Légende arthurienne

La légende arthurienne, ou cycle arthurien, est un ensemble de textes écrits au Moyen Âge autour du roi Arthur, de son entourage et de la quête du Graal. Elle est un thème fort de la matière de Bretagne.

How Arthur drew his sword Excalibur for the first time.
Illustration provenant de The Romance of King Arthur (1917) par Alfred W. Pollard, abrégé de Le Morte d'Arthur de Sir Thomas Malory. Illustration d'Arthur Rackham.

Il n'existe non pas une légende arthurienne, mais plusieurs. Ceci est dû aux nombreux auteurs qui ont assemblé ces traditions au cours des siècles, depuis les premiers moines collecteurs jusqu'aux écrivains qui l'ont enrichie, comme Chrétien de Troyes ou plus récemment Xavier de Langlais. Ainsi, le nom des personnages et les circonstances de leur vie (jeunesse, hauts faits, mort) varient d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre. Il existe cependant une unité de lieu : le royaume de l'île de Bretagne[1], qui recouvre les territoires du centre, du sud et de l'ouest de la Grande-Bretagne actuelle ainsi qu'une partie non définie de la Bretagne continentale, et une unité de temps : la fin du Ve siècle et le début du VIe siècle quand les Romains viennent de quitter l'Île de Bretagne, période des grandes invasions qui précédèrent et suivirent la chute de l'empire romain d'Occident. Il ne s'agit donc pas, à l'origine, de personnages du Moyen Âge central, même si leur popularité en France a été portée par des écrivains de cette période.

Le cycle littéraire de la légende arthurienne est le plus connu des cycles de la matière de Bretagne. Il doit son succès à son statut de double récit, approché par de très nombreux auteurs depuis le XIIe siècle. D'un côté Camelot, utopie chevaleresque, défaite par les conflits entre Arthur, Lancelot du Lac et Mordred, entre autres. De l'autre, la fabuleuse quête du Graal, entreprise par de nombreux chevaliers, dans laquelle beaucoup échouent (comme Lancelot) et de rares élus réussissent (son fils Galahad, notamment aidé de Perceval et de Bohort). Le cycle arthurien est, depuis quelques siècles, centré sur des thèmes du christianisme, tels que le péché, illustré par les actes des héros tour à tour vertueux ou malins, ou la quête de l'absolu, symbolisé par la relique suprême, le saint Graal. Les relations amoureuses, telles que celle de Lancelot et Guenièvre ou de Tristan et Iseut, sont les prémices de l'amour courtois[2]. Plus récemment, la tendance est d'établir le lien de ces légendes avec la mythologie celtique, surtout depuis le début du XXe siècle.

L’arthurianisme est la discipline qui étudie la littérature arthurienne.

Origines de la légende

La légende arthurienne a pour source primaire la matière de Bretagne qui met en scène les Celtes britanniques, originaires des îles Britanniques (dont une partie migre en Bretagne au cours du haut Moyen Âge). Cette composante est bien sûr particulièrement visible dans les productions galloises (Preiddeu Annwn, Culhwch ac Olwen etc.). Arthur y apparaît tout d’abord comme un guerrier et un chef de troupe, accédant ultérieurement au statut de roi à travers les efforts « patriotiques » des historiens (Annales Cambriae, Historia Brittonum, Historia regum Britanniae) pour mettre en valeur les Bretons. Presque tous les textes les plus anciens s'inspirent de l'Histoire des rois de Bretagne, récit pseudo-historique rédigé au milieu des années 1130 par Geoffroy de Monmouth[3].

Les écrivains francs et ceux issus de l'Empire Plantagenêt, notamment, ont considérablement modifié la matière originelle par des ajouts issus de leur propre imagination ou d'autres traditions (comme la tradition chrétienne, par exemple). L'apport principal de ces écrivains de langue française est l'accent mis sur les valeurs chevaleresques propres à la France du nord et les références à l'amour courtois propre à la France du sud (Aliénor d'Aquitaine avait sa cour à Poitiers). Cela a eu pour conséquence d'atténuer considérablement ses origines celtiques et bretonnes.

