Jeanne d'Arc (film, 1999)
Jeanne d'Arc ou La Messagère : L'Histoire de Jeanne d'Arc au Québec est un film historique franco-tchèque écrit et réalisé par Luc Besson, sorti en 1999.
Pour les articles homonymes, voir Jeanne d'Arc (homonymie).
Titre québécois | La Messagère : L'Histoire de Jeanne d'Arc |
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Réalisation | Luc Besson |
Scénario |
Luc Besson Andrew Birkin |
Musique | Éric Serra |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Columbia Pictures Gaumont Leeloo Productions |
Pays d’origine |
France République tchèque |
Genre | Historique |
Durée | 158 minutes |
Sortie | 1999 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
La jeune Jeanne d'Arc est une enfant pieuse, dévote, aimée et heureuse dans le petit village de Domrémy du duché de Lorraine jusqu'à ce qu'un détachement de soldats anglais pille, massacre et brûle le village et les villageois. La sœur adorée de Jeanne la cache dans un placard et lui fait un rempart de son corps. Jeanne est alors le témoin horrifié, tétanisé, impuissant et traumatisé à vie du massacre de cette sœur qu'elle adore, éventrée d'un coup d'épée puis violée contre la porte du placard par un soldat anglais aviné sous le regard de ses complices attablés. Un dégoût viscéral des Anglais s'installe alors dans son âme. Elle peine à donner un sens et à faire la part des choses entre cette épreuve traumatisante, son imagination fertile, sa conscience, ses discours intérieurs, ses pulsions de vengeance, son amour de Dieu et des hommes, les messages de la Bible et ses visions. Tout la convainc que Dieu la charge de chasser les Anglais hors de France et de faire sacrer le dauphin Charles VII roi de France en la cathédrale de Reims.
Sa détermination communicative suffit à galvaniser les armées et les seigneurs vassaux du roi de France et à bouter les Anglais hors de France. La maison capétienne de Valois profite de la notoriété de Jeanne d'Arc pour légitimer de façon divine le sacre du dauphin Charles VII, unifier la France et se débarrasser des Anglais, avant d'abandonner cette héroïne devenue embarrassante. Elle sera laissée aux Bourguignons qui la jugeront hérétique puis qui la vendront aux Anglais.
Commence alors le procès. Jeanne d’Arc est seule et doute sur certains épisodes de sa vie : sont-ils des coïncidences hasardeuses qu'elle a confondues avec des signes de Dieu ? Les Anglais la brûlent vive le en la place publique du Vieux-Marché à Rouen.
Fiche technique
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- Titre original français : Jeanne d'Arc
- Titre international : Joan of Arc
- Titre américain : The Messenger: The Story of Joan of Arc
- Titre québécois : La Messagère : L'Histoire de Jeanne d'Arc[1]
- Réalisation : Luc Besson
- Scénario : Luc Besson et Andrew Birkin
- Musique : Éric Serra
- Décors : Hugues Tissandier
- Costumes : Catherine Leterrier
- Effets visuels numérique : Duboi (Paris)
- Coiffeur : Fabio Campora
- Photographie : Thierry Arbogast
- Montage : Sylvie Landra
- Production : Patrice Ledoux
- Sociétés de production : Gaumont, EuropaCorp (sous le nom Leeloo Productions), Okko Productions
- Société de distribution : Gaumont Buena Vista International (France)
- Budget : 390 000 000 de francs[2]
- Pays d'origine : France et République tchèque
- Langues originales : anglais et latin
- Genre : historique
- Dates de sortie[1] :
- États-Unis : (avant-première) ; (sortie nationale)
- Belgique, France, Suisse romande :
- Classification[3] :
- États-Unis : R - Restricted
- France : tous publics
- Québec : interdit aux moins de 15 ans en salles (puis aux moins de 18 ans en 2020)
