nous l'enverrons encore à la guerre ». Vous pensez si Chaïk-Al-Lez rit fort à part soi de ce quiproquo, et si à l'Île de Batz, les commères en firent des gorges chaudes. La chose passa même en proverbe. Et l'on dit encore, dans le pays, de quelqu'un qui veut parler de ce qu'il ne sait pas, qu'il s'y entend à peu près aussi bien que le roi de France au breton. »

    L'assassinat du maire de l'Île de Batz en 1808

    Le , le maire de l’île de Batz, Philippe Robin, disparaissait sans laisser de traces. Hormis son signalement au préfet, l’affaire fit peu de bruit en dehors de l’île où l’on s’empressa de l’oublier. Neuf ans plus tard, pourtant, le tribunal civil de Morlaix accréditait la thèse de l’assassinat en s’appuyant sur le témoignage non vérifié de trois marins îliens libérés des geôles anglaises, incriminant des soldats de l’armée du général Junot en casernement sur l’île. La découverte de sources inédites a permis récemment d'en savoir plus[39].

    Les îliens et les naufrages

    Un phare est construit en 1836 dans la partie ouest de l'île.

    Pitre-Chevalier écrit en 1847 : « Ces bons îliens [de l'Île de Batz]  supplient la mère de Marie de faire échouer beaucoup de navires sur leurs côtes, afin qu'ils puissent en dépouiller les morts »[40].

    À la fin de février 1889 le trois-mâts Vendée, qui se rendait à Brest avec un chargement de vin, désemparé par une violente tempête évita de justesse les rochers de l'ouest de l'île (« Toute la population de l'île était là, haletante, faisant des signaux désespérés, et pensant voir à tout instant le trois-mâts s'engloutir »), mais s'échoua entre deux roches en direction de l'île de Sieck ; tout l'équipage périt.

    La récolte du goémon

    L'Île de Batz en 1873 (photographie de Jules Duclos, Musée de Bretagne).
    Îlienne de Batz vers 1878 (dessin de Saint-Germain).

    La récolte et le brûlage du goémon était pour les habitants de l'Île de Batz une activité importante comme en témoigne ce texte du milieu du XIXe siècle:

    « Les habitants de l'Île de Batz et de la presqu'île de Callot récoltent le goémon qu'ils font sécher et l'emploient pour les besoins domestiques en guise de bois de chauffage. Les cendres qui en proviennent, et qu'ils conservent avec le plus grand soin, sont livrées au commerce agricole, mais elles ne sont jamais pures. Elles se trouvent mélangées à de la cendre provenant de la combustion de bouses de vache, que les habitants des côtes font sécher au soleil et qu'ils emploient ensuite comme combustible. Les cendres de goémon les moins mélangées, et par conséquent celles qui sont le plus estimées et recherchées, sont celles qui proviennent de l'Île de Batz. Celles de la presqu'île de Callot sont moins pures ; elles sont mélangées à une grande quantité de terre noirâtre que produit la presqu'île et qui en diminue et la valeur et la propriété. Les cendres de goémon ou de varech se vendent sur les marchés de Morlaix et de Penzé, vers la fin de mai et le commencement de juin, aux cultivateurs des cantons de Sizun et de Saint-Thégonnec qui en font un grand usage pour leurs blés noirs[41]. »

    Ils s'en servaient aussi pour la nourriture des animaux : « À l'Île de Batz, à Plouescat et au Passage en Plougastel, il résulte que les chevaux, les vaches et même les porcs se montrent friands d'une espèce de goémon appelé en breton Bezin trouc'h ("goémon de coupe")[42]. (...) [Une autre espèce], Bezin telesk, (...) sert aux Iliens pour la fabrication d'une tisane qu'ils regardent comme souveraine contre les affections de poitrine »[43].

    C'est en 1865 que l'Île-de-Batz est reliée télégraphiquement au continent, grâce à un câble venant de la pointe de Roscoff[44].

    En août 1894, un réseau de distribution d'eau potable ouvre à l'Île-de-Batz[45].

    La querelle des inventaires en 1906

    En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de l'Île-de-Batz écrit que le breton étant « la langue usuelle de toutes les familles à l'île », parmi les enfants « plusieurs n'entendent rien au français et tous savent fort bien le breton »[46].

