Architecture à Chicago

Cet article relate l'histoire et divers aspects de l'architecture de Chicago, la troisième plus grande ville des États-Unis. L'architecture de cette ville a reflété et influencé pendant longtemps l'architecture américaine. La ville de Chicago comprend certains des premiers bâtiments réalisés par des architectes aujourd'hui mondialement reconnus. Comme la plupart des bâtiments du centre-ville ont été détruits par le Grand incendie de 1871, ils sont plutôt réputés pour leur originalité que pour leur ancienneté. À la suite de cet événement qui marqua définitivement l'histoire de la ville, Chicago devient un laboratoire d'expériences architecturales où se côtoient une multitude de styles et de mouvements allant de la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours.

Historique

À la différence de New York, Chicago n'émergea comme grande métropole qu'au milieu du XIXe siècle en passant d'un village d'environ cinquante habitants en 1830 à une ville de 30 000 personnes en 1850 puis de 300 000 en 1870[1]. Chicago devint le principal nœud ferroviaire et commercial de la région du Midwest, alors en pleine expansion[2],[3]. En 1858, les premières usines sidérurgiques ouvrirent, et en 1865 furent inaugurés les grands abattoirs des Union Stock Yards. La ville se considérait comme différente des cités de la côte Est et était particulièrement fière de son statut de centre dynamique en plein essor[4].

Dans les années 1870, Chicago devint le principal centre financier de l'Ouest mais en octobre 1871, un incendie ravagea le centre-ville construit principalement en bois[5],[6],[7]. La ville de Chicago fut reconstruite selon un plan hippodamien[8],[9] (plan urbanistique selon lequel les rues sont rectilignes et se croisent à angle droit, créant des îlots de forme carrée ou rectangulaire) et les bâtiments en bois furent interdits[9],[10]. Ces facteurs encouragèrent la construction d'immeubles plus grands aux caractéristiques innovantes qui, comme à New York, étaient destinés à accueillir diverses activités commerciales au sein du même bâtiment[11]. Le développement de bâtiments plus hauts durant les années 1870 fut limité par la crise bancaire de 1873 et la dépression qui suivit[12]. Les constructions ralentirent et la valeur des propriétés s'effondra[13]. Le marasme s'estompa à partir de 1880 et le rythme de construction à Chicago revint à son niveau de 1871[14] tandis qu'avec le retour de la croissance, la construction d'immeubles de grande taille redevint rentable[15],[12].

Le code postal 60602 (correspondant au secteur financier du Loop) a été nommé par le magazine Forbes comme étant l'adresse américaine la plus charismatique du pays. Il comprend dans ses limites de nombreux bâtiments historiques classés dans les prestigieuses listes des lieux et édifices protégés, comme les Chicago Landmarks (au niveau municipal) et les National Historic Landmarks (au niveau fédéral). Ainsi, des immeubles tels que l'Auditorium Building, le Rookery Building, le 35 East Wacker, le Carbide & Carbon Building ou encore le Chicago Board of Trade Building y sont classés. De nombreux bâtiments historiques sont situés en bordure du lac Michigan et de la rivière Chicago.

Le Grand Incendie de 1871

Photographie du Grand Pacific Hotel, totalement ravagé par le Grand incendie.

Au cours de son passage dans le quartier des affaires (Downtown Chicago), le feu détruisit des bureaux administratifs, l’hôtel de ville de Chicago, l'opéra, des grands magasins, des théâtres, des hôtels, des églises, des imprimeries et une partie des collections de la Chicago Historical Society (actuel musée d'histoire de Chicago)[16]. Le feu continua sa progression vers le nord, entraînant les fuyards le long des ponts enjambant la rivière Chicago. Les étincelles passèrent au-dessus de la branche nord de la rivière et mirent le feu aux bâtiments situés en face, de l'autre côté de la rive. L'incendie commença à se propager à travers les maisons et villas de la partie nord de la ville. Des habitants finirent par atteindre Lincoln Park, un vaste parc situé dans le quartier éponyme, d'autres gagnèrent les berges du lac Michigan, où des milliers d’entre eux trouvèrent refuge.

Le feu finit par s’éteindre, aidé en cela par la disparition des vents et une fine pluie qui finit par tomber tard dans la nuit de lundi. L'incendie a brûlé pratiquement 48 blocs, de son point de départ de la maison des O’Leary (au 137 DeKoven Street) jusqu’à Fullerton Avenue au nord, réduisant en cendres une surface de 6 kilomètres (4 miles) par 1 kilomètre (3/4 miles), soit environ km2 (2 000 acres)[16]. Dans le centre-ville et les quartiers alentour, il ne reste pratiquement plus de bâtiments qui datent d'avant le Grand Incendie de 1871. La Chicago Water Tower et la Pumping Station, toutes deux conçues en pierre par l'architecte William W. Boyington en 1869, figurent parmi les rares bâtiments, avec l'église de la Sainte-Famille et l'église Saint-Michel notamment, à avoir survécu à la catastrophe[17],[18].

Après l’incendie, 125 corps furent retrouvés. Les estimations définitives vont de 200 à 300 morts. On dénombrait également au moins 100 000 sans-abri[19]. Bien que l'incendie soit une des plus grandes catastrophes survenues au XIXe siècle aux États-Unis, la reconstruction qui commença immédiatement après permit à Chicago de mieux se développer d'un point de vue économique et de devenir une des villes les plus peuplées d'Amérique du Nord. La ville fut entièrement reconstruite selon une règle stricte : interdiction formelle d’utiliser le bois. Les architectes durent innover, adopter de nouvelles techniques et utiliser l’acier pour les structures des bâtiments. L'aspect de la ville changea fondamentalement. Le Grand incendie de Chicago permit aux urbanistes de penser à une reconstruction de la ville selon des critères modernes.

L'émergence des gratte-ciel

Avant l'incendie, le centre-ville de Chicago se composait essentiellement de petits bâtiments et d'immeubles à quelques étages (1858).

