Impérialisme américain
L’impérialisme américain est une expression utilisée pour désigner, de manière critique, l'influence des États-Unis dans les domaines politiques, militaires, économiques et culturels à l'échelle mondiale. Ces termes impliquent généralement une appréciation défavorable, notamment lorsqu'ils évoquent la suprématie militaire américaine.
Pour Tommaso Padoa-Schioppa[1], après la fin de la guerre froide, l'Amérique d'abord de « façon raffinée »[1], sous la présidence de Bill Clinton, puis de façon plus brutale sous George W. Bush devient plus impériale qu'au sortir de la Seconde Guerre mondiale, où elle avait contribué à bâtir des organisations multilatérales qui, d'une certaine façon, jouaient un rôle de contre-pouvoir[Notes 1].
Interprétation des termes
Le concept d'Empire américain (« American empire ») s'est répandu pour la première fois dans les médias sous la présidence de James K. Polk, avec l'annexion par les États-Unis de territoires mexicains lors de la guerre américano-mexicaine (1846-1848[3]).
D'une manière générale, si les historiens associent la notion d'empire à l'Empire romain[4], les théoriciens[C'est-à-dire ?] du début du XXe siècle tel Alfred Zimmern[5] se référaient plutôt au siècle de Périclès et à l'impérialisme athénien, quand Athènes dut constituer une marine puissante dans le cadre de la ligue de Délos pour sécuriser ses approvisionnements en grains en provenance de la mer Noire.
Le débat sur le concept d'un empire américain pose habituellement[Pour qui ?] trois questions :
- Est-ce que les États-Unis sont, ou ont été, un empire ?
- Si les États-Unis sont, ou ont été, un empire, quand le sont-ils devenus ?
- Si les États-Unis sont actuellement un empire, est-ce bien ou mal, ou bien ni l'un ni l'autre ?
Les partisans de l'idée selon laquelle les États-Unis constituent un empire affirment que cette désignation est pertinente en raison du statut incontesté de superpuissance sans rivale depuis la fin de la Guerre froide qui s'exprime dans le domaine culturel, dans le concept de « Destinée manifeste » et de l'exceptionnalisme américain. Ils invoquent également, des ingérences politiques du gouvernement américain ou des interventions militaires dans des États étrangers, notamment lors de la guerre froide, comme :
- L'intervention en Grèce pour empêcher la guérilla communiste de prendre le pouvoir, à partir de 1947.
- L'intervention de la CIA en Iran pour renverser Mossadegh en .
- L'intervention de la CIA au Guatemala pour renverser Jacobo Arbenz en .
- L'intervention militaire au Liban en 1958.
- Tentative infructueuse de la CIA en Indonésie de renverser le président Soekarno en 1958.
- Les tentatives d'assassinat de Fidel Castro, depuis 1960.
- L'intervention de la CIA en pour renverser au Congo Patrice Lumumba.
- La tentative d'invasion de la Baie des Cochons à Cuba en avril 1961, organisée par la CIA.
- Répression à Panama par le Southern Command américain en d'une manifestation contre l'occupation américaine.
- L'aide de la CIA aux militaires brésiliens pour renverser le le président réformiste Joao Goulart et le remplacer par une junte militaire.
- En Indochine une manipulation autour de l'incident du Golfe du Tonkin en par l'administration Johnson, créé pour accroître l'envoi de soldats américains au sud-Viet-nam et justifier les bombardements systématiques sur la partie Nord gouvernée par un régime communiste.
- La seconde occupation de la République dominicaine par les États-Unis à la suite de l'élection du dirigeant réformiste Juan Bosch et d'une guerre civile en avril 1965.
- Aide réussie de la CIA au coup d'état en Indonésie pour renverser Soekarno en .
- L'intervention de la CIA en Uruguay contre les Tupamaros de 1965 à 1973.
- Le soutien apporté par la CIA en 1966 et 1967 à la dictature bolivienne contre la guérilla menée par Che Guevara.
- L'implication des États-Unis au Chili en 1973 dans le renversement de Salvador Allende, dont ils avaient déjà tenté en 1970 d'empêcher l'arrivée au pouvoir ; son éventuel soutien à l'Opération Condor.
- L'implication plus discrète de l'administration Ford dans le coup d'état militaire de en Argentine contre Isabel Peron.
