Océan Pacifique

L'océan Pacifique est l'océan le plus vaste du globe terrestre. Le Pacifique fait partie de l'océan mondial et il comporte deux océans : le Pacifique Nord et le Pacifique Sud. Le Pacifique s'étend sur une surface de 166 241 700 km2, soit environ un tiers de la surface totale de la Terre et 21,5 millions km2 de plus que la surface totale de la planète Mars. Sa superficie est également supérieure à celle de l'ensemble des terres émergées de la planète. Il comprend l'Océanie dans sa totalité et quelques autres îles et archipels qui font traditionnellement partie de l'Asie (Japon, Philippines, Insulinde). Il est entouré par l'Amérique, le continent Antarctique, l'Australie, la Nouvelle-Guinée et l'Asie. La ligne de changement de date le traverse aux alentours du 180e méridien.

« Pacifique » redirige ici. Pour les autres significations, voir Pacifique (homonymie).

Océan Pacifique

Carte de l'océan Pacifique.
Géographie physique
Type Océan
Coordonnées 0° nord, 160° ouest
Superficie 166 241 700 km2
Largeur
· Maximale 10 020 km
Profondeur
· Moyenne 4 300 m
· Maximale 11 034 m
Volume 714 839 310 km3
Géolocalisation sur la carte : Monde

Géographie

Localisation et limites

L'océan Pacifique occupe la plus grande partie de l'hémisphère terrestre dans lequel il se trouve.

L'illustration dans l'encadré de cet article montre l'océan Pacifique sur un planisphère : le Pacifique y est partagé en nord et sud, suivant l'équateur. L'Organisation hydrographique internationale (OHI) découpe l'océan Pacifique en mers, golfes et détroits. Les limites que l'OHI donne pour les océans Pacifique Nord et Pacifique Sud excluent les mers comprises dans chacun d’eux[1].

« Les lignes de démarcation entre les océans […] Pacifique Nord […] et […] Pacifique Sud […] sont données par l’équateur. La limite sud-est entre l'océan Atlantique Sud et l’océan Pacifique Sud est le méridien du cap Horn (67° 17’ W.) »

 Bureau hydrographique international de l'OHI[1]

Son code d'enregistrement numérique de l’Organisation hydrographique internationale est « C »[2], et son identification dans Limite des océans et des mers est « (57) et (61) »[3] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « océan Pacifique »[2].

L'Organisation hydrographique internationale définit les limites des océans Pacifique Nord et Pacifique Sud comme suit[1] :

Océan Pacifique Nord

Son code d'enregistrement numérique de l'Organisation hydrographique internationale est « 07 »[4], et son identification dans Limite des océans et des mers est (57)[5] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « océan Pacifique Nord »[4].

« Au sud-ouest :

À l'ouest et au nord-ouest :

Au nord :

À l'est :

Au sud :

 Organisation hydrographique internationale[1]

Océan Pacifique Sud

Son code d'enregistrement numérique de l'Organisation hydrographique internationale est « 08 »[4], et son identification dans « Limite des océans et des mers » est (61)[6] ; son nom français dans la nomenclature des espaces maritimes du Conseil national de l'information géographique est « océan Pacifique Sud »[4].

«  À l'ouest :

Au sud-ouest et au nord-ouest :

Au sud :

Au nord :

 Organisation hydrographique internationale[1]

Description

C'est dans l'océan Pacifique que se trouvent les fosses les plus profondes de la Terre, avec des profondeurs dépassant 10 000 mètres dans les fosses des Kouriles, des Mariannes et des Philippines. Il comporte également de nombreux récifs coralliens dont l'île Christmas, le plus étendu et le plus ancien atoll du monde.

L'océan Pacifique est parcouru par plusieurs dorsales qui forment parfois en surface des archipels linéaires. Il contient des chaînes de monts sous-marins formés par des points chauds, dont la chaîne sous-marine Hawaï-Empereur et la chaîne sous-marine Louisville.