Chicago et les autres villes américaines étaient traditionnellement composées de bâtiments à quelques étages mais la forte croissance économique après la guerre de Sécession et le manque de terrains constructibles encouragèrent le développement d'immeubles plus grands à partir des années 1870. Les progrès technologiques du milieu du XIXe siècle permirent la construction de structures métalliques[20] ignifugées avec de profondes fondations et possédant les derniers raffinements comme l'ascenseur et l'éclairage électrique[6],[11],[21]. Ces évolutions rendirent techniquement réalisable et financièrement rentable la construction d'une nouvelle catégorie de grands immeubles. Les premiers exemples de ce type furent le Home Insurance Building (42 m) construit entre 1884 et 1885, et le Rookery Building (55 m) construit entre 1885 et 1888. Le nombre de ces bâtiments augmenta rapidement et ils furent appelés « gratte-ciel » à partir de 1888. Ils devinrent rapidement une destination attractive pour les touristes car ils offraient une vue imprenable sur le panorama de la ville[22].

Construit entre 1882 et 1885 par William W. Boyington, le Old Chicago Board of Trade Building devient à son achèvement le premier bâtiment de Chicago à être alimenté en électricité[23] et devient également l'édifice le plus haut de la ville avec une hauteur de 98 m pour 10 étages[24]. Cependant, le Old Chicago Board of Trade Building n'avait pas les caractéristiques requises pour être considéré comme un gratte-ciel, en effet il était surmonté d'un beffroi.

À la suite de la construction du Home Insurance Building et du Rookery Building dans les années 1880, Chicago est à cette époque à la pointe de ce mouvement architectural et de nombreux gratte-ciel furent construits dans le secteur financier du Loop au début des années 1890. En 1893, Chicago comptait 12 immeubles de plus de 16 étages concentrés au centre du quartier d'affaires[25],[7]. À cette époque, les constructions étaient néanmoins entravées par les limites contemporaines des structures métalliques et par le sous-sol instable de la ville qui empêchaient la plupart des bâtiments de dépasser 20 étages. Parfois rattachés à l'École d'architecture de Chicago, la plupart de ces immeubles essayaient d'associer des considérations esthétiques et pratiques et abritaient des magasins et des restaurants dans les étages inférieures et des bureaux dans les étages supérieurs de leur large structure carrée de style néo-classique. Aussi, ils privilégiaient assez souvent l'emploi de décorations raffinées dans les halls et au niveau des sols. À l'inverse, les gratte-ciel new-yorkais étaient fréquemment des tours étroites dont le style plus éclectique fut souvent critiqué pour son manque d'élégance. Après qu'un décret du conseil municipal de Chicago eut interdit la construction de nouveaux immeubles de plus de 150 pieds (46 m), la construction de bâtiments plus hauts se concentra dans la ville de New York.

Le Home Insurance Building est considéré comme étant le premier gratte-ciel de l'histoire de l'architecture (1885).

Les spécialistes sont en désaccord sur l'identité du bâtiment qui devrait être considéré comme le premier « skyscraper » (gratte-ciel)[6],[26], en effet, il est difficile de dire quel est le premier gratte-ciel de l'Histoire. Les New-Yorkais affirment qu'il s'agit du New York Tribune Building (1873, 78 mètres), dessiné par Richard Morris Hunt, d'autres considèrent que c'est le Home Insurance Building (1884-1885) à Chicago édifié par les membres de l'École de Chicago : Louis Sullivan, William Le Baron Jenney, Daniel Burnham, William Holabird et Martin Roche. Ces architectes militent pour un style simple et utilitaire ; certains considèrent qu'ils préfigurent le mouvement rationaliste. Le terme skyscraper était utilisé initialement dans les années 1780 pour désigner un cheval particulièrement grand avant d'être appliqué à la voile située au sommet du mât d'un navire, aux chapeaux et aux hommes de grande taille et à une balle envoyée très haut dans les airs[27]. Il commença à être appliqué aux bâtiments dans les années 1880 d'abord pour les grands monuments puis en 1889 pour les hauts ensembles de bureaux qui apparurent dans la décennie suivante[28],[29]. L'identification du premier « véritable gratte-ciel » n'est pas évidente et divers candidats ont été proposés suivant le critère utilisé[30].

Le Home Insurance Building comptait dix étages pour une hauteur de 42 m et fut conçu par William Le Baron Jenney. Après avoir étudié à l'École Centrale des Arts et Manufactures à Paris de 1853 à 1856, Jenney est devenu l'un des architectes les plus en vue de Chicago[31],[n 1]. Sa conception était innovante car elle incorporait des éléments en acier dans la structure interne en métal composée traditionnellement de fer forgé[33]. Cette armature plus résistante permettait de soutenir le poids des planchers et des murs extérieurs, ce qui fut une étape importante vers la création des murs-rideaux qui devinrent une caractéristique des futurs gratte-ciel[34]. Le Home Insurance Building inauguré en 1885 est néanmoins le bâtiment le plus souvent qualifié de premier gratte-ciel par les architectes en raison de sa structure métallique novatrice[6],[29],[35]. C'est le début d'une nouvelle approche dans la manière de penser les gratte-ciel.

Au début des années 1880, les pionniers de l'École d'architecture de Chicago exploraient la construction à ossature d'acier et dans les années 1890, l'utilisation du verre pour les façades plates. Ces nouvelles conceptions ont permis l'émergence des premiers gratte-ciel modernes. Le Home Insurance Building est souvent considéré comme étant le premier gratte-ciel à avoir utilisé de l'acier au lieu de la fonte, pour son cadre structurel. Le Monadnock Building marquera aussi un tournant important dans l’histoire de l’architecture. Sa moitié nord, dessinée et construite par Burnham & Root entre 1889 et 1891, incorpore des murs porteurs en maçonnerie, tandis que sa partie sud, pensée et érigée par Holabird & Roche entre 1891 et 1893, repose sur une charpente d’acier. Construit entre 1904 et 1905 par Holabird & Roche, le Chicago Savings Bank Building est considéré à travers l'utilisation des grandes fenêtres, la construction à ossature métallique, et l'utilisation de terre cuite pour la façade comme étant un exemple précoce et très visible de l'École de Chicago. Conçu par John Wellborn Root, le Masonic Temple Building (1892, 92 m) devient le plus haut gratte-ciel du monde devant le New York World Building avant d'être dépassé en 1894 par le Manhattan Life Insurance Building (106 m). Le Masonic Temple Building fut détruit en 1939 à la suite d'une ordonnance de la ville de Chicago.

