Jean-Marie Périer

Jean-Marie Pillu, dit Jean-Marie Périer, est un photographe français, né le à Neuilly-sur-Seine, célèbre entre autres pour sa collaboration à Salut les copains.

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Biographie

Il est le fils de l'acteur François Périer (1919-2002) qui l'a reconnu officiellement à sa naissance, son père biologique étant le musicien et chanteur Henri Salvador (1917-2008). Sa mère, l'actrice Jacqueline Porel (1918-2012), est la petite-fille de la comédienne Réjane (1856-1920). Il est le frère du cinéaste Jean-Pierre Périer[1] (1943-1966) et de la journaliste Anne-Marie Périer-Sardou, et le demi-frère de l'acteur Marc Porel (1949-1983). Il est père de trois enfants : Arthur Pillu-Périer (animateur radiophonique[2]), Paul Périer et Lola Pillu-Périer.

Jean-Marie Périer est conçu lors de la liaison entre Jacqueline Porel et Henri Salvador. Salvador part ensuite en 1939 sous les drapeaux et Jacqueline Porel se lie avec François Périer dont elle devient la compagne, ignorant qu'elle est enceinte de son précédent amant. À la naissance de Jean-Marie, le couple découvre qu'il s'agit du fils de Salvador ; François Périer reconnaît cependant l'enfant et l'élève comme son fils. François Périer et Jacqueline Porel se marient en 1941. En 1947, Henri Salvador découvre l'existence de son fils naturel et prend contact avec François Périer, qui lui demande alors de ne pas s'approcher de l'enfant[3].

Ce n'est qu'à l'âge de seize ans que Jean-Marie Périer découvre l'histoire de sa filiation. Il raconte à ce sujet : « Quand j'en ai parlé à mon père [François Périer], il avait oublié. Et s'est effondré en larmes. » Ce n'est que bien plus tard que Jean-Marie Périer rencontre son père biologique avec qui il noue des relations amicales[4],[5].

Photographe

En 1956, Jean-Marie Périer est engagé comme assistant du photographe Daniel Filipacchi pour les magazines Marie-Claire, Paris Match, Télé 7 jours et Jazz magazine.

Passionné de jazz, Filipacchi anime avec son ami Frank Ténot l’émission Pour ceux qui aiment le jazz sur Europe n°1. Tous deux dirigent la revue Jazz magazine. En , ils lancent Salut les copains, une autre émission radiophonique, destinée cette fois aux adolescents.

« Depuis ma plus tendre enfance la musique était ma seule passion. […] Moi qui avais arrêté le piano pour ressembler à mon père, je me retrouvais avec « l’oncle Dan » qui n’était que musique[6]. »

Ainsi, Miles Davis, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie seront les premiers artistes qui poseront devant l’objectif de Jean-Marie Périer.

Après 28 mois de service militaire en Algérie, Daniel Filipacchi l’engage en 1962 dans l’équipe du nouveau mensuel Salut les copains — créé à la suite du succès de l’émission éponyme (en paraîtra aussi l’équivalent féminin, Mademoiselle Âge Tendre).

Son style, dénué de réalisme, laisse libre cours à son imagination en mettant en scène les jeunes chanteurs populaires des années « yéyé », dont Françoise Hardy avec qui il se lie. Il réalise notamment une photo regroupant quarante-six des vedettes de ce mouvement.

Trente ans plus tard, ses clichés, devenus emblématiques des années 1960, font l’objet de plusieurs expositions en France et à l’étranger. Exposés pour la 1re fois à la Mairie de Paris en 2001, ils attirent 150 000 visiteurs.

Lors de ventes aux enchères, certains tirages atteignent des sommes appréciables[7].

« Pendant trente ans elles ont été méprisées par l'intelligentsia de la photographie. C'était trop populaire. Ce sont les mêmes aujourd'hui qui me disent que c'est de l'art. Moi je pense que ça n'est pas de l'art, c'est du spectacle. Je refuse de prendre la posture artistique[8]. »

Cinéaste

En 1974, il arrête la photographie pour se tourner vers le cinéma. Il réalise notamment deux œuvres de fiction : Antoine et Sébastien en 1974 avec François Périer et Jacques Dutronc, qui fait là ses premiers pas de comédien, et Sale rêveur en 1978, de nouveau avec Dutronc et Léa Massari.

Il réalise également Téléphone public, un documentaire de référence sur le groupe de rock français Téléphone suivi pendant leurs tournées de 1979.

