Pandémie de Covid-19 aux États-Unis
La pandémie de Covid-19 aux États-Unis, désigne les manifestations de la maladie infectieuse émergente induite par le SARS-CoV-2, responsable du COVID-19, aux États-Unis, où le premier cas confirmé est annoncé en .
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De à , le pays est devenu l'épicentre de la pandémie, et selon l'OMS[8] le pays où la pandémie de Covid-19 a le plus rapidement progressé.
La seconde semaine de juillet, le nombre de mort par jour dus au Covid-19 est reparti à la hausse dans le pays[9], alors que Donald Trump tweetait encore le que la hausse des cas détectés était uniquement liée au nombre de tests effectués[10], alors même que les experts s’accordaient pour dire que les contaminations augmentaient bien plus vite que les tests. Et fin juillet, le nombre de décès y dépassait (d'environ 11%) celui de toute l'Union européenne[11] (pour une population de l'Union européenne supérieure à celles des États-Unis d'environ un tiers[12]).
Les moyennes nationales lissent d'importantes disparités géographiques et temporelles dues aux foyers d'infection, et en donnent une lisibilité limitée.
L’espérance de vie aux États-Unis chute d'un an au premier semestre 2020. Cette baisse est particulièrement marquée pour les minorités, les Afro-américains perdant 2,7 ans d’espérance de vie (passant de 74,7 à 72), les hispaniques 1,9 an (81,8 à 79,9), et les Blancs 0,8 an (à 78 ans)[13].
À lété 2021, les États-Unis sont encore le pays le plus touché au monde avec, au 23 août, un total de 38 545 144 cas déclarés et un total de 645 058 décès[14].
Chronologie
Le premier signalement d'un cas de Covid-19 aux États-Unis a lieu le , chez un homme qui est revenu le d'une visite familiale à Wuhan, en Chine, à son domicile du comté de Snohomish. Il a consulté un médecin le [15]. Le deuxième signalement d'un cas de Covid-19 sur le sol américain a lieu le , chez une femme qui est revenue aux États-Unis le de sa visite à Wuhan[4],[3]. La femme a transmis le virus à son mari, et il a été confirmé qu'il avait le virus le , ce qui constitue le premier cas de transmission locale signalé aux États-Unis[16].
Le , le gouvernement américain a exigé que les Américains rentrant de la Chine après avoir voyagé dans la province du Hubei soient mis en quarantaine pendant 14 jours. Les États-Unis refusent l'entrée aux non-Américains ayant voyagé en Chine pendant les deux dernières semaines. Le gouvernement américain a évacué ses employés ainsi que ses citoyens non employés du Hubei et du navire de croisière Diamond Princess, en quarantaine dans le port de Yokohama.
Les autorités sanitaires américaines, y compris les CDC, exhortent les gouvernements locaux, les entreprises et les écoles à élaborer des plans tels que l'annulation des rassemblements de masse ou le passage au télétravail afin d'être prêt en cas de besoin[17],[18].
Pour empêcher la propagation du coronavirus, les CDC recommandent de se laver les mains souvent avec du savon et de l'eau pendant au moins vingt secondes (ou d'utiliser un désinfectant pour les mains à base d'alcool avec au moins 60 % d'alcool à défaut de savon ou d'eau), d'éviter de toucher les yeux, le nez et la bouche, de couvrir la toux et les éternuements, de rester à la maison quand on est malade, d'éviter le contact avec les personnes malades, et de nettoyer et désinfecter les objets et les surfaces fréquemment touchés en utilisant un aérosol ou une lingette de nettoyage[19].
Les 6 et , deux personnes décèdent du coronavirus, sans que la cause ne soit identifiée à cette époque[20].
Le président Trump se montre sceptique quant à la dangerosité du virus. Le , en meeting dans le New Hampshire, il déclare : « En avril, dès que les températures auront un peu remonté, ce virus disparaîtra. Comme par miracle[21] ». »
Le , dans un « établissement de soins infirmiers qualifié » de l'État de Washington, un agent de santé présentant les symptômes de la Covid-19 est testé positif[22]. Les 76 résidents subissent ensuite des tests rRT-PCR (échantillons nasopharyngés faits les et 19 et ) et ils sont interrogés sur les symptômes qu'ils auraient éventuellement manifesté les 14 jours précédents (symptômes classés en quatre catégories numérotées de 1 à 4 : 1) typiques [fièvre, toux et essoufflement], 2) atypiques, 3) présymptomatiques et 4) asymptomatiques). Sur 76 résidents, 63 % sont déjà positifs au test mais 56 % sont asymptomatiques ou encore présymptomatiques. Les auteurs constatent que les charges en SARS-CoV-2 sont élevées et identiques dans tous les groupes de symptômes. Et, pour les sujets asymptomatiques au moment du test, mais devenus ensuite symptomatiques : avant les premiers symptômes (1 à 6 jours avant), 71 % de ces sujets présymptomatiques excrétaient le virus (confirmé viable sur culture de cellules). Dans ce centre médicalisé, parmi les 57 résidents testés positifs, 15 (soit 26 %) vont mourir de la Covid-19. Dans ce centre de soins, plus de 50 % des résidents étaient asymptomatiques lors du test. Ce foyer épidémique a fait l'objet d'une étude qui a confirmé que les asymptomatiques jouent un rôle majeur dans la transmission du SARS-CoV-2. Dans ce cas le dépistage basé sur les symptômes ne pouvait pas détecter la proportion en réalité élevée des sujets infectieux, et n'a pas permis de contrôler la transmission. La mortalité élevée (> 25 %) montre aussi selon les auteurs le besoin d'adapter la stratégie de soins infirmiers qualifiés aux États-Unis pour protéger les populations vulnérables tant qu'un vaccin ou un médicament ne sont pas disponibles.