Daniel Burnham et ses partenaires, John W. Root et Charles B. Atwood ont été les premiers à utiliser l'acier pour les cadres structurels et le verre pour les façades. Dans le milieu des années 1890, ils furent également les premiers à utiliser la terre cuite pour la consolidation des édifices, en particulier pour le Reliance Building. Cependant, la structure du Montauk Building, conçue par John Wellborn Root Sr. et Daniel Burnham, a été construite en acier entre 1882 et 1883. Dans son compte rendu sur l'exposition universelle de 1893, Erik Larson affirme que le Montauk Building est devenu le premier bâtiment à être appelé un « gratte-ciel ». Le First Leiter Building, construit en 1879 par William Le Baron Jenney est le premier de ces immeubles sans mur porteur en façade, les planchers en bois reposant sur des colonnes de fonte et le Second Leiter Building, construit la même année est l'un des premiers bâtiments commerciaux construit avec une armature métallique aux États-Unis.

Le Blackstone Hotel (1910).

L'opposition aux gratte-ciel se développa à Chicago dès le début des années 1890[36]. Même avant le développement des premiers gratte-ciel, certains avaient critiqué les grands bâtiments de Chicago car ils dominaient les églises et les résidences privées et ce sentiment s'accrut au fil du temps[37]. Les opposants se plaignaient que la concentration de grands bâtiments dans le centre-ville causait de nombreux embouteillages et que le charbon utilisé par chacun de ces immeubles, dont la consommation atteignit plus d'un million de tonnes, créait un smog épais et persistant au-dessus de la ville[36], réduisant ainsi la visibilité et polluant l’atmosphère. Les opposants critiquaient aussi le fait que ces immeubles de grande hauteur plongeaient les rues dans l'ombre de façon quasi permanente et pouvaient littéralement cacher un ou plusieurs blocs entiers de la lumière naturelle (sentiment qui est toujours partagé aujourd'hui par les habitants et les personnes travaillant dans les bureaux). Beaucoup de Chicagoans s'inquiétaient également du risque qu'un incendie incontrôlable puisse se propager de bâtiment en bâtiment[36].

Le facteur décisif en faveur du changement fut cependant le ralentissement économique du début des années 1890 qui se conclut par la panique de 1893[38],[36]. La récession associée à la frénésie de construction des années précédentes fit que Chicago avait un nombre considérable de bureaux vides[38],[36]. Des régulations furent adoptées par le conseil municipal de Chicago en 1892 avec le soutien de l'industrie immobilière qui espérait limiter la construction de nouveaux bureaux et enrayer la chute des loyers. La hauteur des nouveaux immeubles fut également limitée à 150 pieds (46 m)[38],[36].

L'industrie du gratte-ciel connut de nouveau une forte croissance dans la décennie précédant la Première Guerre mondiale car le métro aérien permit à plus d'employés de travailler dans le quartier d'affaires[39]. Pour la seule année 1910, 140 000 m2 de nouveaux bureaux furent construits et à la fin de la décennie, Chicago était la seconde ville américaine après New York par le nombre de sièges sociaux[39]. Les cabinets d'architecture de Chicago comme Daniel H. Burnham puis Graham, Anderson, Probst & White continuèrent de dessiner des gratte-ciel dans le style palazzo popularisé dans la décennie précédente[40]. La ville avait accueilli l'exposition universelle de 1893, un événement international qui avait encouragé les études d'architecture et d'urbanisme[41]. Il fut également envisagé de restructurer la ville selon le Plan Burnham[41] et en 1902, la limite en hauteur fut relevée à 80 m. Les gratte-ciel qui en résultèrent reflétaient ces débats : les Railway Exchange, Peoples Gas et Illinois Continental and Commercial Bank Buildings étaient des bâtiments massifs couvrant un quart de bloc avec des façades divisées en trois parties avec des éléments de style palazzo[42].

La nouvelle génération

La Willis Tower (1973).

La ville acquiert une grande renommée culturelle et internationale grâce à son architecture de gratte-ciel et attire des millions de visiteurs chaque année. En effet, certains des gratte-ciel de Chicago figurent aujourd'hui parmi les plus hauts du monde, dont le 875 North Michigan Avenue (1969, 343 mètres), appelé « John Hancock Center » jusqu'en 2018, l'Aon Center (1973, 346 m), le St. Regis Chicago (2021, 363 m) et la Trump International Hotel and Tower (2009, 423 m). La Willis Tower (1973, 442 m), appelée « Sears Tower » jusqu'au mois de juillet 2009, a été le plus haut gratte-ciel du monde de 1973 (année de son inauguration) à 1998[43], et des États-Unis jusqu'en 2013. Il est à ce jour le deuxième immeuble le plus haut du continent américain et de tout l'hémisphère ouest après le One World Trade Center à New York. Jusqu'en 2013, à l'achèvement du One World Trade Center (104 étages), Chicago était la seule ville du continent américain à posséder plusieurs bâtiments de plus de 100 étages (New York en possédait 3 jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001). Par ailleurs, la Willis Tower (108 étages) est l'immeuble ayant le plus d'étages dans l'Hémisphère ouest.

Depuis le début des années 2000, une nouvelle génération de gratte-ciel émerge d'un véritable renouvellement urbain dans les secteurs de Near North Side et Near South Side, situés respectivement au nord et au sud du secteur financier du Loop. En effet, dû à la gentrification et à l'embourgeoisement des secteurs limitrophes et de certains quartiers situés au sein même du secteur du Loop, les anciennes friches industrielles ainsi que les vastes terrains vagues et parkings abandonnés ont été récemment transformés en quartiers abritant une population relativement privilégiée (comme South Loop, New Eastside, River North et Wolf Point). Des genres multiples de maisons de ville, de condominiums de luxe et d'immeubles d'habitation de grande hauteur peuvent être trouvés dans plusieurs quartiers de Downtown Chicago. Plusieurs secteurs de la ville situés en bordure du lac Michigan sont composés de zones résidentielles caractérisées par des pavillons construits pendant le début du XXe siècle ou après la Seconde Guerre mondiale.

