Coop Breizh
Coop Breizh est une entreprise coopérative culturelle créée en 1957, dont le siège se trouve à Spézet, dans le centre du Finistère, en Bretagne. C'est une des plus importantes maisons d'édition de livres et de production d'œuvres musicales de l'Ouest de la France. Coop Breizh est aussi le principal distributeur et diffuseur de produits culturels bretons, et dispose même de ses propres magasins à Lorient et Quimper.
Coop Breizh | |
Logo de Coop Breizh (triquetra) | |
Création | 1957 |
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Dates clés | 1er août 1960 : immatriculation de la société actuelle |
Fondateurs | Kendalc'h |
Personnages clés | Robert Le Grand (fondateur), Yann Goasdoué (fondateur de la diffusion) |
Forme juridique | SA coop. avec CA |
Siège social | Spézet France |
Direction | Daniel Le Teuff (depuis mai 2018) |
Activité | Édition de livres, production de musique, distribution, vente en ligne |
Produits | Beaux livres, littérature jeunesse, disques, vinyles, produits bretons |
Effectif | 25 salariés |
SIREN | 006 080 170 |
SIREN | 006080170[1] |
Site web | www.coop-breizh.fr |
Fonds propres | 370 100 € fin septembre 2018 |
Chiffre d'affaires | 2 992 600 € au 30 septembre 2018 |
Résultat net | 197 000 € au 30 septembre 2018 (perte) |
Organisation
Domaine d'activité
Coop Breizh[2] édite, produit, diffuse et distribue, dans toute la France et au-delà, des livres, disques et autres produits, généralement en lien avec la culture bretonne, celtique et maritime[3]. Elle distribue également des œuvres produites par des petits éditeurs, ou auto-produites.
La maison de disque Coop Breizh Musik produit en interne plusieurs albums par an, de Soldat Louis à Denez Prigent en passant par l'Orchestre symphonique de Bretagne et Gilles Servat. Avec le développement du numérique, ces albums sont commercialisés via les plateformes de streaming et ils ont ainsi cumulé, durant le mois de mai 2018, plus de 500 000 écoutes en ligne. Le catalogue discographique présente des centaines de disques et DVD d'artistes, musiciens (instrumentistes, sonneurs), chanteurs (traditionnels, actuels, cantiques, récits), groupes, bagadoù ainsi que des anthologies, compilations...
Les livres sont divers : beaux livres de Bretagne, d'histoire, d'art, contes, guides, romans, ouvrages poétiques... À travers son label jeunesse Beluga (anagramme de bugale qui signifie "enfants" en breton), Coop Breizh édite des livres et romans à destination des enfants et adolescents. Le livre représente environ 60 % du chiffre d'affaires et le disque un peu plus de 20 % (se rajoutent les ventes diverses : alimentaire, vestimentaire...). Si les livres édités par Coop Breizh sont quasiment tous en français, l'entreprise est la seule à diffuser et distribuer des livres en langue bretonne, provenant de maisons d'éditions telles que Al Liamm, Skol Vreizh, Keit vimp bev... Les produits de plus de 800 éditeurs et labels sont ainsi distribués par Coop Breizh.
Structure
Coop Breizh est une société anonyme au capital social variable et au fonctionnement de type coopératif, donc mutualiste. Elle s'appuie sur plus d'une vingtaine de salariés et une douzaine d'administrateurs bénévoles[n 1]. Son siège et son activité sont volontairement situés en Centre Bretagne. Coop Breizh assure un véritable service culturel en Bretagne. L'entreprise possède des bâtiments administratifs et de stockage à Spézet, une VPC à partir de Spézet (par poste et internet), un magasin à Lorient et un autre à Quimper, ouvert en 2013. Elle dispose de quatre cents points de vente pour le disque et mille pour le livre en France et à l'étranger[4]. Plus de deux cents actionnaires participaient à la vie de l'entreprise en 2009[5]. En fonction des résultats, elle pratique l'intéressement pour le personnel et le mécénat d'entreprise pour aider des projets d'associations culturelles. Elle encourage la créativité culturelle, notamment par le mécénat de prix littéraires. Elle est soutenue par le Conseil régional de Bretagne, le Conseil départemental du Finistère et les quatre autres départements ainsi que certains conseils municipaux de villes comme Quimper ou Brest[6].