- Royaume-Uni : interdit aux moins de 16 ans en salles (puis aux moins de 13 ans)
Distribution
- Milla Jovovich (VF : Barbara Kelsch) : Jeanne d'Arc
- Dustin Hoffman (VF : Féodor Atkine) : la conscience de Jeanne d'Arc
- Faye Dunaway (VF : Martine Chevallier) : Yolande d'Aragon
- John Malkovich (VF : Aurélien Recoing) : Charles VII de France
- Tchéky Karyo (VF : lui-même) : Jean de Dunois
- Vincent Cassel (VF : lui-même) : Gilles de Rais
- Pascal Greggory (VF : lui-même) : le duc d'Alençon
- Desmond Harrington (VF : Rémi Bichet) : Jean d'Aulon
- Richard Ridings (VF : Étienne Chicot) : La Hire
- Tara Römer (VF : lui-même) : Gamaches
- Tonio Descanvelle (VF : lui-même) : Xaintrailles
- Vincent Regan (VF : Éric Herson-Macarel) : Buck
- Toby Jones : un juge anglais
- Gérard Krawczyk : un père au couronnement
- Timothy West (VF : Roger Planchon) : Pierre Cauchon
- Jane Valentine (VF :Jeanne Lorach) : Jeanne, enfant
- Joanne Greenwood : Catherine
- Gina McKee : la duchesse de Bedford
- Bruce Byron : le père de Jeanne
- Framboise Gommendy : la mère de Jeanne
- Christian Erickson : La Trémoille
- Michael Jenn (VF : Thibault de Montalembert) : Philippe le Bon, le duc de Bourgogne
- David Bailie : un juge anglais
- David Barber : un juge anglais
- Timothy Bateson : un juge anglais
- Dominic Borrelli : un juge anglais
- Philip Philmar : un juge anglais
- Richard Leaf : la conscience jeune
- Philippe du Janerand : Dijon
- Olivier Rabourdin : Richemont
- Andrew Birkin : John Talbot
- Paul Brooke : le prêtre de Domremy
- David Gant : le duc de Bedford
- R. Causson : doublure
- Tony D'Amario : le maire de Compiègne
- Joe Sheridan : canon
- Jacques Herlin : le prêtre d'Orléans
- Joseph Malerba : un garde de Beaurevoir
- Vincent Tulli : un médecin d'Orléans
- Jean-Pierre Gos : Laxart
- Mélanie Page : une fille dans le bain
- Julie-Anne Roth : une fille dans le bain
Production
Genèse et développement
Le projet est initialement développé par la réalisatrice Kathryn Bigelow, qui menait des recherches depuis des années et travaillait sur un scénario avec Jay Cocks. Le film avait alors pour titre Company of Angels. Luc Besson s'était associé au projet en tant que producteur exécutif, et avait droit de regard quant au casting du rôle principal. C'est au terme d'un conflit à ce sujet que Besson, qui souhaitait imposer Milla Jovovich pour jouer Jeanne, reprit le projet et le scénario à son compte pour réaliser son propre film. Bigelow intenta un procès contre Besson, et l'affaire se résolut à l'amiable[4].
Comme ses trois précédents films, Luc Besson choisit de faire de l'anglais la langue principale de son film car selon lui « en 1431, Paris est sous domination anglaise depuis 80 ans, les Parisiens parlaient anglais depuis trois générations, comme la moitié de la France. Quant à Jeanne, elle parle un patois lorrain. Donc, sur ce film précisément, je trouve que la bataille de la langue est une absurdité totale. Ce qui est important, c'est qu'on puisse comprendre le film et comprendre son émotion, sa force[5]. »
Distribution des rôles
Luc Besson retrouve Milla Jovovich, sa compagne de l'époque, qu'il avait dirigée dans son film précédent Le Cinquième Élément. Quant à Tchéky Karyo, il avait déjà tourné dans Nikita, sorti en 1990.
Tournage
Le tournage a eu lieu entre la Dordogne, Sées dans l'Orne et la République tchèque (Bruntál, Egra et son château, Razova, Žebrák, Točník, château de Pernštejn, Kutná Hora et notamment son église Sainte-Barbe de Kutná Hora, Křivoklát)[6],[7]. Après la première semaine, un cascadeur tchèque mourut lors d'un accident sur le plateau, ce qui affecta grandement l'ambiance du tournage[4].