- L'invasion de la Grenade à la suite d'un coup d'État en octobre 1983.
- Le minage des ports du Nicaragua ou opération Piranha en mars 1984.
- L'Opération Juste Cause en décembre 1989 qui a abouti au renversement du dictateur panaméen Manuel Noriega[6].
Selon les opposants à l'usage de ce terme, les États-Unis ont eu la possibilité de devenir un empire au moment des guerres hispano-américaines, mais ont depuis abandonné cette idée. Ils ajoutent que comparer la superpuissance des États-Unis avec celle d'un empire serait incorrect, d'autant qu'ils perdent de l'influence dans la phase actuelle de recomposition des pôles politiques, économiques et culturels mondiaux. Ils soulignent également que la domination américaine est non « la résultante d'un dessein » mais la conséquence des guerres fratricides entre Européens et de l'incapacité de ces derniers à faire face à la menace communiste. Thérèse Delpech considère ainsi que « le rêve américain est plutôt de poursuivre une expérience sur son continent que de courir le monde », en particulier à cause de l'histoire du pays, qui s'est construit contre un empire et reste rétif à l'autorité centrale ou fédérale[7][source insuffisante].
Partant, l'usage de l'expression « empire américain » est souvent considéré comme révélateur de préjugés antiaméricains[Par qui ?].
Après la chute de l'URSS et la fin de la Guerre froide, de nouveaux termes sont apparus pour désigner la domination américaine :
- Les intellectuels américains d'extrême gauche[8][réf. à confirmer], dont Noam Chomsky et Gore Vidal, critiquent l’« empire américain ».
- Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères dans le gouvernement Jospin (1997-2002), parle d'hyperpuissance.
- D'autres préfèrent utiliser les mots « hégémonie » ou encore « leadership » pour parler d'une domination indirecte et non territoriale.
Également, les anti-fédéralistes, tel que Jefferson, et plus généralement des démocrates, comparent Washington à Rome. Cela dit, il est important de noter que l'on fait souvent cette analogie afin de comparer les systèmes gouvernementaux des deux pays ; c'est-à-dire, républicains[incompréhensible].
Évolution de la notion dans le temps
De l'Empire néo-colonial américain à la « politique de bon voisinage » puis à l'ingérence extérieure
Depuis les années 1880, les esprits américains étaient gagnés par le sentiment nouveau que les États-Unis ne pouvaient se contenter d’une aire d’influence circonscrite aux deux Amériques mais qu’ils étaient appelés à jouer un rôle de plus en plus grand sur la scène mondiale. En 1885, le révérend Josiah Strong publia un livre intitulé Our Country: Its Possible Future and Its Present Crisis (Notre pays : Son avenir possible et sa crise actuelle) qui en 10 ans se vendit à 170,000 exemplaires dans le pays. L’auteur y exprimait la conviction que « la race anglo-saxonne », dont les États-Unis illustraient le plus parfaitement la supériorité, finirait par dominer le monde en vertu, précisait-il, du principe darwinien que « le plus apte survit »[9]. Cinq ans plus tard, en 1890, Alfred Thayer Mahan, officier de marine et historien, fit paraître un ouvrage The Influence of Sea Power upon History, 1660–1783 (L’influence de la puissance maritime sur l’histoire – 1660-1783) où il développait l’idée que sans la maîtrise des mers et des océans, aucune nation ne pouvait accéder à la suprématie. Cette année-là, le Congrès votait la construction de trois navires de guerre. En , le sénateur Henry Cabot Lodge publie un article retentissant intitulé Our Blundering Foreign Policy (Les cafouillages de notre politique étrangère). Selon lui, l’expansion territoriale était de première importance pour les États-Unis, notamment parce que « le commerce suit le drapeau » et qu’il fallait donc sensiblement accroître le nombre de bases navales et de vaisseaux[10]. Toutefois, par rapport aux grandes puissances européennes, les États-Unis eurent tard des territoires outre-mer, les plus importants furent les Philippines après la guerre hispano-américaine de 1898. Le , le Washington Post publiait un éditorial resté célèbre : « Une prise de conscience nouvelle semble entrer en nous – un sentiment de force accompagné d’un nouvel appétit, le vif désir de montrer notre force […] Ambition, intérêt, soif de conquêtes territoriales, fierté, pur plaisir de se battre, quelque nom qu’on lui donne, nous sommes animés d’une sensation nouvelle. Nous voilà confrontés à une étrange destinée. Le goût de l’Empire est sur nos lèvres, semblable au goût du sang dans la jungle »[11].
