Anish Kapoor

Anish Kapoor, né le à Bombay, en Inde, est un artiste plasticien (principalement sculpteur) britannique.

Pour les articles homonymes, voir Kapoor.

Biographie

Anish Kapoor naît d'un père hindou originaire du Pendjab, hydrographe de la marine indienne, et d'une mère née à Bagdad en Irak, dans une famille de confession juive, immigrée en Inde quand elle était âgée encore de quelques mois[1].

Anish Kapoor passe ses premières années à Bombay, puis à Dehra Dun où il étudie à l'école La Doon School. En 1971-1973, il se rend en Israël, avec l'un de ses deux frères, pour vivre dans un kibboutz. Il commence à étudier le génie électrique mais rencontre des difficultés en mathématiques et quitte au bout de six mois l'établissement. Il décide alors de devenir artiste et part en 1973 pour la Grande-Bretagne au Hornsey College of Art (en) et à la Chelsea College of Arts (en) où il est influencé par Paul Neagu (en)[2].

Il enseigne à Wolverhampton Polytechnic de 1979 à 1982 et expose à la Walker Art Gallery de Liverpool. Il vit et travaille à Londres depuis les années 1970.

Kapoor est connu pour ses créations inspirées à la fois de la culture occidentale et de ses origines orientales. Parmi ses influences diverses peuvent être citées Mantegna, Joseph Beuys, Barnett Newman et Yves Klein.

Prix

Distinctions

Parcours artistique

Au début des années 1990, Kapoor s'est révélé comme l'un des nombreux sculpteurs britanniques adoptant un nouveau style et gagnant une reconnaissance sur la scène internationale. On peut également citer dans le même mouvement Richard Wentworth, Tony Cragg, Richard Deacon, Anthony Gormley, Shirazeh Houshiary et Bill Woodrow. Les œuvres de Kapoor sont généralement simples, de formes incurvées, monochromatiques et de couleurs intenses. Le plus souvent, l'intention de l'artiste est de susciter chez le spectateur l'intérêt pour son travail sur de mystérieuses cavités sombres, étonnantes par leur taille et leur beauté épurée, tactiles, et fascinantes en raison de la réflexion de leurs surfaces[réf. nécessaire]. Ses premières œuvres étaient recouvertes, en totalité et sur le sol environnant, de poudres de pigments divers. Cette pratique était inspirée de son Inde natale où Kapoor voyait des tas d'épices colorées sur les marchés et les temples. Ses travaux ultérieurs s'intéressent à de massives pierres issues de carrières, et jouant avec la dualité terre-ciel, matière-esprit, lumière-obscurité, visible-invisible, conscient-inconscient, mâle-femelle et corps-âme. Ces travaux récents sont basés sur des surfaces réfléchissantes et miroirs, renvoyant au spectateur une image déformée de lui-même et de l'environnement.

Depuis la fin des années 1990, Kapoor a produit un grand nombre d'œuvres gigantesques comme Taratantara (1999), une pièce de 35 mètres de longueur installée dans le Baltic Centre des Arts Contemporains à Gateshead en Angleterre, et Marsyas (2002) une œuvre d'acier et de PVC installée dans la salle des turbines de la Tate Modern. Une arche de pierre de Kapoor est en résidence permanente sur les rives du lac de Lodingen dans le nord de la Norvège. En 2000, une des œuvres de Kapoor, Parabolic Waters, consistant en une roue d'eaux colorées tournant rapidement a été exposée en dehors du Dôme du millénaire de Londres. En 2001, Sky Mirror, un large miroir reflétant le ciel et les alentours a été commandé par la ville de Nottingham. En 2004, Cloud Gate, une sculpture d'acier inoxydable d'environ 100 tonnes a été inaugurée au Millennium Park de Chicago.

À l'automne 2006, un autre vaste miroir, version plus grande du Sky Mirror, a été installé au Rockefeller Center à New York. Un mémorial conçu par Kapoor et dédié aux victimes britanniques des attentats du 11 septembre 2001 devrait être bientôt installé à New York. Les travaux d'Anish Kapoor sont de plus en plus à la frontière entre l'art et l'architecture comme le montre son investissement dans l'élaboration du design d'une station du métro de Naples en Italie. Kapoor collabore également avec des artistes du spectacle vivant, tels que le danseur contemporain Akram Khan pour lequel il a réalisé les décors de quelques chorégraphies.

