Diocèse de Metz

Le diocèse de Metz (en latin : dioecesis Metensis) est une église particulière de l'Église catholique latine en France. Il couvre le département de la Moselle. Son évêché se situe à Metz où l’ancienne abbaye Sainte-Glossinde sert de lieu de résidence à l’évêque et de siège pour l’administration diocésaine (secrétariat, chancellerie, service des archives, service de la communication…), l’officialité (tribunal épiscopal, responsable par exemple des procès de nullité de mariage) et les bureaux des pèlerinages diocésains.

Diocèse de Metz
(la) Dioecesis Metensis

Chœur de la cathédrale Saint-Étienne de Metz.
Pays France
Église catholique latine
Rite liturgique romain
Type de juridiction diocèse exempt
Création IIIe siècle
Affiliation Église catholique en France
Siège Metz
Conférence des évêques France
Titulaire actuel vacant, Mgr Jean-Pierre Vuillemin, (administrateur apostolique)
Langue(s) liturgique(s) français
Calendrier grégorien
Paroisses 649
Prêtres 363
Religieux 109
Religieuses 556
Territoire Moselle
Superficie 6 216 km2
Population totale 1 045 066 (2013)
Population catholique 813 000 (2013)
Pourcentage de catholiques 77,8 %
Site web https://metz.catholique.fr/

Localisation du diocèse
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Le siège épiscopal est vacant depuis le et la démission de Mgr Jean-Christophe Lagleize. Depuis 2019, Mgr Jean-Pierre Vuillemin est évêque auxiliaire et depuis 2021, administrateur apostolique.

Depuis 1874, il est exempt et relève directement du Saint-Siège.

Description géographique

Le territoire de l'actuel diocèse de Metz correspond au département de la Moselle.

Il est composé de 34 archiprêtrés et 136 communautés de paroisses[1] :

  1. Archiprêtré d'Albestroff (3 communautés)
  2. Archiprêtré d'Ars-sur-Moselle (3 communautés)
  3. Archiprêtré d'Aumetz (3 communautés)
  4. Archiprêtré de Bitche (4 communautés)
  5. Archiprêtré de Boulay (4 communautés)
  6. Archiprêtré de Bouzonville (5 communautés)
  7. Archiprêtré de Château-Salins (8 communautés)
  8. Archiprêtré de Creutzwald (4 communautés)
  9. Archiprêtré de Dieuze (6 communautés)
  10. Archiprêtré de Faulquemont (4 communautés)
  11. Archiprêtré de Forbach (5 communautés)
  12. Archiprêtré de Freyming-Merlebach (5 communautés)
  13. Archiprêtré d'Hagondange (2 communautés)
  14. Archiprêtré d'Hayange (3 communautés)
  15. Archiprêtré d'Hettange-Grande (2 communautés)
  16. Archiprêtré de Lorquin (3 communautés)
  17. Archiprêtré de Metz Cathédrale (2 communautés)
  18. Archiprêtré de Metz Devant-les-Ponts (3 communautés)
  19. Archiprêtré de Metz Queleu (3 communautés)
  20. Archiprêtré de Montigny-lès-Metz (4 communautés)
  21. Archiprêtré de Morhange (5 communautés)
  22. Archiprêtré de Peltre (7 communautés)
  23. Archiprêtré de Phalsbourg (6 communautés)
  24. Archiprêtré de Rémilly (2 communautés)
  25. Archiprêtré de Rohrbach (3 communautés)
  26. Archiprêtré de Rombas (5 communautés)
  27. Archiprêtré de Saint-Avold (3 communautés)
  28. Archiprêtré de Sarralbe (3 communautés)
  29. Archiprêtré de Sarrebourg (6 communautés)
  30. Archiprêtré de Sarreguemines (6 communautés)
  31. Archiprêtré de Sierck-les-Bains (3 communautés)
  32. Archiprêtré de Thionville (3 communautés)
  33. Archiprêtré de Vigy (3 communautés)
  34. Archiprêtré de Yutz (3 communautés)

Histoire

L’évêché est fondé au IIIe siècle. Il est intégré ensuite au royaume d’Austrasie mérovingien dont Metz est la capitale puis à l’Empire carolingien, c’est à cette époque que l’évêque reçoit de Charlemagne certains privilèges, tels que la perception d’impôt sur les terres épiscopales. À la suite du démantèlement de l’empire, les terres de l’évêché passent du royaume de Francie médiane puis de Lotharingie au duché de Haute-Lotharingie vassal de l’empereur romain germanique : l’évêque devient à la fin du Xe siècle comte souverain de Metz et prince du Saint-Empire. Or à la suite de la guerre des Amis de 1234 qui oppose les bourgeois messins à l’évêque Jean Ier d’Apremont, ce-dernier se voit obligé de reconnaître l’indépendance de la ville, à la suite de cela le pays messin s’émancipe lui aussi partiellement de la tutelle de l’évêque en se rapprochant de la ville avec laquelle elle entretient des échanges constants. Il se retire alors sur ses terres ecclésiastiques de Vic-sur-Seille pendant trois siècles. En 1552 la ville de Metz et ses dépendances sont occupées militairement par les troupes du roi français Henri II tout comme les terres de Verdun et Toul. Le "protectorat" des Trois-Évêchés lorrains se transforme peu à peu en une annexion de facto qui est reconnue de jure aux termes du traité de Munster en 1648.