Le château de Beynac en Dordogne a servi, en partie, de décor pour ce film. La scène du couronnement du roi de France à la cathédrale Notre-Dame de Reims a été tournée dans la cathédrale Notre-Dame de Sées dans l'Orne. Dans l'Orne, l'équipe tourne également à La Trinité-des-Laitiers (notamment dans la propre propriété de Luc Besson), à Gacé ou encore à Cisai-Saint-Aubin[8].
Jan Kounen et Mathieu Kassovitz, partenaires de Luc Besson sur la société B12K, ont assisté au tournage du film et ont contribué au tournage des scènes de bataille[5] et quelques plans à l'intérieur de la cathédrale lors du sacre.
- Abords du lac artificiel de Slezská Harta
- Château de Žebrák
- Château de Točník
- Château de Křivoklát
- Le château de Luc Besson à La Trinité-des-Laitiers
Musique
Original Motion Picture Soundtrack
Sortie | |
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Durée | 64:15[9] |
Genre | musique de film |
Compositeur | Éric Serra |
Label | Sony Music Entertainment |
Critique |
Albums de Éric Serra
La musique du film est composée par Éric Serra, qui signe ici sa 8e collaboration avec Luc Besson, après L'Avant-dernier (1981), Le Dernier Combat (1983), Subway (1985), Le Grand Bleu (1988), Nikita (1990), Atlantis (1991), Léon (1994) et Le Cinquième Élément (1997). La plupart des titres sont interprétés par l'Orchestre symphonique de Londres et Metro Voices.
Accueil
Accueil critique
En France, le film totalise une note moyenne 3,7/5 pour 15 critiques de presse recensées[10]. Côté critique positive, Gwen Douguet écrit dans Le Figaroscope que Luc Besson « s'est amusé à jouer avec l'Histoire, sans trop la brusquer, l'a filmée avec un regard affuté, avec perspicacité, souvent maestria. Gonflé Luc ! Talentueux aussi »[10]. La critique du Parisien souligne la « beauté fascinante de Milla Jovovich » en précisant que « la Jeanne d'Arc de Luc Besson ne manque ni de vérité, ni d'aplomb, ni de modernité »[10]. Didier Péron de Libération pense que c'est un « film étrangement perspicace sur le désir déçu dans son excès »[10]. Dans Première, Jean-Yves Katelan trouve que « Besson paraît ici plus mûr », alors que L'Obs souligne une « mise en scène énergique »[10].
Du côté des critiques françaises négatives, on retrouve celle du site Chronic'art, dans laquelle on peut notamment lire « Même s'il tente de pomper Braveheart de Mel Gibson, Besson ne fait rien d'autre que du Disney »[10]. Sur Fluctuat.net, Jonathan Lecarpentier pense que Luc Besson « est passé complètement à côté de son sujet qui semblait pourtant (au vu de la dernière partie) prometteur »[10]. Selon Le Figaro, le film met en scène « une Jeanne excitée, narcissique (Milla Jovovich), des créatures de l’au-delà sorties d’une mauvaise BD fantastique, des acteurs grotesques (palme de la stupidité pour Malkovich en Charles VII), une esthétique de jeu vidéo. Toujours dans l’artificiel, le film est un contresens absolu. Et un film de Luc Besson indigeste. » Dans Télérama, on peut notamment lire « Luc Besson a bien le droit de filmer Jeanne telle qu’il la voit. Le seul problème, mais de taille, c’est que sa vision est opaque. Et un peu simplette, quand elle s’éclaircit. En gros, c’est une hystérique[11]. »
Distinctions
Source : Internet Movie Database[16]
Récompenses
- César 2000 : meilleurs costumes pour Catherine Leterrier et meilleur son pour Vincent Tulli, François Groult et Bruno Tarrière
- Lumières 2000 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Luc Besson
- Motion Picture Sound Editors 2000 : Golden Reel Award du meilleur montage son d'un film étranger
Nominations
- Golden Trailer Awards 1999 : bande annonce la plus originale
- César 2000 : meilleur film, meilleure photographie pour Thierry Arbogast, meilleur réalisateur pour Luc Besson, meilleur montage pour Sylvie Landra, meilleure musique pour Éric Serra et meilleurs décors pour Hugues Tissandier
- Las Vegas Film Critics Society 2000 : meilleurs décors pour Hugues Tissandier et meilleurs costumes pour Catherine Leterrier
- Razzie Awards 2000 : pire actrice pour Milla Jovovich
Notes et références
- (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
- (en) Business sur l’Internet Movie Database
- (en) Parents Guide sur l’Internet Movie Database
- Michel Holtz, « Les grands bleus », Libération, (lire en ligne, consulté le )
- « Secrets de tournage », sur AlloCiné (consulté le ).