Le , il y a au moins 236 cas confirmés et présumés de Covid-19 aux États-Unis, dont 14 décès[23][source insuffisante] (148 cas confirmés dont 10 décès selon les données de l'OMS[24]). L'étude du génome viral montre que le virus est venu principalement de l'Europe[25].
Le , 164 cas positifs dont 11 morts (ce décompte ne concerne pas les cas importés lors des rapatriements de citoyens américains) sont remontés aux Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)[26].
Au , le nombre de personnes infectées passe à 1 010 cas dont 30 décès[27]. Environ une semaine plus tard, il passe à 13 816 cas testés positifs et 207 morts[28].
Le , Donald Trump annonce interdire l'entrée des Européens provenant de l'espace Schengen sur le sol des États-Unis (le Royaume-Uni et l'Irlande n'étaient initialement pas concernés et le sont le )[29] « pour protéger la santé et le bien-être de tous les Américains »[30]. Le lendemain, vendredi , il déclare l'état d'urgence sanitaire nationale, après que plusieurs États eurent aussi déclaré l'état d'urgence au niveau local. 50 milliards de dollars seront débloqués[31]. Le nombre officiel de cas, sachant que peu de dépistages sont effectués, est au de 1 755 cas et 41 morts[31].
Le , l'État de New York ferme tous ses établissements scolaires et universitaires[32], ses bars et ses restaurants, puis ses cinémas et ses salles de spectacle, le tout au moins jusqu'au . De nombreux autres districts scolaires, y compris ceux de Los Angeles, Seattle ou Washington, D. C., ont déjà pris cette mesure.
Le , la Virginie-Occidentale enregistre son premier cas, et devient le dernier des 50 États de l'Union à être touché par la pandémie[33].
Le , l'État de New York dénombre plus de 2 000 cas. Pour fournir une aide complémentaire aux hôpitaux civils, Donald Trump envoie un navire-hôpital de l'armée dans le port de New York, le USNS Comfort, avec mille chambres et salles d'opération[34].
Le (jour qui coïncide avec le premier décès lié à la Covid-19 au Mexique), après des achats de panique ayant épuisé les stocks des supermarchés de Californie, des Américains traversent la frontière pour effectuer d'autres achats de panique au Mexique, ce qui provoque des pénuries dans plusieurs supermarchés de Tijuana[35]. Le même jour, Donald Trump annonce avoir approuvé le recours à l'hydroxychloroquine pour lutter contre la Covid-19. Le groupe israélien spécialisé dans les médicaments génériques Teva Pharmaceutical déclare qu'il allait offrir aux hôpitaux américains dix millions de doses de ce médicament[36].
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, décide le confinement de l'État à partir du [37]. Le 20, les États-Unis et le Mexique se mettent d'accord pour fermer leur frontière à tous les voyages non essentiels[38].
La Russie envoie le 1er avril un avion chargé d'aide humanitaire aux États-Unis. Cette aide a été évoquée lors d'un entretien téléphonique quelques jours auparavant entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov : « Aujourd'hui, quand cette situation touche tout le monde sans exception et devient globale, il n'y a pas d'alternative aux actions dans l'esprit du partenariat et de l'assistance mutuelle »[39].
Les quartiers pauvres sont plus exposés à l'épidémie que les riches. Au , les chiffres officiels faisaient état de plus de 1 100 cas de contamination repérés dans le seul quartier d'University Heights (situé dans le Bronx). En revanche, moins de 200 cas étaient recensés dans les centres de villégiature aisés comme Park Slope à Brooklyn, ou SoHo à Manhattan. Beaucoup d'habitants des quartiers pauvres exercent des professions ouvrières et, ne pouvant « télétravailler », sont contraints de continuer à se rendre sur leur lieu de travail. L'absence de couverture santé des plus démunis favorise également la propagation du virus[40].
Le , le Secrétaire aux Relations Extérieures du Mexique Marcelo Ebrard annonce que 108 des morts aux États-Unis sont des citoyens mexicains, et que ce sont les consulats mexicains qui s'occupaient des ressortissants mexicains qui n'étaient pas pris en charge par les services de santé américains[41]. Le , il annoncera que ce chiffre est monté à 566[42]. Le , à 959[43].
Donald Trump met en cause la gestion de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), jugeant cette dernière proche de la Chine, et menace de suspendre tout financement américain[44]. Les États-Unis avaient, en , déjà annoncé réduire de 53 % leur contribution au budget de l'OMS[45].
Le , les États-Unis deviennent le pays au monde le plus endeuillé par la pandémie avec plus de 20 000 morts enregistrés pour plus de 500 000 cas répertoriés. La veille, le pays était le premier au monde a dépasser les 2 000 décès en 24 heures[46].
Le , le Wyoming est le dernier État américain à enregistrer son premier décès dû à la Covid-19[47].
Au , plus de 639 000 cas et plus de 30 000 décès sont recensés dans le pays[46].
Le , Trump twitte sur son compte aux près de 80 millions d'abonnés : « Libérez le Minnesota ! » puis « Libérez le Michigan ! » et « Libérez la Virginie et sauvez votre formidable deuxième amendement. Il est assiégé ! » en référence au droit des citoyens américains de porter des armes[48]. Le même jour, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador téléphone à Trump, ils se mettent d'accord pour que le Mexique puisse acheter 1 000 respirateurs artificiels aux États-Unis afin qu'ils puissent s'occuper de leurs propres malades en réanimation, et sur la possibilité d'en racheter d'autres si le besoin s'en fait sentir[49]. Le lendemain, ils se mettent d'accord pour prolonger les restrictions sur les passages à la frontière entre les deux pays[50].
