Colin Powell
Colin Luther Powell, né le à Harlem (New York), est un général et homme politique américain. Il est chef d'État-Major des armées entre 1989 et 1993 puis secrétaire d'État entre 2001 et 2005 dans l'administration du président George W. Bush.
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Colin Powell | ||
Portrait officiel de Colin L. Powell. | ||
Fonctions | ||
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65e secrétaire d'État des États-Unis | ||
– (4 ans et 6 jours) |
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Président | George W. Bush | |
Gouvernement | Administration Bush | |
Prédécesseur | Madeleine Albright | |
Successeur | Condoleezza Rice | |
12e chef d'État-Major des armées des États-Unis | ||
– (3 ans, 11 mois et 29 jours) |
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Président | George H. W. Bush Bill Clinton |
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Prédécesseur | William J. Crowe, Jr | |
Successeur | David E. Jeremiah | |
16e conseiller à la sécurité nationale des États-Unis | ||
– (2 ans) |
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Président | Ronald Reagan | |
Prédécesseur | Frank Carlucci | |
Successeur | Brent Scowcroft | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Colin Luther Powell | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Harlem (New York, États-Unis) | |
Nationalité | Américaine | |
Parti politique | Parti républicain (1995-2021) | |
Profession | Militaire (en retraite) | |
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Chefs d'État-Major des armées des États-Unis Secrétaires d'État des États-Unis |
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Biographie
Jeunesse et formation
D'origine afro-caribéenne, il naît dans une famille d'immigrants jamaïcains et est élevé dans le quartier du South Bronx à New York. Il est le fils de Luther Collins, un magasinier expéditionnaire, et de Maud Ariel (McKoy) Collins, une couturière[1]. Ses ancêtres sont africains, écossais et irlandais.[réf. nécessaire]
Après ses études secondaires à la Morris High School (Bronx) (en), il est accepté au City College de New York où il entreprend des études de géologie[2], il obtient son Bachelor of Arts en 1958[1].
Alors que Collin Powell n’avait guère de projet, il découvre lors de sessions à la Reserve Officers' Training Corps (ROTC) ses capacités de commandement[3]. Il suit l'ensemble du programme en tant que cadet et sort avec le grade de Colonel, qui est la plus haute distinction pour un cadet. En 1958, il entre dans les Forces armées des États-Unis avec le grade de Second Lieutenant[4].
Carrière militaire
Pour sa première affectation, il est cantonné en Allemagne de l'Ouest. En 1962, il est envoyé à la caserne de Fort Devens (en), dans le Massachusetts, il y rencontre Alma Vivian Johnson (née à Birmingham dans l'Alabama), ils se marient en 1962[5].
Il est parmi les premiers conseillers envoyés par le Président John Fitzgerald Kennedy au Viet-Nam[6].
Pendant qu'il patrouillait le long de la frontière séparant le Viet-Nam du Laos[2], il est blessé en chutant dans un piège du type Punji stick (en)[7],[8],[1],[9], une infection au pied se déclare écourtant ainsi sa présence au Viet-Nam[10]. À la fin de sa première mission au Viet-Nam, il est décoré de la Purple Heart et de la Bronze Star[6].
En 1968, il est à nouveau envoyé au Viet-Nam comme Major au sein de la 23e division d'infanterie[10].
Lors de cette seconde période au Viet-Nam (1968-69), il est victime d'un accident d'hélicoptère, il s'illustre par ses actes de bravoure pour sauver ses soldats, pour cela, il sera décoré de la Soldier's Medal[2]. Il est également chargé d'enquêter sur le massacre de My Lai, et de dissimuler cet « incident » (comme le montrent les journalistes Solomon et Parry) [6],[11].
Après deux périodes au Viêt-Nam, il profite d'une bourse de l'armée pour suivre des cours à la George Washington University, où il obtient un MBA en 1971[12],[13].
En 1972, Colin Powell est nommé commandant du 1er Bataillon du 32e régiment d’infanterie de la 2e Division d'infanterie[14], stationnant sur la zone démilitarisée de la Corée du Sud[15],[16].