- (en) Lieux de tournage sur l’Internet Movie Database
- Lieux de tournage - Lieuxtournage.fr
- « 20 ans après, le film "Jeanne d'Arc" de Luc Besson sera projeté au Tahiti à Gacé », sur Actu.fr, (consulté le )
- (en) « Eric Serra - Joan of Arc (Original Motion Picture Soundtrack) », sur AllMusic.com (consulté le ).
- « Critiques presse Jeanne d'Arc », sur AlloCiné (consulté le ).
- « « Jeanne d’Arc », une vision personnelle signée Luc Besson », sur Edith Magazine (consulté le )
- (en) « The Messenger: The Story of Joan of Arc », sur Box Office Mojo (consulté le ).
- (en) « The Messenger: The Story of Joan of Arc - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le ).
- « Box-office Jeanne d'Arc », sur JP's box-office (consulté le ).
- « Box-office Jeanne d'Arc - en France », sur JP's box-office (consulté le ).
- (en) Awards sur l’Internet Movie Database
Voir aussi
Bibliographie
- Luc Besson, L'histoire de Jeanne d'Arc, Neuilly, Intervista, coll. « Aventure et découverte d'un film », , 225 p. (ISBN 2-910753-08-5).
- Olivier Bouzy, « Le cinéaste et son public, Jeanne d'Arc et l'historien », Bulletin de l'association des amis du Centre Jeanne d'Arc, Orléans, Centre Jeanne d'Arc, no 23, , p. 3-27.
- Olivier Bouzy, « Filmographie », dans Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d'Arc. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1214 p. (ISBN 978-2-221-10929-8), p. 1153-1165.
- (en) Brett Bowles, « Luc Besson's The Messenger (1999) : Remaking Joan of Arc for the New Millenium », dans Leen Engelen et Roel Vande Winkel (dir.), Perspectives on European Film and History, Gand, Academia Press, coll. « Film & Tv Studies », , VI-294 p. (ISBN 978-90-382-1082-7), p. 53-73.
- Hervé Dumont, Jeanne d'Arc, de l'histoire à l'écran : cinéma & télévision, Paris / Lausanne, Favre / Cinémathèque suisse, , 173 p. (ISBN 978-2-8289-1270-3).
- Françoise Michaud-Fréjaville, « Cinéma, histoire : autour du thème "johannique" », Cahiers de recherches médiévales, Orléans / Paris, CEMO / Honoré Champion, no 12 « Une ville, une destinée : Orléans et Jeanne d'Arc. En hommage à Françoise Michaud-Fréjaville », , p. 285-300 (lire en ligne).
- (en) Nickolas Haydock, « Shooting the Messenger : Luc Besson at War with Joan of Arc », Exemplaria, vol. 19, no 2 « Movie Medievalism », , p. 243-269 (DOI 10.1179/175330707X212859).
Articles connexes
- Œuvres cinématographiques inspirées par Jeanne d'Arc.
- Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette avec Sandrine Bonnaire.
- Procès de Jeanne d'Arc (1962) de Robert Bresson dont les dialogues sont fidèlement retranscrits des minutes du procès de 1431.
- Joan of Arc (1999), téléfilm réalisé par Christian Duguay avec Leelee Sobieski, Jacqueline Bisset et Powers Boothe.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) Internet Movie Database
- (en) Metacritic
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- (en) Site du film
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