Sienne
Sienne (Siena en italien) est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom, dans la région de Toscane. Elle compte 53 900 habitants en 2017.
Pour les articles homonymes, voir Sienne (homonymie).
Sienne Siena | |
Héraldique |
Drapeau |
Piazza del Campo la nuit. | |
Noms | |
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Nom italien | Siena |
Administration | |
Pays | Italie |
Région | Toscane |
Province | Sienne |
Maire | Luigi De Mossi 2018-2023 |
Code postal | 53100 |
Code ISTAT | 052032 |
Code cadastral | I726 |
Préfixe tel. | 0577 |
Démographie | |
Gentilé | siennois |
Population | 54 543 hab. (31-12-2010[1]) |
Densité | 462 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 20′ 00″ nord, 11° 20′ 00″ est |
Altitude | Min. 322 m Max. 322 m |
Superficie | 11 800 ha = 118 km2 |
Divers | |
Saint patron | Saint Ansan |
Fête patronale | 1er décembre |
Localisation | |
Localisation dans la province de Sienne . | |
Liens | |
Site web | http://www.comune.siena.it/ |
La ville est célèbre pour son patrimoine artistique et pour la course du Palio delle Contrade, souvent abrégé en Palio, une spectaculaire course de chevaux qui voit s'affronter les contrade (paroisses et quartiers) de la ville deux fois par an, le 2 juillet et le 16 août. Elle figure dans la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO.
Géographie
Situation
Sienne se situe au centre d'une zone collinaire, entre les vallons de l'Arbia (it) au sud, de la Merse (it) au sud-ouest et de l'Elsa au nord, avec les collines du Chianti au nord-est, la Montagnola Senese à l'ouest et les Crete senesi au sud-est. Le site en « coquillage » est le point d'intersection des trois collines sur lesquelles Sienne est située.
Sismicité
La ville est classée en zone 3, de sismicité basse.
Hameaux
Les principaux hameaux de la commune sont Costalpino, Isola d'Arbia, Ruffolo, San Miniato, Taverne d'Arbia et Vignano.
Communes limitrophes
Monteriggioni | Castelnuovo Berardenga | Castelnuovo Berardenga | ||
Sovicille | N | [[]] | ||
O Sienne E | ||||
S | ||||
Sovicille | Monteroni d'Arbia | Asciano |
Histoire
Selon la légende, Sienne fut fondée par Senius et Aschius, fils de Rémus, lui-même frère de Romulus (fondateurs de Rome). Ils fuirent la ville de Rome, sur deux chevaux donnés par Apollon et Diane, l'un blanc et l'autre noir, pour échapper à la fureur de leur oncle Romulus. Ils s'arrêtèrent dans la vallée du Tressa et fondèrent une ville qu'ils baptisèrent du nom de l'aîné, Sienne (en latin Sena Julia). Le blanc et le noir devinrent alors les couleurs de la ville.
Sienne fut une ancienne colonie romaine fondée par Auguste. Au Ve siècle, elle devint siège épiscopal. La ville se développe dès le VIIe siècle à l'époque des rois lombards. Devenue cité libre et indépendante au XIIe siècle, elle fut la rivale de Florence, d'autant plus que gibeline, c'est-à-dire partisane de l'empereur, elle s'opposait à la politique guelfe – favorable au pape – de sa voisine qu'elle tint longtemps en respect avant de lui infliger une cinglante défaite en 1260, à la bataille de Montaperti.
Dès le XIIe siècle, les nobles propriétaires de castellari, palais urbains munis d'une tour carrée, contrôlaient un réseau de rues privées qui les reliaient à leurs alliés mais aussi aux marchés et à des portes de sortie sur la campagne qui leur permettaient de fuir vers leurs fiefs. Au lendemain des batailles du XIIIe siècle, les factions victorieuses s'appliquaient à piller les vaincus et à incendier leurs palais. Ces lieux, tel Carthage dans l'Antiquité, étaient réputés maudits et on interdisait, en guise de punition, de reconstruire par-dessus. Laissés à l'abandon, ils devenaient ainsi des cloaques alors que la municipalité développait de grands soins à décorer et embellir la ville. Dans certains cas, les maisons n'étaient pas détruites mais confisquées par la municipalité, qui les rasait pour élargir les rues ou les places ; c'est ainsi que fut construite la Via Supra Posteria, aujourd'hui la Costa larga : tracée dès 1290, la municipalité attendit que Gabrielle Speranza, dont le palais se trouvait malencontreusement sur le chemin, soit déclarée traître et qu'un autre patricien meure, mais il a fallu attendre 1360 pour que cette voie soit ouverte.
Son saint patron est Ansanus († 304), martyr sous Dioclétien et fêté le . Il est représenté dans un polyptyque de 5 panneaux, réalisé vers 1326 par Simone Martini pour le Palazzo Pubblico. C'est un des 3 panneaux conservés aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York.