Attiré par les États-Unis, Jean-Marie Périer part y travailler en avec dans ses bagages quelques réalisations de films publicitaires comme sésame — Il avait fait ses premières armes en 1968 pour la boisson Canada Dry. En Amérique, il en réalisera plusieurs centaines d’autres[9]. Six ans après, se partageant entre New York et Paris, il réalise 3 clips contre la drogue : « La Drogue, c’est de la merde », en 1986 puis en avec l’aide de Michel Platini, enfin en 1990, avec l’acteur portoricain Benicio del Toro.
Sa sœur Anne-Marie, rédactrice en chef de l’hebdomadaire féminin Elle, lui propose de revenir à la photographie. Les chanteurs sont remplacés par les couturiers et les mannequins. Il travaille également pour Paris Match et Le Figaro Magazine.

Sont passés devant son objectif (liste non exhaustive) : Les Beatles, les Rolling Stones, Bob Dylan, Marianne Faithfull, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Eddy Mitchell, Dick Rivers, Sheila, Dani, Étienne Daho, Benjamin Siksou, Michel Berger, France Gall, Claude François, Mylène Farmer, Michel Sardou, Ophélie Winter, Bertrand Delanoë, Íngrid Betancourt, Carla Bruni, Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier, Valérie Lemercier, Thierry Mugler, Claudia Schiffer, Karl Lagerfeld, Hélène Grimaud

À l’aube des années 2000, il se décide à publier des ouvrages regroupant ses photographies (Mes années 1960, Flash) ou relatant sa vie (Enfant gâté, Le Temps d'apprendre à vivre…). Dans Enfant gâté, paru en 2001, il révèle notamment la vérité sur sa filiation. Après la parution du livre, Henri Salvador rompt toute relation avec Jean-Marie Périer. Ce dernier commente en 2008 : « Il m'ignore et dit de moi des choses désagréables dans les médias. C'est une histoire triste. Tant pis pour lui, il passe à côté de mes enfants »[4],[5].

En 2008, le documentaire Flashback sur Jean-Marie Périer, retrace toute sa carrière et dévoile des documents rares et inédits de sa vie privée et de sa vie professionnelle.

Il vit à Villeneuve (Aveyron), où se trouve la Maison de la photographie, qui abrite près de 200 de ses clichés ainsi qu’une collection d’anciens appareils photos.

Réalisations

Cinéma

Télévision

Expositions

  • 2017 : Jean-Marie Périer, couturier de la photographie française, Centre de la photographie Frères Lumière, Moscou
  • 2017 : Musée Toulouse-Lautrec, Albi (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
  • 2017 : Archives et Bibliothèque Départementales Gaston Defferre, Marseille (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
  • 2016 : Vichy (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
  • 2015 : Galerie Pompidou, Anglet (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
  • 2014 : Rolling Stones revealed, Paris, Galerie Photo12[19]
  • 2014 : Bourbon-Lancy
  • 2013 : Rock'n Roll, Paris, Galerie Polka
  • 2013 : Le Bazacle à Toulouse (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
  • 2013 : Pour ceux qui aiment le Jazz, Paris, Galerie Photo12[20]
  • 2012 : Abbaye des Capucins à Montauban (organisé par Delphine Charon de Label Expositions)
  • 2012 : Portraits de mode, Bangkok, ZEN Department Store (organisé par la Galerie Polka)
  • 2011 : Françoise, Galerie Photo12, Paris[21]
  • 2011 : Château l’Hospitalet à Narbonne
  • 2010 : Sixties, Galerie Pierre Mahaux, Mégève
  • 2010 : Fashion, Galerie Polka, Los Angeles
  • 2010 : Fashion, Galerie Polka, Paris
  • 2010 : Autour du Pop, Galeries VIPs, Rotterdam & Amsterdam
  • 2009 : Le Cercle de Wallonie à Namur
  • 2009 : Who Shot Rock’n Roll, Brooklyn Museum, New York
  • 2009 : Scopitone, les années de légende, Paris, Galerie Photo12
  • 2009 : Backstage Pass, Portland Museum, Portland
  • 2008 : Yves Saint-Laurent, Fine Art Museum of San Francisco, San Francisco
  • 2008 : La Cinquième galerie, Paris
  • 2007 : Young galerie, Bruxelles
  • 2006 : Snap Gallery, Birmingham
  • 2005 : Rétrospective au couvent des Minimes, Perpignan
  • 2003 : Le Manège, Festival international de Moscou, Moscou
  • 2002 : Hôtel de ville de Paris

Reportages musicaux

Documentaire sur Jean-Marie Périer

Bibliographie

Autobiographies

  • Enfant gâté, Paris, XO Éditions, 2001, 188 p. (ISBN 978-2-845-63048-2)
  • Le Temps d'apprendre à vivre..., Paris, XO Éditions, 2004, 288 p. (ISBN 978-2-845-63136-6)

Biographie

  • Oncle Dan, Paris, XO Éditions, 2008, 272 p. (ISBN 978-2-84563-289-9)[24]

Document

  • Casse-toi, Oh ! Éditions, , 176 p.
  • Loin de Paris, Éditions Kero, 2013, 428 p.
  • Réjane ou la Belle Époque, Loin de Paris, 2020.

