Lycée Paul Claudel-d'Hulst

Le collège-lycée Paul-Claudel-d'Hulst, régulièrement abrégé sous l'acronyme PCH[3], est un établissement secondaire privé sous contrat d'association avec l'État. Situé dans le VIIe arrondissement de Paris, il est issu de la fusion de deux établissements préexistants, collège-lycée de Paul Claudel et le collège-lycée d'Hulst et s'étend donc sur deux sites géographiquement distincts : petit Villars aux nos 118-120, rue de Grenelle et Narbonne-Pelet au no 21, rue de Varenne. Sous tutelle diocésaine, il accueille des élèves de la sixième à la terminale et revendique une éducation catholique.

Pour les articles homonymes, voir PCH, Claudel et Hulst.

Lycée Paul Claudel-d'Hulst

Façade et porte principale de la section petit Villars, rue de Grenelle.
Devise Veritas liberabit vos Seule la vérité vous libérera »)[1]
Généralités
Création 1909 (première institution)
2016 (établissement actuel)
Pays France
Académie Paris
Coordonnées 48° 51′ 25″ nord, 2° 19′ 11″ est
Adresse 118-120, rue de Grenelle (collège)
21, rue de Varenne (lycée)
75007 Paris
Site internet paulclaudel-hulst.fr
Cadre éducatif
Type Établissement privé sous contrat d'association avec l'État
Pouvoir organisateur Archidiocèse de Paris
Directeur Alexandrine Lionet (2016-2021)
Population scolaire ~ 480 élèves au collège
~ 570 au lycée
Formation Collège
Lycée général
Options droit et grands enjeux du monde contemporain, mathématiques complémentaires, mathématiques expertes, italien, russe, latin, grec ancien, arts plastiques, musique
Langues étudiées anglais, allemand, espagnol, italien, russe, latin, grec ancien
Protection  Classé MH (1954)[2]
 Inscrit MH (1954)[2]

Le lycée, général, est également relativement réputé pour son niveau, envoyant régulièrement des élèves dans des filières sélectives telles que les classes préparatoires : il est par exemple classé 26e dans le classement 2021 des meilleurs lycées de Paris par L'Express avec un taux d'obtention du baccalauréat de 100 %, parmi d'autres établissements prestigieux comme Massillon ou l'École alsacienne[4].

La section collège de l'établissement est en partie classée, en partie inscrite au titre des monuments historiques, respectivement pour les boiseries Régence des salles d'apparat et pour l'aile bâtie par le maréchal de Villars au XVIIIe siècle[2].

Histoire

Genèse du site rue de Grenelle

En 1717, le duc et pair de France Claude Louis Hector de Villars, maréchal de Louis XIV, décide l'édification d'une aile annexe à l'ouest de son hôtel particulier, dès lors appelée petit hôtel de Villars. Passée de main en main, cette dernière prend son indépendance de l'hôtel principal en 1849, lorsque, acheté par la marquise de Portes, il se métamorphose pour devenir une véritable demeure parisienne : sont alors ajoutées ou transformées les ailes Est et Ouest, qui flanquent l'aile principale, ainsi que l'aile Sud, ouverte sur la rue de Grenelle — les bâtiments n'ont pas été modifiés depuis. L'hôtel est ensuite vendu à la famille Cahen d'Anvers puis au marquis de La Ferronays et accueille, entre 1945 et 1952 les Anciens de la 2e division blindée du maréchal Leclerc de Hauteclocque. Le site obtient sa reconnaissance en tant que monument historique en 1954[2].

Sainte-Marie des Invalides

Installée dans les lieux depuis 1952 sous la direction de la communauté apostolique Saint-François-Xavier, l'institution de jeunes filles Sainte-Marie des Invalides — aujourd'hui Sainte-Marie de Neuilly — achète finalement l'hôtel en 1961, conservant encore aujourd'hui sa propriété. Cette communauté, fondée en 1912 par Madeleine Daniélou dans le but de retranscrire dans un environnement catholique les préceptes qu'elle avait reçus au collège Sévigné, est particulièrement investie dans l'enseignement, et ce jusqu'à aujourd'hui. Le premier établissement éducatif qui prend ainsi place au petit hôtel de Villars accueille déjà une population aisée et bourgeoise, habitant principalement dans le VIIe arrondissement, à l'exemple de l'actrice Anémone, de la femme politique Anne-Marie Idrac, de la productrice Fabienne Servan-Schreiber ou encore de la journaliste Colombe Pringle.