Au , le bilan atteignait 58 351 décès à cause de la pandémie aux États-Unis, ce qui fait que plus d'Américains sont morts de la covid-19 que durant toute la Guerre du Viêt Nam, alors que le nombre de personnes contaminées dépassait le million de cas[51]. Ce jour-là, le vice-président Mike Pence va visiter un hôpital, et déclenche une polémique en refusant de porter un masque médical[51]. Le même jour, le président Trump publie un décret qui classe les producteurs de viande de bœuf, de porc ou de volaille comme secteur crucial selon le Defense Production Act, ce qui dans les faits leur ordonne de maintenir leur activité, alors que dans les jours précédents les fermetures d'abattoirs s'étaient multipliées aux États-Unis à cause de la contamination de leurs salariés[51], obligeant les éleveurs à euthanasier leurs cheptelset faisant craindre une pénurie de viande dans les commerces d'alimentation[52].
Le 30 avril, des manifestants anti-confinements armés et équipés de gilets pare-balles entrent dans le Capitole de l'État du Michigan pour exiger un assouplissement des mesures de déconfinement pendant que les parlementaires y étaient réunis[53].
Une étude publiée mi-mai par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies souligne que le nombre de décès causés par la Covid-19 dans l'État de New York est vraisemblablement sous-estimé de plusieurs milliers[54].
Le , les États-Unis franchissent la barre symbolique des 100 000 morts[55].
Le , le nombre de décès atteint le chiffre de 116 850 (origine : CDC), soit plus que de décès des États-Unis lors de la Première Guerre mondiale (116 500 environ)[56]. La Covid-19 a eu un impact négatif sur les contrats d'affaires[57]. Les États-Unis engagent officiellement leur procédure de retrait de l’Organisation mondiale de la santé en juillet (alors même que l'épidémie semble connaitre un important rebond dans le pays, la plupart du temps dans des États républicains)[58]. Cette décision est déplorée par la Fédération des scientifiques américains, pour qui ce retrait « ne fera que nuire à la lutte mondiale contre le Covid-19 »[59]. L’évolution de la situation dans les hôpitaux se dégrade. Selon The Washington Post, la remontée et synthèse de cette information étaient faites par les CDC et publiquement disponible sur internet, mais le ces données disparaissent du site internet des CDC, l'administration Trump ayant décidé de désormais confier ce travail à des organismes privés, suscitant une vive polémique dans le pays[60]. Concernant le taux d'occupation des lits de réanimation au : pour certains États comme le Texas, la Floride et la Géorgie, ce taux était en hausse rapide ; et pour d'autres comme la Géorgie, il s'agit d'une seconde vague. Deux États antérieurement fortement touchés voient leur nombre de morts au contraire beaucoup diminuer (exemple États de New York et du New Jersey[58]. Ces chiffres montrent que l'espoir ou idée que l'épidémie soit uniquement saisonnier et/ou hivernal[61] était vain. Et d'autres statistiques (des CDC) montrent que « le risque d'hospitalisation pour cause de Covid-19 des Afro-Américains est cinq fois plus élevé que celui des Blancs »[62].
Selon les données du CDC entre le et le , 299 028 personnes de plus que prévu sont décédées, environ les deux tiers de ces décès attribués au COVID-19[63].
Le , le chiffre de 250 000 décès est atteint (à cette date 76 830 Américains sont hospitalisés selon le COVID tracking project) ; le pays pourrait bientôt signaler 2 000 décès par jour ou plus rapporte The New York Times sur base de témoignages d'expert, égalant ou dépassant le pic printanier ; 100 000 à 200 000 Américains supplémentaires pourraient mourir dans les mois à venir. Anthony Fauci avait en mars prédit que le virus pourrait tuer plus de 240 000 personnes, chiffre désormais dépassé[64],[65].
Au 24 février 2021, 18 millions de personnes, soit 6 % de la population, ont été vaccinées. Les habitants des régions les plus socialement favorisées semblent avoir bénéficié dans de plus fortes proportions de la campagne de vaccination. Une enquête de Statnews, un site spécialisé en matière de santé, soutient que plusieurs États – Californie, Connecticut, Floride, New Jersey et Mississippi – « ont vacciné dans des plus fortes proportions les comtés parmi les 10 % les plus riches »[66]. En juin 2021, l’Etat de Washington offrent désormais joint de cannbis à toute personne qui acceptera de se faire vacciner («joints for jabs»)[67],[68].
Les sentiments antivaccins seraient influencés par l'orientation politique des Américains. Ainsi, à l’échelle nationale, 41% des sympathisants républicains déclarent ne pas vouloir se faire vacciner, contre 11% des démocrates (mars 2021)[69].
Courbes de prévalence
Courbes de prévalence des États les plus impactés par l'épidémie. États au taux le plus élevé (nombre de cas rapportés à la population) et non le nombre de cas le plus élevé de la Covid-19. Aux courbes pour ces États, sont jointes :
- Courbe pour la ville de New York, au plus fort taux d'infection ;
- Courbe pour les États-Unis.
Note : le nombre de personnes guéries n'étant pas établi pour tous les États,
il est actuellement fixé à zéro pour toutes les courbes.