Direction
Liste des présidents :
- Pierre Mocaër (1957-1960)
- Yann Brekilien (1961-1969)
- Pierre Roy (1970-1976)
- Jean-Pierre Vincent (1977-1978)
- Yann Jamet (1978-1982)
- Yvonig Gicquel (1982-2003)
- Jean-Pierre Vincent (2003-2009)
- Dominique Mahé (2009-...)
- Président du conseil d'administration : Dominique Mahé
- Directeur : Daniel Le Teuff (depuis mai 2018)[7]
- Administrateurs : Robert Le Grand (honoraire), Yann Goasdoué, Tanguy Le Doré, Nadine Urvois (Kendalc'h), Xavier Le Vigouroux, Jean-Pierre Vincent, Hélène Danielo, Robert Raulo, Gael Trividic, Gilbert Hervieux, Christian Latry, Gilles Turlan.
Historique
Liste des directeurs :
- Christian Hudin (1960-1961)
- Robert Le Grand (1962-1982)
- Yann Goasdoué (1982-1999)
- Jean-Louis Le Vallégant (1999-2000)
- Michel Bescond (2001-2003)
- Jacques Clément (2003-2008)
- Anne-Laure Marteau (2009-2018)
- Daniel Le Teuff (2018-...)
La vente militante
Filiale de Kendalc'h (Maintenir) née de la vente militante, la « Coopérative Breiz »[n 2] démarre en 1957 avec un mouvement associatif selon la loi 1901 par quelques responsables de la confédération Kendalc'h, dont Robert Le Grand[n 3]. Avec Christian Hudin, Claude Goaziou est de l'équipe qui élabore les statuts[n 4]. Yann Jamet est le premier salarié de la coopérative basée à Rennes. On trouve parmi les premiers administrateurs Pierre Mocaër, Jean Guilhard, Loeiz Ropars, etc., et parmi les premiers actionnaires, les cercles de Poullaouen, de La Baule, Quimper et bien sûr l'association Kendalc'h[8]. L'activité démarre telle une pépinière autour des militants de la cause bretonne. En plus des livres et disques, elle vendait de l'alimentation et possédait un secteur restauration-crêperie[9]. En 1960, le siège social est transféré à La Baule. Robert Le Grand, nommé directeur en 1962, incarne le défi culturel. Il cherche au départ à procurer aux 15 000 à 20 000 adhérents de Kendalc'h, par vente directe et par correspondance, les quelques rares ouvrages disponibles (livres et disques) concernant la Bretagne. Au début des années 1960, elle constitue les bases de sa bibliothèque (disques du label Mouez Breiz, le Barzaz Breiz, le Guilcher...). Les premières éditions étaient des livres de contes et légendes. La revue Breiz va devenir, au fil des parutions et des articles, un véritable outil bibliographique, grâce au travail d'enquête que mène la Coop, alors que la Bretagne est indigente en publications en français.
La vente directe
En 1965, la société d'adhérents s’ouvre au grand public. Dans les années 1960-70, pour ouvrir la vente à tous les publics, elle présente ses stands lors de salons, foires, fêtes... Le premier magasin ouvre au début des années 1960 à La Baule[n 5]. Une seconde librairie ouvre en concession dans le centre Élysées-Bretagne à Paris. Après l'incendie du centre, la librairie rue du Maine est créée en 1973 sous l'impulsion de membres de Kendalc'h-Paris et de Robert[10]. Grâce au courage des membres comme Per Roy et Jean-Pierre Vincent[n 6] et aux finances du cercle celtique de Rennes, une librairie est ouverte en 1976 rue de Penhoët à Rennes.
