Frank Gehry
Frank Owen Goldberg, dit Frank Owen Gehry, né le à Toronto, est un architecte américano-canadien. Professeur d’architecture à l’université Yale, il est considéré au début du XXIe siècle comme un des plus importants architectes vivants. Il fait partie des mouvements du déconstructivisme et du post-structuralisme. Ses constructions sont généralement remarquées pour leur aspect original et « tordu »; il conçoit des formes de proportions vastes et mouvantes.
Pour les articles homonymes, voir Goldberg.
Frank Gehry | |
Frank Gehry en 2007. | |
Présentation | |
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Nom de naissance | Frank Owen Goldberg |
Naissance | Toronto (Canada) |
Nationalité | Canada États-Unis |
Mouvement | déconstructivisme post-structuralisme |
Activités | Architecte |
Formation | Université de Californie du Sud Harvard Graduate School of Design |
Œuvre | |
Agence | Gehry Partners, LLP |
Réalisations |
|
Projets | Musée Guggenheim Abou Dabi (en cours) |
Distinctions | Prix Pritzker (1989) Praemium Imperiale (1992) Prix Wolf (1992) Médaille d'or royale pour l'architecture (2000) Prix Prince des Asturies (2014) Médaille présidentielle de la Liberté (2016) |
Ses nombreuses créations, y compris sa propre résidence, sont devenues des attractions touristiques au niveau mondial. Ses œuvres sont citées parmi celles les plus importantes de l'architecture contemporaine dans le World Architecture Survey (en). L’architecte lui-même, selon le magazine Vanity Fair, a été étiqueté comme l'« architecte le plus important de notre époque ».
Les œuvres les plus connues de Gehry comportent le Musée Guggenheim de Bilbao en Espagne, le Ray and Maria Stata Center (en) à Cambridge, le Walt Disney Concert Hall en centre-ville de Los Angeles, l'Experience Music Project de Seattle, le Weisman Art Museum à Minneapolis, la Maison dansante du centre de Prague, le Vitra Design Museum près de Bâle, le Musée des beaux-arts de l'Ontario à Toronto, le 8 Spruce Street à New York, la Cinémathèque française à Paris, la Fondation Louis-Vuitton. Cependant, c'est sa résidence privée, le Gehry Residence à Santa Monica, qui a lancé sa carrière en tant qu'architecte qui ne travaille pas seulement la conception (paper architecture) mais aussi la réalisation.
Jeunesse
Le père de Frank Gehry est Irving Owen Goldberg, né à Brooklyn, issu de parents juifs russes et travaillant dans le commerce de matériaux. Sa mère, Sadie Thelma Caplanski, est juive polonaise née à Łódź et a émigré pour fuir les pogroms.
Son père s'est installé à Toronto après avoir vécu une enfance misérable à New-York où il exerça un certain nombre de métiers. Il se marie en 1926 au Canada[1]. Cette filiation nourrit la sensibilité du personnage. Le jeune Frank déménage durant son adolescence à Timmins en Ontario où ses camarades d'école le surnomment « Fish » (poisson).
Il étudie le Talmud avec son grand-père pendant son enfance. Sa mère l'emmene au concert au Massey Hall et dans les musées. C'est toutefois un élève peu brillant et timide. Il est complexé par ses origines modestes. Mais il lit beaucoup, Shakespeare, Tennyson et Conrad notamment, et découvre la musique classique et le jazz grâce à son ami Ross Honsberger qui deviendra un grand mathématicien[1].
En 1947, il déménage avec sa famille à Los Angeles où, pour gagner sa vie et aider ses parents aux revenus toujours aussi modestes, il répare des montres et des bijoux et lave des avions[1].
Formation
Lors de ses études à Toronto, l'ingénierie et le génie chimique sont ses domaines de prédilection.
Il connait son premier contact avec l'architecture lors d'une conférence donnée par l'architecte finlandais Alvar Aalto[2].