Entité géographique[tab- 1] | Population[tab- 2] | Nombre de cas actifs (au ) |
Taux de prévalence (au ) | |
---|---|---|---|---|
1 | New York City (NYC) | 8 700 000 hab. | 149 409 cas | 1717 pour 100 000 hab. |
2 | New York (état) | 19 600 000 hab. | 280 785 cas | 1433 pour 100 000 hab. |
3 | New Jersey | 9 000 000 hab. | 111 424 cas | 1238 pour 100 000 hab. |
4 | Massachusetts | 6 600 000 hab. | 58 643 cas | 889 pour 100 000 hab. |
5 | Louisiane | 5 000 000 hab. | 26 096 cas | 522 pour 100 000 hab. |
6 | Michigan | 10 000 000 hab. | 37 590 cas | 376 pour 100 000 hab. |
7 | Washington (état) | 7 600 000 hab. | 13 513 cas | 178 pour 100 000 hab. |
8 | Californie | 40 000 000 hab. | 48 099 cas | 120 pour 100 000 hab. |
9 | États-Unis | 330 000 000 hab. | 1 006 428 cas | 305 pour 100 000 hab. |
Notes du tableau :
- Ville et États, avec la plus forte proportion de cas par rapport à la population.
- Selon les chiffres de « États des États-Unis par population », arrondis en excès.
Source de données : données consolidées[70] de l'université Johns-Hopkins (complétées, pour NYC du au , par les données[71] du site officiel de la ville de New York).
Nombre de cas recensés
Les premiers chiffres suggèrent qu'à la mi-, 3 % de la population de Californie a été exposée au coronavirus SARS-CoV-2[73].
L'épidémie de la maladie à coronavirus a touché certains pans de la société américaine plus que d'autres :
partie | mortalité / 100 000 habitants |
---|---|
Afro-Américains | 50,3 |
Blancs américains | 20,7 |
Latinos-Américains et hispaniques | 22,9 |
Asio-Américains | 22,7 |
Source: The Guardian[72] |
Plus de 20 000 Afro-Américains sont tués par le virus, soit un décès pour 2 000 habitants noir des États-Unis, selon The Guardian.
Alentours de la ville de New York
Aux États-Unis, l'État de New York est l'un des plus touchés par la mortalité de la Covid-19, notamment dans et autour de la ville de New York. Cela est dû au pic épidémique qui a touché la région de mi- à fin .
Comté | Surface terrestre (en km²) |
Population (2000) |
Densité (hab/km²) |
Siège | Décès par comté de résidence au [75] |
Décès par million |
---|---|---|---|---|---|---|
Albany | 1 354 | 294 565 | 217,55 | Albany | ||
Allegany | 2 668 | 49 927 | 18,71 | Belmont | ||
Bronx | 108,9 | 1 332 650 | 12 237,37 | Ville de New York | 3169 | 2377.9687089633 |
Broome | 1 829 | 200 536 | 109,64 | Binghamton | ||
Cattaraugus | 3 362 | 83 955 | 24,97 | Little Valley | ||
Cayuga | 1 798 | 81 963 | 45,59 | Auburn | ||
Chautauqua | 2 751 | 136 409 | 49,59 | Mayville | ||
Chemung | 1 057 | 91 070 | 86,16 | Elmira | ||
Chenango | 2 317 | 51 401 | 22,18 | Norwich | ||
Clinton | 2 691 | 79 894 | 29,69 | Plattsburgh | ||
Columbia | 1 647 | 63 094 | 38,31 | Hudson | ||
Cortland | 1 295 | 48 599 | 37,53 | Cortland | ||
Delaware | 3 745 | 48 055 | 12,83 | Delhi | ||
Dutchess | 2 076 | 295 146 | 142,17 | Poughkeepsie | 135 | 457 |
Érié | 2 704 | 950 265 | 351,43 | Buffalo | 460 | 484.07549473042 |
Essex | 4 651 | 38 851 | 8,35 | Elizabethtown | ||
Franklin | 4 226 | 51 134 | 12,10 | Malone | ||
Fulton | 1 285 | 55 073 | 42,86 | Johnstown | ||
Genesee | 1 279 | 60 370 | 47,20 | Batavia | ||
Greene | 1 678 | 48 195 | 28,72 | Catskill | ||
Hamilton | 4 455 | 5 379 | 1,21 | Lake Pleasant | ||
Herkimer | 3 654 | 64 427 | 17,63 | Herkimer | ||
Jefferson | 3 294 | 111 738 | 33,92 | Watertown | ||
Kings | 182,9 | 2 465 326 | 13 479,10 | Ville de New York | 4805 | 1949.0322983654 |
Lewis | 3 302 | 26 944 | 8,16 | Lowville | ||
Livingston | 1 637 | 64 328 | 39,30 | Geneseo | ||
Madison | 1 699 | 69 441 | 40,87 | Wampsville | ||
Monroe | 1 707 | 735 343 | 430,78 | Rochester | 172 | 234 |
Montgomery | 1 046 | 49 708 | 47,52 | Fonda | ||
Nassau | 743 | 1 334 544 | 1 796,16 | Mineola | 2087 | 1564 |
New York | 59,5 | 1 537 195 | 25 835,21 | Ville de New York | 1979 | 1483 |
Niagara | 1 354 | 219 846 | 162,37 | Lockport | ||
Oneida | 3 028 | 235 469 | 77,76 | Utica | ||
Onondaga | 2 020 | 458 336 | 226,90 | Syracuse | 97 | 212 |
Ontario | 1 668 | 100 224 | 60,09 | Canandaigua | ||
Orange | 2 114 | 341 367 | 161,48 | Goshen | 360 | 1055 |
Orleans | 1 013 | 44 171 | 43,60 | Albion | ||
Oswego | 2 468 | 122 377 | 49,59 | Oswego | ||
Otsego | 2 598 | 61 676 | 23,74 | Cooperstown | ||
Putnam | 598 | 95 745 | 160,11 | Carmel | ||
Queens | 282,9 | 2 229 379 | 7 880,45 | Ville de New York | 4853 | 2176.839379935 |
Rensselaer | 654 | 152 538 | 233,24 | Troy | ||
Richmond | 151,5 | 443 728 | 2 928,90 | Ville de New York | 714 | 1609 |
Rockland | 451 | 286 753 | 635,82 | New City | 489 | 1705 |
