Cadix

Cadix (/ka.diks/ ; en espagnol : Cádiz) est la capitale de la province de Cadix appartenant à la Communauté autonome d'Andalousie, en Espagne, dans le sud-ouest extrême de l'Europe continentale. Elle est avec Jerez de la Frontera l'une des deux grandes villes de la baie de Cadix.

Pour les articles homonymes, voir Cadix (homonymie).

« Cádiz » redirige ici. Pour le club de football, voir Cádiz Club de Fútbol.

Cadix
Cádiz

Héraldique

Drapeau
Administration
Pays Espagne
Statut Municipio
Communauté autonome Andalousie
Province Province de Cadix
Comarque Bahía de Cádiz
District judic. Cádiz
Budget 219,4 millions
Maire
Mandat
José María González Santos (Podemos)
2019-2023
Code postal 21.001 à 21.007 et 21.070, 21.071, 21.080
Démographie
Gentilé Gaditan, Gaditane
Population 115 439 hab. ()
Densité 9 385 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 32′ 00″ nord, 6° 17′ 00″ ouest
Altitude 11 m
Superficie 1 230 ha = 12,30 km2
Distance de Madrid (route) 648 km
Bordée par l'Océan Atlantique
Divers
Saint patron Nuestra Señora del Rosario
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Andalousie
Cadix
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Cadix
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Cadix
Liens
Site web www.cadiz.es

    Avec 118 048 habitants (appelés Gaditans), elle est la troisième commune la plus peuplée de sa province derrière Jerez (212 915 habitants) et Algésiras (121 133 habitants). Son économie est principalement basée sur l'industrie et le commerce en raison de la présence des chantiers navals et des activités de la zone portuaire. Le tourisme est l'autre principal secteur économique de Cadix, en raison de ses plages, de ses festivals locaux et de l'importance du patrimoine historique dont elle dispose.

    Aujourd'hui, Cadix est connue pour sa longue et influente histoire. C'est l'une des plus anciennes villes d'Europe de l'Ouest avec des vestiges archéologiques remontant à plus de 3 100 ans.

    Localisation

    Cadix se situe à environ 30 kilomètres au sud-sud-est de l'embouchure du Guadalquivir. Cadix est bâtie sur un rocher relié au continent par une chaussée étroite et au bord d'une baie ouvrant sur l'océan Atlantique. En 2011, la ville comptait 124 892 habitants. Cadix est l'unique ville (importante) du golfe de Cadix dont la population diminue depuis quelques années en raison d'une forte émigration. Il y existe deux types de mouvements de populations : dans le premier la population quitte la région et dans le deuxième, la population quitte les villages du golfe pour aller à Cadix. Néanmoins, à Cadix, la population de moins de 20 ans n'est que de 20,58 %. C'est un port de pêche, de voyageurs et possédant des fortifications militaires. C'est de là que partent les navires vers les îles Canaries, l'Afrique et l'Amérique du Sud. Un pont de 3 400 mètres, construit en 1969, enjambe la baie.

    Origine du toponyme

    Gádir en berbère et phénicien, terme qui signifie littéralement « château » ou « forteresse », qui trouve son équivalent dans agadir, terme fréquent en Afrique du Nord, avec par exemple Agadir au Maroc. De nos jours, pour les berbères, agadir signifie « grenier » ou « forteresse ».

    Aujourd'hui le nom de la ville se dit : Gádeira en grec, Gades en latin, Qādis (قادس') en arabe, Cádiz en espagnol.

    Histoire

    Plan de Cadix en 1888

    Cadix est l'une des plus anciennes villes d'Espagne, fondée sous le nom de Gadès en 1104 av. J.-C. par les Phéniciens, et ressemblait alors à Tyr. De 700 av. J.-C. à 600 av. J.-C. la ville était un riche marché où l'on trouvait de l'ambre et de l'étain. Les Carthaginois s'emparèrent de la ville en 501 av. J.-C.. Elle se rallia aux Romains en 205 av. J.-C. durant la Deuxième guerre punique, ce qui lui valut un traitement de faveur de la part de la République romaine. Jules César accorda à ses habitants la citoyenneté romaine en 49 av. J.-C. car ils avaient pris parti pour lui et chassé les pompéiens (Dion Cassius, 41,24).