    L'inventaire des biens d'église se déroule à l'Île de Batz le  :

    « L'inventaire de l'Île de Batz vient d'avoir lieu. De violents incidents s'y sont produits. Le préfet du Finistère, accompagné du sous-préfet de Morlaix, dirigeait les opérations. Les troupes, embarquées sur le Titan à Roscoff, à 7 h, ont débarqué sans incident. À l'arrivée des troupes ayant à leur tête le préfet et deux commissaires de police, un cri unanime de « Vive la liberté ! » retentit et se prolonge tout le temps que le préfet parlemente pour obtenir la dispersion de la foule des habitants massés autour de l'église. Malgré les sommations, personne ne bouge. Le préfet ordonne aux gendarmes de déblayer la place. Un violent corps à corps s'engage et d'épouvantables bagarres se produisent. Certains gendarmes agissent avec une grande brutalité : les coups pleuvent, des pierres, de la terre, sont lancés aux gendarmes dont plusieurs sont blessés. (...) Pendant ce temps, de multiples arrestations sont opérées et, après de violents efforts, la foule, composée en grande partie de femmes (les marins étant absents), est refoulée dans les voies adjacentes et maintenue au large. Les sommations faites sans résultat, le préfet ordonne aux sapeurs du génie d'enfoncer la porte qui est solidement barricadée à l'intérieur, celle de la sacristie est aussi enfoncée. L'inventaire a lieu ensuite. L'arrestation de l'abbé Jules Moujeaux, prêtre libre de Ploufragan (Côtes-du-Nord), venu prêcher une Mission, qui avait, au cours des bagarres, été terrassé, très malmené, est maintenue. Les autres sont relâchés avant le départ de l'île. La femme Chapalain, 45 ans, mère de 15 enfants, eut la jambe droite cassée par un gendarme. Plusieurs manifestants ont également reçus des coups multiples pendant les charges. Une violente surexcitation régnait pendant les charges. Le retour s'est effectué sans autres incidents vers midi. Les mêmes gendarmes sont rentrés à Brest pour, de là, être dirigés vers Molène et Ouessant où l'inventaire des églises doit avoir lieu demain[47]. »

    La Première Guerre mondiale

    Le monument aux morts de l'Île-de-Batz porte les noms de 32 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 3 au moins sont des marins disparus en mer (Baptiste Jacq et Ollivier Moal lors du naufrage du croiseur cuirassé Léon Gambetta le  ; Nicolas Gégot lors du naufrage du cuirassé Danton le ) ; 4 au moins sont morts en Belgique (Jean Chapalain à Ham-sur-Sambre, Louis Tilizien à Dixmude, Philippe Cordier à Nieuport, tous trois dès 1914 ; Victor Diraison à Roesbrugge-Haringe en 1917) ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français[48].

    L'Entre-deux-guerres

    Le Lichen caragheen était récolté dans les premières décennies du XXe siècle : en 1915, l'Île de Batz en récolta 60 tonnes, devancé seulement par Plouguerneau (150 tonnes), Kerlouan et Plouescat (100 tonnes chacun), Ouessant et Santec (80 tonnes chacun)[49].

    Louis Cordier et Charles Le Guen, deux marins originaires de l'Île-de-Batz, sont morts lors du naufrage du Pourquoi-Pas ? le .

    En 1938 la pose d'un câble électrique sous-marin dans le chenal séparant l'île du continent permit d'électrifier l'île de Batz »[35].

    La Seconde Guerre mondiale

    Plaque commémorative en la mémoire de 9 marins allemands péris noyés lors du naufrage du contre-torpilleur Z 32 le au large de l'Île de Batz (cimetière militaire allemand de Lesneven - Ploudaniel)

    Le monument aux morts de l'Île-de-Batz porte les noms de 7 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale ; parmi elles Jean Noël Simon, marin disparu en mer le lors du naufrage du contre-torpilleur Bison en Mer de Norvège et Eugène Péran, quartier-maître timonier, mort le à Dunkerque ; Henri Robin, second maître canonnier à bord du cuirassé Bretagne est mort le lors de l'Attaque de Mers el-Kébir[48].

