Anthony Fauci

Anthony Stephen Fauci, né le à Brooklyn, est un immunologue américain. Il est depuis 1984 le directeur de l'Institut national des allergies et maladies infectieuses (NIAID), un centre de recherche du département américain de la Santé.

Son travail, en tant que chercheur et directeur du NIAID, a permis des avancées importantes dans le domaine du Sida et autres cas d'immunodéficience[1].

Durant la pandémie de Covid-19 aux États-Unis, il est nommé à la cellule de crise de l'administration Trump sur le coronavirus (White House Coronavirus Task Force), jouant un rôle de premier plan tant en termes de communication sur le virus qu'en termes de stratégie et de conseil pour le combattre.

Biographie

Éducation

Anthony Stephen Fauci naît le dans le quartier de Brooklyn à New York. Il grandit dans une famille d'origine italienne, dans la religion catholique. Son père, Stephen A. Fauci, est pharmacien, et sa mère, Eugenia A. Fauci, femme au foyer[2]. Sorti avec son diplôme de fin d'études secondaires de la Regis High School de New York, il commence des études supérieures au College of the Holy Cross, et obtient son doctorat en médecine à la faculté de médecine de l'Université de Cornell (Cornell University Medical College) en 1966. Il fait ensuite son internat à New York, au Cornell Medical Center[3].

Carrière

En 1968, il entre aux Instituts américains de la santé (National Institutes of Health, NIH) et travaille comme clinicien associé au laboratoire d'études cliniques (Laboratory of Clinical Investigation (LCI)) au sein NIAID.

En 1974, il devient responsable du département de physiologie clinique avant d'être nommé responsable du laboratoire d'immunorégulation en 1980, fonction qu'il occupe toujours. En 1984, il est nommé directeur du NIAID, qui a la responsabilité d'un large éventail de recherches, fondamentales et appliquées, sur les infections et les maladies auto-immunes[1].

Anthony Fauci est membre de l'Académie nationale des sciences, de l'Académie américaine des arts et des sciences, membre du Conseil de l'Institute of medecine, de la Société américaine de philosophie, de l'Académie royale danoise des sciences et des lettres. Il appartient également à de nombreuses sociétés professionnelles, notamment la Société américaine de recherches cliniques, la Société américaine des maladies infectieuses et l'Association américaine des immunologistes.

Il est membre du comité de rédaction de plusieurs journaux scientifiques, éditeur du Harrison's Principles of Internal Medicine et auteur, coauteur ou directeur de publication de plus de 1 000 publications scientifiques ou manuels universitaires[4].

Recherches médicales

Les nombreux travaux de Fauci sur la régulation des réponses immunitaires humaines ont notamment éclairé les mécanismes par lequel les agents immunosuppresseurs s'adaptent à la réponse immunitaire humaine. Ils lui ont permis de développer des thérapies pour des maladies jadis fatales, telle que la périartérite noueuse, la granulomatose de Wegener et la granulomatose lymphatique. En 1985, une enquête administrée par l'université Stanford auprès des membres de l'American Rheumatism Association cite le travail d'Anthony Fauci sur le traitement de la périartérite noueuse et la granulomatose de Wegener comme une des avancées majeures des 20 dernières années dans le domaine de la rhumatologie[5].

Fauci a également développé les connaissances sur la manière dont le VIH détruit les défenses de l'hôte pour progresser vers le Sida. Il a montré que l'expression de cytokine endogène induit l'expression du VIH, et a joué un rôle important dans le développement de stratégies pour le suivi thérapeutique et la reconstruction immunitaire des patients souffrant de cette maladie, ainsi que pour la vaccination préventive contre les infections par le VIH. Ses recherches actuelles se concentrent sur l'identification de la nature des mécanismes immunopathogènes des infections au VIH et la portée des réponses immunitaires au VIH.

En 2003, l'Institut pour l'information scientifique classe Fauci au treizième rang des scientifiques les plus cités entre 1983 et 2002[6]. Il figure au neuvième rang en immunologie pour la période située entre le et le [3].

Pandémie de Covid-19

Au début de la pandémie de Covid-19, il est nommé le 29 janvier 2020 à la cellule de crise de l'administration Trump sur le coronavirus (White House Coronavirus Task Force).

Il y joue un rôle de premier plan tant en termes de communication sur le virus qu'en termes de stratégie et de conseil : personne la plus écoutée de l'administration américaine[7], il intervient chaque soir à la télévision afin d'informer les Américains sur l'évolution de la situation, donnant des informations qui, parfois, contredisent celles du président Donald Trump[8].

Anthony Fauci a fait l'objet de nombreuses réactions complotistes des partisans de Donald Trump, souvent issus de l'alt-right. Des vidéos complotistes le concernant ont accumulé des centaines de milliers de vues en quelques jours, tandis que des publications accusatrices sur Facebook ont été fortement diffusées. « Le torrent d'insultes et de mensonges visant à discréditer le docteur Fauci est, selon le New York Times, un exemple des informations hyper partisanes ayant entraîné un décalage dans la façon de penser des Américains »[8].