La ville voit naître au XVIIe siècle l'Académie des sciences ou Accademia dei Fisiocritici.
Politique et administration
Administration municipale
La ville est administrée par un conseil de 32 membres élus pour cinq ans. Depuis les dernières élections du , la ville est dirigée par une municipalité de centre droit.
Population et société
Démographie
Habitants recensés
Personnalités
- Alexandre III (1105-1159) : pape
- Giovanni Pisano (1248-1318) : architecte et sculpteur
- Duccio di Buoninsegna (vers 1255-vers 1319) : peintre
- Saint Bernard Tolomei (1272-1348) : moine italien, fondateur de l'abbaye bénédictine de Notre-Dame du Mont-Olivet
- Pietro Lorenzetti (1280-1348) : peintre
- Simone Martini (1284-1344) : peintre et enlumineur
- Ambrogio Lorenzetti (1290-1348) : peintre
- Sainte Catherine de Sienne (1347-1480) : religieuse dominicaine, docteur de l'Église
- Bienheureux Étienne Maconi (1347-1424) : prieur-général de l'ordre des Chartreux
- Saint Bernardin de Sienne (1380-1444) : frère franciscain observant et prédicateur itinérant
- cardinal Girolamo Ghinucci (1480-1581) : évêque d'Ascoli Piceno, évêque de Worcester
- Ventura Salimbeni (1568-1613) : peintre et graveur italien
- Alexandre VII (1599-1667) : pape
- Paolo Lombardi (1827-1890) : photographe italien
- Bianca Piccolomini Clementini (1875-1959) : religieuse, fondatrice, vénérable.
- Alessandro Nannini (1958) : ancien pilote automobile, vainqueur de Grand-prix en Formule 1.
- Gianna Nannini (1954) : chanteuse de rock
Culture et patrimoine
Monuments
- Religieux
- La Cathédrale Santa Maria Assunta
- L'ancien hôpital Santa Maria della Scala en face de la cathédrale. Il comporte plusieurs étages, sous le niveau de la place, comportant de nombreux oratoires.
- Les oratoires du sanctuaire Sainte-Catherine-de-Sienne
- La basilique Saint-François
- La basilique San Domenico
- La Basilica di San Clemente in Santa Maria dei Servi
- L'église Saint-Gaëtan
- L'église Saint-Georges
- L'église Saint-Martin
- La basilique de l'Observance
- L'église Saint-Augustin
- L'église du Saint-Esprit
- Civils
- la Piazza del Campo (il Campo), place centrale de la ville ;
- Le Palazzo Pubblico, Palazzo Comunale, siège du gouvernement municipal, le Cortile del Podestà et la Torre del Mangia de 102 m ; il héberge le Museo Civico.
- La fontaine dite Fonte Gaia, originellement sculptée par Jacopo della Quercia entre 1409 et 1419. Refaite librement, en 1868, en marbre par Tito Sarrocchi.
- Le Palazzo Chigi Saracini (tour du XIIe siècle, parties Renaissance, façade gothique, salle de concert rococo), siège de l'Académie musicale Chigiana de Sienne, fondée en 1932 par le comte Guido Chigi Saracini.
- La Loggia della Mercanzia
- Le Palazzo delle Papesse, qui accueillait auparavant un centre d'art contemporain.
- Les maisons-tours :
- Torre dei Forteguerri
- Torre dei Montanini
- Torre degli Incontri
- Les Mura di Siena, ses remparts et ses portes : Porta di Fontebranda, Porta Ovile, Porta all'Arco, …
Musées
La ville de Sienne est connue pour sa tradition picturale qui s'est étendue du XIIIe au XVIe siècle, avec l'école siennoise (distincte de l'école florentine) et dont les œuvres sont présentes dans les musées de la ville.
- Le Museo Civico, au premier étage du Palazzo Pubblico.
- Le Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo, musée de la cathédrale comportant des sculptures originales de la façade ; s'y tient une exposition permanente sur le peintre Duccio.
- Le complexe muséal dans l'hôpital Santa Maria della Scala en face du Duomo. Il comporte plusieurs étages, et depuis quelques années, le Musée archéologique national ; le centre d'art contemporain anciennement au Palazzo delle Papesse.
- La pinacothèque nationale de Sienne.
- Le musée diocésain dans l'oratoire de la Compagnie de Saint Bernardin
Le Palio
La célèbre course de chevaux remonte à la fin du XVIe siècle. Le concile de Trente interdisant les manifestations violentes (chasses aux taureaux, joutes collectives, etc.) qui se déroulaient, à Sienne, sur la place centrale (Piazza del Campo), la municipalité choisit alors d'instaurer une course de chevaux dans les rues de la ville.
En 1605, pour améliorer la sécurité des habitants, la course fut déplacée sur le Campo. En même temps, la course se courut désormais non plus entre individus (souvent de riches aristocrates) mais par contrada, à la fois quartier et paroisse de la ville.