Il commence par suivre des cours du soir au Los Angeles City College et est initié à l'architecture dans un cabinet où il acquiert des connaissances de base. Parallèlement, il étudie à l'université sans grand succès , hormis de bonnes notes en dessin [1].
Encouragé par Glen Lukens, il intègre l'université de Californie du Sud (USC) à Los Angeles en 1949 et obtient son diplôme d'architecte en 1954. Il change son nom de Frank Owen Goldberg pour celui de Frank Owen Gehry en 1954. Après une courte incursion à la Harvard Graduate School of Design de l'université Harvard en 1956-57 où il s'initie à l'urbanisme[1], il commence un immense voyage d’études, notamment à Paris chez André Remondet.
Carrière
Fraîchement diplômé d'architecture de l'université de Los Angeles, il côtoie peintres et sculpteurs et découvre la culture européenne (des églises romanes à Le Corbusier), qu'il oppose à une « architecture californienne » sans respect pour l'environnement. Des années plus tard, il résumera : « J'étais un progressiste[N 1] engagé et j'aimais l'art, et ces deux faits réunis ont fait de moi un architecte. »[3]
Il travaille dans de nombreuses agences, celle de Welton Becket & Associates (1957-58) et Victor Gruen (concepteur de grands centres commerciaux, en 1958-61) à Los Angeles ainsi que chez André Remondet (1961) à Paris. Puis il a créé son agence, la « Frank O. Gehry and Associates Inc. » à Los Angeles en 1962.
Sydney Pollack réalise le film Esquisses de Frank Gehry en 2005.
Prix et récompenses
- Il a obtenu le prix Pritzker en architecture en 1989.
- Il a reçu la médaille de l'ordre de Charlemagne de la principauté d'Andorre, en 2008, il la refusa.
- Il obtient le prix Prince des Asturies des Arts en 2014.
- Le , Barack Obama lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté[4].
Reconnaissance
- Une rétrospective lui a été consacrée au Centre Georges-Pompidou du au [5].
Dans la culture populaire
Il est représenté dans Les Simpson, saison 16, épisode 14, Le Bon, les Brutes et la Balance[6]. Il construit un opéra pour Springfield en s'inspirant d'une boule de papier chiffonnée, qui fait immédiatement faillite et est transformé en prison.
Principales réalisations
- 1972 : Wiggle Side Chair
- 1981-1984 : Loyola Law School à Los Angeles
- 1983-1984 : California Aerospace Museum à Los Angeles
- 1984-1991 : Chiat/Day Building Main Street à Venice
- 1986-1989 : Schnabel Residence à Brentwood
- 1989-1992 : Laboratoire des Technologies avancées de l'université d'Iowa à Iowa City
- 1989-1992 : Festival Disney (Disney Village) à Marne-la-Vallée
- 1989 : Norton Residence à Venice
- 1989 : Vitra Design Museum à Weil am Rhein[7].
- 1989 : Walt Disney Concert Hall à Los Angeles
- 1990-1992 : université d’art de Tolède à Toledo
- 1993 : Weisman Art Museum à Minneapolis
- 1993 : American Center de Bercy, Paris (actuelle cinémathèque française[8],[9]).
- 1994 : façade de l'orgue du Walt Disney Concert Hall à Los Angeles
- 1996 : Team Disney Anaheim à Anaheim
- 1996 : Maison dansante Prague[10]
- 1997 : musée Guggenheim de Bilbao[11].
- 1997-1999 : Port de Média (Medienhafen) de Düsseldorf
- 1999 : Vontz Center for Molecular Studies de l'université de Cincinnati[12]
- 1999-2004 : pavillon Jay Pritzker à Chicago
- 2001 : Gehry Tower à Hanovre
- 2001 : DZ Bank à Berlin
- 2002 : Peter B. Lewis Building à Cleveland[13]
- 2003 : Maggie's Center à Dundee[14].