Dans les critiques visant Anthony Fauci, son ancienne collaboratrice et complotiste Judy Mikovits s'est particulièrement illustrée[9]. Lorsqu’on leur a demandé de commenter certaines des allégations formulées par cette dernière contre Anthony Fauci, les NIH et le NIAID ont déclaré à NPR : « Les National Institutes of Health et le National Institute of Allergy and Infectious Diseases se concentrent sur la recherche critique visant à mettre fin à la pandémie de COVID-19 et à empêcher de nouveaux décès. Nous ne nous engageons pas dans des tactiques de la part de certains qui cherchent à faire dérailler nos efforts »[10].

Début 2021, il est maintenu à son poste par Joe Biden[11].

Distinctions

Récompenses

Doctorats honoris causa

Anthony Fauci a reçu de plus quarante-cinq[14] doctorats honoris causa :

Sélection de publications

Références

  1. Valérie de Graffenried, « Anthony Fauci, le médecin qui ose contredire Donald Trump », Le temps, (lire en ligne, consulté le ).
  2. [Biographie en ligne].
  3. [Biography Biographie sur le site du National Institute of Allergy and Infectious Diseases].
  4. [Biographie sur le site des personnalités les plus citées de Thomson Reuters].
  5. [Anthony S. Fauci, M.D., ’62 sur le site de Holy Cross Magazine].
  6. [Vingt ans de citation sur Science Watch].
  7. Adrien Jeaulmes, « Anthony Fauci, l’épidémiologiste qui tient tête à Trump avec le langage de la vérité », Le Figaro, 19 mars 2020, lire en ligne (consulté le 3 avril 2020)
  8. « États-Unis : immunologiste et critique de Trump, le docteur Fauci ciblé par l'alt-right », sur France 24,
  9. Vincent Jolly, « Judy Mikovits, nouvelle égérie des complotistes », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) « Seen 'Plandemic'? We Take A Close Look At The Viral Conspiracy Video's Claims », sur NPR.org (consulté le ) : « "The National Institutes of Health and National Institute of Allergy and Infectious Diseases are focused on critical research aimed at ending the COVID-19 pandemic and preventing further deaths. We are not engaging in tactics by some seeking to derail our efforts." »
  11. Maxime Bourdeau, « Ce que Joe Biden va garder de l'ère Donald Trump », huffingtonpost.fr, 31 janvier 2021.
  12. (en) « Maxwell Finland Award for Scientific Achievement », sur National Foundation for Infectious Diseases (consulté le ).
  13. [New York Times, Les lauréats du prix Lasker].
  14. (en) « Anthony S. Fauci, M.D. », sur NIAID (consulté le ).
  15. (en) « Honorary Degrees », sur College of the Holy Cross (consulté le ).
  16. (en) « Neumann Honored Dr. Anthony Fauci in 1990 », sur Neumann University (consulté le ).
  17. (en) « ‘FOOD FOR THE SOUL’: DR. ANTHONY FAUCI RECALLS HIS 1993 BATES COMMENCEMENT VISIT », sur Bates College (consulté le ).
  18. (en) « Anthony Fauci’s Meliora moment », sur Université de Rochester (consulté le ).
  19. (en) « Princeton awards eight honorary degrees », sur Université de Princeton (consulté le ).
  20. (en) « NIAID director receives honorary degree », sur Ecole de médecine de Yale (consulté le ).
  21. (en) « Irish Nobel Laureate Gave Emory Commencement Address », sur Université Emory (consulté le ).
  22. (en) « Honorary Degree List », sur Université Loyola de Chicago (consulté le ).
  23. (en) « Nominations for honorary degree recipients welcome (2004-2013) », sur Université d'État de Pennsylvanie (consulté le ).
  24. (en) « Honorary Degrees », sur Université Harvard (consulté le ).
  25. (en) « Dr. Fauci, nation's COVID-19 pandemic expert, earned honorary Siena College degree in 2011 », sur Daily Gazette (consulté le ).
  26. (en) « BROOKLYN COLLEGE - Honorary degrees to be awarded at the college’s annual commencement ceremonies on may 30 and may 31, 2012 », sur Brooklyn College (consulté le ).
  27. (en) « Honorary Degree Recipients », sur Université de Miami (consulté le ).
  28. (en) « Columbia to Award Honorary Degrees and University Medal for Excellence », sur Université Columbia (consulté le ).
  29. (en) « Johns Hopkins announces eight 2015 honorary degree recipients », sur Université Johns-Hopkins (consulté le ).
  30. (en) « Mr. Cook, Anthony Fauci, Carole Watson awarded honorary degrees at GW 2015 Commencement. », sur Université George-Washington (consulté le ).
  31. (en) « Honorary Degree Recipients », sur Université d'État de l'Ohio (consulté le )
  32. (en) « AIDS Researcher and Champion Anthony Fauci a 2018 Honorary Degree Recipient », sur Université de Boston (consulté le ).

Liens externes

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