Surtout en Amérique centrale et dans les Caraïbes, dès le début du XXe siècle, en 1901, le président Théodore Roosevelt inaugura une politique dite du « Big Stick » (« gros bâton ») qui, sans remettre en cause la souveraineté politique des États, entend intervenir militairement pour préserver les intérêts économiques et commerciaux des États-Unis, ce qu'on appellera en Europe dans la décolonisation de l'après-guerre le « néo-colonialisme ». Jusqu'en 1933 tous ses successeurs, Taft, Woodrow Wilson, Harding, Coolidge, Hoover la continuèrent. Elle s'appliqua à Cuba, Haïti, à la future République dominicaine, à Panama, au Mexique, au Nicaragua où on assista même, entre 1927 et 1932, à une guerre ouverte entre les marines américains et les révolutionnaires d'Augusto Sandino. En 1934 un an après son entrée en fonction Franklin Delano Roosevelt l'abrogea et la remplaça par une politique de bon voisinage très respectueuse du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Il alla ainsi en 1938 jusqu'à laisser faire au Mexique une politique de nationalisation des entreprises américaines. On vit même à Cuba en 1940, fait sans précédent à cette date, des ministres communistes (Juan Marinello et Carlos Rafael Rodríguez) entrer dans un gouvernement. Mais cette politique fut progressivement abandonnée après sa mort et la création avec les débuts de la guerre froide en 1947 de la CIA, qui de surcroît étendra l'ancien interventionnisme dans toute l'Amérique du Sud et en Asie.
L'un des exemples les plus significatifs de cette extension de l'"aire d'influence" des États-Unis à l'ensemble des deux Amériques, ainsi que des ingérences extérieures de la CIA, sera plus tard au Chili la déstabilisation du gouvernement socialiste de Salvador Allende et de l'Unité Populaire, pourtant légalement et démocratiquement élu, aboutissant au coup d'état fasciste du 11 septembre 1973 d'Augusto Pinochet et de la junte militaire, sous le mandat de Richard Nixon et de son secrétaire d'état Henry Kissinger. La participation active des États-Unis et de la CIA à cette déstabilisation et à ce coup d'état, longtemps tenue secrète quoique bien connue et dénoncée dès le début par les partisans de l'Unité Populaire, est désormais historiquement admise[12],[13],[14]. En portent témoignage, parmi d'autres, deux documents déclassifiés de la CIA, analysés par le journal Le Monde, qui montrent que dès 1970, le président Nixon souhaitait qu'Allende soit renversé, en étranglant l'économie et en déclenchant un coup d'État[15]. En témoigne aussi l'assassinat, le , du général René Schneider, Commandant en chef des Armées chiliennes lors de l'élection de Salvador Allende, garant du processus démocratique et réputé fidèle au gouvernement d'Unité Populaire[16] ; assassinat que la CIA elle-même reconnaîtra plus tard avoir commandité et encouragé[17],[18], sinon exécuté directement. Enfin, des leaders américains importants : le président Jimmy Carter en 1977[19], puis le secrétaire d'État Colin Powell en 2003[20], ont regretté et condamné l'implication américaine dans le coup d'état de Pinochet.
La guerre du Viêt Nam
La guerre du Viêt Nam est très attaquée par les opinions publiques mondiales et domestique, la nouvelle gauche et certains vétérans anti-guerre américain considérant cette guerre comme impérialiste et dictée par le capitalisme. À cause de cette guerre, beaucoup d'idées socialistes et révolutionnaires sont reprises par les partis politiques classiques à un niveau jamais vu depuis les années 1930[21]. La guerre génère le plus fort mouvement anti-guerre de l'histoire des États-Unis, mettant fin à la conscription. Beaucoup de jeunes Américains qui rejetaient l'hypocrisie d'une démocratie dont étaient exclus les Afro-Américains et les populations non blanches du tiers monde deviennent anti-impérialistes et anti-capitalistes[22]. En Europe du Nord, un tribunal d'opinion, le tribunal Russell, réuni en deux sessions au printemps et à l'automne 1967, accuse après une enquête minutieuse les Américains de génocide : au Nord comme au Sud du Vietnam davantage que les cibles militaires, les populations civiles sont sciemment et systématiquement frappées.
