Pandémie de Covid-19 en Europe

La pandémie de Covid-19 due au coronavirus SARS-CoV-2, frappe tous les continents dont l’Europe[alpha 1]. Après que l'Asie a été le foyer initial de cette épidémie au début de l'année 2020, l'Europe devient courant mars le nouveau foyer central de l'épidémie devenue pandémie. Celle-ci ralentit ensuite sur le continent européen à partir de la mi-avril et l'Amérique devient son foyer principal en . Au , la pandémie a été la cause de plus de 4,5 millions de décès dans le monde, dont plus de 1,2 million en Europe, soit 27 % du total mondial.

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En Europe, tous les pays sont touchés, avec toutefois d'importantes disparités entre les pays mais aussi au niveau régional. Fin , la Pandémie de Covid-19 a provoqué depuis son commencement 180 000 décès confirmés en Russie, 133 000 au Royaume-Uni, 129 000 en Italie, 126 000 en France, 92 000 en Allemagne, 84 000 en Espagne et 75 000 en Pologne. En proportion de la population, la Hongrie est avec 308 décès pour 100 000 habitants le pays le plus durement touché en Europe, devant la Bosnie-Herzégovine (295), la Tchéquie (286), la Macédoine du Nord (285), la Bulgarie (269), la Slovaquie (230), la Belgique (222), la Slovénie (215), l'Italie (214), la Croatie (204), le Royaume-Uni (208), la Géorgie (199), la Pologne (198), la France (188), l'Espagne (180), la Moldavie (180), la Roumanie (177) et le Portugal (173). L'Allemagne ne compte que 111 décès pour 100 000 habitants, au 46e rang dans le monde.

Les premiers cas européens sont détectés en France le , puis en Allemagne le et en Italie le . Au , tous les pays européens ont déclaré au moins un cas confirmé. Partout en Europe, des mesures de confinement sont prises à partir de la fin . Premier pays où l'épidémie prend d'inquiétantes proportions, l'Italie place en quarantaine onze villages du Nord le 24 février, tandis que se multiplient en Europe les annonces d'annulation de grands évènements sportifs et culturels. Le 8 mars, 17 millions d'Italiens sont placés en confinement strict, décision étendue le 10 mars à toute l'Italie qui devient ainsi le premier pays de la planète à généraliser sur l’ensemble de son territoire des mesures aussi draconiennes pour tenter d’enrayer la progression de la Covid-19. L'Espagne prend des mesures similaires à compter du , la France en fait autant le , suivie de l'Allemagne le . Le Royaume-Uni est le dernier des cinq grands pays d'Europe de l'Ouest à adopter le des mesures de confinement. Tous les pays d'Europe mettent en place un confinement strict ou partiel dans le courant du mois de mars.

Les pays les moins touchés par cette première vague de la pandémie, comme le Danemark, la Suisse ou l'Allemagne, entament le processus de déconfinement dès le mois d'avril. En Autriche, en Belgique ou encore au Portugal, le déconfinement est entamé le 4 mai. En Espagne comme en France, l'essentiel des mesures de déconfinement sont mises en place par étape à partir du . En l'absence de rebond de l'épidémie, la levée des mesures de confinement s'accélère durant la seconde quinzaine de et la première de . La majorité des États membres de l'UE rouvrent le leurs frontières intérieures, sans ou avec certaines restrictions, et le leurs frontières extérieures avec une quinzaine d'États.

En septembre 2020, le nombre de cas confirmés qui est en augmentation depuis près de deux mois, atteint en moyenne 66 cas pour 100 000 habitants[alpha 2], soit un niveau trois fois supérieur à celui mesuré fin juillet. Corrélativement, les admissions à l'hôpital ou en soins intensifs ainsi que le nombre de décès imputables à la Covid-19 augmentent dans des proportions qui ne laissent plus de doute à la fin du mois sur l'existence d'une seconde vague. La seconde vague atteint brutalement en octobre et novembre 2020 la majorité des États européens. Au cours de la semaine du 2 au (S45), l'Europe[alpha 1] compte plus de 25 000 décès dus à la Covid-19, un nombre très voisin du pic atteint durant chacune des trois premières semaines d'avril. Des mesures de couvre-feu ou de reconfinement plus ou moins strictes sont mises en place par des dirigeants européens confrontés à la difficulté de trouver un point d'équilibre entre maintien de l’activité et mesures sanitaires efficaces. Malgré ces mesures, la seconde vague ne reflue pas et s'installe en et en sur un plateau à un niveau plus élevé que celui du pic de la première vague. Après une nette décroissance de l'épidémie en , une troisième vague atteint l'Europe en et . Depuis son pic à la mi-avril, elle reflue rapidement jusqu'en .

Les effets dévastateurs de la première vague de la pandémie conduisent l'industrie pharmaceutique à développer dans l'urgence des vaccins contre la Covid-19 avec le soutien massif de fonds publics. Les États membres de l'Union européenne concluent à partir de des contrats groupés d’achat anticipé avec différents fabricants de vaccins. Les premiers vaccins sont développés en un temps record. En , le vaccin Pfizer–BioNTech est le premier à recevoir une autorisation conditionnelle de mise sur le marché par la Commission européenne. La Russie développe également des vaccins qu'elle propose à l'exportation. Les campagnes de vaccination commencent au Royaume-Uni, en Russie et dans l'UE en . Fin , 60 % de la population de l'UE est entièrement vaccinée.

La pandémie met à l'arrêt l'économie, obligeant les gouvernements à emprunter massivement pour éviter les faillites en chaîne des entreprises et limiter les conséquences sociales. Les prévisions économiques publiées par la Commission européenne début novembre tablent sur une récession de 7,4 % dans l'Union européenne en 2020, la plus forte depuis 1945.

La crise met à rude épreuve la solidarité des membres de l'UE, chaque État réagissant initialement de son côté et gardant pour soi les ressources médicales dont il dispose pour faire face au coronavirus. À partir de la mi-mars 2020 toutefois, l'UE s'organise et prend des mesures sanitaires mais surtout économiques et sociales de grande ampleur. Des malades sont transportés de France et d'Italie vers des pays dont les hôpitaux ne sont pas saturés. Les dirigeants de l'UE s'accordent le sur un plan de relance de 750 milliards d'euros, historique de par son montant, mais aussi par son financement solidaire.

Historique

Nombre quotidien de décès en Europe, Amérique et Asie de février 2020 au 31 août 2021 - Moyenne mobile sur 7 jours[S 1],[alpha 3].

Le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 à l'origine de la pandémie de Covid-19 est signalé pour la première fois en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine. Les premiers cas sont signalés en Europe à la fin du mois de janvier 2020[3]. Il est toutefois très probable que des personnes aient été infectées plus tôt mais n'aient pas été diagnostiquées porteuses de ce nouveau virus[alpha 4],[4].

De à , l'Europe a été touchée par quatre vagues successives d'épidémie de Covid-19. Selon les données publiées par la Johns Hopkins University, la pandémie a causé au plus de 4,5 millions de décès dans le monde, dont plus de 1,2 million en Europe, soit 27 % du total mondial. Les États-Unis avec 640 000 décès, le Brésil avec 580 000 décès et l'Inde avec 440 000 décès concentrent à eux trois près de quatre victimes sur dix de la Covid-19 dans le monde. Rapporté à la population de chacune de ces grandes régions du monde, l'Amérique est la plus touchée avec 214 morts pour 100 000 habitants, suivie de l'Europe qui compte 148 morts[S 1],[S 2].

La chronologie de la pandémie de Covid-19 en Europe décrit mois par mois les évènements marquants des vagues successives de l'épidémie depuis .

Première vague

L'Europe est touchée par une première vague en et, selon l'OMS[alpha 5], en devient rapidement l'épicentre. Le nombre de décès quotidien passe de quelques-uns par jour début mars à plus de 4 000 par jour au cours de la première quinzaine d'avril. En mars et avril, l'Europe est le principal foyer de la pandémie de Covid-19 dans le monde. Les mesures d'endiguement de l'épidémie portent leur fruit après deux ou trois semaines. Le nombre de décès quotidien retombe à 2 500 fin avril, puis 1 500 mi-mai et autour de 700 en juin. Fin juin, partout la première vague est considérée être terminée, et les mesures de restriction des déplacements et des rassemblements sont très largement assouplies ou levées. La pandémie affecte alors surtout l'Amérique du Nord et du Sud[S 1],[S 3],[5].