    Le , pendant la bataille d'Ouessant, neuf marins allemands périssent lors du naufrage du destroyer Z 32 au large de l'île de Batz. Le , vers 21 h 30, deux vagues de 12 bombardiers chacune attaquent un destroyer allemand échoué sur le sable dans l'angle nord-ouest de l'île de Batz[50].

    L'après Seconde Guerre mondiale

    Emmanuel Péanne, marin pompier, est disparu en mer le dans le golfe d'Aden au cours de l'opération Prométhée alors qu'il était à bord du pétrolier ravitailleur Marne.

    Le XXIe siècle

    L'agriculture demeure active en 2020 à l'Île-de-Batz : 18 exploitations agricoles sont encore présentes, se partageant 120 hectares de surface agricole utile et pratiquant le maraîchage (il est vrai que l'île fait partie de la Ceinture dorée)[51].

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[53].

    En 2018, la commune comptait 455 habitants[Note 4], en diminution de 7,89 % par rapport à 2013 (Finistère : +0,86 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    8051 8097911 0391 0321 0921 1321 0731 174
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 1191 2101 1671 1481 1751 2061 1771 1841 286
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2911 3401 3631 2851 2661 2251 1721 1501 088
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    1 059956807744746575594507470
    2018 - - - - - - - -
    455--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[54] puis Insee à partir de 2006[55].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    En 2018, selon l'Insee, 61,2 % des logements étaient des résidences secondaires à l'Île-de-Batz.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1803 1808 Philippe Robin[Note 5]   Assassiné le .
    1808 1828 Jacques Adam[Note 6]   Lieutenant de régime de brigade légère en 1797.
    1828 1829 Millin    
    1829 1836 Nicolas Trémintin[Note 7]   Capitaine au long cours.
    1837 1848 René Richoux[Note 8]   Commerçant. Ancien militaire.
    1848 1848 Hervé Prouf    
    1848 1848 François Boucher    
    1848 1857 Joseph Guéguen[Note 9]   Capitaine au long cours.
    1858 1859 Yves Moal[Note 10]   Capitaine de commerce.
    1860 1866 Louis Philippe[Note 11]   Capitaine au long cours.
    1866 1874 Jean Hulot[Note 12]   Capitaine au long cours.
    1874 1888 Jacques Trémintin[Note 13]   Capitaine au long cours. Fils de Nicolas Trémintin, maire entre 1829 et 1836.
    1888 1892 Gabriel Milin   Écrivain
    1892 1896 Yves Floch[Note 14]   Capitaine au long cours retraité.
    1896 1897 Michel Diraison[Note 15]   Capitaine au long cours.
    1897 1912 Joseph Le Borgne[Note 16]   Lieutenant de vaisseau retraité.
    1912 1932 Jean Chapalain[Note 17]   Marin.
    1932 1942 Joseph Le Saout[Note 18]   Marin d'état.
    1943   Jean François Quéméneur[Note 19]   Marin
    1947 1965 Pierre Morvan[Note 20]   Chevalier de la Légion d'honneur.
    1965 1977 Jean-Louis Herry[Note 21]   Préposé des douanes.
    1977 1985 Marcel L'Hostis    
    1989 1995 Martial Quenach de Quivillic    
    1995 En cours Guy Cabioch DVD Retraité de la pêche
    Les données manquantes sont à compléter.

    2021

    Patrimoine

    Jardin Georges Delaselle

    Jardin Georges-Delaselle.

    En 1897, Georges Delaselle, assureur parisien, décida de créer au sud-est de l'île de Batz une véritable oasis sub-tropicale. À partir de 1918, il s'installa sur l'île et se consacra à sa passion : la botanique. Le climat lui permit d'acclimater de nombreuses plantes originaires des zones tempérées d'Afrique, d'Asie et d'Amérique. Ruiné et épuisé, Georges Delaselle vend sa propriété en 1937. Par manque d'entretien, le jardin disparaît peu à peu sous la végétation envahissante jusqu'en 1989, date à laquelle l'association « les amis du jardin G. Delaselle » entreprennent la réhabilitation du domaine. Racheté en 1997 par le Conservatoire du littoral, le jardin abrite aujourd'hui une large collection de plus de 1 700 espèces originaires de tous les continents, dont une rare collection de palmiers. Son climat extrêmement doux (2 jours de gel par an au maximum) a favorisé sa vocation maraîchère. On y trouve de très nombreuses essences exotiques[56].