Thèmes celtiques et bretons

Thomas Green[4] distingue trois traitements du personnage d’Arthur dans les sources bretonnes : guerrier terrassant les menaces humaines et surnaturelles, figure folklorique au centre de légendes restées locales liées à la toponymie, chef d’une troupe comprenant peut-être d’anciens dieux celtes, doté d’une femme dont le nom la relie à l’Autre Monde où il se rend pour en rapporter des trésors[4],[5].

Plusieurs personnages du cycle arthurien apparaissent dans la littérature galloise comme des personnages caractéristiques de la société bretonne, chefs (Uther Pendragon, Yvain, Urien etc.) ou bardes (Merlin, plus tard renommé Merlin l'Enchanteur). D’autres ont une nature mythologique pré-chrétienne, comme la fée Morgane et la Dame du Lac, ou la femme d’Arthur portant un nom de fée. Morgane a été rapprochée de Modron qui, dans les Triades galloises, a comme elle Urien pour mari et Yvain pour fils. Uther Pendragon est, selon les Triades galloises, outre un chef de guerre, l’auteur d’enchantements.

Le thème du Graal, parallèlement à son interprétation chrétienne explicitée pour la première fois par Robert de Boron, rappelle aussi la quête du chaudron magique qui nourrit les héros ou ressuscite les guerriers morts au combat évoquée dans Preiddeu Annwn (le héros est ici Arthur) et dans la légende de Bran le Béni.

Selon Wace, le premier à la mentionner, la table ronde serait à l’origine un thème breton et pourrait selon certains[6] rappeler le cercle des guerriers autour du chef évoqué dans des mythes celtes.

Avalon, terre de félicité où est, selon Geoffroy de Monmouth, emmené Arthur après sa blessure à Camlan, a été rapproché d’Annwn ou de Caer Sidi.

Le thème du retour possible d’Arthur qui serait en dormance à Avalon ou sous un tumulus, mentionné pour la première fois par Guillaume de Malmesbury, peut être interprété comme une expression du patriotisme breton.

Le « test de décapitation » auquel se soumet Caradoc le Jeune dans Le Livre de Caradoc est un motif celtique présent dans Le Festin de Bricriu (Fled Bricrend). Le thème est repris dans Sire Gauvain et le Chevalier vert.

Le roman de Littleton et de Malcor

Dans leur roman De Scythie à Camelot[7], Covington Scott Littleton, professeur d'anthropologie à Los Angeles, et Linda Ann Malcor, docteur en folklore et mythologie, ont remis en cause l'origine celtique du cycle arthurien en imaginant une autre explication. Pour eux, le cœur de cet ensemble fut apporté entre le IIe et le Ve siècle par des cavaliers alains et sarmates. Ces peuples barbares, enrôlés dans les légions romaines, auraient répandu leurs récits mythologiques dans les régions où ils s'étaient installés, l'Angleterre et la Gaule principalement. Ces récits se nourriraient d'un terreau commun : l'ancienne Scythie (région de steppes au sud de la Russie et de l'Ukraine actuelles), région d'origine des descendants des Alains et des Sarmates.

La thèse de Littleton et de Malcor se fonde sur trois principaux arguments : La culture des Ossètes (qui vivent aujourd'hui dans le Caucase), les cousins contemporains des Alains, possède des récits qui ressembleraient aux aventures d'Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Il y est notamment raconté la saga du héros Batraz et de sa bande, les Narts. Dans cette histoire, il est, entre autres, question d'épée magique (Excalibur ?) et de coupe sacrée (le Graal ?). L'histoire des Sarmates et des Alains confirmerait leur rôle décisif dans la naissance du cycle arthurien. À partir du IIe siècle, ces peuples se sont installés, en tant que soldats de l'armée romaine, dans plusieurs régions de l'Empire Romain : le nord de l'Angleterre puis la Gaule. Or, ces régions ont vu ensuite naître la légende arthurienne. De plus, Sarmates et Alains auraient été en contact avec des événements ou des personnages inspirateurs de cette légende. Selon eux, des Sarmates d'Angleterre étaient commandés à la fin du IIe siècle par Lucius Artorius Castus, un officier romain qui serait le Arthur historique - cette interprétation de la carrière d'Artorius Castus n'est toutefois plus retenue par les spécialistes de l'histoire romaine[8]. D'autre part, les Alains ont participé au sac de Rome en 410 avec les Wisigoths d'Alaric et auraient dérobé, à cette occasion, des objets religieux chrétiens, point de départ à la légende du Graal.