Il est nommé officier de liaison auprès du département de la Défense, en poste à Washington.
De 1975 à 1976, il suit des cours au National War College, à Washington DC[14].
En 1976, il est nommé Colonel et prend le commandement de la 2e Brigade de la 101e division aéroportée cantonnée à Fort Campbell (en) dans le Kentucky[17]
Colin Powell est le premier Afro-Américain à occuper le poste de chef d’État-Major des armées, ce d’ à , sans être passé ni par West Point, ni par l’Académie navale d'Annapolis.
En tant que chef d’État-Major des armées, il conduit les troupes américaines et alliées à la victoire face à Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe (1990-1991)[18].
Une doctrine militaire porte son nom, la doctrine Powell, dans laquelle il définit les règles pour un engagement des États-Unis dans un conflit militaire.
Progression hiérarchique
Carrière politique
De 1987 à 1989, il est le conseiller à la sécurité nationale du président Ronald Reagan et à ce titre préside le Conseil de sécurité nationale en remplacement de Frank Carlucci. Il est le premier Afro-américain et le plus jeune officier à occuper de telles fonctions. De sensibilité plutôt démocrate, le général Powell reste fidèle au parti de Reagan (républicain), entraînant avec lui bon nombre de Noirs américains, séduits par le culte de l'effort personnel (« self-help ») et de la réussite individuelle, spécifiques des années Reagan. Grand admirateur aussi de Martin Luther King, il dit un jour que « le temps des droits civiques appartient désormais à l'histoire ancienne des États-Unis. » Il participe au renversement du dictateur panaméen Manuel Noriega en 1989.
Un temps pressenti comme candidat républicain à la présidence des États-Unis, il y renonce, tout comme il décline la proposition du candidat Bob Dole d'être son colistier pour la présidentielle de 1996.
George W. Bush, 43e président des États-Unis, le nomme secrétaire d'État — le 65e à occuper ce poste — le et le Sénat approuve ce choix à l'unanimité : il entre en fonction le .
Le , il est amené de manière très controversée à présenter devant le Conseil de sécurité des Nations unies[19],[20] un épais dossier à charge contre le régime de Saddam Hussein contenant des preuves fabriquées (ou ayant été reconnues comme telles par la suite)[21], relatives à l'existence d'armes de destruction massive en Irak. Selon U.S. News & World Report, découvrant le discours au contenu douteux rédigé par Lewis Libby, directeur du cabinet du vice-président Dick Cheney, Colin Powell se serait écrié « Je ne vais pas lire cela. C’est de la m... »[22],[23]. Dans ce discours, qui apparaîtra comme l'un des prologues de la guerre d'Irak, il affirme : « il ne fait aucun doute que Saddam Hussein possède des armes biologiques et la capacité de produire rapidement plus, beaucoup plus » ; puis il déclare : « [il n'y a] aucun doute dans mon esprit que Saddam travaille pour obtenir des composants clefs pour produire des armes nucléaires ». Le dossier cité par Colin Powell a été fourni par l'administration de Tony Blair, qui reconnaît dès le des « gaffes » dans le dossier. Le , les journaux anglais identifient les véritables auteurs du rapport — les services de communication de Downing Street — et la pauvreté des sources qu'ils ont utilisées : plagiat universitaire et sources suspectes[24].
Lors de la campagne électorale de 2004, Powell informe le président George W. Bush de son souhait de ne pas conserver ses responsabilités au sein du futur Cabinet : il présente ainsi sa démission le , dès lors que la réélection de George Bush est acquise. Il quitte son poste le et la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice lui succède.
En , il exprime son « amertume » à propos de sa présentation du dossier irakien devant l’ONU : interrogé sur ABC, il explique que cette présentation, en grande partie fausse, fait « tache » dans sa carrière[25]. En 2011, Colin Powell demande à la CIA et au Pentagone des explications sur les fausses informations qui lui avaient été communiquées en 2003[26].