    Le jardin Georges-Delaselle est ouvert au public d'avril à novembre tous les jours de 11 h à 18 h.

    Jardin Georges-Delaselle.

    Chapelle Sainte-Anne

    Jardin Georges Delaselle, les ruines de la chapelle Sainte-Anne se dressent face à l'anse de Pénity. La chapelle romane (Xe ou XIe siècle) est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 30 juillet 1980[57]. Il s'agit du seul monument historique de l'île. Un pardon à sainte Anne, patronne de la Bretagne, a lieu tous les ans en juillet.

    Église Notre-Dame-du-Bon-Secours

    Elle fut construite en 1873 à l'emplacement de l'ancien cimetière de l'île.

    Elle conserve l'étole dite de Saint-Pol, tissu oriental datant du VIIe siècle. Elle abrite dans le chœur une statue de la Vierge du XIVe siècle et un saint Pol Aurélien en bois du XVIIe siècle.

    Le patrimoine marin

    Ancien canot Pilote Trémintin dans le port de Brest.
    • Le phare (breton : an tour-tan) : il a été construit en 1836. Il se situe à l'ouest de l'île, à son point le plus élevé (23 mètres). Sa hauteur est de 44 mètres[58].
    • Le sémaphore.
    • La station SNSM : son ancien canot Pilote Trémintin...
    • La colonie du phare : il s'agit d'un centre de vacances et d'hébergement sur l'île.

    Le bourg

    Les lieux-dits Rupodou et Porz Kernok.
    Porz Kernog.
    • La chapelle du Lannou.
    • Le bourg et Porz Kernog.
    • Le Vil et Porz an Eog.

    Les paysages

    • Le Trou du serpent (breton : Toull ar sarpant). Une roche allongée, à quelques mètres de la côte, marque le lieu où saint Pol Aurélien aurait précipité dans les flots, à l'aide de son étole, le dragon qui ravageait l'île.
    • Le Roc'h (français : rocher), au nord de l'île.
    • La Côte Sauvage du nord et de l'ouest de l'île.
    • Les plages de Porz Leien et de Kefenn, chères à la Shahbanou Farah Diba.
    • La grande plage de la Grève Blanche (breton : Aod Venn).
    • La plage de Porz Reter et l'ancien local de sauvetage en mer.
    Plage de Porz Reter avec, au centre, l'ancien local de sauvetage en mer.

    Vie locale

    Une forte endogamie

    En raison de la tradition d'endogamie qui s'explique par sa situation insulaire, sept noms de famille sont répandus à Batz (Cabioch, Seïté, Glidic, Créach, Diro, Tanguy et Le Saout) et leurs membres possèdent traditionnellement la quasi-totalité de l'île. [59].

    Fêtes et événements

    Éducation

    • L’île possède une bibliothèque municipale et une école primaire publique ainsi qu'un collège[60].
    • Chaque année, depuis trente-trois ans, les habitants de l'île de Batz accueillent des jeunes collégiens d'Alsace qui partent en classe de mer.