Deuxième vague

Nombre de décès cumulés dus à la Covid-19 en Europe, Amérique et Asie au 31 août 2021[S 1].

Le nombre de décès demeure en juillet et août au niveau bas touché fin juin, tandis que le nombre de cas augmente à nouveau très fortement durant les mois d'été. Mesurée par le nombre de décès, la deuxième vague commence par atteindre plusieurs pays en septembre avant de se généraliser à presque toute l'Europe en octobre. Fin octobre, 2 500 décès sont déplorés quotidiennement, un nombre très voisin de celui constaté en Amérique. En novembre, le nombre de décès continue d'augmenter très rapidement en Europe, où durant la deuxième quinzaine 5 000 décès sont quotidiennement déplorés. En Amérique et en Asie, le bilan est respectivement de 3 000 et 1 500 décès par jour.

En et , 160 000 décès sont déplorés chaque mois, soit le plus grand nombre de victimes de la Covid-19 depuis le début de la pandémie. En et , le nombre de décès chute, mais dans des proportions moindres qu'à la fin de la première vague. La campagne de vaccination s'ouvre début partout en Europe[S 1].

Troisième vague

Un rebond de la pandémie est constaté au printemps 2021 résultant d'un assouplissement des restrictions sanitaires à un moment où la vaccination ne concerne encore qu'une minorité de la population. De à , la Covid-19 est responsable de plus de 100 000 morts chaque mois, soit autant qu'en , durant le pic de la première vague. Le nombre de décès chute en mai et juin pour se stabiliser en juillet. Le reflux de la troisième vague de la pandémie du printemps 2021 en Europe atteint son étiage durant la troisième semaine de avec moins de 300 000 cas et moins de 7 000 décès[S 1].

Quatrième vague

Sous l'effet du variant Delta, l'Europe est touchée par une quatrième vague durant l'été 2021. Après une montée rapide fin juin et début juillet, le nombre de cas est quasiment stable autour de 1 000 000 par semaine en et , soit moitié moins qu'au pic de la seconde vague et un tiers de moins qu'au pic de la troisième vague. Le « pass sanitaire européen » est disponible dans tous les États membres depuis le [6],[7].

En raison de la campagne de vaccination mise en œuvre partout en Europe, le nombre de décès est en proportion du nombre de cas deux fois plus faible durant cette nouvelle vague que durant les deux vagues précédentes, avec de fortes disparités d'un pays à l'autre. En juin et juillet, environ 30 000 décès sont déplorés, un nombre qui monte à 45 000 décès en [S 1].

Campagne de vaccination contre la Covid-19 en Europe

Stratégie de vaccination

L'organisation des campagnes de vaccination, alors que les premiers vaccins sont disponibles courant , devient le principal sujet de mobilisation des gouvernements. La campagne de vaccination débute le au Royaume-Uni[8], premier pays au monde à autoriser le vaccin Pfizer-BioNTech[9]. Dans l'UE, faisant suite à une recommandation scientifique positive par l'Agence européenne des médicaments (EMA), la Commission délivre le une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin mis au point par BioNTech et Pfizer[10],[11]. Les premières vaccinations sont effectuées dans l'Union le [12],[13]. La vaccination débute également en Russie en décembre avec le vaccin Spoutnik V développé dans ce pays[14].

La Commission européenne annonce mi-juillet que son objectif d'avoir livré 500 millions de doses de vaccins est atteint, soit un nombre suffisant pour vacciner 70 % de la population de l'UE. Mais une sur cinq de ces doses disponibles n'a pas encore été administrée en raison du retard de la campagne de vaccination chez certains États membres, notamment la Bulgarie et la Roumanie, et des réticences d'une partie de la population[15]. La Commission annonce le que 54,7 % de la population adulte dans l'UE, soit 200 millions de personnes, est complètement vaccinée[16]. Toutefois, l'UE n'a pas encore comblé son retard sur le Royaume-Uni où deux britanniques sur trois sont entièrement vaccinés à la mi-juillet[17].

Avancement de la campagne de vaccination

État des vaccinations au
Nombre de doses administrées[S 4],[S 5]
Pays En
millions
Pour 100
habitants
Europe 769 103
Union européenne / EEE 540 119
dont France 91 135
Roy.-Uni 92 136
Russie 85 58
États-Unis 380 113
Chine 2 150 149

Au , selon les tableaux de bord publiés par l'ECDC[S 5] et par Our World in Data[S 4], les États européens ont administré 769 millions de doses de vaccin, soit 103 doses pour 100 habitants. Parmi eux, les États de l'UE/EEE en ont administré 540 millions, soit 119 doses pour 100 habitants, sur les 672 millions de doses qu'ils ont reçus ; dans ces pays, 77,1 % de la population adulte a reçu au moins une dose et 71,3 % est entièrement vaccinée[18],[19],. Au Royaume-Uni, ces proportions sont respectivement de 89,1  % et 81,0 % de la population âgée de 16 ans ou plus[17]. En Russie, 31,3 % de la population a reçu au moins une dose de l'un des quatre vaccins nationaux administrés[20].

À cette date, 73 % des doses administrées dans les États de l'UE/EEE sont le vaccin de Pfizer-BioNTech, 13 % celui d'AstraZeneca et 11 % celui de Moderna. La Hongrie, l’État d'Europe où l’épidémie de Covid-19 est la plus meurtrière en proportion de sa population, est le seul pays de l'Union à avoir administré massivement des vaccins non homologués par l'Agence européenne des médicaments : le BBIBP-CorV du laboratoire chinois Sinopharm et le Sputnik V russe. Ces deux vaccins comptent pour 3,9 millions de doses sur les 10,6 millions administrées en Hongrie. Depuis la semaine du , la Slovaquie administre des doses du vaccin Sputnik V en très faible quantité[19],[21].

Avec respectivement 32,8 % et 21,4 % de leur population adulte complètement vaccinée, la Roumanie et la Bulgarie affichent les taux de vaccination les plus bas de l’UE. Pourtant, elles revendent une partie des doses de vaccins dont elles disposent à d'autres pays comme le Danemark, l'Irlande ou en donnent à la Moldavie à la Serbie et à l'Ukraine, mais aussi 100 000 doses au Vietnam et 150 000 à la Macédoine du Nord, Albanie, Kosovo et Bosnie et 172 500 doses au Bouthan[22],[23].

Le graphique ci-dessous montre le nombre de doses de vaccin contre la Covid-19 administrées en Europe en cumul à date, rapporté à la population.

Doses de vaccins administrées en cumul pour 100 habitants (données au )[S 4].

Bilan sanitaire de la pandémie en Europe

Principaux pays touchés en Europe où la population est d'au moins un million d'habitants (Bilan au 31 août 2021)[S 6]
Pays Décès Cas
Rg.
Monde
Décès
/ 1 M. hab.
Nbre Nbre
Hongrie 2 3 077 30 058 812 337
Bosnie-Herz. 3 2 949 9 803 213 853
Tchéquie 4 2 861 30 404 1 700 000
Macéd. du N. 5 2 851 5 938 176 494
Bulgarie 7 2 690 18 896 455 742
Slovaquie 10 2 304 12 548 394 923
Belgique 12 2 222 25 380 1 200 000
Slovénie 13 2 152 4 450 267 198
Italie 14 2 138 129 221 4 500 000
Croatie 16 2 038 8 334 373 998
Royaume-Uni 18 1 998 132 859 6 800 000
Géorgie 19 1 986 7 408 549 811
Pologne 20 1 984 75 345 2 900 000
France 24 1 877 125 741 6 800 000
Moldavie 25 1 805 6 401 267 526
Espagne 26 1 805 84 340 4 900 000
Roumanie 27 1 775 34 570 1 100 000
Portugal 29 1 726 17 743 1 000 000
Russie 43 1 246 180 009 6 800 000
Allemagne 46 1 112 92 229 4 000 000

L'Europe paie un lourd tribut aux vagues successives de la pandémie : à fin , treize pays d'Europe[alpha 1] figurent parmi les vingt pays les plus touchés dans le monde sur le critère du nombre de décès confirmés par million d'habitants. Sur le critère du nombre de décès confirmés en valeur absolue, neuf pays d'Europe figurent parmi les vingt pays les plus touchés : la Russie, le Royaume-Uni, l'Italie, la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Pologne, l'Ukraine et la Turquie. Sur le critère du nombre de cas confirmés, dix pays européens dénombrent plus de deux millions de cas : le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Turquie, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, la Pologne, l'Ukraine et les Pays-Bas[S 6].