La détermination de Yann Goasdoué
Après l'effet mai 68 et l'expérience de Ti Breizh à Marseille, Yann Goasdoué souhaite ouvrir un centre Ti Kendalc'h en concertation avec Joëlle et Yannig Baron, mais la démarche ne va pas aboutir. Cela lui permet néanmoins de rencontrer Glenmor qui lui conseille le manoir de Menez Kamm sur les hauteurs des montagnes Noires au-dessus de Spézet[n 7]. Les débuts sont difficiles pour en faire un haut lieu de culture bretonne et rentabiliser la diffusion de la presse et des magazines bretons, qui présentaient des divergences et des monopoles de distributions[11]. Les publications sont divergentes et le lectorat mal informé. Les choses évoluent dès 1971 où il ne se passe pas une semaine sans la parution d'un livre ou d'un disque important, souvent chez de nouveaux éditeurs[12]. Il y avait une grande attente de la part des libraires et des disquaires. Avec sa structure de diffusion, il gère la vente d'un stock de livres et de disques fournis par Robert de Coop Breizh. Après un entretien avec Per Roy posant la question de son embauche, la Coop ne peut prendre le risque faute de moyens et de choix directionnel différent. Il démarre son activité commerciale en 1972, avec quelques éditeurs (BBC-Omnivox, Al Liamm) et quelques ouvrages (le Lexique, Le breton par l'image de V. Seité). Il distribue les éditeurs de La Cité avant qu'elle n'appartienne à Ouest-France. Il doit aménager son véhicule et des locaux (Menez Kamm, l'ancienne école de Kerlaviou, le grenier de ti kroazhent Bodavid, sa maison de Saint-Hernin) en passant par la « grange » qui servira de bureau et d'entrepôt pour la diffusion par Coop Breizh de 1979 à 1985, puis au cercle celtique de Spézet. Jusqu'en 1975, le stock de Coop Breizh reste à Menez Kamm, avant de déménager vers le bourg de Spézet[13].
La littérature
Dans les librairies, le rayon Bretagne ne va cesser de gagner en surface et en diversité pendant des années. L'attente est forte en Basse-Bretagne mais aussi en Haute-Bretagne comme à Nantes et dans les villes moyennes. Mais les bourgs ruraux et le littoral se montrent peu sensibles[14]. Espérant une grande diffusion, des éditeurs confient leurs magazines. Avec l'arrivée des nouveaux diffusés comme Terre de Brume ou l'Ancre de Marine et les progrès d'An Here et du Chasse-Marée (ArMen), le volume de commandes permet à Coop Breizh de se structurer et de prendre un véritable essor économique. Suivant l'exemple des éditions Ouest-France de Rennes qui investissent le marché des grandes surfaces, la Coop fait de même malgré les résistances de clients « historiques ».
La musique
Au début des années 1970, les labels de musique traditionnelle sont en plein essor. Un disque voit le jour presque chaque semaine[15]. Arfolk, né en 1967, attire divers musiciens et chanteurs bretons, et fera partie des dix meilleurs producteurs de musique traditionnelle d'Europe. Le label Névénoé réussit à autoproduire par un groupe d'amis plusieurs disques. Peuvent aussi être cités : Kelenn (né de la rencontre entre les 3 G : Glenmor, Xavier Grall et Alain Guel), Keltia III (la maison de disque d'Alan Stivell), Droug, Vélia, Diskan, Lug Productions...
Vers 1985, Coop Breizh achète et développe les labels complémentaires Arfolk et Escalibur (ils disparaissent début 2000 pour centrer la communication sur Coop Breizh[16]) et distribue le label Gwerz Pladenn d'Erik Marchand-Jacky Molard en 1992, Dylie Productions de Gérard Delahaye en 1993, L'OZ Production de Gilles Lozac'hmeur et BNC Productions de Pascal Lamour en 1994. Elle possède quelques albums de Label Production de Gilles Servat, Keltia III d'Alan Stivell, Last Exit records, Kerig Production... Le CD du 40e anniversaire du bagad de Lann-Bihoué se vend à 75 000 exemplaires après sa parution en 1992[17].