Saratoga | 2 103 | 200 635 | 95,40 | Ballston Spa | ||
Schenectady | 534 | 146 555 | 274,45 | Schenectady | ||
Schoharie | 1 611 | 31 582 | 19,60 | Schoharie | ||
Schuyler | 850 | 19 224 | 22,62 | Watkins Glen | ||
Seneca | 671 | 33 342 | 49,69 | Ovid et Waterloo | ||
St. Lawrence | 6 957 | 111 931 | 16,09 | Canton | ||
Steuben | 3 608 | 98 726 | 27,36 | Bath | ||
Suffolk | 2 363 | 1 419 369 | 600,66 | Riverhead | 1822 | 1284 |
Sullivan | 2 512 | 73 966 | 29,45 | Monticello | ||
Tioga | 1 343 | 51 784 | 38,56 | Owego | ||
Tompkins | 1 191 | 96 501 | 81,03 | Ithaca | ||
Ulster | 2 916 | 177 749 | 60,96 | Kingston | ||
Warren | 2 253 | 63 303 | 28,10 | Queensbury | ||
Washington | 2 165 | 61 042 | 28,19 | Fort Edward | ||
Wayne | 1 564 | 93 765 | 59,95 | Lyons | ||
Westchester | 1 121 | 923 459 | 823,78 | White Plains | 1327 | 1437 |
Wyoming | 1 534 | 43 424 | 28,31 | Warsaw | ||
Yates | 875 | 24 621 | 28,14 | Penn Yan |
Comté | Surface terrestre (en km²) |
Population (2000) |
Densité (hab/km²) |
Siège | Décès par comté de résidence au [76] |
Décès par million |
---|---|---|---|---|---|---|
Hudson | 121 | 608975 | 5032,85 | 1138 | 1868.7 | |
Essex | 327 | 793633 | 2427,01 | 1588 | 2000.9 | |
Union | 268 | 522541 | 1949,78 | 1022 | 1955.8 | |
Bergen | 606 | 884118 | 1458,94 | 1521 | 1720.4 | |
Passaic | 480 | 489049 | 1018,85 | 888 | 1815.8 | |
Middlesex | 802 | 750162 | 935,36 | 942 | 1255.7 | |
Morris | 1215 | 470212 | 387,01 | 590 | 1254.8 | |
Somerset | 789 | 297490 | 377,05 | 397 | 1334.5 |
Limites du système de santé
D'après Anthony Fauci, le directeur de la National Institute of Allergy and Infectious Diseases : « le système […] n'est pas vraiment adapté à ce dont nous avons besoin maintenant… C'est un échec, admettons-le »[note 1]. Ainsi au début de la crise, quelques critiques considèrent que le « public health system » n'est public qu'en tant que somme des intérêts privés, mais sans apporter de dimensions relatives au bien commun[77].
Face à l'épidémie, même « les partisans les plus convaincus d'un système de santé individualisé et privé » constatent les risques que cause le modèle américain à l'ensemble des citoyens, écrit la journaliste Stéphanie Le Bars. En effet, « les personnes non (ou mal) assurées potentiellement touchées par le virus ont deux options : retarder leur prise en charge en espérant que la maladie recule ou, si leur état se dégrade, se rendre aux urgences d'un hôpital, sans connaître le montant de la facture qui leur sera ensuite adressée. Même assurés, nombre d'Américains sont traditionnellement enclins à reporter les soins faute d'assurance ad hoc[78]. »
Selon le rapport de la base de données sur les coûts des soins de santé FAIR Health, les Américains non assurés atteints par la Covid-19 paieraient en moyenne 73 300 dollars pour un séjour à l'hôpital de six jours. En outre, certaines personnes finalement testées négatives et n'ayant pas été hospitalisées ont tout de même dû payer près de 3 000 dollars. Cette situation est aggravée par le creusement des inégalités sociales. Le système de santé américain était moins préparé à faire face à une crise que la plupart des systèmes de santé des pays développés[79].
Pour l'universitaire Johanna Fernandez, concernant l'origine du New York mess (« chaos new-yorkais ») : « On s'attarde sur l'irresponsabilité de la gestion de Trump. Mais c'est bien plus profond. C'est toute une organisation de la société qui est en cause. » Elle ajoute, à l'absence de couverture maladie et au chômage, la submersion d'un système de santé dominé par le privé et son principe de « maximisation des profits ». Lequel a conduit les hôpitaux à fonctionner en flux tendus, donc à manquer aujourd'hui de personnel soignant comme de matériels « aussi essentiels que les respirateurs »[40].
La journaliste d'investigation du New York Times, Sarah Kliff, a révélé que seuls 16 000 des 70 000 respirateurs commandés en 2006 « pour faire face à une pandémie de dimension modérée » ont été livrés. L'entreprise auxquels ils avaient été commandés avait été rachetée par le groupe Covidien, le géant du secteur de l'équipement médical, qui a considéré l'affaire comme pas suffisamment rentable financièrement « et a préféré rompre le contrat ». Quant aux lits d'hôpitaux, la recherche de rentabilité a conduit les États-Unis à se doter d'un nombre de lits « bien moins important que les autres pays développés ». Le taux d'occupation des hôpitaux new-yorkais était, avant la crise, fixé à 95 %, seuil indispensable pour qu'ils génèrent suffisamment de profits[80].
