Chantal Delsol

Chantal Delsol ou Chantal Millon-Delsol, née le à Paris, est une philosophe et écrivaine française.

Pour les articles homonymes, voir Delsol.

Elle fonde l’Institut Hannah Arendt en 1993 et devient membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 2007. Catholique, « libérale-conservatrice », fédéraliste, et en faveur du principe de subsidiarité fondé sur celui de la singularité, elle est éditorialiste à Valeurs actuelles, et directrice de collection aux éditions de La Table Ronde.

Biographie

Chantal Delsol est issue d'une famille originaire de Montignac, en Dordogne, de la droite catholique et la fille du biologiste Michel Delsol[1],[2]. Cette admiratrice du dissident tchèque Jan Patočka se définit elle-même comme une « anticommuniste primaire » depuis toujours[3]. Elle est la sœur de Jean-Philippe Delsol, avocat.

Chantal Delsol a été l'élève du philosophe et sociologue libéral-conservateur Julien Freund, disciple de Max Weber, sous la direction duquel elle soutiendra sa thèse en 1982.

Hostile à Mai 1968, elle a milité, en réaction, au sein du Mouvement autonome des étudiants lyonnais (Madel). Elle a utilisé le pseudonyme « Chantal Carlat »[4].

Docteur ès lettres (1982)[5], elle est actuellement professeur à l'université de Marne-la-Vallée, où elle dirige le Centre d'études européennes, devenu Institut Hannah Arendt, qu'elle a fondé en 1993. Son enseignement couvre « le champ de la philosophie pratique, éthico-politique, explorée et jugée en son fondement et en son histoire, notamment dans la modernité tardive. Elle prend plus particulièrement pour objets les relations internationales et la géopolitique européenne. Elle anime, dans ces domaines, des échanges suivis avec, d'une part, l'Europe centrale et orientale, et d'autre part, l'Amérique du Sud ».

Chantal Delsol se définit comme « libérale-conservatrice »[6], et par les médias comme « non-conformiste de droite », « européenne convaincue », « intellectuelle de droite […] appelée à jouer un rôle significatif dans l'entreprise de renouvellement philosophique à l'œuvre au sein du camp conservateur »[7].

Elle est l'épouse de Charles Millon, ancien ministre et membre depuis 2007 d'un laboratoire d'idées européen, l'Institut Thomas More[8]. Ils ont six enfants, dont un adopté, d'origine laotienne[8].

Elle a été élue membre de l'Académie des sciences morales et politiques le au fauteuil de Roger Arnaldez.

Depuis 2011, elle est également rédactrice sur le site d'information Atlantico[9].

En 2016, elle cofonde l'École professorale de Paris, établissement privé de formation des enseignants[10],[11]. En , elle intègre le comité éditorial du magazine conservateur L'Incorrect[12].

Pensée

Après sa thèse consacrée à la philosophie politique de l'Antiquité, Chantal Delsol a fait de l'histoire des idées politiques sa spécialité d'enseignement et de recherche. Disciple et spécialiste de la pensée de Julien Freund[13],[14], elle étudie, à partir de la pensée chrétienne, de valeurs catholiques et du personnalisme, la notion de singularité. De ce concept caractérisant l'homme, au niveau tant ontologique que politique, découlent plusieurs de ses choix philosophiques : le libéralisme politique opposé au totalitarisme, le fédéralisme et le principe de subsidiarité, l'autonomie, la famille, l'autorité, qu’elle estime être autant d'institutions de l'individuation, autant de formes d'inscription et d'ancrage de l'individu dans un monde à sa mesure.

Éloge du fédéralisme et de l'Europe

Chantal Delsol est une fervente partisane du fédéralisme, idéal qu'elle dit puiser du fonds catholique et des pays germaniques de culture baroque. Elle considère le fédéralisme comme le système politique d'avenir, porteur d'espoir. De ce fait, elle s'oppose aux États unifiés, tel que l'État-nation de Bodin, qu'elle considère comme un frein, géopolitiquement. À l'inverse, une fédération, qui est un contrat indéterminé, inachevé et « perforé » par le degré de flexibilité, consiste à organiser l'État de manière plus fluide et plus ouverte. Selon elle, les fédérations sont des systèmes basés sur une finalité commune: la paix et la prospérité.

Elle considère que l’Union européenne actuelle n’est pas une véritable fédération. Son unité politique fait défaut, bien que l’unité administrative existe, qu'elle qualifie de technocrate, encore que ce terme soit galvaudé. Par exemple, il manque à l'Union européenne une vraie politique étrangère et de défense[15].