Pour diversifier son offre de production, la société crée le label Avel Ouest en 2002. Plus récemment, et parallèlement à la chute du marché du disque, l'entreprise a investi les plateformes d'écoute en streaming et de téléchargement. Une chaîne Youtube[18] est créée en 2016. La quasi-totalité des artistes bretons sont distribués par Coop Breizh Distribution et le label Coop Breizh Musik voit ses ventes de CD légèrement augmenter à partir de 2017, accompagnées d’une explosion des ventes numériques[19].
La diffusion
En 1976, le catalogue, constitué depuis 1972, comprend alors 28 maisons (5 pour les disques, 23 pour les livres) et l'activité est en plein essor(1 200 000 francs de CA). Les livres Anthologie de la chanson de Haute-Bretagne de Simone Morand sont distribués en juillet 1976 et à l'automne, l'ouvrage de Roger Huguen, Par les nuits les plus longues, sera diffusé et l'un des premiers grands succès.
Le 10 décembre, Yann Gouasdoué propose dans un mémorandum le transfert de la « Diffusion Gouasdoué » sous la bannière de Coop Breizh[20]. Après un accord, Yann est embauché en février 1977 comme directeur commercial responsable du secteur « Diffusion Breizh » et Philippe Delacour est VRP exclusif. Diffusion Breizh s'installe au bourg de Spézet pendant 5 ans, dans un local trouvé par Robert, après avoir stocké dans des longères de Saint-Hernin. La gestion du personnel et le recouvrement des factures se font à La Baule. Le chiffre d'affaires de Coop Breizh fait aussi un grand bond en 1977 et ne cesse de progresser par la suite, à l'exception de l'année 1984. Malgré le peu d'achats[n 8], la nouvelle structure a besoin de personnel et de locaux adaptés[n 9].
Agrandissement
Devenue Coop Breizh, elle n’a pas dérogé à sa vocation première. En substance : témoigner de la spécificité culturelle bretonne et la promouvoir en favorisant le rayonnement de ses expressions écrites et musicales. Le début des années 1980 marque une grande augmentation des ventes[n 10] et des employés (16)[10]. En 1981, Georges Montfort, professionnel du disque, assure la distribution de la Société bretonne d'enregistrement (SBE) et utilise pour ses tournées un véhicule utilitaire équipé. Yves Forlorou le remplace en 1983. De nouveaux éditeurs vont être diffusés et ainsi occuper l'ensemble du volume de stockage disponible. Le Chasse-Marée confie la diffusion de ses éditions et des ouvrages comme L'Estran, Bateaux de Normandie et Ar Vag tome III. Yvonig Gicquel est président des éditions Coop Breizh de 1982 à 2003. En 1982, Coop Breizh fonde deux prix littéraires : le "prix Pierre Mocaer" et le "prix Per Roy".
En 1984, la « petite entreprise » devient « adulte » avec la construction de deux bâtiments neufs : le premier pour abriter les presses de Keltia Graphic et l'autre de 600 m2 pour installer durablement les rayonnages métalliques. Avec la construction de la zone artisanale de Kerangwenn, l'imprimeur Keltia Graphic voit en effet le jour (avec Claude Boissière en 1985). Coop Breizh dispose ainsi après son déménagement en 1986 de bureaux plus spacieux, d'une salle de préparation des commandes, d'un atelier graphique... Mais la société est fragilisée par son capital variable dont elle est dépourvue en 1984. En évoluant, la société a dû s'adapter au marché, aux structures, aux finances et à l'économie. Elle a par exemple transformé les actionnaires « culturels » en actionnaires réels en leur demandant d'acheter les actions, suscité un mouvement de solidarité pour engendrer son développement... En 1985 le magasin de La Baule ferme. Pourtant l'activité décolle avec un chiffre d'affaires qui passe de trois millions de francs en 1977 à quatorze millions de francs en 1987[21].
