Judy Mikovits

Judy Anne Mikovits (née en 1957 ou 1958) est une virologue et chercheuse américaine[1],[2],[3], [4] connue pour sa thèse réfutée que les rétrovirus endogènes murins seraient liés au syndrome de fatigue chronique, son opposition au port du masque durant la pandémie de Covid-19, et diverses fausses informations.

Biographie

En 1980, Mikovits fit une licence[5] en chimie de l'université de Virginie. Selon Mikovits, elle est allée à Upjohn Pharmaceuticals à Kalamazoo, Michigan de 1986 à 1987 pour servir en tant que technicienne de laboratoire et est partie à la suite d'un différend avec la société concernant leur produit d'hormone de croissance bovine[1]. En 1988, elle a travaillé comme technicienne de laboratoire au National Cancer Institute (NCI) à Frederick, Maryland sous Francis Ruscetti, qui lui a servi plus tard de directeur de thèse[6],[7] et en 1991[6], elle a obtenu un doctorat en biochimie[1] de l'université George Washington[5],[8]. Sa thèse de doctorat était intitulée « Régulation négative de l'expression du VIH dans les monocytes »[6] qui constitue un révolution pour le traitement du VIH (SIDA), et contribue a sa renommée internationale de scientifique la plus compétente de sa génération. Mikovits a déclaré qu'elle a travaillé comme chercheuse postdoctorale dans le laboratoire de David Derse de 1993 à 1994[1].

En 1996, Mikovits était employée comme scientifique au laboratoire de Ruscetti de biologie des leucocytes au NCI[9]. En , Mikovits a quitté le NCI pour travailler chez EpiGenX Biosciences à Santa Barbara, Californie, une société de découverte de médicaments[10],[11].

À la fin de 2005, Mikovits a travaillé comme barmaid au Pierpont Bay Yacht Club à Ventura, en Californie[10],[11]. En 2006, elle est devenue directrice de recherche du Whittemore Peterson Institute, situé à Las Vegas, Nevada[10]. Avec un article publié en 2009, elle déclenche une controverse sur la vaccination. Elle a été licenciée du Whittemore Peterson Institute en 2011[12].

En 2011, elle publie une thèse pour le doctorat[réf. souhaitée].

En 2007, elle rencontre à une conférence Robert Silverman, un des co-chercheurs qui avait découvert le virus XMRV (en). Utilisant des données qu'il lui avait fournies, elle recherche ce virus dans des échantillons de syndrome de fatigue chronique. Après avoir obtenu des résultats positifs dus à une contamination en laboratoire, elle publie un article dans la revue Nature. Ces affirmations sont rapidement discréditées par des recherches indépendantes subséquentes[13] et les co-auteurs de l'article se rétractent en 2011[14]. Elle participe à une nouvelle étude qui doit donner une « réponse définitive » sur ce sujet. L'étude est réalisée à l'université de Columbia avec un budget de 2,3 millions de dollars. L'équipe cherche le XMRV dans 300 échantillons de sang dont la moitié, non connue par les chercheurs, provient de personnes souffrant de la maladie. Mais aucun virus n'est trouvé. En , lors d'une conférence de presse, Judy Mikovits concède qu'il n'existe aucune preuve que le « XMRV soit un agent pathogène humain »[6].

Mikovits continue toutefois son combat contre la vaccination et les groupes pharmaceutiques. Elle prétend sans aucune preuve que le virus XMRV cause l'autisme, le cancer, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques[réf. nécessaire]. Elle développe la théorie selon laquelle les rétrovirus ont contaminé 30% des vaccins[15].

Pandémie de Covid-19

Lors de la maladie à coronavirus 2019, elle s'illustre par son opposition à Anthony Fauci[16]. Elle affirme que le virus a été créé en laboratoire, qu'un vaccin n'est pas nécessaire et que le port du masque activerait le virus et réinfecterait le patient. Elle reprend ces affirmations dans la première vidéo Plandemic diffusée en , d'une durée de 26 minutes, sous la forme d'une longue entrevue sur divers sujets[17]. Les fausses affirmations faites dans cette vidéo ont été réfutées  point par point  par le virologue Benoit Barbeau (Université du Québec à Montréal)[18]. À la suite des nombreuses critiques venant des services de santé, YouTube a retiré cette vidéo de son site à plusieurs reprises, comme diffusant de fausses informations[19],[20]. La vidéo a par la suite été retirée des plateformes Vimeo et Facebook pour les mêmes raisons.