Des gratte-ciel déjà construits comme le St. Regis Chicago (363 mètres ; anciennement Wanda Vista Tower), la Trump International Hotel and Tower (423 mètres), le One Bennett Park (255 mètres), le NEMA (273 mètres), le 150 North Riverside (221 mètres), le 200 North Riverside Plaza (223 mètres), le 111 W. Wacker (192 mètres ; anciennement Waterview Water), la Legacy Tower (250 mètres), le One Museum Park (223 mètres), l'Aqua Building (262 mètres), l'extension par le réhaussement de la Blue Cross Blue Shield Tower (242 mètres) ou en projet comme la Salesforce Tower Chicago (254 mètres) et la Tribune East Tower (433 m ; il sera à son achèvement le deuxième plus haut gratte-ciel de la ville[44]) contribuent à redonner un nouvel horizon au centre-ville de Chicago. La Chicago Spire (« Flèche de Chicago ») était un projet de gratte-ciel résidentiel de forme hélicoïdale dont la fin des travaux était prévue pour 2012. Avec ses 150 étages pour 609,6 mètres à hauteur du toit, il serait devenu à son achèvement le plus haut gratte-ciel du continent américain devant le One World Trade Center et le deuxième derrière la Burj Khalifa à Dubaï. La Chicago Spire a été dessinée par l'architecte espagnol Santiago Calatrava Valls, concepteur entre autres de la Turning Torso à Malmö (Suède). À la suite de plusieurs conséquences de la crise économique, les travaux ont été suspendus à l'automne 2008, sans date de reprise[45].

L'exposition universelle de 1893 et le Plan Burnham

Les bâtiments de l'exposition universelle de 1893.

En 1893, l'exposition universelle (World's Columbian Exposition) se déroula à Jackson Park, dans le sud de la ville et attira 27 millions de visiteurs[46], elle fut l'occasion pour les promoteurs du mouvement architectural City Beautiful de réaliser plusieurs édifices qui font désormais partie du patrimoine de Chicago[47] : le Musée des sciences et de l'industrie, le Musée Field d'Histoire Naturelle, et le célèbre métro aérien dans le Loop (Union Loop). De nombreux architectes ont construit des bâtiments emblématiques de différents styles à Chicago. Certains d'entre eux sont connus comme les « Chicago Seven » : James Ingo Freed, Tom Beeby, Larry Booth, Stuart Cohen, James Nagle, Stanley Tigerman et Ben Weese. Il s'agit d'un groupe de sept architectes connus pour être la première génération qui apporta un style postmoderne à l'architecture de Chicago.

Pour la construction des bâtiments de l'exposition universelle de 1893, la ville a fait appel à plusieurs des architectes les plus influents du pays comme Daniel Burnham, Racine, Frank Lloyd Wright, Dankmar Adler, Charles B. Atwood, Henry Hobson Richardson ou encore Louis Sullivan. Ces architectes ont continué après l'exposition à concevoir d'autres monuments à travers Chicago, dont la plupart sont aujourd'hui classés au titre des bâtiments historiques (Chicago Landmark). En 1966 fut créée la Chicago Architecture Foundation, un organisme permettant la sauvegarde de maisons historiques telles que la John J. Glessner House. Construite entre 1885 et 1886 par l'architecte Henry Hobson Richardson, la Glessner House est l'une des plus anciennes demeures de Chicago. Lors de l'exposition, 14 femmes architectes ont été sélectionnées pour soumettre un projet de construction, c'est celui de Sophia Hayden[48] que le conseil des architectes a choisi. Le bâtiment conçu par Hayden était connu sous le nom de Woman's Building (le « Pavillon de la femme ») et contenait des expositions de travaux de femmes dans divers domaines, allant des beaux-arts, des arts appliqués, de la littérature et de la musique aux sciences et à l'économie domestique.

Daniel Burnham (vers 1900), l'un des architectes-urbanistes les plus influents de Chicago.

Daniel Burnham a dirigé la conception de la « White City » à l'exposition universelle. Certains historiens prétendent que ce projet a conduit à un renouveau de l'architecture néo-classique à Chicago et dans le reste des États-Unis. Il est vrai que la « White City » représentée un style architectural nouveau pour un architecte comme Burnham. Bien qu'il ait développé le Plan de Chicago de 1909, connu sous le nom de « Plan Burnham », il a fait ériger un grand nombre de gratte-ciel de style néo-classique et figure parmi les architectes les plus progressistes de Chicago après la fermeture de l'Exposition entre 1894 et 1899. Louis Sullivan dit qu'il a juste posé les jalons de l'architecture américaine même si ses plus belles œuvres, qui se trouvent à Chicago, comme le Carson, Pirie, Scott and Company Building ou encore la cathédrale de la Sainte-Trinité, ont été construites en 1899, soit cinq ans après la « White City » et dix ans avant le Plan Burnham.

Le Plan Burnham est un nom populaire qui fut donné dans les années 1900 pour définir le plan de restructuration urbaine de la ville de Chicago, qui fut sans doute à l'époque le plus important plan urbanistique pour une grande ville aux États-Unis. Chicago fut l’une des premières villes au monde à bénéficier d’un plan d’urbanisme. D'abord appelé Plan de Chicago de 1909, le Plan Burnham fut dirigé par les architectes paysagistes et urbanistes Daniel Burnham et Edward H. Bennett. En 1906, Burnham et Bennett sont chargés par la municipalité de Chicago d'un vaste projet d'embellissement de la ville. Les deux architectes-urbanistes proposent au sein du Chicago Plan Commission une série de projets innovants pour la restructuration urbanistique du centre-ville de Chicago et des quartiers adjacents, notamment avec la construction de nouvelles rues, la rénovation et l'élargissement de boulevards déjà existants, la création de nouveaux espaces verts (y compris dans les quartiers sud), la transformation et l'extension de parcs déjà existants, la mise en place d'un nouveau chemin de fer d'importance régionale, la création de plusieurs zones portuaires, la construction de la jetée Navy (Navy Pier), la reconversion de Northerly Island et la construction de plusieurs bâtiments municipaux.