L’évêque depuis le Xe siècle d’une part et la municipalité de Metz depuis la fin du XIVe siècle d’autre part, disposent et usent du droit de monnaie. En réalité, l’évêque cède l’atelier de Metz à la ville en 1383 et ses successeurs continuent jusqu’en 1460 le monnayage épiscopal à Marsal, une possession de la principauté épiscopale de Metz. Après une interruption d’un siècle environ, le cardinal Robert de Lenoncourt, évêque de Metz en 1551, fait installer un nouvel atelier à Vic-sur-Seille pour remplacer celui de Marsal et reprend le monnayage épiscopal. Sous l’occupation française, c’est son successeur Charles III de Lorraine qui le fait fonctionner jusqu’en 1559[précision nécessaire] en y faisant frapper des pièces de type français et d’autres du système de l’empire. Après une nouvelle interruption, l’évêque Henri de Verneuil émet quelques pièces au début du XVIIe siècle. Cependant, après une mise sous séquestre de l’atelier par le roi de France en 1553, la ville de Metz recouvre son droit de battre monnaie en 1563 et l’utilise jusqu’en 1662.

L’évêché fait alors partie de l’archevêché de Trèves. Jusqu’à la réunion des Trois-Évêchés à la France, Metz fait partie du cercle impérial du Haut-Rhin[2].

Charles de Lorraine a rédigé la coutume de l’évêché en 1601[2], elle sera appliquée jusqu’à la publication du code civil.

Avant la révolution l’archiprêtré de Bouquenom, division de l’archidiaconé de Sarrebourg, faisait partie du diocèse de Metz[3].
Après la tourmente révolutionnaire, soucieux de restaurer la paix civile et religieuse en France, le premier consul Napoléon Bonaparte établit un concordat avec le pape Pie VII, le 26 messidor An IX (15 juillet 1801). Ratifié le 23 fructidor An IX, ce traité est promulgué par la loi du 18 germinal An X (8 avril 1802), en même temps qu’un ensemble de dispositions qui lui sont attachées, appelés articles organiques. Ces derniers sont décidés unilatéralement par le gouvernement français. Au total, durant le XIXe siècle, quatre cultes seront reconnus l’Église catholique, l’Église réformée, celle de la Confession d’Augsbourg (EPCAAL) et le culte israélite. Juridiquement, ces cultes sont chargés d'assurer un « service public », auquel l’État alloue un budget.

De nombreux textes législatifs et la pratique du Conseil d’État continuent d’enrichir le corpus du droit cultuel français. S’agissant de l’Église catholique, sont à citer le redécoupage des diocèses français, la nomination des évêques par le gouvernement, la rétribution des ministres du culte par l’État, la création d’établissements publics destinés notamment à la gestion matérielle de l’Église (menses épiscopales et curiales, bureaux des séminaires, fabriques paroissiales et chapitres cathédraux), un statut particulier pour les congrégations religieuses, ou encore les règles régissant l’enseignement. Le Concordat redessine la carte des diocèses français : Metz devient suffragant de Besançon et son territoire correspond aux départements de la Moselle, des Forêts et des Ardennes[4].

Le projet de concordat du 11 juin 1817, qui n’est jamais entré en vigueur, prévoyait de circonscrire le diocèse de Metz au département de la Moselle[2].

Le , le département des Ardennes fut détaché du diocèse de Metz pour former l’archidiocèse de Reims[5]. En 1823, après la mort de Mgr Jauffret, le territoire du diocèse fut diminué, au profit du diocèse de Namur, de sa partie qui se trouvait dans le royaume des Pays-Bas (soit l’ancien département des Forêts). Le diocèse de Metz était donc réduit au seul département de la Moselle.

En 1871, le traité de Francfort entraîne l’annexion de l’Alsace et de la partie nord-est de la Lorraine (régions germanophones et pays messin) au tout nouvel Empire allemand. Très vite se pose la question du statut des cultes dans les territoires annexés. Le concordat, traité de droit international, ne peut théoriquement pas s’appliquer sur un territoire ne relevant plus de la souveraineté de l’un des signataires. En outre, l’article 17 du concordat prévoit la renégociation des accords obtenus dans le cas où le successeur du premier consul ne serait pas catholique, ce qui est le cas de l’empereur d’Allemagne. En définitive, par accord tacite entre l’Allemagne et le Saint-Siège, l’ensemble du régime cultuel français est maintenu dans les trois départements annexés. Durant toute cette période, le législateur complète ou modifie les dispositions existantes par des lois spécifiques au Reichsland Elsass-Lothringen ou applicables à l’ensemble de l’empire.