L'édition et la production
Un défi à relever pour l'entreprise sera de se lancer dans l'édition de livres et la production de disques, surtout à partir de la fin des années 1980, sans gêner les éditeurs et maisons de disques diffusés. En 1985, Coop Breizh intègre les labels Arfolk et Escalibur dans l'entreprise. En 1987, les premiers LP 33 tours produits par Coop Breizh sont distribués (Diaouled Ar Menez, Padrig Sicard, Busy Fingers, Glenmor…). Le premier CD publié est un album du groupe Gwerz. De six nouveautés à l'année, ils choisissaient à la fin des années 1990 entre 15 et 20 productions. L'entreprise ne disposait cependant pas de moyens suffisants pour la communication[8]. Après le départ partiel du Chasse-Marée en 1988 pour une diffusion locale et nationale par Ouest-France, suivi de l'Ancre de Marine en 1991 et de Terre de Brume en 1993, les premières difficultés apparaissent. Mais après quelques relances du fonds « Nature et Bretagne » et la réédition en 1988 du « Guide de Bretagne mystérieuse » de Gwenc'hlan Le Scouëzec (30 000 exemplaires vendus[22]), Yann et Yoran décident de développer le côté édition. Apparue au début des années 1990, la collection des « Indispensables » va s'enrichir jusqu'en 2006. En 1992, Coop Breizh fonde le prix littéraire "Roparz Hemon", puis, à l'occasion de son 40e anniversaire en 1997, le prix musical "Coop Breizh… au cœur de la musique bretonne". Ce dernier attribuait une sorte de bourse à un artiste ayant réalisé un album dans l'année. En 1994, elle met sur pied un « Comité de Lecture » pour évaluer les manuscrits reçus (9 employés en 1997) et un petit comité d'écoute[10].
Nouvelle ère
Pour faire face à l'activité croissante, les embauches se multiplient. Elle compte à l'époque 38 salariés[23]. Le chiffre d'affaires croît régulièrement[n 11]. Faute de place, le bâtiment de 1986 est agrandi en 1991 et 1996 (+ 400 m2) pour une surface de 1 000 m2. Un nouveau magasin ouvre en 1997 avec la librairie de Lorient[24], à la suite de la démarche d'Ivonig Le Merdy, aidée par Yvonig Gicquel[25]. Dès 1999, la vente à distance est offerte aux particuliers (deux catalogues par an). Le 3 juin 1997, elle reçoit de l'Académie Charles-Cros le Prix In Honorem décerné par le président de la République française[8].
Nouveau directeur depuis mars 1999, Jean-Louis Le Vallégant[n 12] succède à Yann Gouasdoué qui devient responsable des éditions jusqu'à sa retraite. Mais sa décision de vouloir moderniser les méthodes de travail, les outils et les productions provoque rapidement une fronde au sein du groupe. La création d'un syndicat CGT, les réunions extérieures, l'amplification des faits par quelques médias parisiens[n 13] contribuent à créer un climat plutôt malsain dans l'entreprise. De plus, le départ de certaines grosses maisons d'édition comme les éditions du Palémon (Mary Lester), Le Télégramme ou Avis de tempête (devenu Au bord des continents) et le tassement des ventes de Mémoires d'un paysan bas-breton vont provoquer une importante chute du chiffre d'affaires et des résultats (perte de 237 465 euros en 2001)[26]. Jean-Louis Le Vallégant quitte l'entreprise à la fin de l'année 2000.