Ces thèses n'ont cependant pas la valeur d'une étude scientifique et ne sont pas reprises par les philologues, les historiens et les spécialistes de la mythologie.

Auteurs

Auteurs du Moyen Âge (VIe siècle - XVIe siècle)

AuteurSiècleŒuvres
TaliesinVIe siècleLivre de Taliesin
NenniusIXe siècleHistoria Brittonum
Lifric de LlancarfanXIe siècleLa vie de Saint Cadog
Guillaume de MalmesburyXIIe siècleChronique des rois d’Angleterre
Geoffroy de MonmouthXIIe siècleHistoria regum Britanniae
Caradoc de LlangarfanXIIe siècleLa vie de Glidas
BéroulXIIe siècleTristan
Marie de FranceXIIe siècleLai de Yonec, Lai de Frêne, Lai de Lanval (...)
Chrétien de TroyesXIIe siècleÉrec et Énide, Cligès ou la Fausse Morte, Lancelot ou le Chevalier de la charrette, Yvain ou le Chevalier au lion, Perceval ou le Conte du Graal
Robert de BoronXIIe siècleLe Roman de l'histoire du Graal (Joseph d'Arimathie, Merlin et Perceval en prose)
Hartmann von AueXIIe siècleÉrec, Yvain
Thomas d'AngleterreXIIe siècleTristan et Iseut
Eilhart von ObergXIIe siècleTristrant
WaceXIIe siècleLe Roman de Brut, Le Roman de Rou
Wolfram von EschenbachXIIe siècleParzival
Raoul de HoudencXIIe siècleMéraugis de Portlesguez
Renaut de BeaujeuXIIe siècleLe Bel Inconnu
Païen de MaisièresXIIIe siècleLa Demoiselle à la mule
Rustichello de PiseXIIIe siècleGyron le courtois, Meliadus de Leonnoys
Ulrich von ZatzikhovenXIIIe siècleLanzelet
Wirnt von GrafenbergXIIIe siècleWigalois, le chevalier à la roue
Frère RobertXIIIe siècleLa Saga de Tristan et Iseut
ManessierXIIIe siècleTroisième continuation du conte du Graal
Guillaume Le ClercXIIIe siècleRoman de Fergus
LayamonXIIIe siècleBrut
Pearl PoetXIVe siècleSire Gauvain et le Chevalier vert
Jean FroissartXIVe siècleMéliador
Geoffrey ChaucerXIVe siècleLes Contes de Canterbury
Thomas MaloryXVe siècleLe Morte d'Arthur

Auteurs modernes (XVIe siècle - XXIe siècle)