Le premier ministre Ngô Đình Diệm et ses alliés américains ignorent les accords de Genève de 1954 qui après la guerre française en Indochine imposent pour des élections libres dans l'ensemble de la péninsule vietnamienne qui ne devait être que temporairement divisée en deux, car ils craignent une victoire des communistes, le nord étant plus peuplé et ne garantissant pas selon eux des élections justes[23]. Après des élections largement truquées dans le sud Vietnam, Ngô Đình Diệm devient président[24] et est salué par le gouvernement américain comme un nouveau héros du monde libre[25]. Sa victoire est vécue comme une défaite par l'ancien pouvoir colonial français qui considère cette élection comme non démocratique et un complot des États-Unis pour rendre impossible la réunification du Vietnam, ce qui n'empêche pas la France de reconnaître le régime sud-vietnamien peu après[26]. Pendant la guerre du Viêt Nam qui s'ensuit, il tombe sur la seule province de Quảng Trị plus de bombes que n'en reçoit toute l'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale[27].
Raymond Aron explique qu'à la différence des Français en Indochine de 1946 à 1954 les Américains ne défendent pas un empire mais dans le cadre de la guerre froide au Sud-Vietnam un régime anticommuniste dans une stratégie de containment et la théorie des dominos. Et il n'y a pas non plus pour les Américains d'enjeu économique, de défense d'entreprises privées, nationalisées par l'ennemi[28]. Les critiques de la guerre du Viêt Nam comme Noam Chomsky dénoncent la collusion entre le capitalisme et l'impérialisme, évoqué par Lénine dès 1916 ; ce par l'intermédiaire du complexe militaro-industriel seul bénéficiaire de la guerre. Pour eux la guerre du Viêt Nam est un échec politique car le conflit devient, avec la révolution cubaine, un symbole pour les pays en voie de développement de la résistance à la politique des États-Unis. Il crée par ailleurs une opposition politique intérieure très forte. L'échec est aussi économique, la guerre ne créant aucun gain et accentuant le déclin économique. D'autres auteurs anti-impérialistes comme James Petras et Robert Rhodes ou John Pilger considèrent cependant qu'au long terme la victoire vietnamienne a été une victoire à la Pyrrhus : le coût humain de la guerre était en effet exorbitant pour le Vietnam et les États-Unis, reprenant leur contrôle impérialiste sur tous les pays même les plus nationalistes après la chute du communisme, « recolonisaient » le Vietnam[29].
La notion d'Empire américain après la fin de la guerre froide
Après la guerre froide, la menace représentée par l'impérialisme soviétique disparaît. Ne s'y substitue qu'une géostratégie de la Russie, plus régionale, qui ne se distingue pas des puissances émergentes voisines[Notes 2].
L'expression de « nouvel empire américain » fait référence à une forme de gouvernance internationale sous l’égide unilatérale des États-Unis d’Amérique, telle qu'elle aura été tentée principalement pendant le premier mandat du président George W. Bush et à travers la mise en œuvre de sa doctrine stratégique. Celle-ci, d'inspiration néo-conservatrice, envisage ouvertement le déclenchement d'une guerre préventive contre des gouvernements hostiles aux intérêts américains ou pour favoriser l'émergence d'un système démocratique dans d'anciennes dictatures[30], quitte pour cela, comme pour l'invasion de l'Irak en 2003, à passer outre la nécessaire autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies.
Cette doctrine est essentiellement le fruit de think tanks tels que l'Heritage Foundation ou le Project for the New American Century, hérauts d’une politique étrangère d’hégémonie planétaire, fondée sur la suprématie militaire et l’imposition d’une Pax Americana par les armes si nécessaire[31].