Selon une étude menée par des épidémiologistes et des mathématiciens de l'Imperial College London, le bilan de la première vague au printemps 2020 aurait été bien plus considérable si les gouvernements européens n'avaient pas pris dans le courant du mois de mars des mesures de confinement et plus généralement de réduction des contacts interpersonnels afin de réduire drastiquement la circulation et la propagation du virus. Cette étude estime qu'elles ont permis d'éviter autour de 3,1 millions de décès entre le début de l'épidémie et le dans les onze pays d'Europe étudiés[alpha 6],[24],[25],[26].

De mi-mars à mi-mai 2020, l'afflux de malades de la Covid-19 conduit à la saturation des services de santé de la plupart des pays européens, ou du moins au risque de leur saturation. Les mesures de strict confinement prises alors répondent en premier lieu à cette situation d'urgence, résultant du fait que les États européens ne s'étaient pas sérieusement préparés à une crise épidémique de grande ampleur. Cette double situation de saturation des systèmes de santé et de confinement a des effets sur la santé de la population qui vont au-delà de ceux résultant directement de la Covid-19 : l'offre de soins diminue car de nombreux actes sont reportés dans le temps par les établissements hospitaliers, et dans le même temps la demande de soins diminue par crainte du coronavirus. Le confinement a aussi des impacts sur la santé psychique d'une partie de la population, notamment les personnes âgées privées de visites[27].

Taux de létalité et comorbidités

Bilan des décès au 31 août 2020
(rapport de l'OMS[alpha 7])
Rubrique Valeur
Age médian 81 ans
Hommes 58 %
Au moins un facteur de risque sous-jacent
dont :
95 %
Maladie cardiovasculaire 76 %
Diabète 40 %
Maladie pulmonaire 26 %
Maladie rénale 24 %

Selon un bilan publié par l'OMS fin , 88 % des personnes décédées sont âgées de plus de 65 ans et 95 % des personnes décédées étaient atteintes d'une maladie sérieuse. 76 % des personnes décédées souffraient d'une maladie cardiovasculaire, et 40 % du diabète. Les hommes représentent 58 % des décès[28]. Une étude américaine publiée début 2021 et consistant en une analyse de nombreuses publications sur ce sujet conclut que l'hypertension, le diabète, l'insuffisance rénale et l'obésité sont les facteurs de comorbidité les plus importants[29],[30]. Une étude menée en France confirme ces constats, tout en mettant en évidence que les personnes souffrant de certaines maladies chroniques comme la trisomie 21 ou la mucoviscidose sont les plus fragiles[31],[32].

À l'échelle de l'UE, l'ECDC publie dans son bulletin de surveillance de la Covid-19 du une analyse des facteurs de risques. qui porte sur plus d'un million de cas. Près de 30 % des décès sont survenus chez des personnes ne comportant pas de facteur de risque supplémentaire identifié. Les maladies associées à la Covid-19 induisant une probabilité élevée de décès des autres patients sont l'insuffisance rénale (taux de décès de 26 % chez les 7 445 patients concernés), les maladies neurologiques (23 % de 11 012 patients), l'hypertension (19,4 % de 13 986 patients) et le cancer (15,6 % de 37 086 patients)[33].

Le taux de létalité réel du SARS-CoV-2 est difficile à évaluer, faute de disposer de données précises sur le nombre réel de personnes contaminées. Une étude publiée en situe le taux de létalité dans une fourchette comprise entre 0,5 % et 1,8 %, un niveau très supérieur à celui de la grippe saisonnière compris entre 0,04 % et 0,5 %. La particularité du SARS-CoV-2 est que son taux de létalité varie fortement avec l'âge : presque nul en dessous de 45 ans, il est de 0,5 % entre 45 et 64 ans, de 3,1 % entre 65 et 74 ans, pour atteindre 11,6 % au-delà de 75 ans. Une étude menée en Espagne aboutit à des résultats comparables : un taux de létalité moyen de 0,8 %, qui croît très fortement avec l'âge, et plus élevé chez les hommes que chez les femmes[34]. En outre, en s’insinuant dans de multiples organes, le SARS-CoV-2 engendre des atteintes dont la durée et la réversibilité ne sont pas encore connues : même chez des personnes non hospitalisées, y compris jeunes et sans facteurs de co-morbidité, il peut provoquer un affaiblissement général associé à des symptômes dont le spectre et la sévérité commencent tout juste à être appréhendés[35].

Surmortalité

L'analyse de la surmortalité est l'indicateur le plus fiable de l'impact de la pandémie de Covid-19 car elle est indépendante de la méthode de comptabilisation des décès dus à la Covid-19 d'un pays à l'autre[36]. La surmortalité constatée dans plusieurs pays européens n'est pas totalement imputable à la Covid-19, mais cette maladie en est de très loin la première responsable[alpha 8],[27]. Les données de surmortalité calculées par Eurostat sont l'écart entre la moyenne du nombre de décès durant les années 2016 à 2019 et le nombre de décès constaté en 2020, mois par mois.

Taux de surmortalité dans l'Union européenne
(pourcentage de décès en excès par rapport au nombre attendu)[36].

L'Union européenne et l'EEE comptent une surmortalité de 580 000 décès entre mars et [37]. Le graphique montre que moins de décès qu'en moyenne sont survenus en janvier et février 2020 (- 5,7% et - 2,7% respectivement dans l'Union européenne). Un premier pic de surmortalité est constaté pour l'UE dans son ensemble en mars 2020 (+ 13,7%), puis en avril (+ 25,3%). Après une descente progressive durant les mois de mai à juillet, une poussée de la surmortalité réapparaît en août (+ 7,6%), septembre (8,0%) et octobre (+ 17,3%), suivie d'un pic élevé en novembre (+ 40,0%). Si une surmortalité est observée dans toute l'UE pendant l'année 2020, le pic des décès est atteint à différents mois et avec une intensité variable d'un pays à l'autre[36],[37].

Lors du premier pic de mortalité, en avril 2020, trois pays dépassent les 50 % de surmortalité : l'Espagne (+ 80,5 %), la Belgique (+ 73,1 %) et les Pays-Bas (+ 53,8 %), dans le même temps trois autres pays voient une augmentation supérieure à 35% de leur mortalité : l'Italie (+41,7%) où le pic a eu lieu en mars (+ 49,6 %), la Suède (+ 38,2 %) et la France (+ 36,4 %). Durant la seconde moitié de 2020, une deuxième forte augmentation de la surmortalité apparaît dans la plupart des États membres de l'UE, même dans ceux qui n'ont pas été particulièrement concernés par le pic du printemps. À partir de septembre, la surmortalité devient plus forte et généralisée, atteignant de nouveaux sommets en novembre. Elle diminue ensuite fortement de décembre 2020 à février 2021. Concurremment avec la troisième vague de la pandémie, elle croît à nouveau en mars et avril 2021, puis diminue à partir du mois de mai[36].

La France a connu en 2020 la plus importante mortalité de son histoire récente, avec près de 667 400 décès enregistrés, soit 9 % de plus qu’en 2018 ou 2019. L’excédent de mortalité, toutes causes confondues, s’établit à 53 900 morts[38],[39].

Sous-estimation des décès imputables à la Covid-19

Estimation des décès imputables à la Covid-19
(de janvier 2020 à début mai 2021)
Pays Estimation par IHME (A) Statistique officielle (B) Ratio
(A) / (B)
Biélorussie 44 620 2 627 17,0
Russie 607 589 111 909 5,4
Roumanie 89 619 29 020 3,1
Ukraine 143 415 48 393 3,0
Pologne 153 626 69 954 2,2
Espagne 124 449 85 822 1,5
Roy.-Uni 210 076 150 815 1,4
France 134 400 106 874 1,3

L'OMS estime que la surmortalité réelle liée au nouveau coronavirus serait dans le monde deux à trois fois supérieure aux chiffres fournis par les États[40],[41]. Une étude publiée en par l'Institute for Health Metrics and Evaluation présente l'écart entre les statistiques officielles de décès liés à la Covid-19 et une estimation selon un modèle basé sur l'excédent de mortalité et plusieurs autres critères afin d'estimer la part de l'excédent de mortalité due à la Covid-19. Les résultats publiés incluent les vingt pays dans le monde où le nombre de décès officiellement imputés à la pandémie est le plus élevé en valeur absolue et les vingt où il est le plus élevé rapporté à la population. Vingt-et-un pays d'Europe y figurent[42].

