Institut de formation politique

L'Institut de formation politique (IFP) est un organisme de formation libéral-conservateur créé en 2004 par Alexandre Pesey (directeur), Jean Martinez et Thomas Millon. Il dispense des formations dans tous les domaines de la vie politique et revendique en 2021 avoir formé 1800 auditeurs lors de ses séminaires[2].

Pour les articles homonymes, voir IFP.

Histoire

L'IFP est né en [1] de la rencontre de trois étudiants : Alexandre Pesey, qui dirige l'institut depuis sa fondation en 2004 ; Jean Martinez, avocat et Thomas Millon, chef d'entreprise. Tous les trois partagent alors l'opinion que les jeunes opposés à la doxa dominante ne disposent d'aucun organisme de formation ni d'aucun réseau d'organisation. D’où l'idée de créer une structure qui « offre aux jeunes des différentes sensibilités de la droite française un approfondissement des fondements intellectuels de leur famille de pensée et qui leur apprend à mieux les promouvoir »[3]. Bernard Zimmern, cofondateur de Contribuables associés, aide les trois jeunes hommes à monter leur projet, sous forme d'une association, en leur ouvrant ses réseaux[4]. L'IFP est indépendant[3] de tout parti politique.

En , l'IFP lance le « Cercle droit et politique ». Une vingtaine de juristes « attachés aux principes de liberté et de responsabilité et à leur héritage culturel » viennent animer un premier séminaire où l'IFP souhaite que se rencontrent ses membres travaillant « dans le droit ou dans des institutions comme l’Assemblée nationale »[5].

En 2018, l'IFP lance « l'institut libre de journalisme[6]».

L'IFP revendiquait 400 participants à ses séminaires depuis sa création en 2011[1], 600 en 2013[4], 725 en 2014[7], 850 en 2015[2] et 1200 en 2017. L'organisation comptabilise, sur son site web, 1800 auditeurs en 2021[8]. D’après l’hebdomadaire l’Express, l’IFP aurait été un modèle pour le lancement de Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP)[9].

Fondateurs

Alexandre Pesey

Alexandre Pesey lors d'un événement public de l'IFP

Alexandre Pesey est le directeur et fondateur de l'IFP. Marié et père de cinq enfants, il est le fils d’un chef d’entreprise et d’une agricultrice[10]. Il est diplômé en droit, science politique (Université Paris II-Assas) ou il a notamment été élu dans les différents conseils de l’Université (CA, CEVU, École doctorale). Il est aussi diplômé en gestion (EM Lyon)[11].

En 2000, il travaille un an à Washington D.C., aux États-Unis comme journaliste à CNN, où il étudie de près le fonctionnement de la société civile américaine[12]. À son retour, il travaille comme journaliste à BFM TV et France 3. Puis, pendant quatre ans, il enseigne le droit et la science politique à l'Université Panthéon-Assas avant de fonder l'IFP en 2004[13]. Pour Alexandre Pesey, l’IFP est « un catalyseur d’action, un lieu de formation intellectuelle et pratique »[14]. Il décrit l’IFP comme « une école des droites au sens large » et « un laboratoire de l’union des droites »[15].

Parallèlement, inspiré par son expérience des groupes de pression conservateurs américains, il fonde la Bourse Tocqueville en 2003[16]. Chaque année ce séjour permet à des jeunes de « découvrir les initiatives lancées par la société civile américaine, d’observer le poids important qui est le leur auprès des décideurs et rapporter en France les méthodes éprouvées »[17]. A Washington D.C., les lauréats découvrent les centres du pouvoir et vont à la rencontre des décideurs américains (élus, journalistes, universitaires, experts). Ils assistent également à des formations (levés de fond, média-training…)[16].