Nouvelle

Photographies

  • Mes années 1960, éd. Filipacchi, , 330 p.
  • Mes années 1960 – Tome 2, éd. Filipacchi, , 190 p. (ISBN 978-2-850-18673-8)
  • Mes années 1960 – L’intégrale, éd. Filipacchi, , 477 p.
  • Flash – Photos 1990-2001, éd. Filipacchi, , 263 p.
  • Des amis de tous poils... de chats, éd. Agnès Viénot, , 64 p.
  • Le Rêve. Un spectacle créé par Dragone[25], préface de Jean-Claude Carrière, texte de Jean-Marie Périer, éd. Flammarion, , 192 p. (ISBN 978-2-080-11454-9)
  • Jean-Marie Périer, Éditions du Chêne, , 445 p. (ISBN 978-2-842-77809-5)
  • Françoise, Éditions du Chêne, , 240 p.
  • Rencontres, Éditions du Chêne, , 288 p.
  • 1960-1970, Loin de Paris, 2020.

Décorations

Notes et références

  1. Jean-Pierre Périer fut assistant metteur-en-scène de Costa-Gavras (Compartiment tueurs) et d'Anatole Litvak (La Nuit des généraux).
  2. Arthur Pillu-Perier anime auprès de Bruno Guillon et Camille Combal la tranche 17h-20h sur Virgin Radio depuis le 1er septembre 2008.
  3. De père en père., Libération, 15 novembre 2001
  4. Jean-Marie Périer, fils de..., L'Express, 18 octobre 2001
  5. Perier, enfant caché, La Dernière heure, 14 février 2008
  6. Le Temps d'apprendre à vivre..., XO Éditions, 2004.
  7. La 1re vente fut organisée par Camard & Associés à l’Hôtel Drouot, le 22 mai 2006 : 21 372  pour une photo des Beatles (1964) - 20 761  pour un portrait de Mick Jagger (1966) – 13 000  pour un portrait de Françoise Hardy (1967).
  8. Propos recueillis par Judith Benhamou-Huet, Les Échos, no 19648 du 14 avril 2006.
  9. Platine Magazine no 56, décembre 1998.
  10. Son premier rôle au cinéma.
  11. Les Enfants de la justice, Gallimard, 1959.
  12. Ce film décrit la journée d’un juge pour enfants délinquants.
  13. Jean-Marie Périer, « Love & Happiness », sur Dailymotion (consulté le )
  14. DVD Dutronc au Casino, Columbia/Sony Music (SMV 2013092), 2001.
  15. Où l'écrivain Frédéric Beigbeder part sur les traces de son auteur favori, Jerome David Salinger. DVD MK2 Docs (384442 172474), mars 2008.
  16. Comment rater complètement sa vie en onze leçons, éd. Payot, 2001.
  17. Du lundi au vendredi à 20:45, Dream Way Productions, Paris Première/France 3/Corse Via Stella.
  18. Du lundi au vendredi vers 17:25 et 22:25, Dream Way Productions. En un peu plus d’une minute, Jean-Marie Périer conte l'anecdote liée à la réalisation d’un cliché d'une « idole » des années 1960.
  19. « To Do List Focus / Expo : "Les Beatles à Paris" », Radio Marais, (lire en ligne)
  20. « Jazz & Photo », Le Nouvel Observateur, no 2549,
  21. « Françoise Hardy vue par le photographe Jean-Marie Périer », France Dimanche, (lire en ligne)
  22. Où Jean-Marie Périer suit le groupe Téléphone en tournée pendant l’année 1979. DVD Studio CANAL (Réédition 2005).
  23. http://www.newwayevolution.com/newwayevolution/flashbackjmp/fbjmp.html
  24. Surnom de Daniel Filipacchi
  25. Élaboration du spectacle du Cirque du Soleil depuis les répétitions jusqu'à la première à Las Vegas, le .
  26. Arrêté du 13 septembre 2016 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.

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