Les pays européens dont l'écart entre l'estimation de l'IHME et les statistiques officielles est le plus élevé sont la Biélorussie (ratio de 17 entre les deux nombres), l'Albanie (ratio de 6), la Russie (ratio de 5,4), la Roumanie (ratio de 3,1) et l'Ukraine (ratio de 3). Pour les grands pays d'Europe de l'Ouest ce ratio est sensiblement plus faible : il est de 1,5 pour l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne, de 1,4 pour le Royaume-Uni et de 1,3 pour la France[42].

Conséquences de la pandémie en Europe

Le , Gita Gopinath, la cheffe économiste du FMI, qualifie de « Grand Confinement » la crise mondiale résultant de cette pandémie, par référence à la Grande Dépression des années 1930 et à la Grande Récession des années 2010[43],[alpha 9].

Plus forte récession depuis 1945

Variation du PIB dans l'Union européenne de T3 2019 à T4 2020[44].

En 2020, le PIB baisse de 6,1 % dans l'UE à Vingt-sept[45]. Au Royaume-Uni, le PIB enregistre une chute en 2020 de 9,8 %, la plus forte des pays du G7[46]. La situation est assez hétérogène entre les pays du Nord et de l'Est moins touchés et ceux du Sud déjà plus fragiles avant la pandémie, plus endettés et davantage sensibles à l'effondrement du tourisme : ainsi le PIB de l'Italie baisse en 2020 de 8,9 %, celui de l'Espagne de 10,8 %, tandis que la France voit sa richesse nationale baisser de 8,1 % et l'Allemagne de 4,8 %[45].

Les prévisions économiques publiées par la Commission européenne en tablent sur un retour à la croissance de 3,7 % en 2021 et 3,9 % en 2022. La plupart des pays de l'Union devraient avoir retrouvé leur niveau d'activité de fin 2019 d'ici la fin de 2021 ou le début de 2022, à l'exception de l'Espagne et de l'Italie très affectées par la chute des activités de services[47].

Creusement du déficit et bond de l'endettement public

Pour limiter les impacts économiques et sociaux, les États européens ont engagé des moyens financiers d'une ampleur jamais vue en vue de soutenir les entreprises et les ménages. Selon le FMI, les plans de soutien mis en œuvre représentent 16 % du PIB au Royaume-Uni, 11 % en Allemagne, 8 % en France et 7 % en Italie. Il en résulte un creusement considérable des déficits publics et une augmentation corrélative des niveaux d'endettement[48],[49].

Ce retour de l'« État-providence » entraîne en 2020 un creusement spectaculaire du déficit budgétaire et corrélativement un bond de l'endettement des États européens. Ainsi, en un an, de fin 2019 à fin 2020, l'endettement des 27 pays de l'UE est passé de 77,6 % à 90,8 % du PIB. Dans sept pays, la dette publique dépasse 100 % du PIB : Grèce (206 %), Italie (156 %), Portugal (134 %), Espagne (120 %), Chypre (118 %), France (116 %) et Belgique (114 %). L'accroissement moyen de 13 points recouvre une disparité très importante d'un pays à l'autre. Il est plus élevé dans les pays déjà très endettés avant la pandémie : il est de 25 points en Espagne, de 21 en Italie et de 18 en France[50].

Cette situation inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est à l'origine d'un débat entre les économistes qui recommandent une annulation de tout ou partie de cette dette et ceux qui la jugent irréaliste[51].

Secteurs économiques touchés de plein fouet

Nombre de passagers aériens en Europe en 2019 et 2020 (en millions)[52]
Graphique des ventes de voitures particulières en Europe (UE + AELE + GBR) trimestre par trimestre, sur les douze mois de 2020, comparées aux mêmes périodes de 2019[53].

Les mesures de confinement ont un lourd impact sur la consommation. En , par rapport à , l'indice des ventes de détail (corrigé des effets de calendrier) recule de 19,6 % dans la zone euro et de 18,0 % dans l'Union européenne[54].

Avions de la KLM stationnés à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, le 15 avril 2020.

Le transport aérien est touché de plein fouet par la pandémie de Covid-19[55]. La réduction des échanges avec la Chine entraîne une légère baisse du nombre de passagers en et , puis la fermeture des frontières se traduit par un effondrement du trafic dans le courant du mois de mars et un quasi arrêt au mois d'avril. Selon une étude publiée le par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), le nombre de passagers a baissé en Europe en 2020, par rapport à l'année précédente, de 53 % en et de 96 % en . Dans cette étude, le scénario central élaboré par l'OACI prévoit sur l'ensemble de l'année 2020 une diminution de plus de 50 % du trafic passager[56],[52]. Les données hebdomadaires publiées par l'Airports Council International concernant le nombre de passagers passant par les aéroports européens montrent que la chute est brutale durant la seconde quinzaine de mars, au cours de laquelle la plupart des pays ont désormais des mesures strictes de confinement et de fermeture des frontières : la baisse constatée est de 10 % pour la semaine du , puis de 23 % pour la suivante, de 52 % durant celle du , et de 88 % pour celle du . En , la baisse est en moyenne de 98,6 %[57].

Secteur économique stratégique pour l'Europe, l'industrie automobile fournit 13,8 millions d'emplois directs ou indirects soit environ 6,1 % des emplois dans l'UE. Elle compte pour % du PIB de l'UE[58]. Le secteur, déjà marqué par des ventes en recul au cours des deux premiers mois de 2020, est terriblement affecté par la pandémie. En , les ventes de voitures particulières enregistrent une baisse de plus de 50 % et s'effondrent de 78,3 % en . Sur les six premiers mois de l'année 2020, elles baissent de 40 % par rapport à la même période en 2019, et sur les neuf premiers mois de près de 30 %[53].

Le tourisme est durement affecté par les mesures de restriction des déplacements. Le nombre de nuitées dans les établissements de toutes natures recevant des hôtes payants s'établit à 353 millions de janvier à avril 2020 dans l'Union européenne, soit une baisse de 44 % par rapport à 2019. La baisse est de 62 % en mars et de 95 % en avril[59],[60].

La pandémie a aussi d'importantes conséquences sur la chaîne alimentaire en fragilisant la production et la récolte des produits alimentaires et en aggravant l'insécurité alimentaire des consommateurs les plus fragiles. Beaucoup de pays de l’ouest de l’Europe dépendent d’une main-d’œuvre saisonnière migrante, venant notamment de Roumanie, de Bulgarie ou de Pologne ; la fermeture des frontières au sein même de l'Union européenne perturbe les récoltes. Avec la fermeture des écoles et des restaurants, beaucoup de producteurs voient s’interrompre les possibilités d’écouler leurs produits. Dans certains pays d'Europe, les banques alimentaires soient devenues une partie intégrante du paysage de la protection sociale[61],[62].

Conséquences sociales

Au printemps, pour faire face à la première vague de Covid-19 et à la récession liée au confinement, les gouvernements européens instaurent de généreuses mesures d’urgence : prêts garantis aux entreprises, reports de charges, moratoires sur les crédits aux sociétés ou aux particuliers, et surtout, généralisation du chômage partiel. Au Royaume-Uni, pourtant depuis des décennies terre d'orthodoxie libérale en économie, le gouvernement fait le choix du modèle européen en protégeant les employés et les entreprises pendant le confinement, à l’opposé du modèle américain qui laisse le chômage exploser : la mesure la plus spectaculaire est la création dans l'urgence d'un système de chômage partiel qui permet début à six millions d’employés de percevoir 80 % de leur salaire. Au plus fort de la crise, 45 millions de personnes dans les cinq grandes économies européennes bénéficient du chômage partiel[63],[64],[65].

Pourcentage de la population de l'UE sans emploi (douze mois de 2020)[66].

Le taux de chômage dans l'UE était en moyenne de 6,7 % en 2019, en baisse constante depuis 2013. Dès le mois d' le chômage augmente dans l'Union européenne : selon Eurostat, le taux de chômage s'établit à 6,6 % en , pour atteindre 7,8 % en puis redescendre à 7,3 % en décembre[66].