    Personnalités liées à l'île

    Notes et références

    Sources

    1. http://www.geobreizh.com/breizh/fra/villes-fiche.asp?insee_ville=29082 Geobreizh
    2. Louis Le Guennec, "Le Finistère monumental", tome 1, "Morlaix et sa région", réédition Les Amis de Louis Le Guennec, Quimper, 1979.
    3. Marie Le Goaziou, "Les Îles de Bretagne", éditions Ouest-France, 1997, (ISBN 2-7373-2312-6).
    4. N. Garnier, « Vestiges archéologiques, que reste-t-il ? », in Bulletin bimestriel d'information de la municipalité, no 5, p. 2, Mairie, Saint-Pol-de-Léon, avril 2003.
    5. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    6. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    7. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    8. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    9. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    10. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
    11. la faune et la flore
    12. Îles sans voitures, Marcel Robert, 2013.
    13. Accès et traversée vers l'île de Batz
    14. Marcel Robert, Iles sans voitures, 2013
    15. Pierre-Yves Decosse, cité dans le journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, numéro du .
    16. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    18. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    19. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    20. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    21. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    22. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    23. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    24. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    25. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    26. Hervé Abalain, « Noms de lieux bretons - Page 55, Editions Jean-paul Gisserot » (ISBN 2877474828, consulté le ).
    27. Bernard Tanguy, Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère, origine et signification, Ar Men/Chasse)Marée, 1990, p. 38.
    28. B. Tanguy, Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère, origine et signification, Ar Men/Chasse)Marée, 1990, p. 38.
    29. Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages : Loire-Alantique, Saint-Jean-d'Angély, Éditions Boudessoules, , 287 p. (ISBN 2-913471-45-5), p. 17.
    30. http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=9946
    31. Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, 1707
    32. Jean Rohou, "Fils de ploucs", tome 2, 2007, éditions Ouest-France, (ISBN 978-27373-3908-0).
    33. Annuaire statistique du département du Finistère pour l'an XII de la République, p. 164, Y.J.L. Derrien, Quimper, 1803 (dépôt à la Bibliothèque diocésaine de Quimper et Léon, consultable au CRBC à Brest.)
    34. Jean Rohou, Catholiques et Bretons toujours ? : essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne, Brest, Dialogues, , 534 p. (ISBN 978-2-918135-37-1).
    35. Louis Priser, "Nos pères, les paysans bretons", éditions Libro-Sciences, Bruxelles, 1990.
    36. H. d Saint-Geroges, Simple récit de l'explosion du Panayoti écrit sous la dictée d'Yves Trémintin, "Revue ds Provinces de l'Ouest", Nantes, 1855, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208806b/f39.image et A. Castillon, Scènes et aventures maritimes, ou la Fraternité de collège, A. Bédelet, Paris, 1861, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55247576/f112.image.r=Panayoti.langFR
    37. Anatole Le Braz, Journal des débats politiques et littéraires n° du 20 août 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k467970c/f1.image.r=Ouessant.langFR
    38. Françoise Le Lez, sa seconde épouse, avec qui il s'était marié le à l'Île-de-Batz, après le décès de sa première épouse Anne Robin, et dont il eut son seul enfant, Annette, née le à l'Île-de-Batz
    39. Christine Chapalain-Nougaret, "Une ténébreuse affaire à l’île de Batz : l’assassinat du maire sous l’Empire", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXXXIII, 2004
    40. Pitre-Chevalier, "Musée des familles", 1847
    41. Jean-Marie Éléouet, "Statistique agricole générale de l'arrondissement de Morlaix",1849, Brest, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1257176/f105.image.r=Taul%C3%A9.langFR
    42. Le goémon qu'on ramasse sur le rivage était appelé en breton Bezin toun
    43. Mauriès, Recherches historiques et littéraires sur l'usage de certaines algues, "Bulletin de la Société académique de Brest", 1874, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075488/f61.image.r=Molene.langFR
    44. "Journal télégraphique" du 25 octobre 1894, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5575562h/f33.image.r=Molene.langFR
    45. Henri Monod, " L'alimentation publique en eau potable de 1890 à 1897 devant le Comité consultatif d'hygiène publique de France", 1901, Imprimerie administrative, Melun, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64841429/f40.image.r=Tudy.langFR
    46. Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902 : la IIIe République contre les langues régionales, Spézet, Coop Breizh, , 182 p. (ISBN 2-909924-78-5).
    47. Journal La Croix n° 7265 du 6 décembre 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k256623x/f2.image.r=Ouessant.langFR
    48. http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?idsource=29694
    49. Dr G. Quesneville, L'exploitation industrielle des plantes marines, "Le Moniteur scientifique du Docteur Quesneville", 1915, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2152612/f178.image.r=Kerlouan.langFR
    50. Éric Rondel, La Bretagne bombardée, 1940-1944, éditions Ouest et Cie, 2011, [ (ISBN 9-782364-28007-6)]
    51. https://www.letelegramme.fr/bretagne/les-iles-bretonnes-terres-d-agriculteurs-06-12-2020-12667977.php
    52. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    53. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    54. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    55. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    56. Le Jardin Delaselle
    57. Notice no PA00090010, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    58. Le phare
    59. Gwendal Hameury, « Les tribus bretonnes. Irréductibles Batziens ! », sur Journal Le Télégramme, (consulté le ).
    60. École primaire
    61. J. H. Lartigue, Île-de-Batz, Coll. Les Couleurs du temps, Les Murs d'Alysses impr., Morlaix, 2005, 61 p.
    62. Annie Barbaccia, « Batz, la beauté sans fard », Madame Figaro, 20 juillet 2012.