En avril 2016, Alexandre Pesey lance le coquetier, premier « incubateur civique » français créé sur le modèle des incubateurs d'entreprise. Celui-ci a vocation à accompagner les porteurs de projets et à faire émerger une nouvelle génération d'entrepreneurs créatifs, engagés et « tournés vers le bien commun ». Cette initiative est parrainée par l'entrepreneur Charles Beigbeder[18].

En septembre 2019, Alexandre Pesey faisait partie des intervenants de la Convention de la droite aux côtés notamment de Laurent Alexandre, Raphaël Enthoven et Eric Zemmour[19]. En février 2020, il est également invité à prendre la parole à l’occasion du Congrès des conservateurs (« National Conservatism Conference ») à Rome[20].

Jean Martinez

Jean Martinez est avocat. Il est diplômé de la Faculté de Droit d’Aix-en-Provence, de la Sorbonne et de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Il a été élu étudiant et responsable d'associations. Jean Martinez est l'initiateur du collectif « Liberté j'écris ton nom », qui a organisé la manifestation qui a rassemblé 87 000 personnes à Paris, le , contre le blocage dans les transports publics et pour les réformes[21],[4]. Il a également co-fondé le Cercle Droit et Liberté[22]. En 2021, il publie deux tribunes sur le figarovox, engagées contre l’écriture inclusive dans le milieu des juristes[23] et contre les procès civils sans audience[24].

Thomas Millon

Thomas Millon est chef d'entreprise. Après avoir accompli des études de droit et une formation à l'ESSEC, Thomas Millon fut engagé à Lyon III dans la vie associative étudiante. En 2002, il crée une association portant essentiellement sur la formation et l’action militante, du nom de DUEL[11]. Il est le fils de Charles Millon et Chantal Delsol[25].

Formations dispensées

L'IFP dispense des formations intellectuelles et pratiques dans tous les domaines de l’engagement (politique, associations, médias et universités), avec une attention particulière portée aux domaines économique et sociétal[4].

Les séminaires

Le week-end, l'IFP propose des séminaires à des jeunes de 16 à 30 ans, sélectionnés en fonction de leurs engagements et leurs motivations : niveau 1 (initiation)[4], niveau 2 (approfondissement) et niveau 3 (perfectionnement). Chaque séminaire est organisé autour d'un enseignement théorique, d'exercices pratiques et de modules d'action[26]. Chaque participant à un séminaire de l'IFP devient un « auditeur » et a la possibilité de participer aux événements organisés par l'IFP.

La Formation Fondamentale

Une offre de formation à distance est aussi proposée. Elle comprend notamment une formation en « anthropologie politique », animée par le philosophe Thibaud Collin[27],[9], une formation sur l'histoire de France, enseignée par Philippe Conrad historien et rédacteur en Chef de La Nouvelle Revue d'histoire[28], une formation en économie, une formation en droit dispensée par Maître Thibault Mercier, une en géopolitique, avec le directeur de la publication de la revue Conflits Jean-Baptiste Noé et une formation sur la Révolution française proposée par Philippe Pichot-Bravard, docteur en droit[29].

Les Lundis de l'IFP

Une fois par mois intervient une personnalité publique[4]. Des personnalités comme Agnès Verdier-Molinié, Mathieu Bock-Côté, Alexandre Del Valle, Geoffroy Lejeune, Jean-Yves Le Gallou, Charles Prats, Eugénie Bastié, Laurent Obertone, Charles Gave, Charles Millon, Robert Ménard, Nicolas de Villiers, Charles Beigbeder, Laurent Dandrieu, Elisabeth Lévy, François-Xavier Bellamy et Anne Coffinier sont déjà intervenus lors de ces évènements[30].

Les soirées Grands Témoins

Les soirées « Grands Témoins » réunissent les auditeurs de l’IFP autour d’une personnalité de renom pour un moment d’échanges privilégiés. Éric Zemmour, Philippe de Villiers et Patrick Buisson ont notamment parlé à ces soirées[9],[31],[32].