    La ville fut détruite par les Wisigoths au Ve siècle. En 711, elle fut prise par les Maures, qui la reconstruisirent. En 858, elle est pillée par le chef viking Hasting[1].

    Durant la domination maure (de 711 à 1262), la cité portait le nom de « Qādis », dont est dérivé le nom espagnol moderne. Une célèbre légende arabo-berbère s’est développée au sujet d’une « idole » de plus de 100 coudées de haut qui se trouvait censément dans la périphérie de Cadix, et dont la magie bloquait le Détroit de Gibraltar par une combinaison de vents et de courants contraires. Ce serait sa destruction par Abd-al-Mumin (ou Amiral Ali ibn-Isa ibn-Maymun) vers 1145 qui aurait permis aux navires de circuler à nouveau dans le détroit. Celui-ci aurait alors découvert que l’idole était plaquée de bronze, et non d’or pur, mais la fonte de ce métal en pièces lui donna néanmoins les moyens de financer sa révolte. L’idole apparaît aussi au XIIe siècle dans l’Historia Karoli Magni et Rotholandi du Codex Calixtinus dite Pseudo-Turpin sous le nom de « Salamcadis ». Elle aurait été alors une statue - d'origine probablement païenne - dont le rôle était d’informer les Maures des invasions chrétiennes. Cependant, aucune source classique ne fait référence à une telle construction, mais il a été conjecturé que la légende pourrait trouver son origine dans les ruines de structures de signalisation maritime datant de l’antiquité tardive.

    Puis Alphonse X, roi de Castille et de León, reprit la ville en 1262.

    Après la traversée transatlantique de Christophe Colomb en 1492, les navires espagnols qui rapportaient les trésors des Amériques élurent Cadix comme port d'attache et la ville devint une des plus riches d'Europe. Quand les autres puissances maritimes d'Europe commencèrent à menacer la suprématie navale de l'Espagne, Cadix fit face à de nombreuses batailles. Une flotte anglaise dirigée par sir Francis Drake attaqua le port en 1587 en détruisant de nombreux vaisseaux et en 1596, la ville fut pillée par des navires anglais sous les ordres de Robert Devereux, 2e comte d'Essex. Au cours du siècle suivant, Cadix fut attaquée par les Anglais à trois reprises.

    La ville compte aux XVIIe et XVIIIe siècles une importante communauté française. En 1762, les bénéfices commerciaux nets des Français, calculés par le Catastro pour servir de base à la Unica contribucion, correspondent pour Cádiz à 472 200 pesos ou piastres, soit 1 888 800 livres et 42,45 % de l'ensemble des bénéfices. Ces chiffres sous-estiment la part des Français, car ces commerçants français établis à Cadix et Séville travaillent pour les négociants étrangers, spécialement anglais.

    L'un de ces Français, Armand Joseph Dubernad est négociant à Séville et Morlaix mais également commissaire et actionnaire de la banque de Saint-Charles créée par son cousin François Cabarrus, ministre du roi d'Espagne. Il finance le canal de Murcie ainsi que les guerres menées par le roi d'Espagne. Malgré la protection de Floridablanca, de François Cabarrus et des ambassadeurs et consuls, il est persécuté par l'Inquisition.

    Le 1er novembre 1755, Cadix est atteint de plein fouet par le tremblement de terre de Lisbonne, qui détruisit un tiers de la ville, précipitant de nombreuses habitations à la mer et démantelant les structures portuaires marchandes et militaires. De ce fait, l'économie maritime hispanique se retrouve grandement affectée et les échanges commerciaux avec les Amériques passeront dorénavant par les ports français, anglais, ou hollandais. Ce sera le début de la fin de l'Espagne comme gendarme catholique du monde, comme puissance maritime et économique, et ce tremblement de terre bouleversera l'ordre économique et religieux de l'Europe.

    Du fait de la Révolution française, des guerres et du blocus, ces Français vont devoir retourner en France. Cadix est bloquée par la flotte britannique pendant presque quinze mois entre 1797 et 1798.

    Francisco de Zurbarán, Bombardement de Cadix, 1634, musée du Prado

    Pendant les guerres napoléoniennes, Cadix fut assiégée par des troupes françaises, sous le commandement du maréchal Victor. Le Siège de Cadix dura de février 1810 à août 1812. La ville assiégée, où se réunirent des Cortès, donna son nom à la première constitution espagnole, la Constitution de Cadix, surnommée « la Pepa »[2]. Quand l'Espagne perdit ses colonies en Amérique, au XIXe siècle, la richesse de la ville commença à décliner.