- 2004 : Passerelle BP à Chicago
- 2004 : Hôtel Marqués de Riscal, Elciego
- 2004 : MIT Stata Center à Cambridge (Massachusetts)
- 2005 : musée Marta à Herford[15]
- 2006 : Le Téléphone, sculpture en forme de fleur installée sur le pont du Garigliano à Paris, accueillant une cabine téléphonique n'ayant pas d'autre fonction que de recevoir les appels de Sophie Calle
- 2007 : IAC building sur la Onzième avenue de New York[16]
- 2008 : Pavillon de musique du centre d'art contemporain du domaine Château La Coste.
- 2009 : Le bâtiment Novartis à Bâle
- 2010 Lou Ruvo Center for Brain Health (en), Cleveland
- 2011 : Fondation Guggenheim musée d'art contemporain de 32 000 m2 à Abou Dabi, île de Saadiyat.
- 2011 : 8 Spruce Street, New York. Il a reçu l'Emporis Skyscraper Award 2011.
- 2014 : Fondation d'entreprise Louis-Vuitton pour la création, Paris
- 2012 : Opus Hong Kong, Hong Kong
- 2014 : musée http://www.biomuseopanama.org de la biodiversité, dans le quartier Amador de Panama
- 2017: Pierre Boulez Saal à Berlin, qu'il conçoit gracieusement, auditorium qui abrite l'académie Barenboïm-Saïd
- 2018 : Centre consacré à l'art contemporain de la fondation artistique Luma dirigée par Maja Hoffmann, Arles.
Photographies d’œuvres
- Maison dansante à Prague.
- Port de Média.
- Vontz Center for Molecular Studies de l'université de Cincinnati.
- Hôtel Marqués de Riscal, Elciego, Rioja Spain
- Maggie's Centres.
- Le pavillon Jay Pritzker à Chicago.
- MIT Stata Center.
- La Fondation d'entreprise Louis Vuitton à Paris.
Notes et références
Notes
- liberal dans le texte.
Références
- Myriam Anissimov, Daniel Barenboïm, de la musique avant toute chose, Paris, Tallandier, , 395 p. (ISBN 979-10-210-2231-7), Pages 339 et suivantes, La Boulez Saal et l'académie Saïd-Barenboïm
- Myriam Anissimov, Daniel Barenboïm, de la musique avant toute chose, Paris, Tallandier, , 395 p. (ISBN 979-10-210-2231-7), Pages 339 et suivantes, La Boulez Saal et l'académie Saïd-Barenboïm
- Alexandra Mara, « Frank Gehry, voyage tordu aux quatre coins du monde », sur Methods Studio, (consulté le )
- « Frank Gehry, Lorne Michaels, Diana Ross honoured with U.S. Presidential Medal of Freedom », cbc.ca, 22 novembre 2016.
- Rétrospective Frank Gehry - Centre Pompidou, centrepompidou.fr.
- « Gehry plein phare à Arles, tout le monde n’est pas ébloui », sur Chroniques d‘architecture, (consulté le )
- Photo au Vitra Design Museum.
- Photo à l'American Center de Bercy.
- Visite virtuelle de l'American Center de Bercy.
- Photo de la Maison dansante sur Commons.
- Photos du Musée Guggenheim de Bilbao.
- Photos de l'Université de Cincinnati.
- Photos du Peter B. Lewis Building.
- Photos du Maggie's Center.
- Photos du musée Marta.
- IAC building.
Voir aussi
Article connexe
- Digital Project, logiciel CAO édité par la société américaine Gehry Technologies, société informatique détenue par Frank Gehry.
Bibliographie
- Ouvrages
- (en) Beatriz Colomina, Mildred Friedman, William J. Mitchell, J. Fiona Ragheb et Jean-Louis Cohen, Frank Gehry, Architect : [exhibition, Solomon R. Guggenheim museum, New York, May 18-August 26, 2001, Guggenheim museum Bilbao, October 29, 2001-February 1, 2002], New York, Guggenheim museum publ., , 390 p. (ISBN 0-8109-6929-7 et 978-0-8109-6929-2, OCLC 47123560, notice BnF no FRBNF39168340)Publié à l'occasion de l'exposition Frank Gehry, Architect au musée Solomon R. Guggenheim de New York, du 18 mai au 26 août 2001 et au musée Guggenheim de Bilbao, du 29 octobre 2001 au 3 février 2002.