Pour Frank Furedi, un nouvel impérialisme apparaît avec la Guerre du Golfe (1990-1991) et la chute des régimes communistes en Europe, commençant une nouvelle phase d'intervention directe des États-Unis afin d'assurer ses ressources en matières premières au Moyen-Orient et en Afrique. Noam Chomsky, l'un des critiques les plus connus de l'impérialisme américain, considère que même si les États-Unis sont la seule et dernière superpuissance et dans la continuité de l'impérialisme commencé en 1492, c'est un empire dans le déni, souffrant d'amnésie historique. Pour lui, la guerre contre le terrorisme résultant des attentats du 11 septembre 2001 a permis aux élites américaines de bombarder et terroriser au nom de la liberté et de l'économie. Pour Chalmers Johnson, à la suite de la guerre, les États-Unis ont utilisé les concepts d'humanitarisme et de seule hyperpuissance pour dissimuler des motifs impérialistes et militaristes. Pour lui, l'objectif des États-Unis est d'établir une structure culturelle, économique et politique qui assure l'hégémonie de l'élite au pouvoir. Des néo-conservateurs comme Dick Cheney ou Paul Wolfowitz considèrent que la domination américaine est bonne pour les États-Unis et le monde et que cela justifie les dépenses militaires et l'utilisation de la force. Pour David Harvey et Chalmers Johnson, les États-Unis se dirigent vers un état de « guerre sans fin », où l’impérialisme est motivé par les propres contradictions internes et échecs du système, provoquant un retrait de la démocratie et des aides sociales, peu à peu remplacées par une dictature militaire utilisant l'apologie du pouvoir militaire et la propagande[32].
L'empire existe-t-il ?
Présentation de la question
Un empire se caractérise par les pays obéissant à ses directives, soit du fait de l'influence douce (soft power) soit par la contrainte dure (hard power). Vu le nombre de moins en moins grand de pays pouvant être considérés comme acceptant cette soumission, il semble que l'empire américain soit, au XXIe siècle, sinon une illusion, du moins une réalité en net recul. Une marginalisation croissante des États-Unis - dans certains cas voulue par ce pays lui-même (refus d'adhérer à divers accords internationaux) - a lieu dans le cadre de la recomposition actuelle du monde sur les plans politique, économique et culturel. Il est ainsi de moins en moins pertinent de confondre mondialisation et américanisation, on peut même parler d'antinomie entre les deux concepts.
Controverse
L'histoire a montré que les pays disposant d'une forte puissance ont toujours cherché à étendre leur territoire. Il en a été ainsi pour l'Empire romain, l'Empire russe, l'Empire ottoman, la Chine impériale, mais plus encore pour les empires coloniaux européens tels que l'Empire espagnol de Charles Quint, où le soleil ne se couchait jamais, l'Empire britannique et l'Empire colonial français, que ce soit par les conquêtes napoléoniennes ou la colonisation. Ainsi, la question de l'existence de l'empire américain est plus que jamais d'actualité, car l'hyperpuissance des États-Unis, utilise la force coercitive bien moins que le Royaume-Uni ou la France ne l'ont fait à l'époque de leur puissance : Adrien Lherm reprend cette idée que les Américains profitent de la mondialisation sans l’imposer par la contrainte (théorie du soft power) :
« […] L’exportation du modèle américain répond moins à un programme impérialiste qu’à la pure et simple logique du profit – gourmand, oui, mais pas conquérant au sens militaire et politique. Ce qu’ils s’emploient aujourd’hui à faire, à l’échelle de la planète, c’est moins à imposer un exemple […] qu’à assurer des débouchés à leur puissant secteur culturel […][33]. »
C'est ce qu'on a pris l'habitude d'appeler en Europe dans les années 1960 après les indépendances africaines et asiatiques, le néo-colonialisme. Lorsqu'il y a une intervention sur un territoire étranger conduisant à une prise de contrôle politique, la volonté américaine a toujours été de pouvoir partir au plus vite, jusque la dernière présidence tout au moins : Washington rendit rapidement sa souveraineté aux Philippines (en un demi-siècle), l'occupation du Japon après 1945 cessa en 1952, même si des bases militaires y demeurent encore. Pendant la guerre froide, le gouvernement américain n'a pas souvent utilisé la force pour réduire au silence les oppositions dans son camp : en