À Los Angeles, le directeur de la santé publique a recommandé aux familles de rapidement retirer leurs proches des maisons de soins infirmiers[81] (ce qui est irréalisable pour de nombreuses familles ; en 2017, environ 1,4 million d'Américains étaient soignés dans ces lieux, dont 64 % comptant sur Medicaid pour payer leurs soins)[82].
Polémiques
Mesures de confinement
En Californie, où des mesures de confinement ont été adoptées par les autorités, quelques PDG d'entreprises des nouvelles technologies ont provoqué une polémique en affirmant que le confinement était inutile, voire que la panique autour du Covid-19 était injustifiée, et en forçant leurs salariés à venir au bureau plutôt que de télétravailler. Elon Musk a ainsi écrit à ses salariés pour leur affirmer qu'ils avaient « plus de chances de mourir dans un accident de la route que du coronavirus », après avoir publié un message sur les réseaux sociaux affirmant : « cette panique autour du coronavirus est débile ». Le bureau du shérif du comté d'Alameda est finalement intervenu pour demander aux usines Tesla de respecter les mesures de confinement, alors qu'elles demandaient à leurs salariés de continuer à venir sur place[83]. Michael Saylor, le PDG de Microstrategy a envoyé un message à tous ses employés afin de leur dire qu'il était nécessaire de « continuer à travailler depuis nos bureaux pour maintenir notre productivité[83]. »
Nombreux sont ceux qui se sont indignés de l'attitude jugée désinvolte des autorités et de certains millionnaires. Le quotidien français Le Monde relève par exemple qu'« une vidéo de l'acteur et ancien gouverneur républicain de Californie, Arnold Schwarzenegger, appelant, cigare à la main et depuis son jacuzzi, les étudiants à rester chez eux, a accumulé des centaines de réponses sarcastiques ou injurieuses » de la part des internautes[83].
Plusieurs personnalités conservatrices ont émis l'idée de « sacrifier » les personnes âgées afin de « sauver l'économie ». L'avocat Scott McMillan a ainsi publié un message vivement commenté sur les réseaux sociaux : « La vraie question est la suivante : allons-nous couler toute l'économie pour sauver 2,5 % de la population qui, en règle générale, 1/ coûtent cher à la société et 2/ ne sont pas productifs ? ». Le , le lieutenant gouverneur du Texas, Dan Patrick, a suggéré sur la chaîne Fox News que « les grands-parents, dont lui-même, seraient heureux de sacrifier leur vie pour préserver le bien-être financier de leurs enfants et petits-enfants ». Le lendemain, c'est l'animateur radio Glenn Beck qui évoquait « la possibilité de sacrifier des vies pendant l'épidémie de coronavirus pour sauver les États-Unis et leur économie »[84].
Une partie de la droite religieuse a refusé de respecter les mesures de confinement ou de distanciation sociale dans certains États, y voyant une atteinte à la liberté religieuse et un complot contre Donald Trump[85]. Les organisations de lutte contre l'avortement ont également maintenu certains de leurs rassemblements. L'Alliance Defending Freedom (ADF), un groupe religieux conservateur, a porté plainte, estimant que les manifestations anti-IVG devaient être considérées comme « essentielles » et donc autorisées malgré les ordres de confinement[86]. À travers les États-Unis mais surtout dans la Bible Belt, plusieurs pasteurs et organisations religieuses encouragent leurs adeptes à ne pas respecter les consignes de sécurité et/ou à se rendre à la messe[87],[88]. Une étude du Religion News Service révèle qu'au , 20 % des évangélistes avaient reçu des incitations à participer physiquement à la messe dans une église, et que 17 % avaient continué de le faire[87],[88]. À nuancer cependant dans la mesure où, à la même date, 90 % des congrégations évangélistes avaient fermé leurs églises et encouragé les fidèles à prier chez eux[87],[88]. Au , une trentaine de pasteurs et représentants pentecôtistes qui minimisaient les dangers du Covid-19 et qui encourageaient à désobéir aux consignes de distanciation sociale pour se rendre à l'église en étaient morts[87],[88]. Ce qui inclut l'évêque de la New Deliverance Evangelistic Church, Gerald Glenn, mort du Covid-19, alors que dans son sermon du il déclarait : « Je crois fermement que Dieu est plus grand que ce virus redouté. »[87],[88] En Floride, le célèbre pasteur pentecôtiste Rodney Howard-Brown a été arrêté car il encourageait ses fidèles à ne pas respecter la distanciation sociale pour se rendre à l'église[87],[88]. Le pasteur du Life Tabernacle, Tony Spell, a été aussi arrêté car il voulait organiser une messe de Pâques de 2 000 personnes, alors que l'État de Louisiane avait interdit les grands rassemblements[87],[88].
Port du masque
Le port du masque parfois obligatoire dans certaines localités suscite une forte controverse et est sujet à une polarisation dans l'opinion. Des confrontations ont lieu dans l'espace public, particulièrement dans les commerces, et des bagarres sont recensées. Les opposants au port du masque invoquent notamment une atteinte à leur liberté[89],[90], et le port ou non-port du masque devient en partie un signe de ralliement politique[91]. Cette polémique suscite dans la presse une comparaison avec l'opposition au port du masque lors de la grippe espagnole, particulièrement la ligue anti-masque de San Francisco[92].