Parallèlement, Chantal Delsol met en évidence un esprit européen qui dépasse les particularismes qu'elle qualifie par le mot : irrévérence. Cet esprit européen est marqué par un désir de connaissance contre le besoin de sécurité, une inquiétude contre la paix de l'esprit, et qui se manifeste par une mise à distance à l'égard de ses idéaux. Une thèse fort proche de son ami Jean-François Mattéi. Par ailleurs, un projet politique européen, ouvert à la Turquie, risquerait la dissolution de ses fondements anthropologiques :

« Si nous regardons la Charte des droits de l’homme musulman, nous y trouvons deux espèces humaines distinctes: celle des hommes et celle des femmes. Or, ce n’est pas ainsi que les Européens voient les choses, puisqu'ils héritent de saint Paul le postulat de l’unité de l’espèce humaine. Peut-on imaginer une liberté personnelle qui ne vaudrait que pour une partie d’entre nous ? Les Européens feraient bien de s’interroger là-dessus quand il s’agit de l’entrée de la Turquie en Europe »

 Chantal Delsol, « Liberté et christianisme », in E. Montfort, Dieu a-t-il sa place en Europe ?, p.115.

Principe de subsidiarité

Pour l'auteur, la subsidiarité est un principe d'organisation de la société : elle permet d'attribuer le rôle des différentes autorités. L'attribution des pouvoirs ou la distribution des compétences suit le double principe de la suppléance et du secours. Toute autorité responsable d'un groupe a pour fonction de garantir l'existence de l'objet de ce groupe (et non de le réaliser) ; sa fonction, de suppléance, n'apporte les secours nécessaires qu'en cas de défaillance. L'autorité cherchera alors à susciter de leur part un nouveau dynamisme en leur apportant le secours adéquat à leur faiblesse.

Populisme

Dans son livre La nature du populisme ou les figures de l’idiot !, Chantal Delsol examine les enjeux du populisme aujourd'hui, c'est-à-dire le regain d’intérêt pour ce concept et l’urgence de le repenser en fonction des conditions de notre monde contemporain. Selon elle, le populisme, face maudite de la démagogie, semble universellement perçu comme un danger mortel pour la démocratie, d’autre part, le populisme serait aussi le révélateur des carences des démocraties occidentales à prétention universaliste et à visée émancipatrice qui tendent à mépriser l’enracinement dans le particulier (« idios », en grec ancien)[16].

Positions politiques

Chantal Delsol en 2018.

Elle a pris de nombreuses positions politiques dont la défense de Robert Redeker, professeur qui était menacé de mort par des intégristes islamiques ; elle s'insurge contre le manque de réaction des instances représentatives françaises musulmanes : « Mais alors je m'étonne de ne pas voir les autorités musulmanes de notre pays s'indigner les premières et voler au secours du banni. Il y a des silences qui sont des acquiescements. »[17]

Opposée au PACS, elle juge au moment de sa création qu'il s'agit d'une « régression » dont le résultat sera d'« accroître le nombre d'enfants abandonnés ou privés de père »[18]. En 2013, elle s'oppose également à l'ouverture du mariage aux couples homosexuels en France, qu'elle qualifie de « pur délire » et de « pantalonnade d’anarchistes ». Elle considère que « bouleverser la filiation consiste à défaire la société » et, à la suite d'une manifestation des partisans du mariage entre personnes de même sexe, elle fait cette analyse : « Le débat, ici, n'est pas entre croyants et non-croyants, entre gauche et droite, entre hétéros et homos, mais entre humanistes et nihilistes »[19],[20].

En , elle signe le « manifeste contre le nouvel antisémitisme » paru dans Le Parisien[21]. La même année, elle est à l'initiative de la Fondation du Pont-Neuf avec notamment Frédéric Rouvillois[réf. souhaitée].