Par le décret Rem in ecclesiastica du , la Sacrée Congrégation consistoriale exempte le diocèse qui devient ainsi sujet immédiat du Saint-Siège[6].

En 1918, la fin du premier conflit mondial entraîne le retour des départements du Rhin et de la Moselle à la France, dont l’histoire religieuse a connu des bouleversements durant toute la période de l’annexion : le , le parlement français a voté la loi dite de séparation de l’Église et de l’État. Si le principe du libre exercice des cultes y est affirmé, les cultes perdent en revanche toute reconnaissance de la part de l’État. Dans ce contexte, l’attachement des Alsaciens-Mosellans au particularisme juridique local et notamment cultuel, la supériorité technique de certaines dispositions législatives en matière de sécurité sociale, de droit notarial ou commercial par exemple ont empêché la réintroduction du droit civil français sans certains aménagements. C’est ainsi que la loi civile du permet le maintien des dispositions du droit local cultuel, à titre transitoire.

En revanche si l’évêque français avait pu se maintenir à Metz en 1871, malgré son opposition farouche à l’annexion par l’Allemagne, son successeur allemand, bien qu’il ait largement montré son respect et sa compassion à ses fidèles, dut se démettre de ses fonctions en 1919.

Entre 1940 et 1944, l’annexion de fait par le Troisième Reich entraîne la suppression du système juridique des cultes en Alsace et en Moselle, qui sera rétabli à la Libération par une ordonnance du , sous sa forme antérieure. Depuis cette date, quelques textes ont modifié le corpus juridique, principalement aux fins de permettre l’ajustement de certaines dispositions devenues inopérantes. Comme le Conseil d’État l’affirme dans un avis du , le régime concordataire, tel qu’il résulte de la loi du 18 germinal an X (), continue d’être applicable dans les départements du Rhin et de la Moselle. Depuis 1874, les diocèses de Strasbourg et de Metz dépendent directement du Saint-Siège et donc d’aucune province ecclésiastique française.

En l’an 2000, Mgr Pierre Raffin, alors évêque du diocèse, a promulgué un Projet pastoral diocésain pour le diocèse de Metz. Douze orientations ont été données à l’Église catholique en Moselle. La plus significative et la plus visible reste le regroupement des 649 paroisses regroupées en 27 archiprêtres et 5 archidiaconés (Metz, Thionville, Saint-Avold, Sarrebourg, Sarreguemines), 136 communautés de paroisses, 251 prêtres en activité et 58 diacres permanents. En 2009, à la suite du rassemblement des personnes engagées en catéchèse à Lourdes, une rencontre a rassemblé plus de 1 500 personnes à la cathédrale Saint-Étienne de Metz. De cette dynamique sont nées des orientations pour la catéchèse et l’évangélisation, qui seront promulguées par Mgr Pierre Raffin le , sous forme de Projet global de catéchèse pour le diocèse.

Évêques originaires du diocèse de Metz

Armoiries

Blasonnement :
Le chapitre de la cathédrale de Metz portait[7] : de gueules au dextrochère de carnation vêtu d’azur mouvant d’une nuée d’argent, tenant une épée du même garnie d’or et accostée de deux cailloux aussi d’or.
Commentaires : Les pierres rappellent le martyre de Saint-Étienne, lapidé, et la main tenant l’épée celui de Saint-Paul, qui eut la tête tranchée. Ces deux saints sont les saints patrons du diocèse. Ces armoiries se retrouvent dans celles de plusieurs communes actuelles du diocèse telles qu’Ars-sur-Moselle ou Montigny-lès-Metz.

Notes et références

  1. https://metz.catholique.fr/les-archipretres-du-diocese-2017/
  2. Dictionnaire du département de la Moselle p. 386, Claude Philippe de Viville (1817)
  3. Dictionnaire topographique du département de la Meurthe - Henri Lepage (1862)
  4. Le concordat de 1801
  5. Site Catholic Hierarchy
  6. (la) Sacrée Congrégation consistoriale, « décret Rem in ecclesiastica du  », dans Pii IX Pontificis Maximi Acta. Pars prima, vol. VI, Rome, , p. 327- (lire en ligne, consulté le 4 juillet 2015)
  7. blason de Montigny les Metz

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Marichal, Cartulaire de l'évêché de Metz, dit le Troisième registre des fiefs, publié avec un essai de restitution du Vieil registre et du Second registre des fiefs, Mettensia IV, C. Klincksieck, Paris, 1903-1905 (lire en ligne)
  • Gérald Collot et Françoise Brunet, Les origines du christianisme dans l'ancien évêché de Metz du IVe au XIIe siècle, Éditions des musées de Metz, 1966.

Articles connexes

Liens externes

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