Kapoor a représenté la Grande-Bretagne à la Biennale de Paris en 1985 et à la Biennale de Venise en 1990 où il a été récompensé par un Premio Duemila. L'année suivante il gagne le prestigieux Turner Prize. Il a été également l'artiste d'expositions individuelles majeures de la Tate et Hayward Gallery de Londres, de la Kunsthalle Basel en Suisse, du musée de la Reine Sofía de Madrid, de la National Gallery d'Ottawa, du musée des arts contemporains de Grand-Hornu en Belgique, et du CAPC de Bordeaux. Ses œuvres font partie des collections des plus grands musée d'art contemporain comme le Museum of Modern Art de New York, la Tate Modern de Londres, la Fondation Prada de Milan, le musée Guggenheim de Bilbao, la fondation De Pont aux Pays-Bas et le musée d'art contemporain du XXIe siècle de Kanazawa au Japon. En 2011, il est l'artiste invité à l'exposition Monumenta au Grand-Palais à Paris. Il reçoit cette même année le prix Praemium Imperiale 2011.

Anish Kapoor a été invité, un peu avant l'été 2015 à exposer des œuvres monumentales dans les jardins du château de Versailles, afin de commémorer le tricentenaire de la mort de Louis XIV. L'exposition, dénommée Kappour Versailles a lieu du au . Cette exposition est composée de 6 œuvres : 5 sont placées à l'extérieur (Sectional Body preparing for Monadic Singularity, Dirty Corner, C-Curve, Sky Mirror, Descension) et la dernière, Shooting into the Corner, à l'intérieur dans la salle du Jeu de paume[6]. Il s'agissait en fait d'une provocation délibérée, puisque, avant l'inauguration, Anish Kapoor a pris soin de préciser au JDD que Shooting into the Corner était un phallus et Dirty Corner le vagin de la reine[7]. Il n'en a pas fallu plus pour lancer le scandale[8]. Ces sculptures, qui ont reçu un accueil très contrasté[9],[10], ont aussi acquis une dimension politique. Les éléments de la sculpture Dirty Corner ont été tagués par des phrases antisémites en , que l'artiste a souhaité conserver à titre de témoignages[11],[12].

Brevet

Le Anish Kapoor devient le propriétaire du brevet du Vantablack, une variété de noir inventée par une société britannique Surrey NanoSystems. Ce noir a la propriété d'absorber 99,965% de la lumière et donc de transformer une surface noire en trou. C'est toutefois la première fois qu'une personne achète le droit exclusif d'une matière pour un usage artistique[13].

Il s'assure ainsi l'exclusivité de l'usage de ce noir dans le domaine artistique[14]. Certains artistes voient là une dérive abusive du pouvoir de l’argent et des fantasmes de propriétaire[15].

Interdictions

Anish Kapoor n'a pas le droit d'utiliser le PINK (la couleur rose la plus rose au monde) de l'artiste Stuart Semple ; il est demandé aux acheteurs de cette couleur de notamment certifier : « you are not Anish Kapoor, you are in no way affiliated to Anish Kapoor, you are not purchasing this item on behalf of Anish Kapoor or an associate of Anish Kapoor »[16].

Œuvres

Notes et références

Source

Notes

  1. Son père et son grand-père étaient les chantres de la synagogue de Puna.
  2. (en) « Anish Kapoor: 'The government doesn't understand the importance of culture' » - Louise Jury, The Independent, 14 octobre 2002.
  3. (en) Sir Anish Kapoor, R.A. - Royal Academy of Arts.
  4. (en) no 56963, p. 8 - The London Gazette, 14 juin 2003
  5. « Anish Kapoor à Versailles : qu’y voit-on vraiment ? », Ingrid Luquet-Gad, lesinrocks.fr, 13 juin 2015.
  6. JDD du 31 mai
  7. lire en ligne
  8. Anish Kapoor à Versailles : « on est face à un problème politique » - Julien Gester, entretien avec Fabienne Brugère, Libération, 5 juin 2015.
  9. « Fleur Pellerin, aimez-vous vraiment "Le vagin de la reine" ? », Benoît Rayski, Atlantico, 7 juin 2015.
  10. « Anish Kapoor veut montrer sa grande sculpture à Versailles avec les tags antisémites », Le Monde/AFP, 6 septembre 2015.
  11. « Kapoor à Versailles : le jackpot du scandale », Christine Sourgins, lefigaro.fr, 11 septembre 2015.
  12. Judicaël Lavrador, « Le noir dessein de Kapoor », Libération, (lire en ligne)
  13. Philippe Dagen, « Anish Kapoor et l’ultra-noir », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  14. Roxana Azimi, « Achat du Vantablack par Anish Kapoor : les artistes broient du noir », Le Monde, (lire en ligne)
  15. [vidéo] DirtyBiology, Comment créer une couleur ? - DBY #69 (à partir de 3:49) sur YouTube,
  16. « Anish Kapoor », Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole (consulté le )

Liens externes

  • Portail de l’art contemporain
  • Portail de la sculpture
  • Portail du Royaume-Uni
  • Portail de la culture juive et du judaïsme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.