Après la présentation officielle du nouveau Plan de la ville le 6 juillet 1909, le Conseil municipal a autorisé le maire de Chicago, Fred A. Busse de nommer les membres du Chicago Plan Commission. Le 1er novembre 1909, le Conseil municipal a approuvé la nomination de 328 hommes en tant que membres officiels de la Commission, et de nombreux chantiers furent lancés un peu partout dans la ville sous la direction de Burnham et Bennett.

L'École de Chicago

L'Auditorium Building, l'un des bâtiments les plus mythiques de l'école de Chicago, en 1890.

L'École de Chicago (Chicago School ; parfois appelée « style Chicago ») est un mouvement d'architecture et d'urbanisme nommé ainsi, car les premières réalisations qui en découlèrent se firent à Chicago, aux États-Unis, à la fin du XIXe siècle. La phase d'apogée de ce mouvement est située approximativement entre 1875 et 1907. Dans les années 1930, les termes d'« école » et de « mouvement » de Chicago furent popularisés par des académiciens comme Sigfried Giedion et Carl Condit pour désigner les premiers architectes chicagoans. Ils considéraient les gratte-ciel comme les précurseurs du modernisme qui marquaient une rupture avec les styles architecturaux antérieurs[49],[50]. Ce mouvement est marqué par la construction rationnelle et utilitaire de bureaux, de grands magasins, d'usines, d'appartements et de gares. L'accent est mis sur la durabilité, avec l'utilisation de matériaux modernes tels l'acier, le ciment, le fer forgé, et le verre armé (pour la construction de dômes notamment). L'événement catalyseur de ce mouvement fut le Grand incendie de Chicago qui eut lieu le 8 octobre 1871 : une grande partie du centre-ville fut détruite, et la nécessité de sa reconstruction permit l'émergence d'une nouvelle approche dans la construction des immeubles par la création d'un nouveau type d'édifices n'ayant eu aucun modèle historique.

Dans les années 1890, les architectes chicagoans développèrent une solution à ce problème en créant un nouveau style architectural souvent appelé « École de Chicago », et si l'expression est souvent utilisée, il n'est pas certain qu'elle ait été une école de pensée organisée et les idées des architectes différaient sur de nombreux points. Cette école de pensée mit également en relation les architectes, les ingénieurs des structures et les constructeurs sur les mêmes projets[51]. Historiquement, le secteur de la construction avait été dominé par des petites entreprises qui associaient les rôles d'architecte et d'ingénieur mais cela fut remplacé à Chicago par un partenariat entre des architectes spécialisés qui se concentraient sur l'apparence du gratte-ciel et des ingénieurs spécialisés qui se chargeaient de réaliser ces idées[52]. Les cabinets d'architecture de Chicago devinrent ainsi des grandes entreprises et la Daniel H. Burnham & Company ressemblait par exemple à une petite usine qui finit par employer 180 personnes[53].

Photographie du bâtiment Carson, Pirie, Scott and Company Building en 1900.

L'École comprenait à l'origine des architectes comme William Le Baron Jenney (1832-1907) et Henry Hobson Richardson (1838-1886). La génération suivante se composait de Daniel Burnham, William Holabird, Martin Roche et Louis Henry Sullivan (1856-1924) qui commencèrent tous les quatre leur carrière au sein de l'agence de William Le Baron Jenney, et l'ingénieur Dankmar Adler (1844-1900), longtemps associé de Louis Sullivan et John Wellborn Root dont les dessins associaient l'esthétique architecturale à des considérations plus pragmatiques. Ils privilégiaient l'emploi de décorations raffinées au niveau du sol et une ornementation plus légère dans les niveaux supérieurs tout en soulignant les lignes verticales[54],[55]. L'intention était d'attirer l'œil de l'observateur vers le haut pour célébrer ce que Sullivan qualifia d'« ambitieux[54]» dans un gratte-ciel tout en évitant de gaspiller des ressources sur des détails complexes ayant peu de chances de séduire un homme d'affaires pressé[55],[56]. De même les rez-de-chaussées richement décorés permettaient de faire se démarquer le bâtiment et d'attirer les passants dans les commerces[57]. L’École de Chicago mit au point et généralisa l'utilisation de l'acier dans la construction des gratte-ciel, réalisant ainsi la révolution structurelle qui permit de passer des bâtiments à murs et refends porteurs aux constructions de type poteaux-dalles sans façade porteuse. La ville de Chicago révisa ses lois dans les années 1920 pour permettre la construction de tours au sein de ses gratte-ciel. En 1920, la hauteur maximale passa à 260 pieds (79 m) et les structures inoccupées comme les flèches furent autorisées jusqu'à 400 pieds (122 m)[58].

Ces gratte-ciel devinrent également récurrents afin de rationaliser au maximum l'emprise foncière des bâtiments dans des villes où le coût des terrains s'accroissait régulièrement. À l'époque, la ville de Chicago connaissait l'un des booms démographiques les plus importants de tout le pays[59], d'où l'idée des architectes et des urbanistes de sauvegarder la place en réduisant au maximum l'étalement urbain. Ces architectes ont créé par leur œuvre et par leur influence un modèle de développement urbain qui a caractérisé toutes les villes américaines au XXe siècle.

Le Rookery Building en 1891.

Même si l'extérieur des gratte-ciel chicagoans était relativement sobre, les halls étaient décorés avec grand soin[60]. L'Unity Building possédait ainsi « du marbre numidien, en provenance des Alpes apuanes et de Sienne… un paravent artistique de verre et de bronze… un balcon en marbre » ainsi que « des colonnes corinthiennes avec des capitales finement gravées, des chandeliers dorés à la feuille d'or et d'argent et des treillis plaqués argent » dans les ascenseurs[60]. L'objectif était de projeter une sensation de prospérité et de solidité financière qui pouvait attirer les occupants prêts à payer des loyers élevés[61]. Pour ces derniers, habiter dans un tel environnement était un bon moyen de témoigner de sa prospérité et d'affirmer son statut social[62].