Lors de la campagne électorale de 2008, quinze jours avant le vote, il décide finalement d'apporter son soutien au candidat démocrate Barack Obama. Il lui renouvelle son soutien lors de la campagne électorale de 2012[27].
Dans un entretien en 2013, Colin Powell reconnait qu'au sujet des armes de destruction massive en Irak « Saddam Hussein (...) n'en possédait pas un gramme »[28]. Selon le journaliste Jon Schwartz, Powell aurait délibérément menti durant son discours du et n'ignorait pas que l'Irak ne disposait plus d'armes de destruction massive[29].
En juin 2020, il estime que le président Donald Trump « mentait sur plein de choses » et déclare qu'il soutient le candidat démocrate Joe Biden pour l'élection présidentielle qui se tient la même année[30].
Œuvres
- co-écrit avec Joseph E. Persico (trad. de l'anglais), Un enfant du Bronx [« My American Journey »], Ballantine Books,
- (en) Colin Powell: An American Hero Speaks Out, Phoenix Books,
- (en) On Leadership, Random House,
- (en) co-écrit avec Joseph E. Persico, A Soldier's Way : An Autobiography, Arrow,
- (en) co-écrit avec Eliot A. Cohen et Lawrence J. Korb, U.S. Defense Policy, Council on Foreign Relations Press,
- co-écrit avec Tony Koltz (trad. de l'anglais), J'ai eu de la chance : Mes conseils pour réussir dans la vie et dans l'exercice du leadership [« It Worked for Me : In Life and Leadership »], Odile Jacob,
Récompenses et distinctions
Décorations
- Defense Distinguished Service Medal (3 citations)
- Purple Heart
- Distinguished Service Medal, Army (1 citations)
- Distinguished Service Medal, Air Force
- Distinguished Service Medal, Navy
- Distinguished Service Medal, Coast Guard
- Defense Superior Service Medal
- Legion of Merit (1 citation)
- Soldier's Medal
- Bronze Star Medal (avec V)
- Air Medal
- Joint Service Commendation Medal
- Army Commendation Medal (2 citations)
- Congressional Gold Medal
- Médaille présidentielle de la Liberté
- Presidential Citizens Medal
- National Defense Service Medal
- Vietnam Service Medal
- Combat Infantryman Badge
- Parachutist Badge
- Army Service Ribbon
- Army Overseas Service Ribbon
Distinctions étrangères
- Republic of Vietnam Gallantry Cross Unit Citation[31],[10]
- Republic of Vietnam Campaign Medal[10]
- Commandeur de l'ordre du Bain (Royaume-Uni)[32]
- Commandeur de la Légion d'honneur (France)[33]
- Meritorious Service Decoration (Canada)[33]
- Prix Alexis-de-Tocqueville 2006[34]
Autres
- Il est membre du Conseil honoraire de l'association caritative Wings of Hope[35].
Culture populaire
Il est interprété par l'acteur Jeffrey Wright dans W. : L'Improbable Président d'Oliver Stone, film retraçant l'ascension du président George W. Bush. Il est incarné par Tyler Perry dans Vice (2018) d'Adam McKay. il apparaît aussi dans Dark Skies : L'Impossible Vérité, jeune.
Notes et références
- (en) « Colin Luther Powell », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
- (en) « General Colin L. Powell, USA », sur Academy of Achievement (consulté le ).
- « Colin Powell Biography - life, childhood, children, parents, name, school, young, information, born, drugs », sur www.notablebiographies.com (consulté le ).
- (en) « Colin Powell Facts », sur biography.yourdictionary.com (consulté le ).
- (en) « Colin Powell », sur Biography (consulté le ).
- (en) « Colin Powell », sur history.com (consulté le ).
- (en) « General Colin Powell: African American War Heroes », sur www.myblackhistory.net (consulté le ).
- (en) Herbert Kikoy, « Ancient Tech in Modern War - Hidden Punji Sticks of Vietnam War », sur WAR HISTORY ONLINE, (consulté le ).
- (en) « The Vicious Booby Trap That Nailed Colin Powell », sur KnowledgeNuts, (consulté le ).