AuteurSiècleŒuvres
Edmund SpenserXVIe siècleLa Reine des fées
Raphael HolinshedXVIe siècleLes Chroniques d'Angleterre, Écosse et Irlande
Michael DraytonXVIe siècle
Alfred TennysonXIXe siècleLa Dame de Shalott, Idylls of the King
René BarjavelXXe siècleL'Enchanteur
Michel RioXXe siècleMerlin, Morgane, Arthur
Jacques BoulengerXXe siècleLa légende du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde
Marion Zimmer BradleyXXe siècleLe Cycle d'Avalon
Nancy McKenzieXXe siècleGuenièvre
Boris VianXXe siècleLe Chevalier de neige
Guillaume ApollinaireXXe siècleL'Enchanteur pourrissant
Gillian BradshawXXe siècle
Bernard CornwellXXe siècleLe Roi de l'hiver
Harold FosterXXe sièclePrince Vaillant
Parke GodwinXXe siècleInvitation to Camelot
David JonesXXe siècle
Monty PythonXXe siècleSacré Graal
Guy Gavriel KayXXe siècleLa Tapisserie de Fionavar
Debra A. Kemp xxe siècle
AuteurSiècleŒuvres
Stephen R. LawheadXXe siècleLe Cycle de Pendragon
Covington Scott LittletonXXe siècleDe Scythie à Camelot
Linda Ann MalcorXXe siècleDe Scythie à Camelot
Jean MarkaleXXe siècleLe Cycle du Graal
Rosalind MilesXXe siècle
Jacques RoubaudXXe siècleGraal théâtre, Graal fiction
John SteinbeckXXe siècleLe Roi Arthur et ses preux chevaliers
Mary StewartXXe siècle
Julien GracqXXe siècleLe Roi pêcheur
Terence Hanbury WhiteXXe siècle
T. A. BarronXXe siècle
J. R. R. TolkienXXe siècleLa Chute d'Arthur
Terence Hanbury WhiteXXe siècleL'Épée dans la pierre
Jack WhyteXXe siècle
Charles WilliamsXXe siècle
Jean-Louis FetjaineXXe siècleLes Chroniques des elfes, Le Pas de Merlin
Michael MorpurgoXXe siècleLe Roi Arthur
Marc Cantin et Isabel XXIe siècle Merlin Zinzin (série de livres jeunesse - Flammarion/Père castor)
Alexandre AstierXXIe siècleKaamelott
Julian JonesXXIe siècleMerlin
Morgan O'Sullivan, Michael Hirst,Chris ChibnallXXIe siècleCamelot
Florence Launay XXIe siècle Le chant des sortilèges
Kiersten White XXIe siècle L'ascension de Camelot (trilogie)

Œuvres anonymes

ŒuvresSiècle
L'Âtre périlleuxXIIIe siècle
Blandin de CornouailleXIVe siècle
Le Chevalier à l'Épée
Le Chevalier au papegauXVe siècle
La Demoiselle à la muleXIIe siècle
Gliglois
Hunbaut
Le Livre de Caradoc
Cycle du Lancelot-GraalXIIIe siècle
Cycle Post-VulgateXIIIe siècle
Les Merveilles de RigomerXIIIe siècle
Perlesvaus ou le Haut Livre du GraalXIIIe siècle
Roman de JaufréXIIIe siècle

Personnages

L'entourage du Roi Arthur

  • Guenièvre : épouse d'Arthur, amante de Lancelot du Lac
  • Merlin : magicien ayant porté Arthur sur le trône de Bretagne
  • Mordred : fils incestueux de Morgane (ou Morgause selon les sources) et d'Arthur qu'il tuera
  • Morgane : magicienne et sœur d'Arthur, dont elle convoite la place
  • Uther Pendragon : père d'Arthur, roi légendaire de Bretagne
  • Viviane : dite La Dame du Lac, c'est elle qui offre Excalibur à Arthur
  • Ygraine ou Ygerne : mère d'Arthur, épouse du duc de Tintagel et amante involontaire d'Uther avec qui elle se mariera à la mort du duc
  • Margwase : c'est la mère de Mordred et la sœur d'Arthur

Les chevaliers de la Table ronde

Autres personnages

  • Annur : Puissante magicienne d'une contrée lointaine qui a tenté d'emprisonner le roi Arthur alors que celui-ci traversait ses bois enchantés. c'est l'une des premières aventures.Celui-ci, insouciant dans ses premières années de règne, voyageait seul sans ses chevaliers. Arthur perdit son épée lors d'un duel avec le chevalier noir gardien des terres d'Annur et il dut sa seule survie à l'intervention de Merlin. c'est aussi à ce moment là qu'il obtient Excalibur des main de la dame du lac, Nimue (ref du cycle breton).
  • Balin : le Chevalier aux Deux épées, victime du destin
  • Brangaine (en), suivante d'Iseut[9]
  • Brisène : magicienne, c'est elle qui découvre le destin exceptionnel de Galahad