L'École de Chicago produisit ainsi des gratte-ciel larges et imposants possédant une apparence et une hauteur similaires[49]. Il s'agissait généralement d'une forme rectangulaire de style palazzo avec un large espace destiné à faire entrer la lumière situé, idéalement, au centre[63]. L'extérieur était typiquement divisé en trois parties : la base, la section centrale et la ligne de toit. Cette division tripartie était destinée à reproduire les colonnes classiques et refléter les fonctions des différentes partie du gratte-ciel[64]. L'espace central pouvait former une simple cour mais beaucoup de compagnies préféraient installer une verrière au sommet pour créer un atrium destiné aux magasins et restaurants[65]. Dans les structures traditionnelles en murs porteurs, les fenêtres étaient relativement limitées et de position verticale. Dans ce nouveau type de construction, les architectes chicagoans introduisirent des ouvertures d'un nouveau genre, horizontalement plus larges, ce qui donna naissance à la « Chicago-window ». Les fenêtres des bâtiments de l'École de Chicago possédaient donc une caractéristique architecturale : elles étaient de larges vitres fixes avec des petites fenêtres à guillotine sur les côtés dont certaines parfois dépassaient du bâtiment et formaient une fenêtre arquée[66].

Cette école est apparentée à la Prairie School qui traite, elle, de l'architecture résidentielle, avec pour principale figure de proue Frank Lloyd Wright (1867-1959), ancien collaborateur de Louis Sullivan.

L'École de la prairie

La Robie House, construite entre 1906 et 1909 par l'architecte Frank Lloyd Wright, est représentative du style Prairie.

L'École de la prairie (Prairie School) est un mouvement architectural de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle qui concerna essentiellement la région du Midwest et surtout la ville de Chicago. Le style est marqué par la présence de lignes horizontales, de toits plats, de larges avant-toits en saillie et d'une ornementation maîtrisée. Il se place en rupture avec les façons de construire du XIXe siècle.

L'horizontalité est censé rappeler les vastes étendues dégagées et les paysages plats des Grandes Plaines, d'où le nom de cette école. La Prairie est un élément représentatif du mouvement par la relation qu'entretiennent ses constructions avec leur environnement naturel. C'est la raison pour laquelle nombre de ces bâtiment furent construits dans les banlieues résidentielles naissantes, encore en contact avec le monde rural, la végétation et de vastes clairières herbeuses.

Le principal initiateur fut Louis Sullivan, mais d'autres architectes appartiennent à ce mouvement :

Parmi les bâtiments les plus représentatifs du style Prairie School, on peut citer : la James Charnley House (1892, Louis Sullivan et Frank Lloyd Wright), la Robie House (1906-1909, Frank Lloyd Wright) ou encore la William and Jessie M. Adams House (1900, Frank Lloyd Wright).

Autres styles

Comme dans les autres métropoles américaines, l'éclectisme marque l'architecture des bâtiments publics de Chicago : le mouvement connu sous le nom de City Beautiful utilisa les styles Beaux-Arts et néo-classique : le Musée Field d'Histoire Naturelle, le Musée des sciences et de l'industrie, le Chicago Cultural Center et l'Art Institute of Chicago, tous construits en 1893, en sont des exemples. Conçu par Henry Ives Cobb dans le style Beaux-Arts[67], le Chicago Federal Building est construit entre 1898 et 1905 ; à son achèvement sa rotonde de 30,48 m de diamètre était plus importante que celle du Capitole des États-Unis[68],[69]. Les bâtiments situés sur le campus de l'université de Chicago, la Tribune Tower, et plusieurs églises et cathédrales (comme la cathédrale du Saint-Nom, la cathédrale Saint-Jacques, l'église Sainte-Ita et la Second Presbyterian Church) sont de style néogothique. Le style international s'est surtout imposé après 1945 (avec le Crown Hall) et domine aujourd'hui le centre de Chicago par ses nombreux gratte-ciel : le Kluczynski Federal Building (1975), la Willis Tower (1973), les tours jumelles de Marina City (1964), le CNA Center (1972), le Two Prudential Plaza (1990) ou encore la Blue Cross Blue Shield Tower (1997). D'autres bâtiments comme le Richard J. Daley Center (1965) et l'Aqua Building (2010) sont issus du mouvement moderne tandis que la Harold Washington Library (1991) est de style postmoderne. Le pavillon Jay Pritzker (2004) a été construit dans le style déconstructiviste, un mouvement particulier à l'architecture issu du mouvement contemporain et dont Chicago ne compte que de rares édifices. Le style Art nouveau a fait son apparition entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle à Chicago avec le Congress Plaza Hotel et l'Auditorium Building (dont l'architecture mêle Art nouveau et style Chicago) ou encore le Fine Arts Building qui est aussi un bon exemple de ce mouvement. En comparaison à des villes comme New York ou Miami, Chicago compte peu de bâtiments Art déco : on peut cependant citer le Palmolive Building (1929), le Merchandise Mart (1930) et le Chicago Board of Trade Building (1930).

L'église Saint-Stanislas-Kostka, église polonaise, 1877-1881, style néo-Renaissance.

Plusieurs quartiers ethniques se distinguent par leurs styles architecturaux importés : dont Chinatown avec son hôtel de ville chinois (connu sous le nom de Pui Tak Center) et son temple chinois ; Ukrainian Village (et les quartiers comprenant une importante communauté russe) avec ses églises orthodoxes à bulbes ; ou encore les quartiers abritant d'importantes populations d'origines polonaise, lituanienne et estonienne avec leurs églises de styles romano-byzantine et néo-Renaissance (dont l'église des Saints-Innocents, l'église de la Sainte-Croix, l'église Saint-Stanislas-Kostka, l'église Saint-Jean-de-Kenty et l'église Saint-Michel-Archange entre autres...). Les décorations extérieures sont également très marquées dans certains quartiers comme Pilsen (quartier mexicain) et Little Italy (Petite Italie) tous deux connus pour leurs maisons et bâtiments aux façades colorées mais aussi Jackowo (communément appelé « Polish Village » ; principal quartier polonais de la ville), avec ses magasins et immeubles aux couleurs du drapeau polonais.