Paul Claudel

Plaque sur la façade du site petit Villars indiquant :
« lycee college prives
PAUL CLAUDEL ».

En 1980, la communauté se retire et laisse place à un nouvel établissement, qui fusionne avec le Cours Maupré[6], école de jeunes filles jusqu'ici tenue par des religieuses dominicaines au 71, rue de Grenelle — laquelle a notamment eu pour élèves la Première dame de France Bernadette Chirac, l'actrice Agnès Soral, l'humoriste Sylvie Joly et la femme d'affaires Claire Dorland-Clauzel. Nommé Paul Claudel d'après l'écrivain catholique éponyme, le nouveau collège-lycée devient mixte et conserve les élèves et professeurs de Sainte-Marie des Invalides ; malgré les offres de rachat par des investisseurs privés, il se maintient grâce au soutien des institutions publiques.

Genèse du site rue de Varenne

Plaque commémorative de la mort de Louis Veuillot en 1883 (façade de la section Narbonne-Pelet).

En 1678, Sébastien François de La Planche (✝ 1695), issu d'une famille de tapissiers flamands qui a donné son nom à la rue de La Planche, voisine de l'hôtel, fait construire, dans un faubourg Saint-Germain alors naissant, une première démeure, vendue en 1697 au marquis de Saint-Gelais et remplacée, dès 1704, par un hôtel particulier dans le mode structurel et architectural caractéristique du noble faubourg. Y résident alors successivement le maréchal marquis Yves d'Alègre, à partir de 1725, et la duchesse douairière Geneviève Marie de Lauzun, veuve du duc Antonin Nompar de Caumont[7]. Il passe ensuite, par héritage, au baron Charles Bernard Martial de Narbonne-Pelet (1720-1775), à la mort duquel l'hôtel est séparé en deux parties, l'hôtel de Saint-Gelais (aujourd'hui 23, rue de Varenne) et l'hôtel de Narbonne-Pelet proprement dit, qui apparaît alors pour la première fois[7]. Il se conserve dans cette même famille jusqu'à la fin du XIXe siècle[8], passant notamment par le diplomate et pair de France Raymond Jacques Marie de Narbonne-Pelet. L'hôtel est transfomré en appartements bourgeois en 1845 et accueille, à partir de 1872, le polémiste catholique Louis Veuillot, dont une plaque sur la façade de l'établissement rappelle la présence et la mort en 1883. Une première école de jeunes filles, le Cours Faber[9], du nom des possesseurs de l'hôtel[10], s'ouvre en ces lieux à partir de 1909.

Collège d'Hulst

Nommé d'après Mgr d'Hulst, premier recteur de l'Institut catholique de Paris, et fondé, avec le concours son successeur le cardinal Baudrillart et de legs privés, par Jenny Pimor, ancienne élève de l'ICP, un premier collège d'Hulst ouvre ses portes à Paris en 1914 rue Dante puis quai du Marché-Neuf. Il s'agit alors d'un collège de jeunes filles[11] — l'emploi de la dénomination Collège est alors illégal dans l'enseignement privé, quoique toléré[9] —, où étudient des femmes telles que Marie Pila. L'établissement, qui obtient en 1927 le statut d'établissement secondaire reconnu par l'État[9], ouvre de nombreuses succursales, en France comme à l'étranger, jusqu'à racheter le Cours Faber en 1933. L'essor de l'institution s'essouffle cependant dans les années qui suivent et les diverses implantations ferment progressivement, entre 1939 et 1968, à l'exception de deux d'entre elles : celle de Versailles, qui prend alors son autonomie pour devenir aujourd'hui Saint-Jean-Hulst, et celle de la rue de Varenne, qui continue à exister sous le même nom jusqu'en 2016.