Propos de Donald Trump sur le « virus chinois »
L'usage, par le président américain Donald Trump, de l'expression « virus chinois » pour nommer le SARS-CoV-2 ne fait pas qu'ajouter de la tension aux relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine ; il renvoie aux stéréotypes du « péril jaune », ancrés dans la mémoire historique de l'Amérique. Il suscite l'inquiétude au sein de la communauté des Américains asiatiques dont des membres sont pris à partie et molestés[93],[94],[83]. L'expression « virus chinois » apparaît dans les interventions présidentielles publiques lorsque, après avoir minimisé la dangerosité du coronavirus, acclamé le professionnalisme de son homologue chinois Xi Jinping dans la gestion de la crise sanitaire et affirmé qu'aux États-Unis tout était sous contrôle, Trump est contraint à une volte-face par la réalité de la gravité de la pandémie qui se répand sur le territoire national. Selon une stratégie de communication bien éprouvée, il recourt alors à un vocabulaire martial et à la mise en avant d'un bouc émissaire[95],[96]. Fin mars, l'hôte de la Maison-Blanche renonce publiquement à employer l'expression décriée, tandis que, sur la scène internationale, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, persiste à utiliser le terme « virus de Wuhan »[94],[95].
Opération Warp Speed
L'administration Trump a publiquement refusé de rejoindre l'accord de collaboration international connu sous le nom de « Covax », en vertu duquel l'Organisation mondiale de la santé, GAVI Alliance; et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies ont uni leurs forces pour s'assurer que les pays riches et pauvres reçoivent simultanément de nouveaux vaccins contre le coronavirus. Au lieu de cela, l'Opération Warp Speed, traduisant l'effort unilatéral de l'administration Trump pour accélérer le développement de vaccins, a versé 11 milliards de dollars à six sociétés de vaccins en échange de garanties qu'au moins 100 millions de doses de chaque société, et des options pour des millions d'autres, soient exclusivement réservées aux États-Unis[97].
Autres
Plusieurs sénateurs américains, dont des soutiens de Donald Trump, ont vendu des actions, parfois pour plusieurs millions de dollars, des semaines avant que le gouvernement n'admette la gravité de la crise du coronavirus et que la bourse ne s'effondre[98].
Le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis souligne que des réseaux de militants néo-nazis et de suprémacistes blancs américains incitent à propager le virus, notamment contre les minorités et les forces de l'ordre[99].
D'après la presse, les témoignages de personnes dont les proches sont morts se multiplient : ils sont officiellement classés comme morts de pneumonie, avant que les tests ne soient disponibles ou à un moment où ils étaient difficiles à obtenir. Certains États républicains ne remonteraient pas les informations réelles et les statistiques publiées par le Wyoming, le Dakota du Nord ou la Virginie Occidentale semblent trop faibles pour être réelles[réf. nécessaire].
Une dizaine d'États, pour la plupart situés dans la « ceinture de la Bible », font interdire l'avortement à partir du mois d'avril[100].
Le gouverneur démocrate de l'État de New York, Andrew Cuomo, a été l'initiateur d'un vaste plan d'austérité pour l'État, associé à des coupes élevées dans le budget de la santé. L'exécutif new-yorkais a ainsi supprimé, en 2020, 400 millions de dollars dans le budget de Medicaid, qui vient en aide aux plus démunis, en plus d'acter la fermeture de milliers de lits d'hôpitaux. Alors que le gouverneur se montre très présent dans les médias et que certains lui prédisent même un destin national, l'aile gauche new-yorkaise du Parti démocrate rappelle sa responsabilité dans la détérioration du système de santé ; le sénateur Gustavo Rivera, président de la commission de la Santé de la Chambre haute de l'État, évoque ainsi publiquement un double jeu « tout simplement obscène »[101].
Désinformation
La pandémie fait surgir de nombreuses théories concernant des produits miracles, qui sont vendus parfois en ligne ou promus par des célébrités.
Le président américain Donald Trump et son principal conseiller économique Lawrence Kudlow ont été accusés de désinformer à propos du coronavirus, notamment concernant la création prochaine d'un vaccin[102], la réalité du taux de mortalité[103], le fait d'avoir côtoyé des personnes infectées[104], l'efficacité de la chloroquine (affirmation faite sans test clinique)[105] ou la fabrication de respirateurs par Ford et General Motors[106].
La réaction de la Maison-Blanche a été d'une part d'accuser les médias de tenter de déstabiliser le gouvernement, d'autre part de prendre le risque de provoquer une panique, dangereuse en soi[107]. Pour le chroniqueur politique conservateur Rush Limbaugh, le coronavirus est une tentative de la Chine de déstabiliser le gouvernement des États-Unis[108].
Début est publié un sondage (suspecté de tentative de désinformation[109]) montrant que 38 % des buveurs de bière américains refuseraient d'acheter de la bière de marque Corona[110]. La marque a cependant bénéficié d'un effet de mode et ses ventes ont augmenté[110].
Plusieurs journalistes et invités de la chaîne conservatrice Fox News ont propagé des théories du complot selon lesquelles la gravité de l'épidémie serait exagérée pour nuire à Donald Trump. Le journal Slate estime que l'émission Fox & Friends, étant regardée par plus de 1,4 million de téléspectateurs chaque matin, « représente un réel danger de santé publique », une journaliste y affirmant notamment que c'était « le moment le plus sûr pour prendre l'avion »[111]. L'animatrice de la chaîne Fox Business Trish Regan a défendu avec virulence l'idée d'un complot démocrate dirigé contre Donald Trump, au point de contraindre sa direction à la retirer de l'antenne, puis à la licencier[85].