Orientation politique

L'IFP est décrit comme libéral-conservateur par le journal Le Monde[4] et l'hebdomadaire La Vie[33]. Le directeur de l'institut, Alexandre Pesey, affirme que « la tendance est libérale et conservatrice, mais tous les courants de la droite sont les bienvenus »[26]. Selon L'Express, « les membres de l'IFP s'éparpillent d'eux-mêmes dans le monde politique et la société civile »[34]. Selon Valeurs actuelles, l'IFP « prépare la relève à droite »[35] et d'après La Vie, il est « une pépinière pour libéraux conservateurs et catholiques identitaires » qui « accueille toutes les chapelles de droite »[33].

L'IFP a vu ses effectifs augmenter fortement lors de la mobilisation contre le mariage homosexuel en France, et il compte notamment parmi ses intervenants Béatrice Bourges, Ludovine de La Rochère et Jean-Marie Le Méné[36]. Chez ses auditeurs, on retrouve également certains cadres de La Manif pour tous ou du Printemps français, eux-mêmes parfois liés au syndicat étudiant l'Union nationale inter-universitaire (UNI)[4],[26]. Il est à noter aussi la présence d'auditeurs issus du syndicat de droite illibérale La cocarde étudiante[37].

Le journal Le Monde[4] relève la présence de certains intervenants comme Maxime Tandonnet, proche de Patrick Buisson et ancien conseiller immigration à l'Élysée, Jean-Yves Le Gallou et Yvan Blot, cofondateurs du Club de l'horloge et anciens députés européens du FN.

Certains intervenants de l'IFP proviennent également des milieux catholiques traditionalistes, et notamment d'ICHTUS[4]. Des intervenants viennent aussi du courant ultralibéral et complotiste comme Charles Gave ou libéraux comme Renaud Dozoul, assistant parlementaire du Sénateur de Paris Pierre Charon et directeur de l'Observatoire de la christianophobie, ou Gaspard Koenig, vice-président du Parti libéral démocrate[2].

Prix Razel de la Toile

En 2010, Claude Razel, ancien dirigeant du groupe industriel Razel-Bec et donateur de l'Institut, propose la création d’un Prix annuel de 1 000  pour récompenser l’auditeur de l’IFP ayant réalisé « la meilleure campagne (...) pour diffuser très largement ses convictions »[38]. C'est ainsi qu'en 2011, l'IFP crée le prix « Razel de la Toile », destiné à récompenser les étudiants qui agissent au moyen d'Internet. Le prix Razel de la Toile[4] souligne une contribution exceptionnelle à la structuration et au développement du mouvement conservateur français en matière de communication politique et de communication numérique. Le journal en ligne libéral Contrepoints a été récompensé de ce prix en 2011, le portail conservateur Nouvelles de France en 2012[4],[38]. Puis Samuel Lafont (2013), Le Rouge et le Noir (2014), le Cercle droit et Liberté (2015), Wikibéral (2016) et Damoclès (2017) reçoivent le prix. En 2018 c'est au tour des syndicats étudiants l'Union nationale inter-universitaire et La Cocarde étudiante d'être récompensés. En 2019, Corentin Stemler est Lauréat du prix[39].