En même temps que cette vidéo, Mikovits publiait le livre Plague of Corruption, coécrit avec Kent Heckenlively, militant américain antivaccin interdit d’entrée en Australie[21], et préfacé par Robert Francis Kennedy Jr., également antivaccin.

Publications

en anglais
  • Judy Mikovits et al., Plague: One Scientist’s Intrepid Search for the Truth About Human Retroviruses and Chronic Fatigue Syndrome (CFS), Autism, and Other Diseases, Skyhorse Publishing, 2014.
  • Kent Heckenlively et Judy Mikovits, Plague of Corruption: Restoring Faith in the Promise of Science, Skyhorse Publishing, 2020 (préface de Robert Francis Kennedy Jr.)
  • Judy A. Mikovits et Kent Heckenlively, The Case Against Masks: Ten Reasons Why Mask Use Should be Limited
en français

Notes et références

  1. Judy Mikovits et Kent Heckenliverly, Plague of Corruption, Skyhorse Publishing, , 128–130 p. (ISBN 978-1510752245)
  2. Jon Cohen, « Dispute Over Lab Notebooks Lands Researcher in Jail », Science, vol. 334, no 6060, , p. 1189–1190 (PMID 22144589, DOI 10.1126/science.334.6060.1189, Bibcode 2011Sci...334.1189C, lire en ligne, consulté le )
  3. Abby Ohlheiser, « How covid-19 conspiracy theorists are exploiting YouTube culture », MIT Technology Review, (lire en ligne, consulté le )
  4. Angie Leventis Lourgos, « The viral video 'Plandemic' is the latest COVID-19 conspiracy theory. Here are 4 things to know about Judy Mikovits, the long-ago discredited researcher featured in the film. », Chicago Tribune, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Judy A. Mikovits, PhD » [archive du ], sur Plague: The Book,
  6. (en) Martin Enserink et Jon Cohen, « Fact-checking Judy Mikovits, the controversial virologist attacking Anthony Fauci in a viral conspiracy video », Science | AAAS, (lire en ligne)
  7. Cohen J et Enserink M, « False Positive », Science, vol. 333, no 6050, , p. 1694–1701 (PMID 21940874, DOI 10.1126/science.333.6050.1694, Bibcode 2011Sci...333.1694C, lire en ligne, consulté le )
  8. D. Dixon, « Judy A. Mikovits biography » [archive du ], sur National Cancer Institute,
  9. Division of Basic Sciences Annual Research Directory, National Cancer Institute Division of Basic Sciences, (lire en ligne), p. 90
  10. Denise Grady, « A Big Splash From an Upstart Medical Center », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  11. Tom Kisken, « World-known Oxnard researcher claims she was smeared, pushed out », Ventura County Star, (lire en ligne, consulté le )
  12. Jon Cohen, « Chronic Fatigue Syndrome Researcher Fired Amidst New Controversy », Science, (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Ewen Callaway, « Virology: Fighting for a cause », Nature, vol. 471, no 7338, , p. 282–85 (DOI 10.1038/471282a)
  14. Jon Cohen, « Chronic Fatigue Syndrome Researcher Fired Amidst New Controversy », Science, (lire en ligne, consulté le )
  15. Jill Neimark, « Why bad science won't ever die », Quartz. 19-01-2016
  16. Vincent Jolly, « Judy Mikovits, nouvelle égérie des complotistes », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  17. Taylor Hatmaker, « Platforms scramble as 'Plandemic' conspiracy video spreads misinformation like wildfire »
  18. Bouchra Ouatik, « Plandemic, un documentaire truffé de fausses affirmations », Radio-Canada, 11-05-2020.
  19. Jessica McBride, « Plandemic Movie Video Removed by YouTube: Watch », sur Heavy.com, (consulté le )
  20. (en) « YouTube removes ‘Plandemic’ video with coronavirus claims by Dr. Judy Mikovits », Syracuse Post-Standard, (lire en ligne, consulté le )
  21. « Kent Heckenlively, US 'anti-vaxxer', denied Australian visa », BBC, 31-08-2017

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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