Vers l'avenir
Le défi permanent est de maintenir le niveau d'activité atteint en tenant compte du contexte parfois difficile pour le livre et le disque. En 1999, elle était déjà présente en Europe (Allemagne[27], Hollande, Belgique, Luxembourg...) et possédait 1 200 points de vente[28]. En 2003, apparaît un site de vente sur Internet. L'entreprise continue sa modernisation avec la mise en place de nouveaux outils de la profession du livre fin 2003[n 14] et une vraie politique de suivi de gestion. Son faible endettement lui permet d'obtenir de la Banque de Bretagne un prêt de « restructuration » de 150 000 € sur un objectif respecté de trois ans. Un nouveau bâtiment de 320 m2 est construit sur une parcelle voisine pour remplacer un entrepôt loué à Gourin. Le livre Ils sont fous ces Bretons ![n 15] est un best-seller de l'été 2003 (15 000 exemplaires vendus dès l'automne, 50 000 au printemps 2005, 100 000 en 2007[29]). Les difficultés d'An Here ou de Skol Vreizh seront compensées par l'apport de nouveaux éditeurs comme Interlivres, Crès, Patrimoine et Médias... Les éditions Astoure prennent de l'ampleur, Gilles Lozac'hmeur de L'Oz Production revient vers ce choix de diffusion, le label « Avel Ouest » ouvre en 2002 les portes de la société à d'autres genres musicaux, avec comme première signature « La Scène », le premier album live de Red Cardell. Après l'embellie des années 2003-2005, la coopérative n'échappe pas au phénomène du piratage et de la copie : baisse de la fréquentation des magasins, diminution des rayons, prudence des achats. Pour parer aux difficultés de trésorerie, le magasin de Rennes est vendu et ferme définitivement en mai 2005. Le chiffre d'affaires du disque tend à diminuer. Pour cela, elle cherche l'inventivité, la révélation de talents et joue sur le packaging comme le pompon rouge sur un CD du bagad de Lann-Bihoué en 2007. Des œuvres de « longue vie » sont publiées : anthologies musicales (chants traditionnels, chants de marins, musique à danser, harpe celtique, kan ha diskan...), nouvelles collections pour l'édition comme « petits guides » ou rajeunissement de titres de fond comme Contes et légendes du pays breton, Le roman du roi Arthur... Depuis 2010, il permet de télécharger des albums au format mp3. Un nouveau site de stockage d'une capacité de 330 palettes est construit en 2006. Elle employait alors 28 salariés. Elle fête en 2007 son demi-siècle d'existence[30]. Jean-Yves Le Corre, responsable disques[n 16], proposait en 2007 vers les 600 CD dans 400 points de vente en France[31].
Coop Breizh maintient sa présence active dans des structures telles que l'Association des éditeurs de Bretagne, le collège Culture et Création de Produit en Bretagne, le Centre régional du livre, l'association des éditeurs et producteurs musicaux de Bretagne... Malgré un contexte commercial et concurrentiel de plus en plus difficile, elle ne cesse d'encourager la créativité culturelle bretonne notamment par le mécénat de prix littéraires ou la diffusion d'artistes en devenir[32]. Les bretonnismes d'Hervé Lossec est le succès de l'année 2011 (270 000 exemplaires)[33]. Elle a réalisé en 2010-2011 un chiffre d'affaires de 4 796 144 €, en augmentation de 19,7 % alors qu'il était passé de plus de 5 millions en 2007 à 4 millions d'euros en 2010[34]. Il a dépassé les 5 millions d'euros en 2012. En 2013, les activités éditoriales du groupe le classent à la 73e place des maisons d'édition françaises en fonction de leur chiffre d'affaires[35].
Catalogue
En 2004, il comptait 4 000 livres livrables de 70 éditeurs ainsi que 400 CD livrables de 20 labels[36]. Aujourd'hui, cela se situe entre 4 000 références de livres et 1000 références de disques avec 200 éditeurs et producteurs diffusés[37].