Chronologie approximative

Lieux mentionnés dans le cycle arthurien

  • Aclud : ville d'ÉcosseHoël trouve refuge pendant la guerre contre Colgrin.
  • Avalon : île légendaire où a résidé la fée Morgane et où Merlin emmène Arthur après sa blessure mortelle lors de la bataille de Camlan, où, selon certaines croyances, il serait en "dormition", c'est-à-dire qu'il ne serait pas mort mais prêt à revenir délivrer le peuple breton de ses adversaires dans un futur indéfini.
  • Bade : capitale du royaume de Gorre. C'est là que Méléagant retient Guenièvre prisonnière avant qu'elle ne soit délivrée par Lancelot.
  • Benoic : pays du roi Ban et pays de naissance de Lancelot.
  • Brandigan : château du roi Evrain. Il abrite le verger de La Joie de la Cour.
  • Forêt de Brocéliande : forêt légendaire attachée aux figures de Merlin, Viviane et Yvain. La forêt de Paimpont, en Bretagne continentale, serait les restes de cette forêt.
  • Camelot, ou Camaloth : siège de la cour du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde, capitale du royaume d'Arthur (n'apparaît pas dans les sources anciennes). Beaucoup de sites et de villes actuelles sont associés à cette cité légendaire. Parmi ces sites on compte Camaret en Bretagne (qui en langue bretonne se nomme Kameled) ou encore la colonie romaine fortifiée Viroconium (située à l'ouest de l'Angleterre). Pourtant, le principal lieu généralement retenu est le site de Cadbury Hill, un oppidum localisé dans le Somerset soit dans le sud-ouest de l'Angleterre. Fouillé dans les années 60, diverses fortifications ainsi que des aménagements d'habitat et des artefacts datant du Ve – VIe siècle ont été mis au jour sur le site. Ce lieu devait être dirigé par un personnage de grande importance capable d'avoir une emprise sur tout le territoire. Dès lors, on pourrait penser au roi Arthur et associer Cadbury Hill à Camelot mais aucune preuve concrète ne permet de confirmer cette hypothèse. Par ailleurs, Cadbury aurait pour signification « Fort Cado » si l'on prend on compte l'étymologie du terme. Or, d'après des sources historiques et généalogiques, Cado était un prince armoricain et aurait eu une emprise sur le territoire aux alentours du VIe siècle.[10].
  • Campercorentin : lieu où Arthur tient sa cour (ses environs sont réputés pour de nombreuses aventures arthuriennes).
  • Camlann : lieu de la dernière bataille d'Arthur où il se fait tuer par son fils Mordred.
  • Caradigan : résidence d'Arthur. C'est là qu'Érec annonce son mariage avec Énide à la cour.
  • Carahes : lieu d'une bataille majeure et d'un mariage célèbre dans les Tristan et certains manuscrits arthuriens.
  • Carduel : ville où Arthur siège régulièrement.
  • Carleon : deuxième ville du royaume d'Arthur après Camelot. Il y réunissait souvent sa cour.
  • Carmélide : patrie du roi Léodagan et de la reine Guenièvre.
  • Carrant : ville où Érec et Énide vivent leur parfait amour. Résidence du roi Lac.
  • Corbenic : royaume de Pelleas où est gardé le Graal.
  • Gaunes : région continentale où régnait le seigneur Bohort et où naquirent ses fils Lionel et Bohort.
  • Glastonbury : abbaye tardivement identifiée à Avalon. Selon la légende de ce site, des moines auraient trouvé en 1191 dans un cimetière de l'abbaye, une sépulture contenant deux squelettes que l'on aurait identifié comme étant ceux du roi Arthur et de la reine Guenièvre. Une croix en plomb accompagnait la sépulture et aurait porté cette inscription « HIC JACET SEPVLTVS INCLVTVS REX ARTVRIUS IN INSVLA AVALONIA » que l'on pourrait traduire par « Ci-gît le fameux roi Arthur enterré sur l'île d'Avalon ». Encore une fois, il est difficile d’affirmer si ce « fameux roi Arthur » est celui de la légende d'autant plus que ce fait aurait peut été une histoire inventée par les moines de l'abbaye afin d'attirer des pèlerins et des fonds monétaires pour reconstruire l'Abbaye[10]. Quant à la croix, il n'en reste aucune trace hormis un relevé tardif effectué par William Camden et dont l'authenticité reste douteuse : après avoir été analysées par les chercheurs, les inscriptions de la croix du relevé ne semblent pas avoir été dessinées avec un style du Ve ou VIe siècle mais plutôt du Xe siècle[11].
  • Gorre : royaume maudit où ceux qui y entrent ne ressortent jamais. Lancelot arrivera à déjouer l'enchantement et à libérer ses habitants. Il est accessible uniquement par deux endroits : le Pont-sous-les-eaux et le Pont-de-l'épée.
  • Joyeuse Garde : château conquis par Lancelot et lieu où le héros est enterré.
  • Le Lac : Pays de la Dame du Lac (Viviane) et château où Lancelot passe sa jeunesse.
  • Logres : royaume du roi Arthur. Le nom fait référence aux géants qui y vivaient avant la venue d'Arthur, qui les a vaincus et chassés.
  • Northomberlande (à ne pas confondre avec le Northumberland) : pays où se réfugient Merlin et son disciple Blaise.
  • Orcanie : royaume de Lot.
  • Outre Gales : royaume du roi Lac.
  • Sarras : ville de Palestine où se déroule la liturgie du Graal.
  • Silchester : ville où fut couronné Arthur, d'après Wace.
  • Tintagel : château du duc de Cornouailles Gorlois et du roi Marc'h, réputé imprenable. Lieu de naissance d'Arthur. Le site existe bel et bien en Cornouailles, au sud-ouest de l'Angleterre. Entre 1990 et 1999, des fouilles archéologiques dirigées par le professeur Christopher Morris ont été entreprises sur le site afin de mieux comprendre sa nature et son rôle durant Haut Moyen-Âge. En 1998, un découverte exceptionnelle est faite à Tintagel : un fragment d'ardoise daté du VIe siècle et mentionnant un certain « Artognov » est mise au jour[10]. L'inscription latine complète révèle : « PATER COLIAVIFICIT ARTOGNOV » que l'on peut traduire par « Artognou, père d'un descendant de Coll, a fait (bâtir ceci) ». Dès lors, le mystère plane sur ce personnage nommé Artognou (dont le nom se rapproche phonétiquement à Arthur) mais rien ne prouve qu'il s'agit du légendaire roi Arthur[12].
  • Veralemen : résidence d'Octa. Il s'y fera tuer avec Ossa par Lot d'Orcanie.