Les gouvernements européens cherchent à éviter une vague de licenciements massive à l'automne 2020, alors que de nombreux plans sociaux sont annoncés. Les plans de relance par l'investissement n’auront pas d’effet dopant sur l’activité avant la mi, voire la fin 2021. Aussi, les mesures d'urgence sont-elles prolongées sous la forme d'allocations de chômage partiel ou de partage de l'activité entre les salariés d'une entreprise. En Allemagne, où les marges de manœuvre budgétaires sont les plus larges, le gouvernement a prolongé le chômage partiel de deux ans, jusqu’en 2022. En Suède, le chômage partiel est prolongé jusqu’au , ainsi que la prise en charge des congés maladie par l’État et la suppression des jours de carence. En France, les mesures de chômage partiel et les prêts garantis par l’État sont prolongés jusqu'à la fin de l'année, selon des modalités durcies afin de limiter les abus[65].

Réponse des institutions de l'Union européenne

Depuis le mois de , les institutions et les organismes de l'Union européenne réagissent au développement de la pandémie par des recommandations et des actions qui concernent pour une part sa dimension sanitaire mais se concentrent surtout sur ses conséquences économiques et sociales[67],[68].

Face à la pandémie, les États décident dans le courant du mois de mars 2020 des mesures d'urgence sanitaires et de limitation des déplacements sans coordination au niveau de l'UE et sans manifestation de solidarités fortes entre ses membres. Le , la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen reconnait le manque de solidarité au sein de l'Union européenne, et présente ses excuses à l'Italie durement touchée par la pandémie de Covid-19[69]. La présidente de la Commission critique sévèrement les États membres pour leur manque de coordination et de solidarité au début de la pandémie, qui frappe dramatiquement l’Italie, l’Espagne et la France[70],[71].

En revanche, depuis la mi-mars, les États membres ont pris des mesures réglementaires et financières d'une grande ampleur pour limiter les conséquences sociales et économiques de la pandémie. Mais la mise en place d'un « Fonds de relance » à hauteur des enjeux pour sortir de la crise fait toujours débat fin avril, les différences de points de vue étant grandes entre les « pays du Nord », Pays-Bas en tête, et « pays du Sud ». Devant la gravité de la situation économique et sociale de l'UE, les dirigeants sont convenus le 23 avril de la nécessité d'une relance forte mais sont encore loins d'un consensus sur ses modalités[72].

À l'occasion de la journée de l'Europe, le 9 mai, dans une initiative inédite les 27 chefs d'État et de gouvernement, ainsi que les dirigeants des trois institutions de l'Union européenne, prônent la solidarité pour sortir « plus forts » de la crise du coronavirus[73].

Participation de l'Union européenne à la gestion de la crise du coronavirus

L'Union européenne dispose de moyens de gestion des crises[74] qui peuvent être mobilisés à tout moment par un ou des États membres et qui sont coordonnés par Janez Lenarčič, commissaire à la gestion des crises, chargé de la politique de protection civile et d’aide humanitaire[75] dans la commission von der Leyen.

Le mécanisme de protection civile de l'UE est activé le à la suite d'une demande d'assistance de la France pour le rapatriement des citoyens de l'UE bloqués à Wuhan par la pandémie de Covid-19 en Chine. Le dernier week-end de janvier, deux avions français et un avion allemand, cofinancés par l’Union européenne via le mécanisme de protection civile, rapatrient 558 personnes depuis Wuhan[76].

Depuis, au , le mécanisme de protection civile de l’UE[77] a facilité le rapatriement en Europe de plus de 53 500 citoyens de l’UE venus du monde entier. À cette même date, depuis le début de la pandémie, plus de 520 000 personnes ont été rapatriées en Europe grâce à des vols organisés par les États membres[78].

Par ailleurs, l'UE crée, dans le cadre de RescEU[79], une nouvelle réserve européenne commune de matériel médical d'urgence, comprenant notamment des ventilateurs, des masques de protection et du petit matériel de laboratoire, afin d'aider les pays de l'UE qui en ont besoin.

Action de l'Union européenne dans le domaine de la santé

La santé ne fait pas partie des domaines de compétences exclusives ou partagées de l'Union européenne, mais des domaines où elle dispose d'une compétence pour mener des actions pour appuyer, coordonner ou compléter l'action des États membres, selon les termes de l'article 6 du TFUE. L’UE complète les politiques de santé nationales « en aidant les autorités nationales à atteindre des objectifs communs, à mettre en commun les ressources et à surmonter les défis communs ». L'action de l'UE se déploie notamment via deux agences spécialisées, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Agence européenne des médicaments (EMA). Ce contexte institutionnel explique pourquoi l'action de l'UE en réponse à la crise provoquée par le coronavirus est surtout d'ordre économique[80],[81].

Ainsi, les mesures sanitaires pour freiner la propagation du virus et adapter dans l'urgence le système de santé pour qu'il puisse faire face à l'afflux de malades ont été prises par chaque État sans souci de cohérence et de solidarité européenne. De même, les plans de déconfinement progressif sont décidés par chacun, sans souci de cohérence et sans qu'à fin avril des décisions soient prises concernant la circulation des personnes au sein de l'Union européenne[82].

Désireuse de tirer les leçons de la pandémie, l'UE lance en un programme ayant vocation à étudier les mutations du Covid-19, sous le nom de Hera Incubator, qui réunira les laboratoires, les autorités sanitaires, les scientifiques et la Commission européenne, avec d’importants fonds dédiés, afin d'aider les industriels à développer des capacités de production des vaccins de deuxième génération. Ce programme est une première étape vers la création d'une troisième agence spécialisée dans le domaine de la santé, la Health Emergency Response Authority (HERA), afin de lutter contre les futures pandémies et de mieux se coordonner entre les Vingt-Sept[83],[84].

Recommandations du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) publie le son premier document d'évaluation des risques résultant de l'épidémie de coronavirus SARS-CoV-2 en Chine[85]. Ce document est depuis actualisé tous les dix jours environ. La neuvième mise à jour est publiée le [86].

Le , l'ECDC publie un document recommandant de promouvoir la distanciation sociale, en évitant les poignées de mains et les embrassades, les transports bondés, ainsi que les réunions et rassemblements non nécessaires[87].

À partir du 12 mars, les publications de l'ECDC soulignent la gravité de la situation et la nécessité que les États prennent des mesures d'urgence fortes, comme les fermetures d'école, les journées de congés maladie, ou les fermetures des lieux de travail. Des pays comme la Chine ou l'Italie ont également développé des restrictions de voyages également connues sous la dénomination de « cordon sanitaire » à de vastes bassins de populations. La Chine estime que ce genre de mesure pourrait réduire la mortalité de 66 % à 95 %[88].

Actions engagées par l'UE pour promouvoir la recherche sur des traitements et des vaccins

En appui des actions engagées par chaque État, l'UE a engagé plusieurs actions de financement[89] :

  • Financement de la recherche sur la Covid-19 : l'UE mobilise 140 millions d'euros, répartis entre 48,5 millions d'euros pour 18 projets de vaccins et de traitement au titre du programme de recherche Horizon 2020, et 90 millions d'euros de fonds publics et privés pour les traitements et les diagnostics au titre de l'initiative en matière de médicaments innovants.
  • Financement par le Conseil européen de l'innovation à hauteur de 164 millions d'euros (annonce du 25 mars) et de 150 millions d'euros supplémentaires (annonce du 30 avril) pour les PME et les jeunes entreprises en vue de solutions innovantes pour lutter contre l'épidémie de Covid-19[90].
  • Octroi jusqu'à 80 millions d'euros d'aide financière en faveur de CureVac, développeur européen de vaccins hautement innovant, au moyen d'une initiative commune de l'UE et de la Banque européenne d'investissement.

Un pas supplémentaire est franchi en avec la mise en place d'une stratégie d'achat anticipé de vaccins par l'UE au nom des États membres auprès de laboratoires pharmaceutiques. En échange du droit d’acheter un nombre défini de doses de vaccin dans un délai donné et à un prix donné, une partie des coûts initiaux supportés par les laboratoires sont financés par l'UE[91]. Le financement en est assuré par l'« instrument d'aide d'urgence » activé par le Conseil en et doté d'une enveloppe de 2,7 milliards d'euros[92].

Entre août et novembre, six contrats ont été signés par la Commission au bénéfice de tous les États membres pour la fourniture chacun de plusieurs centaines de millions de doses de vaccin contre la Covid-19. Les contractants sont AstraZeneca, Sanofi / GlaxoSmithKline, Janssen Pharmaceutica NV, l'alliance germano-américaine BioNTech / Pfizer, CureVac et Moderna[93],[94]. La signature du contrat avec BioNTech / Pfizer pour la fourniture de 300 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 intervient le , deux jours après que les deux sociétés aient annoncé que leur candidat-vaccin, administré en deux injections, était efficace à plus de 90 %, au vu des résultats obtenus au cours des essais de phase 3, entamés le 27 juillet 2020[95].