Notes et références

    1. Fabrice Madouas, « Politique : ils préparent la relève à droite », sur Valeurs actuelles.com, (consulté le ).
    2. « Alexandre Pesey : « il faut libérer l’esprit d’initiative de la nouvelle génération » », sur contrepoints.org, (consulté le ).
    3. Jean Baptiste d'Albaret, « À droite, la relève est en marche », Politique Magazine, no 104, , p. 18
    4. Éric Martin, « Quand les juristes s’organisent pour mieux agir en politique », sur Nouvelles de France, (consulté le ).
    5. « Institut Libre de Journalisme », sur Institut de Formation Politique (consulté le )
    6. Eric Martin, « L'Institut de Formation Politique fête son dixième anniversaire », Nouvelles de France, (lire en ligne)
    7. « QUI SOMMES-NOUS? », sur ifpfrance.org, (consulté le ).
    8. Alexandre Sulzer, « L'école modèle de Marion Maréchal-Le Pen », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
    9. « Alexandre Pesey : à la droite de Gramsci », sur lincorrect.org, (consulté le ).
    10. « Les fondateurs de l'IFP »
    11. « L'IFP, cette association qui inspire Marion Maréchal », sur franceculture.fr, (consulté le ).
    12. « Charles-Henri d'Andigné, « Combattant culturel », Famille chrétienne »
    13. « IFP : ils se forment pour agir », sur valeursactuelles.com, (consulté le ).
    14. « Marion Maréchal-Le Pen: un retour soigneusement préparé, pour tuer LR et le FN? », sur francesoir.fr, (consulté le ).
    15. « Le plan secret de l'ultra-droite », sur lexpress.fr, (consulté le ).
    16. Julien Charnay, « Les jeunes libéraux défient Sarko », Le Point, n°1718, 18 août 2005
    17. « Peut-on à la fois agir pour ses convictions et monter son entreprise ? », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
    18. « Ce qu'il faut savoir sur la "Convention de la droite" avec Marion Maréchal organisée ce samedi à Paris », sur lci.fr, (consulté le ).
    19. (en) « A CONFERENCE IN ROME, ITALY », sur nationalconservatism.org, (consulté le ).
    20. « Manifestation du 15 juin 2003 », sur leparisien.fr, (consulté le )
    21. « Fondateurs de Cercle Droit et Liberté »
    22. «Quand d’illustres juristes se mettent à l’écriture inclusive», sur lefigaro.fr, (consulté le )
    23. «Les procès civils sans audience se généralisent: c’est dangereux pour la justice», sur lefigaro.fr, (consulté le )
    24. « Deux Charles à l'Avant-Garde », sur lexpress.fr, (consulté le )
    25. Charles des Portes, « L'école des fans… de l'UMP ? », sur Marianne.net, (consulté le ).
    26. Éric Martin, « L’IFP lance une « formation fondamentale » à l’anthropologie politique avec Thibaud Collin », sur Nouvelles de France, (consulté le ).
    27. Eric Martin, « "L’IFP va lancer une nouvelle formation à destination de ceux qui veulent se présenter dans leur commune en 2014" », Nouvelles de France, (lire en ligne)
    28. « La Formation Fondamentale », sur ifpfrance.org, (consulté le ).
    29. Pascale Tournier, Le vieux monde est de retour : en quête sur les nouveaux conservateurs, Stock, (lire en ligne).
    30. Éric Martin, « Eric Zemmour ovationné par les jeunes de l’IFP », sur Nouvelles de France, .
    31. « L’IFP, cette école laboratoire de l’union des droites », sur lemonde.fr, (consulté le ).
    32. « L'IFP, pépinière pour libéraux-conservateurs et cathos identitaires - Politique - La Vie », sur www.lavie.fr (consulté le )
    33. Tugdual Denis, « Le plan secret de l'ultra-droite », L'Express, (lire en ligne)
    34. Fabrice Madouas, « Politique : ils préparent la relève à droite », Valeurs Actuelles,
    35. Tugdual Denis, Claire Chartier, Manon Gauthier-Faure, Agnès Laurent, « Le plan secret de l'ultra-droite », sur L'Express.fr, (consulté le ).
    36. Par Le Parisien Le 25 juin 2019 à 06h10, « Mariani, Maréchal, Buisson, Tegnér, Pesey… ils veulent bâtir une droite dure », sur leparisien.fr, (consulté le )
    37. « Contrepoints gagnant du Prix Claude Razel », sur Contrepoints, (consulté le ).
    38. « Les prix de l'IFP », sur ifpfrance.org, (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail de la politique française
    • Portail des associations
    • Portail du libéralisme
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.