Parfois il est dit que « les Suédois ont construit Chicago », cela est dû au fait que bon nombre d'entre eux ont contribué à la reconstruction de la ville à la suite du grand incendie qui la ravagea en 1871. En effet, à la fin du XIXe siècle, il y avait plus de Suédois à Chicago qu'à Stockholm. Parmi les Suédois, nombreux travaillaient dans le bâtiment et étaient des charpentiers, des maçons, des menuisiers, des urbanistes-paysagistes et parfois même des architectes. Le style suédois, et plus largement « scandinave », se remarque dans l'architecture de certains bâtiments du centre de Chicago et dans celle des maisons individuelles de certains secteurs de North Side et plus particulièrement de Lakeview qui fut le secteur d'origine des premiers émigrants suédois.

L'architecture résidentielle

Chicago possède de nombreuses maisons (individuelles, mitoyennes ou de types duplex et triplex ; c'est-à-dire comportant plusieurs étages) ayant des styles d'architecture et de conception aussi divers que variés. Plusieurs d'entre elles sont classées à la protection du patrimoine.

Les rowhouses sont typiques des villes américaines et souvent construites en briques. On trouve des rowhouses dans presque tous les quartiers et secteurs de la ville. Après le Grand Incendie de 1871, le style Second Empire connut un important succès dans les constructions civiles. La fin du XIXe siècle fut également marqué par l'architecture néocoloniale (secteurs de South Shore, Forest Glen et Beverly), néo-roman (Palmer Mansion, 1885) et Queen Ann (secteurs de Hyde Park et Lakeview). L'école de la Prairie, un courant architectural ayant émergé dans le Midwest, compte plusieurs maisons de style Prairie houses dont la plupart ont été conçues par l'architecte Frank Lloyd Wright. On retrouve ce style, que l'on nomme communément le style Prairie, surtout dans les secteurs de Rogers Park, Hyde Park et Beverly. Dans plusieurs secteurs de la ville, il n'est pas rare de trouver le style brownstone dans l'architecture des bâtiments résidentiels de Chicago. Il s'agit d'un type de maisons urbaines dont le matériau utilisé pour la construction est le grès rouge de Trias largement utilisé au milieu du XIXe siècle à New York et dans d'autres villes du Nord-Est des États-Unis comme Boston.

Projets actuels

À la fin du XXe siècle, un grand nombre de nouveaux buildings sortent de terre, manifestant ainsi la prospérité économique de Chicago. La superficie des espaces verts est étendue et le centre de la ville est rendu plus sûr la nuit. L'un des derniers projet majeur fut la Chicago Spire : les travaux ayant commencé en juin 2007 et devant s'achever en 2012 ; la construction fut annulée à la suite de plusieurs conséquences de la crise économique de 2008. Le gratte-ciel, un immeuble résidentiel devant contenir 1 200 appartements fut l'œuvre de l'architecte Santiago Calatrava, et devait alors être le plus haut du continent américain avec 150 étages et 609,60 mètres de hauteur[70].

Le Old Chicago Main Post Office Redevelopment est un projet de gratte-ciel situé le long de la rivière Chicago dans la partie sud-ouest de Downtown Chicago, dont les travaux de construction se réaliseront en plusieurs phases étalées sur une période de dix ans. Ce projet coûtera 3,5 milliards de dollars et comprendra la rénovation du bâtiment historique du Old Chicago Main Post Office, ainsi que la construction de résidences, de commerces, de lieux de divertissement et de bureaux. Le plan comprend la construction de plusieurs tours, dont un double gratte-ciel. La plus haute des tours jumelles sera une tour mixte d'une hauteur de 600 mètres (à hauteur du toit) pour 120 étages, dépassant à son achèvement le One World Trade Center[71]. La ville a voté et approuvé ce projet le 18 juillet 2013[72]. ce qui en fera le plus haut bâtiment des États-Unis et de l'hémisphère ouest.

Réalisations notables de Chicago

Le Pui Tak Center, un bâtiment emblématique de Chinatown.

Ci-dessous se dresse une liste des principaux édifices et/ou sculptures notables de Chicago, classés par ordre chronologique d'année de construction, avec le style architectural entre parenthèses, et le nom du/des architecte(s) ou cabinet d'architecture.

Galerie d'images

Bâtiments et monuments

Sculptures, statues et fontaines

Notes et références

Notes

  1. Les sources utilisées dans l'article utilisent des méthodes différentes pour calculer le nombre d'étages qu'avait un premier gratte-ciel[32].