L’Agence européenne des médicaments (EMA), qui examine actuellement les demandes d'autorisation déposées par trois laboratoires, annonce le qu'elle pourrait approuver les premiers vaccins contre la Covid-19 d'ici la fin de l'année ou début 2021. Pour ce faire, l'EMA a mis sur pied une procédure accélérée, qui lui permet d'examiner les données de sécurité et d'efficacité des vaccins au fur et à mesure de leur parution, avant même qu'une demande formelle d'autorisation soit déposée par le fabricant[alpha 10],[96].

Feuille de route européenne pour la levée des mesures de confinement

La Commission souhaite que l’assouplissement des mesures de confinement soit graduel, coordonné entre les États membres et fondé sur des preuves[70]. Le , la Commission publie Une feuille de route européenne pour la levée des mesures de confinement liées à la pandémie de coronavirus, préparée avec l'ECDC et le groupe consultatif de la Commission sur le coronavirus. Ce document présente un ensemble de recommandations pour que la levée graduelle des mesures de confinement ne se traduise pas par une nouvelle flambée incontrôlable de l'épidémie[97].

La Commission souhaite également un cadre pour les applications de géolocalisation volontaire. La feuille de route européenne pour la levée des mesures de confinement note que le suivi rapproché des citoyens par leurs smartphones doit s’effectuer de façon volontaire, reposer sur le consentement et respecter les normes de confidentialité et de protection des données de l’UE. Elle ajoute que de tels logiciels de géolocalisation peuvent uniquement exploiter les données anonymes et doivent être désactivés dès la fin de la crise sanitaire[70].

Coordination de la libre circulation au sein de l'UE

Le Conseil de l'UE adopte le des recommandations visant à coordonner les mesures ayant une incidence sur la libre circulation au sein de l'Union. L'ECDC publie chaque semaine une carte quadricolore (vert, ambre, rouge, gris) classant les régions de l'UE en quatre catégories selon le taux cumulé de notification de cas de COVID-19 sur 14 jours[98], auxquelles sont liées des règles de circulation [99].

L'UE définit le certificat covid de l'Union européenne.

Mesures de soutien budgétaire et économique

Le , la Commission européenne propose une série de mesures budgétaires et économiques. Il s'agit de[100] :

  • mobiliser des ressources disponibles du budget 2020 de l'UE,
  • permettre aux États d'utiliser « au titre de la politique de cohésion pour lutter contre la crise provoquée par le coronavirus » 37 milliards de Fonds structurels et 800 millions du Fonds de solidarité.

Les et , la Commission propose d'utiliser des dispositions des traités pour permettre aux États membres de prendre des mesures pour faire face à la crise. Il s'agit :

  • de mettre en place des règles temporaires facilitant l'octroi des aides d'État aux entreprises sous forme de subvention, de prêt ou de garantie, en se fondant sur l' article 107 paragraphe 3 alinéa b du TFUE[101],[102],[103]
  • d'activer la clause dérogatoire générale du pacte de stabilité et de croissance (PSC), permettant ainsi aux États de prendre des mesures budgétaires en dérogeant aux obligations qui s'appliquent normalement au titre du cadre budgétaire européen[104].

Le , la Commission européenne propose une série de nouvelles mesures économiques[105] :

  • protection contre le chômage : création de SURE[alpha 11], un nouvel instrument de solidarité à l’échelle de l’Union visant à aider les travailleurs à conserver leur revenu et les entreprises à rester à flot et à garder leur personnel. L’instrument SURE apportera une assistance financière à hauteur de 100 milliards d’EUR sous forme de prêts de l’UE[106],
  • aide aux plus démunis : adaptation du Fonds européen d’aide aux plus démunis afin de garantir que l’aide alimentaire puisse continuer à être fournie là où elle est nécessaire,
  • aide aux agriculteurs et au pêcheurs : mesures de flexibilité exceptionnelles dans le cadre du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche,
  • utilisation de chaque euro disponible des trois Fonds de la politique de cohésion : le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen et le Fonds de cohésion avec une souplesse maximale,
  • utilisation des ressources disponibles du budget 2020 de l'UE, soit environ 3 milliards d'euros, pour contribuer à répondre aux besoins des systèmes de santé européens.

Le , l'Eurogroupe va au-delà des propositions de la Commission en proposant trois filets de sécurité immédiats d'un montant de 540 milliards d'euros pour :

  • l'emploi et les travailleurs, avec l'instrument de solidarité SURE,
  • les entreprises, avec la création d'un fonds de garantie paneuropéen par la Banque européenne d'investissement (BEI), à concurrence de 200 milliards d'euros, sous forme de prêts aux entreprises,
  • les États membres, avec la mise en place d'une ligne de crédit, dans le cadre du mécanisme européen de stabilité, de précaution existante, utilisable sous la forme de prêts pouvant être octroyés à tous les États membres de la zone euro, à concurrence de 2 % de leur PIB cumulé, soit 240 milliards d'euros[107],[108].

Le , le Parlement européen vote une résolution qui « demande à la Commission de proposer un ensemble massif de mesures de relance et de reconstruction pour l’investissement afin de soutenir l’économie européenne au sortir de la crise, au-delà de ce que font déjà le mécanisme européen de stabilité (MES), la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque centrale européenne (BCE), dans le cadre du nouveau cadre financier pluriannuel (CFP) »[109]. Cette résolution appuie, sans utiliser le vocable « eurobonds », l'idée d'un plan de relance qui repose sur un endettement collectif par tout ou partie des États membres, mais dont les modalités ne font consensus ni entre les partis au Parlement européen, ni entre les dirigeants des États membres[110].

Le , l'Eurogroupe définit les conditions auxquelles les pays qui le souhaiteraient pourront bénéficier d'une ligne de crédit via le mécanisme européen de stabilité (MES). Les dix-neuf pays de la zone euro peuvent solliciter un prêt via le MES à un très bas taux d'intérêt (0,1 %) et sur une durée maximale de dix ans, à hauteur de 2 % de leur PIB, dès lors qu’ils sont en mesure de prouver qu’il finance des dépenses de santé liées au coronavirus[111],[112].

Le , le Parlement européen approuve une résolution qui appelle la Commission à présenter un plan de relance d'un montant de 2 000 milliards d'EUR en addition au cadre financier pluriannuel 2021-2027[3].

Réunions de Conseil européen

En mars et avril 2020, le Conseil européen tient quatre réunions exceptionnelles en vidéoconférence, les 10 mars, 17 mars, 26 mars et 23 avril. Le 10 mars, les dirigeants européens identifient quatre priorités à l'échelle de l'UE : limiter la propagation du virus Covid-19, fournir du matériel médical à tous les États membres, promouvoir la recherche, et faire face aux conséquences socio-économiques.

Le 17 mars, concernant les frontières extérieures de l'UE, le Conseil européen approuve les propositions de la Commission européenne visant à interdire les déplacements non essentiels à destination de l'UE pour une période de 30 jours. Concernant les frontières intérieures de l'UE, l'objectif commun est d'assurer la circulation des médicaments, des denrées alimentaires et des biens, et de permettre aux citoyens européens d'être en mesure de se rendre dans leur pays d'origine. Enfin, les dirigeants européens soutiennent les propositions faites le 13 mars par la Commission, dont l'approbation relève de la compétence du Conseil de l'Union européenne et du Parlement européen. La réunion du 26 mars ne débouche pas sur des décisions concrètes mais les dirigeants demandent que des mesures plus fortes soient étudiées par la Commission et l'Eurogroupe pour faire face à la récession annoncée[113],[114].

Le 23 avril, les dirigeants européens approuvent le « paquet » de 540 milliards d'euros en faveur des travailleurs, des entreprises et des États, adopté par l'Eurogroupe le 9 avril dernier[107],[108]. Ils mandatent la Commission européenne pour faire des propositions relatives à un Fonds pour la relance et à son articulation avec le Cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027[115],[116].