France, Charles De Gaulle pouvait critiquer la puissance américaine et doter son pays de l'arme atomique. Lors de la deuxième guerre en Irak, l'Arabie saoudite interdit le survol de son espace aérien par les avions américains et la Turquie refusa le passage des troupes américaines[34]. D'autre part, le personnel politique et administratif américain présent dans le monde est relativement faible[34], bien moins nombreux que le personnel militaire. Mais elle fut très forte en Amérique latine. La politique néo-coloniale du gros bâton initiée par Théodore Roosevelt en Amérique centrale et dans les Caraïbes, interrompue par Franklin Roosevelt, reprit dans les années 1950, s'étendit à toute l'Amérique du Sud : Cuba (jusqu'en 1959), Guatemala, Brésil, Saint-Domingue (ou République dominicaine), Uruguay, Chili, Argentine ; voire en Asie et en Afrique, avec les coups d'état de 1953 en Iran contre Mossadegh et de 1960 au Congo belge contre Lumumba. Elle doit à l'idée républicaine de rollback, radicalisant le containement démocrate d'Harry Truman. Tout gouvernement menaçant les intérêts économiques des États-Unis doit être renversé[réf. nécessaire]. La tentative avortée de débarquement de la baie des Cochons en par l'administration Kennedy démocrate fut préparée par les Républicains très proches des hommes d'affaires et désireux à ce titre de reprendre possession de leurs biens perdus. L'indépendance des Philippines après un demi-siècle d'occupation corrobore indirectement plus qu'elle ne contredit ce diagnostic. Elle s'explique par l'idéalisme anticolonialiste du président Franklin Roosevelt qui impose à son peuple une politique de bon voisinage avec l'Amérique latine et accepte en 1938 les nationalisations d'entreprises américaines par le gouvernement mexicain de Lázaro Cárdenas.
Le premier chercheur à avoir théorisé sur l'Empire américain, en réaction à une idée reçue, ce fut en 1968 Claude Julien par un livre au titre éponyme. Ce n'est pas parce que les États-Unis ne possèdent pas de colonies, qu'ils ne constituent pas un Empire. Leur domination économique s'explique par des interventions multiformes pour protéger leurs intérêts économiques, desquels ils tirent - du moins pour la majorité de la population - leur très haut niveau de vie. L'auteur mit à jour la théorie huit ans plus tard avec Le rêve et l'Histoire deux siècles d'Amérique. Ce peu d'utilisation du « hard power », en dépit d'une puissance qui n'a eu que peu d'équivalent dans l'histoire de l'humanité, s'expliquant sans doute par le fait que l'espace américain est clos depuis la fermeture de la « Frontier » : le peuple américain, sans doute satisfait de l'étendue de son pays[35], ne veut pas agrandir son territoire par des conquêtes[34]. En 1845, le journaliste John O'Sullivan pouvait encore proclamer que les États-Unis sont destinés à devenir l'empire universel propre à intégrer toutes les nations de la terre. Il pensait aux guerres avec le Mexique au cours desquelles dans les années 1830-1840 ils gagnent la Californie et le Texas. Mais, à partir du début du XXe siècle, la cohérence du territoire américain était telle qu'il semblait absurde d'envisager une politique de conquête, qui n'aboutirait qu'à une dénaturation de l'identité américaine. deux faits nuancent sensiblement ce constat.
Cette expansion territoriale, si limitée soit-elle, s'est faite sur la base du génocide de leurs premiers habitants, les Amérindiens. Dans le rêve et l'Histoire Claude Julien met en parallèle les deux guerres impérialistes guerre du Vietnam-guerres indiennes dans leurs forfaits communs : massacre de My Lai-massacre de Sand-Creek. D'ailleurs, écrit-il, quand le cinéaste américain Ralph Nelson veut dénoncer en 1971 le massacre de My Lai il choisit à travers le western Soldat bleu d'évoquer le massacre de Sand Creek. Huit ans après la fin officielle de la Frontière fin 1890 et le dernier grand massacre d'Indiens à Wounded Knee, les États-Unis s'engageaient aux Philippines dans une guerre sanglante, tout-à-la fois impérialiste et coloniale. Elle dura deux ans (1899-1901) et fit périr 116.000 Philippins…dont 100.000 civils.
Pour autant, chaque pays agissant via sa politique étrangère selon ses intérêts portant sur la sphère d'influence qu'il s'est identifiée, il convient d'être prudent sur l'utilisation du concept d'empire[36], lorsque les États-Unis ne font qu'exercer leur influence sur le monde.