Décoration

Prix

Publications

Essais

  • Essai sur le pouvoir occidental : démocratie et despotisme dans l'Antiquité, Paris, PUF, 1985.
  • La Politique dénaturée, Paris, PUF, 1986.
  • Les idées politiques au XXe siècle, Paris, PUF, "Premier cycle", 1991.
    Traduit en espagnol, tchèque, arabe, russe, macédonien, roumain, albanais.
  • L'État subsidiaire : ingérence et non-ingérence de l'État, le principe de subsidiarité aux fondements de l'histoire européenne, Paris, PUF, 1992.
    Traduit en italien, en roumain. Cet ouvrage a été couronné du Prix de l'Académie des Sciences Morales et politiques.
  • Le Principe de subsidiarité, Paris, PUF, 1993.
    Traduit en polonais.
  • L'Irrévérence, essai sur l'esprit européen, Paris, Mame, 1993.
  • L'Autorité, Paris, PUF, collection Que sais-je, 1994.
    Traduit en coréen.
  • Le Souci contemporain, Bruxelles, Complexe, 1996. Réédité par La Table Ronde en 2004. (ISBN 2-7103-2734-1)
    Traduit en anglais (E.-U.). Cet ouvrage a été couronné du Prix Mousquetaire.
  • Démocraties: l'identité incertaine, direction d'un ouvrage collectif, 1994
  • La Grande Europe ?, direction d'un ouvrage collectif, 1994.
    Traduit en espagnol.
  • Histoire des idées politiques de l'Europe centrale (avec Michel Maslowski), Paris, PUF, 1998.
    Cet ouvrage a été couronné du Prix de l’Académie des Sciences Morales et Politiques.
  • Éloge de la singularité, essai sur la modernité tardive, Paris, La Table Ronde, 2000.
    Traduit en anglais (USA). Cet ouvrage a été couronné du prix Raymond-de-Boyer-de-Sainte-Suzanne de l’Académie française
  • La République. Une question française, Paris, PUF, 2002.
    Traduit en hongrois. Cet ouvrage a été couronné du Prix Louis Liard 2003 décerné par l’Académie française dans la catégorie des prix traitant d'une question de philosophie, ou d'histoire de la philosophie, ou d'éducation.
  • Mythes et symboles politiques en Europe centrale (dir. avec Michel Masłowski, Joanna Nowicki), Paris, PUF, 2002.
    Traduit en roumain.
  • La grande méprise, Justice internationale, gouvernement mondial, guerre juste…, Paris, La Table Ronde, 2004.
    Traduit en anglais (E.-U.).
  • Dissidences (dir. avec Maslowski et Nowicki), Paris, PUF, 2005.
  • Les Deux Europes, Ed. du Sandre, 2007.[lire en ligne] (extrait).
  • Michel Villey. Le Juste Partage, (avec Stéphane Bauzon), Paris, Dalloz, 2007.
  • La Nature du populisme ou les Figures de l'idiot, Les Editions Ovadia, collection Chemins de pensée, , (ISBN 978-2-2915-7413-2)
  • Qu'est-ce que l'homme, Le Cerf, 2008 (ISBN 978-2-2040-8586-1).
  • L’Identité de l’Europe, (avec Jean-François Mattéi), Paris, PUF, 2010.
  • La Paresse et la Révolte, Paris, Plon, 2011.
  • L’Âge du renoncement, Paris, Le Cerf, 2011.
  • Les Pierres d’angle, à quoi tenons-nous ?, Paris, Le Cerf, 2014.
  • Le Nouvel âge des pères, avec Martin Steffens, éditions du Cerf, 2014 (ISBN 978-2-2041-0402-9).
  • Le Populisme et les Demeurés de l’Histoire, Paris/Monaco, Le Rocher, 2015.
  • La haine du monde. Totalitarismes et postmodernité, Cerf, 238 p., 2016 (ISBN 978-2-2041-0806-5).
  • Un personnage d'aventure: petite philosophie de l'enfance, Cerf, 208 p., 2017 (ISBN 978-2-2041-2111-8).
  • dir. avec Guilio de Ligio, La démocratie dans l'adversité, Cerf, 2019.
  • Le crépuscule de l'universel, Cerf, 376 p., 2020 (ISBN 978-2-2041-3557-3).
  • dir. avec Joanna Nowicki, La Vie de l'esprit en Europe centrale et orientale depuis 1945, dictionnaire encyclopédique, éditions du Cerf, 2021.

En liaison avec la Circulaire ministérielle du 1er septembre 2011 sur l'instruction civique et morale :

  • Manuel d'instruction civique et morale - Cycle 3, La Librairie des Écoles, , (ISBN 978-2-916-78830-2)

Romans

  • L'Enfant nocturne, Paris, Mercure de France, 1993.
Ce livre manque d'une voix le prix Femina du premier roman, décerné à Jorge Semprun.
  • Quatre, Paris, Mercure de France, 1998.
  • Matin rouge, avec Ilios Yannakakis, Paris, Presses de la Renaissance, 2005.
  • L'expédition Janus, Paris, Le Rocher, 2008.