Artistes produits ou distribués
- Anne Vanderlove
- Annie Ebrel
- Armens
- Ar Re Yaouank
- Arvest
- Aziliz Manrow
- Bagad Cap Caval
- Bagad Kemper
- Bagad de Lann-Bihoué
- Carré Manchot
- Colline Hill
- Cré Tonnerre
- Denez Prigent
- Didier Squiban
- Diwall
- Dom DufF
- Emsaverien
- Ewen Delahaye Favennec
- Follenn
- Fleuves
- Les Frères Guichen
- Les Frères Morvan
- Gérard Jaffrès
- Gilles Servat
- Glenmor
- Gweltaz Ar Fur
- Gwenaël Kerléo
- Hamon Martin Quintet
- Hiks
- Jacques Pellen
- Jean-Michel Veillon
- Kerlenn Pondi
- Louise Ebrel
- Marie Kiss La Joue
- Myrdhin
- Pascal Lamour
- Loened Fall
- Nolwenn Korbell
- Pat O'May
- Les Ramoneurs de menhirs
- Les Rives
- Red Cardell
- Roland Becker
- Ronan Le Bars Group
- Rozenn Talec
- Skolvan
- Soïg Sibéril
- Soldat Louis
- Sonerien Du
- Les Souillés de fond de cale
- Startijenn
- Stone Age
- Taillevent
- The Terre-Neuve
- Tri Yann
- Undobar
- Urban Trad
- Wig A Wag
- Wipidoup
- Yann-Fañch Kemener
- Yann Raoul
Écrivains édités ou distribués
- Mikael Bodlore-Penlaez
- Evelyne Brisou-Pellen
- Christophe Boncens
- Philippe Carrer
- Erwan Chartier
- Yves Cotten
- Anjela Duval
- Thierry Jigourel
- Divi Kervella
- Xavier de Langlais
- Roger Laouenan
- Gérard Le Gouic
- Jean-Pierre Le Mat
- Jean-Charles Perazzi
- Edmond Rebillé
- Yann Tatibouët
- Erwan Vallerie
- Tristan Pichard
Notes et références
Notes
- Les administrateurs ont souvent marqué l'histoire de l'entreprise.
- Le « h » de Breizh (BZH) viendra plus tard.
- Robert Le Grand dirige la Coop Breiz de 1962 à 1981. Il est familièrement surnommé "Bob la Coop". Il cumule pendant longtemps les fonctions de secrétaire administratif de Kendalc'h et de directeur de sa filiale.
- Il fut huit ans auparavant à l'origine, avec Xavier de Langlais, Fransez Kervella et d'autres, de la première entreprise connue de diffusion du livre breton : Breuziezh al livrioù Brezhonek. La BALB, créée en 1949, vendait des livres bretons par du porte à porte ou du déballage sur les marchés, jusqu'en 1954.
- librairie à La Baule : 4, allée des Ormeaux, puis déplacé avenue du Général-De-Gaulle.
- Le contexte concurrentiel était élevé avec trois librairies dédiées à la Bretagne. Elle sera tenue par Michel Le Goffic.
- Menez Kamm est l'ancienne « Maison Bretonne de la Culture », ArVro, no 26, août 64
- La plupart des diffusés accordent le dépôt de leurs ouvrages
- Nouveau locaux avec bureaux, téléphone, magasin de stockage, espace de préparation des commandes, quai de chargement et déchargement...
- chiffre d'affaires en 1977 : 3 000 000 F, en 1987 : 14 000 000 F / capital en 1982 : 53 170 F, en 1992 : 461 580 F
- Sur l'exercice 96-97, le CA atteint les 28 millions de francs, grâce notamment au secteur du disque florissant, et 33 MF en 97-98 article du Télégramme du15 août 1998
- Jean-Louis Le Vallégant était entre autres musicien et manager de Yann-Fañch Kemener.
- Certains médias parisiens profitent de la situation pour déformer ou exagérer la réalité et y dénoncer « les excès » de la culture bretonne.
- Dilicom pour les commandes libraires, Prisme pour les envois hors Bretagne.
- Inspiré de Ciel, mon mari est muté en Alsace !
- Surnommé le Eddie Barclay du Grand Ouest par Yves Forlorou dans le livre d'or des 50 ans de Coop Breizh en 2007
Références
- OpenCorporates, (base de données web)
- « Coop Breizh », sur www.societe.com (consulté le )
- Salon du livre de 2005. Dernier accès à l'URL le 12 janvier 2007
- 50 ans de Coop Breizh 2007, p. 10
- Entretien avec Anne-Laure Marteau, directrice de Coop Breizh, Erwan Chartier-Le Floc'h, 22/04/2009
- 50 ans de Coop Breizh 2007, p. 11
- « Coop Breizh. Les ambitions de Daniel Le Teuff », sur Letelegramme.fr, Le Télégramme, (consulté le ).