- (en) « Army JROTC Leadership & Academic BowlGeneral Colin Powell - A Study in Leadership », sur ROTC.
- « Derrière la légende Colin Powell – My Lai, par Robert Parry et Norman Solomon », sur Les-Crises.fr, (consulté le ).
- (en) « Colin Powell (1937-) • BlackPast », sur BlackPast, (consulté le ).
- (en) « Gen. Colin L. Powell's Biography », sur The HistoryMakers (consulté le ).
- (en) « General Colin Luther Powell », sur The Campaign for the National Museum of the United States Army, (consulté le ).
- (en) « Colin Powell's Vietnam and the Making of an American Statesmen », sur HistoryNet, (consulté le ).
- (en) « Joint Chiefs of Staff > About > The Joint Staff > Chairman> General Colin Luther Powell », sur www.jcs.mil (consulté le ).
- « Joint Chiefs of Staff > About > The Joint Staff > Chairman> General Colin Luther Powell », sur www.jcs.mil (consulté le ).
- Durant cette guerre, toutes les opérations et planifications étaient du ressort du Centcom, alors sous les ordres du général Schwarzkopf.
- (en) « Colin Luther Powell - People - Department History - Office of the Historian », sur history.state.gov (consulté le ).
- « Le secrétaire d’état americain, Colin Powell, présente des informations « sûres et fiables » sur les tentatives de l’Iraq de dissimuler les armes et activités interdites par la résolution 1441 », Organisation des Nations unies (consulté le ).
- Ignacio Ramonet, « Mensonges d'Etat », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Bush team didn't level with us »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), International New York Times, .
- « I'm not reading this. This is $%&! ».
- (en) MacAskill Ewen et Norton-Taylor Richard, « Downing St admits blunder on Iraq dossier », The Guardian, (consulté le ).
- (en) « Colin Powell on Iraq, Race, and Hurricane Relief », sur ABC News, (consulté le ).
- « IRAK - Colin Powell exige des réponses sur les fausses informations », Le Point, (consulté le ).
- AFP, « Colin Powell votera Obama le 6 novembre », Libération, (consulté le ).
- Vincent Jauvert, « Colin Powell : comment la CIA m'a trompé », L'Obs, .
- (en) Jon Schwartz, « Lie After Lie: What Colin Powell Knew About Iraq 15 Years Ago and What He Told the U.N. », The Intercept, (lire en ligne, consulté le ).
- Julie Connan, « Ces responsables républicains qui ne voteront pas Trump », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « Common Myths About The Vietnam Cross of Gallantry », sur www.americanwarlibrary.com (consulté le ).
- (en) « Knighthood for Colin Powell », sur The Independent, (consulté le ).
- « Distinctions de pays du Commonwealth et étrangers », sur Gouvernement du Canada.
- « Le prix Alexis de Tocqueville », sur www.patrimoine-normand.com (consulté le ).
- (en) Jason Phillips, « Honorary Council », sur Wings of Hope (consulté le ).
Bibliographie
- Françoise Boursin, « Dominique de Villepin et Colin Powell : deux rhétoriques face à face », Communication et langages, no 145, 3e trimestre 2005.
- Charles-Philippe David, « L'invasion de l'Irak : les dessous de la prise de décision de la présidence Bush », Revue internationale et stratégique, vol. 1, no 57, .
- (en) Karen DeYoung, Soldier: The Life of Colin Powell, Knopf,
- (en) Oren Harari, The Leadership Secrets of Colin Powell, McGraw-Hill Education,
- (en) Jeffrey J. Matthews, Colin Powell: Imperfect Patriot, University of Notre Dame Press,
- (en) Howard Means, Colin Powell, Ballantine Books,
- (en) John Passaro, Colin Powell, Child's World,
- « La politique africaine des États-Unis après le 11 septembre 2001 », Politique africaine, vol. 83, no 3, , p. 116 (ISSN 0244-7827 et 2264-5047, DOI 10.3917/polaf.083.0116, lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
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