Lors du Conseil européen extraordinaire du 17 au 21 juillet 2020, les dirigeants de l'UE s'accordent sur un plan de relance de 750 milliards d'euros, rendu nécessaire par la pandémie de Covid-19 et sur le cadre financier pluriannuel de l'UE pour la période 2021-2027. Pour financer ce plan, la Commission européenne empruntera sur les marchés au nom de tous les États membres. Sur les 750 milliards d’euros affectés au plan de relance, 360 milliards seront prêtés aux États membres qui devront les rembourser, et 390 milliards leur seront transférés d’ici à 2023, sous forme de subventions qui, elles, seront remboursées par les Vingt-Sept. Ces moyens financiers, qui viendront abonder le budget communautaire de 1 074 milliards sur la période 2021-2027, aideront en priorité les pays les plus touchés par la crise, l’Italie, l’Espagne, et dans une moindre mesure la France[117].

Actions de la Banque centrale européenne

Le 18 mars 2020, la Banque centrale européenne (BCE) lance un plan d’urgence historique pour calmer les marchés en annonçant des rachats de titres pour 750 milliards d’euros[118],[119].

Le 22 avril, la BCE annonce qu'elle pourra accepter des obligations dégradées en catégorie « spéculative » ou « pourrie » (en anglais « junk ») en garantie des crédits accordés aux banques, une nouvelle mesure destinée à maintenir la capacité des banques à prêter pour « continuer de mettre à disposition des ressources financières pour l'économie de la zone euro », indique la BCE dans un communiqué. Pour un émetteur, public ou privé, dont la dette avait une qualité suffisante le 7 avril dernier, la BCE va de fait geler cette appréciation et ainsi neutraliser d'avance une possible dégradation par les agences de notation[120],[121],[122].

Le 30 avril, la BCE annonce que son plan d'urgence pour faire face à la pandémie (Pandemic Emergency Purchase Programme), via des rachats massifs de dette, pourrait être prolongé au-delà de la fin 2020 ; la BCE est prête à revoir la répartition et le volume des rachats de dette publique ou privée effectués par la BCE « autant que nécessaire » et « aussi longtemps » qu’il le faudra, indique le communiqué de décision de politique monétaire. En outre, la BCE annonce une baisse des taux d'intérêt relatifs à certaines de ses opérations de refinancement[123].

Le , la BCE annonce un nouveau plan de soutien à l’économie de l'UE. Elle ajoute 600 milliards d’euros au programme de 750 milliards d’achat de dettes annoncé en mars. Son plan, qui devait se terminer fin 2020, est prolongé jusqu’à la mi-2021[124].

Statistiques de propagation de la Covid-19 en Europe

Cas et décès par pays

Des données quantitatives relatives à la Pandémie de Covid-19 par pays et territoire sont très régulièrement publiées par les institutions nationales et consolidées par des organisations comme l'université Johns-Hopkins qui met en ligne des données et des analyses au niveau mondial[125] ainsi qu'un tableau de bord graphique[126], ou comme le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC)[127] qui publie également des données mondiales et des analyses plus détaillées au niveau européen[128]. La comparaison de ces chiffres entre les États européens, et même au sein de l'UE selon l'ECDC, doit être effectuée avec précaution en raison des différentes approches de comptage.

Presque tous les pays ont pris des mesures très importantes pour contenir l'épidémie, aussi la trajectoire de l'épidémie présente-t-elle d'importantes similitudes d'un pays à l'autre. En début de crise, l’épidémie de COVID-19 présente une augmentation exponentielle du nombre de décès selon un même rythme journalier. Puis, après la mise en place de mesures de distanciation physique et de confinement, les courbes entament une inflexion, le nombre de décès quotidiens atteignant un plateau qui débute autour du trentième jour[129].

Disparités territoriales durant la première vague du printemps 2020

L'analyse de la surmortalité durant la première vague à la maille du découpage territorial de chacun des pays de l'Union européenne met en évidence de grandes disparités à l'intérieur même de la plupart des pays[130],[131].

Surmortalité dans l'Union européenne durant la première vague :
répartition des régions par taux de surmortalité (mars-juin 2020)[130],[131]
.

Dans chaque pays, la population n'est pas soumise avec la même intensité partout au risque de décéder de la Covid-19. Ce risque est beaucoup plus élevé dans les régions où l’épidémie a flambé du fait de la combinaison d’un événement déclencheur  comme de grands rassemblements  et de facteurs d’attisement : densité des populations, circulation ou rencontres[129]. En moyenne dans l'UE, la surmortalité entre mars et juin 2020 est inférieure à10% dans la moitié des entités territoriales. Dans quelques pays peu touchés, comme l'Allemagne ou la Pologne, aucune des entités ne connaît une hausse de la surmortalité supérieure à 10%. En revanche, dans l'Union, 13 % des entités territoriales sont confrontées à une hausse de la mortalité supérieure à 50 % par rapport à la moyenne des trois années précédentes ; les pays les plus concernés sont l'Espagne, l'Italie, la France et les Pays-Bas[130],[131].

En Italie, la Lombardie concentre 49% des décès italiens et compte à la mi-mai 149 décès pour 100 000 habitants. Près de la frontière française, le Val d'Aoste en compte près de 111, plus du double de la moyenne nationale. En comparaison, le sud de la botte italienne est plutôt épargné : la Calabre et la Basilicate comptent respectivement 4,7 et 4,8 décès pour 100 000 habitants, et la Sicile 5,1[132].

En Espagne, la communauté de Madrid concentre 33% des décès et la Catalogne 21% des décès. Trois régions affichent à la mi-mai un taux de mortalité au moins deux fois plus élevé que la moyenne nationale : la Communauté de Madrid avec 137 décès pour 100 000 habitants, la Castille-La Manche avec 131 et la région de La Rioja avec près de 110 décès[132],[129],[133].

En France, l’Île-de-France et le Grand Est sont les plus touchés avec 39% et 19% des décès français à la mi-mai[129],[132]. À Paris et dans le Val-de-Marne, on compte 75 morts pour 100 000 habitants, alors que la France en compte en moyenne 42. Dans le Grand Est, le Territoire de Belfort et le Haut-Rhin sont les plus touchés avec respectivement 120 et 98 morts pour 100 000 habitants[S 6].

Disparités territoriales durant la seconde vague fin 2020

Durant la seconde vague, une disparité similaire à celle constatée durant la première vague est observée entre les régions d'un même pays. Les cartes et données publiées par l'ECDC relatives au taux d'incidence par région administrative des pays de l'UE mettent en évidence des écarts d'un facteur 4 en France et en Italie, et d'un facteur 2,5 en Espagne entre les régions les moins touchées et celles les plus touchées par la pandémie[S 7].

Distribution des entités territoriales selon le taux d'incidence sur 14 jours pour 100 000 habitants au [S 7]
Pays 0-99 100-199 200-299 300-399 400-499 500-599 600-699 700-799 800-899 900-999 >1000
France Corse Bretagne
Pays de la Loire
Occitanie
Nouv. Aquitaine
Île de France
Normandie
Centre-Val de Loire
PACA
Hauts-de-France
Grand Est
Bourg. Fr. Comté
Auv. Rh. Alpes
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Nombre de cas confirmés hebdomadaires

Le nombre de cas confirmés doit être interprété séparément pour la première vague et pour la seconde vague pour la raison que le nombre de tests effectués, très faible durant le premier semestre 2020, est devenu très important depuis lors. Il en résulte que la proportion de cas détectés est très supérieure durant la seconde vague à celle durant la première.

Depuis le pic atteint début , le nombre de nouveaux cas confirmés diminue semaine après semaine jusque fin en Europe[alpha 1] de façon générale mais plus nettement dans les pays de l'UE. Cette situation est liée pour l'essentiel à la Russie où le pic n'est atteint que début et où le nombre de nouveaux cas ne baisse que lentement les semaines suivantes, et à la Suède où le nombre de cas est demeuré stable courant avant d'augmenter fortement début .

Le nombre de cas détectés par les tests devenus d'usage répandu augmente rapidement à la fin de l'été, passant de 189 000 cas hebdomadaires à 356 000 cas entre la mi-août et la mi-septembre 2020. La seconde vague de la pandémie se propage ensuite rapidement. Le pic est atteint durant la première semaine de novembre avec plus de 2 millions de cas[S 3]

Cas confirmés en Europe (47 pays)[alpha 1] dont les 27 pays de l'UE et le Royaume-Uni (données au )[S 3].