Conséquences socio-économiques
Hausse du chômage et recul du PIB
Au cours de la semaine du 15 au , le nombre de personnes ayant fait une première demande d'allocations-chômage atteint 3,3 millions, soit le niveau le plus élevé jamais vu aux États-Unis, le précédent record datant d' avec 695 000 nouvelles demandes[112]. Lors de la semaine du 22 au , le nombre de personnes ayant fait une première demande d'allocations-chômage atteint 6,6 millions[113],[114]. Pour la semaine du au , c'est une nouvelle fois 6,6 millions de personnes qui font une première demande d'allocations-chômage. Début avril, le nombre de salariés ayant perdu leur emploi dépasse donc les 16 millions en trois semaines[115]. Le Code du travail américain, considéré comme pro-business, permet au patronat de se séparer facilement de ses personnels pour éponger immédiatement une partie de ses pertes[40].
En raison de la pandémie, des millions d'Américains ont perdu leur emploi et se retrouvent au chômage sur un marché du travail malmené[116]. Pour le mois d', le taux de chômage atteint 14,7 %, le niveau le plus élevé aux États-Unis depuis 1948[117]. Au cours du premier trimestre 2020, le produit intérieur brut chute de 4,8 %, soit le plus fort recul enregistré depuis la récession de 2008[118].
Pauvreté et inégalités
Selon le cabinet Amherst, 26 % des familles vivant en location auront besoin d'une aide temporaire pour payer leur loyer. Andrew Cuomo, le gouverneur de New York, ordonne la suspension des remboursements de crédits immobiliers pour les propriétaires. La représentante Alexandria Ocasio-Cortez, élue du Bronx et du Queens, a pour sa part dénoncé : « En offrant un traitement préférentiel aux propriétaires et à des gars qui sont déjà bien riches, sans rien donner aux locataires, nous sommes en train de créer une question de classe ! »[119]. Selon les chiffres du National Multifamily Housing Council, près d'un locataire sur trois n'a pas été en mesure de payer son loyer d'avril 2020[120].
Le loyer médian aux États-Unis a grimpé de 8,1 % entre juin 2020 et juin 2021. Des millions de locataires ne sont pas en mesure de payer et risquent l'expulsion[121].
D'après le magazine économique Forbes, entre le et le « la valeur nette des 600 plus grosses fortunes américaines a augmenté de 434 milliards de dollars », une augmentation de 15 %[122]. Début décembre, cette augmentation s'élève à plus de 1 000 milliards de dollars[123].
Plans de relance
En , Donald Trump signe une ordonnance demandant aux agences fédérales d'observer « la plus grande souplesse » dans l’application « des réglementations fédérales » pour « accompagner un prompt rétablissement de l’économie ». Sont ainsi visés le salaire minimum, la législation portant sur les heures supplémentaires, la sécurité au travail, ou encore la protection des consommateurs[124]. Le , le président américain rend public par décret un nouveau plan d'aide à des millions d'Américains, menacés d'expulsion et laissés au chômage pendant la pandémie de Covid-19. Trump avait signé quatre documents qui devaient prévoir un gel des charges salariales, une allocation chômage prolongée de 400 dollars par semaine, un report du remboursement des prêts étudiants et des protections pour les locataires menacés d'expulsion[125].
Le , Donald Trump ratifie sous la pression de parlementaires de tous bords un plan de relance de 900 milliards de dollars, ainsi qu'une loi de financement de l'État fédéral, permettant d'éviter un shutdown des services publics[126].
Le 11 mars 2021, le président américain, Joe Biden signe un nouveau plan de relance économique de 1 900 milliards de dollars[127]. Ce dernier a conduit de nombreux économistes à revoir à la hausse leurs prévisions de croissance si bien que le PIB pourrait renouer avec son niveau d'avant crise d'ici la fin du premier trimestre 2021[128].
Conséquences sur la santé mentale de la population
Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), dans un document titré Morbidity and Mortality Weekly Report, montre que du 24 au , les adultes américains ont présenté des problèmes de santé mentale considérablement élevés, associés au COVID-19[129], atteignant notamment la jeunesse[130]. L'isolement social, la peur de l'ostracisation, la maladie elle-même et l'accès limité aux soins peuvent conduire à une aggravation des maladies mentales[131].
En , selon le site web de psychiatrie JAMA Network, la conséquence de la distanciation sociale mise en œuvre pour réduire fondamentalement les contacts humains, la diminution de l'accès au soutien communautaire et religieux, la difficulté d'accès aux soins psychologiques, augmentent les dépressions et les risques de suicides. On constate aussi une augmentation des ventes d'armes à feu[132].
En août, toujours selon le CDC, plus de 60 % des jeunes adultes ont signalé des symptômes d'anxiété ou de troubles dépressifs[133].
En septembre, l'Organisation panaméricaine de la santé (PAHO) estime que la politique sanitaire relative au coronavirus affecte la santé mentale de nombreuses personnes, en particulier les agents de santé, et évoque des données d'études récentes qui montrent un accroissement de la détresse, de l'anxiété et des dépressions[134].
En octobre, CNN rapporte une nette augmentation des suicides au sein de l'armée américaine[135], dont un contexte où une augmentation générale de la violence et des surdoses est à craindre[136].
Deux millions d'armes sont vendues au mois de mars 2020, soit le double du mois précédent. Cette frénésie est alimentée par la crainte que la pandémie aboutisse à des pénuries et des débordements. Le gouvernement américain décrète que les marchands d'armes sont des commerces « essentiels » pouvant bénéficier d'une dérogation au confinement[137].
Notes et références
Notes
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Annexes
Articles connexes
Données officielles
Données de référence
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- (en) Coronavirus Disease (COVID-19) – Statistics and Research de Our World in Data, sous la dir. de Max Roser (en), Hannah Ritchie, Esteban Ortiz-Ospina et Joe Hasell (github).
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Presse et institutions privées
- (en) Coronavirus in the U.S.: Latest Map and Case Count du New York Times (github).
- (en) COVID-19 Projections [prospectives] de l'Institute for Health Metrics and Evaluation
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