    Notes

    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[8].
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    5. Philippe Robin, baptisé le à l'Île-de-Batz.
    6. Jacques Adam, né le à Saint-Germain-en-Laye.
    7. Nicolas Trémintin, baptisé le à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    8. René Richoux, né le à Béhuard (Maine-et-Loire), décédé le à l'Île-de-Batz.
    9. Joseph Guéguen, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    10. Yves Moal, né le 17 messidor an X () à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    11. Louis Philippe, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    12. Jean Hulot, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    13. Jacques Trémintin, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    14. Yves Floch, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à Creach Bihan en l'Île-de-Batz.
    15. Michel Diraison, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    16. Joseph Le Borgne, né le à Landerneau, décédé le à Rupodou en l'Île-de-Batz.
    17. Jean Chapalain, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à l'Île-de-Batz.
    18. Joseph Le Saout, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à Morlaix.
    19. Jean François Quémeneur, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à Crach Bolloch en l'Île-de-Batz.
    20. Pierre Morvan, né le à l'Île-de-Batz, décédé le à Brest.
    21. Jean Louis Herry, né le à l'Île-de-Batz.

    Annexes

    Bibliographie

    Histoire - Sociologie - Biologie

    • Atlas des îles de l'Atlantique (France) ; Collection "Références" du Commissariat général au Développement durable, juin 2009, 51 pages.
    • Paysages de l'île de Batz. Réflexions sur le devenir d'un paysage îlien., Armorica 8, 1999.
    • Castel (Y-P). Les croix et calvaires de l'île de Batz, Les Cahiers de l'Iroise, 1981.
    • Duchesne (B.). Images de Roscoff et de l'île de Batz, Ed. Le Doaré, Chateaulin, 1981, 31 p.
    • Hillion (D.). Île de Batz, Ed. Ouest-France, Rennes, 1996, 32 p.
    • Jeremi Kostiou, Témoignages inédits de la Seconde Guerre mondiale à l’Île-de-Batz, Les Cahiers de l’Iroise, no 229, 2018, p. 39-58.
    • Le Guirriec (P.). Le pouvoir en campagne - Formes locales du politique en Bretagne, Ed. Apogée, 1987, 140 p.
    • Nicolas (J-P). Les algues des côtes bretonnes, édition Yoran Embanner, 2018, 215 p.
    • Priser (L.). L'île de Batz, Ed. Le Doare, Châteaulin, 1983, 14 p.
    • Yann Riou - Henry Kerisit. Ile de Batz Marins et bateliers, Ed. Coop Breizh, 2017, 144 p.
    • Soularue (M.) - Batz, saveurs d'une île, NSA Bastille, 2011, 64 p.
    • Jean William Hanoteau - Alain Soularue. Batz, mémoires d'une île, NSA Bastille, 2010, 104 p.
    • Bernard Tanguy - Job an Irien - Saik Falhun - Y.-P. Castel. Saint Paul Aurélien - vie et culte (pages 71, 72 et 241), Ed Minihi Levenez, 1991, 243 p.

    Poésie

    Romans

    • Baily-Daujon (G.). Là-Batz : le roman d'une île., Éd. Intervalles, 2012, 176 p. (ISBN 9782369561033) Ed.
    • Boucher (G.). Histoires extraordinaires de l'île de Batz, Librinova, [s.l.], 2016 (ISBN 9791026203865).
    • Cabioc'h (J-Y), Amorea, Edilivre 2017, 404 p, (ISBN 9782414007356).
    • Kerguillec (J-L), Le crapaud de l'île de Batz, Ed. Alain Bargain, 2018. 268 p.
    • Le Gall (S.), Corps-mort à l'Ile-de-Batz, ED. Les éditions du 38, 2016, 192 p.

    Articles connexes

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