Il est entouré par la ceinture de feu et connaît de nombreux tremblements de terre. Lorsqu'ils se produisent dans l'océan, ces derniers provoquent des tsunami (raz-de-marée). Entre 1900 et 2004, 796 tsunamis ont été observés dans l'océan Pacifique, et 17 % d'entre eux ont lieu près du Japon. Un centre international d'alerte, le Pacific Tsunami Warning Center, est chargé de l'observation et de l'alerte sur ces phénomènes.

Climatologie

Coucher de soleil sur l'océan Pacifique vu de la Station spatiale internationale ; la forme caractéristique des cumulonimbus est aussi visible ainsi que la courbure terrestre.

On retrouve dans le Pacifique des systèmes météorologiques semi-permanents comme les anticyclones de l'île de Pâques et d'Hawaï ainsi que les dépressions des Aléoutiennes qui sont le reflet de la circulation atmosphérique générale[7],[8]. Son vaste bassin est régulièrement traversé par le plus grand nombre de cyclones tropicaux de tous les bassins océaniques[9]. Ils sont nommés ouragans dans l'est, typhons dans le nord-ouest et cyclones dans le sud-ouest.

Près de l'équateur, on retrouve la zone de convergence intertropicale et les alizés dont la position change avec les saisons, jouant un très grand rôle sur la pluviométrie de la région tropicale et la navigation maritime.

Le Pacifique Sud est parcouru par une oscillation thermique encore mal expliquée connue sous le nom d'El Niño (tous les deux à cinq ans, contrecarré par La Niña), qui exerce une influence importante sur le climat. El Niño et son pendant atmosphérique, l'oscillation australe, donnent le phénomène appelé ENSO qui est la variation climatique la plus importante de cet océan. L'effet de ce dernier se reflète non seulement dans tout son bassin mais également déborde vers les autres régions du globe par le déplacement de la circulation atmosphérique qu'il cause.

Le Pacifique est aussi le siège de variations plus complexes : il s'y produit des phénomènes à hautes fréquences (oscillation de Madden-Julian à 60-90 jours) et d'autres à très basses fréquences (son état moyen variant sur plusieurs décennies ou siècles). Ces variations ont un effet de modulation sur ENSO et en compliquent l'analyse[10].

Îles et États riverains de l'océan Pacifique

Carte des états, territoires et dépendances d'Océanie selon les limites des zones économiques exclusives (200 milles marins).

Le schéma géométrique habituel des archipels et des États du Pacifique, figurant dans tous les atlas « grand public » (qui représente les États du Pacifique par des rectangles imbriqués), ne rend pas compte de la réalité des zones économiques exclusives (200 milles marins) qui permet d'appréhender forme réelle des États dans leurs étendues terrestres et océaniques.

États

1 Le statut de Taïwan est disputé.

Îles et territoires

Îles Kouriles

Histoire

Descriptio Maris Pacifici par Ortelius (1589), une des premières cartes imprimées de l'océan Pacifique ; voir aussi le planisphère de Waldseemüller (1507)[11].

Les premiers Océaniens à avoir découvert et peuplé les îles du Pacifique il y a 45 000 ans sont arrivés en voilier.

Les Océaniens maîtrisaient des voiliers, pirogues et catamarans à voile qui avaient la particularité de pouvoir remonter auprès du vent (se déplacer non pas face au vent mais vers le secteur d'où il vient). Cet avantage technique décisif par rapport aux voiliers occidentaux, arrivés bien plus tard, qui ne pouvaient naviguer qu'au portant (le vent venant du secteur arrière pousse le bateau), leur permettait d'explorer la mer d'une façon systématique et particulièrement efficace : partant d'une île, louvoyant rapidement face au vent sur des centaines de miles, ils balayaient par de larges lacets un territoire bien plus vaste qu'un gros voilier traçant une ligne directe dépendante de la direction du vent. Ce faisant, les Océaniens finirent par découvrir un à un des atolls minuscules jusqu'au dernier, au milieu de l'océan Pacifique, le plus grand au monde. Ils les peuplèrent lentement en développant une culture originale à chaque îlot habité mais nourris, contrairement aux idées reçues, par des échanges permanents et des valeurs souvent communes[réf. souhaitée].