- (en) Uli Kahmann (dir.), Ulrich Brinkmann, Manfred Ragati et Jan Hoet (photogr. Klemens Ortmeyer, Christian Richters), Frank O. Gehry : MARTa Herford, Bâle, Birkhäuser, , 112 p. (ISBN 3-7643-7162-5 et 978-3-7643-7162-3, OCLC 62546888, LCCN 2007426721)
- (en) Francesco Dal Co, Kurt W. Forster, Hadley Arnold (description des bâtiments) et Frank Gehry (trad. de l'allemand), Frank O. Gehry : The Complete Works, New York, Monacelli Press, , 1re éd., 614 p., catalogue raisonné (ISBN 1-885254-63-6 et 978-1-885254-63-4, OCLC 39796102, notice BnF no FRBNF37552205, LCCN 980424801)Publié simultanément en Italie.
- (en) Jeremy Gilbert-Rolfe et Frank Gehry, Frank Gehry : The City and the Music, Londres, Routledge, , 152 p. (ISBN 0-415-23995-8 et 978-0-415-23995-0, OCLC 641782829, lire en ligne)
- (en) Frank Gehry, Peter Arnell (dir.), Ted Bickford (dir.), Germano Celant (article) et Mason Andrews (rédaction) (photogr. Tim Street-Porter), Frank Gehry : Buildings and Projects, New York, Rizzoli, , 311 p. (ISBN 0-8478-0543-3 et 978-0-8478-0543-3, OCLC 10559260, notice BnF no FRBNF37409400, LCCN 84042646)
- Olivier Boissière, Gehry, Site, Tigerman : trois portraits de l'artiste en architecte, Paris, Le Moniteur, coll. « construire autrement », , 158 p. (ISBN 2-86282-168-3 et 978-2-86282-168-9, OCLC 8729308, notice BnF no FRBNF34683953)
- Éric Valentin, « Frank O. Gehry, Claes Oldenburg, Coosje van Bruggen : une déconstruction du mythe solaire californien », in Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen. La Sculpture comme subversion de l'architecture (1981-1997), Les Presses du réel, Dijon, 2012, 285 p. (ISBN 978-2-84066-450-5)
- Articles
- Valéry Didelon, « Tribulations du 51 rue de Bercy : première œuvre de Frank O. Gehry à Paris », Criticat, no 1,
- Catherine Seron, « La cinémathèque s'installe dans les murs de Frank O. Gehry », AMC le Moniteur architecture, no 154, , p. 30-32
- Florence Michel, « Frank Gehry en Europe », Architecture Intérieure Créée, no 260, , p. 72-75
- Chantal Beret, « Frank Gehry : l'organisation du désordre », art press, , p. 38-39
- Olivier Boissière, « L'art et Frank Gehry », Les Cahiers du CCI, éditions du Centre Pompidou, no 3 « Monuments éphémères: BD, mode, théâtre, lumière... et architecture », , p. 21-24
- Giovanni Lista, « Boccioni et Gehry à Bilbao », dans Ligeia, dossiers sur l’art, no 33-34-35-36, -, Paris
- Éric Valentin, « Frank Owen Gehry: les métamorphoses de l'impensable », in Recherches en esthétique, no 16, 2010.
Liens externes
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- (da + en) Kunstindeks Danmark
- (en) Museum of Modern Art
- (en) National Gallery of Art
- (en + nl) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- (en) Site officiel www.gehrypartners.com
- (en) Biographie de Frank Gehry sur www.users.muohio.edu
- (en) Three Questions for Frank Gehry
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