Parmi les personnes notoires qui ont côtoyé le collège d'Hulst, on compte Daniel Pennac, qui y fut professeur, s'inspirant de cette expérience dans son essai Comme un roman ; Claire Dorland-Clauzel, la comédienne Dominique Prado et l'écrivaine Juliette Benzoni, en tant qu'élèves ; ainsi que la résistante Rosemonde Pujol, surveillante dans l'établissement.

Fusion et sociologie du nouvel établissement

En 2016 s'opère alors la fusion des deux établissements, préparée de longue date par des projets communs, et pour laquelle l'ancien collège d'Hulst est intégralement réaménagé, avec la construction d'un nouveau bâtiment en fond de jardin sur l'emplacement d'une ancienne annexe vétuste donnant sur la rue de Narbonne. Aurélien Régnier, directeur du collège d'Hulst, prend alors les rênes des l'établissement ainsi fusionné sous le nom de Paul-Claudel-d'Hulst. Les 21 classes de Paul-Claudel — à raison de 3 classes par niveau de la sixième à la terminale — et les 14 classes d'Hulst — une par niveau au collège, 4 en seconde, 3 en première et en terminale — se mêlent alors pour former les 35 classes actuelles de l'établissement.

Du fait de la différence de niveau scolaire initiale entre les deux ensembles scolaires — 33e pour Paul Claudel, 153e pour Hulst dans le classement des lycées 2015 par France Info[12], soit cent vingt places d'écart —, le lycée connaît une certaine hétérogénéité interne, depuis résorbée. Les milieux sociaux et les perspectives pédagogiques des deux établissement sont effectivement assez différents : le collège d'Hulst se caractérise par des élèves de niveau très divers et une volonté renforcée d'accompagnement et d'échange entre les acteurs de l'établissement, tandis que Paul -Claudel est plutôt marqué par une attente d'excellence dans les résultats de l'enfant et une pégagogie plus centrée sur l'individu que sur le groupe. Majoritairement issus de milieux fortunés, ses élèves ont cependant des niveaux très disparates[3]. Il semble donc, en ce sens, que l'influence de Paul-Claudel a été prépondérante dans la construction du nouveau collège-lycée.

Enseignement

Effectifs

L'établissement compte un effectif variant autour de 1 050 élèves — généralement légèrement au-dessus —, répartis en 35 classes de collège et de lycée, à raison d'environ 30 élèves par classe, comme suit :

Collège
(section petit Villars)
6e4 classes
~ 120 élèves
16 classes
~ 480 élèves
5e4 classes
~ 120 élèves
4e4 classes
~ 120 élèves
3e4 classes
~ 120 élèves
Lycée
(section Narbonne-Pelet)
2de7 classes
~ 210 élèves
19 classes
~ 570 élèves
1re6 classes
~ 180 élèves
Tale6 classes
~ 180 élèves
~ 1050 élèves — 35 classes

En raison du passage de quatre à sept classes entre le collège et le lycée, une grande partie des élèves de seconde — environ la moitié de la promotion — provient d'autres établissements parisiens, tels que Stanislas ou Victor-Duruy.

Le collège-lycée comporte également une équipe d'environ 85 professeurs et 35 salariés.

Caractéristiques de l'établissement

Façade et portail de la section Narbonne-Pelet, rue de Varenne.

Paul-Claudel-d'Hulst est un lycée général, proposant, au-delà des sept rendues obligatoires par la réforme du baccalauréat, les spécialités arts et sciences informatiques.

En matière de langues, il possède, en plus de l'allemand LVA en classe bilangue — et LVB à partir du lycée —, de l'anglais, de l'espagnol LVB et du français langue étrangère, une section européenne en allemand. Des LVC sont également soumises au choix des lycéens, à travers un enseignement optionnel du russe et de l'italien, de même que des langues et cultures de l'Antiquité : latin et grec ancien. Des échanges linguistiques avec des lycées allemands sont également proposés à Cologne, à Berlin, à Francfort et à Kiel, en plus des voyages internationaux prévus en terminale à New York ou à Florence.