Le relevé des oppositions à la politique étrangère des États-Unis permet de percevoir que, si l'emploi galvaudé de l'expression « Empire » est dépassé[37], l'impérialisme prend des formes nouvelles elles-mêmes objet de controverse, l'Histoire ne se répétant jamais à l'identique[Notes 3].
« Les États-Unis n'ont pas une politique impériale dans le sens où ils ne cherchent pas à contrôler ou à annexer directement des territoires un peu partout dans le monde. On parle d'empire, faute de trouver meilleur qualificatif, alors que cette notion même est très controversée chez les politologues. En revanche, on peut dire que les États-Unis mènent une politique hégémoniste, qui vise à asseoir leur démocratie sur le reste du monde de manière plus subtile et par des moyens plus indirects (comme la diplomatie, l'économie, la culture, la présence de bases militaires, etc.) »[38]. Mais dans les faits pendant la guerre froide ils ont systématiquement soutenu des dictatures. Les deux films de Costa-Gavras, État de Siège, Missing analysent cette réalité en Uruguay et au Chili.
Pour l'universitaire Johan Höglund, « nier la dimension impériale de la politique étrangère des États-Unis peut être commode pour ceux qui servent cette politique, mais cela n'est d'aucune utilité dès lors qu'il s'agit d'étudier sérieusement le passé historique de l'Amérique et son présent politique »[39].
Impérialisme culturel
Les débats sur l'« impérialisme culturel », généralement assimilé au « soft power », sont largement dissociés des débats sur l'histoire militaire américaine.
Celui-ci se marquerait par plusieurs vecteurs, parmi lesquels la diffusion linguistique, la musique, le cinéma[40], et les marques :
- la pratique du « globish » (« Global English ») comme vecteur de communication entre non-anglophones ;
- la musique anglo-saxonne domine largement le marché occidental[41] ;
- les films (productions hollywoodiennes notamment) ont une distribution mondiale prépondérante (près de la moitié des films à l'affiche en Europe sont américains et cette proportion monte jusqu'à 70–80 % en Allemagne et au Royaume-Uni[42]). Les séries télévisées américaines sont aussi très diffusées ;
- l'exportation de grandes marques reconnues mondialement, telles que Coca-Cola, Levi's ou Nike. Cette diffusion a participé à la diffusion d'un style de vie américain à travers le monde.
Déploiement militaire global
Situation de fait, les États-Unis constituent depuis la fin de la guerre froide la seule puissance héritière du clivage géopolitique contemporain qui ait maintenu une capacité de projection de sa puissance militaire sur l'ensemble du globe. Le United States Transportation Command est un des moyens permettant cette projection avec efficacité et volume. Pour le maintien de cette puissance militaire, les États-Unis allouent chaque année un budget de 600 à 700 milliards de dollars à leurs forces armées, soit en ordre de grandeur environ 3 fois plus que la Chine, et 10 fois plus que des pays comme la France, la Russie, le Royaume-Uni, l'Inde, l'Allemagne.
Notes et références
Notes
- On trouve la même idée chez (Fareed Zakaria, p.236-237).
- lire Émergence de la Russie comme superpuissance, à comparer à ses homologues pour l'Inde et la Chine.
- Cet aspect est notamment développé au travers de l'œuvre majeure d'Howard Zinn, Histoire populaire des États-Unis (voir bibliographie de l'article Historiographie des États-Unis).
Références
- Tommaso Padoa-Schioppa, 2009, p.112
- Retour à une logique d'endiguement par la paix armée[réf. nécessaire]
- Préface d'Howard Zinn, In: Sidney Lens (1971), The Forging of the American Empire. From the Revolution to Vietnam: A History of US Imperialism, Chicago, Haymarket Books, 2003 [réédition] — en ligne.
- Voir notamment Zakaria, 2009, p. 222
- Voir Zimmern 1911, pp.366-370
- The Ambiguous Legacy: U. S. Foreign Relations in the 'American Century, Michael J. Hogan, 1999, p9
- Delpech, 2003, p.871-872
- Anne Deysine, Les États-Unis aujourd’hui. Permanence et changements, Paris, La Documentation française, 2006, (ISSN 1763-6191), page 182
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- (en) « The Forum Archives », sur UNZ.org-Periodicals, Books and Authors (consulté le )
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- Maurice Lemoine, Les Enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, 2013, rééd. 2015, 704 p. (ISBN 978-1-59558-912-5, 978-2359494068 et 2359494066, présentation en ligne).