Collectif

Notes et références

  1. Paul-François Paoli, « La gauchiste de la famille », Le Figaro, (lire en ligne) :
    « Une histoire de famille. « Mon père, Michel Delsol, était biologiste à Lyon, et quand j'étais enfant, il nous emmenait dans son laboratoire, où il disséquait les têtards. » Peu attirée par les petites bêtes, elle apprend la patience et cette passion pour la vérification qui distingue les chercheurs des idéologues. Une forte personnalité, ce Michel Delsol. Un « réac » à l'ancienne, catholique traditionaliste et maurrassien à la fois. Chantal Delsol, qui nous reçoit chez elle, boulevard Saint-Michel, parle de lui avec tendresse et un zeste d'humour. Son père aurait bien voulu qu'elle fût une jeune fille rangée. Mais Chantal, à 20 ans, récuse les valeurs autoritaires de cette lignée qui va de Platon à Maurras en passant par Carl Schmitt, où l'on regarde l'humanité de haut, parfois avec mépris. »
  2. Enquête sur «la droite» (2). Chez les Millon, l'esprit de belle-famille. C'est le clan de madame qui a les idées et monsieur qui les expose
  3. « Chantal Delsol, penseuse à réaction », Le Monde, 15 juin 2002.
  4. Emmanuel Ratier (préf. Henry Coston), Encyclopédie des pseudonymes, t. I, Paris, Faits et Documents, , 330 p. (ISBN 2-909769-10-0), p. 283.
  5. http://www.sudoc.fr/006646050.
  6. Christophe Geffroy, « La modernité contre l'homme intérieur », La Nef, (lire en ligne) :
    « Vous écriviez : « Les hommes sont à la fois les pères et les fils de leur histoire commune », appelant par là à vivre en un juste équilibre entre le déterminisme d’une tradition et la liberté d’un destin choisi. Vous définissez cela comme un « libéralisme conservateur ». Pourriez-vous expliquer cela ?
    • Chantal Delsol : C’est peut-être la question essentielle : celle du rapport à la modernité. Pendant la saison révolutionnaire apparaît l’idéologie de l’émancipation, autrement dit, les Lumières. Elle dit que les hommes sont désormais non plus les fils, mais les pères de leur histoire. Ils se façonnent eux-mêmes. Cette vision des choses n’est pas sortie d’une tabula rasa, comme elle le prétend : elle provient du christianisme, qui lui-même l’avait reprise aux Grecs. Les Lumières ne sont pas une invention, mais une impatience : elles jugent, à tort ou à raison, que l’émancipation promise par saint Paul ne se concrétise pas assez vite. Aussitôt, probablement à partir de Burke, apparaît la défense de l’idée inverse : l’importance de l’enracinement. Elle dit que les hommes sont aussi les fils de leur histoire. Burke était un libéral et non un réactionnaire, et c’est pourquoi je lui donne raison. Les hommes ont besoin à la fois d’enracinement, parce qu’ils participent à une condition commune qui leur prête des caractères irréductibles, liés à leur passé, et d’émancipation, parce qu’ils sont une espèce en devenir, vouée à transgresser les limites et à se déployer sans cesse. Si vous préférez, ils ont à la fois des racines et des ailes. Les deux leur sont essentielles. On ne peut couper les racines à moins de façonner des individus sans feu ni lieu, des errants libérés pour le vide. On ne peut couper les ailes à moins de façonner des individus immobiles, enfermés dans des coutumes vite privées de sens. Parce que je défends l’enracinement, je suis conservatrice. Parce que je défends l’émancipation, je suis libérale. Certains me disent que c’est contradictoire. Non, parce que ces deux pensées sont des tendances, et pas des doctrines. Elles représentent ensemble un paradoxe structurant, dont on ne se libérera jamais. Quand l’émancipation devient folle, j’estime qu’il faut défendre l’enracinement. Au XVIIIe siècle, j’aurais défendu l’émancipation. »
  7. Alexandra Laignel-Lavastine, Le Monde, le 14 juin 2002, p. 34.
  8. Paul-François Paoli, « La gauchiste de la famille », Le Figaro, (lire en ligne) :
    « Situation dont elle va découvrir la cruauté au milieu des années 1990, quand son mari, Charles Millon, subit un acharnement médiatique qui l'atteint, ainsi que ses enfants. « Cela commencera par une rumeur colportée par un journaliste de Libération, persuadé que mon mari s'était fait construire une maison de campagne à des prix de faveur. Cela aurait pu être vrai, mais c'était faux, et ce journal ne démentira, ni ne s'excusera jamais. » En 1998, quand Millon veut accepter, à Lyon, les voix du Front national, la vindicte à son endroit prend des airs de chasse à l'homme. « Mon mari a été lynché, mais nous avions connu d'autres épreuves, beaucoup plus graves, qui nous ont permis de tenir », explique Chantal Delsol. »
