Éloquence

Le terme d’éloquence renvoie à deux significations principales[1] :

  1. L'art de bien parler, l'aptitude à s'exprimer avec aisance, la capacité d'émouvoir, de persuader ;
  2. Le caractère de ce qui  sans paroles  est expressif, significatif, probant : comme dans l'expression « l'éloquence des chiffres ».

Cicéron est considéré comme un grand orateur de l'Antiquité. Le père Louis Bourdaloue est considéré comme l'un des fondateurs de l'éloquence française.

Représentation allégorique

Allégorie de l'Éloquence Parlement de Bretagne

Dieu de l'éloquence: Hermès

Éloquence politique

Les discours politiques, notamment ceux prononcés devant le parlement, peuvent être l'occasion de manifester de l'éloquence. Le site de l'Assemblée Nationale française propose par exemple quelques-uns de ces textes qui ont laissé une trace dans les mémoires.

Éloquence sacrée

Dans l'Antiquité c'est le dieu Hermès qui représente l'éloquence.

Éloquence judiciaire

Voir l'« Éloquence et improvisation ; Art de la parole oratoire au barreau, à la tribune, à la chaire », par Gorgias (alias Eugène Paignon)[2]

Éloquence de commémoration

L'exemple de ce type d'éloquence peut être donné par l'allocution prononcée le par André Malraux lors de l'entrée au Panthéon de Jean Moulin. Le discours solennel et émouvant évoque « le symbole » de l'héroïsme français, de toute la Résistance à lui seul en l'associant à tous les résistants français, héros de l'ombre, connus et inconnus, qui ont permis de libérer la France au prix de leur souffrance, de leur vie, et de leur idéologie de liberté :

« Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique,
entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège.
avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ;
avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration,
avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses,
avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres.
Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle — nos frères dans l'ordre de la Nuit… »
« C'est la marche funèbre des cendres que voici.
À côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II,
de celles de Victor Hugo avec les Misérables,
de celles de Jaurès veillées par la Justice,
qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées .
Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ;
ce jour-là, elle était le visage de la France... »

Notes et références

  1. Dictionnaire Larousse
  2. Cotillon éditeur, Paris 1846, 478p.

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Hougardy, La parole en public: essai sur la rhétorique et l'éloquence aujourd'hui et dans le passé, Baude, , 422 p.
  • Bertrand Périer, La parole est un sport de combat, Jean-Claude Lattès, , 250 p. (lire en ligne)

Articles connexes

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