- William Colby, 30 ans de CIA, Presses de la Renaissance, , 376 p. (ISBN 2856160891, présentation en ligne). Puis, en collection de poche : William Colby, 30 ans de CIA, Le Livre de Poche, (ISBN 2253026743, présentation en ligne).
- « Quand Nixon voulait étrangler le Chili », Le Monde, 11 décembre 1998. Voir aussi : « Des archives confirment le rôle de la CIA dans le renversement de Salvador Allende », Le Monde, 16 novembre 2000.
- John Dinges, The Condor years : how Pinochet and his allies brought terrorism to three continents [« Les années "condor" : comment Pinochet et ses alliés ont exporté le terrorisme sur trois continents »], New Press, (ISBN 1-56584-977-9, OCLC 58830535, présentation en ligne)
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- Buttinger, Joseph (1967). Vietnam: A Dragon Embattled. Praeger Publishers, p890-892
- Chapman p699-700
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- Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005 (ISBN 2-0207-9950-2), p.214
- Les États-Unis sont le troisième pays le plus étendu du monde
- de par la connotation négative associée au terme depuis les exactions coloniales et la période de ressentiment nommée désenchantement du monde observée dans les métropoles.
- puisque l'hégémonie perçue est incompatible avec le rôle de gendarme du Monde attribué à l'hyperpuissance au sortir de la Guerre froide[réf. nécessaire].
- Pascal Boniface et Charlotte Lepri, 50 idées reçues sur les États-Unis, Paris, Hachette Littératures, , 230 p. (ISBN 978-2-01-237638-0), p.17-18
- « Imperial denial may be convenient for the servants of the US government, but it is hardly practical for any serious student of America’s historical past and political present. » dans (en) Johan Höglund, « Taking up the White Man’s Burden? American Empire and the Question of History », European Journal of American Studies, EJAS 2007-2. [lire en ligne]
- Violaine Hacker, “ Cultiver la créativité, corollaire de la diversité culturelle européenne ”, Revue Géoéconomie : Cinéma: le déclin de l'empire américain?, numéro 58 - été 2011
- Selon le directeur de la FNAC à propos de la France « il s'agit en effet du seul pays occidental où la musique anglo-saxonne représente 50 % du marché (contre 90 % ailleurs) »
- Source : Base Lumiere
Bibliographie
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Articles :
- Thérèse Delpech, « La fiction impériale », Commentaire, Hiver 2003-2004, p. 871-877.
- Fabrice d'Almeida, « L’américanisation de la propagande en Europe de l’Ouest (1945-2003) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 80 2003/4, p. 5-14. [lire en ligne]
- Céline Letemplé, « L’Empire en question : origines et développement d’un débat américain contemporain », Revue LISA/LISA e-journal, Vol. V - no 3 | 2007. [lire en ligne]
Films et documentaires
- The War on Democracy, John Pilger, Christopher Martin, 2007
- Le Monde selon Bush, William Karel, 2004
- Fahrenheit 9/11, Michael Moore, 2004
- Missing, Costa-Gavras, 1982
- Etat de siège, Costa-Gavras, 1972
Annexes
Articles connexes
- Autres expressions de l'idée positive de « nouveauté » dans les formules de la diplomatie américaine :
- le « New Deal » (« nouvelle donne » - 1932)
- la « Nouvelle Frontière » (1960)
- le « Nouvel ordre mondial » (1991)
- Idéologies :
- Siècle américain, (expression identique à celle du « Nouveau Siècle Américain », amenée par un « think tank »)
- Néocolonialisme
- Anti-impérialisme
- Théorie des dominos
- Antiaméricanisme
- Doctrines géopolitiques :
- Diplomatie :
- Divers :
- Politique étrangère des États-Unis | Historiographie des États-Unis
- Hyperpuissance
- Empire informel
- Joshua Norton, empereur auto-proclamé des États-Unis
Liens externes
- (fr) doctrine Bush de remodelage du Grand Moyen-Orient : entre idéalisme et pragmatisme - Catherine Croisier, chercheur associée à l'IRIS, diploweb.com, 2005
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