Outre les options évoquées, il est également possible de suivre des cours d'arts plastiques et de musique à partir de la seconde, ainsi que les options droit et grands enjeux du monde contemporain, mathématiques complémentaires et mathématiques expertes en terminale.

Il est enfin possible de participer à une activité sportive supplémentaire dans le cadre de l'association sportive de l'établissement.

Projets et mise en valeur

Paul-Claudel-d'Hulst est doté de plusieurs projets d'envergure, en dehors du cadre purement scolaire :

  • le concours d'éloquence Oratoria[13] art oratoire » en latin), où les élèves peuvent présenter un texte choisi, qu'ils déclament, pour ensuite participer, s'ils sont sélectionnés, à une épreuve de controverse ;
  • la campagne de mécénat Construire 2025, qui vise à récolter des fonds — 3 millions d'euros —, pour restaurer les salles de petit Villars classées monument historique, se procurer des équipements techniques et réhabiliter certains espaces de l'établissement, inaptes à la présence de classes ;
  • le Dual Diploma Academica qui permet de suivre des cours supplémentaires en anglais pour obtenir le High School Diploma américain en même temps que le baccalauréat ;
  • la préparation au BIA — Brevet d'Initiation Aéronautique — en partenariat avec l'organisme de formation aéronautique Ambassadair ;
  • la tenue d'ateliers Magic Makers, en initiation au codage informatique ;
  • les conversations Ariane, conçues par l'homme d'affaires Christian Streiff, où des acteurs extérieurs à l'établissement interviennent pour présenter leur activité professionnelle, dans une perspective d'orientation ;
  • le module de préparations aux études de sciences politiques, qui se constitue d'un stage pour les élèves de première, auquel s'ajoute des séances complémentaires et un cycle d'approfondissement en terminale ;
  • le projet ANGE — Ancrage du Numérique dans la Gouvernance des Établissements — pour accélérer la transformation numérique de Paul-Claudel-d'Hulst, en partenariat de coordination avec Erasmus ;
  • l'échange interscolaire Paul et Camille, qui met en relation des élèves du collège avec d'autres de l'établissement public en réseau d'éducation prioritaire Camille-Claudel (XIIIe arrondissement) ;
  • l'atelier d'écriture conjointe de la fondation Azerty, mis en place entre des élèves et des personnes âgées du quartier ;
  • sur le plan spirituel de cet établissement catholique, le Frat est proposé aux lycéens et aux collégiens, tandis qu'un groupe de prière est mené par des élèves du lycée, sous le nom de Dei Hebdo.

Galerie

Petit Villars

Narbonne-Pelet

Notes et références

  1. Elle est issue des paroles prononcées par le cardinal Baudrillart à la fondation du Collège d'Hulst.
  2. « Petit Hôtel de Villars », notice no PA00088746, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Partenariat stratégique ANGE, (lire en ligne [PDF]), p. 1.
  4. « Le classement 2021 des lycées de Paris », sur L'Express (consulté le ).
  5. Gabrielle Rochecourt, La Cigale, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-6111-2, lire en ligne), p. 14
  6. Du nom des demoiselles Maupré, fondatrices du cours[5].
  7. Société de l'histoire de l'art français, Nouvelles Archives de l'art français, J. Baur, (lire en ligne), p. 292.
  8. Annuaire héraldique, (lire en ligne), p. 388.
  9. Henri Peretz, La Création de l'enseignement secondaire libre de jeunes filles à Paris (1905-1920), Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, (lire en ligne), p. 255, 257, 258 & 263.
  10. Tout-Paris, A. La Fare, (lire en ligne), p. 248.
  11. Quoiqu'en réalité déjà partiellement mixte[9].
  12. Nicolas Enault et Christophe Momboisse, « Le classement des lycées 2015 : le palmarès des meilleurs établissements », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  13. Site du projet sur oratoriapch.wixsite.com (consulté le 26 février 2021).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Atelier Herbez Architectes, Rénovation et extension — Collège-lycée Paul Claudel d'Hulst, Paris 7e, (lire en ligne [PDF])

Liens externes

  • Portail des écoles
  • Portail de l’éducation
  • Portail du catholicisme
  • Portail de Paris
  • Portail des monuments historiques français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.