Références

  1. Bluestone 1991, p. 3.
  2. Cronon 1992, p. 68.
  3. Bluestone 1991, p. 1.
  4. Condit 1968, p. 121.
  5. Cronon 1992, p. 345.
  6. Schleier 1986, p. 5.
  7. Bluestone 1991, p. 112.
  8. Willis 1995, p. 36.
  9. Cronon 1992, p. 346.
  10. Bluestone 1991, p. 114.
  11. Landau et Condit 1996, p. 35.
  12. Landau et Condit 1996, p. 18.
  13. Landau et Condit 1996, p. 18, 109.
  14. Landau et Condit 1996, p. 109.
  15. Condit 1968, p. 114-115.
  16. Donald Miller, City of the Century : The Epic of Chicago and the Making of America, New York, Simon & Schuster, , 704 p. (ISBN 978-0-684-83138-1), p. 159.
  17. A.T. Andreas (1885), History of Chicago, Vol. 2, pp. 752 (picture of E.B. McCagg's Greenhouse), 759 (discussing survival of the Lind Block and 2 houses), Chicago: A.T. Andreas Co.
  18. Cf. The Couch Tomb. (en) Pamela Bannos, « The Couch Tomb   Hidden truths: Visualizing the City Cemetery », The Chicago Cemetery & Lincoln Park, Northwestern University, (consulté le )
  19. (en) Richard Bales, « What do we know about the Great Chicago Fire? », (consulté le )
  20. Condit 1968, p. 127.
  21. Abramson 2001, p. 84.
  22. Bluestone 1991, p. 114-115.
  23. (en) « Architectural Details » [archive du ] [PDF], The Chicago Architecture Foundation (consulté le )
  24. Zaloom, p. 26
  25. Willis 1995, p. 50.
  26. Condit 1968, p. 114.
  27. Landau et Condit 1996, p. ix.
  28. Landau et Condit 1996, p. ix-x.
  29. Condit 1968, p. 115.
  30. Goldberger 1985, p. 23.
  31. Condit 1968, p. 123-124.
  32. Landau et Condit 1996, p. xiv-xv.
  33. Goldberger 1985, p. 22.
  34. Condit 1968, p. 124-125.
  35. Ford 2005, p. 22.
  36. Bluestone 1991, p. 150.
  37. Bluestone 1991, p. 5, 150.
  38. Willis 1995, p. 9.
  39. Fine 2005, p. 66.
  40. Willis 1995, p. 58.
  41. Willis 1995, p. 59.
  42. Willis 1995, p. 58-60.
  43. « L'histoire des plus hauts bâtiments du monde »,
  44. « Chicago's New Second-Tallest Building Gets Plan Commission Approval », sur ChicagoArchitecture.org, (consulté le )
  45. L'Internaute.com
  46. (en) Julie K. Rose, « World's Columbian Exposition: Introduction », Université de Virginie (consulté le )
  47. Leroux, Charles (2005-09-15). "The People Have Spoken: Here Are the 7 Wonders of Chicago". Chicago Tribune (Tribune Company). http://www-news.uchicago.edu/citations/05/050915.sevenwonders.html. Retrieved on 2007-12-31.
  48. (en) Julian Ralph, Chicago at the World's Fair, New York, Harper & Brothers Publishers, , 162 p.
  49. Willis 1995, p. 11.
  50. Bruegmann 1997, p. 141.
  51. Fenske 2005, p. 21.
  52. Fenske 2005, p. 26-27.
  53. Fenske 2005, p. 24.
  54. Bluestone 1991, p. 143-144.
  55. Bragdon 2003, p. 158.
  56. Bluestone 1991, p. 115.
  57. Bluestone 1991, p. 144-145.
  58. Willis 1995, p. 111.
  59. (en) Gibson, Campbell (juin 1998). "Population of the 100 Largest Cities and Other Urban Places in the United States: 1790 to 1990", U.S. Bureau of the Census - Population Division.
  60. Bluestone 1991, p. 119.
  61. Bluestone 1991, p. 123.
  62. Bluestone 1991, p. 123-138.
  63. Willis 1995, p. 23.
  64. Landau et Condit 1996, p. 185-186.
  65. Willis 1995, p. 57.
  66. Bluestone 1991, p. 135.
  67. (en) « History: Federal Center, Chicago, Illinois » [archive du ], sur U.S. General Services Administration (consulté le )
  68. (en) Larry J. Homolka et J. WIlliam Rudd, « Photographs, Written Historical and Descriptive Data- United States Post Office, Customs House and Sub-Treasury, Chicago, Illinois », Historic American Buildings Survey, National Park Service, (consulté le )
  69. David Garrard Lowe, Public buildings in the Loop, Chicago, University of Chicago Press, (ISBN 0-226-31015-9, lire en ligne)
  70. (en) Shelbourne Development Files New Design of The Chicago Spire with the City of Chicago, 7 décembre 2006
  71. (en) Alby Gallun, « Skyscrapers, retail part of massive Old Post Office plan », ChicagoRealEstateDaily, (consulté le )
  72. http://www.gazettechicago.com/index/2013/07/city-to-examine-old-post-office-rehab-plan/

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Jay Pridmore et George A. Larson, Chicago Architecture and Design : Revised and expanded, New York, Harry N. Abrams, Inc., (ISBN 978-0-8109-5892-0).
  • Claude Massu, L'architecture de l'école de Chicago : architecture fonctionnaliste et idéologie américaine, Paris, Dunod, , 163 p. (ISBN 978-2-04-012010-8, notice BnF no FRBNF36602123).
  • Claude Massu, Chicago : de la modernité en architecture : 1950-1985, Marseille, Éd. Parenthèses, , 325 p. (ISBN 978-2-86364-606-9, notice BnF no FRBNF36169491).
  • (en) Daniel Bluestone, Constructing Chicago, New Haven et Londres, Yale University Press, , 235 p. (ISBN 978-0-300-04848-3).
  • (en) William Cronon, Nature's Metropolis : Chicago and the Great West, New York, Norton, , 592 p. (ISBN 978-0-393-30873-0).
  • (en) Carl W. Condit, American Building : Materials and Techniques from the Beginning of the Colonial Settlements to the Present, Chicago et Londres, University of Chicago Press, (OCLC 600614625).
  • (en) Merill Schleier, The Skyscraper in American Art, 1890-1931, New York, Da Capo Press, , 297 p. (ISBN 978-0-306-80385-7).
  • (en) Carol Willis, Form Follows Finance : Skyscrapers and Skylines in New York and Chicago, New York, Princeton Architectural Press, , 217 p. (ISBN 978-1-56898-044-7).
  • (en) Sarah Bedford Landau et Carl W. Condit, Rise of the New York Skyscraper, 1865-1913, New Haven et Londres, Yale University Press, , 478 p. (ISBN 978-0-300-07739-1).
  • (en) Paul Goldberger, The Skyscraper, New York, Alfred A. Knopf, (ISBN 978-0-394-71586-5).
  • (en) Larry R. Ford, Cities and Buildings : Skyscrapers, Skid Rows and Suburbs, Baltimore et Londres, The Johns Hopkins University Press, , 328 p. (ISBN 978-0-8018-4647-2).
  • (en) Lisa M. Fine, The American Skyscraper : Cultural Histories, Cambridge, Cambridge University Press, , 281 p. (ISBN 978-0-521-62421-3, notice BnF no FRBNF42046318), « The Female 'Souls of the Skyscraper' ».
  • (en) Gail Fenske, The American Skyscraper : Cultural Histories, Cambridge, Cambridge University Press, , 281 p. (ISBN 978-0-521-62421-3, notice BnF no FRBNF42046318), « The Beaux-Arts Architect and the Skyscraper : Cass Gilbert, the Professional Engineer, and the Rationalization of Construction in Chicago and New York ».
  • (en) Charles Bragdon, Skyscraper : the Search for an American Style, 1891-1941, New York, McGraw-Hill, (1re éd. First published 1909), 298 p. (ISBN 978-0-07-136970-1, notice BnF no FRBNF39126528), « Architecture in the United States III : The Skyscraper ».
  • (en) Martha Thorne, Masterpieces Of Chicago Architecture, Aa Publications, .

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • Portail de Chicago
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.