  9. Xavier Ternisien, Atlantico s'installe dans un paysage Internet plutôt marqué à gauche, Le Monde, 17 mai 2011
  10. « L'École professorale de Paris : un établissement privé pour former des enseignants », sur savoir.actualitte.com, .
  11. Mickaël Fonton, « Des professeurs pour l'avenir », sur valeursactuelles.com, .
  12. « Faites-le taire », L'Incorrect, no 1, , p. 10.
  13. Paul-François Paoli, « La gauchiste de la famille », Le Figaro, (lire en ligne) :
    « Elle se sent plus attirée par Aristote, le philosophe de la mesure. Elle sera de droite, mais avec modération. « Aux yeux de mon père, j'étais la gauchiste de la famille », dit celle qui rencontre, dans les années 1980, le philosophe Julien Freund, européen convaincu qui deviendra son « maître à penser ». Une dizaine de livres plus tard, elle est devenue une universitaire reconnue qui écrit des romans hors mode. Une intellectuelle qui veut concilier les valeurs de l'Évangile et celles du marché et se sent plus proche du protestantisme que des idées de son milieu d'origine, qu'elle défend néanmoins avec vaillance. « Les cathos tradis sont couramment incultes mais extrêmement civilisés et ils possèdent des qualités humaines inconnues ailleurs, écrit-elle… Ils conservent face aux catastrophes de la vie une distance que seule la spiritualité peut conférer. Ils sont souvent fauchés, parce que les femmes n'y travaillent pas et parce qu'il faut entretenir une tribu, mais ils vivent une sorte d'austérité fastueuse et je trouve honteux que les seules œuvres dans lesquelles on met en scène ce type de famille (par exemple La vie est un long fleuve tranquille) ne visent qu'à les ridiculiser.» »
  14. Comptes rendus, De Boeck Université, Sociétés 2008/2 - no 100, ISSN 0765-3697 | (ISBN 978-2-8041-5773-9), pages 109 à 113, Pierre-André Taguieff, Julien Freund, au cœur du politique, Paris, La Table ronde, coll. « Contretemps », 2008, 160 p.
  15. Mouvement européen - France, « Fondements philosophiques d'une fédération européenne », hebdomadaire, no 8 (d’octobre 1998), [lire en ligne]
  16. La Nature du populisme ou les Figures de l'idiot, Les Editions Ovadia, collection Chemins de pensée, 17 mai 2008, (ISBN 978-2-2915-7413-2)
  17. Chantal Delsol, « "Affaire Redeker" : en démocratie, le débat ne se contrôle pas », Le Figaro, (lire en ligne) :
    « Je suis chrétienne. Je souffre quand je vois des images ridiculisant le Christ sur la croix, et de façon parfois plus que grotesque, perverse, bafouant et raillant sa chasteté, ajoutant les uns sur les autres des symboles caricaturaux. Je suis étonnée de voir alors autour de moi si peu d'indignation. Pour autant je n'irai pas cracher sur les auteurs de ces facéties misérables, même pas cracher, et je dirais très honnêtement que je ne les déteste pas. C'est ce que ma religion m'a appris. Car il y a des religions qui se comportent ainsi. [...] Je suis bouleversée de voir un certain nombre de mes compatriotes, et certains parmi les plus haut placés, laisser entendre avec perfidie que Redeker a mérité ce qui lui arrive. Cela signifie tout simplement qu'ils ont déjà admis la légitimité de la procédure de fatwa. Et que, tremblants de peur, ils finissent par donner raison aux ordonnateurs du ban, afin de ne pas être les prochains sur la liste. Et je ris en pensant que les mêmes nous donnent à longueur de journée des leçons de résistance à propos d'une guerre vieille d'un demi-siècle, où leurs comportements présents montrent bien qu'ils auraient couru, de trouille, pour approuver servilement les envahisseurs de l'époque. »
  18. Renaud DELY, « Enquête sur «la droite» (2). Chez les Millon, l'esprit de belle-famille. C'est le clan de madame qui a les idées et monsieur qui les expose. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Chantal Delsol : "Une minuscule coterie mène en bateau tout un pays" », Le Figaro Magazine, 12 janvier 2013.
  20. « Entretien au Figaro Magazine », 4 avril 2014
  21. « Manifeste contre le nouvel antisémitisme », sur leparisien.fr, .
  22. https://www.asmp.fr/prix_fondations/fiches_prix/joseph_duteil.htm.

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