    Le , le fort du Trocadéro qui défendait le port fut enlevé à marée basse par le corps expéditionnaire français commandé par le Duc d'Angoulême, envoyé par son oncle Louis XVIII pour rétablir le roi Ferdinand VII sur son trône. L'ancien palais du Trocadéro à Paris fut construit pour commémorer ce fait d'armes.

    Pendant la guerre d'Espagne, Cadix fut une base des forces nationalistes du général Franco. En 1947, l'explosion d'un dépôt de poudre (en) souffle une partie de la ville et fait 147 morts et 5000 blessés.

    Climat

    Grâce à la situation géographique de la ville, le climat de Cadix est considéré comme un climat méditerranéen même s'il est pondéré par la présence de l'océan Atlantique.

    La température annuelle moyenne, calculée sur une période de 27 ans (1961-1988) est de 18,1 °C. Le mois le plus chaud est le mois d'août avec 27,7 °C alors que la température minimale moyenne du mois le plus froid (janvier) s'établit à 9,9 °C.

    En 2007, Cadix était la quatrième ville la plus ensoleillée d'Espagne, avec 3 016 heures d'ensoleillement (selon les données disponibles à l'Institut national de la statistique).

    Économie

    Cadix est une ville portuaire réputée tant pour la pêche que pour son chantier naval. L'université de Cadix est ainsi spécialisée dans les sciences de la mer et la construction navale. Aujourd'hui, Cadix et sa baie constituent un important pôle touristique.

    Fêtes locales importantes

    Tourisme

    Les atouts touristiques les plus importants de Cadix sont sa plage (qui s'étend sur plusieurs kilomètres), son histoire et ses fêtes.

    Patrimoine

    Sport

    Arrivées du Tour d'Espagne

    Jumelage

    Personnalités liées à Cadix

    Notes et références

    1. Michel Dillange, Les comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine : 778-1204, Mougon, Geste éd., coll. « Histoire », , 303 p., ill., couv. ill. en coul. ; 24 cm (ISBN 2-910919-09-9, ISSN 1269-9454, notice BnF no FRBNF35804152), p. 57-58.
    2. L'origine de ce nom est incertain, mais il serait en l'honneur du saint dont la festivité est célébrée le jour de sa promulgation, Saint Joseph (le 19 mars) en 1812 ; d'autres l'attribuent à Joseph Napoléon — « Pepe » étant le diminutif de José, équivalent de Joseph en espagnol —, dont les Espagnols se sont libérés préalablement à la rédaction de la constitution.
    3. Relación de ciudades hermanadas con Latinoamérica. Consulté le 17 août 2007.
    4. Redacción Cádiz, « Hermanamiento de Cádiz y Cartagena de Indias », Diario de Cádiz (consulté le ).
    5. Redacción Cádiz, « México DF, otro hermano para Cádiz », Diario Bahía de Cádiz (consulté le ) : « Cádiz ha sumado en los últimos años diversos hermanamientos en el continente sudamericano: con Veracruz (México); Montevideo (Uruguay); San Pedro de Cholula y Puebla (México); Cartagena de Indias (Colombia); La Dorada (Colombia); y con Bogotá, Guaduas, Honda, Mariquita y Ambalema, ciudades todas colombianas integrantes de la Ruta Mutis, en homenaje al bicentenario del fallecimiento del botánico gaditano. »
    6. Redacción Cádiz, « Cádiz y Santa Fe de Antioquía sellan su colaboración para 2012 », La Voz (consulté le ).
    7. Redacción Cádiz, « Cádiz sella su hermanamiento con ciudades de la Ruta Mutis en Colombia », La Voz (consulté le ).
    8. B. Atienza, « Cádiz y Ceuta unen los dos lados del Estrecho con un hermanamiento basado en su historia común », La Voz de Cádiz (consulté le ).
    9. Página del Bicentenario. Documento del hermanamiento.
    10. Mabel Caballero, « Cádiz se une con lazos de sangre a Montevideo en una emotiva ceremonia », La Voz de Cádiz (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    • Portail de l’Andalousie
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.