Objets légendaires

Notes et références

  1. L'article « Armorique au Haut Moyen Âge » tente, rétrospectivement à ce terreau légendaire, d'identifier les faits historiques des gestes surajoutées.
  2. L'amour courtois, illustré par l'incontournable Roméo et Juliette de William Shakespeare.
  3. Mark Adderley et Alban Gautier, Les origines de la légende arthurienne : six théories, Médiévales, 59, automne 2010, mis en ligne le 20 mars 2013, consulté le 22 octobre 2020
  4. Thomas Green (2007b) Concepts of Arthur, Stroud: Tempus, (ISBN 978-0752444611) pp 45-176 .
  5. Concernant le lien de Guenièvre et des possessions d’Arthur avec l’Autre Monde, voir aussi P. K. Ford (1983) On the Significance of some Arthurian Names in Welsh, "Bulletin of the Board of Celtic Studies" (30): 268–73.
  6. William W. Kibler (1991) "Round Table." In Lacy, Norris J. (Ed.), The New Arthurian Encyclopaedia, p. 391. New York: Garland. (ISBN 0-8240-4377-4).
  7. C. Scott Littleton, Linda A. Malcor, From Scythia to Camelot, New York-Oxon, 1994 (rééd. 2000).
  8. X. Loriot, "Un mythe historiographique : l'expédition d'Artorius Castus contre les Armoricains", Bulletin de la société Nationale des Antiquaires de France, 1997.
  9. « "Tristan et Isolde" de Richard Wagner », sur francemusique.fr, (consulté le ).
  10. « archéologie «La Légende Arthurienne La Légende Arthurienne » (consulté le )
  11. « BnF - La légende du roi Arthur », sur expositions.bnf.fr (consulté le )
  12. « Une pierre portant le nom du roi Arthur a été découverte en Cornouailles », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