Chaque course est disputée par 10 chevaux. Les sept contrade exclues de la course en juillet participent à la course suivante, en août. Elle est complétée par trois contrade tirées au sort parmi celles ayant couru l'année précédente. Les chevaux, sont attribués aux contrade par tirage au sort ayant lieu sur la piazza del Campo. La course dure le temps qu'un cheval fasse trois tours du Campo, ce qui ne prend guère de temps, soit environ une minute et demie, voire deux minutes. Jusqu'en 1715, les jockeys utilisaient le sovatto, un fouet aux lanières munies de boules de plomb. Désormais, ils se contentent d'un nerf de bœuf, utilisé principalement pour frapper leurs chevaux : si un jockey frappe un autre jockey ou son cheval, il est disqualifié et ne peut courir pendant l'année suivante. Le cheval gagne la course quand il a fait trois tours, qu'il porte son jockey ou non (il faut cependant que le cheval porte la cocarde de son quartier sinon il ne peut gagner). La contrada dont le cheval porte les couleurs remporte alors le palio qui est appelé cencio par les contrade c'est-à-dire chiffon, car la matière au toucher semble être faite de tissu. Il est faux de penser que le Palio est violent et que les Siennois ne se préoccupent pas des chevaux : ils les vénèrent, les préférant même au fantino (jockey). Certaines organisations de protection animale essaient d'interdire le Palio, mais en vain : les rares chevaux s'étant blessés sont pleurés par la contrada et sont soignés, il n'y a que si l'animal ne peut plus marcher qu'il est malheureusement abattu. Le dernier cheval à être mort de ses blessures était le cheval de l'Onda, dans les années 1990.
Économie
Les poumons économiques de la ville sont le tourisme et les activités bancaires, même si l’artisanat local reste présent.
Sports
La course cycliste professionnelle Monte Paschi Strade Bianche arrive chaque année au mois de mars Piazza del Campo.
Livres
- Carlo Fruttero et Franco Lucentini, Place de Sienne, côté ombre, Éditions du Seuil, coll. « Cadre Vert », 1985.
Transport
- Pour des raisons topographiques, la gare ferroviaire de Sienne est située en bas de la ville. Elle permet les liaisons vers Chiusi au sud, Empoli au nord puis vers Grosseto.
- Sienne dispose d'un aéroport (code AITA SAY) situé à Ampugnano (it). De faible importance aucune ligne ne le dessert et les liaisons s'effectuent plutôt par Pise ou par Florence car il est principalement dédié aux vols humanitaires[2].
Galerie de photos
- Les dix-sept contrade de Sienne, dernières survivantes des cinquante neuf compagnies militaires de Sienne[3] qui s'illustrèrent au duecento lors de la bataille de Montaperti face aux Florentins.
- Le centre médiéval et ses terzi : plaque indiquant au visiteur l'entrée sur le territoire de la contrade noble de l'Aigle.
- Piazza del campo, 1996.
- La cathédrale, v. 1890. Photo de Paolo Lombardi.
- Le palio de , juste avant le départ d'une course d'entraînement.
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- Site officiel de l'aéroport
- Compagnie militari di Siena.
- (it) Source
Voir aussi
- Liste des villes italiennes de plus de 25 000 habitants
- Liste des grandes villes d'Italie classées par leur nombre d’habitants
- École siennoise pour les peintres de l'École siennoise
Articles connexes
- L'histoire de la ville : Histoire de Sienne ;
- Autres cités-républiques italiennes : Florence, Gênes, Pise ;
- Artistes ayant travaillé à Sienne : Domenico Beccafumi, Duccio, Ambrogio et Pietro Lorenzetti, Simone Martini ;
- La banque la plus ancienne au monde encore en activité, la Monte dei Paschi de Sienne ;
- Une spécialité gastronomique : le panforte ;
- Les environs : la province de Sienne
- La célèbre Académie musicale Chigiana de Sienne, fondée en 1932.
- La peinture du Trecento : l'École siennoise
- La terre de Sienne
- Miracle eucharistique de Cascia
Bibliographie
- Anne-Marie Brenot, Sienne au XIVe siècle dans les fresques de Lorenzetti : la cité parfaite, L'Harmattan, Paris, 1999, 85 p. (ISBN 2738476279).
- Robert Langton Douglas, Histoire de Sienne (trad. Georges Feuilloy), Librairie Renouard, H. Laurens, Paris, 1914, 2 vol. (1. Histoire politique et sociale de la république de Sienne ; 2. L'art siennois) , 496 p.
- Odile Redon L'espace d'une cité : Sienne et le pays siennois (XIIIe – XIVe siècle), École française de Rome, 1994, 324 p. (ISBN 9782728303144).
- André Suarès, « Sienne la bien aimée » dans Le Voyage du Condottiere , Émile-Paul frères, Paris, 1932.
- Damien Wigny, Sienne et le sud de la Toscane, Renaissance du livre, Tournai, 1998, 1 007 p. (ISBN 2804602095).
Liens externes
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