Les premiers Européens à découvrir le Pacifique furent les membres de l'expédition de Vasco Núñez de Balboa qui l'aperçurent en 1513 après leur traversée de l'Isthme de Panama. Ce conquistador espagnol le baptise alors « mer du Sud », parce qu'elle se situe au sud de l'isthme de Panama. Ce nom prévaudra longtemps sur le nom de Magellan qui ne s'imposera qu'à la fin du XIXe siècle.

Le premier Européen à y avoir navigué fut le Portugais Magellan en novembre 1520 qui le baptisa « Pacifique » à cause du temps calme qu'il rencontra pendant sa traversée de la Terre de Feu jusqu'aux îles Mariannes, puis aux futures Philippines, traversée de trois mois et vingt jours.

Au XVIIIe siècle, le nom d’« océan Pacifique » ne s’appliquait qu’à la partie sud de l’océan, la partie nord étant appelée « océan Septentrional ».

Exploration

Géochimie

  • En un mois en 2007, selon une observation (Odelle Hadley), 30 000 tonnes de particules de suie sont arrivées en Amérique du Nord. L'origine de ce nuage provient pour les trois quarts des pollutions chinoise et indienne.

Environnement

Faune et Flore

Parmi les spécificités du Pacifique nord-est figure le fait qu'il abrite encore quelques vastes récifs d'éponges.

La population de thon obèse du Pacifique a décliné d'au moins 84 %[13].

Problèmes environnementaux

Des débris plastiques de provenance mondiale polluent l'ensemble des océans ; concernant l'océan Pacifique, ils proviennent notamment de l'Asie et des États-Unis.

Un « continent de plastique » s'est formé entre la Californie et le Japon. D'une superficie estimée à six fois celle de la France en 2017, cette gigantesque étendue de déchets plastiques ne cesse de grossir[14].

L’océan Pacifique intéresse particulièrement les entreprises minières. Les compagnies et leurs investisseurs « se livrent à une ruée spéculative pour trouver des gisements. Les nodules polymétalliques — des concrétions rocheuses reposant sur le lit océanique — riches en minerais ont tout particulièrement retenu leur attention. » Cependant, un rapport publié en mai souligne que « les conséquences liées à l’exploitation minière dans les eaux profondes pourraient être considérables, graves et répercutées sur plusieurs générations, avec pour principaux effets une perte des espèces et une dégradation des écosystèmes »[15].

Protection de l'environnement

Il existe des règlementations nationales et internationales, ainsi que différents classements de certaines zones tels que des aires marines protégées, des réserves de Biosphère, des Parcs naturels marins...

Notes et références

  1. OHI 1953.
  2. SHOM, OHI, IGN et al. 2004, p. 9.
  3. OHI 1953, p. 4.
  4. SHOM, OHI, IGN et al. 2004, p. 10.
  5. OHI 1953, p. 34.
  6. OHI 1953, p. 35.
  7. Richard Leduc et Raymond Gervais, Connaître la météorologie, Montréal, Presses de l'Université du Québec, , 320 p. (ISBN 2-7605-0365-8, lire en ligne), p. 72 (section 3.6 Les grands traits de la circulation générale).
  8. (fr) « Centre d'action », La météo de A à Z, Météo-France (consulté le ).
  9. (en) Atlantic Oceanographic and Meteorological Laboratory, Hurricane Research Division, « What are the average, most, and least tropical cyclones occurring in each basin? », Frequently Asked Questions, NOAA, (consulté le ).
  10. (fr) « Vers une quantification du comportement "chaotique" d'El Niño », Techno-Science.net (consulté le ).
  11. « Library of Congress Acquires Only Known Copy of 1507 World Map Compiled by Martin Waldseemüller » (consulté le ).
  12. Privat-Deschanel et Zimmerman 1930, figure 3, p. 6.
  13. « Les Marquises, archipel le plus isolé du monde, sont menacées par la pêche industrielle », sur Reporterre (consulté le ).
  14. « 7e continent de plastique : qu'est-ce que le vortex de déchets du Pacifique nord ? », sur Geo.fr, .
  15. « L'exploitation minière du fond des océans menace gravement les écosystèmes, selon un rapport », sur Reporterre, .

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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