Recueils

  • Le Graal et la Table Ronde. 'Perceval le Gallois ou le Conte du Graal', par Chrétien de Troyes. 'Perlesvaus, le Haut Livre du Graal'. 'Merlin et Arthur : le Graal et le Royaume', attribué à Robert de Boron. 'Le Livre de Caradoc'. 'Le Chevalier à l'épée'. 'Hunbaut'. 'La Demoiselle à la mûle', attribué à Païen de Masières. 'L'Âtre périlleux'. 'Gliglois'. 'Méraugis de Portlesguez', par Raoul de Houdenc. 'Le Roman de Jaufré'. 'Blandin de Cornouaille'. 'Les Merveilles de Rigomer'. 'Méliador', par Jean Froissard. 'Le Chevalier au Papegau'., Édition établie sous la direction de Danielle Régnier-Bohler, Robert Laffont, collection "Bouquins", 1280 p.

Études

  • Aurell, Martin, La Légende du roi Arthur (550-1250), Paris, Perrin, 2007.
  • Acher-Ferlampin, Christine, et D. Quérel, Merlin, Paris, Ellipses, 2000.
  • Bertin Georges, La quête du Saint Graal et l'Imaginaire, préface de Gilbert Durand, Condé sur Noireau, Corlet, 1998.
  • Bezzola, Reto, Les Origines et la formation de la littérature courtoise en Occident (500-1200), Paris, Champion, 1944-1963, Slatkine Reprints, Genève.
  • William Blanc, Le roi Arthur, un mythe contemporain : De Chrétien de Troyes à Kaamelott en passant par les Monthy Python, Paris, Libertalia, coll. « Ceux d'en bas », , 574 p. (ISBN 9782918059851)
  • Bruce, James Douglas, The evolution of Arthurian romance from the beginnings down to the year 1300, Gloucester Mass., Peter Smith, 1958, 495 pages.
  • Frappier, Jean, Chrétien de Troyes et le mythe du Graal, Paris, SEDES, 1968.
  • Jung, Emma et Marie-Louise von Franz, La légende du Graal, trad. par Marc Hagenburger et Anne Berthoud, Paris, Albin Michel, 1980, 397 pages.
  • Kahn , « Littérature et alchimie au Moyen Âge : de quelques textes alchimiques attribués à Arthur et Merlin », Le Crise dell’Alchimia / The Crisis of Alchemy (actes du colloque de Lausanne, 8-), dans Micrologus, 3 (1995), p. 227-262.
  • Köhler, Erich, L’Aventure chevaleresque. Idéal et réalité dans le roman courtois, Paris, Gallimard, 1974.
  • Leupin, Alexandre, Le Graal et la littérature, Lausanne, L’Âge d’homme, 1982, 222 pages.
  • Markale, Jean, Le roi Arthur et la société celtique, Paris, Payot, 1983, 431 pages.
  • Marx, Jean, Nouvelles recherches sur la littérature arthurienne, Paris, Klincksieck, 1965, 320 pages.
  • Peron, Goulven, Dictionnaire des lieux arthuriens, Ar strobineller, 80 pages.
  • Pickford, Cedric E., L’Évolution du roman arthurien en prose vers la fin du Moyen Âge d’après le manuscrit 112 fr. de la BN, Paris, Nizet, 1960.
  • « De la tête de Bran à l'hostie du Graal », in Arthurian Tapestry. Essays in Memory of Lewis Thorpe, ed. Kenneth Varty (Glasgow 1981) 275-286
  • « À propos de deux hypothèses de R.S. Loomis : éléments pour une solution de l’énigme de Graal », Bulletin bibliographique de la Société internationale arthurienne 34 (1982) 207-221
  • « Recherches sur les origines indo-européennes et ésotériques de la légende du Graal », Cahiers de civilisation médiévale Xe – XIIe siècles 30 (1987) 45-63

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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