- Le Guichaoua 1997, p. 16-20
- Vidéo Catherine Latour, 3 min 50 s, Institut culturel de Bretagne
- (de) breizh.de
- L'aventure culturelle de Menez Kamm, Erwan Chartier, ArMen, no 154
- 50 ans de Coop Breizh 2007, p. 26
- Menez Kamm à Spézet, un foyer culturel breton
- 50 ans de Coop Breizh 2007, p. 35-36 « nous avons connu des années où Nantes était le plus important secteur pour la diffusion Coop Breizh. »
- 50 ans de Coop Breizh 2007, p. 41
- Jacques Michenaud, Ivi Le Corre : un itinéraire. Directeur de production chez Coop Breizh, dans Musique bretonne, janv. 2000, p. 12-13
- Bretagne est musique, ICB, 2006, p. 103
- « Coop Breizh Musik »
- « Coop Breizh : un label musical qui monte ! - 7seizh.info », sur 7seizh.info (consulté le )
- « Yann Goasdoué et Diffusion Breizh », ArMen, no 52, juillet 1993
- « Coop Breizh a quarante ans », ArMen, n°87, août 1997, p. 62
- « Coop Breizh. La plus bretonne des maisons d'édition », Le Télégramme, 31 mars 2002
- « FAR : avec Coop Breizh en avant la musique ! », Le Télégramme, 10 juin 2000
- Lorient. « Coop Breizh : lettres celtes », Le Télégramme, 18 décembre 2003
- Les libraires à livre ouvert Coop Breizh : le nectar de la production régionale, Le Télégramme, 28 novembre 2000
- La Coop Breizh annonce son « redressement » financier, Le Télégramme, 4 décembre 2002
- « Coop Breizh met mille pieds en Allemagne », Le Télégramme, 29 mai 1999
- L'envolée économique de Coop Breizh, Le Télégramme, 7 août 1999
- 50 ans de Coop Breizh 2007, p. 72-73
- Spézet. Coop Breizh : un demi-siècle célébré en musique, Le Télégramme, 6 octobre 2007
- Interview de Jean-Yves Le Corre dans le Télégramme Magazine, F. Jambon, 2007
- Présentation dans AUDACE.: Annuaire à l'usage des auteurs cherchant un éditeur, 2000 : « Coop Breizh est la structure éditoriale bretonne qui publie dans tous les domaines de l'activité éditoriale des ouvrages sous le thème fédérateur de la Bretagne et des pays celtiques. C'est un éditeur éclectique avec une conception militante et culturelle de l'édition afin de promouvoir et diffuser largement la tradition et la modernité bretonne et celtique. Il fait appel aux auteurs de talent, voire de renom ou en passe de le devenir. Image de marque : le fer de lance de la culture bretonne. »
- « Hervé Lossec et «Les Bretonnismes» », Le Télégramme, 27 mars 2012
- verif.com, fiche d'entreprise
- Fabrice Piault, « Classement 2013 : Les 200 premiers éditeurs français », Livres Hebdo, no 969, (lire en ligne)
- (de)celtic-music-net.com, Insgesamt beinhaltet der aktuelle Katalog 4.000 lieferbare Bücher von 70 Herausgebern sowie 400 lieferbare CDs von 20 Labels.
- Site officiel de Coop Breizh
Bibliographie
- 1957-1997, Coop Breizh, Depuis 40 ans au cœur de la culture bretonne, 1997
- La lettre de Coop Breizh, 1999
- 50 ans de Coop Breizh, Coop Breizh, , 235 p. (ISBN 9782843463389)
- Dominique Le Guichaoua, « Coop Breizh Un défi culturel », Trad Magazine, no 56, , p. 16-20
- « Coop Breizh: 50 ans », Trad Magazine, no 115,
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
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