Dans l'Union européenne, un point bas est atteint début juin : 24 000 cas seulement sont enregistrés au cours de la semaine du . Ce nombre demeure relativement stable, moins de 30 000 cas étant constatés durant chacune des cinq semaines suivantes. La tendance s'inverse très rapidement à partir de la mi-juillet : le cap des 100 000 cas hebdomadaires est franchi durant la semaine du 17 au 23 août, et près de 140 000 cas sont constatés durant la dernière semaine du mois d'août. L'augmentation du nombre de cas s'accentue en septembre dans l'UE, avec 162 000 cas en semaine 36 et 282 000 cas en semaine 39. Elle se poursuit en octobre où 642 000 cas sont dénombrés en semaine 42 et 1 270 000 cas en semaine 44 de 2020. Le pic de la seconde vague est atteint durant la première semaine de novembre avec plus de 1,5 million de cas[S 3].

Nombre de décès hebdomadaires

Le pic du nombre de décès lié à la première vague de la pandémie est atteint courant avril en Europe[alpha 1]. Durant ce mois, 3 700 décès sont enregistrés quotidiennement, dont 2 800 dans l'UE et 800 au Royaume-Uni. La mortalité imputée au coronavirus chute ensuite rapidement et se stabilise dans une fourchette comprise entre 2 000 et 2 500 décès par semaine durant les mois de juin, juillet et août. Ce nombre double en septembre puis quadruple en octobre avec l'arrivée de la seconde vague. En novembre et décembre, le nombre de décès est chaque semaine depuis la semaine du (29 435 décès en semaine 46) supérieur au pic de la première vague (28 686 décès en semaine 15). Au mois de janvier 2021, le nombre de décès constaté chaque semaine demeure aux niveaux les plus élevés depuis la pandémie[S 3].

Décès confirmés en Europe (47 pays)[alpha 1] dont les 27 pays de l'UE et le Royaume-Uni (données au )[S 3]

Dans l'Union européenne, la seconde vague est d'une intensité et d'une durée supérieures à la première vague : le nombre de décès est chaque semaine depuis la semaine du (23 375 décès) jusqu'à la semaine du (23 040 décès) à peine inférieur ou supérieur au pic de la première vague (21 372 décès atteint durant la première semaine d'). Au Royaume-Uni, la seconde vague fait beaucoup plus de victimes que la première en raison de la diffusion rapide d'un variant plus contagieux : durant les quatre semaines de janvier 2021, le pays déplore 31 225 décès à comparer aux 22 397 décès enregistrés en avril 2020. En , le nombre de décès chute dans l'UE et au Royaume-Uni sous le double effet des mesures de restriction sanitaire et des campagnes de vaccination[S 3].

Taux d'incidence

En épidémiologie, le taux d'incidence rapporte le nombre de nouveaux cas d'une pathologie observés pendant une période donnée à la population dont sont issus les cas[134]. Le graphique ci-dessous montre le nombre de cas par semaine pour 100 000 habitants, selon la norme adoptée par Santé Publique France[135]. Les cartes et graphiques publiés par l'ECDC montrent le nombre de cas sur 14 jours pour 100 000 habitants[136].

Taux d'incidence sur une semaine (depuis le 29 juin 2020 jusqu'au )[S 3]

Ces données sont calculées sur la base du nombre de cas confirmés par les tests pratiqués sur la population. Le graphique ci-dessus n'inclut pas les données relatives au premier semestre 2020 dans la mesure où le nombre de tests pratiqués était généralement trop faible pour que le taux d'incidence soit représentatif de la réalité de l'ampleur de l'épidémie.

Taux de prévalence

L'étude de la prévalence a pour objet d'évaluer la part de la population qui a été infectée par la Covid-19 depuis le début de la pandémie[137]. Un grand nombre de personnes infectées par le SARS-CoV-2 sont asymptomatiques et ne réalisent pas de test sérologique. La connaissance du nombre de cas confirmés ne suffit donc pas à estimer la proportion de la population qui a été infectée. Pour ce faire, les épidémiologistes recourent à des modèles statistiques pour compléter les données disponibles[138].

Taux d'infection de la population estimé au 31 août 2020[138]
Pays Part
population
infectée
Taux
d'incidence
cumulé
Taux de
détection
Allemagne 1,48% 0,29% 19,7%
Belgique 11,41% 0,75% 6,5%
Espagne 8,44% 0,99% 11,7%
France 6,10% 0,41% 6,8%
Italie 7,77% 0,44% 5,7%
Royaume-Uni 8,23% 0,50% 6,1%
Suède 7,52% 0,82% 11,0%

Une étude publiée en par la Royal Society britannique a pour objet d'estimer le taux réel de prévalence dans la population de 15 pays, dont 11 situés en Europe, à fin . Malgré la forte augmentation du nombre de tests réalisés au fur et à mesure du développement de la pandémie, cette étude conclut que, pour ce panel de 15 pays, le nombre de personnes ayant été infectées est en moyenne 6,2 fois supérieur au nombre de cas confirmés. Ce facteur varie entre 2,6 pour la Corée du Sud et 17,5 pour l'Italie[138].

Fin , moins de 10 % de la population a été infectée dans la plupart des pays européens par le SARS-CoV-2. Ce taux est très variable d'un pays à l'autre et au sein d'un même pays d'une région à l'autre. Ainsi, à la mi-mai 2020 au Royaume-Uni, une étude publiée par l'université de Cambridge estime que l’Angleterre est la plus touchée, avec notamment 10% d'infectés à Londres, et seulement 4% d'infectés dans le reste du pays soit au total environ 7 millions d'individus, alors qu'à la même date le nombre de cas confirmés s'élève à moins de 240 000[139],[140]. En Espagne, au , d'après les données de prévalence de l'Institut Carlos III, 5,2% de la population espagnole a été infectée. Parmi les provinces les plus touchées, on trouve Soria 14,7%, Cuenca 14,2% et Ségovie 12,6%, et Albacete 11,6%, alors que dans la province de Madrid, le taux de contamination n'est que de 11,4%. Les endroits les plus ciblés par la pandémie sont les villes de plus de 100 000 habitants[141].

Notes

  1. La délimitation de l'Europe ne repose pas sur des critères exclusivement géographiques puisque rien ne la sépare nettement de l'Asie sur ses marges orientales. Les différentes organisations internationales adoptent chacune des définitions un peu différentes en fonction de leurs membres et de leur périmètre d'activité. L'ONU elle-même peut suivre différentes approches : Les 44 États codés par la division de la statistique sont 43 États membres de l'ONU et le Vatican. Certains pays par ailleurs considérés européens n'y figurent pas : Kosovo, Caucase, Azerbaïdjan, Arménie et Géorgie ainsi que Turquie et Chypre.
    Les listes de 47 États figurant dans cet article sont les 44 États européens selon la définition de la division de la statistique de l'ONU, plus le Kosovo, la Turquie et Chypre.
    Pour les chiffres officiels, le périmètre de l'Europe est à considérer en fonction des institutions qui fournissent les statistiques. Ainsi, dans le contexte des institutions de l'Union européenne (UE), l'Europe s'entend le plus souvent comme ses 27 États membres.
  2. Données ECDC sur le périmètre Union européenne, Espace économique européen et Royaume-Uni.
  3. Ces données ne prennent pas en compte les décès survenus en Chine avant le .
  4. Le 4 mai 2020, en France des médecins annoncent avoir détecté a posteriori un patient positif au SARS-CoV-2 prélevé le 27 décembre 2019, âgé de 53 ans et qui n’avait pas voyagé
  5. Les États membres de l'OMS sont regroupés en six régions. Il existe un bureau régional pour chaque région. L'Europe au sens de l'OMS compte 53 États. Ce sont les 44 États classés en Europe par l'ONU (M49), sauf le Liechtenstein et le Vatican, plus Chypre, la Turquie, trois États du Caucase  Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie  et cinq États d'Asie centrale  Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Turkménistan  et Israël.
  6. Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Norvège, Royaume-Uni, Suède et Suisse.
  7. Ces données issues du rapport hebdomadaire de l'OMS Europe relatif à la semaine 35, du 24 au 31 août, sont basées sur l'analyse de 96 800 décès.
  8. L'étude publiée par McKinsey présente des données de surmortalité pour les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la France, la Suisse, l'Espagne et la Suède.
  9. En 2009, selon la Banque mondiale, la baisse du PIB est de 2,2 % dans le monde, de 4,1 % dans la zone euro.
  10. Oxford/AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Moderna sont les trois projets de vaccin soumis à cet examen continu.
  11. Support to mitigate Unemployment Risks in an Emergency

Sources

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